• Boycott : Vidéos du comité d’accueil de la ministre israélienne de la culture à Paris

    Ci-dessous la réception que nous avons réservée à Limor Livnat, ministre de la "culture" israélienne, qui venait inaugurer au Cinéma Gaumont Opéra un festival du film israélien, au cours d’une soirée "strictement privée", mardi 9 mars 2010. Merci à tous les participants et à toutes les associations qui se sont joints à cette action, ainsi qu’aux réalisateurs des deux vidéos. L’action n’est pas passée inaperçue puis qu’elle était relatée le soir même dans la presse israélienne*.

    Texte du tract distribué aux passants hier soir

    L’étranglement du peuple palestinien, c’est pas du cinéma

    Passants, cinéphiles,

    Nous sommes venus ce soir, devant le Gaumont Opéra à Paris, pour dénoncer la scandaleuse présence d’une ministre du gouvernement israélien, qui doit y inaugurer officiellement un « Festival du film israélien ». Limor Livnat, ministre de la Culture et des Sports dans le gouvernement de Netanyahou, le plus ouvertement raciste qu’Israël ait jamais connu, est parfaitement représentative de la bande d’assassins qui tuent, emprisonnent et affament chaque jour un peu plus le peuple palestinien.

    On lui doit, entre autres exploits ou projets, celui de dispenser un « enseignement » militaire aux enfants juifs dès l’école maternelle, ou bien encore d’interdire l’usage de l’arabe comme deuxième langue officielle du pays. Parce que, explique-t-elle, Israël doit être exclusivement l’État des Juifs, et certainement pas celui de tous les citoyens du pays.

    En matière de « culture », puisque telle est désormais sa fonction officielle, Livnat n’est pas non plus en reste : elle vient d’annoncer le lancement de poursuites judiciaires contre le cinéaste palestinien israélien Mohamed Bakri, coupable d’avoir exposé les massacres perpétrés par l’armée israélienne avec son film « Jénine, Jénine ».

    Bénéficiant de la complicité de nombreux gouvernements, à commencer par le gouvernement français de Sarkozy et Kouchner, les dirigeants israéliens entendent continuer à venir parader, en toute impunité, comme ce soir au Gaumont Opéra.

    Mais un peu partout dans le monde, un vaste mouvement de protestation citoyenne, regroupé sous le sigle BDS (B pour Boycott, D pour Désinvestissements, et S pour Sanctions) est en train de prendre le relais. Déjà, suite à des plaintes de victimes palestiniennes de la tuerie de Gaza, des dirigeants israéliens, dont l’ex-ministre Tzipi Livni, n’osent plus mettre les pieds au Royaume-Uni, où ils sont sous le coup de mandats d’arrêt.

    Ce n’est pas encore le cas en France. Mais en attendant, nous vous demandons de ne pas apporter votre caution à un événement qui, sous couvert de culture, ne sert qu’à conforter une machine à écraser le peuple palestinien.

    HALTE À L’ÉTRANGLEMENT DU PEUPLE PALESTINIEN !

    NON AU BLOCUS DE GAZA !

    HALTE À LA COLONISATION ISRAÉLIENNE !

    SANCTIONS CONTRE LES CRIMINELS DE GUERRE !

    Campagne Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS) contre l’occupant israélien

    *http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3860403,00.html

    Source ici


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  • Bir al-Idd, le retour

    dimanche 21 février 2010

    Ariadna Jove Marti


    Quelques vêtements sèchent au grand air, les animaux cherchent l’herbe qui pousse entre les pierres après les premières et rares pluies de l’hiver, l’âne se repose avant de commencer à transporter des pierres d’un endroit à l’autre pour dégager et habiliter cette partie du versant de la montagne.
     
     
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    Les petites filles courent et jouent à l’air libre, leurs mères réparent et rangent les grottes et les tentes que la Croix Rouge Internationale et les Nations Unies leur ont données. Abu Naser, Abu Ali et el Hajj Issa se reposent hors de la grotte, observant le magnifique paysage qui nous entoure. Assis sur la dernière montagne qui nous sépare des immensités du désert du Nakab, les coups de feu et les explosions retentissent dans mes oreilles. Tons marrons, ocres, jaunes, montagnes escarpées et rocheuses, les lumières et les édifices de la ville israélienne de Aarat au loin, à quelques kilomètres au sud, la ligne verte comme si elle avait été tracée au pinceau dessine la route, à l’Est la Mer Morte, derrière, la cordillère jordanienne. Tout ce que nous pouvons observer à l’horizon est le désert du Nakab. D’étranges cercles et rectangles d’un vert intense me surprennent ; je questionne Abu Naser, il me répond : “légumes, arbres fruitiers, orangers et citronniers”, ça me rappelle certaines photographies que j’avais vues, il Sabrina et Um Naser nous servent un thé très sucré et nous continuons à observer le paysage.

    Le 8 novembre 2009, neuf familles palestiniennes retournent à Khirbet Bir al-Idd, dans les montagnes du sud d’Al-Jalil [1], dans ce qu’on appelle la zone C de la Cisjordanie. L’histoire de Bir al-Idd est incroyable, les Romains s’étaient déjà intéressés à la région et s’y installèrent grâce à l’existence d’une source qui approvisionnait toute la région en eau. En 1948, le plan systématique de nettoyage ethnique d’Israël qui détruisit plus de 800 villages de la Palestine historique, toucha également la région de Bir al-Idd. Garatin, le plus grand village de ce territoire fut démoli en 1948 et ses habitants se réfugièrent à Jinba, Bir al-Idd et dans d’autres villages alentour.

    En 1954, des terroristes de la Haganah (qui formèrent par la suite l’armée d’Israël), associés avec les groupes terroristes du Stern et de l’Irgoun, envahirent Jinda, assassinèrent quatre hommes du village, parmi eux, le père d’Abu Naser et sa famille fut obligée de se réfugier dans le village de Yatta. Le père d’une des quatre épouses d’Abu Ali fut assassiné le même jour à Jinda et sa famille dut se réfugier à Dar Airat. On conserve encore les ruines d’un puits romain et le souvenir nostalgique de l’aqueduc qui transportait l’eau jusqu’à piscine de Jinda, au pied de la montagne, jusqu’à ce qu’en 1985 les 40 maisons, 3 commerces, une mosquée, la magnifique piscine romaine et ce même aqueduc soient complètement démolis par l’État d’Israël, prétextant qu’il s’agissait d’une zone fermée d’entraînement militaire. Les habitants durent à nouveau se réfugier, certains d’entre eux pour la deuxième fois, dans des villages comme Bir al-Idd, contraints de se déplacer de plus en plus au nord. En novembre 1999, l’armée d’Israël a délogé et détruit les tentes et les grottes qui constituaient le village de Bir al-Idd et les 15 familles qui y habitaient ont été expulsées de force.

    N’arrivant pas à se résoudre à abandonner la terre qui légalement leur appartenait, elles revinrent en janvier 2000 et conservent de nombreux documents de l’Empire Ottoman et du Mandat britannique qui prouvent leur droit de propriété. Mais quelques mois plus tard, l’armée et les agressions constantes des colons (décimant le bétail, brûlant les petites cultures et mettant le feu aux tentes et aux grottes, attaquant la population avec des chiens, bloquant les routes et les points d’accès aux chemins qui reliaient les petites villes, contaminant les puits d’eau...) qui occupèrent la zone dans les années 80 les expulsent à nouveau. Ils se réfugient à nouveau dans les villages voisins de Yatta, Tuwani, Dar Airat, Karmil i Ma’hin.

    Après une longue bataille judiciaire entre avocats et procédures, en janvier 2009, la Cour Suprême de Justice d’Israël déclare que les habitants de Bir al-Idd pourront repeupler la région en juillet 2009 mais qu’il leur sera interdit de bâtir des maisons ou autres constructions, de construire des systèmes de canalisation d’eau ou d’accéder au réseau électrique. El Hajj Issa explique comment ces conditions les empêcheront d’avoir un mode de subsistance et de développement moderne, de pouvoir satisfaire leurs besoins de première nécessité en eau, assainissement, électricité et logement. Malgré cela, le 8 novembre 2009, soit dix ans après avoir été expulsés, ils sont dans leur droit et décident de revenir ; ils repeuplent les grottes, dressent des tentes en plastique précaires et adoptent le mode vie rural et semi-nomade de leurs parents. Dans différentes zones de Cisjordanie, des populations semblables semi-nomades ont été forcées en 1967 à se déplacer et se réfugier quand l’état d’Israël occupa ces zones, après la guerre des six jours. Toute cette région fait partie de la zone qu’on appelle la Zone C.

    En 1993, les accords d’Oslo aboutirent à la fragmentation de la Cisjordanie en zones A, B et C. La zone A passa sous le contrôle de l’Autorité Palestinienne, c’est le cas de Ramallah, Naplouse, Tulkarem et d’autres villes Palestiniennes, bien que seulement 17% de la superficie totale de la Cisjordanie soit définie comme telle et les incursions de l’armée israélienne sont habituelles. Le contrôle de la zone B, représentant 23% du territoire fut partagé, l’Autorité Palestinienne détient le contrôle civil et Israël le contrôle administratif. La zone C qui occupe 60% de la totalité de la Cisjordanie est sous le contrôle absolu d’Israël qui poursuit ainsi le processus de nettoyage ethnique et l’annexion du territoire perpétué par l’état sioniste.

    Aussitôt que les habitants de Bir al-Idd décidèrent de retourner sur leur terre, des activistes internationaux de ISM (International Solidarity Mouvement) et Ta’ayush décident de les accompagner et vivent parmi eux. Abu Naser demande comment fonctionne la caméra vidéo que B’tselem leur a donnée pour pouvoir filmer les attaques des colons. Ses mains puissantes et endurcies jouent avec les boutons et nous faisons des essais, el Hajj Issa filme le désert et à nos pieds les tentes désordonnées qui constituent l’ancien village de Jinba. Une organisation espagnole a financé les quatre réservoirs d’eau qui les approvisionnent et Ta’ayush a installé une plaque solaire pour recharger les téléphones mobiles et la batterie des caméras vidéo. Chaque jour, Abu Naser, dès les premières lueurs du jour, sort faire paître les moutons, il porte la caméra vidéo autour du cou et des activistes l’accompagnent.

    Depuis 50 jours qu’ils sont ici, ils ont été attaqués par les colons qui les entourent, par le sud la colonie Lucifer i Magen David (appelée aussi Mitzpeh Yair) tente d’empêcher qu’ils repeuplent la région. Ces agressions ont donné lieu à des affrontements avec les soldats qui les contrôlaient à divers endroits. El Hajj Issa fait remarquer qu’il n’a pas peur, “je dors tranquillement dans la grotte, c’est ma terre, regarde les colons”, dit-il, “des clôtures et des services de sécurité privés entourent et patrouillent sans cesse dans leurs colonies et pourtant ils continuent d’avoir peur, moi mon âme est propre, c’est ma terre, ce sont eux les occupants, les sionistes colonisateurs d’Israël, les voleurs, les assassins”.

    Le 4 janvier 2010, l’administration israélienne d’Al-Jalil et son armée arrivèrent à Bir al-Idd avec des documents qui déclaraient que toutes les tentes de Bir al-Idd étaient illégales et que celles-ci devaient être démontées, dans le cas contraire les bulldozers de l’armée se chargeraient de leur destruction. La population doit se limiter à vivre dans les grottes qui furent détruites en l’an 2000 par cette même armée. Les familles de Bir al-Idd ont porté le cas devant les tribunaux ; le juge a reporté l’affaire. La bataille légale ne fait que commencer et l’État d’Israël essayera par tous les moyens possibles d’expulser à nouveau la population de Bir al-Idd. Avant de nous lever pour continuer à travailler et après trois verres de thé sucré, Abu Naser me regarde et me fait remarquer, “sans vous, nous ne pourrions pas repeupler notre terre. Je veux mourir chez moi, à présent ils ne pourront plus m’obliger à partir.”.

    [1] Al-Jalil est le nom arabe que nous utiliserons pour faire référence au nom hébreu de la ville d’Hébron.

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    De la même auteure :

    -  Israël et le réseau routier de l’Apartheid - 29 janvier 2010
    -  Bikaf ! Ça suffit ! - 22 janvier 2010


     
     

    28 janvier 2010 - Vous pouvez consulter cet article à :
    http://www.rebelion.org/noticia.php...
    Traduction de l’espagnol : Yolande Renedo

     

     


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  • Lettre à Madame Alliot-Marie, Ministère de la Justice

    Madame la Ministre, je l’avoue.

    Serge GROSSVAK

    Madame la Ministre,

    je l’avoue,

    Je l’avoue, je boycotte les marchandises d’Israël. Je ne veux pas de ces produits poussés dans le sang et la domination. Ils puent la haine et l’oppression.

    Je les refuse et je pense à mes parents m’enseignant le martyr nazi. Cette géhenne qui avait dévoré de notre famille. « Plus jamais ça » était la clameur venue du cœur au sortir du malheur. « Plus jamais ça » avaient dit les survivants. Enfant de juifs immigrés, j’avais entendu cette leçon comme un devoir d’humanité, comme un engagement de solidarité, comme une exigence de vie. Je boycotte, aujourd’hui, pour que les petits enfants d’un grand martyr sortent du chemin assassin, pour que l’État d’Israël et son peuple égaré dans un grandissant extrémisme sorte de sa tyrannie.

    Je l’avoue, j’appelle au boycott des produits de ce pays aujourd’hui guerrier, conquérant et oppresseur, de ce pays abdiquant toute morale. Je l’avoue, c’est de toute ma voix et de tout mon cœur que je convie à cet acte de résistance. Acte pacifique. Acte raisonné. Mon appel est une clameur contre l’indignité des crimes commis, la pratique des colonies. Mon appel est pour peser et faire renoncer à la guerre. Lorsqu’un pays a renoncé à l’intelligence et à la morale, c’est le porte monnaie qui oblige.

    Je l’avoue, j’y étais. J’étais dans ce supermarché de Cormeilles pour sortir les produits israéliens des rayons et les déposer en vrac à l’entrée des caisses. J’y étais et j’y ai pris la parole. Les services de police peuvent en attester, j’avais donné mon nom. Lorsqu’on agit pour l’honneur nul n’est besoin de se cacher.

    Je l’avoue, j’y étais et j’ai accompli tout cela pour mon humaine dignité et l’honneur de mes ancêtres. Parce que je ne peux supporter d’abandonner dans la souffrance et l’injustice le peuple de Palestine. Parce que je suis juif descendant de Marek Edelman, de Joseph Epstein et de Raymond Aubrac, ma racine juive est du côté des opprimés, de tous les opprimés.

    Madame la Ministre et gardienne des sceaux de justice et des lettres de cachet, condamnez moi, pas Sakhina ! Madame la ministre, puisque vous avez accompli votre vœux de châtiment de ces gestes de résistance et d’honneur, oubliant qu’ils visent un Etat désigné comme relevant de « crime de guerre, voir crime contre l’humanité » par le juge Goldstone (juif comme moi), condamnez moi, pas Sakhina. Madame la Ministre, je ne redoute pas vos geôles et vos invectives, je suis prêt à affronter vos fureurs comme mon père avait du affronter l’internement par une police mise aux ordres d’un pouvoir totalitaire. J’y suis prêt, lâchez Sakhina.

    Madame la Ministre, rien ne me fera renoncer à mon engagement pour la Paix et la justice, pour que le peuple palestinien recouvre sa dignité dans son pays indépendant, aux frontières de 67 et à la capitale en Jérusalem-est. Que les criminels soient traduits devant un tribunal international. Que cette page de haine se tourne, enfin !

    Madame la Ministre, je vous prie d’agréer toute ma détermination à combattre vos menaces à l’encontre d’une lutte juste et votre soutien à un extrémisme nationaliste qui fait honte à ma culture juive.

    Serge Grossvak

    Cette missive est également destinée à être rendue publique.

    Destinataire :
    Ministère de la Justice
    Madame Alliot-Marie
    13 place Vendome 75042 Paris

    Groslay, le 22 février 2010, Lettre Recommandée

    * * * * * * * * * *

    Cette lettre est une réponse au discours de la ministre prononcé le jeudi 18 février 2010,au dîner du CRIF de Bordeaux

    extrait :

    "Je n’accepte pas que des personnes, responsables associatifs, politiques ou simples citoyens, appellent au boycott de produits au motif qu’ils sont kasher ou qu’ils proviennent d’Israël.

    Je souhaite que le parquet fasse preuve de davantage de sévérité à ce sujet.

    J’ai donc adressé une circulaire aux parquets généraux, leur demandant d’identifier et de signaler tous les actes de provocation à la discrimination.

    J’entends que tous les auteurs d’actes soient poursuivis dès qu’ils auront été identifiés et notamment quand les appels auront été faits sur Internet.

    A cet égard, je salue la détermination du parquet dans l’affaire de l’individu qui avait appelé au boycott de produits israéliens par voie d’affichettes dans un centre commercial de Mérignac.

    Ses réquisitions ont été suivies dans la condamnation prononcée par le tribunal correctionnel de Bordeaux le 10 février dernier.

    L’action du parquet de Bordeaux illustre ma détermination dans la lutte contre l’antisémitisme."

    Source ici


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  • Salah : nouveaux mensonges de l’Ambassade d’Israël en France !

    entretien avec D. Hamouri


    Nous avons demandé à la mère de Salah de bien vouloir nous préciser ce qu’il en était de l’accès aux livres pour les prisonniers.

    Suite à l’appel lancé par Salah et ses camarades prisonniers, publié le 9 février ICI , par lequel ils nous demandaient d’intervenir auprès des autorités israéliennes pour que les prisonniers politiques palestiniens puissent avoir droit d’accéder aux livres et journaux, une amie a écrit à l’Ambassade d’Israël en France pour faire valoir cette exigence.

    L’Ambassade répond, via l’attachée au service culturel, que : « Les mensonges relayés sur Salah sont nombreux sur Internet et toujours orientés dans le même sens. De ce fait il n’est pas étonnant que vous ayez cru vraies des allégations mensongères ». Cette personne poursuit en indiquant que Salah et ses camarades ont droit à deux livres par mois – pas politiques concède-t-elle –, qu’ils peuvent lire deux journaux de leur choix et qu’ils peuvent regarder la télévision sans aucune restriction. Elle conclut : « Je constate que le travail de désinformation et le mensonge font leur œuvre efficacement ; c’est pourquoi nous vous remercions de vous être manifestée ».

    Devant ces affirmations nous avons demandé à la mère de Salah de bien vouloir nous préciser ce qu’il en était. Elle a rendu visite à Salah hier, dimanche 14 février, et elle nous écrit que : « J’ai demandé des précisions à Salah ce matin. Ni lui ni ses camarades n’ont droit à deux livres par mois. Cette personne du service culturel de l’ambassade n’a pas révisé sa copie. Depuis décembre les familles ne peuvent plus faire entrer de livres en prison. J’en emmène deux à chaque visite et à chaque fois on me les redonne. Des Français et des Françaises lui ont envoyé des livres par la Poste. On a signalé ce fait à Salah mais on ne lui donne pas les livres. La raison invoquée : c’est interdit ! Quant à l’abonnement à deux journaux français par l’intermédiaire du Consulat, c’est « non ».

    Le Consulat est au courant de cette situation et ne peut pas apparemment faire grand-chose. Quant aux chaines de télévision, celles qui intéressent les prisonniers, comme Al Jazira par exemple, sont interdites. Cette personne de l’ambassade voudrait faire croire que les prisons israéliennes sont des lieux de divertissement et de loisir pour les prisonniers palestiniens. On en est loin. En fait ces restrictions sévères visent à maintenir les détenus dans un « isolement culturel », une ignorance afin de casser leur volonté. Les livres étant leurs compagnons de misère ».

    Voici donc la vérité rétablie. Et, une nouvelle fois, l’ambassade d’Israël en France est prise la main dans le sac du mensonge. Il convient donc de continuer les pressions afin que Salah et ses camarades aient « le droit de lire en prison ! ».

    Paris, le 15 février 2010 Source ici

     

    Depuis le 13 mars 2005 Salah est en prison. Cela fera 5 ans d’ici peu.


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  • La guerre qui vient...

    Ramzy Baroud


    L’armée israélienne est peut-être beaucoup moins efficace pour gagner des guerres qu’elle ne l’était par le passé, grâce à la fermeté de la résistance libanaise et palestinienne, écrit Ramzy Baroud.

     
     
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    Liban 2006 - Comme à l’accoutumé, lors de la prochaine guerre Israël fera ce qu’il sait faire le mieux : bombarder des infrastructures civiles, massacrer des populations sans défense, et éviter par-dessus tout de s’affronter à la résistance sur le terrain... Le tout avec la bénédiction des Etats-Unis, de l’Union Européenne et des Nations Unies, et la complaisance honteuse des dictatures arabes au Moyen-Orient.

    Mais ses stratèges militaires sont plus malins et imprévisibles que jamais. Les récents discours en provenance d’Israël suggèrent qu’une future guerre au Liban ciblera aussi très probablement la Syrie. Bien que cela ne signifie pas nécessairement qu’Israël ait réellement l’intention de prendre pour cible l’un ou l’autre de ces pays dans un avenir proche, il s’agit certainement du type de langage qui souvent précède des opérations militaires israéliennes.

    Décoder les indices disponibles sur la nature des objectifs militaires immédiats d’Israël n’est pas toujours facile, mais c’est possible. Un indicateur qui pourrait servir de base pour toute prédiction sérieuse des actions israéliennes est la tendance permanente d’Israël à rechercher un état perpétuel de guerre. L’objectif de la paix, d’une paix réelle, n’a jamais fait partie d’une politique à long terme.

    « Contrairement à beaucoup d’autres, je considère que la paix n’est pas un objectif en soi mais seulement un moyen de garantir notre existence », a affirmé Yossi Peled, un ancien général et actuel chef de cabinet du gouvernement d’extrême-droite de Benjamin Netanyahu.

    La politique officielle d’Israël - militaire ou autre - est régi par les mêmes diktats sionistes que ceux qui ont longtemps précédé la création de l’Etat d’Israël. Si quelque chose a changé depuis que es premiers sionistes aient exposé leur vision, c’est l’interprétation de ces diktats. Quant à leur substance, elle est restée intacte.

    Par exemple, le visionnaire sioniste Vladimir Jabotinsky, avait décrété en 1923 que la « colonisation sioniste peut... se poursuivre et se développer seulement sous la protection d’une force indépendante de la population locale - un mur de fer que la population indigène ne peut pas traverser ». Il ne se référait pas alors à un mur réel. Tandis que sa vision prenait diverses formes tout au long des années, en 2002 elle a été traduite en un vrai mur visant à compromettre n’importe quelle solution équitable pour les Palestiniens. Maintenant, et tout à fait malheureusement, l’Egypte a également commencé à construire son propre mur en acier le long de sa frontière avec la bande de Gaza dévastée par la guerre et appauvrie.

    Une chose que nous savons tous à ce jour est qu’Israël est un pays fortement militarisé. Sa définition de l’« existence » ne peut être assurée que par une domination militaire incontestée sur tous les fronts, d’où ce lien dévastateur entre la Palestine et le Liban. Ce lien ôte beaucoup de crédibilité à n’importe quelle analyse des intentions militaires israéliennes concernant Gaza si est omis le Liban - et en fait, la Syrie.

    Considérez, par exemple, la répression israélienne sans précédent contre le deuxième soulèvement palestinien qui avait commencé en septembre 2000. Comment cela est-il lié au Liban ? Israël venait juste d’être battu par la résistance libanaise, conduite par le Hizbullah, et avait été forcé en mai 2000 de cesser son occupation de la majeure partie du sud-Liban. Israël a voulu alors envoyer un message sans ambiguïté aux Palestiniens, selon lequel cette défaite n’était en fait pas une défaite du tout, et que n’importe quelle tentative de répéter le modèle libanais de résistance en Palestine serait impitoyablement écrasée.

    La démesure israélienne dans l’utilisation de ses moyens militaires sophistiqués pour étouffer une révolution en grande partie populaire a coûté extrêmement chère aux Palestiniens en termes de vies humaines.

    Les 34 jours de la guerre israélienne contre le Liban en juillet 2006 représentaient une tentative de détruire la résistance arabe et de reconstruire son mur de fer métaphorique. Elle lui a sauté à la figure, avec pour résultat une vraie - et non symbolique - défaite israélienne. Israël a alors fait ce qu’il fait de mieux. Il a employé son Armée de l’Air tellement supérieure, a détruit une grande partie de l’infrastructure civile du Liban et a assassiné plus de 1200 personnes, la grande majorité étant des civils. La résistance, avec ses faibles moyens, a tué plus de 160 Israéliens, la plupart du temps des soldats durant les combats.

    Non seulement le Hizbullah a pénétré le mur de fer israélien, mais il l’a également constellé de trous. Il a contesté comme cela n’avait jamais été fait auparavant, la notion de l’invincibilité de l’armée israélienne et son illusion de sécurité. Quelque chose a terriblement mal tourné au Liban.

    Depuis lors, l’armée, les services de renseignements, les propagandistes et les politiciens israéliens ont été en constante préparation pour une nouvelle épreuve de force. Mais avant une telle bataille, la nation avait besoin de retrouver sa foi dans l’intelligence de son armée et de son gouvernement, d’où la guerre contre Gaza lancée en décembre 2008.

    Aussi effroyable que cela était de voir les familles israéliennes rassemblées en masse près de la frontière ide Gaza et assistant au spectacle, pendant que Gaza et ses habitants étaient mis en pièces, l’initiative était des plus rationnelles. Les victimes de la guerre pouvaient être des Palestiniens dans Gaza, mais le public ciblé, c’était les Israéliens. La guerre brutale et en grande partie unilatérale a uni les Israéliens, y compris leurs partis auto-proclamés de gauche dans un rare moment d’unanimité. C’était bien la preuve que les FDI (Forces de Défense Israéliennes] avait toujours suffisamment de force pour prétendre à des résultats militaires.

    Naturellement, les stratèges militaires israéliens savaient pertinemment que leurs crimes de guerre dans Gaza étaient une tentative maladroite pour regagner la confiance nationale. Les politiciens et les généraux d’armée si étroitement liés ont voulu donner l’impression que tout se déroulait selon les prévisions. Mais tout le blackout organisé dans les médias et les images si convenues de militaires faisant des signes de victoire et brandissant des drapeaux sur leur chemin de retour vers Israël étaient les indications évidentes d’une tentative d’améliorer une image qui pose problème.

    Ce qui explique les commentaires mûrement pesés de Yossi Peled le 23 janvier : « Selon mon évaluation, ma compréhension et mes connaissances, il est presque certain que c’est juste une question de temps avant qu’il y ait un affrontement militaire dans le nord. » Il a aussi affirmé : « Nous nous dirigeons vers une nouvelle confrontation, mais je ne sais pas quand elle se produira, comme nous ne savions pas quand la deuxième guerre du Liban allait éclater. »

    Peled a bien sûr raison. Il y aura une nouvelle confrontation. De nouvelles stratégies seront en oeuvre. Israël mettra la barre plus haut, et essayera d’impliquer la Syrie, poussant à une guerre régionale. Le Liban qui se dessine aujourd’hui, basé sur les conditions de la résistance - suite à l’impossibilité d’ignorer politiquement le Hizbullah - est tout à fait inacceptable du point de vue israélien. Ceci dit, Peled est peut-être en train de créer un écran de fumée masquant les projets d’une nouvelle guerre contre la résistance assiégée dans Gaza, ou même quelque chose d’entièrement différent. (L’annonce récente par le Hamas que son principal responsable militaire Mahmoud Al Mabhouh avait été assassiné à la fin du mois de janvier à Dubaï par des agents israéliens, est également une indication des efforts israéliens en cours et qui vont bien au-delà de n’importe quelle frontière.)

    Qui sera le premier ? Gaza ou le Liban ? Israël envoie des signaux ambigus, et délibérément. Le Hamas, le Hizbullah et leurs partisans comprennent bien la tactique israélienne et se préparent aux différentes possibilités. Ils savent qu’Israël ne peut pas vivre sans ses murs d’acier, et ils sont déterminés à empêcher que de nouveaux murs ne soient érigés à leurs frais.

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    * Ramzy Baroud (http://www.ramzybaroud.net) est écrivain et publie pour PalestineChronicle. Ses écrits sont publiés par de nombreux journaux, quotidiens et anthologies à travers le monde. Son avant-dernier dernier livre : La Seconde Intifada : une chronique du combat du peuple (Pluto Press, Londres) et le dernier tout récemment publié : Mon Père était un combattant de la liberté : l’histoire non dite de Gaza (Pluto Press, London).

    Du même auteur :

    -  Ce n’est pas une nouvelle Turquie, c’est juste le bon moment ... - 31 janvier 2010
    -  Palestine/Israël : Un Etat unique, avec liberté et justice pour tous - 14 janvier 2010
    -  Les Musulmans ne doivent pas payer le prix de la crise identitaire européenne - 29 décembre 2009
    -  L’hypocrisie d’Al-Demoqratia - 15 décembre 2009
    -  Comment Israël a gagné une nouvelle fois la bataille des colonies... - 13 novembre 2009
    -  Abbas et le rapport Goldstone : notre honte est totale - 11 novembre 2009
    -  La guerre, la négation et l’identité musulmane sous un jour nouveau - 23 octobre 2009


    Traduction : Claude Zurbach


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  • La commémoration de l’Holocauste : une occasion en or pour la propagande israélienne


    AUTEUR:  Gideon LEVY גדעון לוי

    Traduit par  Fausto Giudice


    Les grosses légumes d’Israël ont attaqué à l’aube sur un vaste front. Le Président en Allemagne, le Premier ministre, à la tête d’une énorme délégation, en Pologne, le ministre des Affaires étrangères en Hongrie et son adjoint en Slovaquie, le ministre de la Culture en France, le ministre de l’Information aux Nations unies, et même le député druze du Likoud à la Knesset, Ayoub Kara, en Italie. Ils sont tous partis faire des discours affligeants sur l’Holocauste.

    Mercredi [27 janvier] était la Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l'Holocauste , et on n’avait pas vu une telle campagne de relations publiques israéliennes depuis belle lurette. Le moment choisi pour ce rush inhabituel - jamais autant de ministres n’avaient été déployés simultanément à travers le monde - n’est pas fortuit : quand le monde parle de Goldstone, nous parlons d’Holocauste, comme pour brouiller les cartes. Quand le monde parle d’occupation, nous parlons de l’Iran, comme si nous voulions la lui faire oublier.

     Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu speaks in the former Nazi Death Camp Auschwitz Birkenau during solemn ceremonies  marking 65 years since the camp was liberated by the Red Army, Wednesday, Jan. 27, 2010, in Oswiecim, southern Poland. 
    AP Photo

    Netanyahou à Auschwitz

    Israel's Prime Minister Benjamin Netanyahu speaks during a ceremony marking the 65th anniversary of the liberation of Auschwitz camp by Soviet troops and to remember the victims of the Holocaust, in Auschwitz Birkenau January 27, 2010. 
    Reuters Pictures

    Ça ne sera pas d’un grand secours. La Journée internationale de commémoration de l’Holocauste est passée, les discours seront vite oubliés, et la déprimante réalité quotidienne restera. Israël n’en sortira pas avec une bonne mine, même après sa campagne de relations publiques.

    La veille de son départ, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a parlé à Yad Vashem. « Il y a du mal dans le monde», a-t-il dit. « Le mal doit être étouffé dans l’œuf. » Certains « tentent de nier la vérité ». De grands mots, prononcés par la même personne qui, la veille seulement, pas vraiment dans le même souffle, avait prononcé de tout autres paroles, des paroles du mal, du mal véritable, du mal qui devrait être étouffé dans l’œuf, celui qu’Israël essaie de cacher.

    Netanyahou parlait d’une nouvelle « politique d’immigration », une politique qui incarne le mal. Il a amalgamé avec malveillance, les travailleurs immigrés et les malheureux réfugiés – mettant en garde contre le danger qu’ils représentent pour Israël, en faisant baisser nos salaires, en nuisant à à notre sécurité, en faisant de nous un pays du tiers-monde et nous apportant de la drogue. Il soutenait avec ardeur notre ministre raciste de l’Intérieur, Eli Yishai, qui, a parlé des immigrés comme propagateurs de maladies telles que l’hépatite, la tuberculose, le Sida et Dieu sait quoi encore.

    Aucun discours sur l’Holocauste n’effacera ces mots d’incitation à la haine et de diffamation à l’encontre des immigrés. Aucun discours de commémoration ne masquera la xénophobie qui a redressé la tête en Israël, et pas seulement à l’extrême-droite comme en Europe, mais à travers tout le gouvernement.

    Nous avons un Premier ministre qui parle du mal mais qui érige une barrière pour empêcher les réfugiés de guerre de frapper à la porte d’Israël. Un Premier ministre qui parle du mal mais qui prend part au crime du blocus de Gaza, aujourd’hui dans sa quatrième année, laissant un million et demi de personnes dans des conditions honteuses. Le Premier ministre d’un pays dont les colons perpètrent des pogroms contre des Palestiniens innocents avec la devise « price tag » (« étiquette de prix »=le prix à payer), qui a aussi aussi une connotation historique horrible, mais contre lesquels l’Etat ne fait pratiquement rien.

    C’est le Premier ministre d’un État qui arrête des centaines de manifestants de gauche qui se battent contre les injustices de l’occupation et la guerre à Gaza, alors qu’il pardonne en masse aux gens de droite qui ont manifesté contre le désengagement. Son discours d’hier, dans lequel Netanyahu a assimilé l’Iran fondamentaliste à l’Allemagne nazie, n’était que de la propagande de bas étage. Une vraie « banalisation de l’Holocauste ». L’Iran n’est pas l’Allemagne, Ahmadinejad n’est pas Hitler, et les mettre sur le même pied n’est pas moins faux que d’assimiler les soldats israéliens aux nazis.

    L’Holocauste ne doit pas être oublié et il n’est pas nécessaire de le comparer avec quoi que ce soit d’autre. Israël doit participer aux efforts pour garder son souvenir vivant, mais pour cela, Israël doit présenter des mains propres, lavées du mal de leurs propres actes. Et il ne doit pas éveiller le soupçon qu’il utiliserait cyniquement la mémoire de l’Holocauste pour occulter et brouiller d’autres choses. Malheureusement, ce n’est pas le cas.

    Comme cela aurait été magnifique si, à l’occasion de cette Journée internationale du souvenir, Israël avait pris le temps de faire son examen de conscience et de se demander, par exemple, comment il se fait que l’antisémitisme ait pu redresser la tête dans le monde, juste l’année écoulée, celle qui a suivi nos bombardements au phosphore blanc sur Gaza. Comme cela aurait été magnifique si, pour cette Journée internationale de commémoration de l’Holocauste, Netanyahou avait annoncé une nouvelle politique, une politique pour intégrer les réfugiés au lieu de les expulser, ou s’il avait levé le blocus de Gaza.

    Mille discours contre l’antisémitisme n’éteindront pas les flammes allumées par l’opération Plomb durci, qui menacent non seulement Israël mais l’ensemble du monde juif. Aussi longtemps que Gaza restera sous blocus et qu’Israël s’enfoncera dans sa xénophobie institutionnalisée, le discours sur l’Holocauste restera creux. Aussi longtemps que le mal sera rampant, ici, chez nous, ni le monde ni nous-mêmes ne serons en mesure d’accepter les prêchi-prêcha que nous assénons aux autres, même s’ils les méritent.


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    Source : Haaretz-Holocaust remembrance is a boon for Israeli propaganda

    Article original publié le 28/1/2010

    Sur l’auteur

    Fausto Giudice est membre de Tlaxcala, le réseau international de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner l’auteur, le traducteur et la source.

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  • Rapport accablant: La mort sioniste qui dégouline sur les Palestiniens
    Leila Mazboudi

    29/12/2009 Israël tue les Palestiniens par tous les moyens.


    En temps de guerre, usant des armements les plus sophistiqués et les plus pervers.
    Ou alors au ralenti, au compte goutte, sous le regard consentant de la Communauté internationale, et un mutisme arabe mortifiant.
    Alors que la solution des deux états est prônée plus que jamais pour résoudre le conflit arabo-israélien, les chiffres sur le terrain, en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza, de ceux qui sont tués en dehors des moments de guerre, ou de ceux qui meurent en raison des entraves et des carences qu'ils subissent, font craindre que le peuple palestinien ne soit exterminé d'ici la restauration d'un état palestinien!
     
    Des tués par milliers, des arrêtés par milliers, des biens et des terres confisqués par milliers d'hectares, des maisons détruites par milliers, les chiffres témoignent de la situation lamentable des palestiniens:
    Selon un rapport palestinien officiel, en une seule année, ce sont quelques 1061 palestiniens qui ont été tués, (sans compter les 1400 tués durant l'offensive Plomb durci), 4810 autres ont été blessés, (sans compter les 7.000 de l'offensive précitée),  156.570 hectares de terres en Cisjordanie ont été confisquées, et 90 maisons ont été complètement détruites.


    Dans les détails de ces chiffres élaborés par le département des relations internationales de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP), parmi les martyrs palestiniens, 85% sont des civils, dont 40% des enfants et des femmes.
     Concernant les blessés, plus de la moitié sont des enfants: 2773 pour être plus précis.
    Quant aux terres palestiniennes expropriées au cours de l'année 2009, sur les 156.570 hectares:  


    = 139 mille hectares des terres de la mer Morte et du prophète Moïse, du désert des Arabes des Ta'amreh, des Ubaydi et des Rashaida; elles devraient être annexées pour le compte de la colonie de Maalé Adoumim."

    = 12 mille hectares, également prévus pour être rattachées aux colonies de Maalé Adoumim et de Kedar, à l'est de Jérusalem-est occupée
    = 5500 hectares ont été  saisis des différentes parties des territoires palestiniens.  

    En plus de ces confiscations, le rapport cite la fermeture de 48 mille hectares par l'entité sioniste: dont 45 mille hectares à Hébron-AlKhalil, ainsi que 3 mille hectares environ de terres dans le village de Yatta à Hébron.



    À Jérusalem-AlQuds occupée, le rapport prévoit la démolition 11 mille maisons palestiniennes, étant donné que "les autorités d'occupation ont annoncé vouloir construire 11 mille unités de logement dans ses environs". De surcroît, 90 maisons individuelles appartenant à des Palestiniens ont été détruites par les colons extrémistes qui en ont chassé leur propriétaire.  

    Toujours à Jérusalem-AlQuds occupée, le rapport évoque aussi la poursuite des travaux de construction d'une voie ferrée pour le passage d'un train léger, d'une longueur de 20 Km, permettant de servir 100 mille colons, alors que le gouvernement israélien a approuvé le tracé du chemin de fer reliant Tel-Aviv à Jérusalem-AlQuds occupée, qui devrait traverser cinq villages palestiniens dont une cinquantaine d'hectares seront expropriées.  

    Dans le dossier des arrestations, ce sont quelques 6294 Palestiniens qui ont été arrêtés durant cette année: 4294 lors de perquisitions ou sur les barrages, et 2000 ouvriers parce qu'ils ne détenaient pas de permis de travail.  Le rapport s'est arrêté sur les souffrances de 7500 prisonniers enfermés depuis de longues années dans les geôles israéliennes, citant des actions  de répression, des refus de visites, l'isolement des prisonniers, en particulier dans la bande de Gaza et à Jérusalem-AlQuds ainsi que la négligence médicale.

    Rappelant que 337 enfants et 36 femmes sont toujours en captivité, tandis que 326 des prisonniers sont en détention administrative sans procès, et 1500 d'entre eux souffrent de maladies graves.
     
    Le rapport palestinien s'est également penché sur les dégâts causés par les fouilles entamées sous la mosquée d'AlAqsa, sous prétexte de rechercher les vestiges du Temple du prophète Salomon (s).Il craint surtout les tunnels construits sous la mosquée qui risquent de provoquer des effondrements, à l'instar de ce qui s'est passé avec l'école des filles gérée par l'UNRWA dans la région.  


    Rappelant la mort de trois journalistes et les dizaines de blessés parmi les gens des médias qui sont tombés au cours de l'année dans l'attaque criminelle sur la bande de Gaza, le rapport a aussi révélé que les autorités de l'occupation ont fermé Radio Bethléem 2000, et arrêté des dizaines de journalistes tant à Jérusalem-AlQuds que dans les territoires de l'Autorité palestinienne.


    Le rapport a également déploré que les autorités israéliennes aient  empêché l'organisation des activités commémoratives de Jérusalem-AlQuds, comme capitale de la culture arabe 2009, signalant qu'elles ont chassé les participants et les organisateurs par la force.
     Les souffrances de la bande de Gaza dont les 1400 victimes tombées durant l'offensive israélienne Plomb durci ne figurent pas dans l'étude étaient également à l'ordre du jour du rapport. Ayant perdu leurs logements durant cette guerre meurtrière, et dont le nombre s'élève à près de 5000 environ, les rescapés de cette guerre, des dizaines de milliers, vivent sous des tentes, en raison du blocus israélo-égyptien imposé contre eux,  et qui interdit d'entrée les matériaux de construction.


    Mêmes les vivres et les médicaments ont du mal à leur parvenir, si ce ne sont les dizaines de tunnels " de contrebande" reliant la Bande à l'Égypte, et qui risquent à leur tout d'être condamnés par la construction du mur égyptien d'acier, supervisé par les Israéliens, les américains et les français.
    Pis encore, le siège rend difficile le départ des Gazaouis de la Bande par le terminal de Rafah, même pour ceux qui veulent poursuivre des études ou subir un traitement médical.  
    Selon le rapport, au cours de l'année révolue, plus de 367 décès ont été recensés, pour insuffisance médicale.      

    Source Al Manar


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  • Un État, un peuple et un espoir.

    Mohamed BELAALI
     
    Trois cent soixante-cinq jours sont passés et la tragédie est encore dans toutes les mémoires. Le responsable ? Un État, mais un État qui ne ressemble à aucun autre. Un État fondé sur une immense injustice. Face à lui, un peuple qui subit chaque jour les pires persécutions et les pires humiliations mais qui est toujours debout.

    Il s’agit d’un État au-dessus de toutes les lois.
    Un État qui tue froidement hommes et femmes, enfants et vieillards, filles et garçons.
    Un État qui viole tous les jours le droit international et toutes les résolutions de l’ONU.
    Un État où le racisme est érigé en institution.
    Un État qui défie tous les peuples et tous les autres États du monde.
    Un État dirigé par un gouvernement d’extrémistes et de fanatiques.
    Un État qui au nom du droit à l’existence d’un peuple est déterminé à exterminer un autre peuple.
    Un État qui dresse un mur de quelques 700 Kilomètres de longueur et de plusieurs mètres de hauteur et fait construire par, gouvernement interposé, un autre mur souterrain entièrement en acier de 20 à 30 mètres de profondeur pour assiéger et étouffer toute une population.
    Un État qui sème des check-points un peu partout pour briser tout mouvement libre de l’autre peuple.
    Un État qui fait inlassablement la guerre au nom de la paix.
    Un État qui capture les enfants et les rend la nuit à leur famille le corps recousu du menton à l’abdomen et vidé de ses organes vitaux.
    Un État qui bombarde sans scrupules écoles, hôpitaux, ambulances, maisons d’habitation et lieux de culte.
    Un État qui pratique des crimes de guerre en toute impunité.
    Un État sans véritable opposition interne ni réelle pression externe.

    Face à cet État oppresseur, se dresse un peuple opprimé.
    Un peuple qui a été arraché à sa terre comme on a arraché ses vignes, ses oliviers, ses citronniers et ses orangers.
    Un peuple dont on a effacé jusqu’aux noms de ses villages détruits et sur leurs ruines on a élevé kibboutz et colonies.
    Un peuple qui, transformé en exilé et en réfugié, est réduit à errer à travers le monde et à survivre dans des camps de concentration sous des tentes .
    Un peuple qui continue à payer de son sang et de sa chaire la complaisance, l’hypocrisie et la lâcheté de ce que l’on appelle encore la communauté internationale.
    Un peuple dont le nom évoque irrésistiblement les massacres les plus cruels et les plus horribles qu’aient connu le XX et ce début du XXI siècle.

    Mais aujourd’hui à l’intérieur même de cet État, quelques bourgeons ici et là éclatent. Ils fleurirons peut-être demain sur l’ensemble de cette terre martyre. Ouvriers solidaires, soldats désobéissants, religieux ouverts, pacifistes humanistes, journalistes, intellectuels et universitaires courageux s’opposent de toute leur énergie à la barbarie de leur propre État.

    De son côté, la résistance, comme ces petites fleurs sauvages qui traversent les murs les plus solides, ira rejoindre celle, encore embryonnaire, de ces hommes et de ces femmes admirables qui refusent et rejettent avec courage ce monstre/ État qui se place au-dessus de tout.

    De leur lutte commune naîtra un autre État et un autre peuple formé des deux peuples qui, auparavant, s’opposaient et s’entretuaient. Ils démentiront et remplaceront par leur existence même le mensonge qui a fait couler trop de sang :« une terre sans peuple pour un peuple sans terre ».

    Ensemble, ils mettront un terme à des décennies de drames, de souffrances et de malheurs.

    Mais le chemin à parcourir est encore long, très long. Des morts viendront s’ajouter à d’autres morts. Des tragédies succéderont à d’autres tragédies.

    Cependant cet État très singulier et très puissant n’est pas invincible ; car élevé sur les cadavres et les terres d’un autre peuple.

    Les puissances qui l’ont porté à bout de bras des décennies durant ne sont plus aujourd’hui les maîtres absolus du monde. D’autres États contestent de plus en plus ouvertement cet État devenu anachronique.

    Cet État n’a plus en face de lui comme avant des armées régulières qu’il peut vaincre en quelques jours, mais des hommes et des femmes armés qui sont partout et nulle part qui le harcèlent en permanence. Incapable de leur venir à bout, il retourne alors sa puissance de feu démesurée contre des civils innocents.

    Des citoyens de plus en plus nombreux, de toutes nationalités, de toutes professions et de toutes confessions, boycottent les activités économiques et culturelles de ce régime d’apartheid. C’est un phénomène ancien dans son principe mais nouveau par son ampleur. Il se nourrit de la résistance armée en même temps qu’il la consolide.

    Des fissures fines et minuscules encore apparaissent sur le visage hideux de ce monstre/État. Il faut les élargir pour que cette terre tant aimée et tant disputée devienne ce qu’elle a toujours été, une terre de paix.

    Les murs tomberont et le soleil pourra alors « passer sans que les soldats lui tirent dessus » comme le disait le poète Salim Jabrane.

    Mohamed Belaali

    http://www.legrandsoir.info/Un-Etat-un-peuple-et-un-espoir.html

     


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  • Confiseries au plomb fondu

    Jadis, si mes souvenirs sont bons, on observait, de Noël au Jour de l'an, une période de repos des guerriers qu'on appelait "la trêve de Dieu".

    Après la mort de Dieu, on a pris l'habitude, je ne sais pourquoi, de l'appeler la "trêve des confiseurs".

    L'an dernier, si nos souvenirs sont bons, les confiseurs de l'Etat d'Israël avaient décidé de plomber l'ambiance et inventé d'accommoder leurs confiseries de "plomb fondu" ou de "plomb durci"...

    Avec une extrême délicatesse, ou le plus détestable cynisme, selon le point de vue, les responsables israéliens avaient choisi pour nom de code de leur attaque massive sur la bande de Gaza un extrait de poème pour enfants. Cette petite chanson à refrain, Pour Hanoukka, écrite par Haim Nahman Bialik (1873 - 1934), fait allusion au cadeau d'une toupie (dreidel) en plomb à l'occasion de la fête juive de l'Hanouka, ou fête des Lumières, ou encore fête de l'Inauguration du Temple.

    Un dreidel en métal (un peu brillant pour être du plomb).

    L'opération Cast Lead fut lancée au matin du 27 décembre 2008, et devait durer 22 jours.

    Les conséquences de cette guerre, qui fit 1393 victimes du côté palestinien et 13 du côté israélien, peuvent être examinées plus finement qu'en faisant un brutal calcul de proportionnalité, pourtant déjà éclairant.

    Sur la conduite de l'attaque, le rapport Goldstone, dont on peut trouver résumé et conclusion en français, établit que Tsahal, que la propagande est prête à présenter comme l'armée la plus humaniste, voire pacifiste, du monde, s'est livré à un certains nombre d'actes qui relèvent du crime de guerre.

    Quant à la situation dans la bande de Gaza depuis la fin de l'attaque, le récent rapport publié par 16 associations internationales est tout aussi éloquent sur l'abandon des gazaouis à leur sort par les grandes et moyennes puissances, malgré certains effets sonores.

    Comme cette phrase de notre président que le communiqué commun des associations rappelle opportunément:

    «Gaza ne peut pas continuer à être la plus grande prison à ciel ouvert au monde !»


    Cliquer sur l'image pour accéder au texte du rapport.

    Pour certains de nos journaux, la grande nouvelle à nous transmettre sur la situation palestinienne est celle de l'annulation des festivités qui devaient marquer, à Ramallah, l'élection de Miss Palestine.

    Avec un tact admirable, la date du 26 décembre avait été arrêtée. Le Hamas a exprimé son opposition.

    Comme il ne faut jamais rater une occasion de casser du sucre sur le dos du Hamas, on en profite pour dénoncer l'indécrottable obscurantisme de ce mouvement islamique.

    Mais j'attends qu'on m'explique en quoi ces lamentables défilés de godiches prenant des poses de potiches participent de l'émancipation féminine...

    Une des affiches de la Marche pour la Liberté de Gaza.

    Ces journaux feront sans doute plus tard leur "sujet" sur le veto que les autorités égyptiennes viennent d'opposer au passage sur leur territoire de la délégation internationale de la Gaza Freedom March, constituée de 1362 personnes venant de 43 pays qui devaient franchir la frontière entre l'Egypte et Gaza pour "rappeler à la communauté internationale sa responsabilité face au maintien du blocus" et apporter "un soutien aux Gazaouis" en coordination avec des ONG locales.

    Les coordinateurs de cette Marche ont adressé une lettre ouverte au président Moubarak.

    Qui n'a pas encore répondu.

    En attendant, le convoi de matériel collecté (médicaments, fournitures scolaires, jouets, confiseries peut-être ?) reste bloqué.


    PS: A lire, avec votre petit dictionnaire, l'article du journaliste israélien Gideon Levy qui, dans le Ha'aretz de ce jour, marque à sa manière cet anniversaire.

    One way or another, the year since December 27 was a year of shame for Israel, greater shame than any other time. It is shameful to be Israeli today, much more than it was a year ago. In the final tally of the war, which was not a war but a brutal assault, Israel's international status was dealt a severe blow, in addition to Israeli indifference and public blindness to what happened in Gaza.


    Ajout du 28/12/2009:

    Une pétition de soutien à la marche pour la liberté de Gaza, est en ligne, sous la forme d'une lettre ouverte adressée à monsieur Bernard Kouchner, ministre des Affaires Etrangères.

    Pour en prendre connaissance et rejoindre les signataires, cliquer sur l'image.

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  • carte-palestine.jpg Je lisais un article du Monde ce matin. On y parlait de Gaza et de l’abandon des palestiniens de ce bout de territoire. Tout semble fait comme si on voulait que Gaza soit rayée de la carte et des esprits.. C'est l'objet d'un appel solennel de vingt ONG, aujourd'hui.


    Et puis les réactions de pas mal de lecteurs. Une ignorance qui confère à l’aveuglement.

     

     

     

     

     

    L'argent reçu des grandes nations par le Hamas au lieu de servir à la construction est utilisé par le Hamas pour se doter d'un armement lourd et puissant. Ils le revendiquent eux-mêmes. Ils se désintéressent complètement de la construction mais n'ont qu'un but et ils le disent la destruction d'Israel.

     

     

    Pour eux, ce n’est que justice à cause du Hamas qui a décidé de détruire Israël. Donc, il est normal que les palestiniens payent parce que leurs dirigeants sont en guerre, en résistance.

     

     

     

     

     

    Vous posez-vous de questions concernant la situation des enfants de Sderot ? Traumatisés pour le restant de leur vie ? Non jamais, vous agissez sans rien connaître de la réalité du dossier. L'important pour vous comme tant d'autres est de fustiger Israël.

     

     

    Pour eux, l’intransigeance d’Israël s’explique parce que les roquettes ont causé beaucoup de traumatisme dans la population israélienne. Mais se rendent-ils compte que 60 ans de guerre et d’occupation ont fait des dégâts irréparables dans les têtes des palestiniens ?

     

     

     

     

     

    Le Gaza du Hamas va très bien. Il a désormais des missiles antitanks 9M113 Konkurs qui percent tous les blindages à 4 km, il a plusieurs centaines de fusées de plus de 40 km de portée, plusieurs dizaines pouvant toucher Tel Aviv et l'aéroport Ben Gourion. Il a des "ingénieurs" qui assemblent ces armes de haute technologie. Il a creusé plusieurs dizaines de km de tunnels, dont des tunnels offensifs débouchant directement en Israël.

     

     

    Les arguments sont habiles. On fait comme s’il s’agissait d’une guerre entre deux états souverains. Mais ce n’est pas le cas.

    On fait comme si le Hamas était pourvu d’armes de destruction massive alors que c’est Israël qui possède avions, navires, lance-missile et même la bombe nucléaire.

     

    La vérité est qu’Israël poursuit sa guerre d’usure avec pour objectif : dégoûter de la vie les palestiniens, les pousser à partir ou à se soumettre et vivre dans un système de réserve indienne, de bantoustan. Les occidentaux sont les complices souvent actifs de cette politique. A moins que Tel-Aviv n’oblige les arabes de sa population à se convertir au judaïsme,  ils savent au fond d’eux qu’Israël est déjà condamné à disparaître.

     

    Personne ne peut pas avancer s’il existe des fossés et des murs, y compris ceux qui les ont réalisés.

     

    Source Ici


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