• Le procès de Rachel Corrie remet en cause l’impunité d’Israël (The Electronic Intifada)

    Plusieurs soldats israéliens ont été cités comme témoins à la Cour de Haifa en début de semaine, lors des auditions du procès de Corrie contre l’état d’Israël. Le procès traîne en longueur, mais des années après le meurtre de Rachel Corrie, l’impunité d’Israël fait l’objet d’un sérieux examen et est remise en question.

    Il y a huit ans, la militante américaine du Mouvement de Solidarité, Rachel Corrie, a été écrasée par un bulldozer blindé Caterpillar D9 de fabrication étasunienne à Rafah, au sud de la bande de Gaza occupée.

    Corrie, qui portait un gilet fluorescent orange et parlait dans un porte-voix, essayait d’empêcher la démolition de la maison d’une famille palestinienne par l’armée dans le corridor de Philadelphie, une large bande de terre de Gaza qui longe la frontière égyptienne en coupant Rafah en deux et dans laquelle des centaines de maisons ont été démolies de 2002 à 2004 selon les rapports sur le terrain de l’association des droits de l’homme Human Rights Watch.

    Après des années de procédures légales, les parents de Rachel Corrie, Cindy et Craig, ont réussi à faire comparaître des soldats qui étaient en service ce jour-là à Rafah devant la Cour de Haifa. Les auditions ont commencé en mars 2010 et se sont poursuivies en septembre, novembre et au début de cette semaine.

    Les parents de Rachel Corrie ne demandent qu’un dollar de dommages et intérêts à l’armée israélienne mais l’accusent d’être responsable de la mort injustifiée de leur fille et de négligence criminelle.

    Des témoignages oculaires d’autres militants du Mouvement International de Solidarité (ISM), attestés par des preuves photographiques, indiquent que Rachel a été écrasée par l’énorme lame d’un bulldozer et est morte peu après. L’armée israélienne et les hommes de loi qui la défendent, prétendent que la mort de Rachel était un accident, que le conducteur du bulldozer ne l’avait pas vue et que ce n’est pas la lame qui l’a tuée mais plutôt un tas de cailloux que le bulldozer a projeté sur elle en rasant la maison.

    Dans leurs témoignages, les soldats affirment inébranlablement que tous les Palestiniens de ce secteur étaient armés et considérés comme dangereux par l’unité militaire et que les ordres étaient de tirer pour tuer quand ils démolissaient des maisons. Ils sous-entendent par là que Rachel et les autres militants du Mouvement se sont mis eux-mêmes en danger en pénétrant dans une zone militaire fermée et que par conséquent ni les soldats ni leurs chefs ne peuvent être considérés comme responsables de sa mort.

    Mais la question que le juge s’est bien gardé de soulever c’est comment et pourquoi les soldats et leurs bulldozers blindés se trouvaient à cet endroit. Les soldats et leurs chefs obéissaient à l’ordre de démolir les maisons dans le corridor de Philadelphie - le nom qu’Israël donne à la bande de terre [d’environ 10 km de long NdT] qui lui sert de zone tampon entre Gaza et l’Egypte.

    Ces démolitions ont commencé en 2002 et se sont poursuivies au cours des deux années suivantes provoquant le déplacement de milliers d’habitants. Selon Human Rights Watch, après que les maisons aient toutes été démolies, un mur de fer a été érigé le long du corridor de Philadelphie ("Razing Rafah," 17 October 2004). La démolition des maison palestiniennes est une violation de l’article 53 de la Quatrième Convention de Genève qui stipule que "Toute destruction par une puissance occupante de biens immobiliers ou personnels appartenant individuellement ou collectivement à des personnes privées.... est interdite, sauf si cette destruction est rendue absolument nécessaire par des opérations militaires."

    Israël qui a signé la Convention, prétend que la loi "ne s’applique pas à son occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza," selon un rapport détaillé d’Amnistie Internationale ("Document - Israel and the Occupied Territories : Under the rubble : House demolition and destruction of land and property," 17 May 2004).

    Amnistie Internationale ajoute que "Des évictions forcées opérées sur une telle échelle violent le droit des habitants au logement, qu’on les justifie par des "besoins sécuritaires/militaires" ou l’application de lois de planification ou qu’elles soient une forme de punition collective. Selon le droit international, il est interdit aux états de procéder par la force à des évictions."

    Les forces d’occupation ne se sont pas privées de violer abondamment le droit international - et ce sont ces violations auxquelles Rachel Corrie et ses camarades militants s’opposaient et qu’ils voulaient empêcher.

    S.R., le commandant d’une unité de l’armée israélienne qui a témoigné mercredi et dont le visage était dissimulé par un écran pour que les Corrie ne puissent pas le voir, a dit que "aucune des maisons [qui avaient été rasées dans le secteur] n’étaient habitées... Elles servaient toutes de bases à des activités terroristes."

    C’est une allégation mensongère ; la maison que Rachel essayait de protéger était habitée par la famille Nasrallah. Ni le Dr. Samir Nasrallah, un pharmacien, ni les membres de sa famille qui habitaient cette maison n’ont jamais été accusés "d’activités terroristes" par l’armée israélienne. Le Dr Nasrallah n’a jamais représenté la moindre menace pour l’armée ni le gouvernement israéliens la preuve c’est qu’Israël l’a même autorisé à aller aux USA animer une tournée d’information avec les Corrie -déplacement qu’un Palestinien soupçonné d’avoir des liens avec des terroristes n’aurait jamais pu faire.

    Quand j’ai assisté à une série d’auditions en septembre dernier, un autre responsable de l’entraînement militaire a affirmé avec impudence que "en temps de guerre, il n’y a pas de civils". Craig Corrie m’a dit que cette aveu avait été un choc pour sa famille et ceux qui les accompagnaient au procès mais pas une surprise vu la manière dont se comportait l’armée depuis le début.

    A Gaza ce n’était pas une guerre ; c’était -et c’est toujours- une occupation militaire agressive, meurtrière et inégale infligée au million et demi de résidents de Gaza.

    Human Rights Watch affirme que, le long de la frontière avec Israël cette fois, 2500 maisons de Gaza ont aussi été détruites de 2002 à 2004 après l’éclatement de la deuxième Intifada, pour que l’armée puisse réaliser ce qu’elle appelle la "zone tampon". La zone tampon est une bande de terrain de 300 mètres de large, un no-man’s land militarisé, le long de la frontière avec Israël qui a privé Gaza de plus de 35% de ses terres cultivables - et coûté la vie à plus de 100 Palestiniens tués par balle depuis mars 2010.

    En plus de la famille Corrie, assistaient aux audiences des militants, des journalistes et des observateurs spécialisés dans le droit de l’Ambassade des USA, the National Lawyers Guild, Human Rights Watch, Al-Haq, Avocats Sans Frontieres, Amnesty International, Yesh Din et d’autres organisations des droits de l’homme et des droits civils internationales, palestiniennes et israéliennes.

    Dans un communiqué de presse, Zaha Hassan de the National Lawyers Guild (l’association nationale des avocats) a dit "cela fait maintenant huit ans que la famille de Rachel et nous tous qui venons au procès pour les soutenir, nous attendons qu’on nous dise pourquoi le commandant de l’unité à ordonné au conducteur du bulldozer de passer sur l’endroit même où Rachel était en train de crier dans un porte-voix" ("National Lawyers Guild Free Palestine Subcommittee to Observe Resumption of Trial Brought by Family of Slain Peace Activist Rachel Corrie," 4 April 2011).

    Hassan a ajouté : "La justice exige qu’on réponde à ces questions et qu’on demande des comptes à ceux qui sont responsables de sa mort."

    Mercredi, le juge, Oded Gershon, a avoué fièrement en pleine Cour, qu’il avait été juge militaire plus tôt dans sa carrière. On ne sait pas encore si son parti pris en faveur de la politique de l’armée influencera la décision finale dans l’affaire Corrie, mais l’événement dans son entier constitue un précédent d’une importance capitale.

    Des soldats israéliens responsables de la démolition de maison et du meurtre de Palestiniens et d’internationaux peuvent désormais être amenés devant la justice. Les ordres militaires sont méticuleusement examinés. Des fissures dans le système extrêmement solide de l’impunité militaire commencent à apparaître et les Corrie sont déterminés à élargir ces fissures pour que d’autres familles endeuillées puissent elles aussi demander justice.

    La prochaine série d’auditions commence le 22 mai et la salle du palais de justice sera à nouveau bondée. Pour les Corrie et les membres des innombrables familles palestiniennes qui attendent depuis le début de l’occupation israélienne en 1948 qu’on leur rende enfin justice, le processus légal est peut-être pénible et douloureux mais il est vital. Cela fait trop longtemps qu’on attendait ça.

    Nora Barrows-Friedman

    Nora Barrows-Friedman est une journaliste indépendante primée qui écrit pour The Electronic Intifada, Inter Press Service, Al-Jazeera, Truthout et d’autres organes de presse. Elle fait régulièrement des reportages en Palestine.

    On peut trouver le résumé des auditions et d’autres informations sur le site web de la fondation de Rachel Corrie à l’adresse rachelcorriefoundation.org.

    Pour consulter l’original : http://electronicintifada.net/v2/ar...

    traduction : D. Muselet

    URL de cet article 13378
    http://www.legrandsoir.info/Le-proces-de-Rachel-Corrie-remet-en-cause-l-impunite-d-Israel-The-Electronic-Intifada.html

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  • Une autre guerre contre Gaza ?

    Ali Abunimah - The Electronic Intifada

    Les événements actuels sont très semblables à ceux qui ont précédé l’opération Caste Lead, écrit Ali Abunimah.

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    L’attaque israélienne de décembre 2008-janvier 2009 a coûté la vie à plus de 1400 Palestiniens, dont des centaines d’enfants. Cette opération terroriste à grande échelle a été tolérée, cautionnée et dans certains cas épaulée par les puissances occidentales - Photo : Hatem Omar/MaanImages

    Au cours des dernières semaines une escalade dans la violence entre Israël et les organisations de la résistance palestinienne dans la Bande de Gaza sous occupation israélienne, ont coûté la vie à plus d’une dizaine de Palestiniens, le plus jeune d’entre eux étant Mahmoud Jalal Al-Hilu âgé de 10 ans.

    Cette escalade augmente-t-elle la probabilité d’un autre assaut à grande échelle sur Gaza, semblable à l’opération Cast Lead de l’hiver 2008-2009 qui a tué plus de 1400 Palestiniens ? Il y a des signes inquiétants venant d’Israël - dans les paroles comme dans les actes - qui pourraient préparer le terrain pour une attaque. Le sursaut de violence a pris une autre dimension aux premières heures du 2 avril quand Israël a lancé une attaque aérienne contre la Bande de Gaza, assassinant trois militants de l’aile militaire du mouvement Hamas.

    Israël n’a pas prétendu que les trois militants du Hamas étaient engagés dans une quelconque activité hostile au moment où ils ont été massacrés (ils circulaient à bord d’une voiture), mais une déclaration de l’armée israélienne a affirmé qu’ils « prévoyaient d’enlever des Israéliens au cours des prochaines vacances juives de Pâques », soit plusieurs semaines plus tard.

    Cette dernière attaque israélienne a constitué un meurtre qualifié d’extrajudiciaire, dans lequel Israël, la force occupante, agit en tant que juge, jury et bourreau, lançant des accusations pour lesquelles il n’a fournit aucune preuve et après qu’il ait déjà appliqué la peine de mort. En vertu du droit international, ceci s’appelle un crime de guerre.

    Les médias internationaux ont tendance à présenter ces actions comme des « représailles » israéliennes face à des attaques palestiniennes, mais une lecture attentive des médias israéliens donne une image très différente : ce sont des provocations et des escalades dans la violence délibérées de la part d’Israël.

    Le 23 Mars, Avi Issacharoff et Amos Harel qui écrivent dans le quotidien israélien Haaretz ont rapporté le fait suivant : « Les tensions actuelles ont commencé exactement il y a une semaine quand Israël a lancé une attaque aérienne sur une base de Hamas dans les ruines de la colonie [juive] de Netzarim, tuant deux hommes du Hamas. Cette attaque est venue en réponse à une [fusée] Qassam tirée depuis Gaza qui a atterri dans un terrain vague. » Les Palestiniens ont répliqué avec un tir de 50 projectiles vers Israël.

    Israël a alors « lancé une série d’attaques aériennes dans lesquelles un certain nombre de militants du Hamas ont été blessés. » Et le 22 mars les forces israéliennes ont tiré des obus qui ont tué Mahmoud Al-Hilu et trois autres civils, soit-disant en réponse à des tirs de mortier depuis un champ d’oliviers du côté de Gaza (« Une guerre à petite échelle est en train d’être lancée le long de la frontière avec Gaza »).

    Le 24 mars, observent Issacharoff et Harel, « en dépit de l’escalade, le Hamas ne semble pas vouloir d’affrontements à grande échelle. L’organisation a réellement des bonnes raisons de croire que c’est Israël qui fait monter la tension au sud. » Cela a commencé par un bombardement il y a quelques semaines, lequel a perturbé le transfert d’un grande somme d’argent depuis l’Egypte vers la Bande de Gaza, et cela a continué avec l’interrogatoire en Israël de l’ingénieur et membre du Hamas, Dirar Abu Sisi (que des agents israéliens ont enlevé en Ukraine) et s’est conclu avec le bombardement la semaine dernière d’une base d’entraînement du Hamas dans laquelle deux militants de ce mouvement ont été tués.

    « Il est remarquable que le Hamas n’ait pas tiré de fusées vers Israël au cours des deux derniers jours, alors même que quatre civils Palestiniens ont été tués par des tirs de mortier venant de l’IDF [armée israélienne] le mardi [22 mars] » (« Le Hamas n’est vraisemblablement pas à l’origine de l’attaque à la bombe de Jérusalem »).

    Issacharoff et Harel ajoutent dans une analyse datée du 25 mars que l’attaque israélienne sur l’avant-poste du Hamas à Netzarim « est supposée avoir été autorisée par le ministre de la défense, qui était censé savoir que des personnes s’y trouveraient au cours de la journée et que cela entraînerait des pertes qui auraient d’autres conséquences qu’une attaque sur des lieux vides. Israël a escompté — de manière erronée - que le Hamas ne répondrait pas au bombardement. En fait, le Hamas a répondu en tirant 50 obus de mortier samedi matin » (« Une escalade qui s’annonce »).

    Il est difficile de croire, particulièrement à la lumière des meurtres extrajudiciaires du 2 avril, que les dirigeants israéliens ne savent pas que tuer des Palestiniens inciterait à des représailles du côté palestinien. Il semble que très probablement c’était là leur intention.

    Ces événements sont très semblables à ceux qui ont précédé l’opération Caste Lead. Après un printemps sanglant en 2008 où des centaines de Palestiniens ont été tués et blessés dans des attaques Israéliennes sur Gaza, Israël et le Hamas ont négocié un cessez-le-feu mutuel qui commençait le 19 juin 2008. De l’aveu d’Israël, cette trêve mutuelle a eu comme résultat une réduction de 97%t des tirs de fusées depuis Gaza au cours des quatre mois qui ont suivi, et aucune des poignées de projectiles lancés par le Hamas, n’a causé la moindre blessure à des Israéliens.

    Un cessez-le-feu mutuellement convenu s’est avéré être la façon la plus efficace d’atteindre le but censément le plus important pour Israël : protéger les civils israéliens des attaques par missiles depuis Gaza. Mais dans la nuit du 4 au 5 novembre 2008, Israël a décidé de briser la trêve. Comme The Guardian le rapportait le 5 novembre 2008, « un cessez-le-feu de quatre mois entre Israël et les militants palestiniens à Gaza est mis en péril aujourd’hui après que les troupes Israéliennes aient massacré six combattants du Hamas dans une incursion dans le territoire » (« La trêve de Gaza brisée après une incursion israélienne qui tue six militants armés du Hamas »).

    Puis, exactement comme il l’a fait lors de sa dernière attaque, Israël a justifié les massacres par l’affirmation invérifiable que ceux qu’il a massacrés étaient partie prenante d’un complot pour capturer des Israéliens.

    Le 21 mars, dans ce contexte d’escalade de la violence, l’aile militaire du Hamas elle-même a déclaré qu’elle serait disposée à appliquer une autre trêve mutuelle si Israël en était d’accord, mais Israël n’a montré aucun intérêt (« Gaza : Hamas veut une trêve, » Ma’an News, le 21 mars 2011).

    La constante provocation israélienne à la violence, selon toute vraisemblance délibérée, le long de la frontière avec Gaza survient dans un contexte de déclarations et d’initiatives bellicistes et de propagande de la part des dirigeants israéliens. Le 15 mars dernier, Israël a arrêté un bateau en route de Turquie vers Alexandrie en Egypte, qu’elle a accusé sans fournir de preuves de transporter des armes destinées à Gaza.

    Le vice-premier Ministre Silvan Shalom a déclaré à la radio israélienne le 23 mars qu’Israël pourrait devoir lancer une autre attaque à grande échelle sur Gaza pour renverser le Hamas, ajoutant : « Je dis ceci malgré le fait que je sache qu’une telle action, naturellement, pousserait la région dans une situation encore plus explosive ».

    Le ministre de la culture Limor Livnat a averti, selon Haaretz, qu’Israël ne pourrait avoir d’autre choix que de lancer une opération Cast lead numéro 2 [Israël est un pays où les ministres de la culture se comportent comme des généraux bellicistes. Peut-être sortent-ils leur pistolet quand ils entendent le mot ’culture’ ? - N.d.T].

    Shalom, inversant les faits et rejetant la responsabilité de l’escalade de la violence sur les Palestiniens, a placé la possibilité d’une nouvelle guerre contre Gaza dans un contexte manifestement politique. Le Hamas, selon le vice Premier Ministre cité par Haaretz, « pourrait avoir ouvert un nouveau front avec Israël ’pour arrêter n’importe quelle possibilité de dialogue parmi les Palestiniens ou pour venir à la négociation intra-palestinienne en position bien plus forte’ » (« Netanyahu : Israël continuera à fonctionner contre les terroristes à Gaza, » le 23 mars 2011).

    En d’autres termes, selon Shalom, c’est la force de résistance du Hamas qui empêche une réconciliation intra-palestinienne dans des conditions favorables à l’Autorité Palestinienne de Mahmoud Abbas (AP), basée à Ramallah et soutenue par Israël.

    Qu’Israël prépare délibérément le terrain pour un nouvel assaut sur Gaza ou finisse par y trébucher — si l’escalade actuelle ne s’arrête pas — une telle attaque doit être comprise en termes politiques. Ce serait une tentative pour en finir une bonne fois avec le Hamas et n’importe quelle autre îlot de résistance palestinienne.

    L’engagement à la résistance — politique ou militaire — de tout groupe palestinien significatif demeure un obstacle important à la pleine légitimation de la chaleureuse entente qui règne entre Israël et l’AP dirigée par l’Abbas, dont l’ampleur a été récemment mise à nue au grand jour dans les mémos de Palestine. En effet les relations sont si amicales qu’en octobre dernier les dirigeants de plus haut niveau de l’AP à Bethlehem ont reçu le chef d’état-majorl israélien Gabi Ashkenazi — qui a commandé l’opération Cast Lead - comme invité d’honneur, lui organisant même une visite guidée de l’Église de la Nativité - (« Le chef d’état-major de l’armée israélienne visite Bethlehem, » Ma’an News, le 3 octobre 2010).

    Ironiquement, le Hamas reste beaucoup moins intransigeant qu’Israël, comme cela est démontré par ses offres répétées de cessez-le-feu - qu’Israël rejette ou viole systématiquement - par les bruits constants au sujet « d’une réconciliation » avec Abbas sans insister sur le fait que ce dernier en finisse avec ses relations de « sécurité » avec Israël, par son adoption de l’ancienne « solution à deux états ». En dépit de ces concessions politiques non avouées comme telles, le Hamas maintient une capacité militaire qu’Israël est peu disposée à tolérer, soit comme défi vis-à-vis de lui-même, soit comme défi vis-à-vis de l’AP.

    Jusqu’ici, il y avait de bonnes raisons de croire qu’Israël hésiterait à lancer une nouvelle attaque militaire majeure sur Gaza. Il souffre toujours en effet des retombées diplomatiques et politiques de l’opération Cast lead - retombées dont fait partie le rapport des Nations Unies élaboré sous la direction du juge Goldstone - comme du massacre de neuf militants à bord du Mavi Marmara dans la Flotille de la Liberté pour Gaza au printemps dernier.

    Sans exagérer les risques, les contraintes sur Israël peuvent s’alléger. À la suite de la révolution en Egypte et dans un contexte de bouleversements politiques dans le monde arabe, certains Israéliens peuvent penser qu’ils ont une « dernière occasion » d’agir durant cette situation d’interrègne avant qu’un nouveau et moins amical gouvernement soit en place au Caire. Les interventions militaires occidentales et saoudiennes en Libye et au Bahrain respectivement ont également fourni une nouvelle respectabilité à l’emploi de la force militaire à des fins politiques.

    La complicité internationale continue cependant à envoyer à Israël un message très clair selon lequel son impunité est garantie. Le récent veto de l’administration Obama à une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies - qui ne faisait que reprendre les termes de la position des Etats-Unis concernant la construction de colonies par Israël en Cisjordanie - a été une indication limpide qu’Israël dispose toujours d’un chèque en blanc de la part des Etats-Unis.

    Tragiquement, le plus grand contributeur à la confiance renouvelée en Israël pour se lancer à nouveau dans une série de meurtres à grande échelle dans Gaza, est peut être juge Richard Goldstone lui-même. Les dirigeants israéliens ont exploité son article de contrition du 1er avril dans The Washington Post comme une preuve qu’Israël n’a jamais commis de crimes de guerre à Gaza, et qu’il était la victime d’une « diffamation sanglante », comme Jeffrey Goldberg, ancien volontaire de l’armée d’occupation israélienne le dit sur son blog Atlantic.

    Tandis Que Goldstone essayait clairement d’apaiser les sionistes qui l’ont soumis à une intense campagne de dénigrement et d’ostracisme personnel, son article n’a en fait nullement contredit même une seule et concrète conclusion du rapport qui porte son nom (« Reconsidération du Rapport de Goldstone sur Israël et les crimes de guerre, » le 2 avril 2011).

    Deux analyses importantes de l’initiative de Goldstone, et comment il ne s’agit nullement d’un reniement du rapport qui porte son nom est visible sur Mondoweiss et daté du 2 avril : « Ce que l’opération de contrition de Goldstone ne dit pas » par Yaniv Reich, et « Goldstone encense l’enquête israélienne sur les crimes de guerre dans Gaza, mais le comité des Nations Unies en a une image différente, » par Adam Horowitz. La contrition de Goldstone concerne l’opinion personnelle d’une seule personne. Le rapport de Goldstone, un document officiel des Nations Unies et établi par une commission, demeure un condensé des actes d’Israël — et du Hamas - qui n’est contredit par aucune nouvelle preuve, et encore moins par les « enquêtes » faites par Israël.

    Pourtant, comme nous l’avons tristement constaté tant de fois, l’analyse et la prise en compte appropriés de faits de base ont peu d’incidence dans le « brouillard de la guerre, » et particulièrement quand Israël est la partie qui lance cette guerre.

    (JPG) Ali Abunimah est cofondateur de The Electronic Intifada, conseiller politique du Réseau politique palestinien, et auteur de Un pays : une proposition audacieuse pour mettre fin à l’impasse israélo-palestinienne.

    Du même auteur :

    -  Vers un « moment Moubarak » en Palestine
    -  La révolution continue après la chute de Moubarak
    -  Le soulèvement en Egypte et ses implications pour la cause palestinienne
    -  Le massacre de Gaza et la lutte pour la justice
    -  Israël pense que nous sommes « très forts » ... Alors aidez-nous à le rester.
    -  La Banque mondiale occulte-t-elle les mauvais chiffres de la « croissance » économique en Cisjordanie ?
    -  Pourparlers directs : qui va tirer les marrons du feu ?


    4 avril 2011 The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
    http://electronicintifada.net/v2/ar...
    Traduction : Abd al-Rahim


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  • Le reniement honteux de Goldstone (The Electronic Intifada)

    Ilan PAPPE
    le juge Richard Goldstone dans la bande de Gaza, juin 2009. (Photo ONU)

    "Si j’avais su ce que je sais aujourd’hui, le rapport Goldstone aurait été différent". C’est ainsi que commence le papier que Goldstone a fait paraître dans le Washington Post et qui soulève tant de commentaires. J’ai vraiment l’impression que l’éditeur a probablement modifié le texte et que la phrase originelle devait être quelque chose comme : "Si j’avais su que cela ferait de moi un Juif qui a la haine de soi (self-hating Jew dans le texte) aux yeux d’Israël ma bien aimée, et aux yeux de ma propre communauté juive d’Afrique du Sud, le rapport Goldstone n’aurait jamais existé." Si ce n’est pas ce qu’il avait écrit initialement, c’est certainement ce qu’il faut lire entre les lignes.

    Ce vil retournement de veste n’a pas eu lieu cette semaine. Il s’est produit après une année et demi de campagne incessante d’intimidation et de diffamation contre le juge, une campagne semblable à celles qui ont détruit des personnalités importantes comme le sénateur étasunien William Fulbright qui a été politiquement assassiné à cause de sa tentative courageuse de révéler les affaires illégales de l’AIPAC avec l’état d’Israël.

    Déjà en octobre 2009, Goldstone avait dit sur CNN : "Je porte un grand amour à Israël" et "J’ai travaillé à la promotion de beaucoup de causes israéliennes et je continuerai à le faire" (Video : "Fareed Zakaria GPS," 4 October 2009).

    A l’époque où il avait fait cette déclaration d’amour à Israël, il ne pouvait pas avoir de nouveaux éléments comme il prétend maintenant en avoir et on peut se demander pourquoi son amour pour Israël n’avait pas été le moins du monde entamé par ce qu’il avait découvert en rédigeant son rapport initial avec les autres membres de l’ONU.

    Mais le pire était à venir et il y a exactement un an, en avril 2010, la campagne contre lui a atteint de nouveaux sommets et plutôt de nouvelles abîmes. Elle était menée par le président de la Fédération sioniste d’Afrique du Sud Avrom Krengel qui a essayé d’empêcher Goldstone de participer à la bar mitzvah de son petit fils à Johannesburg parce que selon lui "Goldstone avait causé un dommage irréparable à tout le peuple juif."

    La Fédération sioniste sud africaine a menacé de mettre des gardes devant la synagogue pendant toute la cérémonie. Pire encore, Warren Goldstein, le grand Rabbin d’Afrique du sud, a condamné Goldstone pour "avoir causé du tort à l’état d’Israël." En février dernier, Golstone a dit que "le Hamas avait commis des crimes de guerres mais pas Israël, "dans un interview qui n’a pas été diffusé selon une information du 3 avril du site Web de la chaîne 2 israélienne. Ce n’était pas assez : Israël voulait davantage.

    Les lecteurs peuvent se demander "Quelle importance cela a-t-il ?" et "Pourquoi Goldstone n’a-t-il pas été capable de résister à la pression ?" Ce sont de bonnes questions mais hélas, la sionisation des communautés juives et l’identification erronée du fait d’être juif avec le sionisme constitue un obstacle si grand qu’il empêche les Juifs libéraux de dénoncer activement les crimes d’Israël.

    De temps en temps, de nombreux Juifs libéraux donnent l’impression de se libérer de ce joug et d’écouter leur conscience plutôt que leur peur. Cependant les convictions universalistes de la plupart semblent être incapables de résister longtemps quand il s’agit d’Israël. Le risque d’être traité de "Juif qui a la haine de soi" avec tout ce qu’une telle accusation implique, est une perspective trop effrayante pour eux. Il faut être à leur place pour comprendre à quel point c’est terrifiant.

    Il y a seulement quelques semaines, les services secrets israéliens ont annoncé la création d’une unité spéciale dont la mission est d’espionner les individus ou organismes soupçonnés de "délégitimer" Israël pour leur demander des comptes et peut-être même les traquer. Cette nouvelle a peut-être convaincu un certain nombre de ceux qui n’étaient pas vraiment déterminés que cela ne valait pas la peine de tenir tête à Israël.

    On aurait dû se rendre compte que Golstone était l’un d’entre eux lorsqu’il a affirmé que, en dépit de son rapport, il demeurait sioniste. Ce qualificatif de "sioniste" a beaucoup plus de sens et de poids qu’on ne le croit habituellement. On ne peut pas se dire sioniste et s’opposer à l’état d’apartheid d’Israël. On peut rester sioniste par contre si on se contente de critiquer cet état pour une certaine politique criminelle en omettant de faire le lien entre l’idéologie et la politique. "Je suis un sioniste" est une déclaration d’adhésion à des manières de penser qui sont antinomiques avec le rapport Godstone de 2009. On peut soit être sioniste soit accuser Israël de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité -celui qui fait les deux ensemble, ne tiendra pas longtemps le coup.

    Que ce mea culpa n’ait rien à voir avec de nouveaux éléments, est évident lorsqu’on examine les "preuves" que Goldstone a présentées pour justifier sa rétractation. Pour être honnête il faut dire qu’on n’avait pas besoin d’être un expert international pour savoir que Israël avait commis des crimes de guerre à Gaza en 2009. Les rapports d’organismes comme Breaking the Silence (briser le silence) et les représentants de l’ONU sur le terrain ont démontré ces faits avant et après le rapport de Golstone. Et ce n’était pas non plus la seule preuve.

    Les photos et les images que nous avons vues sur nos écrans et celles que nous avons vues sur le terrain nous ont montré qu’il s’agissait d’une politique criminelle destinée à tuer, blesser et estropier à la manière d’un châtiment collectif. "Les Palestiniens vont s’attirer un Holocauste" avait promis Matan Vilnai, le secrétaire d’état à la défense d’Israël au peuple de Gaza le 29 février 2008.

    La seule nouvelle pièce que Goldstone apporte au dossier est une enquête intérieure de l’armée israélienne qui explique qu’un des cas suspectés d’être un crime de guerre était dû en fait à une erreur de l’armée sur laquelle elle est en train d’enquêter. Cela doit être sa carte maîtresse : une affirmation de l’armée israélienne que l’assassinat de masse des Palestiniens était une "erreur."

    Depuis la création de l’état d’Israël, les dizaines de milliers de Palestiniens tués par Israël étaient des terroristes ou avaient été tués par "erreur". Donc 29 des 1400 morts ont été tués suite à une regrettable erreur ? Seul un engagement idéologique peut inciter quelqu’un à demander une révision de ce rapport sur la base d’une enquête intérieure de l’armée israélienne concernant un seul cas alors qu’il y a eu des douzaines de massacres et de tueries illégaux. Ce n’est donc pas cette nouvelle preuve qui a conduit Goldstone à écrire cet article. C’est plutôt son désir de retrouver son confort au sein du sionisme qui l’a incité à écrire ce papier aussi bizarre que contestable.

    La manière dont il accentue sa critique du Hamas dans cet article et diminue la critique d’Israël va dans le même sens. Et il croit que cela le fera échapper à la fureur vengeresse d’Israël. Il se trompe lourdement, très lourdement. Peu de temps après la parution de l’article, le ministre de la Défense d’Israël, Ehud Barak, le premier ministre Benjamin Netanyahu et bien sur le lauréat du prix Nobel de la Paix, Shimon Perez, exigeaient de Goldsone un autre service : aller de campus en campus et d’une conférence à une autre au service d’un nouvel Israël, noble et pieux. Il peut refuser ; mais alors il lui sera sans doute interdit d’aller à la bar mitzvah de son petit fils par mesure de rétorsion.

    Goldstone et ses collègues ont rédigé un rapport très détaillé mais ils se sont montré très réservés sur les conclusions. Le tableau présenté par les organisations des droits de l’homme israéliennes et palestiniennes était bien plus horrible et leurs rapports n’étaient pas rédigé dans ce langage clinique et légaliste qui ne traduit généralement pas toute l’horreur des événements. L’opinion publique occidentale a compris avant Goldstone et mieux que lui toutes les implications de son rapport. La légitimité internationale d’Israël a subi un dommage sans précédent. Goldstone a été sincèrement ébranlé quand il s’en est rendu compte.

    Ce n’est pas la première fois que tout cela se produit. A la fin des années 1980, l’historien israélien Benny Morris a écrit en vain un rapport similaire sur le nettoyage ethnique de la Palestine en 1948. Ce sont des universitaires palestiniens comme Edward Said, Nur Masalha et Walid Khalidi qui ont fait apparaître les conséquences que les archives qu’il avait exhumées avaient sur l’image et l’identité d’Israël.

    Morris n’a pas non plus résisté à la pression et a demandé à être réintégré dans la tribu. Il est allé très loin dans le mea culpa et est devenu un raciste extrémiste anti-arabe et anti-musulman allant même jusqu’à suggérer de mettre les Arabes dans des cages et à militer pour un autre nettoyage ethnique. Goldstone en fera peut-être autant : en tous cas, c’est ce que les Israéliens veulent qu’il fasse.

    Sur le plan professionnel, Morris et Goldstone ont concrétisé leur marche arrière en revendiquant que Israël soit jugé sur ses intentions et non sur les conséquences de ses actions, ainsi qu’on le constate dans l’article de Goldstone du Washington Post. C’est pourquoi selon eux, seule l’armée israélienne peut être considérée comme une source d’information fiable puisqu’elle seule connaît ses propres intentions. Peu de personnes honnêtes et intelligentes dans le monde considéreraient comme acceptables une analyse et une explication aussi bizarre.

    Goldstone n’a pas encore adhéré au groupe le plus fou d’ultra-sionistes comme l’a fait Morris. Mais s’il ne se méfie pas, ce qui l’attend c’est sans doute, une vie d’agréables déplacements en compagnie de gens comme Morris, Alan Dershowitz (qui a déjà qualifié Goldstone de "Juif repentant") des meetings annuels des rottweilers (race de chiens de berger NdT) de l’AIPAC aux conventions farfelues des chrétiens sionistes. Il se rendra vite compte qu’une fois qu’on a capitulé devant les sionistes, ils s’attendent à ce qu’on aille jusqu’au bout et qu’on revienne à l’endroit même qu’on croyait avoir réussi à dépasser.

    Regagner l’affection des sionistes à court terme est bien moins important que de perdre le respect du monde entier sur le long terme. La Palestine devrait choisir ses amis avec grand soin : ils ne doivent pas être pusillanimes et ils ne peuvent pas se proclamer à la fois sionistes et défenseurs de la paix, des droits de l’homme et de la justice en Palestine.

    Ilan Pappe est professeur d’histoire et directeur du European Centre for Palestine Studies à l’Université d’Exeter. Son dernier livre est : Out of the Frame : The Struggle for Academic Freedom in Israel (Pluto Press, 2010).

    Pour consulter l’original : http://electronicintifada.net/v2/ar...

    Traduction : D. Muselet

    EN COMPLEMENT :

    Palestine : Respecter les faits, et le droit

    Le Goldstone du rapport Goldstone a un doute. La capacité à douter, qualité du chercheur et du juriste, est une bonne chose. Celui qui est péremptoire en tout et qui s’interdit de douter est dangereux. Mais avec l’exploitation politique et médiatique, le doute perd ses toutes ses qualités.

    Annuler le rapport Goldstone !... Quel honneur pour ce rapport, comme s’il s’agissait d’un jugement, prononçant des condamnations. Non, gardons le calme, et replaçons ce rapport dans la réalité des faits, et du droit.

    SUITE ICI : http://lesactualitesdudroit.20minut...

    URL de cet article 13309
    http://www.legrandsoir.info/Goldstone-retourne-sa-veste.html

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  • Ziad Medoukh ici 

     Depuis une semaine, les forces de l’occupation israélienne poursuivent leurs attaques, incursions et bombardements contre la bande de Gaza, attaques qui ont déjà fait beaucoup de martyrs, de blessés, en majorité des civils, et évidemment beaucoup de destructions des infrastructures de cette prison à ciel ouvert.

    Gaza la blessée, Gaza l’enfermée, Gaza sous blocus, Gaza la ville martyre, a de nouveau subi les attaques sanglantes d’une armée barbare qui se sert d' avions, de chars, de missiles et de toutes sortes d’armes interdites pour  atteindre des enfants et des femmes dans leurs maisons , dans  leurs immeubles.

    L'armée israélienne profite de ce que tous les regards soient tournés vers les régions voisines et les évènements qui s'y déroulent, révolutions populaires dans le monde arabe et intervention militaire en Lybie, pour accentuer son escalade

    Son objectif  est de saboter les efforts des jeunes palestiniens qui ont organisé des manifestations pacifiques contre la division et pour l'unité nationale, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza

    Ces crimes israéliens sont un nouvel épisode  dans  l'histoire sombre de cette occupation qui s'installe sur la souffrance et le sang des enfants, des femmes et des vieillards innocents

    Tous ces massacres se font sous le regard d'une communauté internationale insensible face aux violations permanentes des droits des Palestiniens par un Etat qui se prétend libre et démocratique, un Etat qui n'a jamais respecté ni appliqué aucune résolution des Nations Unies

    L’absence de réaction efficace de cette communauté comme toujours complice, aveugle  et silencieuse,  encourage l'occupant à poursuivre ses agressions contre Gaza

    Depuis 63 ans dans l'histoire de notre pays, le point noir  est incontestablement l'impunité d'Israël. Cet Etat colonial a commis des massacres des crimes, des faits de guerre et impose actuellement à une population blessée et enfermée un blocus inhumain sans aucune sanction des puissances internationales. Bien au contraire, celles-ci encouragent cet état raciste par leur soutien politique, économique et militaire.

    La communauté internationale se garde bien de dénoncer, voire même de blâmer ces massacres perpétrés par les israéliens, bien au contraire elle les protège de toute critique que ce soit aux Nations Unies ou au Conseil de Sécurité

    La réaction de ces grandes puissances internationales est d'une grande hypocrisie Elles appliquent constamment la politique du "deux poids, deux mesures": elles réagissent rapidement dans certains pays comme la Lybie, sous prétexte de protéger la population civile et quand il s'agit des crimes israéliens quotidiens contre les Palestiniens de Gaza ou de Cisjordanie, c'est toujours le silence complet, le silence complice.

    Nous réclamons l'application du droit international, nous demandons la protection immédiate des habitants de notre pays  qui continuent de souffrir et de donner leur sang parce que personne ne bouge dans ce monde dit libre qui déclare protéger les populations civiles , ce monde qui se manifeste ailleurs et  fait semblant de ne rien voir et de ne rien entendre quand il s'agit des Palestiniens.

    Notre message, adressé aux Israéliens comme à cette communauté internationale impuissante, est clair et précis : nous, Palestiniens,  sommes déterminés, nous allons continuer de résister  sur notre terre, elle est ici notre terre, elle est ici notre patrie,  ni les massacres israéliens contre nos civils, ni les attaques aveugles de leur armée contre nos maisons, nos écoles et nos usines,  ne pourront jamais changer l' attachement qui est le nôtre à ce grand pays qui s'appelle : la Palestine, la Palestine, la Palestine.

    *************

    Ziad Medoukh, Palestinien, est responsable du département de français à l'université Al Aqsa
    et coordinateur du Centre de la Paix de Gaza


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  • Appel pour sauver l’histoire, la culture et l’héritage du village de Lifta

    Sons of Lifta Society 14 Mars 2011

    Peu de villages palestiniens illustrent la tragédie de 1948 comme Lifta. Les réfugiés originaires de Lifta demandent à la communauté internationale d’empêcher la destruction totale de leur village. Ils demandent qu’on empêche Israël de poursuivre ses annexions et de violer les droits des Palestiniens pour construire des appartements de luxe réservés aux Juifs.

    Un peu d’histoire

    Peu de villages illustrent la tragédie de la Nakba (la dépossession du peuple palestinien en 1948) comme Lifta. Situé au nord ouest de Jérusalem, le village est divisé par la ligne verte de l’armistice de 1949 de sorte qu’une moitié fait partie de Jérusalem Ouest et l’autre de Jérusalem est. Le village a été habité sans interruption pendant plus de 2000 ans, bien avant l’établissement de l’état d’Israël. Les registres officiels indiquent qu’en 1931, il comportait 410 maisons dont la plupart avaient été construites par les habitants palestiniens de Lifta avec les fameuses pierres blanches de Jérusalem des carrières voisines. Pendant les années 1940 et jusqu’à la fin du Mandat britannique sur la Palestine en 1948, le village s’est étendu notamment vers l’est et le nord jusqu’aux maisons du quartier de Rumayma à l’ouest de Jérusalem. Ses liens économiques avec Jérusalem étaient importants car presque la moitié de la terre du village était consacrée aux céréales, blé, orge, olives et divers fruits. Au fur et à mesure de l’expansion du village, les villageois ont construit de nouveaux magasins, créé un club social et ouvert deux cafés. Mais ils prenaient soins aussi des parties sacrées et séculières plus anciennes du village.

    Pendant la guerre de 1948, un des buts de l’armée juive était de contrôler la sortie ouest de la ville. Pour ce faire, les forces israéliennes et les milices ont lancé plusieurs attaques sur le village, ils ont brûlé la maison du Mukhtar (le chef du village) le 11 janvier 1948 et deux jours plus tard ils ont fait sauter 20 maisons qui étaient proches de l’entrée de la ville (Khalit Tarha). En conséquence, les habitants du village et en particulier les femmes et les enfants ont dû s’enfuir pour leur protection de l’autre côté de la ligne verte dans la partie est du village. Après le massacre perpétré dans le village voisin de Deir Yassin, le reste des habitants de la partie ouest de Lifta ont dû partir eux aussi. Beaucoup de maisons du village ainsi que les deux écoles élémentaires furent démolies et ce sont seulement les sollicitations désespérées des dignitaires locaux qui ont sauvé de la destruction les maisons qui sont encore debout aujourd’hui.

    Lifta aujourd’hui

    Le gouvernement israélien actuel considère que les maisons de Lifta sont la Propriété d’Absents en dépit du fait que beaucoup de leurs propriétaires vivent seulement à 500 mètres de là dans Jérusalem est. En décembre 1948 Israël a promulgué les "Règles d’urgence sur les Propriétés des Absents" qu’on appelle souvent "’Acte sur la Propriété des Absents" qui est devenu une loi en 1950. Le gouvernement a alors institué comme "Gardien des Propriétés des Absents" une division du ministère des finances qui s’occupe des biens des absents. Grâce à ces lois la plupart des biens abandonnés par les arabes ont été reclassés en Propriétés d’Absents ce qui a permis au Gardien des Biens des Absents de les annexer. Officiellement cela était fait pour protéger les biens des réfugiés en attendant qu’on arrive à une solution politique du statut des réfugiés lors des les négociations du statut final, aux termes des accords d’Oslo. En réalité, les biens en question sont toujours transférés à une Autorité de Développement du gouvernement pour être vendus à un prix donné au secteur privé ou à des organisations de colons dans un processus qui ignore les procédures légales, les préavis et les compensations. Les propriétaires sont susceptibles de perdre leur maison et leur terre sans même le savoir.

    Lorsque le gouvernement israélien donne les biens des réfugiés palestiniens à des particuliers ou à des institutions juives, il commet un acte illégal en violation du paragraphe 11 de la résolution 194 (III) de l’ONU et se soustrait aux obligations qu’a l’Israël d’administrer ces propriétés en attendant une solution au problème des réfugiés. De plus, Israël viole le droit des réfugiés de percevoir les revenus et les recettes générés par ces propriétés qu’Israël devrait leur verser directement ou verser à une fondation créée en leur faveur.

    Beaucoup de ceux qui furent chassés de leurs maisons ont trouvé refuge dans leur famille dans la partie du village qui se trouvait du côté arabe de la ligne d’armistice de 1949 dans ce qu’on appelle aujourd’hui Jérusalem est. L’expansion des limites de la municipalité qui a suivi la guerre de 1967 a créé une situation qui a permis aux Palestiniens de Jérusalem de recevoir le statut de résidents permanents et des cartes d’identité qui leur permettent d’aller voir les ruines qui se trouvent de leur côté de la ligne verte mais pas de revendiquer la propriété légale de la terre qui leur appartient de fait. La plupart des réfugiés de Lifta se sont réfugiés à Ramallah et dans d’autres parties de la Cisjordanie.

    En juin 2004, le comité du planning de la municipalité de Jérusalem, avec l’aide de deux bureaux d’architecte, G. Kartas/S Grueg et S. Ahronson (en collaboration avec Ze’ev Temkin de TIK Projects), ont élaboré un projet de restructuration (Plan No. 6036) pour transformer le village de Lifta en un quartier de résidences de luxe et de commerces réservé aux Juifs. Ce plan qui a été dessiné originellement en avril 1984 sous le nom "Plan 2351" mais qui n’avait jamais été exécuté porte le nom surprenant de "Printemps du national". Il a été plus tard approuvé par un comité de planning régional. En février, sous le titre destiné à lui servir de couverture de "projet de préservation", le département israélien de la terre a lancé des appels d’offre dans le secteur privé afin de vendre la terre et de construire environ 245 maison de luxe, un centre commercial, un centre touristique, un musée et un hôtel de luxe de 120 chambres. La plupart des maisons encore existantes de Lifta seraient alors détruites pour effacer le souvenir encore vivace d’une communauté palestinienne autrefois prospère. Même le cimetière palestinien qui se trouve à proximité ne figure pas sur le plan. Non seulement les actuels habitants de Lifta n’ont pas été pris en considération ni consultés mais le souvenir et la présence physique de leurs ancêtres morts seraient effacés.

    L’histoire et la culture de la communauté palestinienne qui a prospéré à Lifta ont disparu du nouveau plan de rénovation. Il n’est pas fait mention de l’histoire palestinienne de Lifta comme cela devrait être le cas s’agissant d’un projet de rénovation/préservation afin de relier le présent au passé. Même la mosquée ancestrale de Lifta doit être déplacée pour être remplacés par une synagogue.

    Sauver Lifta

    Dimanche, 6 mars, un recours en justice pour sauver Lifta a été présenté au procureur Sami Arshid par les militants de Jérusalem qui regroupent des descendants des habitants de Lifta, l’association BneiLifta, les rabbins pour les droits de l’homme et l’association Jafra. Le recours a pour but d’empêcher la vente des biens des familles palestiniennes au secteur privé en violation de la "loi des propriétés des absents". Lundi, le septième juge israélien, Yigal Marzel, a émis une injonction provisoire qui ordonne à l’Administration Israélienne de la Terre de geler la publication des résultats des appels d’offre destinés à vendre la terre par lots. Si ces lots sont vendus et que de nouvelles constructions sont érigées, il deviendra impossible de sauvegarder l’histoire et la culture du village qui disparaîtront sous les nouveaux bâtiments et seront perdues pour toujours.

    Lifta doit être préservé et reconstruit par et pour ses propriétaires ancestraux afin de développer la connaissance de ce qui s’est passé en 1948. Les habitants palestiniens originels de Lifta, leur souvenirs du village, leur exil et leur désir de rentrer chez eux doivent être respectés et soutenus pas les communautés, institutions et organisations locales et internationales. Les réfugiés palestiniens qui sont les habitants ancestraux de Lifta, supplient la communauté internationale d’empêcher Israël d’effacer les dernières traces de leur maisons, de leur histoire, de leur culture et de leur héritage et au contraire d’obliger Israël à les laisser rentrer chez eux et à reconnaître leurs droits de propriété sur leur terres et leurs biens. On ne devrait pas permettre à Israël de poursuivre ses annexions et de violer des droits palestiniens dans le but de construire des appartements de luxe réservés aux Juifs.

    Pour consulter l’original : http://www.uruknet.info/?p=m75860&h...

    Traduction : D. Muselet

    URL de cet article 13102
    http://www.legrandsoir.info/Appel-pour-sauver-l-histoire-la-culture-et-l-heritage-du-village-de-Lifta.html
     

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  • Des colons attaquent des maisons palestiniennes près de Naplouse ainsi qu’à Bethlehem, Hébron et Ramallah.

    Saed Bannoura IMEMC, 13 mars 2011

    Des douzaines de colons israéliens armés ont attaqué dans la nuit de samedi et dimanche à l’aurore des douzaines de maisons palestiniennes dans la ville de Huwwara au sud de la ville septentrionale de Naplouse. Les colons aussi ont attaqué plusieurs quartiers de Bethlehem, Hebron et Ramallah.

    Les colons se sont d’abord réunis au barrage de la route de Za’tara, au nord de Huwwara et au sud de la colonie illégale de Yitzhar.

    Des témoins oculaires ont dit que les colons avaient jeté des pierres sur les voitures des habitants, brûlé plusieurs véhicules et étaient entrés par effraction dans plusieurs maisons après les avoir cernées.

    L’armée israélienne a fermé la route 60 qui relie Ramallah à Naplouse quand les attaques des colons se sont intensifiées.

    Des centaines de résidents locaux sont sortis dans les rues pour empêcher les colons lourdement armés d’attaquer leur maison pendant que les soldats attendaient à l’entrée de Huwwara sans essayer de déloger les colons d’huwwara.

    De plus, des colons ont jeté des pierres sur des véhicules palestiniens qui roulaient à proximité de la colonie de Ofer près de Silwan, à l’est de la principale ville de Cisjordanie Ramallah.

    Dans le district de Hébron, des colons ont brûlé une voiture et blessé un enfants dans la ville de Beit Ummar. Les colons ont attaqué plusieurs maison palestiniennes situées près de la colonie illégale de Ramat Yishai dans le quartier de Tal Romeida de la ville.

    Des colons de la colonie de keriat Arba de Hébron ont attaqué plusieurs maisons proches de la colonie. Les colons de la colonie de Kharsina, à l’est de la ville, ont aussi attaqué plusieurs maisons voisines. Il y a eu des dégâts matériels dans les deux endroits.

    Selon des sources locales à Beit Ummar, les attaques contre la ville ont été perpétrées par au moins 250 colons ; les colons ont aussi jeté des pierres sur les maisons et les véhicules et un enfant a dû être emmené dans une clinique locale après avoir inhalé des gaz envoyés par l’armée israélienne.

    De plus un groupe de colons a attaqué des maisons dans le camps de réfugiés de Al Arroub sur la route principale qui relie Hébron à Bethlehem ; il y a eu des dégâts matériels mais pas de blessés.

    Cinq membres d’une famille de Abu Aker ont été blessés samedi soir par un groupe de colons armés qui les a attaqués. La famille rentrait chez elle en voiture par la route qui va de Hébron à Jérusalem.

    Les colons ont prétendu qu’ils vengeaient la mort des cinq personnes d’une même famille de colons, dont deux enfants de 11 ans et 4 ans et un bébé de 5 mois, poignardées chez elles vendredi soir, dans le nord de la Cisjordanie, par quelqu’un qui s’était introduit dans leur maison située dans la colonie d’Itamar.

    Izzat al-Rishiq, un membre du bureau politique du Hamas, a dit que le Hamas n’avait rien à voir avec cette attaque et a précisé que le Hamas et les autres mouvements palestiniens de libération ne s’attaquaient pas aux enfants.

    Al-Rishiq pense que l’attaque était de nature criminelle comme d’autres crimes brutaux qui ont choqué la société israélienne.

    Le Comité palestinien contre le mur, qui représente le mouvement non violent de Palestine, a aussi condamné l’attaque et exprimé ses regrets et ses condoléances à la famille.

    Dans sa déclaration, le Comité, a dit qu’il pensait que ces meurtres étaient la conséquence de l’escalade générale de la violence de la politique d’occupation israélienne, car cette politique créait les circonstances qui favorisent l’apparition de tels actes haineux.

    Le Comité a déclaré que " bien que le crime ait été commis en territoire colonisé, nous considérons le meurtre d’enfants comme un crime méprisable, quelques soient leur nationalité, leur sexe ou leur religion."

    Dans la nuit de samedi, le cabinet ministériel israélien pour les affaires coloniales s’est réuni et a décidé d’approuver la construction de centaines de nouvelles unités dans les colonies juives de Gush Etzion, Maaleh Adumim, Ariel et Keryat Sefer.

    La réunion était présidée par le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et y participaient le ministre de la défense, Ehud Barak, et les ministres Moshe Yaalon, Benni Begin, et Matan Vilnai.

    Pour consulter l’original : http://www.imemc.org/article/60851

    Traduction : D. Muselet

    URL de cet article 13076
    http://www.legrandsoir.info/Des-colons-attaquent-des-maisons-palestiniennes-pres-de-Naplouse-ainsi-qu-a-Bethlehem-Hebron-et-Ramallah.html
     

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  • Israël : projet de loi anti-boycott approuvé
    publié le vendredi 18 février 2011

    Davidi

    Le projet de loi frappe d’amende les citoyens qui soutiennent, prennent l’initiative d’un boycott contre l’occupation

    La Commission de la constitution, des lois et de la justice de la Knesset a approuvé mardi (15 février 2011) un projet de loi qui requiert que soient frappés de lourdes amendes les citoyens israéliens qui prennent l’initiative ou qui incitent au boycott contre Israël et l’occupation des territoires palestiniens. Le Parlement israélien (Knesset) a approuvé une lecture initiale du projet de loi il y a plus de six mois. Le projet de loi va maintenant suivre son cours vers une première lecture à la Knesset pour approbation. S’il devient une loi, les amendes s’appliqueront à toute personne boycottant des individus, des sociétés, des usines et des organisations israéliennes .

    Le projet de loi a été présenté par le président de la coalition, Ze’ev Elkin, et parrainé par 27 députés des partis de droite et des partis fascistes : Likoud, Israel Beitenu (Israël notre maison), Shas, Habayit Hayehudi, Judaïsme Unifié de la Torah et le parti centriste Kadima lors de sa lecture préliminaire.

    Les réactions au projet de loi ont été négatives de façon unanime de la part de la gauche israélienne. Le député du Hadash (le Front Démocratique pour la Paix et l’Egalité) Dov Khenin a déclaré que c’était le dernier dans une tendance émergente de législation anti–démocratique encouragée par Israel Beitenu.

    “Le projet de loi est stupide, agressif, brutal et anti-démocratique” a déclaré Khenin. “La véritable signification du projet de loi est de grande portée et cherche à enrôler le centre politique à l’ordre du jour de l’extrême-droite. Sa véritable intention est de décider qu’Israël et les territoires occupés sont une seule et même chose”.

    Khenin a déclaré que si le projet devient loi, cela signifiera que les gens qui sont au restaurant et qui demandent de retourner une bouteille de vin produite en Cisjordanie, parce qu’ils désapprouvent la colonisation israélienne là-bas, seront passibles d’une forte amende.

    Le député du Hadash Hanna Sweid a ajouté que le projet de loi avait pour intention d’intimider les critiques de la politique du gouvernement et était une violation évidente de la liberté d’expression. Après une discussion enflammée, marquée par une dispute procédurale, le projet a été voté, ses opposants tempêtant à l’extérieur de la salle, refusant de prendre part au vote. Avant que la décision ne soit prise, le député Khenin a suggéré de rebaptiser le “Projet d’interdiction d’organiser un boycott” en “Projet d’interdiction de la liberté d’expression”, ainsi que l’a rapporté l’Association pour les Droits Civils en Israël.

    A propos du projet

    Le projet de loi sur le boycott a d’abord été présenté en juin 2010 par 25 députés et appuyé par des membres de différentes factions. Sa rédaction imprécise rendrait illégales de nombreuses actions, considérées maintenant comme relevant de la liberté d’expression. Il est interdit de prendre l’initiative d’un boycott contre l’Etat d’Israël et “les territoires sous contrôle israélien”, d’encourager la participation à celui-ci, ou d’apporter aide ou renseignement dans l’intention de le faire progresser”, ainsi qu’énoncé dans la section 2 du projet proposé.

    Les sections 3 et 4 de la législation proposée affirment qu’”un acte d’un citoyen ou d’un résident d’Israël en violation de la section 2 constitue un préjudice civil et qu’il relèvera des dispositions de l’Ordonnance sur les Dommages” et que “le tribunal établira une compensation pour dommages et intérêts pour le préjudice civil conformément à cette loi de la manière suivante : a) paiement de dommages et intérêts jusqu’à concurrence de 30.000 NIS (6135 €) à une partie lésée devant faire la preuve d’un quelconque dommage”.

    Si la preuve est faite qu’ils ont participé à un boycott, des personnes qui ne sont pas citoyens ou résidents d’Israël peuvent aussi être punies en se voyant refuser le droit d’entrer dans le pays pour au moins 10 ans, conformément à la législation proposée.

    Eilat Maoz, Coordinatrice de la Coalition des Femmes pour la Paix, a répondu au projet de loi proposé en disant : “C’est un pas de plus par lequel le gouvernement ne se contente pas de persécuter les organisations de gauche, mais essaie de rendre illégales les protestations de gauche et de réduire au silence ses citoyens. C’est un gouvernement qui a peur du débat démocratique, parce qu’un tel débat mettra en évidence le désaccord de l’opinion publique avec les politiques destructrices de l’occupation et des colonies.”

    Source : Al-Oufok http://www.aloufok.net/

    traduction : Yves Jardin, Afps Cornouaille. lien


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  • Quand l’Egypte occupe les médias Israel bombarde Gaza...

    Rompiendo Muros

    Dans le silence désespérant des médias et l’obscurité de la nuit (de mardi à mercredi) Israël a lancé des attaques contre Gaza. Deux bombes de F16 (fabriqués aux états unis) ont été lâchées sur une usine de fournitures médicales à Al-Qerem en Jabalya au nord de Gaza. Le bâtiment a été entièrement détruit ainsi que le matériel médical et les matières premières.

    Gaza est déjà en crise en raison du manque de fournitures médicales, ce bombardement signifie que les besoins médicaux les plus basiques ne pourront plus être assurés dans la bande de Gaza.

    Ce bâtiment était le 3ème plus important entrepôt de fournitures.

    D’autres attaques ont été menées sur des bâtiments de Khan Younis, Zaytoon et dans la zone de la ville de Rafah.

    À une époque où le monde observe très attentivement l’évolution de l’Egypte, les forces sionistes semblent exploiter la situation pour attaquer la population de Gaza une fois de plus.Cette fois ci ils ont attaqué des produits de première nécessité pour la population.

    (pour lire la suite et source)

    Vidéo

    A l’heure qu’il est le peuple égyptien fête légitimement sa grande victoire, c’est beau un peuple qui gagne, qui prend conscience de son pouvoir !

    Une très grande et vaillante bataille de gagnée...une bataille de gagnée mais pas la guerre...

    Des câbles publiés par Wikileaks révèlent que les dirigeants israéliens voulaient depuis longtemps que le très récemment nommé vice président égyptien Suleiman remplace Moubarak à la tête du pays.

    Dans un câble août 2008, un diplomate américain a déclaré : « Il ne fait aucun doute qu’Israël est plus à l’aise avec la perspective d’Omar Suleiman."

    Le rapport révèle que les délégués de Suleiman se sont entretenus avec des responsables militaires israéliens plusieurs fois par jour . Suleiman a également déclaré qu’il voulait "isoler" le Hamas et pensait que Gaza "devrait souffrir de la faim, mais pas à un degré extrême."

    (pour lire la suite et source)

    Marie

    URL de cet article 12765
    http://www.legrandsoir.info/Quand-l-Egypte-occupe-les-medias-Israel-bombarde-Gaza.html
     

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  • Révolution égyptienne, l’exceptionnalisme israélien

    dimanche 6 février 2011 - 06h:48

    Michel Warschawski
    AIC

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    Quand on entend les réactions israéliennes à l’insurrection du peuple égyptien, l’aspect le plus frappant est l’abîme vertigineux existant entre ces réponses et celles du reste du monde. On dirait qu’Israël vit sur une planète totalement différente.
     
     
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    "Le monde doit apprendre ce qui s’est passé à Gaza. La démocratie commence..."


    Que ce soit sincèrement ou hypocritement, il n’y a pas un seul dirigeant dans le monde à ne pas exprimer un soutien aux exigences des masses égyptiennes, et à ne pas critiquer (mollement ou durement) le fonctionnement du Président Moubarak au cours de ces trois dernières décennies. Non seulement le Président Obama mais aussi le porte-parole des républicains néolibéraux ont été contraints d’exprimer des doutes sur leur allié égyptien et de lui suggérer de partir et de faciliter la mise en œuvre de réformes politiques et sociales. Le monde entier comprend, ou tout au moins déclare, que Moubarak est le responsable de la rage justifiée de son peuple et qu’il doit rentrer chez lui ou, comme son collègue tunisien, s’exiler. Il n’y a qu’en Israël où les réactions sont différentes, à l’exact opposé, tant dans la rue que dans l’establishment.

    Inquiétude et peur caractérisent la réaction de la rue israélienne. Les Israéliens soudain se souviennent qu’il existe un accord de paix entre Israël et l’Égypte, et que ce traité est un « atout stratégique », que le Président Moubarak est un allié important, et que la « paix froide » israélo-égyptienne a économisé des millions de dollars au ministère de la Défense d’Israël. De plus, si un citoyen israélien moyen peut encore accorder quelque crédit (limité) aux dirigeants arabes, surtout s’ils portent costume et cravate et parlent anglais correctement, les masses arabes, elles, lui font peur. À ses yeux racistes, les masses arabes sont à jamais passionnées, « incitées » et débordantes de haine pour tout ce évoque la culture (occidentale) et bien sûr, ces masses sont anti-israéliennes et antijuives. Les masses arabes constituent une menace stratégique et ne peuvent donc inspirer que la peur, et non l’empathie.

    Et s’agissant de l’establishment d’Israël, avec tous ses instituts de Renseignements, il a complètement oublié que dans le monde arabe, il y a une chose qu’on appelle « la rue », qui est capable de parler, de crier, de se mobiliser et même de renverser des régimes. Il n’est pas surprenant, par conséquent, que cet establishment recherche frénétiquement « mais qui donc est derrière les manifestations » : les Frères Musulmans, Ben Laden, l’Iran... ? L’ancien chef du Service général de la sûreté, Avi Dichter, nous a même expliqué à la télévision que la surprise des autorités des Renseignements israéliens ne devait pas nous inquiéter... parce qu’ils ne possèdent pas les outils pour prédire les soulèvements populaires (il a même rappelé sans honte que lui et ses amis ne s’étaient pas attendus ni à la Première Intifada, ni à la Deuxième) ou les changements de régimes. L’aveu de l’ancien chef du SGS est, certes, encourageant, mais s’il en est ainsi, pourquoi devons-nous leur payer des salaires, et ne vaudrait-il pas mieux affecter les énormes budgets du poste Renseignements à ceux de l’Enseignement et du Logement public ?

    A part l’échec de l’establishment israélien au niveau des Renseignements, sa réponse se caractérise par l’expression d’un chagrin profond devant la chute du dictateur égyptien, et même de la colère voyant qu’il n’a pas pris les décisions qui s’imposaient pour réprimer immédiatement les manifestants. L’ancien ministre Ben Eliezer ne comprend pas pourquoi son ami Moubarak n’a pas ordonné de tirer sur les manifestants (apparemment 300 morts, ce n’est pas assez pour l’ancien gouverneur militaire) ; Benjamin Netanyahu est en colère contre Obama - qu’il considère depuis longtemps comme un Président mollasson qui a abandonné la défense du monde libre et flirte avec l’Islam - qui s’est désolidarisé immédiatement de son allié égyptien et ne lui a pas apporté l’assistance nécessaire pour sauver son régime ; et Ehud Barak qui reste coi, car là encore il n’a rien compris à ce qui se passait, à l’opposé du Président Shimon Peres qui sait précisément ce qui n’a pas fonctionné et ce qui doit être fait.

    Lors de la rencontre de Peres avec la Chancelière allemande Angela Merkel, cette semaine, celle-ci a, comme tous ses collègues européens, parlé du besoin de réformes, pendant que le Prix Nobel de la paix, Peres, lui, déclarait, « Le monde doit apprendre ce qui s’est passé à Gaza. La démocratie commence avec les élections, mais elle ne s’arrête pas aux élections. La démocratie, c’est la civilisation et si c’est le mauvais camp qui est élu, il conduit la démocratie à sa perte... Le monde a très bien vu ce qui est arrivé à Gaza quand il y a eu les pressions pour des élections démocratiques et que c’est un mouvement radical et dangereux qui s’est trouvé élu, ce qui n’a même pas permis un seul jour de démocratie pour les habitants de Gaza ».

    Le monde, selon le Président israélien Shimon Peres : il y a un monde cultivé, dont fait partie Israël, qui mérite un régime et des élections démocratiques, et il y a un monde de ratés et d’ignorants qu’il ne faut pas laisser maître de son propre destin, et qui requiert une dictature pour l’arrêter de faire n’importe quoi. En réalité : le peuple cultivé israélien a démocratiquement élu un Lieberman et ses copains - des intellectuels vraiment cultivés. Nous espérons que le parlement égyptien qui sera élu lors d’élections démocratiques donnera au peuple égyptien des représentants plus dignes. Il est certain que les Égyptiens ne trouveront pas de responsables plus pathétiques que ceux que nous avons ici, en Israël.


    (JPG) Du même auteur :

    -  La maladie coloniale d’Israël : on s’est trompés, désolés...
    -  "Négociations" et "propagande" : deux nouvelles de l’autre front
    -  Une Knesset israélienne fasciste
    -  La sauvagerie de Barak et les mensonges de Netanyahu - Israël gangster international
    -  Lettre à un ami le Jour de l’indépendance d’Israël
    -  Justice pour la Palestine, la Palestine pour une justice mondiale

    Entretien avec l’auteur :

    -  Michel Warschawski : « Israël est désormais une société néoconservatrice »


     
     

    2 février 2011 - traduit en anglais par AIC - Alternative Information Center - traduction : JPP

     

     


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  • Faire du beurre avec des fraises

    Nicolas Duntze
    Confédération Paysanne


    Elles arrivent depuis quelques semaines. En Europe et à Rungis. Elles sont de Gaza. Elles accompagnent des fleurs ! C’est Agrexco qui les livre ces fraises de la servitude.

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    Quand Agrexco fait son beurre de l’Apartheid...

    Chacun a pu lire la fière publicité qui en est faite et chacun aura noté aussi les effets pervers de cette triste annonce dans les rangs de quelques traditionnels soutiens au peuple palestinien en France.

    Une sorte de flottement dans la conception du boycott des produits exportés par Agrexco.

    Cela est vraisemblablement du au fait, heureux, qu’un tout petit relâchement des serres du blocus autorise une circulation de quelques marchandises et aussi peut être au respect du à la « prestigieuse » appellation : origine Gaza et aux paysans qui les produisent. ( ???)

    C’est très certainement en toute bonne foi ( ???) que certains pourraient objecter aux boycotteurs des fraises Gazagrexco que refuser l’entrée sur le marché français et européen à ces fraises serait aller à l’encontre des intérêts des paysans palestiniens de Gaza. Cela les priverait de revenu, condamnerait la récolte, empêcherait la promotion d’un produit de qualité et de notoriété.... Le retour au blocus total en quelque sorte. Paradoxal !

    Nous pourrons nous interroger plus tard sur les aspects de « qualité et de « notoriété » concepts fabriqués par la politique des colonisateurs et des commerciaux à leur solde.

    Alors il nous faut rappeler plusieurs éléments qui fondent notre engagement et notre solidarité aux paysans et au peuple palestinien.

    Le premier reste la solidarité avec la population paysanne victime tant de la colonisation que du blocus. Vols de terres, vols de l’eau, vols des savoir faire, destruction systématique des cultures etc...Entraves ou interdiction de commercialisation....

    Le second c’est l’écoute et l’acceptation politique de l’appel au boycott intégral des activités commerciales des firmes agro alimentaires israéliennes émis par la société palestinienne. Quels que soient les produits commercialisés.

    Au-delà de ces deux principes il faut rappeler ce sur quoi reposent les politiques coloniales : Occupation militaire du territoire, expulsions des paysans (usagers ou propriétaires) des terres qu’ils travaillent, accaparement des ressources en eau, « embauche » des paysan-ne-s expulsée-s comme « travailleurs » précaires.

    Mise en place d’un système commercial sous les fourches caudines duquel doivent passer toutes les productions et les organisations de producteurs quand il y en a. Politiques systématiques d’exportation des productions « contractualisées » accompagnées d’un intense lobbying auprès des administrations et institutions internationales ayant a charge l’observation, l’administration et le contrôle des échanges commerciaux et de leur légalité.

    Cette mécanique de spoliation et d’exploitation des ressources et des hommes fonctionne ici comme elle fonctionne ailleurs en Afrique, en Europe de l’Est ou en Amérique du Sud.

    Si nous n’avons aucun grief à formuler à l’encontre des produits (fraises de Gaza, haricots verts du Burkina, tomates et poivrons du Maroc....etc) ni à l’encontre des producteurs de ces produits, en revanche il nous faut dire haut et fort que c’est le même système colonialiste ou néo colonialiste qui génère ce type de production et d’esclavage. Que le métier du paysan, où qu’il soit dans le monde c’est d’abord de nourrir lui-même, sa famille et la population qui lui est géographiquement proche.

    La vocation du métier de paysan n’est pas d’engraisser les hauts de bilan des firmes agro alimentaires. Mais bien plus de tirer parti des ressources partagées des territoires sur lesquels il vit, de maîtriser ses savoir faire souvent ancestraux, de défendre les systèmes agraires locaux et de transmettre à ses pairs une mémoire et une (des) techniques susceptibles d’assurer une sécurité alimentaire pour les populations locales, même et surtout dans les situations les plus difficile agronomiquement parlant.

    La vocation des paysans du monde n’est pas d’organiser une compétition sur un terrain de jeu dont les dimensions et les règles sont fixées par des affairistes, spéculateurs et prédateurs de droits.

    C’est cette prise de conscience dans le mouvement paysan international que nous ne sommes pas, paysans, en concurrence les uns avec les autres mais opposés aux règles commerciales, militaires, coloniales imposées par le libre échangisme et les PAS (plans d’ajustement structurels) qui fit naître à la fois la possibilité de construire des argumentaires et mobilisations communs entre plusieurs catégories sociales et naître la Via Campesina.

    Alors, ne tombons pas dans le piège grossier tendu par Agrexco et ses patrons israéliens. Souvenons nous que les plantations intensives de fraises sur le territoire de Gaza ne sont pas survenues par hasard mais après l’arrachage par les blindés de milliers de citronniers cultivés par les paysans palestiniens. Rappelons nous des chantages à l’exportation de ce produit afin de ruiner définitivement les paysans gazaouis : Tiens toi tranquille sinon pas d’export. Moyennant quoi des tonnes de fraises ont pourri sans même pouvoir être mises à disposition de la population de gaza qui a d’ailleurs vraisemblablement d’autres besoins alimentaires de base.

    N’oublions pas que les plans de développement de l’agriculture sont dictées par les firmes agro-alimentaires coloniales et que le « libre arbitre », le libre choix du paysan colonisé ou victime de blocus, la demande sociale locale n’ont pas droit de cité dans ces spéculations.

    Il nous faut crier partout que ces fraises :
    -  Viennent d’un territoire, Gaza effectivement, mais n’ont rien de Gazouis...
    -  Sont produites sous la contrainte des exportateurs dont Agrexco est le principal, qui musellent économiquement Gaza.
    -  Que les paysans n’ont pas d’autres choix dans la situation actuelle du blocus et du besoin de survie
    -  Qu’il faut casser ce blocus et que briser l’activité de la firme Agrexco est un des éléments central de cette bagarre contre le blocus.

    Il nous faut aussi crier partout :

    -  que le paysan de Gaza est obligé d’acheter des plants « fabriqués » par des pépiniéristes israéliens.
    -  qu’aucune garantie de prix ne peut être obtenue
    -  que l’immense pauvreté de la majorité de la population de Gaza ne peut permettre l’obtention d’un prix rémunérateur pour les producteurs de ces fraises
    -  qu’Israël systématise ses livraisons de surplus agricoles (prétexte faussement humanitaire...) sur Gaza ce qui a un effet dépressif évident (et recherché) sur le revenu des paysans palestiniens sans pour autant suffire à la population.
    -  Que les paysans palestiniens sont capables (évidement) de travailler à la production de denrées alimentaires dont le peuple de Gaza a besoin. Et qu’il faut les aider par nos actions de boycott à retrouver cette vocation et participer en brisant le blocus à l’élévation du niveau de vie des habitants de Gaza.

    Il nous faut en permanence rappeler :

    -  que l’essence même d’Agrexco est d’être une entreprise coloniale ou au service de politiques coloniales.
    -  Qu’il ne peut y avoir une face de son activité noire et une autre face blanche.
    -  Que se battre contre les activités d’Agrexco, y compris celles survenant sur le territoire de Gaza, c’est participer du combat pour la reconquête de l’autonomie du peuple palestinien.
    -  Que c’est en cassant les mécanismes économiques mis en place par l’occupant (les occupants) que pourront s’ouvrir pour les peuples victimes d’apartheid, de colonisation, de spoliation des perspectives nouvelles, porteuses d’espoir pour les populations locales et exemples dont pourront s’inspirer, ici ou là, les hommes et femmes militants pour les droits des peuples à disposer d’eux-mêmes et pour la reconnaissance en droit international du principe de souveraineté alimentaire.

    Enfin il nous faut dire :

    -  que la fraise est un produit fragile
    -  qu’elle ne supporte pas plus de deux jours de frigo sans perdre ses qualités organoleptiques.
    -  qu’elle peut rester rouge et attractive au-delà de ces jours sous réserve d’avoir été traitée. Comment ? : par ionisation (radiation) qui permet de tuer tout germe, bactérie, organisme vivant, vitamines et autres composants du fruits. Israël est le troisième pays exportateur de Fruits et légumes a utiliser ce procédé technique mortifère et dangereux pour la santé du consommateur.
    -  que ces champs de fraises comme d’autres ont subi sinon les attaques directes du moins les retombées des attaques et particulièrement la dispersion dans l’atmosphère des phosphores, radiums et autres gâteries expérimentales que l’armée de l’état colonial expérimente systématiquement sur la population de Gaza.

    Pour finir :

    -  la société européenne n’est pas demanderesse de produits hors saison.
    -  cette demande fictive est fabriquée par l’industrie l’agro alimentaire quel que soit l’origine de son capital.
    -  la construction de ces « besoins » fictifs entraîne inéluctablement la disparition de milliers de paysans sur les territoires victimes des importations. (effets des subventions à l’exportation ou usages de passe droits)
    -  e bilan énergétique de ce type de circulation de marchandise est catastrophique.
    -  le bilan social de ce type d’activités n’est jamais fait (conditions d’exploitation des paysans prolétarisés, conditions d’exploitation des travailleurs saisonniers) et encore moins le bilan « qualitatif » ( pesticides, herbicides, résidus...).

    Pour toutes ces raisons nous réaffirmons notre solidarité avec les paysans et la société palestienne et appelons sans réserve au boycott des fraises exportées par Agrexco, fussent elles de Gaza.

    * Nicolas Duntze paysan, Confédération paysanne, membre de Via Campesina.


    Décembre 2010 - Communiqué par courrier électronique


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