• Un nouvel antisémitisme ? Je ne crois pas ! (Huffington Post).

    Bernard-Henri Levy, la pop star française de la philosophie et de l’élite intellectuelle, a écrit un essai dans lequel il cite mon roman " Matins à Jenin" comme un des trois signes inquiétants qui le conduisent à se demander : "La diabolisation d’Israël ne finira-t-elle donc jamais ?" L’essai s’intitule "le nouvel antisémitisme". Les deux autres signes qui l’inquiètent sont le boycott grandissant d’Israël et un documentaire couvert d’éloges qui s’appelle "Les larmes de Gaza".

    Examinons d’abord les cibles de M. Levy :

    1) "Matins à Jenin" est une oeuvre de fiction historique, dans laquelle des personnages de fiction vivent dans un contexte historique réel ; et je défie quiconque qui a fait ses propres recherches de contester la véracité des événements historiques qui forment l’arrière-plan du roman.

    2) "Les larmes de Gaza" est un documentaire de Vibeke Lokkeberg qui traite du terrible impact des bombardements israéliens de 2008-2009 sur les enfants et les femmes de Gaza principalement.

    3) Les militants qui participent et encouragent le boycott économique d’Israël sont des citoyens ordinaires du monde entier qui écoutent leur conscience et qui s’élèvent contre une grave injustice qui dure depuis trop longtemps contre le peuple natif d’Israël et de Palestine, c’est à dire le peuple palestinien.

    Plutôt que d’offrir une analyse intelligente de l’un ou l’autre de ces trois signes qui le trouble, Levy a essentiellement recours aux insultes. Tout ce qu’il fait c’est asséner brutalement le mot "antisémite" pour discréditer tout portrait négatif d’Israël. L’emploi de ce mot -qui porte le douloureux poids de l’ostracisme, l’humiliation, la dépossession, l’oppression et enfin le génocide de personnes pour nulle autre raison que leur religion- par des gens comme Levy est si irresponsable qu’il déshonore vraiment la mémoire de ceux qui sont morts dans les camps de la mort pour le seul motif d’être juifs. Et je remercie Kurt Brainim, un survivant de l’holocauste d’avoir écrit une lettre très émouvante pour répondre à Levy exactement la même chose que moi.

    Dans son essai, Levy ne cite pas le moindre point réellement antisémite qu’il aurait trouvé dans un des trois éléments auxquels il se réfère. Parce qu’il n’y en a pas. S’il avait pu en trouver un, il l’aurait cité, je crois. En fait, de nos jours, le peuple qui est ostracisé, humilié, dépossédé et opprimé du seul fait de sa religion est le peuple palestinien, chrétiens et musulmans pareillement. Voilà le vrai antisémitisme aujourd’hui.

    Israël a effacé la Palestine de la carte, nous a expulsés et a volé tout ce que nous avions. Tout ce qui nous reste c’est moins de 11% de notre patrie historique qui a maintenant pris la forme de Bantoustans isolés, entourés de murs menaçants, de tireurs d’élite embusqués, de checkpoints, de routes réservées aux colons et de constructions incessantes de colonies juives sur la terre confisquée aux Palestiniens. Nous avons perdu le contrôle de nos ressources naturelles. La quantité d’eau que chacun reçoit dépend de sa religion et les Palestiniens doivent partager l’eau du bain pendant que les colons juifs voisins arrosent leurs pelouses et se baignent dans des piscines privées.

    Selon l’organisation "Défense Internationale des Enfants" à Jérusalem seulement Israël a emprisonné 1 200 enfants palestiniens cette année qui sont qui sont le plus souvent l’objet de violences et que l’on force à signer des confessions en Hébreu, langue qu’ils ne comprennent pas. A force de détruire les écoles palestiniennes Israël a créé à Gaza une génération entière d’âmes perdues qui grandissent en ne connaissant que la peur, l’insécurité et la faim. Des documents relatifs au cruel siège de Gaza et aux attaques sans merci contre la population civile révèlent les formules mathématiques utilisées pour rationner la nourriture et affamer Gaza. Les palestiniens chrétiens ont été expulsés du lieu de la naissance de Jésus.

    Et rien n’arrête les abus inhumains que constituent les constantes expulsions, la démolition des maisons, le vol systématique, la destruction des moyens de subsistance, l’arrachage des arbres - spécialement des oliviers qui sont si précieux à la culture palestinienne- les couvre-feux, les fermetures des points de passage, la discrimination institutionelle, etc, etc....

    Au lieu de soutenir les grands idéaux juifs de justice et d’aide aux opprimés, M. Levy se rue à la défense d’Israël, à l’aide du mantra usé de "la seule démocratie du Moyen-Orient". L’Afrique du Sud de l’apartheid se prétendait aussi une démocratie tout en fauchant les petits garçons de Soweto (accessoirement avec des armes livrées par Israël). Et les USA aussi, à l’époque où 20% de la population était réduite à l’esclavage, achetée et vendue comme du bétail.

    Tout aussi scandaleuse est l’étiquette générale "d’antisémite" qu’il colle sur tous ceux qui critiquent Israël. Ceux qui dénoncent les crimes extensifs d’Israël s’exposent à des accusations diffamatoires comme quoi ils sont immoraux, racistes et pleins de haine. Dans le cas de Vibeke Lokkeberg, Levy insiste sur le fait qu’elle est un ancien mannequin et ignore ses performances comme réalisatrice de film et auteur accomplis. Apparemment, en plus de suggérer qu’elle est raciste, il veut que les lecteurs croient aussi qu’elle n’a pas la capacité intellectuelle de créer une oeuvre de valeur. Cette tactique qui consiste à attaquer et essayer de discréditer la personne plutôt que d’analyser le message qu’elle véhicule est une vieille technique de propagande

    M. Levy nous accuse de "diaboliser Israël" quand en fait tout ce que nous faisons est d’ouvrir le rideau, même un tout petit peu, pour montrer la triste vérité qui est cachée derrière. Je suppose que M. Levy pense comme la plupart des supporters juifs d’Israël le font, qu’il a plus de droits que moi sur la ferme de mon grand-père. Après tout c’est l’argument qui a présidé à la fondation d’Israël, n’est-ce pas ? La question est "pourquoi ?" et "comment ?" Pourquoi les Juifs du monde entier pourraient-ils avoir la double nationalité, celle de leur pays d’origine et celle de notre patrie, pendant que nous les Palestiniens nés en Palestine nous dépérissons dans des camps de réfugiés, dans la diaspora, dans des ghettos où patrouille l’armée d’occupation et des Bantoustans ?

    Comment se fait-il qu’un pays qui a une des armées les plus puissantes du monde et qui a commis des crimes tout à fait prouvés contre la population civile d’origine pratiquement désarmée d’un autre pays pendant 60 ans réussisse encore à se faire passer pour la victime ? Et pire encore que les vraies victimes qui essaient d’empêcher leur propre annihilation soient elles considérées comme les agresseurs ?

    Nelson Mandela a dit une fois : "Nous savons tous très bien que notre liberté ne sera pas entière tant que les Palestiniens ne seront pas libres". Désormais, en plus des déclarations de personnalités telles que lui, des gens partout dans le monde rejoignent peu à peu la lutte pour la justice et la liberté des Palestiniens ; et il paraît inévitable que le nettoyage ethnique systématique auquel Israël se livre trouvera enfin en face de lui une opposition suffisante pour forcer Israël à renoncer au racisme institutionnel et à accorder finalement à la population native non-juive les mêmes droits humains et légaux que les Juifs en Terre Sainte. C’est clairement ce qui fait peur à M. Levy.

    Susan Abulhawa est l’auteur de Mornings in Jenin (Bloomsbury 2010)

    Pour consulter l’original : http://www.huffingtonpost.com/susan...

    Traduction : D. Muselet 


    http://www.legrandsoir.info/Un-nouvel-antisemitisme-Je-ne-crois-pas-Huffington-Post.html

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  • Des entreprises complices de crimes de guerre, crimes contre l’humanité, coupables de pillage, de recel et de blanchiment

    Lors des deux jours de session à Londres, les 20 et 21 novembre, le Tribunal Russell sur la Palestine a entendu des témoignages implacables sur les activités d’entreprises israéliennes et étrangères opérant en territoires palestiniens occupés.

    Ont été décrites les fournitures d’armes, de technologies de contrôle et de surveillance par des sociétés comme Elbit, Edo ITT, G4S, apportant indéniablement une aide aux crimes de guerre commis par l’occupant israélien, notamment lors de l’opération « plomb durci » lancée contre Gaza, et une assistance technologique au contrôle et à l’enfermement des populations civiles palestiniennes en équipant les check points, les prisons.

    De nombreux experts ont analysé aussi le système bancaire et financier qui soutient le processus de colonisation illégale : prêts et investissements immobiliers, financements de commerces et de moyens de transport à la destination exclusive des Israéliens et interdits aux palestiniens. Les cas de la banque belgo-française Dexia et les activités du groupe français Veolia ont ainsi été condamnées par le tribunal. La complicité des institutions européennes, déjà condamnées lors de la session de Barcelone, a été rappelée par le financement de programmes européens de recherche technologique sur les armements profitant à Israël. Ce pays est ainsi financé, non seulement par de larges aides militaires américaines mais aussi par des financements européens, et des entreprises d’armement se vantent de produits testés sur les populations palestiniennes et libanaises lors des conflits de Gaza et du Liban.

    La destruction et l’exploitation des ressources naturelles et agricoles ont été analysées par des experts dont certains, des Palestiniens, n’ont pas été autorisés par l’occupant à se rendre à Londres mais qui ont fourni leur témoignage par vidéos. Ainsi, Caterpillar dont les bulldozers détruisent non seulement des maisons de Palestiniens mais des terres et exploitations agricoles, Ahava qui exploite illégalement les ressources de la Mer Morte et produit des cosmétiques dans une colonie, Carmel Agrexco qui vend des produits agricoles dans le monde entier sous label israélien alors qu’il s’agit de ressources naturelles palestiniennes, sur des terres volées aux Palestiniens, avec de l’eau ressource précieuse interdite aux Palestiniens... Furent évoquées les conditions de travail proches de l’esclavage réservées aux Palestiniens privés de droits syndicaux et de rémunération minimale, soumis à des drastiques restrictions de déplacement à cause du Mur de séparation et spoliés de leurs terres qu’ils ne peuvent plus cultiver.

    Le verdict

    Dans ses conclusions, le Tribunal affirme la complicité d’entreprises avec des violations israéliennes des lois internationales avec les colonies illégales, l’érection du mur de séparation, le blocus illégal de Gaza et les opérations militaires israéliennes contre les Palestiniens et notamment l’opération contre Gaza constituent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Malgré les nombreuses condamnations, Israël continue à violer ce droit avec la complicité d’entreprises.

    Le tribunal a noté l’échec des Etats à faire cesser ces violations continues ce qui amène les mouvements citoyens à se tourner vers des actions de boycott, désinvestissement et sanction (BDS). Il s’agit donc de protéger ces citoyens dans leurs actions.

    Quant aux entreprises mises en cause, seules trois ont présenté une défense. Les autres n’ont rien argumenté. Parmi celles-ci, le tribunal épingle G4S, Elbit Systems, Caterpillar, Cement Roadstone Holding, Dexia, Veolia Transport, Carmel Agrexco, entre autres, comme coupables de complicité avec les crimes de guerre, crimes contre l’humanité, de pillage, et ces agissements sont susceptibles de poursuites judiciaires .

    Le tribunal entend donner ainsi une aide aux citoyens qui veulent faire respecter le droit international et le droit humanitaire par des actions militantes et en justice. Ses conclusions entendent offrir la garantie d’impartialité en se basant sur un cadre légal international bien précis qui est marginalisé par les Etats et les entreprises. Et fournir un cadre légal dans lequel des gouvernements, des entreprises peuvent être amenés à changer leurs politiques et agissements voire de lancer des poursuites au civil et au pénal contre eux. Cela pourrait aider les entreprises à y réfléchir à deux fois avant de poursuivre certaines activités.

    Le tribunal souligne enfin que la sécurité d’Israël sera assurée lorsque les Palestiniens auront la reconnaissance de leurs droits. Stéphane Hessel insista sur le fait que la création d’Israël est la réponse à l’événement le plus horrible du siècle passé et que ce pays puisse vivre en paix et déployer ses potentialités est son souhait le plus sincère, mais il regrette de constater que cet Etat ne suit pas la bonne direction. Le souhait du Tribunal est de l’aider. Afin que cet Etat comme membre de la communauté internationale respecte ses lois, ajoute Mairead McGuire. Et pour que les entreprises comprennent qu’elles aussi doivent respecter ces règles afin de rétablir le droit.

    La prochaine session de ce tribunal aura lieu en 2011 en Afrique du Sud afin d’examiner si Ie crime d’apartheid est applicable à Israël.

    22 novembre 2010

    Source :  courriel de l’ABP (Association belgo- palestinienne)


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  • Naissance d'un État raciste
    Israël : un défaut de fabrication




    Santiago Alba Rico

    Traduit par  Fausto Giudice


    Le véritable vainqueur de la IIème Guerre Mondiale n'a pas été l'alliance des nations qui ont combattu l'Allemagne nazie, pas plus que ces USA renforcés par l'affaiblissement de l'Europe et encore moins, évidemment, les millions de victimes juives du nazisme : le véritable vainqueur de la IIème Guerre Mondiale a été le mouvement sioniste fondé par Theodor Herzl en 1897.

    Pour ces mêmes raisons, le véritable perdant du conflit n'a été ni l'Allemagne ni le Japon ni l'Italie ni non plus cette URSS condamnée à disparaître 40 années plus tard : le véritable perdant - avec les millions de victimes de l’holocauste nazi - a été le peuple palestinien, radicalement innocent et complètement étranger en même temps à l'antisémitisme de l’Europe et à ses luttes entre impérialismes. Ignominieuse combinaison d’intérêts fallacieux et de mauvaise conscience, la très injuste résolution n°181 de l'ONU qui en 1947 a décidé la partition de la Palestine conserve aujourd’hui toute son actualité destructrice. Marek Edelman, défenseur héroïque du ghetto de Varsovie en 1943, a su très bien en voir les motifs : “Si on a pu créer l'Israël, cela a été grâce à un accord entre Grande-Bretagne, USA et URSS. Non pour expier l’assassinat de six millions par l'Europe, mais pour se partager les affaires du Moyen-Orient”. Nous pouvons tous en voir les résultats aujourd'hui : à travers cette petite blessure, le monde perd irrémédiablement son sang.

    Le Congrès de Bâle, acte fondateur du sionisme, a été précocement dénoncé par Karl Kraus, juif universel de Vienne, comme une forme d'antisémitisme : “Ces deux forces aspireraient secrètement à une alliance” car “elles ont en effet un objectif commun : expulser les juifs d'Europe”. L'esentialismo ethnico-religieux de Theodor Herzl, n’avait en tout cas convaincu qu’une faible minorité diminuta, comme le démontre le fait qu’à peine quelques milliers de sionistes ont émigré en Palestine avant 1933. Seule la convergence de trois facteurs extérieurs à l'histoire de la région explique la présence de 600.000 juifs (en Palestine) au moment de la partition. Le premier a été la persécution nazie, qui a obligé à la fuite des millions de juifs tant de l'Allemagne que des zones occupées par elle. Deuxièmement, l'exploitation dénuée de scrupules de ce génocide par l'organisation sioniste, plus préoccupée de coloniser la Palestine que de sauver des êtres humains : “Si on me donnait le choix”, déclarait Ben Gourion en 1938 “entre sauver tous les enfants juifs d'Allemagne en les transportant en Angleterre et en sauver seulement la moitié en les transportant en Eretz-Israël, j’opterais pour la seconde alternative”. Troisièmement, l'avidité impérialiste de l'Angleterre, qui à partir de la déclaration Balfour (1917) et par une politique migratrice machiavélique a su interpréter en sa faveur tous les avantages de la proposition raciste de Herzl : “ Nous construirons là (en Palestine) pour l’Europe un pan de muraille contre l'Asie, nous serons la sentinelle avancée de la civilisation contre la barbarie”.

    Partition et expansion

    Contrairement à ce que nous croyons savoir, non seulement la justice palestinienne s'est opposée au principe de la partition mais aussi l'injustice sioniste. En 1948, Menahem Begin, dirigeant du groupe terroriste Irgoun et futur Prix Nobel de La Paix, déclarait que “la partition ne privera pas Israël du reste des territoires” ;. Le 19 mars de cette même année Ben Gourion, chef de la Haganah et père fondateur d’Israël, insistait sur le fait que “l’ État juif ne dépendra pas de la politique de l'ONU mais de notre force militaire”. Cette force militaire, articulée dans le plan Dalet, a expulsé de ses terres, par la terreur et la violence, 800.000 Palestiniens, dans une opération de nettoyage ethnique à grande échelle dont l'envergure et les objectifs ont été clairement mis en lumière par l'historien israélien Benny Morris (un ultrasioniste qui regrette seulement, d’ailleurs, que Ben Gourion n’ait pas été plus radical). De cette manière, le 14 mai 1948 a été créé, sur 77% du territoire palestinien, le “seul État démocratique” du Moyen-Orient, un État “juif” ; dont la “constitution” est la fameuse Loi du Retour de 1950. C’est celle-ci, et non la décence ni la raison ni l'histoire, qui permet à tout “juif” du monde de “retourner” en Palestine, à partir d'une définition racialo- religieuse ambiguë qui inclut les descendants de parents ou de grands-parents juifs et à les convertis à la religion de Moisés (mais il exclut qui changent de croyance et ceux qui remettent en question le caractère “juif” de l'État d’Israël).

     



    Expulsion. Le 11 juillet 1948, l'armée israélienne obligeait à partir les 19.000 habitants de Lydda et les 20.000 Palestiniens qui s’y étaient réfugiés. Aujourd'hui Lydda s’appelle Lod et seulement 20% de sa population est arabe. 418 villages ont été vidés.

    Chaque fois qu'Israël bombarde des villes, élève des murs, arrache des oliviers ou impose la faim et la maladie à millions d'êtres humains, les USA et l'UE, regrettent certes parfois “l’usage disproportionné de la force” mais rappellent à chaque son droit à la défense. Que personne ne se scandalise si je dis qu'il est absurde d'invoquer son droit à la défense quand ce qui est en question c’est son droit à l'existence. Chaque fois que les USA et l'UE promeuvent une quelconque 'initiative de paix, on discute sur quoi faire des Palestiniens et quoi leur concéder, comme si c’étaient eux les intrus et les occupants. Que personne ne se scandalise si je dis que la véritable question est de savoir quoi faire des Israéliens et quoi leur concéder. Il ne peut pas y avoir de justice si on ne part pas de principes justes et il est nécessaire, par conséquent, d'inverser ces principes qui nous paraissent absurdement naturels pour atteindre, non pas tant la justice, mais une solution le moins injuste possible. Je suis sûr que le pragmatisme et la piété amèneraient les Palestiniens à se montrer généreux avec les Israéliens si le monde déclarait publiquement de quel côté est la raison et agissait en conséquence. Mais tant que les USA et l'UE, seules clés du conflit, soutiendront politiquement, économiquement et militairement les droits du racisme, le fanatisme, du nationalisme messianique et de la violence coloniale, l'humanité continuera à saigner sans remède à travers cette blessure ouverte en Palestine.

    Note de Diagonal : Le problème des réfugiés

    Après l’expulsion de 800 000 Palestiniens en 1948, de 350 000 en 1967 et l'exode constant au goutte-à-goutte de Palestiniens qui ont quitté et continuent à quitter le pays durant ces dernières 60 années, le nombre de réfugiés s'élève à environ six millions. Plus de quatre millions vivent dans les Territoires Occupés, en Jordanie, au Liban et en Syrie. Plus d’un million vivent dans des camps de réfugiés. Et plus de 250.000 sont des déplacés internes en Israël, connus comme “présents absents”. Le retour les réfugiés, clé de la résolution du conflit et approuvé par la résolution n° 194 de l'ONU, s’oppose à une fin de non-recevoir de la part d’Israël.





    Merci à Diagonal
    Source: http://www.diagonalperiodico.net/article4859.html
    Date de parution de l'article original: 15/11/2007
    URL de cet article: http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=1313


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  • Ramallah cherche une issue

    Khaled Amayreh


    Le leadership palestinien cherche à sortir d’un processus de paix moribond au bord de l’effondrement, écrit Khaled Amayreh en Cisjordanie

    De plus en plus découragés par l’incapacité des USA - ou leur refus - d’obliger Israël à mettre fin à des décennies d’occupation militaire dans les territoires palestiniens, l’Autorité palestinienne (AP) prépare une liste de solutions qui empêcheraient la rupture des entretiens israélo-palestiniens patronnés par les USA.

    L’administration Obama a dit que la seule voie vers la paix au Moyen-Orient devait passer par les entretiens bilatéraux directs entre les deux parties. Toutefois, dans le contexte des entretiens directs ou indirects, Israël a poursuivi sans répit ses plans d’expansion en Cisjordanie et spécialement à Jérusalem-Est, souvent à contre-courant des appels étasuniens et internationaux en faveur d’un moratoire sur la construction de nouvelles colonies qui permettrait la reprise des entretiens de paix.

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    L’AP elle-même, qui subit de fortes pressions publiques pour l’adoption d’une position plus ferme devant l’intransigeance et l’arrogance israéliennes a juré de boycotter les entretiens déjà précaires si le gouvernement de Benjamin Netanyahu refusait de geler la construction de colonies. Pour sa part, le gouvernement israélien s’est engagé à poursuivre la construction de colonies ce qui, de l’avis des observateurs palestiniens et internationaux, détruirait les dernières chances de créer un État palestinien viable et territorialement contigu sur la base des frontières de 1967.

    Tout le processus de paix est fondé sur l’hypothèse d’un État palestinien viable créé aux côtés d’Israël. Mais l’appropriation constante et sans répit de terres dans les territoires occupés, site présumé du futur État palestinien éventuel, souligne la précarité du processus de paix et la quasi impossibilité de créer un véritable État palestinien.

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    Carte de la Palestine

    Incapable de convaincre les États-Unis de faire pression sur Israël, principalement en raison de l’influence immense du lobby juif américain sur la politique étasunienne concernant la question palestinienne, le leadership palestinien manifestement faible a consulté des États arabes clés tels que l’Égypte pour établir ensemble un plan diplomatique arabe forçant Israël à annuler ses plans d’expansion déchaînée des colonies.

    Selon les officiels de l’AP, la première solution de rechange serait une tentative de persuader l’administration Obama de reconnaître un État palestinien en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et à Jérusalem si Israël refusait d’arrêter l’expansion des colonies. « Pour l’heure, nous nous concentrons sur la première option, à savoir les négociations » aurait dit Mahmoud Abbas à la fin de la semaine dernière.

    Toutefois, il est très peu probable qu’une administration US affaiblie soit en mesure de reconnaître un État palestinien basé sur des frontières vagues. Israël considère les territoires occupés comme « contestés » plutôt que « occupés » et les administrations US successives ont plus ou moins refusé de prendre position de manière définitive et engagée sur la question, insistant sur le fait que « les problèmes des frontières » devraient être aplanis et résolus lors des entretiens bilatéraux.

    Il est donc peu probable qu’engager les USA à reconnaître un État palestinien ait des chances d’aboutir étant donné la forte opposition au sein de l’administration de la part de la secrétaire d’État Hillary Clinton. Si les USA disent « non » aux demandes palestiniennes visant à obtenir la reconnaissance par les USA d’un État palestinien déclaré, l’AP et ses alliés arabes passeraient à une deuxième option : demander aux Nations unies ou au Conseil de sécurité des Nations unies de reconnaître un État palestinien.

    Une résolution des Nations unies à cet effet n’aurait toutefois que peu d’effet pratique et viendrait s’ajouter aux dizaines de résolutions par lesquelles les Nations unies ont exigé qu’Israël mette fin à l’occupation des terres arabes et annule ses mesures illégales, notamment la construction de colonies sur les territoires occupés, toutes résolutions qui sont restées lettre morte pour Israël. De même, les USA opposeront probablement leur veto à un projet de résolution exigeant du Conseil de sécurité qu’il reconnaisse un futur État palestinien.

    Si cette solution devait échouer également (comme c’est tout à fait probable), l’AP - avec probablement les conseils des Égyptiens - appellerait à la convocation d’une conférence internationale de paix. Toutefois, une telle conférence serait une abomination pour Israël qui la rejetterait carrément.

    Avec beaucoup d’arrogance, les officiels et les dirigeants israéliens ont dit à plusieurs reprises qu’ils ne permettront pas à d’autres nations ou d’autres groupes de nations de dicter les frontières d’Israël. En d’autres termes, Israël rejetterait et ignorerait tout effort de la communauté internationale l’obligeant à respecter le droit international concernant les territoires palestiniens occupés. L’Égypte soutient fermement la tenue d’une conférence internationale de paix, condition incontournable, selon elle, d’une paix véritable.

    Effectivement, les officiels égyptiens ont exprimé leur frustration croissante devant les atermoiements et les blocages israéliens, l’un d’eux déclarant que l’impasse du processus de paix doit se terminer pour assurer les droits des Palestiniens. « Un sommet international redéfinirait les éléments de base et les frontières d’un État palestinien qui serait érigé sur les territoires occupés en juin 1967, avec ou sans les colonies israéliennes ».

    Cet officiel égyptien a ajouté que de toute façon, il faut faire quelque chose pour maintenir l’actuel processus de paix en vie et en empêcher l’effondrement. Entre-temps, certains croient que les différentes parties au processus de paix s’intéressent exclusivement à le maintenir symboliquement en vie plutôt que de le voir aboutir aux objectifs qu’il professe.

    Cela mis à part, il n’y a pas de doute que si les Palestiniens et les Arabes reviennent à d’anciennes options, c’est plus par découragement devant l’échec US à faire pression sur Israël que dans le but de renforcer une position palestino-arabe qui changerait fondamentalement le processus de paix dans son ensemble. Entre-temps, avec chaque jour qui passe, Israël maintient l’expansion intensive de ses colonies, repoussant encore davantage un futur règlement.

    En outre, le fait que la société juive d’Israël devienne de plus en plus chauvine et raciste signifie qu’ une solution digne au conflit arabo- israélien deviendra beaucoup plus difficile à réaliser. La semaine dernière, le rabbin Ovadia Yosef, autorité spirituelle du parti extra fondamentaliste Shas, aurait dit : " Dieu a créé les non- juifs sous forme d’ ânes pour servir les juifs". Et "c’est la raison pour laquelle Dieu les maintient en vie".

    Yosef n’est pas une personne marginale en Israël. Il a des centaines de milliers de partisans et il est souvent décrit comme le « faiseur de rois » vu son influence personnelle sur les différents gouvernements israéliens. Pourtant, des commentaires de type fasciste comme ceux de Yosef n’ont pas suscité de réprobation en Israël, ni de la part du gouvernement ni parmi les intellectuels et pas même dans les médias. Ceci n’a rien de neuf, mais c’est révélateur.

    (JPG) Khalid Amayreh est un journaliste qui vit à Dura, dans le district d’Hébron, Cisjordanie, Palestine occupée. Il a un bachelor en journalisme de l’université d’Oklahoma (1981) et un master en journalisme, de l’université de Southern, Illinois (1983)

    Du même auteur :

    -  Le fascisme sous forme de lois
    -  Pour Abbas, c’est le moment de démissionner
    -  Colonies juives : une débauche de constructions
    -  Pendant les pourparlers, Israël continue de tuer
    -  Irrémédiables criminels de guerre
    -  Un échec clairement programmé


    4 novembre 2010 - Al Ahram Weekly - Cet article peut être consulté ici :
    http://weekly.ahram.org.eg/2010/102...
    Traduction : Anne-Marie Goossens

    ** Les colons israéliens ont entamé la construction de 1 649 logements depuis la fin, le 26 septembre, du moratoire sur la colonisation israélienne en Cisjordanie. Dans un rapport, l'ONG israélienne La Paix Maintenant, ajoute que les fondations pour 1 126 autres chantiers ont en outre été creusées durant cette période.

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  • Colussus : la prison géante de Gaza

    vendredi 12 novembre 2010 - 09h:11

    La guerre, les sanctions et un siège psychologiquement traumatisant appliqués à 1,5 million d’êtres humains font de ceux-ci des « êtres maudits », dépouillés de presque tous les droits accordés aux sociétés humaines dans tous les coins du monde, écrit Larbi Sadiki.

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    Gaza : une survie dépendant de l’ingéniosité et de l’improvisation - Photo : Getty

    Gaza « la prison géante à ciel ouvert » n’est pas une expression de Hosni Mubarak, le président égyptien. Elle n’est pas plus une création de Khaled Meshaal du mouvement Hamas et encore moins de Mahmoud Abbas du Fatah. Elle appartient à David Cameron, le jeune et charismatique premier ministre britannique.

    Depuis l’imposition du blocus de Gaza il y a presque quatre ans, aucun dirigeant européen n’avait exprimé avec autant de force et de façon aussi directe l’outrage moral que représentent ces sanctions. Ses paroles ont eu un large écho dans Gaza comme dans tout le monde arabe.

    Grâce à ce qu’exprime Cameron, une misère indicible brise le silence quasi absolu de la société politique internationale, et ainsi se trouve mise en cause l’immoralité de l’indifférence et de l’inaction envers le blocus.

    Avant d’espérer, de façon apparemment illusoire, un état palestinien, le besoin des Gazaouis est de retrouver dignité et humanité. Un regard à l’intérieur de la « grande prison » indique que le blocus a des effets à plusieurs niveaux, se faisant sentir au niveau de l’économie, de la politique, de la diplomatie et de la sécurité.

    Pour la plupart des Arabes, il est facile d’expliquer pourquoi Israël impose un tel blocus déshumanisant, mais le rôle de l’Egypte dans ce blocus défie toute interprétation logique. La musique nous disant que le régime égyptien et d’autres états arabes sont assujettis aux accords internationaux ne convainc ni les Arabes ni les occidentaux.

    Mais se conformer aux sanctions qui traumatisent, déshumanisent et isolent des frères Arabes, comme en Irak (avec des dizaines de milliers morts en conséquence) ou à Gaza serait donc acceptable au nom des bonnes règles de conduite sur la scène internationale.

    La Palestine occupée : Homo Sacer

    Il y a beaucoup de « prisons » qui constellent le vaste paysage politique du Moyen-Orient. Mais Gaza est incontestablement la plus pénible.

    Cameron a déclaré devant le parlement britannique en juin 2010 que le monde ne peut pas « s’occuper du problème du processus de paix au Moyen-Orient tant qu’il y aura une prison géante à ciel ouvert à Gaza ». Israël doit prendre en compte la protestation morale de ses partisans et suivre leur conseil de cesser ce blocus.

    Le blocus sur Gaza est un affront au monde civilisé. Point.

    Les horreurs de l’holocauste nous enseignent ce à quoi aucun groupe humain ne devrait être soumis. L’holocauste appartient à toute l’humanité et a humilié toute l’humanité. Ce n’est pas la propriété exclusive d’Israël.

    Le blocus imposé à Gaza est un outil psychologique puissant visant à extorquer des concessions aux Gazaouis et au mouvement Hamas.

    À Gaza, les obligations imposées aux forces d’occupation par les Conventions de Genève ont été niées et invalidées d’innombrables fois, faisant de cette Quatrième Convention rien de plus que de l’encre sur du papier.

    Dire si Israël est toujours une force de occupation [à Gaza] peut être une question aux controverses sans fin. Mais le fait demeure que les Gazaouis ne peuvent pas se déplacer, ni manger à leur faim, ni regarder la télévision, ni utiliser l’Internet, ni conduire des voitures, ni étudier, ni travailler, ni penser au futur, ni faire et élever des enfants, en résumé ne peuvent pas « vivre » au sens littéral, puisqu’Israël contrôle les accès aériens, maritimes et terrestres dans et hors de Gaza.

    Sans la protection du droit international, Gaza est effectivement traitée presque comme un « Homo Sacer (1) » dans la communauté des groupes humains et dans la société internationale, de ses villes et de ses états. La guerre, les sanctions et un siège psychologiquement traumatisant appliqués à 1,5 million d’êtres humains font de ceux-ci des « êtres maudits », dépouillés de presque tous les droits accordés aux sociétés humaines dans presque tous les coins du monde.

    Au cours des dernières années, les Gazaouis ont été soumis à un « régime [alimentaire] » collectif obligatoire assorti de bombardements. Ils ont été affamés, financièrement dépouillés, et Gaza à été obligée de faire machine arrière vers un état effroyable d’existence moins qu’humaine.

    Les filles d’Obama à Gaza

    Ce qui est déconcertant dans tout cela est que les sanctions maintenues par Israël et l’Egypte ne sont pas imposées par les Nations Unies et que personne dans le monde n’est tenu de les appliquer - sauf les organismes de secours des Nations Unies...

    Pauvre Obama dont l’avènement au pouvoir a aiguisé l’appétit des « damnés de la terre », lui qui devait les libérer de la faim, de l’occupation, de l’autoritarisme et du déni de représentation.

    Il est en panne de mots quand il s’agit de la bande de Gaza. Mais sa langue si ampoûlée s’en prend avec violence et éloquence quand il s’agit des roquettes du Hamas et d’autres factions palestiniennes contre la colonie de Sedorot. Il a eu raison d’apporter son soutien et sa sympathie aux habitants de Sedorot. Ismail Haniyeh, le premier ministre assiégé dans la bande de Gaza fait de même. Comme beaucoup d’autres dirigeants du Hamas, il ne voit pas l’utilité de cette stratégie. Tout comme des dirigeants et une partie du peuple israéliens se sont opposés au blocus et au bombardement de Gaza en décembre 2008 et janvier 2009.

    « Si quelqu’un envoyait des roquettes sur ma maison où mes deux filles dorment la nuit, je ferais tout pour arrêter cela, et j’attends des Israéliens qu’ils fassent de même », avait dit aux Israéliens celui qui était encore candidat à la présidence en Juillet 2008.

    Malia, Sasha et leur petit toutou de compagnie ne supporteraient pas le blocus de Gaza comme le font des centaines de milliers d’enfants - mais sans petits chiens - de Gaza dont les parents n’ont pas les moyens de les nourrir, et encore moins de leur acheter des animaux de compagnie.

    Peut-être Obama a-t-il pensé, mais sans oser le dire : « Si quelqu’un privait d’électricité et de nourriture ma maison où mes deux filles dorment la nuit, je ferais tout pour arrêter cela, et j’attends des Palestiniens qu’ils fassent de même. »

    Le conte des deux cités

    La politique de gestion de l’espace urbain utilisée par Israël est brillante. C’est une autre méthode dans son éventail de moyens de faire la guerre aux Palestiniens. Ramallah est installée dans l’illusion que la normalité est de retour. Les signes extérieurs de cette normalité - la nourriture, une certaine liberté de circulation et d’accès à l’éducation, l’ordre public et les boîtes de nuit - abondent.

    Le mérite en revient en partie à Keith Dayton, l’officier américain qui a transformé les milices indisciplinées du Fatah en un corps homogène pour un « Abbas-istan » en Cisjordanie. Il y a cependant toujours de la police contre la dissidence, de la corruption et du népotisme.

    Contrairement à Ramallah et Bethléem où les niveau de vie paraissent satisfaisants, la bande de Gaza doit se débrouiller avec peu. Le blocus a été allégé et davantage de denrées alimentaires et autres marchandises se frayent quotidiennement un chemin vers le territoire assiégé. Toutefois, dans une très large mesure les biens essentiels pour la reconstruction sont toujours interdits. Le ciment et les métaux sont essentiels à la reconstruction de près de 20 000 maisons détruites ou endommagées durant les bombardements de 2009.

    L’usage du coupon de rationnement est monnaie courante. Avec près de 40% de chômage, le blocus a transformé une grande partie de la population palestinienne en asssités, survivant grâce aux coupons alimentaires et aux rations octroyés par des organismes de bienfaisance et par le gouvernement. S’il n’y avait pas le Qatar, entre autres donateurs, l’administration locale ne serait pas payée.

    Mais comme la crise de liquidité est récurrente, Haniyeh a réduit les salaires à 40 dollars par mois. Les tunnels servent toujours à la contrebande de grandes quantités d’argent mais ce n’est pas suffisant pour faire fonctionner un Etat.

    Main de fer contre main de velours

    C’est exactement la question au cœur du blocus : différencier le système politique palestinien entre les nantis d’Abbas-ville dont les moyens sont garantis, et les démunis de Gaza où la punition collective prétend imposer aux gens de repenser leur loyauté envers le mouvement Hamas et envers sa stratégie politique. Il s’agit d’un puissant moyen psychologique visant à imposer des concessions à Gaza et au Hamas.

    Le temps est venu d’utiliser plus de « main de velours » à Gaza pour attirer les habitants de Gaza et le Hamas à la table des négociations, faisant abandonner à Israël et à l’Egypte leurs tactiques inhumaines. Le Hamas a besoin de renforcer ses compétences diplomatiques pour ouvrir la bande de Gaza. Les habitants de Gaza ont suffisamment subi humiliation et isolement.

    La « carotte » qui est celle de la Cisjordanie n’a pas jusqu’à présent tenté Gaza. Au lieu de faire la queue pour les avantages d’une vie plus sûre à Ramallah et dans ses faubourgs, les habitants de Gaza ont affirmé leur résistance en creusant des tunnels, lesquels au cours des quatre dernières années ont coûté la vie à près de 300 travailleurs.

    Le Hamas a voulu parvenir à l’autosuffisance en fruits et en légumes et il a en partie réussi. Un système de location des terres pour l’agriculture basé sur les muharrarat [anciennement mustawtanat ou colonies abandonnées par les Israéliens] a joué un rôle certain dans cette stratégie.

    La libération de centaines de prisonniers palestiniens en même temps que Gilad Shalit, le soldat israélien capturé [par la résistance palestinienne en juillet 2006], serait peut être une étape dans l’usage de cette « main de velours » envers la bande de Gaza.

    Jusqu’à quand ?

    Il était réconfortant de voir des images des mineurs chiliens ramenés à la liberté et la compassion du monde pour 36 êtres humains pris au piège sous terre pendant plus de deux mois.

    Il y a un demi-million de mineurs (âgés de 0 à 18 ans) et 1 million d’adultes piégés dans la bande de Gaza sous un état de siège inhumain, sans que celui-ci soit mandaté par les Nations Unies, mais le monde entier se contente de regarder. Pourquoi ? Eux aussi doivent être ramenés à la liberté et à la vie.

    * Larbi Sadiki est un maître de conférences en politique au Moyen-Orient à l’Université d’Exeter. Il a écrit dArab Democratization : Elections without Democracy (Oxford University Press, 2009) et The Search for Arab Democracy : Discourses and Counter-Discourses (Columbia University Press, 2004), et prépare la publication Hamas and the Political Process (2011).

    Note :

    (1) Homo Sacer : statut du droit romain. Il s’agit d’une personne pouvant être exclue, et même tuée.


    4 novembre 2010 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
    http://english.aljazeera.net/indept... ou ici
    Traduction : Abd Al-Rahim


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  • Mohamed Al Durrah in memoriam



    Agustín Velloso

    Traduit par  Fausto Giudice


     Il y a dix ans, jour pour jour, le 30 septembre 2000, l'enfant palestinien Mohamed Al Durrah était tué par un sniper de l'armée israélienne.

    Les sionistes ont fait des milliers de victimes palestiniennes comme ce garçon de douze ans, certains plus jeunes (y compris dans le ventre de leur mère), d'autres plus âgés (y compris dans leur lit), et tous méritent qu'on s'en souvienne.
     
    Sans aucun doute, la mort d'Al Durrah, qui survint au second jour de la seconde Intifada,  peut être vue ajourd'hui, en ces temps de conversations de paix à coup de "oui, mais" et sans nouvelles intifadas, comme un condensé de la situation des Palestiniens dix ans après l'événement.

    Peu importe combien de conversations similaires auront lieu, quelle sera la contribution de la "communauté internationale" à la solution du conflit du Moyen-Orient, ce que dit l'Autorité palestinienne de Ramallah,  puisque les sionistes continueront à tuer, à mutiler,  à détruire, à voler, bref, à pratiquer le génocide rampant à Gaza et le nettoyage ethnique en Cisjordanie avec tous les moyens à leur disposition.

    Combien d'autres Mohamed Al Durrah connaîtront-ils le même sort dans les dix années à venir ?

    Depuis le début de la seconde Intifada en septembre 2000 jusquà la fin de ce mois de septembre 2010, Israel a tué 1859, mille-huit-cent-cinquante-neuf enfants de moins de 18 ans.

    Même si les chifres à venir se monteront à plusieurs milliers, seuls leurs êtres chers se souviendront des victimes. Les autres, s'ils arrivent à chercher à s'informer, ne sauront que ce racontent les wikipédias du moment et les autres médias prosionistes et proimpérialistes : ce qu'ils appellent “l'incident de "Mohamed Al Durrah", qui “fut pris dans un tir croisé entre des soldats israéliens et les forces de sécurité palestiniennes", disculpant l'armée israélienne : "une enquête de l'armée israélienne d'octobre 2000 a conclu que celle-ci n'avait probablement pas tiré sur Al Durrah", ou encore : "il s'agissait d'une mise en scène des manifestants palestiniens", pour ne pas parler de ceci :  "les communautés juives et israéliennes ont déclaré que les allégations palestiniennes ne sont que l'actualisation d'une vieille difffamation, la vieille accusation antisémite de sacrifices d'enfants par les juifs".
     
    Grace à l'amitié US, Israël retourne ainsi le couteau dans la plaie.
     
    Espérons que la résistance inversera la vapeur avant que cette situation se prolonge dix ans de plus.

     
    Carlos Latuff




    Merci à l'auteur
    Date de parution de l'article original: 30/09/2010
    URL de cet article: http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=1574


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  • Israël et l’explosion d’anti-islamisme

    MJ ROSENBERG
    Dessin : Sarah Palin - "et puis quoi encore ?"

    Je ne sais pas pourquoi cela m’a surpris que la Droite américaine - y compris le parti Républicain- ait décidé que pour réussir il fallait utiliser les Musulmans comme boucs émissaires. Après tout cela n’a rien de neuf.

    Je me souviens qu’après le 11 septembre, le journaliste Charles Krauthammer qui est maintenant un des démagogues anti-islamistes les plus diserts, a presque littéralement bondi de colère dans ma synagogue de Chevy Chase, Maryland, quand le rabbin a dit qu’il était important de ne pas faire l’amalgame entre les attaques terroristes et les Musulmans en général.

    C’était à Yom Kippour, la jour le plus saint de l’année, mais cela n’a pas empêché Krauthammer de clamer qu’il n’était pas d’accord avec le rabbin. Parce que, selon lui, Israël et l’Amérique étaient en guerre avec les Musulmans et qu’ils allaient gagner cette guerre.

    C’était choquant, non seulement parce que l’explosion de Krauthammer était complètement déplacée mais aussi parce que cet homme critiquait en fait le rabbin pour ne pas avoir exprimé de la haine envers les Musulmans le Jour du Grand Pardon.

    L’année suivante le rabbin venu d’Israël fit un sermon sur l’Intifada qui faisait alors rage en Israël et en Cisjordanie.

    Il donna un sermon insensé, faisant, les larmes aux yeux, le lien entre l’intifada et l’holocauste et vice-versa. Je me souviens avoir pensé " En fait ce type est en train de rendre les Palestiniens responsables des souffrances de ses parents pendant l’holocauste". Cela m’a paru si ridicule que je me suis dit que quelque chose avait dû m’échapper.

    Puis il est arrivé à la fin de son sermon et je n’ai jamais oublié de qu’il a dit. Il a cité les paroles de l’Ecclésiaste : "Il y a un temps pour tout. Un temps pour naître, et un temps pour mourir ; un temps pour planter et un temps pour récolter... Un temps pour pleurer et un temps pour rire ; un temps pour faire le deuil et un temps pour danser..."

    Puis ii a levé les yeux et ajouté : "Maintenant le temps est venu de haïr".

    J’ai d’abord pensé que je n’avais pas bien entendu. Il ne pouvait pas appeler la congrégation à haïr. Il y avait des dizaines d’enfants dans la pièce. Ce n’était pas possible.

    Mais si. Je dois reconnaître, et c’est tout à leur honneur, que la plupart des personnes à qui j’ai parlé en sortant de la synagogue étaient horrifiées. Même les gens de droite étaient mal à l’aise à l’idée de faire de la haine une vertu. Mais le rabbin, lui, était irréductible. Je lui ai envoyé un Email de protestation et il m’a répondu qu’il était sûr de ses convictions. Charmant.

    On peut se demander ce que le Moyen Orient a à voir avec l’ignoble explosion d’islamophobie (ou plutôt de haine de l’Islam) qui semble avoir envahi des pans entiers de ce pays.

    La réponse est que ça a tout à voir. Car bien que la haine soit dirigée contre les Arabes Américains (ce qui est pire encore), on la justifie en invoquant le 11 septembre, une attaque perpétrée par des Musulmans du Moyen Orient.

    Cette haine est étayée par la haine des Musulmans et des Arabes qui s’est couramment exprimée (ou clamée dans des haut-parleurs installés sur le toit des voitures), au nom de la défense d’Israël pendant des décennies. Observez simplement ce qui se passe au Congrès, où les libéraux de New York, Floride, Californie et ailleurs ne manquent jamais une occasion d’expliquer que quoi que fasse Israël il a raison de le faire et quoique fasse les Musulmans ils ont tort de le faire.

    Peut-on raisonnablement affirmer qu’une rhétorique aussi spécieuse n’a aucune influence sur l’opinion publique ? Pour le moins, elle donne aux préjugés anti-Arabes et/ou anti-musulmans une légitimité que d’autres formes de haine n’ont plus. Ceux qui haïssent les noirs américains ou les Juifs, par exemple, ont le sentiment qu’ils doivent affirmer qu’ils ne les détestent pas du tout. Ce n’est pas le cas avec les musulmans qu’on peut vilipender en toute impunité.

    Et dans ce domaine les libéraux sont pires que les conservateurs parce qu’ils excluent les Musulmans et les Arabes (et maintenant les Turques) de l’approche humanitaire qu’ils ont pour tous les autres groupes. Les conservateurs, eux, combinent leur dénigrement systématique des Arabes avec une xénophobie générale comme le prouve leur politique d’émigration.

    Les libéraux, de leur côté, ne rejettent que les Musulmans. Ils le font d’une manière active -par exemple en défendant tout ce que les Israéliens font aux Arabes avec un enthousiasme véhément. Et aussi d’une manière passive, en refusant de manifester la moindre sympathie aux Musulmans qui souffrent et meurent du fait des Israéliens - comme les 432 enfants palestiniens tués pendant la guerre de 2008 de Gaza.

    Les libéraux se joignent aux conservateurs quand il s’agir de courir au Parlement et au Sénat pour défendre les Israéliens de toute accusation (souvenez-vous comme ils ont automatiquement attaqué le rapport Goldstone sur les crimes de guerre à Gaza sans se soucier des horreurs que Goldstone décrivait). Et puis ils lisent les arguments que l’AIPAC (lobby sioniste NdT) leur fournit pour les aider dans leurs prises de parole et qui récapitulent toutes les horreurs que les Arabes ont commises pendant que les Israéliens leur tendaient constamment la main à la manière de Gandhi. Ce serait drôle si les conséquences de tout ceci n’étaient pas si terribles.

    Pourquoi toute cette haine n’affecterait-elle pas également la perception des Arabes Américains ? La haine déborde invariablement, exactement comme la haine d’Israël parfois déborde jusqu’à rejoindre le vieil antisémitisme traditionnel pur jus.

    En un mot, on remue là un brouet de sorcière et cela produira sans nul doute de la violence. Mais les sorcières ne sont pas toutes de droite. Il y a autant de libéraux qui tournent la cuillère dans le pot pour faire plaisir à quelques uns de leurs donateurs.

    Je ne dis pas qu’il ne faut pas blâmer Beck et Limbaugh (animateurs d’émissions et leaders de droite très influents NdT) pour toute cette haine mais n’oubliez pas de blâmer aussi vos hommes politiques favoris de droite comme de gauche. A l’exception de quelques uns (vraiment très peu) ils ne valent guère mieux.

    MJ Rosenberg

    MJ Rosenberg est spécialiste des affaires étrangères pour le site Media Matters Action Network qui s’est donné pour mission de dénoncer les erreurs et partis pris des politiciens conservateurs dans les médias et promouvoir les idées progressistes aux USA.

    pour consulter l’original : http://politicalcorrection.org/fpma...

    Traduction D. Muselet

    URL de cet article
    http://www.legrandsoir.info/Israel-et-l-explosion-d-anti-islamisme.html

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  • Netanyahu dicte ses conditions

    lundi 23 août 2010 - 06h:49

    Ma’an News Agency


    Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré dimanche que l’élément principal d’un accord de paix sera la sécurité nationale israélienne.
     
     
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    D’autres « éléments initiaux » , a-t-il déclaré, seront la reconnaissance d’Israël comme Etat juif [« ethniquement pur » et vidé de ses éléments non-juifs - N.d.T] et un Etat palestinien démilitarisé, et le droit au retour des réfugiés palestiniens « sera appliqué sur le territoire de l’Etat palestinien. »

    S’exprimant lors de la réunion hebdomadaire des ministres de son gouvernement, Netanyahu a devancé la relance des soit-disant pourparlers de paix directs à Washington le 2 Septembre. Lui et le Président Mahmoud Abbas ont accepté une invitation des États-Unis à reprendre les discussions, les premières depuis 2008 [discussions stoppées suite l’attaque meurtrière lancée par Israël contre la bande de Gaza en décembre 2008 - N.d.T].

    La secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, a déclaré vendredi que les négociations « devraient avoir lieu sans conditions préalables ».

    Abbas avait déjà insisté sur le fait que les pourparlers ne pouvaient reprendre que si Israël cessait de construire des colonies sur des terres occupées et convenait d’un cadre de référence pour les entretiens reposant sur l’idée de deux États sur les frontières de 1967.

    Netanyahu refuse d’accepter des « conditions préalables », alors que les négociateurs palestiniens estiment qu’il ne s’agit pas de conditions préalables mais qu’ils demandent simplement qu’Israël se conforme aux accords déjà signés.

    Les conditions présentées par Netanyahu ont déjà été rejetées dans le passé par les négociateurs palestiniens qui ont reconnu le droit d’Israël à exister, mais pas en tant qu’Etat juif, ce qui porterait atteinte au droit de retour des réfugiés [et mettrait en grand danger les Palestiniens citoyens israéliens vivant en Israël - N.d.T].

    Nétanyahou n’a pas précisé ce que seraient ses exigences de sécurité, mais les Palestiniens ont rejeté une présence militaire israélienne dans un futur état. Netanyahu a décidé de maintenir une présence dans la vallée du Jourdain, a déclaré son porte-parole Mark Regev à Al-Jazira.

    Le négociateur en chef palestinien, Saeb Erekat, a déclaré à l’Associated Press que si Netanyahu voulait des négociations, il savait « que ces conditions ne seraient pas tenables ».

    La Ligue arabe a publié une déclaration répondant aux prises de position de Netanyahu et disant être « très préoccupée par la vision israélienne de ce qui doit être la base des négociations », selon l’Agence France-Presse.

    Le Premier ministre israélien n’a pas mentionné s’il allait étendre le gel [extrêmement] partiel de la colonisation mis en place depuis Novembre 2009, et qui arrive à échéance le 26 Septembre.

    Dans une lettre adressée dimanche aux quatre parties du Quartette pour le Proche-Orient - l’ONU, l’UE, les Etats-Unis et la Russie - Abbas écrit : « Une décision israélienne de poursuivre la construction de colonies signifierait qu’Israël a décidé d’arrêter les négociations parce que les pourparlers ne peuvent pas se poursuivre si la colonisation continue ».

    Alors que Netanyahou a insisté sur l’idée que les pourparlers de paix ne pourraient réussir que si Israël a « un véritable partenaire du côté palestinien, sincère et sérieux dans les négociations, » les négociateurs palestiniens ont déclaré qu’Israël ne peut pas être considéré comme un partenaire sérieux pour la paix aussi longtemps qu’il continuera à étendre les colonies sur des terres qui feraient partie d’un Etat palestinien dans le cadre de n’importe quel accord.

    23 août 2010 - Ma’an News Agency - Vous pouvez consulter cet article à :
    http://www.maannews.net/eng/ViewDet...
    Traduction : Info-Palestine.net

     

     


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  • Abir Aramin, 10 ans, assassinée par un garde-frontière israélien


    Un tribunal israélien a jugé lundi que l’Etat israélien était responsable de la mort par balle, en 2007, d’une fillette de 10 ans dans un village palestinien près de Jérusalem.
     
     
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    Le tribunal a reconnu qu’un garde-frontière israélien avait tué Abir Aramin par le tir d’une balle en caoutchouc à la tête, dans le village d’Anata au nord de Jérusalem, a rapporté le quotidien israélien Haaretz [il aura fallu 3 ans et demi à un tribunal israélien pour simplement reconnaître les faits de ce qui était un assassinat pur et simple - N.d.T].

    Abir était partie, avec sa sœur et deux amis, acheter des bonbons pendant une pause à l’école quand elle a été tuée.

    A l’époque, un communiqué de l’armée avait déclaré que les soldats répondaient à une émeute dans le village et « avaient été obligés de répondre avec les méthodes de dispersion de manifestants. » L’armée n’a jamais reconnu sa responsabilité dans le meurtre.

    Estimant la fusillade « totalement injustifiable », la Cour a reconnu que Abir et ses amis se promenaient dans une rue à partir de laquelle aucune pierre n’avait été lancée, et « il n’y avait aucune raison apparente de tirer dans cette direction », selon Haaretz.

    La poursuite a été intentée devant la Cour du district de Jérusalem après que l’armée et l’Etat aient refusé d’ouvrir une enquête criminelle sur la mort d’Abir.

    Un appel devant la Haute Cour pour imposer une enquête a été rejeté en Octobre 2009, lorsque le juge Beinish a osé statuer que Abir pouvait avoir été tuée par des pierres lancées par des manifestants palestiniens.

    Le juge Orit Efal Gabai a déclaré lundi qu’ « il n’y avait pas de doute sur la conclusion que Abir a été blessée par une balle en [acier recouverte de] caoutchouc par les gardes-frontières, ce qui amène à la conclusion que la mort d’Abir s’est produite suite à une négligence, ou en violation des règles d’engagement », toujours selon Haaretz [on remarquera que dans son jugement, le tribunal invoque de lui-même les circonstances atténuantes pouvant être invoquées par le ou les meurtriers - N.d.T].

    Le père d’Abir est un des membres fondateurs du mouvement des Combattants pour la Paix, un groupe pacifiste israélo-palestinien.

    Articles liés :

    -  Abir Aramin, 10 ans, tuée à la sortie de son école, à Anata - 20 janvier 2007
    -  Mort tragique de la fille d’un militant - 22 janvier 2007
    -  Laissez vivre nos enfants - 26 janvier 2007
    -  La fille d’un combattant - 1er février 2007
    -  Lettre ouverte au ministre de la Défense, Ehud Barak - 3 juin 2008


     
     

    17 août 2010 - Ma’an News Agency - Vous pouvez consulter cet article à :
    http://www.maannews.net/eng/ViewDet...
    Traduction : Info-Palestine.net

     

     


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  • Pas de fusils ? Il s’agit probablement de terroristes (The Independent)

    Mark STEEL

    On ne sait pourquoi, mais la commission Chilcot (1) est devenue une sorte de Big Brother (émission de télé-réalité britannique - NDR). Environ une fois par mois, elle réapparaît dans les journaux sous forme de brève et vous vous dites : "mince alors, encore ce truc ? Je croyais que c’était fini !".

    Ils ne vont pas tarder, comme Big Brother, à nous sortir un lapin du chapeau, pour tenter de lui donner un regain d’intérêt. Et donc, ils vont soit convoquer des gens qui ont témoigné dans d’autres enquêtes comme Martin McGuinness (2) ou Christine Keeler (3) , soit charger certains témoins de retrouver des balles de ping-pong cachées dans la salle d’audience ou les faire témoigner les yeux bandés.

    Et donc, il semblerait que ces enquêtes n’aient aucun intérêt, auquel cas, cela ne change rien que les Israéliens aient accepté de coopérer dans l’enquête de l’ONU concernant l’incident où neuf personnes ont été tuées après l’arraisonnement par les forces israéliennes du Mavi Marmara qui se dirigeait vers Gaza.

    Mais cela semblait suffisamment important pour les Israéliens qui, jusqu’à cette semaine, ne cessaient de répéter que leur propre enquête suffisait, et qu’elle avait déjà débuté.

    Un des faits qui ressort de cette enquête, c’est que les victimes, d’après le ""Sergent S" qui a tué six d’entre elles, étaient "sans aucun doute des terroristes". Car, d’après son témoignage, il "voyait la folie meurtrière dans leurs yeux".

    Ceci correspond tout à fait à la définition d’un terroriste selon les lois internationales, à savoir quelqu’un qui a "de la folie meurtrière dans les yeux", et indique que le témoin principal dans un procès pour terrorisme n’est pas le médecin légiste, ni l’expert en explosifs mais l’ophtalmo. En examinant l’iris d’une personne, un bon ophtalmo peut diagnostiquer si elle est myope, presbyte, Hamas ou séparatiste basque.

    Mais il y a mieux. D’après le Jerusalem Post, les Forces armées israéliennes ont déclaré à la commission que le groupe sur le bateau était constitué de "gens bien entrainés, probablement d’anciens soldats" parce que chaque équipe de mercenaires était équipée d’appareils de communication Motorola, de façon à faire circuler l’information. Ainsi, donc, ces pseudo-militants pour la paix étaient armés de téléphones portables ! C’est un miracle qu’ils n’aient pas mis tout le Moyen-Orient à feu et à sang. Et dire que Motorola et d’autres sinistres marchands d’armes comme Nokia et Orange se livrent ouvertement à un trafic d’armes létales !

    Si les Forces armées israéliennes (l’IDF) étaient chargées de maintenir l’ordre dans un festival de rock, au moment où tout le monde se sert de son téléphone pour prendre des photos, elles tireraient dans la foule. Et, après avoir tué 3000 personnes, le Sergent S dirait : "Bravo, les gars, si nous ne nous étions pas méfiés, cela aurait pu vraiment mal tourner !"

    Il aurait pu être éventuellement difficile de prouver les intentions meurtrières oculaires du groupe étant donné qu’aucun d’entre eux n’avait d’arme à feu. Mais l’IDF a expliqué que les "mercenaires" préféraient se servir de battes de baseball, de barres de métal et de couteaux, dans la mesure où, s’ils avaient tiré avec des armes à feu, il aurait été évident qu’il s’agissait de terroristes et non pas de pacifistes". Et donc, c’était encore une duplicité de la part de ces terroristes de cacher qu’ils étaient des terroristes en ne faisant rien de terroriste. Ca, c’est comme ma voisine, elle cache le fait qu’elle est terroriste en ayant 74 ans et en passant ses journées tranquillement à faire du jardinage sans jamais tirer sur qui que ce soit, cette horrible sorcière.

    Encore plus flagrant, il a été dit à la commission d’enquête que le groupe avait bien des armes à bord, mais que "les mercenaires ont jeté leur armes par-dessus bord quand le commando a pris le contrôle du bateau" parce que, ça, cela fait partie de l’entrainement classique à la guérilla, être armé de fusils jusqu’au moment où arrive l’ennemi et s’en débarrasser aussitôt. C’est ce que font tous les grands stratèges militaires. C’est la raison pour laquelle Nelson a dit, lors de la bataille de Trafalgar : "Les gars, voilà les Français, alors nous, les Anglais, accomplissons notre devoir de soldat : jetons tous les fusils par dessus bord. Ca leur apprendra, à ces salauds de Français !".

    Et tout le reste à l’avenant, avec le premier ministre Netanyahu qui approuve ouvertement, qualifiant lui-même les victimes de "mercenaires". Parce que ces mercenaires voulaient apporter des produits comme des médicaments dans une zone sous blocus, ce qui est tout à fait normal pour un mercenaire, sauf qu’au lieu d’être du trafic d’armes, c’était du trafic d’inhalateurs.

    Mais petit à petit, l’Etat d’Israël découvre qu’il lui faut rendre des comptes publiquement, et que les sempiternelles excuses ne fonctionnent plus aussi facilement.

    A partir de maintenant, il va falloir que ses dirigeants mettent dans leurs couilles un peu plus de réflexion, cela, pour aller dans le bon sens.

    Mark Steel
    The Independent (5 août 2010)

    Texte original : Mark Steel : No guns ? They must be terrorists http://www.independent.co.uk/opinio...

    Traduction Des Bassines et du Zèle

    Quelques précisions culturelles :

    (1) La commission Chilcot : la commission d’enquête Chilcot (devant laquelle Tony Blair a témoigné pour défendre la décision d’engager son pays dans la guerre contre l’Irak) est chargée depuis novembre 2009 de faire la lumière sur l’engagement britannique en Irak et sur les motivations et les conditions de l’entrée en guerre du Royaume-Uni en 2003.

    (2) Martin McGuinness est actuellement vice-premier ministre de l’Irlande du Nord (Ulster). Il a été entendu comme témoin à la commission d’enquête présidée par le juge britannique Mark Saville, créée en 1998 pour déterminer pourquoi des soldats britanniques avaient tué 14 manifestants catholiques le 30 janvier 1972 à Londonderry, en Irlande du Nord. Trente-huit ans après les faits et après 12 ans d’enquête, la commission rendait publiques mardi 15 juin 2010 les conclusions de son rapport sur cet épisode du conflit en Irlande du Nord connu sous le nom de "Bloody Sunday". L’armée et les autorités britanniques avaient affirmé à l’époque que les soldats avaient riposté à des tirs de manifestants.

    Martin McGuinness a confirmé lors de son audition qu’il appartenait bien à l’IRA en 1972.

    A la suite de la publication du rapport sur le Bloody Sunday, Cameron, le premier ministre britannique, avait présenté ses excuses au nom du gouvernement et de la Grande-Bretagne pour le massacre qui avait eu lieu à Londonderry.

    http://www.tdg.ch/actu/monde/bloody...

    Christine Keeler http://fr.wikipedia.org/wiki/Christ... (née le 22 février 1942), mannequin et danseuse anglaise, est surtout connue pour avoir provoqué par sa liaison avec John Profumo un scandale dans le gouvernement de Harold Macmillan en 1963 au Royaume-Uni.

    URL de cet article
    http://www.legrandsoir.info/Pas-de-fusils-Il-s-agit-probablement-de-terroristes-The-Independent.html

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