• Les hôpitaux de Gaza bientôt à court de médicaments



    Les groupes de défense des droits humains à Gaza lancent un appel pour que les groupes d’aide internationaux et des groupes de donateurs interviennent et fournissent une aide médicale urgente aux hôpitaux palestiniens dans le territoire assiégé.

    (JPG)

    Les hôpitaux de Gaza font face à des crises répétées de manque de médicaments - Photo : Gallo/Getty

    Les responsables palestiniens font savoir que les stocks de médicaments dans Gaza sont presque épuisés et qu’il y a pénurie. Cela affecte les premiers soins, ainsi que tous les autres niveaux de traitement médical.

    Adham Abou Salmia, porte-parole du service des ambulance de Gaza et des services d’urgence, estime que la crise est aiguë et la situation catastrophique pour les patients dans le secteur de la santé de Gaza. Si les réserves de médicaments ne sont pas reconstituées dans Gaza dans les semaines à venir, il faut s’attendre au pire.

    Le Dr Basim Naim, ministre de la Santé dans le gouvernement de facto de la bande de Gaza, a déclaré que 178 types de médicaments jugés nécessaires sont proches du niveau zéro. Il dit aussi que plus de 190 types de médicaments en stock sont expirés ou sont proches de leur date d’expiration, ce qui a contraint son administration à reporter plusieurs interventions médicales.

    Selon Al Mezan Center for Human Rights, la pénurie dans les réserves concerne 50 pour cent de la liste totale des médicaments sur l’inventaire du ministère palestinien de la Santé à Gaza.

    La pénurie de médicaments dans la bande de Gaza remonte à 2006 - après que le Hamas ait remporté la majorité lors des élections en Palestine occupée - lorsque Israël a imposé de nouvelles restrictions sur le budget de l’Autorité palestinienne, empêchant ou retardant l’aide médicale indispensable destinée à Gaza.

    Le Dr Naim a qualifié de « situation d’urgence » la pénurie de médicaments et de fournitures médicales.

    Lors d’une conférence de presse tenue le 8 juin, il a déclaré que son ministère « a été soumis à des situations de crise humanitaire en permanence depuis plusieurs années ... et à la différence des précédentes crises médicales qui touchaient un nombre spécifique de patients, les crises actuelles auront une incidence sur les services de santé de base pour tous les patients. »

    Annulation des opérations

    Le 10 mai, le Dr Hassan Khalaf, vice-ministre de la santé à Gaza a déclaré à Al Jazeera que l’hôpital Al Shifa dans la bande de Gaza a dû annuler toutes les opérations prévues sur les yeux, les vaisseaux sanguins et les nerfs en raison de la pénurie de médicaments.

    « La crise, aggravée par le manque de médicaments et d’articles essentiels, a touché le niveau de service fourni à l’hôpital Al Shifa », dit-il.

    Un communiqué de presse publié par le Centre Al Mezan pour les droits de l’homme a déclaré que le problème actuel est dû à l’incapacité du ministère de la Santé de rembourser les factures des compagnies pharmaceutiques. Ces coûts sont estimés à environ 56 263 000 de dollars, et le ministère de la Santé ne s’attendait à être en mesure de pouvoir rembourser que 13 325 000 dollars en 2011.

    Au cours des cinq dernières années, le ministère de la Santé de Gaza s’est plaint que la pénurie de médicaments était aussi provoquée par le gouvernement du Fatah à Ramallah. Le Fatah est accusé de ne pas envoyer les fournitures médicales adéquates vers la bande de Gaza. Le Ministre de la Santé, le Dr Naim, a aussi jeté le blâme sur les manquements de l’Autorité palestinienne en Cisjordanie.

    La bande de Gaza et la Cisjordanie sont dirigées par des gouvernements concurrents, même s’ils ont signé un accord au Caire visant à établir un nouveau gouvernement d’unité nationale. Le Dr Naim dit que les États-Unis et Israël exercent des pressions sur l’Autorité palestinienne pour qu’elle n’envoie pas de médicaments ni de fournitures médicales à Gaza, afin d’affaiblir les conditions de formation du nouveau gouvernement palestinien d’unité nationale.

    Les groupes de défense des droits de l’homme conviennent que les crises ont frappé à la fois la bande de Gaza et la Cisjordanie, en raison de l’instabilité du financement étranger et du refus d’Israël de reverser les taxes et les recettes perçues au nom de l’Autorité palestinienne.

    Les fonctionnaires du ministère de la Santé de Gaza disent que le ministère importe chaque année en mars les stocks de médicaments pour l’année. Mais, pour le moment, les fournitures n’ont pas été reconstituées depuis 2010, et les rayons sont presque vides.

    Le principal hôpital de Gaza doit recevoir toutes les fournitures médicales par l’intermédiaire de l’Autorité palestinienne soutenue par l’Occident, parce que les donateurs internationaux préfèrent l’Autorité palestinienne pour contrôler tous les budgets et les livraisons à but humanitaire, de manière à éviter de traiter avec le gouvernement dirigé par le Hamas.

    Al Mezan a souligné que, après cinq ans, la crise de l’approvisionnement des stocks se poursuit toujours au sein du ministère de la Santé et est « très grave ». Le centre estime « qu’il est urgent d’accélérer les travaux au plus haut niveau afin d’élaborer des politiques et actions pour résoudre cette crise, et assurer la disponibilité d’une réserve suffisante de médicaments et de fournitures médicales pour répondre aux besoins du ministère de la Santé, dans des conditions normales - et en urgence - vu les circonstances. »

    Pendant ce temps, le Dr Naim a annoncé la suspension des opérations et de certains actes médicaux, dont la délivrance de médicaments pour les soins intensifs, les fournitures obstétricales, la suspension de la chirurgie pédiatrique, ophtalmique, pour cathétérisme cardiaque, pour les reins, ainsi que la chirurgie orthopédique et neurologique.

    Le ministère de la Santé est en contact direct avec l’Egypte, le Qatar, la Turquie et le Quartet du Moyen-Orient - composé des Nations-Unies, des États-Unis, de l’Union européenne et de la Russie - pour tenter d’obtenir une réaction rapide et une levée immédiate du siège imposé sur le secteur de la santé, déclare le Dr Naim.

    Des actions et pas seulement des mots ...

    À Ramallah, cette semaine, 700 médecins palestiniens ont collectivement démissionné de leurs postes dans les hôpitaux à travers la Cisjordanie. Les responsables de la santé estiment qu’une telle démarche collective est une première dans l’histoire palestinienne.

    Ces médecins, qui ont fait la grève avant leur démission, sont parmi les 1050 médecins qui avaient demandé une négociation avec le ministre de la santé dans le gouvernement du Fatah, le Dr Fathi Abu Moghli. Dans une déclaration faite par le chef du syndicat des médecins palestiniens, à Ramallah, le Dr Jawad Awwad a déclaré que cette démission collective était due à « la politique humiliante du Dr Abu Moghli à l’égard des médecins et du refus de dialoguer, en dépit d’une grève de 60 jours. »

    Pendant ce temps le Dr Mounir al-Boursh, directeur du service pharmaceutique de la bande de Gaza au sein du ministère de la santé a déclaré que son hôpital était « impuissant » en raison de la pénurie de fournitures médicales, dont les analgésiques, les antibiotiques, les antiseptiques, les pansements et des équipements de rechange pour les générateurs électriques. Ces générateurs, dont la puissance électrique permet de conserver à température adéquate le sang, le plasma et les vaccins, sont encore plus vitaux pour les hôpitaux dans la zone côtière de Gaza qu’ailleurs, car il y a de fréquentes coupures de courant.

    Pendant ce temps, le gouvernement du Hamas dans le territoire sous blocus a annoncé qu’il allait déduire 5% sur les salaires de ses 40 000 employés de Gaza pour financer l’achat de fournitures médicales et de médicaments.

    La crise de la santé implique plus que simplement des fournitures médicales. Les hôpitaux mal équipés ont contraint de nombreux habitants de Gaza à devoir tenter de se faire soigner en Cisjordanie et dans les hôpitaux israéliens, mais cela nécessite un permis de sortie pour chaque patient afin de pouvoir passer par le contrôle israélien d’Erez.

    Récemment, Israël a refusé l’accès à Ismail Salameh, un bébé âgé de 10 mois, qui devait recevoir un traitement médical dans un hôpital israélien, un processus coordonné et pris en charge financièrement par le ministère de la santé de Ramallah.

    Ismail a depuis reçu un traitement médical à l’hôpital al-Rantissi à Gaza. « Mon bébé a une hémorragie dans son cerveau, » dit sa mère. « Il faut un transfert urgent pour un traitement médical. »

    Même si Israël a concédé plusieurs centaines de permis de sortie pour des patients qui ont besoin d’un traitement médical en dehors de la bande côtière, les autorités sanitaires de Gaza accusent Israël de retarder l’attribution des permis et de faire attendre les patients plus longtemps que nécessaire.

    Abu Salmia, le porte-parole des services ambulanciers et des services d’urgence de Gaza, admet que la situation sur le plan de la santé à Gaza a atteint un niveau critique exigeant « plus d’action et pas seulement des paroles. »


    12 juin 2011 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
    http://www.peace-programme.org/
    Traduction : al-Mukhtar


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  • Statistiques des démolitions de maisons en Cisjordanie occupée

    mardi 7 juin 2011 - 07h:05

    B’Tselem


    Statistiques des démolitions de maisons construites sans le permis de l’occupant israélien rien qu’en Cisjordanie occupée, dont Jérusalem-Est.

    (JPG)

    Face aux destructions de l’envahisseur israélien, démolisseur et massacreur, une résistance acharnée et indéfectible du peuple palestinien.



    Démolitions de maisons dans Jérusalem-Est de 2004 au 31 décembre 2010 - chiffres B’Tselem

    Année  :
     :
    Nombre
    de maisons
     :
     :
    Population laissée
    sans abri
     :
     :
    Enfants laissés
    sans abri
    2004  : 53  : 194  : 110
    2005  : 70  : 140  : 78
    2006  : 44  : 98  : 18
    2007  : 62  : 219  : 149
    2008  : 78  : 340  : 188
    2009  : 47  : 256  : 145
    2010  : 22*  : 191  : 94
    Total  : 376  : 1438  : 782

    * 13 de ces maisons ont été démolies par la municipalité israélienne d’occupation de Jérusalem. Les 9 autres maisons ont dû être démolies par leur propriétaire, après ordre israélien, pour éviter que les démolitions soient effectuées par la municipalité avec une amende et le coût de la démolition à la charge du propriétaire.

    Démolitions totales ou partielles de maisons et autres structures dans Jérusalem-Est occupée, de 1999 à 2008 - chiffres officiels (israéliens)

    Année  :
     :
    Démolitions par la
    municipalité de Jérusalem
     :
     :
    Démolitions par le
    ministère de l’Intérieur
     :
     :
    Total
    1999  : 17  : 14  : 31
    2000  : 9  : 7  : 16
    2001  : 32  : 9  : 41
    2002  : 36  : 9  : 45
    2003  : 66  : 33  : 99
    2004  : 115  : 18  : 133
    2005  : 76  : 14  : 90
    2006  : 71  : 10  : 81
    2007  : 69  : 6  : 75
    2008*  : 71  : 6  : 77
    Total  : 562  : 126  : 688

    * jusqu’en août

    Pour voir la ventilation par quartier des nombres de maisons démolies à Jérusalem-Est, de 2004 à 2008 par le ministère de l’Intérieur israélien : (1)

    Notes :

    • 1 - Après avoir réexaminé les chiffres, B’Tselem a classé les démolitions de maisons dans les zones autour de Jérusalem en deux catégories : démolitions dans Jérusalem-Est (sous contrôle de la municipalité israélienne de Jérusalem), et démolitions dans les quartiers et communautés avoisinants qui appartiennent au District d’al-Quds (Jérusalem), selon la division régionale de l’Autorité palestinienne. Quand la limite municipale de Jérusalem traverse une communauté, certaines démolitions dans cette communauté sont classées à Jérusalem-Est et d’autres au district d’al-Quds. Les chiffres du district d’al-Quds sont regroupés avec ceux de la Cisjordanie. (2)
    • 2 - Les chiffres des maisons démolies par la municipalité israélienne d’occupation de Jérusalem ont été fournis à B’Tselem par la municipalité le 11 mars 2004 et le 4 novembre 2008, sur demande de B’Tselem fondée sur la loi relative à la Liberté de l’information.
    • 3 - Les chiffres des maisons démolies dans Jérusalem-Est occupée par le ministère de l’Intérieur israélien ont été fournis au Centre d’al-Quds pour les droits sociaux et économiques, le 5 décembre 2004, par le département de l’Urbanisme stratégique du ministère israélien, et à B’Tselem le 24 septembre 2008 dans une lettre de Daniel Segev, responsable aux questions de la liberté de l’information en lien avec ce ministère.
    • 4 - Les chiffres des démolitions par le ministère de l’Intérieur israélien pour 1999-2001 sont tirés du rapport de septembre 2004 du Comité israélien contre les démolitions de maisons (ICAHD)


    Démolitions de maisons construites sans le permis israélien dans Jérusalem-Est occupée

    De 1999 à 2003, la municipalité d’occupation de Jérusalem a démoli 240 structures de propriété palestinienne. Le tableau suivant ventile les démolitions de structures dans Jérusalem-Est occupée par quartier. Il indique également le nombre de bâtiments juifs démolis.

    Quartier  : 1999 - 2000 - 2001 - 2002 - 2003  : Total
    ’Issawiya  : 6 1 0 11 0  : 18
    Vieille ville  : 1 0 0 2 4  : 7
    Beit Hanina  : 2 1 9 8 19  : 39
    Abu Tor  : 0 0 0 0 4  : 4
    Jabel Mukhaber  : 2 0 1 1 9  : 13
    Ras al-’Amud  : 2 3 4 1 3  : 13
    A-Tur  : 1 0 1 0 3  : 5
    Shu’afat  : 3 3 17 3 6  : 32
    Sheikh Jarakh  : 0 1 0 1 1  : 3
    Silwan  : 0 0 0 2 10  : 12
    Zur Baher  : 0 0 0 7 4  : 11
    Total bâtiments
    palestiniens démolis
     :
     :
    17 9 32 36 63  :
     :
    157
    Total bâtiments
    juifs démolis
     :
     :
    4 6 6 13 1  :
     :
    30

    Les statistiques ont été fournies à B’Tselem par la municipalité israélienne d’occupation de Jérusalem le 11 mars 2004, sur demande fondée sur la loi relative à la Liberté de l’information.

    Démolitions de maison, 1987/1998

    Année  : Jérusalem-Est
    1987  : non fourni
    1988  : 30
    1989  : non fourni
    1990  : non fourni
    1991  : non fourni
    1992  : 12
    1993  : 48
    1994  : 29
    1995  : 25
    1996  : 17
    1997  : 16
    1998  : 30

    Sources des informations :

    • 1 - Les statistiques sur les maisons démolies par la municipalité israélienne d’occupation de Jérusalem ont été fournies à B’Tselem par la municipalité le 11 mars 2004, sur demande fondée sur la loi relative à la Liberté de l’information.
    • 2 - Les statistiques sur les maisons démolies dans Jérusalem-Est occupée par le ministère de l’Intérieur israélien ont été fournies au Centre de Jérusalem pour les droits sociaux et économiques le 12 décembre 2004 par le département de l’Urbanisme stratégique du ministère de l’Intérieur, et à B’Tselem par la lettre du 24 septembre 2008 de Daniel Segev, responsable aux questions de la liberté de l’information en lien avec ce ministère.

    B’Tselem

    (1)

    Ventilation par quartier des nombres de maisons démolies dans Jérusalem-Est occupée, de 2004 à 2008 (jusqu’au 24 septembre 2008), par le ministère de l’Intérieur israélien.

    Chiffres donnés à B’Tselem par Daniel Segev, responsable aux questions de la liberté de l’information au ministère de l’Intérieur, par lettre du 24 septembre 2008.

    2008 (jusqu’au 24/09/2008)

    Quartier  :
     :
    Structures
    habitées
    Structures
    non habitées
     :
     :
    Total
    Abu Tor  : 0 0  : 0
    Al-E’sawiya  : 1 0  : 1
    Al-Walajah  : 0 0  : 0
    A-Sawahrah  : 1 0  : 1
    ’Atarot  : 0 0  : 0
    A-Tur  : 0 0  : 0
    Beit Hanina  : 3 0  : 3
    Kafr ’Aqab  : 0 0  : 0
    Wadi al-Joz  : 0 0  : 0
    Zur Baher
    Deir al-’Amud
     :
     :
    1 0  :
     :
    1
    Total  : 6 0  : 6

    2007

    Quartier  :
     :
    Structures
    habitées
    Structures
    non habitées
     :
     :
    Total
    Abu Tor  : 0 0  : 0
    Al-E’sawiya  : 0 0  : 0
    Al-Walajah  : 1 0  : 1
    A-Sawahrah  : 2 0  : 2
    ’Atarot  : 0 0  : 0
    A-Tur  : 0 0  : 0
    Beit Hanina  : 1 0  : 1
    Kafr ’Aqab  : 0 0  : 0
    Wadi al-Joz  : 0 0  : 0
    Zur Baher
    Deir al-’Amud
     :
     :
    1 1  :
     :
    2
    Total  : 5 1  : 6

    2006

    Quartier  :
     :
    Structures
    habitées
    Structures
    non habitées
     :
     :
    Total
    Abu Tor  : 0 0  : 0
    Al-E’sawiya  : 0 0  : 0
    Al-Walajah  : 5 0  : 5
    A-Sawahrah  : 1 0  : 1
    ’Atarot  : 0 0  : 0
    A-Tur  : 0 0  : 0
    Beit Hanina  : 2 0  : 2
    Kafr ’Aqab  : 0 0  : 0
    Wadi al-Joz  : 0 0  : 0
    Zur Baher
    Deir al-’Amud
     :
     :
    2 0  :
     :
    2
    Total  : 10 0  : 10

    2005

    Quartier  :
     :
    Structures
    habitées
    Structures
    non habitées
     :
    Total
    Abu Tor  : 1 0  : 1
    Al-E’sawiya  : 0 0  : 0
    Al-Walajah  : 0 6  : 6
    A-Sawahrah  : 0 0  : 0
    ’Atarot  : 0 0  : 0
    A-Tur  : 1 0  : 1
    Beit Hanina  : 2 1  : 3
    Kafr ’Aqab  : 1 1  : 2
    Wadi al-Joz  : 1 0  : 1
    Zur Baher
    Deir al-’Amud
     :
     :
    0 0  : 0
    Total  : 6 8  : 14

    2004

    Quartier  :
     :
    Structures
    habitées
    Structures
    non habitées
     :
     :
    Total
    Abu Tor  : 0 0  : 0
    Al-E’sawiya  : 0 0  : 0
    Al-Walajah  : 0 0  : 0
    A-Sawahrah  : 1 3  : 4
    ’Atarot  : 6 0  : 6
    A-Tur  : 2 2  : 4
    Beit Hanina  : 3 0  : 3
    Kafr ’Aqab  : 0 0  : 0
    Wadi al-Joz  : 0 0  : 0
    Zur Baher
    Deir al-’Amud
     :
     :
    1 0  :
     :
    1
    Total  : 13 5  : 18

    B’Tselem


    (2)

    Statistiques des démolitions de maisons construites sans le permis israélien en Cisjordanie occupée (dont Jérusalem-Est) *

    2010

    District  :
     :
    Nombre
    de maisons
     :
     :
    Population laissée
    sans abri
     :
     :
    Enfants laissés
    sans abri
    Al-Quds  : 0  : 0  : 0
    Bethléhem  : 5  : 34  : 24
    Jénine  : 0  : 0  : 0
    Hébron  : 3  : 27  : 21
    Tubas  : 51  : 219  : 94
    Tulkarem  : 0  : 0  : 0
    Jéricho  : 3  : 37  : 24
    Jérusalem-Est**  : 22  : 191  : 94
    Salfit  : 2  : 7  : 5
    Qalqilya  : 1  : 5  : 3
    Ramallah
    et Al-Birah
     :
     :
    2  :
     :
    9  :
     :
    1
    Naplouse  : 19  : 134  : 51
    total  : 108  : 663  : 317

    * Chiffres actualisés au 31 décembre 2010.

    ** Dans Jérusalem-Est, 13 des maisons ont été démolies par la municipalité d’occupation. Les 9 autres maisons ont dû être démolies par leur propriétaire après ordre israélien, pour éviter que les démolitions soient effectuées par la municipalité avec une amende et le coût de la démolition à la charge du propriétaire.

    2009

    Année  :
     :
    Nombre
    de maisons
     :
     :
    Population laissée
    sans abri
     :
     :
    Enfants laissés
    sans abri
    Al-Quds  : 3  : 27  : 15
    Bethléhem  : 0  : 0  : 0
    Jénine  : 0  : 0  : 0
    Hébron  : 0  : 0  : 0
    Tubas  : 24  : 181  : 38
    Tulkarem  : 0  : 0  : 0
    Jéricho  : 0  : 0  : 0
    Salfit  : 0  : 0  : 0
    Qalqilya  : 0  : 0  : 0
    Ramallah
    et Al-Birah
     :
     :
    1  :
     :
    9  :
     :
    7
    Naplouse  : 0  : 0  : 0
    total  : 28  : 217  : 60

    2008

    Année  :
     :
    Nombre
    de maisons
     :
     :
    Population laissée
    sans abri
     :
     :
    Enfants laissés
    sans abri
    Al-Quds  : 11  : 64  : 39
    Bethléhem  : 0  : 0  : 0
    Jénine  : 0  : 0  : 0
    Hébron  : 7  : 62  : 36
    Tubas  : 8  : 68  : 14
    Tulkarem  : 0  : 0  : 0
    Jéricho  : 13  : 81  : 52
    Salfit  : 0  : 0  : 0
    Qalqilya  : 2  : 9  : 6
    Ramallah
    et Al-Birah
     :
     :
    3  :
     :
    22  :
     :
    16
    Naplouse  : 0  : 0  : 0
    total  : 44  : 306  : 163

    2007

    Année  :
     :
    Nombre
    de maisons
     :
     :
    Population laissée
    sans abri
     :
     :
    Enfants laissés
    sans abri
    Al-Quds  : 3  : 22  : 3
    Bethléhem  : 3  : 7  : 5
    Jénine  : 2  : 11  : 7
    Hébron  : 21  : 164  : 60
    Tubas  : 0  : 0  : 0
    Tulkarem  : 7  : 0  : 0
    Jéricho  : 4  : 82  : 44
    Salfit  : 1  : 0  : 0
    Qalqilya  : 1  : 0  : 0
    Ramallah
    et Al-Birah
     :
     :
    2  :
     :
    22  :
     :
    7
    Naplouse  : 0  : 0  : 0
    total  : 44  : 308  : 126

    2006

    Année  :
     :
    Nombre
    de maisons
     :
     :
    Population laissée
    sans abri
     :
     :
    Enfants laissés
    sans abri
    Al-Quds  : 6  : 12  : *
    Bethléhem  : 15  : 109  : 42
    Jénine  : 5  : 35  : 17
    Hébron  : 4  : 31  : 15
    Tubas  : 3  : 43  : *
    Tulkarem  : 0  : 0  : *
    Jéricho  : 0  : 0  : *
    Salfit  : 4  : 14  : *
    Qalqilya  : 8  : 5  : *
    Ramallah
    et Al-Birah
     :
     :
    6  :
     :
    0  :
     :
    *
    Naplouse  : 0  : 0  : *
    total  :
     :
    51  :
     :
    249  :
     :
    au moins
    74

    * Pas de chiffre disponible pour B’Tselem.


    Démolitions de maisons et autres structures en Cisjordanie 1999/2004, chiffres officiels

    Année  :
     :
    Nombre
    de maisons
    1999  : 101
    2000  : 41
    2001  : 186
    2002  : 276
    2003  : 306
    2004  : 139
    Total  : 1049


    Démolitions de maisons 1987/1998, chiffres B’Tselem

    Année  :
     :
    Cisjordanie
    hors Jérusalem-Est
    Jérusalem-Est  :
     :
    Total
    1987  : 103 non fourni  : 103
    1988  : 393 30  : 423
    1989  : non fourni non fourni  : 347
    1990  : non fourni non fourni  : 102
    1991  : non fourni non fourni  : 227
    1992  : 148 12  : 160
    1993  : 63 48  : 111
    1994  : 120 29  : 149
    1995  : 43 25  : 68
    1996  : 140 17  : 157
    1997  : 233 16  : 249
    1998  : 150 30  : 180
    Total  :

     : 2276

    Notes :

    • 1 - Après avoir réexaminé des chiffres, B’Tslem a classé les démolitions de maisons dans les zones autour de Jérusalem en deux catégories : démolitions dans Jérusalem-Est (sous contrôle de la municipalité de Jérusalem), et démolitions dans les quartiers et communautés avoisinants qui appartiennent au District d’al-Quds, selon la division régionale de l’Autorité palestinienne. Quand la limite municipale de Jérusalem traverse une communauté, certaines démolitions dans cette communauté sont classées à Jérusalem-Est et d’autres au district d’al-Quds. (Voir les chiffres de Jérusalem-Est).
    • 2 - Tous les chiffres sont basés sur les recherches de B’Tselem, sauf s’il en est spécifié autrement.
    • 3 - Les statistiques sur les maisons démolies par la municipalité israélienne d’occupation de Jérusalem ont été fournies à B’Tselem par la municipalité le 11 mars 2004, sur demande fondée sur la loi relative à la Liberté de l’information.
    • 4 - Les statistiques sur les maisons démolies dans Jérusalem-Est par le ministère de l’Intérieur israélien ont été fournies au Centre de Jérusalem pour les droits sociaux et économiques le 12 décembre 2004, par le département de l’Urbanisme stratégique du ministère de l’Intérieur.
    • 5 - Les statistiques sur les démolitions de maisons dans le reste de la Cisjordanie ont été fournies à B’Tselem par l’Administration civile israélienne le 31 mars 2004 sur demande fondée sur la loi relative à la Liberté de l’information.

    B’Tselem


    B’Tselem - traduction : JPP


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  • Obama à Israël : « Prenez tout ce que vous voulez ! »

    mercredi 25 mai 2011 - 12h:15

    Lamis Andoni - Al Jazeera


    Dans son dernier discours, Obama a prouvé en termes à peine voilés qu’il fera tout pour satisfaire sa base électorale pro-israélienne.

    (JPG)

    Juin 2008 - Des jeunes Palestiniens jettent des pierres sur un bulldozer de l’armée israélienne dans la bande de Gaza. Pour la troisième journée Israël avait mené des incursions dans le territoire assiégé, assassinant plus de 20 personnes dont un enfant.

    En 2008, Barack Obama, alors candidat démocrate à la présidentielle, cédait devant les électeurs pro-israéliens et devant Israël en promettant dans un discours adressé à l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), que Jérusalem serait pour toujours « la capitale indivisible d’Israël. »

    Trois ans plus tard, Obama est à nouveau en pré-campagne électorale en vue d’améliorer ses chances de réélection en 2012. Dans le cadre de cette campagne, il a fait quelques timides tentatives pour relancer un « processus de paix » au point mort, mais selon les conditions d’Israël.

    Dans son dernier discours adressé à l’AIPAC, Obama a fait acte de complète allégeance à Israël en réaffirmant le soutien de l’Amérique aux objectifs politiques et sécuritaires d’Israël. Son discours a nié le droit des Palestiniens à déclarer l’existence de leur nation et il a même promis de bloquer tous les efforts de Palestiniens pour faire valoir leurs droits auprès des organisations internationales.

    Obama a évoqué du bout des lèvres « l’autodétermination » pour les Palestiniens mais ce n’est rien de plus que de la rhétorique vide de sens - alors qu’il a clairement laissé entendre que les intérêts israéliens, en particulier ses intérêts sécuritaires, demeureront la priorité de la politique étrangère américaine dans la région.

    Il a mécaniquement répété son engagement à la vision d’une solution à deux Etats - l’établissement d’un Etat palestinien aux côtés d’Israël. Toutefois, comme on pouvait s’y attendre, il subordonne la question des frontières et des conditions de création d’un tel Etat aux « intérêts de sécurité » d’Israël.

    Qu’il ait évoqué la reprise de négociations de paix sur la base des frontières de 1967 (également connues sous le nom de « Ligne verte ») ne signifie ni un retrait israélien complet des territoires occupés, ni la création d’un Etat palestinien souverain sur l’ensemble des terres à l’intérieur de cette « Ligne verte », dont Jérusalem-Est.

    Il y a une différence significative dans le « jargon » des négociations, et même dans le langage juridique, entre évoquer la création d’un Etat palestinien « basé sur » les frontières de 1967 et dire qu’un tel Etat « sera établi sur » les frontières de 1967.

    La première expression laisse beaucoup de marge à Israël pour continuer d’occuper et même d’annexer de vastes blocs de colonies (et peut-être même la totalité de toutes les colonies israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, toutes illégales au regard du droit international) pour « des raisons de sécurité. »

    Prenez ce que vous pouvez

    Juste au cas où sa base pro-israélienne aurait mal compris ses déclarations à peine voilées dans son discours sur le Moyen-Orient vendredi dernier, Obama n’a pas manqué de préciser que selon son point de vue définitivement pro-israélien, il n’y avait pas à revenir aux frontières 1967.

    « [La déclaration] signifie que les parties elles-mêmes - les Israéliens et les Palestiniens - vont négocier une frontière qui est différente de celle qui existait le 4 juin, 196 ... Il incombe à ces parties de tenir compte des changements qui ont eu lieu au cours des dernières 44 années, y compris de la nouvelle réalité démographique. »

    En termes plus clairs, le président dit effectivement, bien que non explicitement, qu’il tire un trait d’égalité entre la présence des Palestiniens sur leur propre terre et la présence illégale de colons israéliens installés sur des terres volées aux Palestiniens ces 44 dernières années.

    Cela revient à dire que - malgré le fait que les colons vivent sur cette terre illégalement en vertu du droit international - parce qu’ils sont physiquement établis là, la terre deviendrait la leur.

    Cela confirme la conviction de beaucoup de personnes dans la région que la construction de colonies israéliennes et du Mur d’Apartheid à l’intérieur des frontières de 1967 est le moyen utilisé par Israël pour imposer progressivement une annexion de facto des terres palestiniennes.

    Ces dernières déclarations d’Obama sont peut être celles qui sont les plus proches d’une simple légitimation des colonies israéliennes.

    Le message d’Obama à Israël semble confirmer qu’il est prêt à maintenir la promesse de l’ancien président George Bush faite en 2005 : qu’Israël serait en mesure de garder ses principaux blocs de colonies à l’issue de n’importe quelle solution négociée du conflit.

    En d’autres termes, l’idée d’Obama d’une autodétermination palestinienne est que les Palestiniens acceptent tout ce qu’Israël décide.

    Dans son discours devant l’AIPAC, et dans le discours précédent sur le Moyen-Orient, Obama semble avoir été soit en dehors de tout contact avec - ou a tout simplement ignoré - les changements amenés par le printemps arabe. Puis il a ensuite soutenu l’idée qu’Israël devait comprendre que le printemps arabe avait modifié l’équilibre politique dans la région, et qu’il lui fallait maintenant faire la paix non pas avec des dirigeants arabes corrompus mais avec les peuples arabes eux-mêmes.

    Tant d’espoir de changement...

    En fait, quand il s’agit de la cause palestinienne, Obama parle et agit comme si le printemps arabe n’avait pas eu lieu. Il ne faut pas oublier que même les plus fidèles alliés arabes de l’Amérique dans la région ne pouvaient pas soutenir ouvertement la formule américano-israélienne pour faire la paix avec les Palestiniens. Alors, pourquoi cela serait-il acceptable pour des millions et des millions d’Arabes pro-palestiniens ?

    Le printemps arabe peut avoir influé sur la sémantique du discours américain sur les droits des Palestiniens, mais il n’a pas créé de près ou de loin le moindre changement dans la politique américaine.

    Une fois de plus, Obama a succombé au chantage politique de Netanyahu - dont le principal objectif en accumulant les embûches pour un quelconque processus de paix est de faire en sorte qu’Israël poursuive tranquillement ses politiques expansionnistes, et sans aucune crainte face aux timides sollicitations du président.

    Oui, il ne fait aucun doute que Netanyahu ne veut entendre aucune référence aux frontières de 1967 dans ce discours, car Israël est actuellement en train de dessiner militairement ses propres frontières, et il ne peut pas avoir mal interprété les déclarations clairement pro-israéliennes d’Obama.

    Comme le président américain l’a souligné dans son discours, il a bien insisté sur sa déclaration de « plein engagement » vis à vis des intérêts israéliens et de ses exigences sécuritaires : « C’est pourquoi nous avons augmenté la coopération entre nos forces armées à des niveaux sans précédent. C’est pourquoi nous rendons disponibles pour nos alliés israéliens nos technologies les plus avancées. »

    « Et c’est pourquoi, malgré une période financière difficile, nous avons augmenté le financement militaire vers l’étranger à des niveaux records. »

    Obama n’a pas seulement été clair dans son maintien d’un plein soutien américain à Israël, mais il a également formulé une nouvelle prise de position qui confirme explicitement la politique américaine de longue date visant à bloquer tous les efforts pacifiques palestiniens à travers le droit international et l’Organisation des Nations Unies.

    « ... Les États-Unis vont s’opposer à tout effort visant à condamner Israël devant les Nations Unies ou devant n’importe quelle instance internationale. Parce que la légitimité d’Israël n’est pas un sujet de débat », a-t-il affirmé devant le rassemblement des supporters les plus motivés et les plus influents d’Israël.

    En prenant parti pour Israël contre le projet de l’Autorité palestinienne de solliciter l’Assemblée Générale des Nations Unies pour la reconnaissance d’un Etat palestinien sur les frontières de 1967, les États-Unis ont de fait déclaré la guerre à tous les Palestiniens, à l’Autorité palestinienne et à tous ceux qui militent [pour une paix juste].

    Sans vergogne, les Etats-Unis feront tout pour invalider toute tentative des Palestiniens par des moyens légaux et pacifiques de contester la colonisation israélienne de leurs terres.

    Mais en qualifiant à l’avance de tentatives de « délégitimation » d’Israël les campagnes visant à la reconnaissance d’un Etat palestinien, le président reconnait involontairement que les politiques israéliennes elles-mêmes manquent de légitimité.

    Un discours fondé sur les droits ?

    Bien que l’affirmation d’Obama selon laquelle la reconnaissance devant les Nations Unies ne suffit pas à créer un Etat palestinien, est techniquement juste, cette initiative refera de la question [palestinienne] une question juridique concernant les droits - et qui ne sera alors plus définie par les préoccupations sécuritaires d’Israël comme cela a toujours été le cas dans le passé.

    Cette reconnaissance par les Nations Unies, bien entendu, ira dans le sens de l’instauration d’un Etat palestinien défini par les frontières de 1967 - ce qui signifie que toutes les colonies israéliennes dans cette frontière devront être évacuées. Sans cela, elle ne ferait que légitimer et perpétuer la formule américano-israélienne des négociations.

    Mais Obama n’a pas pris de risques en vue de promouvoir la paix...

    Il craint de contredire des décennies de politique américaine qui ont eu pour but de s’opposer à toute résolution des Nations Unies relative aux crimes israéliens, et il craint aussi d’inaugurer un nouveau discours sur le conflit qui serait fondé sur les droits.

    Ce n’était pas une surprise non plus quand Barack Obama a déclaré que l’accord de réconciliation entre le Fatah et le Hamas, signé plus tôt ce mois-ci, était un « obstacle » à la paix dans la région. Après tout, dans son état d’esprit purement pro-israélien, toute tentative visant à l’unité palestinienne - quelle que soit sa faiblesse - ne sert pas les intérêts d’Israël et de ses méthodes éprouvées de « diviser pour régner » qui ont empêché tout progrès réel depuis des années.

    Le refrain répété d’Obama selon quoi le Hamas n’est pas un partenaire de paix acceptable sonne non seulement comme un disque rayé, mais aussi comme une excuse boiteuse pour l’extrémisme et l’intransigeance des Israéliens.

    S’il veut savoir qui sont les véritables partenaires « inacceptables », tout ce qu’il a à faire est d’obtenir une transcription anglaise des débats à la Knesset (le parlement israélien) et de lire comment les députés de droite traitent les Arabes « d’animaux » et profèrent toutes sortes d’insultes racistes à l’encontre ses Palestiniens.

    Mais si Obama est prêt à encourager les politiques israéliennes telles que « les transferts de terres », dont le but est de déplacer l’ensemble des communautés palestiniennes et se référer à ces transferts comme à de simples « changements démographiques », alors pourquoi se préoccuperait-il de la rhétorique raciste et des menaces venant des Israéliens de droite ?

    Dans son dernier discours, Obama ne mentionne pas une fois les événements qui ont eu lieu lors des manifestations du 15 mai à l’occasion de la « Journée de la Nakba ». Au cours de ces manifestations pacifiques, l’armée israélienne a réagi de façon prévisible et de la seule façon qu’elle connait : en tirant à l’aveuglette sur des manifestants non armés. Au cours de la fusillade, plus de 20 personnes ont été assassinées aux frontières syriennes et libanaises.

    Peut-être la partie la plus troublante du discours d’Obama est sa volonté choquante d’adopter la version israélienne et de nier complètement les droits nationaux palestiniens.

    A la fin de son discours, l’affirmation d’Obama selon laquelle l’histoire d’Israël pourrait être caractérisée par une lutte pour la liberté (une répétition de son discours de 2008 devant l’AIPAC) résume le tout.
    Le président américain refuse de voir l’oppression israélienne et la répression. Il refuse de reconnaître la légitimité de la lutte palestinienne pour la liberté - parce que s’il le faisait, il risquerait de nuire grandement à ses chances de gagner un second mandat en tant que président des États-Unis.

    (JPG)

    * Lamis Andoni est analyste et commentatrice pour le Middle Eastern and Palestinian Affairs

    De la même auteure :

    -  A Juliano et Vittorio - 9 mai 2011
    -  Les illusions de Bachar al-Assad - 8 avril 2011
    -  Les Palestiniens aspirent à l’unité - 13 mars 2011
    -  Les Jordaniens exigent des réformes - 27 février 2011
    -  La résurrection du panarabisme - 21 février 2011
    -  A tous les tyrans du monde arabe... - 17 janvier 2011
    -  Le renouveau des mobilisations sociales et politiques dans le monde arabe - 7 janvier 2011
    -  L’Europe doit émerger de l’ombre des Etats-Unis - 26 décembre 2010
    -  Un ultime acte de résistance ? - 14 décembre 2010
    -  Que va penser le monde arabe de ses dirigeants ? - 3 décembre 2010
    -  Israël veut sous-traiter l’occupation de Gaza à l’Union Européenne - 9 août 2010


    23 mai 2011 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
    http://english.aljazeera.net/indept...
    TRaduction : Claude Zurbach


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  • La rhétorique vide d’Obama

    Khalid Amayreh - CPI


    En clair, l’administration Obama ferait peut-être mieux de déclarer son incapacité à faire la paix, car ayant les mains scrupuleusement menottées par les restrictions intolérables imposées par le lobby juif.

    (JPG)

    Obama n’est jamais sorti du rang et il s’est toujours conformé aux intérêts de l’impérialisme US et du sionisme. Il est ici en compagnie du criminel de guerre multi-récidiviste israélien Ehud Barak

    Le discours du président Obama ce jeudi 19 mai n’était clairement qu’une redite de plus, dans l’hypocrisie, la duplicité morale et une rhétorique vide. A part son approbation du bout des lèvres des révolutions arabes, Obama n’a fait que ressasser la même position américaine pleine de parti pris sur la détresse palestinienne, question centrale qui continue à générer tensions et instabilité dans le monde entier, et spécialement dans la région arabe concernée.

    La position américaine affichée sur le mouvement prodémocratie dans le monde arabe est bienvenue. Cependant, il serait malhonnête d’imputer le succès des révolutions égyptienne et tunisienne, même partiellement, à une quelconque et honnête intervention américaine.

    Comme d’autres pays, les États-Unis ont vu simplement que le vent politique dans ces deux pays arabes d’Afrique du Nord se mettait à souffler dans une direction nouvelle, et non souhaitée, et qu’il n’y avait pas grand chose à faire pour modifier le cours des évènements.

    Dès lors, les décideurs politiques à Washington ont estimé que l’approche la plus pertinente de ces révolutions était d’apparaître comme soutenant la volonté populaire. Cette apparence, qui n’a rien à voir avec les véritables intentions des États-Unis, serait sans nul doute celle qui servirait le mieux les intérêts américains, ou au moins, qui limiterait le plus possible les dégâts éventuels que la situation des États-Unis dans cette partie cruciale du monde pourrait avoir à supporter.

    Les États-Unis continuent de soutenir activement certains régimes arabes despotiques. Même des régimes manifestement criminels qui assassinent leurs propres citoyens dans les rues sont traités avec une mollesse choquante, avec des mises en garde théâtrales que ces tyrans ne prennent pas vraiment au sérieux.

    Ceci, associé à une position chroniquement hypocrite et bien connue sur la question palestinienne, laisse, comme on dit, la balle politique dans le jardin américain.

    Par conséquent, les États-Unis doivent comprendre que tant qu’ils continueront d’ignorer ou de justifier la criminalité et l’agression israéliennes, ils continueront d’être haïs et rejetés par la majeure partie des masses arabes, de l’Océan atlantique au Golfe arabo-persique.

    La cause palestinienne, après tout, vit dans le cœur et la conscience du collectif arabe et musulman, ce qui signifie qu’il ne peut y avoir d’amélioration réelle et durable dans les relations arabo-américaines aussi longtemps que les sionistes américains seront autorisés à dicter leur loi et à déterminer la position et la politique états-uniennes sur le problème palestinien récurrent.

    Nous, dans le monde arabe, comprenons le dilemme politique auquel serait confrontée l’administration d’Obama dans le cas où celui-ci ferait le choix de contester le puissant lobby juif américain, un lobby qui tient le Congrès à la gorge.

    Toutefois, toute personne honnête sous le soleil, et notamment chacun des millions d’Américains de conscience, s’attend à ce qu’Obama soit juste et équitable, et refuse de céder aux pressions du politiquement correct.

    Et s’il doit choisir entre être correct politiquement et répréhensible moralement, par exemple en apaisant et tempérant le lobby juif quel qu’en soit le prix moral, on s’attend alors à ce qu’Obama fasse le choix de ce qui est moralement juste, même si cela doit lui coûter son second mandat à la Maison-Blanche.

    Malheureusement, tout montre qu’Obama ne diffère que très peu, voire en rien, de son prédécesseur. Il n’a simplement pas la volonté de dire la vérité, ni d’agir avec honnêteté quand il s’agit d’Israël, le Veau d’Or moderne que de nombreux politiciens dans de nombreux pays sont prêts à adorer, parce qu’agir ainsi est bien plus séduisant et attrayant que d’adorer le Dieu véritable et unique.

    Obama ne se comporte pas comme un véritable homme d’État devrait se comporter. Il ne possède pas la sagesse, le courage et la confiance nécessaires pour faire face à l’insolence, l’intransigeance et l’arrogance de pouvoir des Israéliens. Il n’a pas la volonté d’appeler un chat un chat, surtout quand il le voit dans les mains d’Israël.

    (JPG)

    En réalité, il répète les mêmes bourdes et paradoxes graves des précédentes administrations américaines. Il annonce une initiative de paix, espérant que les dirigeants israéliens vont l’accepter et opter pour la paix. Mais sitôt fait, la Maison-Blanche fait comprendre de façon tout à fait claire que rien n’affectera l’engagement de l’Amérique pour une hégémonie, une suprématie et une domination régionales et durables d’Israël sur l’ensemble de tous les pays arabes, quelle que soit la façon dont Israël appréciera les efforts américains pour arriver à la paix.

    En d’autres termes, pour Israël, les États-Unis n’ont que des carottes, jamais de bâtons, et peu importe ce que fait Israël, ou ne fait pas Israël, Israël sera toujours aidé et récompensé.

    Faut-il le dire, ce n’est pas la bonne façon de parvenir à la paix au Moyen-Orient. Un médiateur sincère est comme un juge honnête, il ne doit pas prendre parti. Mais les États-Unis ne sont ni un juge honnête ni un médiateur sincère, les administrations américaines successives l’ont abondamment prouvé, au point d’en avoir la nausée, elles sont là d’abord et avant tout pour répondre aux considérations intrinsèquement extravagantes du lobby israélien.

    Ceci signifie qu’aussi longtemps que la politique américaine sur la question palestinienne restera l’otage de l’AIPAC et des autres apologistes d’Israël dans l’arène politique américaine, il ne pourra y avoir de paix juste et durable dans cette partie du monde.

    En clair, l’administration Obama ferait peut-être mieux de déclarer son incapacité à faire la paix, car ayant les mains scrupuleusement menottées par les restrictions intolérables imposées par le lobby juif.

    Une telle position dissiperait une grande partie des illusions, des désirs pris pour des réalités et des rêveries qui, à tort et de façon peu encourageante, restent alléchants pour beaucoup de gens dans cette partie du monde, et qui ne font qu’accroître les frustrations et rendre la violence inévitable.


    (JPG) Du même auteur :

    -  Célébrer 63 années de nettoyage ethnique...
    -  La réconciliation palestinienne et le rôle de l’Egypte
    -  Israël est coupable, il porte la responsabilité des récentes violences
    -  A propos des « réfugiés » juifs venant du monde arabe
    -  Quelques observations sur la situation politique actuelle en Palestine occupée
    -  L’Autorité palestinienne peut-elle éradiquer la corruption ?
    -  Netanyahu : le champion des colons
    -  Ramallah cherche une issue


    Jérusalem occupée, le 21 mai 2011 - Centre palestinien d’informations - traduction : JPP


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  • Katsav ne fera pas de prison en attendant l’appel de sa condamnation pour viol (Haaretz)

    Ofra Edelman, Haaretz, 18 mai 2011

    La Cour suprême a stipulé mercredi que l’ancien président (d’Israël NdT), Moshe Katsav, ne fera pas de prison en attendant le jugement en appel de sa condamnation pour viol.

    La semaine dernière la Cour s’est réunie pour entendre l’appel de Katsav qui affirme que les relations sexuelles qu’il a eues avec les plaignantes étaient consensuelles.

    Katsav a été condamné en décembre dernier pour deux chefs d’accusation de viol sur la plaignante publiquement identifiée comme A. du ministère du tourisme et a été condamné à sept ans de prison.

    Il devait commencer sa peine dimanche mais il a été autorisé à rester en liberté quand la Cour suprême a accepté sa requête de ne pas aller en prison en attendant le jugement en appel.

    L’avocat de Katsav, Avigdor Feldman, a dit au début de l’audience qu’il n’y avait pas de danger que son client ne fuit la justice si sa peine de prison était reportée et a ajouté qu’il ne représentait pas une menace pour la société.

    Feldman a dit aussi que la Cour devait prendre en compte des circonstances particulières comme le fait que Katsav était un ancien président et a ajouté que la Cour devait considérer la possibilité que Katsav n’entre en prison comme un ancien président et ne soit ensuite acquitté des charges qui pèsent sur lui.

    Pour consulter l’original : http://www.haaretz.com/news/nationa...

    Traduction : D. Muselet

    URL de cet article 13742
    http://www.legrandsoir.info/Katsav-ne-fera-pas-de-prison-en-attendant-l-appel-de-sa-condamnation-pou-viol.html

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  • Plusieurs morts aux frontières d’Israël pour le 63e anniversaire de la "Nakba"

    dimanche 15 mai 2011, par La Rédaction

    La commémoration de la "Nakba" a été marquée dimanche par une mobilisation massive des Palestiniens et des violences sans précédent, faisant au moins huit morts et des centaines de blessés à Gaza, en Cisjordanie et, pour la première fois depuis 1973, dans le Golan.

    Les incidents les plus graves ont eu lieu dans les zones frontalières de la Syrie et du Liban.
    L’armée israélienne a ouvert le feu en direction de manifestants palestiniens venus de Syrie qui avaient pénétré dans le Golan occupé, selon des sources sécuritaires israéliennes.

    Deux protestataires ont été tués et quatre grièvement blessés, ont rapporté des médecins.
    Il s’agit d’un des incidents frontaliers les plus graves entre les deux pays depuis la guerre israélo-arabe de 1973.

    L’armée israélienne a accusé le pouvoir syrien d’avoir "organisé cette manifestation violente pour tenter de détourner l’opinion mondiale de ce qu’il se passe dans ses villes" et qualifié cet acte de "très grave".

    Par ailleurs, six personnes ont été tuées par des tirs israéliens à la frontière libanaise au moment où des réfugiés palestiniens manifestaient du côté libanais pour commémorer la Nakba, l’exode des Palestiniens après la création de l’Etat d’Israël en 1948.

    Des milliers de réfugiés venus de différentes régions libanaises s’étaient rassemblés dans la localité frontalière de Maroun ar-Ras, à un kilomètre de l’Etat hébreu.

    La tension est montée d’un cran lorsque des dizaines de jeunes manifestants ont franchi le cordon de l’armée pour s’approcher des barbelés, et ont commencé à lancer des pierres en direction des soldats israéliens de l’autre côté.

    Les soldats ont réagi en tirant sur les manifestants, selon les services de sécurité libanais.
    Dans les Territoires palestiniens, plus de 90 Palestiniens ont été blessés dans le nord de la bande de Gaza par des tirs de l’armée lors d’une marche en direction du terminal frontalier israélien d’Erez, a-t-on appris auprès des services médicaux palestiniens.

    Un millier de manifestants se sont dirigés vers la frontière israélienne en dépit de tirs de semonce israéliens, selon un correspondant de l’AFP.

    Un jeune Palestinien a par ailleurs été tué par des tirs israéliens à l’est de la ville de Gaza, selon des sources médicales qui n’ont pas été en mesure de préciser si sa mort était liée aux manifestations de la "Nakba".

    D’autre part, au moins 17 Palestiniens ont été blessés lors de heurts violents au poste de contrôle de Kalandia (Cisjordanie), à l’entrée de Jérusalem, et neuf autres à Hébron (sud de la Cisjordanie).
    Les affrontements se sont poursuivis tout l’après-midi à Kalandia, le principal point de passage entre la Cisjordanie et Jérusalem, selon des journalistes de l’AFP.

    A Tel-Aviv, un camionneur arabe-israélien de 22 ans a percuté en début de matinée un bus et au moins quatre véhicules, faisant un tué et au moins cinq blessés, selon la police. La police s’efforçait de déterminer s’il s’agit d’un accident ou d’un acte lié à l’anniversaire de la "Nakba".

    La commémoration annuelle de la "Nakba" a été marquée par de nombreux incidents en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est annexée depuis vendredi, où un Palestinien de 16 ans est mort après avoir été atteint d’une balle dans le ventre, dans le quartier arabe de Silwan, au pied des remparts de la Vieille ville.

    "Il est regrettable que des extrémistes prennent prétexte de l’anniversaire de la création de la démocratie israélienne pour répandre la haine", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

    La "Nakba" s’est traduite par l’exode de quelque 760.000 Palestiniens, point de départ de la question des réfugiés, actuellement au nombre de 4,8 millions avec leurs descendants, répartis pour l’essentiel entre la Jordanie, la Syrie, le Liban et les territoires palestiniens.

    (Dimanche, 15 mai 2011 - Avec les agences de presse)

    Pétition
    Non au terrorisme de l’Etat d’Israël

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  • Bédouins : Des indigènes devenus squatteurs sur leurs terres

    Jillian Kestler-D’Amours
    IPS



    "L’objectif de l’État israélien est toujours, dans la mesure de ses possibilités, de limiter les Bédouins à des zones restreintes et de judaïser le reste. Judaïser la terre, judaïser les ressources, judaïser le pouvoir, et considérer la plus petite ombre de revendication à l’égalité comme une menace pour cette construction d’un État juif."
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    Destruction à Umm al-Hieran
    (Jillian Kestler-D’Amours)

    Alors qu’avancent les projets de démolitions d’un village palestinien bédouin pour faire place à une nouvelle ville, réservée aux juifs, dans le désert du Néguev (le Nakkab, en Palestine historique), les Bédouins qui l’habitent ont déposé une motion pour avoir le droit de faire appel devant la Cour suprême israélienne.

    Situé à 30 minutes de la principale ville, Beer Sheva (autrefois Bir as Sab’a), Umm al-Hieran est l’un des nombreux villages bédouins dits « non reconnus », disséminés dans cette partie du Néguev qui ne reçoit aucuns services ou infrastructures de base de l’État israélien.

    En 2004, la Commission d’urbanisme du district Sud a dévoilé son plan d’ensemble, un plan qui prévoit la totale destruction du village - avec l’expulsion forcée des 150 familles et de ses 1000 habitants environ - et l’implantation, à sa place, de la communauté juive d’Hiran.

    Après la démolition de plusieurs structures du village, les habitants d’Umm al-Hieran avec des représentants d’Adalah, le Centre juridique pour les droits de la minorité arabe en Israël, et de Bimkom, une organisation d’urbanistes et architectes israéliens, ont déposé un recours devant le tribunal de police de Beer Sheva, en 2008, pour empêcher de nouvelles destructions.

    A ce jour, le tribunal de police de Beer Sheva comme le tribunal de district de Beer Sheva, ont débouté les habitants de leur demande, se déclarant incompétents juridiquement pour trancher la question.

    « Nous espérons que la Haute Cour (suprême) nous permettra d’interjeter appel et alors nous serons en mesure de défendre le bien-fondé de notre requête » a dit à IPS, Suhad Bishara, l’avocat d’Adalah qui représente les villageois.

    « La signification de la décision de ce tribunal (le tribunal de district) est que l’État d’Israël aurait la base juridique - selon l’interprétation du tribunal - pour organiser un système d’apartheid. Vous demandez de déplacer toute une communauté, d’évacuer tout un village, non par nécessité publique d’urgence, mais parce que vous voulez qu’une autre communauté vienne y vivre. Cela n’a aucun sens » analyse Bishara.

    Umm al-Hieran a été construit en 1956, peu après que l’armée israélienne ait expulsé ces Bédouins de leurs foyers dans la région de Wadi Zuballa, dans le Néguev. C’était la troisième fois que les habitants d’Umm al-Hieran - qui à l’époque vivaient sous le régime militaire israélien - étaient transférés de force.

    Dans un communiqué de presse du 20 avril, Adalah déclare que, « à l’époque, les habitants avaient reçu l’assurance du gouverneur militaire que c’était la dernière fois qu’on les obligeait à partir de leur village ».

    Aujourd’hui, seul un chemin de terre, facile à manquer, amène les habitants et les visiteurs à Umm al-Hieran, où les maisons de brique et de ciment, perchées sur une colline qui surplombe une vallée étroite, les enclos pour les bêtes, les oliveraies et les réservoirs d’eau, s’éparpillent sur les terres du village.

    « Umm al-Hieran a été créé il y a soixante ans » dit à IPS un habitant du village, Salim Abu al-Qian. « Aujourd’hui, il n’y a ni électricité, ni eau. Dans sa politique très dure, le gouvernement a coupé l’eau, juste pour nous obliger à quitter Umm al-Hieran ».

    Environ 90 000 citoyens bédouins d’Israël vivent dans des conditions similaires dans les villages « non reconnus » du Néguev. Étant donné que le gouvernement israélien considère les habitants de ces villages comme des squatteurs illégaux, chaque communauté risque d’être démolie.

    Le village bédouin « non reconnu » d’Al-Araqib - à quelques minutes seulement d’Umm al-Hieran -, par exemple, a été rasé 19 fois depuis juillet 2010. Et ceci au mépris des procédures juridiques engagées et toujours en cours pour déterminer qui, des habitants ou de l’État israélien, est le propriétaire foncier.

    Selon Oren Yiftachel, professeur de géographie et de développement environnemental à l’université Ben Gourion du Néguev, à Beer Sheva, cette vague de destructions est le signe d’un projet plus vaste du gouvernement israélien visant à concentrer les citoyens bédouins sur un minimum de terres au Néguev, et d’implanter, à leur place, des communautés juives.

    « L’objectif de l’État est toujours, dans la mesure de ses possibilités, de limiter les Bédouins à des zones restreintes et de judaïser le reste. Judaïser la terre, judaïser les ressources, judaïser le pouvoir, et considérer la plus petite ombre de revendication à l’égalité comme une menace pour cette construction d’un État juif. » déclare Yiftachel.

    Et il ajoute que dans le cas d’Umm al-Hieran, la communauté juive d’Hiran prévue - qui accueillera entre 7000 et 10 000 personnes - pourrait très bien être installée sans déplacer les habitants d’Umm al-Hieran.

    « Il suffirait de déplacer le plan d’implantation du village juif de 300 mètres, ce qui évidemment est possible puisqu’il n’est pas encore installé. Nous ne pensons pas qu’il y ait besoin d’une colonie juive ici. Mais s’ils tiennent à en mettre une, ils n’ont pas besoin d’éjecter les gens d’Umm al-Hieran », affirme Yiftachel.

    Les autorités foncières israéliennes veulent que les habitants d’Umm al-Hieran s’en aillent dans la ville voisine d’Hura, une ville construite par l’État à l’attention des Bédouins, et où vivent déjà environ 16 000 personnes. Pour Abu al-Qian cependant, qui a vécu à Umm al-Hieran toute sa vie, la réalité est que Hura ne répond absolument pas à ses besoins ni à ceux de ses voisins.

    «  Nous sommes un village rural et un village d’agriculteurs. La vie à Hura n’est pas adaptée à mon style de vie. Je veux vivre là où je vis aujourd’hui. Nous voulons que le gouvernement cesse ses discriminations à notre encontre et obtenir le respect de nos droits », clame Abu al-Qian à IPS.

    « (Umm al-Hieran) est mon village. J’y suis né. J’y resterai. Je ne partirai pas. Je vais essayer de défendre mon village, parce que la solution alternative qu’ils veulent nous imposer ne convient pas. »


    (JPG)

    Stratégie de transferts des Bédouins
    (archives)


    Originaire de Montréal, Jillian Kestler-d’Amours est journaliste et cinéaste documentaliste. Elle réside à Jérusalem-Est. Son site : http://jilldamours.wordpress.com/


    Du même auteur :

    -  Les Palestiniens de Jérusalem, défiant Israël, clament : « Nous resterons ici »
    -  L’Université Al-Quds bafoue son propre boycott académique


    Umm Al-Hieran, Israël, le 9 mai 2011 - Inter Press Service - traduction : JPP


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    Salah Hamouri
    Doar nah Guilboa
    10900-Beit shean
    Israël

    Salah passera son anniversaire une fois de plus dans la tristement célèbre prison israélienne de Gilboa.


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  • La Knesset vote une loi contre la commémoration de la "Nakba"

    lalibre.be

    La nouvelle loi prévoit des amendes pour les organismes financés par des fonds publics qui marquent chaque année le "deuil" de la "Nakba" ou qui soutiennent à cette occasion des activités qualifiées de "contraires aux principes de l’Etat" israélien.

    Le Parlement israélien a adopté tard mardi une loi controversée pénalisant les organismes qui commémorent la "Nakba" ("catastrophe" en arabe), l’exode des Palestiniens ayant accompagné la création d’Israël le 15 mai 1948 et la guerre israélo-arabe qui a suivi.

    Le projet de loi, présenté par le parti national-populiste Israël Beiteinou du ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, a été définitivement adopté par 37 députés contre 25, selon des sources parlementaires.

    La nouvelle loi prévoit des amendes pour les organismes financés par des fonds publics, telles que des municipalités et des institutions éducatives, qui marquent chaque année le "deuil" de la "Nakba" ou qui soutiennent à cette occasion des activités qualifiées de "contraires aux principes de l’Etat" israélien.

    "Cette nouvelle législation vise avant tout la minorité arabe israélienne, ce qui contredit les valeurs fondamentales de la démocratie et de la liberté", a protesté l’Association pour les droits civiques en Israël (ACRI) dans un communiqué.

    "En pointant du doigt les citoyens arabes israéliens, en les décrivant comme dangereux et déloyaux vis-à-vis de l’Etat, certains tentent d’imposer leur vision et leur interprétation de l’Histoire", a déploré l’organisation.

    Les Arabes israéliens sont au nombre d’1,55 million, soit 20,4% de la population d’Israël. Ils sont les descendants des 160.000 Palestiniens restés sur leurs terres après la création de l’Etat d’Israël en 1948.Une autre loi controversée a été adoptée mardi par la Knesset.

    Elle accorde aux petites communautés rurales le droit de rejeter des personnes —en pratique des Arabes— souhaitant s’installer parmi elles si une commission d’admission juge que leur candidature est incompatible avec la nature de la communauté en question.

    "La loi légalise la pratique existante qui consiste à dénier aux Arabes le droit de rejoindre une communauté à majorité juive, ou à exclure des handicapés, des familles à faibles revenus, des gens ayant un autre type de pratiques religieuses", a dénoncé l’ACRI.

    Cette dernière a l’intention d’interjeter appel devant la Cour suprême israélienne pour annuler cette loi "qui cautionne la discrimination".

    URL de cet article 13489
    http://www.legrandsoir.info/La-Knesset-vote-une-loi-contre-la-commemoration-de-la-Nakba.html

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  • Vittorio Arrigoni assassiné

     
     

    Militant italien d’ISM, Vittorio Arrigoni vivait dans la bande de Gaza depuis 2008. La rubrique de notre site « Gaza : restons humains » reprenait le nom de son livre dont la version française est attendue le mois prochain : « Rester humain à Gaza : Décembre 2008-Juillet 2009, Journal d’un survivant ».

    Les articles communiqués par Vittorio et que nous traduisions régulièrement donnaient une vision très réaliste et à la fois très humaine des conditions de vie (et de mort) imposées à la population de Gaza par l’occupant israélien.
    L’assassinat de Vittorio est choquant, révoltant... tellement absurde et si profondément injuste... Et s’il s’avère qu’il a été assassiné par ceux-là même qu’il a voulu aider toute sa vie militante, une partie des responsabilités seront alors à chercher auprès des gouvernements européens qui par leur politique scandaleusement pro-israélienne et anti-palestinienne, mettent en péril la vie de leurs propres citoyens.
    Nos premières pensées vont bien sûr à sa famille, mais aussi à ses nombreux amis palestiniens - La rédaction du site.


    Le mouvement Hamas a déclaré que le corps de Vittorio Arrigoni avait été découvert dans un appartement dans la bande de Gaza.

    Les responsables du Hamas ont fait savoir que le corps d’un militant pro-palestinien italien enlevé quelques heures plus tôt venait d’être trouvé.

    Des officiels ont déclaré que la police du Hamas avait pris d’assaut un appartement se trouvant dans la ville de Gaza et appartenant à un membre du groupe qui avait diffusé une vidéo du militant.

    Après un affrontement ce vendredi matin, la police du Hamas a trouvé le corps, ont-ils dit. On ne sait pas bien pour l’instant comment il a été tué. Un agent de police a précisé que quatre personnes ont été arrêtées dans un autre lieu, dans le cadre de l’enlèvement.

    Des travailleurs humanitaires étrangers dans l’enclave sous blocus ont dit de leur côté qu’il s’agissait de Vittorio Arrigoni, un militant d’un groupe pro-palestinien International Solidarity Movement [ISM] et qui travaillait comme journaliste et écrivain.

    Dans une vidéo postée sur YouTube ce jeudi, le groupe a déclaré qu’il avait pris en otage [Vittorio] afin d’obtenir la libération d’un nombre indéterminé de leurs membres qui avaient été arrêtés par les forces de sécurité dans la bande de Gaza.

    Le groupe avait dit qu’il exécuterait son prisonnier si ses revendications n’étaient pas satisfaites d’ici 17 heures (14h00 GMT) vendredi.

    « Nous avons enlevé le prisonnier italien Vittorio et nous demandons au gouvernement Haniyeh ... de libérer tous nos prisonniers, » disait leur communiqué, s’adressant au premier ministre Ismaïl Haniyeh, du mouvement Hamas.

    « Si vous ne répondez pas rapidement à nos demandes, dans les 30 heures à partir de 11h00 (08h00 GMT) ce 14 avril, nous exécuterons ce prisonnier, » disait le même communiqué.

    Vittorio Arrigoni était exposé les yeux bandés dans la vidéo de 3 minutes, avec du sang autour de son œil droit, et une main peut être vue lui tirant la tête par les cheveux face à la caméra.

    Le texte arabe qui accompagnait les images de Vittorio Arrigoni disait également « l’otage italien est entré dans notre pays pour y répandre la corruption » et qualifiait l’Italie « d’état ​​d’infidèles ».

    Vittorio Arrigoni est le premier étranger à être enlevé dans la bande de Gaza depuis le journaliste de la BBC, Alan Johnston, qui avait été détenu pendant 114 jours par un groupe nommé l’Armée de l’Islam. Il avait été libéré [par une intervention de police] en 2007.

    (JPG)
    Vittorio Arrigoni

    Autres articles de Vittorio Arrigoni :

    -  Gaza, Guernica palestinienne - 25 janvier 2011
    -  Le testament de Shaban - 18 janvier 2011
    -  Noël sanglant à Gaza et en Cisjordanie - 5 janvier 2011
    -  Gaza, la guerre ne s’arrête pas - 17 septembre 2010
    -  Les snipers israéliens fêtent la journée internationale de solidarité - 12 décembre 2010
    -  Gaza, assassinats ciblés « Made in USA » - 24 novembre 2010
    -  Gaza, portes ouvertes sur l’espoir - 6 novembre 2010
    -  L’armée israélienne d’occupation tire à nouveau sur des civils dans la bande de Gaza - 12 octobre 2010
    -  Les morts palestiniens qui disparaissent des chroniques - 4 octobre 2010
    -  Le vrai visage des pourparlers - 30 septembre 2010
    -  Gaza : les orphelins de Nema - 22 septembre 2010
    -  Gaza, des enfants qui résistent - 19 septembre 2010
    -  Eid Mubarak, Gaza ! Shana Tovah, Israel ! - 17 septembre 2010

    Le blog de Vittorio peut être consulté à :
    http://guerrillaradio.iobloggo.com/

    15 avril 2011 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
    http://english.aljazeera.net/news/m...
    Traduction : Claude Zurbach


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