• PAUL ET MOI, C'EST PARTI POUR DURER

    Paul et moi, c’est parti pour durer

    [D’habitude, le premier avril, je ponds une grosse connerie. Et contrairement à ce que le titre pourrait suggérer, je ne vais pas faire un improbable coming-out. Désolé,  je vais seulement parler de Pôle-Emploi. C’est aussi gros que les conneries que je ponds habituellement, sauf que là tout est vrai…]

    Jamais je n’aurais pensé avoir affaire à Paul Lempois. Plus de 20 ans de travail en continu. Et puis paf, “la crise”. Dégage ! Mais, m’sieur le patron, j’ai fait le calcul, en 7 ans, je vous ai rapporté en facturation 500 000 euros de plus que vous m’avez payé !

    Ben oui, je sais (hé hé ! patron, c’est un métier !) mais j’ai pu d’sous, ouste ! Et je préfère garder les minables fielleux qui n’arrêtent pas de moucharder dans ton dos que tu as un blog politiquement incorrect et que tu l’écris même pendant les heures de boulot… Surtout qu’ils me coûtent moins cher… Allez, bonnes vacances !

    Ben oui, c’était la veille des vacances… La délicatesse est facultative, dans ce métier. Mais avec 5 mois pour retrouver du boulot, pas d’inquiétude. Car contrairement aux légendes, la législation luxembourgeoise est généreuse.

    Mais au bout des 5 mois, peau de zobi ! Makache ! Que dalle ! Des entretiens plus ou moins désespérants, une attente fiévreuse, parfois un espoir, et toujours une déception. Ben oui, on comprend vite que moins il y a de postes à pourvoir, plus il y a de chômeurs qui souhaiteraient les pourvoir. Et pour un seul poste il y a 10 candidats reçus en entretien, parmi lesquels plusieurs sont affamés et donc compréhensifs : les chances sont faibles.

    Un beau matin de janvier, je me suis donc dit : tiens, si j’allais voir Paul ? Oui, Paul Lempois, le Saint-Bernard des chômeurs ! Celui qui te permet de rester digne, propre et le cœur léger en attendant de retrouver un autre boulot. Enfin, digne et le cœur léger, j’exagère. Propre, oui, le savon n’est pas trop cher…

    Mes relations avec Paul ont plutôt bien commencé. C’est même pour cela que je n’en ai pas parlé avant.

    Inscription sur internet. Pas trop de souci pour un informaticien forcément un peu geek. Pour d’autres, c’est sûrement plus difficile. Surtout que l’accès au site relève de l’acrobatie, puisque le champ “code postal”, facétieux, disparaît avant que tu n’aies pu le saisir. Du coup j’utilise le navigateur “Konqueror” sur Linux, qui n’est certes pas mon préféré, mais qui au moins gère bien le truc. Comment font les autres ?

    Bon, l’inscription sur internet, ça consiste à générer un PDF pré-rempli, que tu dois imprimer. Enfin, si tu as une imprimante. Et de toute façon ça ne sert à rien, puisqu’en retour tu reçois par la poste un formulaire papier… vierge ! Avec une convocation, tel jour, telle heure, tel endroit. T’avais autre chose de prévu ? Oublie ! Paul est prioritaire. Et susceptible ! Si tu ne viens pas, il te vire !

    Bon, le jour dit, me voilà, costard avec les boutons neufs. Tu te rends vite compte que ça ne sert à rien, Paul est habitué aux gueux, il y en a plein la salle d’attente, il ne se formalisera pas. Entretien à l’heure dite avec la secrétaire de Paul, très administrative. Vérifie que tu as bien amené tous les papiers. Dont, très important, tes 12 derniers bulletins de salaire, qui serviront à t’indemniser (c’est le terme). Bon, tu comprendras bien vite que ton indemnisation, c’est en gros la moitié de ton salaire d’avant. Ah oui… Et puis si tu avais une voiture de société, des tickets resto, des allocs au Luxembourg, ben tu oublies. Donc valait mieux avoir un salaire confortable avant. Sinon, ben t’es dans la merde. Et si ce n’était déjà fait, c’est là que tu réalises…

    Deuxième entretien avec cette fois un monsieur qui va te demander ce que tu sais faire, rentrer tout ça dans sa machine (un PC sous Windows avec Internet Explorer, comment veux-tu que ça fonctionne correctement ?) et t’expliquer comment chercher du boulot. Si tu sais déjà, ça ne sert à rien. Si tu ne sais pas et que tu comptes sur lui pour te dégoter quelque chose, t’es encore plus dans la merde.

    Ah, ultime précision, comme tu es cadre, tu dépends désormais de l’agence “cadres”, c’est pas à Metz, c’est à Montigny…

    Bien m’sieur, merci m’sieur, au r’voir m’sieur… Il est déjà passé au suivant. Et il y a encore beaucoup de suivants derrière.

    45 minutes chrono, que ça a duré. 3 mois plus tard, je n’ai eu aucun autre contact avec un “conseiller”. J’ai un rendez-vous la semaine prochaine…

    Car ensuite, les contacts avec Paul deviennent virtuels. Il t’envoie par mail des offres d’emploi. Enfin, en ce qui me concerne il m’en a envoyé deux : l’une pour vendre des panneaux solaires au porte à porte. L’autre pour vendre des abonnements pour le compte d’un opérateur privé de gaz. Au porte à porte, aussi. Et au SMIC dans les deux cas. Je ne me souvenais pas d’avoir fait état d’un intérêt particulier pour le porte à porte. Ni pour le SMIC. Par contre je suis à peu près sûr de lui avoir fait savoir que j’étais informaticien… Paul est un farceur, voilà tout…

    Oh, tu peux aussi aller chercher sur le site de recherche d’emploi de Paul. Tu connais un site encore plus mal foutu que celui de la SNCF ? Ben y’a celui de Paul, justement. Un cauchemar. Tous les sites privés sont 1000 fois mieux faits et mieux pourvus. En plus, faut pas rêver, les salaires proposés sont généralement minables, les employeurs qui mettent une annonce par ce moyen cherchent le crevard…

    Ensuite, tu te transformes en assisté. Par exemple, tu attends fiévreusement ton premier virement. Il faut t’armer de patience… J’ai attendu un mois et demi. C’est long ! Par chance, je n’ai pas de problème d’argent. Du moins pour l’instant. Parce que j’avais un bon salaire, que je n’ai jamais cédé aux sirènes de Cetelem et que j’ai donc pu mettre un peu de pognon de côté. Et qu’en cas de besoin, SuperNonotte est là. Merci SuperNonotte.

    Mais j’ose imaginer dans quelle situation peut se retrouver un smicard chargé de famille, qui déjà en temps normal compte le moindre centime et se trouve à découvert dès le 2 du mois. La dèche totale. Car au bout d’un mois et demi, c’est le coup de massue… Évidemment il te restait quelques jours de congés payés… Ça compte pas. Mais Paul Lampois, dont tu comprends peu à peu qu’il est passablement pingre, te sucre 7 jours “de carence”. Pourquoi ? “Parce que !” Donc, après un mois et demi d’attente, tu reçois un mail de Paul qui est heureux de te faire savoir qu’il vient d’effectuer un virement de… 360 euros ! Tu ne sais plus trop si tu dois rire ou pleurer. Car tu devras encore attendre un mois le versement suivant, qui sera donc de la moitié de ton salaire… Et encore après celui de février, qui n’avait que 28 jours (ah, oui, chez Paul, l’unité, c’est le jour), je viens d’avoir celui de mars : 27 jours. Quid ?

    Paul t’écrit souvent par internet. Il est trop bon, ce Paul, si prévenant. Mais avec l’habitude, tu apprends à te méfier. Sur le mode “qu’est-ce qui va encore me tomber sur la gueule ?”. Tiens, cette fois il réclame… mes 12 derniers bulletins de salaire ! Ben oui, ceux-là même que j’ai fournis le jour de mon inscription. Paul est atteint de la maladie d’Alzheimer.

    Qu’à cela ne tienne. Toi, le nanti, tu as une photocopieuse à la maison. Le gueux, lui, va encore être emmerdé, en plus de devoir payer alors qu’il n’a plus un fifrelin. (Et que peut-être sa bagnole est en panne.) Tu envoies donc tes photocopies à l’agence des cadres. Satisfait du devoir accompli. Même si tu ne peux pas t’empêcher de penser qu’il est un peu con, ce Paul.

    Mais ce n’est évidemment pas fini. Non seulement il est frappé d’Alzheimer, mais en plus il est sérieusement bordélique. Une semaine plus tard, nouveau mail. “Je n’ai toujours pas reçu tes bulletins de salaire !”. Assorti de cette sourde menace :

    Non seulement il égare tes courriers, mais en plus il te menace ! À ce stade, il faut agir. Bon, toi qui as peut-être la chance de ne pas (encore) connaître Paul, tu te dis : “c’est pas grave ! Je vais lui expliquer son erreur et tout va rentrer dans l’ordre…”

    Ah oui, on voit bien que tu ne connais pas Paul ! Ce serait trop facile ! Car il est très occupé, Paul. Pas du genre à se laisser emmerder par une horde pleunicharde de grosses feignasses qui sont de surcroît autant de fraudeurs potentiels ! C’est pas parce qu’il a internet qu’il va te filer son mail perso ! Hors de question, tu peux pas lui écrire. Lui téléphoner, alors ? Tu rêves ! “Allez, Paul, “fais pas ta pute, file moi ton 06®”. Tss tsss… Tout juste te donnera-t-il le numéro d’un robot qui répond à sa place. Non non, pas un humain. Un inhumain, même.

    Enfin, quand il daigne répondre, car il est très souvent occupé ! En fait c’est une femme, sans doute Madame Lempois. Paulette. Paulette est très polie, mais particulièrement casse-bonbons, dure de la feuille et, il faut bien le dire, un peu stupide et soupe au lait : elle ne comprend pas bien ce que tu lui dis et te raccroche au nez. Plaf ! Va te faire foutre, sale chômeur ! Tenez, si vous voulez en savoir plus sur Paulette, allez lire ici

    Dans ces conditions, l’énervement d’avoir affaire à un robot stupide s’ajoutant à celui de devoir faire une démarche inutile et idiote (car putain, c’est vrai, tu les as déjà envoyés 2 fois, tes bulletins de salaire !), je suppose que bon nombre de téléphones finissent fracassés contre le mur. Apple, Nokia ou Samsung ne savent peut-être même pas ce qu’ils doivent à Paulette…

    Du coup, la seule solution, c’est de prendre ton courage à deux mains, ton dossier dans la troisième, de faire les 12 photocopies une fois de plus, et d’y aller. Ça tombe bien, tu es chômeur, tu n’as que ça à foutre.

    Agence de Montigny. Bien organisée, ma foi. Petite file d’attente raisonnable. Seul un vigile à l’entrée te rappelle que tu n’es pas là pour rigoler. Une dame à l’accueil t’oriente, te fait attendre qu’un “conseiller” se libère. Bien huilée, l’organisation. Mon tour vient vite, et on m’apprend que, pauv’ pomme, c’est pas ici qu’il faut que tu viennes, ça a changé, c’est à Metz ! Pas à Metz où je suis allé m’inscrire, hein, non, un autre Pôle Emploi. Ben oui, y’en a partout. Il faut dire qu’avec le succès de la formule, comparable à celui des Restos du Coeur ou d’Emmaüs, Paul pourrait même proliférer, comme une vulgaire franchise de fringues à la mode fabriquées en Chine et payées par des salaires chinois mais vendues à des prix bien européens. Mais non, il ne prolifère pas. Pire, ils n’embauche pas. Un comble, ça ferait toujours ça de chômeurs en moins, et ça aiderait les autres ! Mais vous n’y pensez pas… Nous vivons une ère libérale, cher monsieur… Tout juste Paul consent-il à sous-traiter certains dossiers… à des sociétés privées… Peu importe si ça coûte une fortune et si c’est inefficace, puisque ces boîtes, même privées, ne peuvent pas inventer des offres d’emploi qui n’existent pas…

    Bon, direction Metz. Un quartier où il est impossible de se garer gratuitement, faut bien que les chômeurs fassent vivre Monsieur Vinci et ses actionnaires gloutons… Changement de décor. La file d’attente fait plus de 20 mètres. Pas de vigile, le dernier doit être en arrêt pour surmenage. J’hallucine : il y a une seule personne à l’accueil. Et personne d’autre. Pas de “conseiller” pour traiter les dossiers, c’est le type à l’accueil qui fait tout. Et pendant ce temps, tu attends. Tu n’as pas le choix de toute façon. Et puis je te rappelle que tu n’as que ça à foutre, puisque tu es chômeur, hein ?

    Le problème, c’est qu’il y des situations compliquées. Et/ou douloureuses. Ça n’a pas raté, après quelques “clients” sans trop d’histoires, arrive une dame passablement énervée, qui commence à expliquer sa situation. Une sombre histoire de saisie sur compte bancaire. L’employé de Paul essaie tant bien que mal de garder son calme. Apparemment il ne peut rien. Elle veut voir Monsieur Untel. Il lui répète que ce n’est pas possible. Elle s’énerve. Il lui dit de se calmer. Elle l’insulte. Il lui dit de se calmer. On n’est pas censé écouter, c’est gênant, on se croirait sur TF1… Mais on est obligé d’entendre. Manifestement, elle joue sa vie. Lui, il travaille. Ça a duré une demi-heure. Il n’a rien lâché. Elle a fini par repartir, moitié sanglotant, moitié vociférant. C’était une faible femme. Si à la place il y a avait eu un mec de 120 kg aussi remonté, ça aurait fort bien pu tourner au carnage. Ne jamais oublier qu’une partie des gens qui font la queue sont des désespérés, harcelés par leur proprio, par EDF, et dans l’impossibilité de nourrir leurs gamins.

    Du coup, la file d’attente a doublé, elle s’étend désormais dans la rue. Et l’employé de Paul est déjà passé au suivant, comme si de rien n’était. Il devait travailler au SAV de Darty avant… Mon tour vient, je ne peux pas m’empêcher de lui demander si c’est tout le temps comme ça… Il confirme. Bon, et mes bulletins de salaire ? Il se gratte la tête… Cherche dans son ordi… Rien. Heu… Vous les avez sur vous ? Ben oui ! (soulagé). Bon, ben donnez-les moi, ils seront traités dans heu… quelques semaines… Je dis merci… N’ose même pas lui demander un reçu… Pas de nouvelles depuis…

    Mais le pompon, c’est “l’actualisation”. À chaque fin de mois, le chômeur est censé dire à Paul Lempois quelle est sa situation. Dire s’il a retrouvé un boulot, auquel cas Paul s’empresse de le rayer des listes, ce qui est, on l’a bien compris, sa préoccupation majeure. Ou plus souvent, dire qu’il est toujours chômeur et qu’il attend donc son obole. Car sans actualisation, pas de paiment. Du coup c’est la ruée.

    Car le problème, c’est que ces jours-là, des millions de personnes sont dans le même cas… Et comme manifestement, ceux qui ont conçu le système n’ont pas imaginé que les gens allaient s’en servir, c’est la bérézina. Voici un florilège de ce qu’on peut obtenir. Et encore, je vous épargne les écrans blancs où les sabliers qui tournent à l’infini.




    Des fois, Paul, que tu croyais ton ami, t’oublie…

    Ce dernier message d’erreur montre que Pole-Emploi utilise une plateforme Open Source. Très bien. Mais utiliser de l’Open Source ne dispense pas de savoir programmer, ni de dimensionner correctement ses serveurs…


    Pôle Emploi devrait rémunérer correctement le chômeur pendant qu’il cherche un emploi. Ce n’est pas le cas. Pôle Emploi devrait aider le chômeur à trouver un emploi. Ce n’est pas le cas. Pôle Emploi devrait soutenir le chômeur quand il doute : au contraire, il le considère a priori comme un fraudeur potentiel, lui fait perdre son temps et son calme par des démarches ridicules, et menace en permanence de le radier.

    Ah, la radiation ! Une obsession. C’est le seul moyen que nos gouvernants (ceux de maintenant, bien sûr, mais tous les autres avant, “socialistes” compris, ont fait la même chose) ont trouvé pour “faire baisser les chiffres du chômage”. L’expression est bien troussée : car ce sont bien les chiffres qui baissent, pas le chômage.

    Et puis, si au bout de votre période d’indemnisation (2 ans si vous n’avez pas connu le chômage depuis longtemps) vous n’avez toujours rien trouvé, eh bien vous êtes en “fin de droit”. Quelle belle expression, quand on y pense ! Vous êtes sorti des statistiques, pour le plus grand plaisir des Lagarde ou Wauquiez, qui iront s’en vanter à la télé. Et après ? Vous vous démerdez ! L’État ne veut plus le savoir, et ne peut plus rien pour vous. Vous n’existez plus.

    Même en période de “crise”, quand un million de personnes vont se retrouver dans ce cas. Sarkozy a semble-t-il été un peu emmerdé de l’apprendre. Non pas que le sort des chômeurs lui importe, il s’en tape comme de sa première Rolex, mais l’idée que cette situation pourrait causer dans l’opinion un émoi qui pourrait lui nuire électoralement lui est insupportable. Il a refilé le bébé à Laurent Wauquiez, qui a promis une solution pour fin mars. Or, vous avez vu comme moi que nous sommes le premier Avril. Et ni Wauquiez ni Sarkozy n’ont fait quoi que ce soit

    Ah si, Sarkozy s’accroche à son bouclier fiscal comme un morpion s’accroche à ce à quoi il s’accroche généralement… Le bouclier fiscal coûte à l’État un peu plus de 585 millions d’euros par an. Ce n’est certes pas la mesure sarkozyste la plus coûteuse, mais c’est la plus scandaleuse, puisque deux tiers de cette somme sont partagés entre 1000 personnes. Les plus riches.

    585 millions, c’est pourtant davantage que les économies réalisées en ne remplaçant pas un fonctionnaire sur deux. Un fonctionnaire que l’on pourrait affecter au Pôle Emploi (ou à l’hôpital, ou à l’école, voire même à la police) , où il serait utile à aider ce grand troupeau de gueux à se sentir un peu moins mal.

    Mais on est en Sarkozye, que diable ! Ce ne sont pas quelques millions de pauvres gens qui vont pourrir la vie et les privilèges de quelques milliers de riches !


    [Ah, si ce n’est déjà fait, écoutez donc l’émission “L’avenir radié” chez Mermet , consacrée au livre sous X d’un “conseiller” : “Confessions d’une taupe au Pôle-Emploi”. Édifiant est un euphémisme.]


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