• "Le Gel" n’est qu’une scène de plus dans la mascarade d’Israël


    Gideon Levy   


    Comme pour toutes productions, qu’elles fassent un fiasco ou un succès, l’avenir du spectacle est aussi décidé par le public. En attendant, alors que le premier acte se déroule à la vitesse supérieure, les téléspectateurs bâillent. Le gouvernement et les colons sont fiers de vous présenter « Le Gel », un spectacle dans lequel les deux côtés jouent - de manière peu convaincante - à des parties écrites à l’avance.

    Pendant le premier acte, aucun décret réel, historique n’a été publié. D’ailleurs, ces décrets ne sont que des accessoires. De cette façon, personne ne va évacuer le moindre balcon pendant la scène finale. Le public reste sceptique. Il ne croit pas le Premier ministre qui parle de deux Etats mais dans le même souffle, il fait le vœu que le gel prenne fin bientôt, comme s’il était provoqué simplement par une pénurie provisoire de matériaux de construction.

    Il promet que le gel ne concernera ni les pergolas ni les synagogues. Mais surtout, il promet que les constructions reprendront à plein rendement aussitôt l’arrêt du gel.

    Le public est encore plus sceptique au sujet de l’interprétation vigoureuse, grotesque, affichée par les colons, lesquels simulent des manifestations contre le gel provisoire et hurlent les slogans fabriqués de la brute qui tient le rôle de la victime.

    Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et les colons ne sont pas sérieux. Ils gèlent et ils font des clins d’œil, car le spectacle doit continuer. Les colons, comme à leur habitude, en appellent au Ciel pour semer la peur et nous avertir de ce qui nous attend dans l’avenir.

    Tout chef de conseil local dans les territoires qui déchire les ordres de gel des constructions devant une caméra de télévision sait parfaitement que ce sont des décrets publiés « comme si ». C’est-à-dire, comme s’il y avait un gel, comme s’il y avait des décrets, et comme s’il y avait une résistance.

    Les inspecteurs s’excusent, les policiers poussent et bousculent un peu, mais ils connaissent aussi le scénario. Le spectacle doit continuer.

    C’est pour cela que les téléspectateurs - qui savent que c’est une nouvelle scène dans une mascarade sans fin - s’ennuient tellement et restent si indifférents. Mais aussi longtemps qu’ils resteront à bâiller et à ronfler, rien ne changera.

    Rien ne changera aussi longtemps que Tel-Aviv et ses habitants ne feront pas entendre leurs voix. L’avenir des colonies ne se décidera pas dans la colonie Sha’arei Tikva, mais dans le quartier Hatikva de Tel-Aviv. Un groupe de 300 000 personnes ne peut pas régenter pour toujours un pays qui en comprend sept millions.

    Les vrais décideurs siègent à Rishon Letzion, Holon, Ashdod et Bat Yam (villes en Israël). Ensemble, avec les résidents de la vraie capitale d’Israël, Tel-Aviv, ce sont eux qui décideront si l’entreprise coloniale touche à son terme. Ils n’ont pas encore dit ce qu’ils avaient à dire.

    Quand l’ancien Premier ministre Ariel Sharon a décidé de mettre un terme à l’aventure sans espoir dans la bande de Gaza, il a recueilli un large soutien par une majorité d’Israéliens. C’est comme cela qu’il a pu réaliser son projet.

    Il est impossible d’apporter un soutien au projet de Benjamin Netanyahu tant qu’il y a un nuage de méfiance à planer sur lui qui laisse penser qu’il ne s’agit de rien de plus qu’une escroquerie, une tromperie visant à apaiser le Président US Barack Obama.

    Personne ne descendra dans la rue pour Obama. Par conséquent, si Netanyahu se plie effectivement à fomenter un changement historique, comme ses acolytes le réclament, il doit d’abord convaincre le public de la sincérité de ses intentions. Il doit dire aux téléspectateurs que tout ceci n’est pas qu’une manœuvre de plus. Mais au contraire, qu’il s’agit d’une véritable mesure qui sera consolidée par le démantèlement des colonies.

    Si ce n’est pas le cas, alors quel objectif sert ce gel ridicule ? Et si c’est le cas, alors Tel-Aviv sortira de son coma et Holon de son sommeil.

    Pendant ce temps, les colons suscitent quelque dégoût par leur comportement éhonté, scandaleux et sans foi ni loi. Mais Holon et Bat Yam n’ont toujours pas montré une rage authentique.

    Même les déclarations des colons qui se font les champions des « droits de l’homme », des « conditions humaines de vie », de la « moralité », et de la « démocratie » ne portent qu’à la dérision, quand on voit qu’elles sont émises par les pires violateurs de ces principes.

    Pour que Tel-Aviv et ses habitants réagissent avec la même furie - quelque chose qui aurait dû se produire depuis longtemps -, ce qu’il faut, c’est un dirigeant qui ait véritablement l’intention de mettre fin à ce comportement.

    Mais entre Netanyahu et Ehud Barak, nous n’avons pas un tel dirigeant sous la main. Quand un vrai dirigeant sera trouvé et quand Tel-Aviv commencera vraiment à se mettre en colère, alors nous serons surpris de découvrir que la voie est déjà ouverte. Cependant, il nous faut que quelqu’un qui se lève et nous montre le chemin.

    Si Netanyahu veut marcher dans les pas de Sharon, il doit dire la vérité, ce qu’il s’efforce de faire. Si Tel-Aviv cherche à aller de l’avant vers une solution, elle doit tenir son rôle. Elle doit commencer à mettre au ban de la société ceux qui perpétuent précisément cette injustice contre elle (et, bien sûr, contre les Palestiniens). Si cela ne se fait pas, nous pouvons laisser tomber la pièce et partir pendant la séance d’ouverture.

    Source: Ha’aretz Ici 
     
    Traduction : Protection Palestine Ici 


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  • L’Egypte et les Etats-Unis mettent tout en oeuvre pour étouffer Gaza

    Ma’an News (par Info-Palestine) 
    publié le mercredi 16 décembre 2009.

    Où l’on s’aperçoit que la perversité et la cruauté n’ont pas de limites lorsqu’ils s’agit de contribuer à l’étouffement de la bande de Gaza et de sa population... La collaboration égyptienne et américaine avec Israël atteint ici de nouveaux sommets, l’armée américaine et les autorités égyptiennes jouant directement le rôle de sous-traitant de l’occupant israélien - N.d.T].

    Ma’an News a appris que le projet égyptien, révélé par le quotidien israélien Haaretz, de construire un mur souterrain le long de sa frontière avec Gaza est une des deux initiatives soutenues par l’armée américaine.

    Ces derniers mois des ingénieurs de l’armée américaine ont entamé la réalisation du projet en deux phases et coûtant plusieurs millions de dollars pour bloquer les flux d’armes et d’argent [et de produits divers de première nécessité - N.d.T] dans la bande côtière assiégée.

    La première étape du projet comprend l’installation de capteurs ultra-perfectionnés installés sous le sol et capables de détecter des sons ou des mouvements à proximité. Des experts américains ont commencé le travail il y a un an, et celui-ci est en voie d’achèvement.

    Les capteurs, de la taille d’un poing, sont implantés en dessous de Rafah avec des câbles à l’intérieur de tuyaux installés à 15 mètres de profondeur le long de la frontière. Chaque capteur est relié à un panneau électronique et un écran d’ordinateur visualisant l’activité souterraine. Chaque fois qu’un mouvement ou un son est détecté à proximité, les capteurs envoient des informations détaillées sur l’emplacement et les dimensions de la source vers un système spécial de surveillance.

    Quatre ingénieurs militaires américains sont chargés de surveiller ces capteurs et d’analyser les activités de façon à différencier les nouveaux percements de tunnels et l’usage quotidien « en contrebande » de marchandises. Dans tous les cas, les forces américaines gardent le côté israélien informé de tout mouvement détecté, bien que l’ensemble de l’opération soit menée du côté égyptien

    Israël et l’Egypte imposent un terrible blocus sur Gaza depuis que le Hamas en a pris le contrôle en 2007, n’autorisant qu’un mince filet d’importations et d’exportations, et interdisant aux 1,5 million d’habitants d’en sortir. Les Palestiniens ont eu alors recours à la construction d’un vaste réseau de tunnels souterrains, approvisionnant les habitants de Gaza avec une variété de produits interdits.

    L’aide américaine a joué un rôle essentiel dans l’application du blocus par l’Egypte. Les sources de sécurité égyptiennes affirment connaître près de 1300 tunnels souterrains, dont 450 ont été fermés au cours de cette année.

    Seconde phase

    Mais Le Caire semblerait réticent face à la deuxième étape du projet qui consiste en l’installation d’un mur d’acier sous la frontière et révélé par Haaretz plus tôt cette semaine. Cette phase, fortement appuyée depuis six mois, est impopulaire parmi les responsables égyptiens qui se sentent poussés à aller de pair avec ce qu’ils considèrent comme une initiative purement israélo-américaine.

    Des responsables américains ont confirmé une implication dans la première étape, mais nient qu’il y ait une deuxième phase.

    Le mur d’acier et les capteurs seront installés le long de 10 à 11 kilomètres de la frontière, laquelle est longue de 13 kilomètres. En effet deux à trois kilomètres ont été exclus parce que le sol est tellement mou le long de ce tronçon qu’il empêche naturellement l’exploitation de tunnels stables.

    Les zones exclues sont mentionnées par les officiels égyptiens dans Rafah avec les marqueurs internationaux n ° 1 et n ° 3, qui sont tous deux près de la plage.

    Tous ces éléments métalliques et ces capteurs ont été fabriqués aux États-Unis. Il y a six mois, des cargos ont déposé les plaques dans un port sur la côte méditerranéenne égyptienne, où elles ont été chargées sur des camions militaires et transportées à Rafah dans le plus grand secret.

    Les plaques, qui auraient été transférées par la ville de Cheikh Zweid, mesurent 18 mètres sur 50 centimètres et ont environ cinq centimètres d’épaisseur. Elles ont été conçues pour être plantées dans le sol en parallèle, disposées côte à côte pour augmenter la partie enterrée du mur frontalier et donc son efficacité contre les exploitants des tunnels, lesquels utilisent parfois des explosifs pour creuser.

    Les autorités égyptiennes ont installé un réseau de ces plaques sur deux sites le long de la frontière, l’un est situé à environ quatre kilomètres au nord du port, et un autre à environ 500 mètres au sud du terminal de Rafah.

    Les forces de sécurité les ont plantées dans le sol, sous le prétexte d’effectuer des travaux d’entretien. Ils ont également utilisé des équipements ordinaires, tels que des machines pour creuser des puits d’eau afin de ne pas éveiller les soupçons. Comme le temps presse, cependant, des parties de panneaux d’acier sont restées exposées au-dessus du sol.

    [Pas à un mensonge près] les Egyptiens ont officiellement nié toute implication, mais Ma’an a appris que l’Etat égyptien avait confisqué ou acheté des terres privées le long de la frontière pour y réaliser son projet. La plupart de ces terres appartenaient à des agriculteurs qui ont individuellement accepté des paiements au-dessus des prix du marché, de la part d’acquéreurs représentant en fait le Caire.

    Des centaines d’arbres ont été déracinés au cours de ces derniers mois tandis que les autorités égyptiennes mettaient en place leur système souterrain.

    12 décembre 2009 - Ma’an News Agency - Vous pouvez consulter cet article à :

    http://www.maannews.net/eng/ViewDet...

    Traduction : Claude Zurbach

    http://www.info-palestine.net/article.php3 ?id_article=7804


    Ma’an News (par Info-Palestine)


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  • Pourquoi un Tribunal Russell sur la Palestine ?


    Brahim SENOUCI
    publié le dimanche 13 décembre 2009.


    Il y a un fait désormais établi aux yeux de l’opinion publique mondiale. Israël n’a pas la volonté de faire la paix avec les Palestiniens sur la base du droit international. La politique menée depuis des décennies par tous les gouvernements israéliens n’est qu’une longue litanie d’évitements, de recherche de cadres qui seraient autant de substituts à celui que fixent les résolutions onusiennes, l’Avis de la Cour Internationale de Justice de juillet 2004… Les Accords d’Oslo constituent le premier exemple de cette stratégie de remplacement de la contrainte de la légalité internationale par une politique de négociation sans fin, négociation ne comportant aucun préalable, aucune référence aux textes juridiques pertinents. La Feuille de Route obéit à la même logique, encore plus perverse puisque, non seulement les résolutions votées par l’ONU ne sont plus considérées comme la base unique de règlement du conflit, mais encore l’ONU est ravalée au rang de comparse au sein d’un Quartette au sein duquel la prédominance des Etats-Unis ne fait aucun doute.

    Cela fait donc deux décennies qu’un fantomatique « processus de paix » est censé apporter un règlement politique, tout ceci sur fond de massacres de populations civiles comme à Gaza, d’extension de la colonisation, d’édification d’un Mur dont le but est d’annexer sans cesse plus de territoires. Itzak Shamir, Premier ministre israélien que Bush père avait « contraint » à s’asseoir à une table de négociations avec les Palestiniens à Madrid, avait déclaré être d’accord pour fonder un processus de paix à condition qu’il y ait « beaucoup de processus et pas beaucoup de paix ».

    L’avènement d’Obama a pu laisser espérer un infléchissement de la politique étatsunienne dans un sens moins favorable à Israël. Quelques coups de semonce du puissant lobby israélien ont vite fait litière des belles résolutions du discours du Caire.

    Il faut se rendre à l’évidence. La Palestine, étranglée, appauvrie, démunie, voit se dresser contre elles une coalition rassemblant les Etats les plus puissants de la planète, les Etats-Unis, l’Europe, ainsi que certains Etats, dont des régimes arabes qui croient pouvoir trouver leur salut en troquant la défense de la Palestine contre la pérennité de leur pouvoir.

    Que faire ?

    Il faut que l’opinion publique internationale réalise que la pièce qui se joue au Proche-Orient peut, si elle ne s’en mêle, devenir une tragédie, celle de la disparition d’une nation et d’un peuple. Une telle issue, outre son caractère révoltant, aurait des conséquences incalculables sur la stabilité du monde. En effet, elle enverrait aux peuples le signal que la justice, le droit, n’ont plus cours et que le primat de la force redevient la norme. Ce serait bien entendu une mauvaise nouvelle, non seulement pour les populations du tiers-monde mais aussi pour celles des pays développés, car promises à un avenir où le tout sécuritaire liberticide ne réussira pas à les prémunir contre les attentats terroristes.

    Nolens volens, la Palestine est devenue une cause emblématique, une sorte de marqueur de l’état du droit dans le monde. Il y a d’autres tragédies de par le monde, souvent bien plus meurtrières. Les hérauts du sionisme ne manquent d’ailleurs pas d’en faire l’un des éléments de leur propagande en nous invitant à « regarder ailleurs ». Il se trouve que les victimes de ces tragédies soutiennent elles-mêmes la cause palestinienne. Les keffiehs fleurissent partout, en Europe mais aussi en Afrique et en Asie ! Tout se passe comme si la souffrance du monde s’incarnait dans la figure du Palestinien.

    C’est dans ce contexte qu’est née l’initiative du Tribunal Russell sur la Palestine. Le Tribunal Russell a été fondé en 1966 par le mathématicien anglais et prix Nobel de littérature Lord Bertrand Russell à l’époque de l’agression étatsunienne au Vietnam. Pour définir l’esprit et l’objectif de ce Tribunal, il eut ces mots : « Puisse ce Tribunal prévenir le crime de silence ». La sentence, délivrée par Jean-Paul Sartre qui en fut le président, eut un effet considérable sur l’opinion publique et contribua sans doute à hâter la fin de la guerre.

    C’est l’espoir que cultivent les initiateurs du Tribunal Russell sur la Palestine. Toutefois, dans leur esprit, la fin du conflit israélo-palestinien doit résulter d’une solution juste, fondée sur le droit. Israël empêche une telle solution d’émerger et viole de façon délibérée le droit international. Ces violations ont été constatées à maintes reprises. Les instances onusiennes ne peuvent pas faire autrement que de constater l’absence d’exécution des résolutions qu’elles ont édictées. La Cour Internationale de Justice constate également les infractions au droit et aux conventions de Genève. Amnesty International et Human Rights Watch décrivent par le menu les infractions commises par les Israéliens. Le rapport Goldstone fait état de crimes de guerre et de possibles crimes contre l’humanité perpétrés à Gaza.

    Le Tribunal Russell n’a donc pas pour objectif de dresser une nouvelle fois la liste des crimes commis par Israël. Il se contentera de les rappeler, avec la force qui convient.

    Son objet est de juger, devant l’opinion internationale, les acteurs, Etats ou organisations, qui ont permis aux criminels de se soustraire à la justice. Il désignera à l’opinion internationale les acteurs, Etats ou organisations, qui ont permis à Israël de bénéficier d’une scandaleuse impunité.

    Gageons que l’opinion internationale se saisira de la sentence qu’il prononcera et l’agitera sous le nez de ses gouvernants pour les contraindre à faire respecter le droit.

    Le lecteur intéressé pourra se reporter au site :

    www.russelltribunalonpalestine.com

    Il y trouvera l’Appel, la composition du Comité de parrainage, les textes fondateurs, la clendrier des événements…

    Brahim SENOUCI, membre du Comité d’Oranisation du Tribunal Russell sur la Palestine

    Brahim SENOUCI

    01-34-38-26-72(Université)

    01-46-42-59-61 (Domicile)

    06-83-00-29-01 Visitez le blog de Brahim SENOUCI : http://brahim-senouci.over-blog.com/

     

    Brahim SENOUCI

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  • Des enfants de Gaza se droguent pour supporter la douleur pendant qu’ils travaillent 12 heures par jour dans les tunnels

    par Iqbal TAMIMI,Palestinian Mothers , 8/11/2009. Traduit par Esteban G. et édité par Fausto Giudice,Tlaxcala 


    Original : The Children of Gaza develop narcotic addiction to withstand the pain while working 12 hours a day in the tunnels 


    Español: Los niños de Gaza son adictos a los narcóticos que consumen para soportar el dolor mientras trabajan en los túneles doce horas al día  


    Les enfants juifs de l'État d'Israël qui a lancé des attaques contre les enfants de Gaza au mois de janvier dernier avec ses bombes et ses missiles, assiégeant leur ville à partir des airs, mer et terre sont en train de profiter de bons repas, d’éducation, de soins, de moyens de transport, de divertissement, d’eau pour se laver et pour nager. Mais qu’en est-il des enfants affamés de Gaza ?


    Ceux qui connaissent le siège israélien de Gaza sont parfaitement au courant de la pénurie de nourriture, de médicaments, de matériaux de construction et d'autres biens de consommation, mais ce que beaucoup ne savent pas c’est que se sont les enfants de Gaza qui sont les premières victimes de ce siège, ils souffrent d’un nouveau type d’oppression et de douleurs mentales et physiques.
    Les enfants de Gaza sont obligés de travailler dans les tunnels étroits et dangereux construits entre Gaza et l'Égypte, à travers lesquels ils passent des aliments et d'autres marchandises de contrebande.

    Outre la contrebande, ils sont tenus à d'autres tâches : ils creusent des tunnels, choisissent les passages appropriés, installent le système d’éclairage et posent des tuyauteries pour acheminer le carburant introduit depuis le côté égyptien.


    En mars 2009, et pour la troisième fois en 2 mois, la police égyptienne dans le Sinaï, a arrêté un groupe d'enfants qui rampait dans les tunnels de la Bande de Gaza assiégée. Le plus âgé avait seulement 12 ans : Orabi Mohamed Abu-Saud (12 ans), Mohamed Zaidan Al Faramawy (12 ans), Hasan Eyad Zanoub (11 ans), et Nabil Ibrahim Abu-toyour (11 ans). Tous étaient passé furtivement de l'autre côté de la frontière pour acheter des bonbons et de la nourriture et les revendre dans les rues de Gaza.


    L'Unité de recherche de terrain de la Société Nationale Nationale pour la Démocratie et le Droit (National Society for Democracy and Law ) a publié un rapport sur le phénomène généralisé de la main d'œuvre infantile dans les tunnels et demande de l’aide et du soutien à la communauté internationale pour mettre fin à la misère des enfants.


    La pauvreté toujours croissante à Gaza à cause du siège israélien et à la dernière agression de l’armée israélienne oblige les enfants à travailler 12 heures par jour dans les tunnels extrêmement dangereux. Les jeunes garçons transportent les marchandises dans des tunnels étroits qui s’étendent sur toute la frontière entre Gaza et l'Egypte ; Ils mesurent plus de 700 mètres de long, et sont creusés à 12 mètres de profondeur. Ils ne sont guidés que par de simples ampoules électriques espacées tous les 10 mètres. Les enfants travaillent de 7h du matin à 7h du soir et il y a aussi un roulement hebdomadaire pour le travail de nuit.


    Les enfants ne peuvent se reposer qu’une heure seulement au cours des 12 heures de travail terminant, évidemment, épuisés, avec une très grande fatigue. Beaucoup d'enfants sont ainsi contraints de prendre une drogue stimulante connue localement sous le nom de « Tramal » (Tramadol ). On dit que cette drogue est censée aider les enfants à oublier la douleur, à revitaliser leurs organes et à les maintenir au travail sans se plaindre davantage. Mais, en même temps, cette consommation illégale de drogues entraine de sérieuses complications de santé et des effets secondaires.


    À travers les tunnels, les enfants doivent transférer toutes sortes de marchandises pour le commerce, tels que : nourriture, appareils électriques, médicaments, lait pour bébé, produits textiles, chaussures, et du bétail. Mais le plus dangereux de tout, est d’avoir recours à des produits aussi dangereux que les « diluants » et les solvants mélangés à certains types de peintures. Les solvants sont très dangereux puisque leurs émanations sont très piquantes et toxiques lorsqu’elles sont inhalées, et si le récipient vient à se percer dans le tunnel pendant le voyage infernal, cela aurait un effet désastreux pour les enfants dans l'obscurité qui se traînent sur leurs genoux en portant d'autres produits dangereux comme les produits chimiques pour le nettoyage, la soude caustique, et du gasoil. Ils doivent manipuler tous ces produits chimiques dans un espace confiné, où il n'y a ni ventilation ni sorties de secours.


    Étant donné le pourcentage chaque fois plus grand de pauvreté à cause du siège israélien, beaucoup d’enfants ont cessé d'aller à l'école. Un petit nombre seulement est parvenu à organiser leur temps et travailler tout en étudiant. La majorité des enfants a commencé à travailler il y a 1 à 2 ans.
    La majorité ne semblait pas avoir peur de travailler dans des conditions aussi dangereuses, tous étaient passés par les pires terreurs auxquelles tout enfant résisterait difficilement : les bombardements de leur maison par l'armée israélienne, la perte des membres de leur famille qui sont morts sous les décombres, l’expérience d’avoir à ramasser les lambeaux de leurs petits camarades qui ont été assassinés au cours des raids israéliens. Il semble qu'ils aient déjà été témoins de toute sortes d’horreurs qui les ont immunisés contre la peur, ou pire encore, ils ont été dépouillés de la volonté de vivre.


    Bien que parmi eux, beaucoup aient du affronter des problèmes techniques, comme des coupures de courant, des fuites de gaz, l’effondrement de tunnels, en plus de leurs problèmes de bas salaires, et le fait que beaucoup des tunnels étaient bombardés par les forces israéliennes pendant qu’ils y travaillaient, ils n'ont d’autre option que travailler, affrontant la mort à chaque fois qu'ils se traînent dans ces pièges mortels.


    Au cours d’un accident, 20 jeunes hommes palestiniens sont morts asphyxiés : les autorités égyptiennes avaient découvert certains tunnels dans lesquels elles ont ordonné de verser des produits toxiques puis de les refemer. Quatorze autres jeunes avaient été secourus, échappant ainsi à la mort.
    Au cours de ces 3 dernières années depuis le début de la construction des tunnels, le nombre total de victimes mortes à cause de l'effondrement des tunnels seulement par les bombardements israéliens directs ou par la destruction des tunnels par les autorités égyptiennes s’est élevé à 117 personnes. D’après les données de l'Hôpital Abou Youssuf Annajar et de l'Hôpital Européen, 32 de ces victimes étaient des enfants.


    Les enfants interviewés ont dit qu'ils avaient été choisis pour travailler dans les tunnels, puisque leur corps était plus petit, et qu’il leur était donc plus facile d’y circuler, en plus du fait que leur salaire était moindre que celui des adultes. Le salaire d'un enfant est entre 9 et 36 € par jour, mais la majorité gagne 18 € par jour. Ils ont abandonné l'école pour pouvoir manger et mettre un peu de pain sur la table familiale. La majorité des familles sont contre l'idée que leurs enfants travaillent, mais elles n’ont pas le choix, car elles sont obligés d'avoir au moins un membre qui travaille puisque les adultes ne trouvent plus rien à faire après la destruction de leur ville et de leurs entreprises en janvier dernier, de même que le siège israélien les empêche de rétablir quelque type d'activité que ce soit.


    Ce qui est étrange c’est que les enfants qui travaillent conseillent aux autres enfants de ne pas abandonner l'école, pour quelque raison que ce soit. Étant donné ce qu’ils ont eu à subir, beaucoup d'entre eux ont même fait part de leurs conflits avec leurs employeurs aux  anciens de la ville et à la police. Ils ont porté plainte contre les propriétaires des tunnels.
    Ce qui se passe là est un crime contre l'enfance, un abus et une discrimination contre les jeunes. Les propriétaires des tunnels profitent des jeunes qui ne peuvent pas affronter des adultes plus forts qu’eux ou se défendre contre eux.


    Il y a de la négligence de la part des parents qui connaissent le danger qu’il y a à travailler dans ces tunnels, quelques parents encouragent même leurs enfants à travailler, bien qu'ils connaissent les risques qu’ils encourent.
    Il y a un échec flagrant des autorités à la prévention de ce phénomène, qui est définie comme un délit par la loi palestinienne.
    Les organisations de défense des droits humains ont échoué à se confronter à ce phénomène.
    Le siège israélien doit être levé impérativement, nous lançons un appel à la communauté internationale à intervenir pour faire lever le siège imposé à la Bande de Gaza et ouvrir tous les points de passage afin de permettre que tous les marchandises puissent circuler, car c’est la seule action qui permettra la fermeture immédiate des tunnels.


    Des enfants ne sont pas censés ramper sur les genoux dans des tunnels sombres et profonds, ils sont censés être assis à leurs pupitres et étudier à l’école, jouer et faire de l’exercice physique. Ces enfants ont besoin d'être réhabilités, puisqu'une grande partie d’entre eux ont développé des problèmes de comportement et psychologiques, et certains sont maintenant dépendants de certaines drogues.
    Il faut sauver les enfants de Gaza, les sortir de l’ornière avant qu’ils ne grandissent animés par la colère et le ressentiment, et que nous ayons alors tous à faire face aux conséquences de leur oppression.

    L'auteure

    Journaliste et poétesse palestinienne originaire d'Al Khalil (Hebron). Actuellement elle travaille au Bureau de liberté de la presse (Press Freedom Desk) du Réseau de journalistes en exil (Exiled Journalists' Network) au Royaume-Uni. Elle est aussi la coordinatrice d'un réseau de militants, femmes et hommes, appelé Mères palestiniennes , et ouvert à toute personne éprise de paix et de justice


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  • On est en train de nous préparer la grand messe de l'anniversaire de la chute du mur de Berlin. Déjà, les médias sont remplis d'interviews, de témoignages, de récits, d'analyse sociologique, politique et géopolitique sur ce monde d'hier. Occasion pour les dirigeants de l'Europe, des USA et de la Russie de se congratuler, d'apparaître comme de grands humanistes par la victoire qu'ils pensent avoir acquise sur le communisme totalitaire.

    Personnellement, ces commémorations "forcées", organisées en grande pompe ne m'intéressent pas. Peut-être certains historiens apporteront-ils quelques éléments nouveaux sur les dessous de cet évènement. Sans doute,  sourira-t-on d'émotion avec les allemands au souvenir de ces instants historiques. Magnifique mais...

    Oui avoir un sourire d'espoir en regardant les photos de ces jeunes palestiniens aidés par des jeunes israéliens pour ouvrir une brêche dans un mur dont personne ne parle plus.
    Le mur de séparation entre les territoires palestiniens de Cisjordanie et les territoires occupés de Cisjordanie. Car, le scandale n'est pas la séparation en soi à la façon  d'une frontière mais ce que révèle le tracé : une annexion d'une bonne partie de la Cisjordanie. De toute évidence, on s'est servi du prétexte du terrorisme palestinien, des attentats suicides pour annexer une partie de la Cisjordanie, comme si le mur donnait un tracé de ce que seront les bantoustans palestiniens de demain vu du côté israélien.



    La ligne verte, c'est le contour de la Cisjordanie.
    Les lignes rouges, bleues en continue et en pointillé sont le tracé du mur prévu. A l'intérieur, ce que les dirigeants israéliens seraient prêts à accorder aux palestiniens s'ils se montrent dociles et soumis!



    Malgré les résolutions de l'ONU, malgré la saisie des tribunaux internationaux, le mur s'est construit petit à petit.

    Alors, chapeau bas à ces jeunes de Palestine et d'Israël qui fêtent à leur manière la chute du mur de Berlin.
    Honte à ceux qui boiront du champagne et mangeront des petits fours à Berlin d'ici quelques jours tout en affichant un silence complice.

    On pourrait objecter qu'il existe d'autres murs dans le monde : entre les deux Corées, entre les USA et le Mexique, entre les enclaves espagnoles et le Maroc. La différence est qu'il s'agit de frontières entre pays. En Israël, il s'agit d'un mur entre deux peuples, l'un colonisant le peu qu'il reste à l'autre sur un même territoire.

    D'ici quelques longues années, le mur qui sépare et valide la politique sioniste disparaitra. Des comptes seront demandés aux dirigeants occidentaux qui ont laissé faire sans rien dire, sans remettre en cause leur relation avec Israël.








    source 


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  • Un échec retentissant pour un journaliste

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    Intervention d’Amira Hass à la réception de son Prix du Courage en Journalisme 2009 (*)

    (JPG) Permettez-moi de commencer par une correction. Correction ô combien impolie, allez-vous penser à juste titre, mais de toute façon, nous, les Israéliens, nous sommes pardonnés pour bien pire qu’une impolitesse.

    Ce qui est si généreusement appelé aujourd’hui par la Fondation internationale des femmes dans les médias (IWMF) l’œuvre de ma vie doit être requalifié. Parce que c’est un Echec. Rien de plus qu’un échec. L’échec d’une vie.

    Pensez-y, c’est juste cette partie de ma vie qui pose question : après tout, c’est environ un tiers de ma vie, pas plus, que j’ai consacré au journalisme.

    Aussi, si cette période de ma « vie » vous donne l’impression que je vais bientôt prendre ma retraite - alors cette impression il faut la dissiper. Je n’envisage pas d’arrêter très vite ce que je fais.

    Qu’est-ce que je fais ? On me définit en général comme journaliste pour les questions palestiniennes. Mais en réalité, mes articles portent sur la société et la politique israéliennes, sur la Domination et ses ivresses. Mes sources ne sont pas des documents secrets ou des comptes rendus divulgués de réunions de personnalités de Pouvoir et au Pouvoir. Mes sources sont les chemins ouverts à tous par lesquels les opprimés sont dépossédés de leurs droits à l’égalité en tant qu’êtres humains.

    Il reste tant encore à apprendre sur Israël, sur ma société, et sur les décideurs israéliens qui inventent des restrictions comme interdire aux étudiants de Gaza de s’instruire dans une université palestinienne de Cisjordanie, à quelque 70 kilomètres de chez eux. Autre interdiction : interdire aux jeunes (de plus de 18 ans) d’aller voir leurs parents à Gaza, pour s’enquérir de leur santé. S’ils venaient à mourir, des responsables israéliens respectueux des ordres permettraient la visite. S’il s’agit de jeunes de moins de 18 ans, la visite serait autorisée. Mais, d’un autre côté, les parents au second degré ne sont pas autorisés à rendre visite à des frères et sœurs mourant ou en bonne santé à Gaza.

    C’est une question philosophique curieuse, pas seulement journalistique. Pensez-y : qu’y a-t-il de si dérangeant pour le système israélien, dans le fait de savoir si des pères ou des mères sont en bonne santé ? Qu’y a-t-il de si dérangeant dans le fait qu’un jeune choisisse et acquiert une meilleure instruction ? Et ce ne sont-là que deux parmi une longue, longue liste d’interdictions israéliennes.

    Et quand j’écris sur le territoire palestinien de Cisjordanie, qui est petit à petit détruit et morcelé, ce n’est pas seulement sur des gens qui ont perdu leurs biens familiaux et leurs moyens de substances ; ce n’est pas seulement sur des opportunités de plus en plus rares pour un peuple coupé de tout dans des enclaves surpeuplées. J’écris en réalité sur l’habileté des architectes israéliens. C’est une manière de faire savoir comment l’urbanisme israélien sur le terrain contredit les proclamations officielles, un phénomène qui caractérise les actes de tous les gouvernements israéliens, d’autrefois comme d’aujourd’hui. Bref, il y a tant de choses pour me tenir occupée pendant une autre vie, ou au moins pendant le reste de ma vie.

    Mais, comme je l’ai dit, la véritable correction est ailleurs. Ce n’est pas d’une réussite dont nous devrions parler, mais d’un échec.

    C’est l’échec de ne pas avoir amené l’opinion publique israélienne et internationale à utiliser et à accepter les termes et les mots justes - ceux qui reflètent la réalité. Et non pas le nouveau langage orwélien qui prospère depuis 1993 et qui a été adroitement imposé et propagé par ceux qui y ont intérêt.

    La terminologie du processus de paix, qui a dominé, brouille la perception des véritables processus en cours : un mélange particulier d’occupation militaire, de colonialisme, d’apartheid, d’autonomie palestinienne limitée dans des enclaves, et de démocratie pour les juifs.

    Ce n’est pas mon rôle en tant que journaliste de faire accepter par les juifs et mes compatriotes israéliens que ces processus sont immoraux et gravement imprudents. C’est mon rôle, par contre, d’exercer le droit à la liberté de la presse afin de donner les informations et de faire que les gens sachent. Mais, comme je ne l’ai que trop découvert, le droit de savoir ne signifie pas un devoir de savoir.

    Des milliers de mes articles et des millions et des millions de mes mots se sont envolés. Ils ne pouvaient rivaliser avec le langage officiel qui a été adopté volontiers par les médias de masse, et qui est utilisé afin de décrire de façon trompeuse la réalité. Un langage officiel qui encourage les gens à ne pas savoir.

    En effet, un échec retentissant pour un journaliste.


    Du même auteur :

    -  Pourquoi l’Etat d’Israël craint-il tant la journaliste Amira Hass ?
    -  Les Israéliens savent que la paix ne paie pas
    -  Pas de crise humanitaire à Gaza ?
    -  Techniques d’expropriation des terres palestiniennes
    -  Mémoires de voisinage


    Rappel

    Vendredi 23 octobre 2009

    L’israélienne, Amira Hass reçoit le "Prix du Courage en Journalisme 2009"

    Quatre femmes journalistes, originaires du Belarus, du Cameroun, d’Iran et d’Israël, ont été récompensées cette semaine à New York, pour leur courage dans l’exercice de leur profession, face aux menaces de mort et d’emprisonnement, aux attaques et aux violentes intimidations exercées à leur encontre.

    La Fondation internationale des femmes dans les médias (IWMF) a remis le "Prix du Courage en Journalisme 2009" [...] à l’Israélienne Amira Hass, journaliste du quotidien Haaretz, qui décrypte l’actualité politique israélienne et palestinienne depuis 20 ans, basée à l’intérieur des « territoires palestiniens ». Amira Hass, née en 1956 à Jérusalem.

    Elle a étudié l’histoire à Jérusalem et à Tel-Aviv. Après avoir enseigné, elle a commencé à exercer la profession de journaliste en 1989 à la rédaction de Ha’aretz. Elle est une journaliste et auteur très connue pour ses colonnes dans le quotidien Ha’aretz. Elle vit en Judée Samarie après avoir habité à Gaza et elle rapporte les événements du conflit israélo-palestinien depuis ces territoires disputés. Elle a débuté sa carrière à Ha’aretz en 1989, et a commencé à informer depuis les territoires en 1991. En 2003, elle était la seule journaliste israélienne juive à vivre parmi les Palestiniens, à Gaza depuis 1993 et à Ramallah depuis 1997. Deux ouvrages ont été tirés ses expériences successives : l’essai Boire la mer à Gaza et Correspondante à Ramallah, une compilation de ses articles depuis la Judée Samarie, tous deux parus en France aux éditions La Fabrique.

    JSS

    3 novembre 2009 - Tlaxcala - traduction : JPP


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  • La fin du « tout est permis » ?

    jeudi 5 novembre 2009 - 06h:21

    As’ad AbuKhalil - Al Jazeera

    <script type="text/javascript">// <![CDATA[ vis['1'] = 'hide'; document.write('
    Un Etat qui a déclaré avec arrogance être une « lumière pour les nations » est devenu un symbole d’agression, de crimes de guerre, et de discrimination ethnique et religieuse, écrit As’ad Abu Khalil.

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    10 janvier - Manifestation à Barcelone contre les crimes israéliens à Gaza - Photo : AP

    Plus de 60 années après avoir été fondé en lieu et place d’une nation existante, Israël fait face à d’inhabituelles circonstances.

    Cet Etat a amassé un énorme arsenal d’armes de destruction massive et a construit un appareil militaire impressionnant (en grande partie grâce à des soutiens extérieurs venus d’abord de France puis des États-Unis). Il a aussi remporté des guerres successives contre les régimes arabes.

    Pourtant, Israël fait face à de nombreux défis politiques et même existentiels. Un Etat qui a déclaré avec arrogance être une « lumière pour les nations » est devenu un symbole d’agression, de crimes de guerre, et de discrimination ethnique et religieuse.

    Un Etat qui a toujours bénéficié du soutien américain pour maintenir sa supériorité militaire sur les régimes arabes a été humilié par quelques centaines de jeunes combattants sur le champ de bataille du sud-Liban en 2006.

    Un Etat qui se vante depuis des décennies des compétences et de la supériorité de son appareil de renseignement, a loupé une tentative d’assassinat contre Khaled Mishaal, le dirigeant du Hamas, et ont enlevé un agriculteur libanais en 2006 parce que son nom était Hasan Nasrallah (et il a fallu des « experts » israéliens et plusieurs jours pour réaliser que ce n’était « pas le bon » Hasan Nasrallah).

    Un Etat qui a signé des traités de paix avec plusieurs régimes arabes et qui entretient des relations secrètes avec beaucoup d’autres, reste haï par le public arabe et musulman.

    Il semble que plus Israël devient fort, plus il devient impuissant à faire changer son statut dans la région.

    L’opinion dans le monde a changé

    Le rapport Goldstone n’a fait qu’ajouter aux problèmes d’Israël.

    Israël a d’abord compté sur les États-Unis pour couvrir ses crimes de guerre et les Etats-Unis se sont toujours précipités, que ce soit au Nations Unies ou au Congrès, pour sauver Israël de la condamnation et la honte.

    Les États-Unis ont le plus souvent utilisé leur droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies au bénéfice d’Israël.

    Israël a compris, en particulier depuis la Guerre froide, qu’il pouvait toujours compter sur son allié américain pour le sauver de poursuites internationales pour crimes de guerre, pouvant en particulier venir de la Cour pénale internationale (CPI).

    Mais Israël est également conscient que l’opinion publique à l’égard d’Israël a changé partout dans le monde. Même le gouvernement turc (un allié stratégique clé depuis des décennies) a été obligé de prendre ses distances, en grande partie pour répondre aux pressions de son opinion publique.

    L’opinion publique dans les pays européens a changé en faveur des Palestiniens, même dans les pays - comme l’Allemagne, la France, les Pays-Bas, la Suède et le Danemark - où le soutien fanatique à Israël a été une constante politique de la part des gouvernements depuis des dizaines d’années.

    Les votes concernant Israël à l’Assemblée générale des Nations Unies sont tout à fait indicatif. Année après année, Israël se retrouve dans un petit groupe qui comprend les États-Unis, les Îles Marshall et la Micronésie. Le reste du monde est de l’autre côté, bien que certains alliés européens des Etats-Unis s’abstiennent souvent de voter par peur de mesures de rétorsion.

    Erreur de calcul

    Quand Israël a demandé l’aide des États-Unis, l’administration de Barack Obama, le président américain, a cru que la question serait simple.

    Mahmoud Abbas, le président palestinien, ne peut refuser aucune demande venue des États-Unis, peu importe l’humiliation imposée. Ainsi, M. Abbas a succombé aux pressions américaines et a demandé à son ambassadeur à Genève d’écarter tout débat sur le rapport Goldstone au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies.

    Les Etats-Unis (et le régime d’Abbas, ironie du sort) ont fait un mauvais calcul. Ils ne se rendaient pas compte qu’il y avait des limites que même la direction du Fatah ne pouvait franchir. Mais, il était trop tard pour inverser la tendance : Le gouvernement israélien a dû choisir entre permettre à la discussion d’aller de l’avant ou saper la crédibilité - ou le peu qu’il en reste - du régime d’Oslo de Ramallah.

    Et Israël est confronté à d’autres dilemmes sur cette question. Il peut insister en disant que le rapport est partial, mais cette fois il ne peut pas accuser son auteur d’antisémitisme. On ne peut pas accuser Goldstone de sympathiser avec l’islam ou l’intégrisme islamique. Le juge, comme sa fille en a informé les médias israéliens, est un sioniste qui se soucie Israël, mais les preuves de crimes de guerre ont été écrasantes.

    Le gouvernement israélien ne peut pas recourir à la propagande avec les clichés utilisés pendant des décennies au complet mépris des lois et du droit au niveau international.

    Les États-Unis ne devrait pas pouvoir tirer Israël d’affaire cette fois-ci, car de nombreux pays ont vu de leurs yeux les scènes de l’agression brutale contre Gaza et sa population civile.

    Un nouveau cadre moral

    Israël sait aussi qu’il y a un nouveau cadre moral qui émerge au niveau international : un cadre qui a produit la CPI, aussi faible qu’elle puisse encore être.

    La capacité d’Israël à lancer des guerres et des invasions, sans aucun égard pour le droit international ou la moindre morale de base sera plus limitée dans le temps, même si le soutien américain à Israël reste constant.

    L’Union Européenne a fait avancer l’idée d’une intervention internationale au nom d’une morale internationale dans les cas où des crimes de guerre se produisent, surtout s’ils se répètent sur une même modèle sur toute une période.

    Il est possible que la sauvagerie des attaques israéliennes sur le Liban en 2006 et sur Gaza en 2008, puissent être plus difficile à renouveler dans l’avenir, ce qui ne fera qu’aggraver la situation problématique d’Israël, un État qui a toujours considéré que seule la force brute peut résoudre ses problèmes.

    Israël prétend (comme les États-Unis) qu’aucun organisme international n’a le droit d’enquêter, de lancer des poursuites ou de juger sa conduite de la guerre parce qu’elle est une « démocratie ».

    Cette ligne de défense a une faible résonance aujourd’hui, et pas seulement parce que le racisme de l’Etat d’Israël (qui se manifeste à plusieurs niveaux : au gouvernement et dans le discours officiel) est plus visible, mais aussi parce que la conduite de la guerre israélienne ne se distingue pas de celle des régimes les plus brutaux. Israël ne peut pas non plus faire valoir d’enquêtes internes crédibles sur le comportement de ses forces armées.

    Des champs de bataille aux tribunaux

    Il est peu probable que la défaite du projet sioniste qui se passera dans la façon dont les Arabes ont espéré depuis des décennies. Toutefois, il est possible - surtout si les États-Unis perdent leur suprématie internationale - qu’Israël puisse être forcé de reconnaître les aspirations politiques fondamentales des Palestiniens, et même leur droit au retour, sur injonction de la communauté internationale.

    Les options israélienne options, excepté les invasions et les bombardements brutaux, sont en nombre plutôt limité.

    L’ironie de la situation est que l’influence d’Israël n’a pas grandi en même temps que sa puissance militaire, et sa puissance militaire n’a pas réussi à faire une brèche dans le rejet populaire d’Israël dans la région.

    De toute évidence, les Arabes - du moins la populaire à défaut des régimes - ne sont toujours pas prêts à accepter les diktats israéliens et les « faits accomplis sur le terrain ».

    Il est possible que la prochaine phase du conflit israélo-arabe puisse se déplacer du champ de bataille vers les organisations internationales et les tribunaux. Dans un tel cadre, la supériorité militaire israélienne est plutôt obsolète.

    (JPG)
    As’ad AbuKhalil

    * As’ad AbuKhalil est professeur en sciences politiques à la « California State University, Stanislas », et auteur du blog Angry Arab

    Du même auteur :

    -  Entretien avec l’Arabe en colère - 27 mai 2007

    4 novembre 2009 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
    http://english.aljazeera.net/focus/...
    Traduction : Nazim


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  • Les Palestiniens, les Séfarades, les Mizrahim... et le Sionisme

    Fethi GHARBI
    Photo : Hebron, un colon israélien jette du vin sur une passante palestinienne New York Times

    Tanya Reinhart soulignait que depuis l’occupation de 1967, les responsables politiques et militaires israéliens débattaient de la meilleure façon de conserver le maximum de terres avec le minimum d’arabes. Israël avait en effet réussi à coloniser le Golan, la Cisjordanie, la bande de Gaza et le Sinaï. Le Golan peu peuplé était une proie facile pour l’annexion. Sur ses 100 000 habitants, 90 % s’enfuirent ou furent chassés pendant la guerre, et les colonies établies là par Israël s’implantèrent sur une terre vidée de sa population. Le 14 décembre 1982, la Knesset vota une loi mettant le Golan sous la législation et l’administration israéliennes, ce qui équivalait à une annexion pure et simple qui ne comportait aucun risque.

    La Cisjordanie et la bande de Gaza surpeuplées posaient et posent jusqu’à nos jours un tout autre problème : L’annexion pure et simple aurait transformé les Palestiniens qui y vivent en citoyens israéliens à part entière, ce qui aurait provoqué un désiquilibre démographique, tant redouté. Pour surmonter cette difficulté, deux solutions différentes furent élaborées.

    Le premier plan consistait à annexer 30 à 40 % des territoires. le reste étant placé soit sous souveraineté jordanienne, soit sous une forme quelconque d’autodétermination. Dans une interview de 1983 Rabin déclarait : "J’affirme que nous sommes prêts à abandonner environ 65 % de la Cisjordanie et toute la bande de Gaza". Ce plan représentait l’avantage de grignoter une bonne partie des territoires occupés, d’ émousser la lutte armée et de garantir l’équilibre démographique. L’expulsion de masse,sur le modèle de 1948 ne leur semblait plus réalisable vu l’évolution de l’opinion publique internationale...

    L’autre approche était celle de Sharon et des milieux militaires, elle consistait d’abord à briser la résistance palestinienne en détruisant toute forme d’organisation, toute base de pouvoir, comme il fut le cas au Liban en 1982. Le deuxième volet du plan visait le transfert du plus grand nombre possible de Palestiniens des territoires occupés vers la Jordanie par exemple.

    Avec Oslo, c’est la première approche qui semblait l’emporter. Rabin était partisan de cette ligne. En échange de l’engagement pris par Arafat de contrôler son peuple et de garantir la sécurité d’Israël, il était prêt à accepter que l’Autorité palestinienne régisse ses enclaves sur le mode de l’autodétermination. De là, la fameuse solution des deux états : un état-seigneur et un état-vassal, un état coiffant un peuple de maîtres et un état sous-traitant des masses d’esclaves.

    Depuis l’arrivée de Sharon au pouvoir et jusqu’à aujourd’hui nous assistons à une combinaison des deux approches. D’un coté l’état à la tête des bantoustans continue à vivoter avec un pouvoir éxecutif, vidé de toute substance, transformé en garde-chiourme au service de l’occupant. De l’autre coté l’assassinat d’Arafat a provoqué le vide politique tant escompté, Jérusalem-Est est presque vidée de sa population palestinienne alors que 500 000 colons ont progressivement investi la Cisjordanie, repoussant, asphyxiant les palestiniens qui tentent de survivre comme ils peuvent sur les 22% des terres qui leur restent... en attendant le pire...

    L’enchevêtrement des deux approches a le mérite de camoufler la réalité des faits : Israel continue une politique d’épuration ethnique sur le modèle de 1948 tout en présentant aux yeux du monde la fausse image de deux états souverains. Il faut reconnaître que ce gros mensonge fut l’arme la mieux fourbie par Israel et les puissances occidentales pour liquider de manière définitive et subtile la cause palestinienne. L’autorité palestinienne, cependant, ne semble pas encore se rendre compte. Depuis 1993, de négociation en négociation, de concession en concession, elle offre à Israel le moyen de continuer sa besogne. Même Hamas est tombé dans le piège en participant au "pouvoir" et en s’entre-tuant avec Fatah pour un mirage, ce qui a permis, entre autre, aux sionistes de se dégager de leur responsabilité de pays colonisateur.

    Il est donc clair que la politique israelienne n’a pas varié d’un iota par rapport à 1948 et qu’elle reste fidèle à ses "principes" : "Un peuple sans terre pour une terre vidée de son peuple". Les deux approches sionistes offrent en fait aux palestiniens le choix entre l’expulsion et les murs de l’apartheid. Toute la mascarade de ce processus de paix qui perdure sert en réalité à entériner le fait accompli.

    Ce qui distingue cette forme de colonialisme, c’est sa frénésie à éliminer physiquement et de manière systématique le colonisé. Des massacres comme ceux de Dir Yassine, de Sabra et Chatila, de Jenine et de Gaza... ne sont que quelques exemples des crises de folie meurtrières qui ont jalonné et jalonneront encore le parcours de cette entité. A chaque fois l’horreur qu’ils suscitent à travers le monde est vite éludée grâce à l’énorme appareil de propagande et aux grands médias occidentaux. L’épuration ethnique est doublée d’une sorte d’élimination magique : Depuis la création d’Israel et pendant plus de trente ans, les mots Palestine et Palestiniens ont totalement disparu du vocabulaire politique et médiatique en Europe et aux Etats Unis. Seules quelques tribus arabes nomades presque préhistoriques parsèment les contrées arides de cette "terre sans peuple". Encore aujourd’hui, les palestiniens restés à l’intérieur de la ligne verte après la colonisation continuent à être appelés "arabes israeliens".

    Si le monde se rend de plus en plus compte du traitement barbare infligé aux palestiniens, il ne nous vient jamais à l’idée que la societé israelienne, ce modèle parfait de démocratie implanté au beau milieu de la barbarie arabo-musulmane soit autre chose qu’un espace de rassemblement, de retrouvailles et de fraternité entre les différentes ethnies juives qui ont tant et tant souffert de l’injustice des autres. Non, malheureusement, les sionistes, majoritairement d’origine européenne, ne l’entendent pas de cette oreille. Ce sont bien eux qui ont semé la terreur en Palestine depuis les années trente ; c’est toujours eux qui continuent l’oeuvre de Ben Gorian et qui détiennent bien qu’ils soient minoritaires presque tous les pouvoirs. Tout le dédain, le mépris et la persécution dont ont souffert les juifs en Europe a produit chez certains d’entre eux un sentiment ambivalent fait de haine et d’admiration à l’encontre de leurs persécuteurs. Ils s’empressent d’adherer à l’idéologie coloniale, adoptant sa mythologie du progrès, ses hiérarchies ethniques et épistémologiques. Leurs mépris à l’égard des non-européens n’a d’égal que la haine qu’ils ont d’eux-même, de leur image, de leur origine. Si l’attitude haineuse et raciste à l’égard des palestiniens peut s’expliquer comme faisant partie d’une stratégie coloniale, ce qu’endurent les juifs Séfarades et les juifs Mizrahim, deux éthnies de culture orientale, peut-il avoir un sens ?

    Oui, les sionistes s’apparentent plus à leur culture européenne et à l’idéologie coloniale euro-centrée et raciste qu’à leur judaïté.

    Les faits sont d’une clarté aveuglante :

    Le professeur Michel Abitbol, de l’Université hébraïque de Jérusalem cite dans son livre "Le Passé d’une discorde" un article du quotidien Haaretz, datant de 1949, qui parle des juifs de l’Afrique du nord, où l’on peut lire : « Race primitive et ignorante, sans aucune spiritualité, dont le niveau général n’est guère plus élevé que celui des Arabes, des nègres ou des Berbères de chez eux, sans racine juive très profonde... Leurs demeures sont immondes : ils s’y adonnent aux jeux de cartes, à la boisson et à la prostitution. Ils sont des fainéants chroniques et détestent le travail manuel ».

    Un discours aux relents ô combien évocateurs !...

    Rien qu’en septembre 2008, l’écrivain et chercheur Elana Maryles Sztokman publie un article(1) à propos du système éducatif en Israel. Elle dit entre autre :

    "... Ce qui se passe dans l’école de Beit Ya’acov n’est rien de moins qu’une officialisation du racisme. Ici, l’école applique une politique qui ne permet pas aux filles Séfarades d’être dans une même classe que des filles Ashkénazes ou Hassidiques. Elles ont des enseignants différents , des classes différentes et même des heures de récréation différentes et une clôture entre leurs cours de récréation pour s’assurer que les deux groupes ne se mêlent pas pendant les pauses..."

    David Benchetrit, juif séfarade d’origine marocaine, réalisateur du film “Rouah Kadim – Khronika marokaït” (Vent d’Est – Chronique marocaine) raconte l’histoire des Juifs séfarades, de leur émigration vers Israël dans les années cinquante et soixante à nos jours. Benchetrit lève un voile cruel sur les maabarot [camps de transit], les enfants marocains aspergés de DDT à leur arrivée en Israël, les émeutes séfarades du Wadi Salib et des manifestations des Panthères Noires israéliennes, un mouvement de contestation de juifs Mizrahim.

    Commentant son film, David Benchetrit dit :

    "... la plupart des sionistes sont des êtres poursuivis par le démon de la persécution, par la malédiction historique de l’Europe orientale : l’antisémitisme et le racisme. Ce démon n’existe pas chez les Orientaux. Leur persécution est directement le fruit du mouvement sioniste. Ce mouvement voulait bâtir ici un endroit normal et sain. Mais tout ce qu’il est parvenu à créer, c’est un monde aliéné où tout ce qui est différent est persécuté : Palestiniens, Orientaux, Haredim et Bédouins. Tant que l’élite ashkénaze donnera le ton, cet endroit continuera à vivre dans la haine de soi et dans la schizophrénie..."

    La sociologue juive mizrahim d’origine irakienne, Ella Habiba Shohat, se dit être une arabe juive. Dans son livre "Le sionisme du point de vue de ses victimes juives elle souligne la haine qu’éprouvent les sionistes pour l’orient et son impact sur les juifs orientaux :

    "... En niant l’Orient arabe, musulman et palestinien, le sionisme a nié les juifs orientaux qui tout comme les palestiniens ont eux aussi été spoliés du droit à la représentation..."

    Au train où vont les choses, les sionistes finiront peut-être par se débarrasser des palestiniens, mais il y a une chose dont ils ne pourront jamais se débarrasser : c’est la haine qui les habite, la haine de soi qu’ils plaquent sur l’altérité !

    A qui donc le tour après les palestiniens ?!

    Si les opprimés pouvaient se reconnaitre au lieu de se renier, ils verraient que les vrais clivages sont ailleurs. Ils s’apercevraient alors qu’ils représentent une force extraordinaire : une force morale, la seule capable d’éradiquer ce mal qui gangrène l’Orient.

    Fethi GHARBI

    1) http://www.ism-france.org/news/arti...

    SOURCE 


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  • Al Qods : Israël poursuit la démolition des maisons palestiniennes

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    Les autorités israéliennes d’occupation ont fait démolir plusieurs maisons palestiniennes à Jérusalem-Est occupée, défiant les appels internationaux pour mettre fin à ces opérations.

    (JPG)
    Méthodiquement et en totale impunité, l’état sioniste poursuit sa politique de nettoyage ethnique en Palestine occupée - On appréciera ici la forte contribution de la marque Volvo à ces pratiques racistes et discriminatoires...

    Gidi Schmerling, un porte-parole de la municipalité de Jérusalem, a prétendu que les maisons dans les quartiers de Shuafat, Zur Baher, Silwan et Jabel Mukabar ont été abattues mardi parce qu’elles avaient été construites illégalement [mensonge éhonté et éculé, tout le monde sachant bien qu’il est quasi impossible à un Palestinien d’obtenir un permis des autorités d’occupation pour tous travaux de construction ou même de rénovation - N.d.T].

    « Toutes les maisons ont été démolies en conformité avec une ordonnance du tribunal, a-t-il dit dans une déclaration à l’agence de presse AFP.

    Les Palestiniens expliquent de leur côté que la municipalité pratique la discrimination à leur encontre, ce qui rend quasiment impossible pour eux d’obtenir des autorisations pour construire de nouvelles maisons ou même procéder à des extensions de celles existantes.

    En conséquence, des milliers d’unités d’habitation ont été construites sans autorisation des forces d’occupation au cours des dernières décennies, Israël en détruisant des dizaines chaque année.

    Interdiction de construire

    Nir Barkat, le maire [israélien] de Jérusalem, avait promis de sévir contre les constructions déclarées « illégales » dans la ville occupée, y compris dans Jérusalem-Est dont le sort est l’une des questions les plus épineuses du conflit israélo-palestinien.

    Mais les Nations Unies ont appelé mardi à un arrêt immédiat de toutes les expulsions forcées et des démolitions de maisons palestiniennes dans les territoires palestiniens saisis par Israël lors de la guerre de 1967.

    « De telles actions sont contraires au droit international et ont à long terme de graves répercussions sur les familles et les communautés palestiniennes », a déclaré dans un communiqué le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

    « L’ONU réitère son appel pour un arrêt immédiat et inconditionnel de ce type d’agissements et demande instamment à l’État d’Israël de protéger la population civile dans les TPO [Territoires Palestiniens Occupés] en ne procédant pas à de nouveaux déplacements et de nouvelles dépossessions. »

    Au moins 600 Palestiniens ont été expulsés de leurs maisons par les opérations de démolitions depuis le début de l’année, selon l’OCHA, et plusieurs milliers d’autres courent le même risque.

    Les États-Unis, qui cherche à relancer les pourparlers de paix, a qualifié les démolitions « d’inutiles » [difficile à interpréter... Peut-on supposer que pour l’administration Obama ces démolitions pourraient dans un autre contexte être qualifiées « d’utiles » ? - N.d.T].

    Les expulsions forcées et les démolitions ont généré de fortes tensions dans la moitié orientale de la ville, que les Palestiniens considèrent comme la capitale d’un futur Etat indépendant.

    La situation a provoqué un certain nombre de manifestations et les Palestiniens ont tenté de contester devant les tribunaux les actions de la municipalité.

    « Acte irresponsable »

    Une organisation israélienne de défense des droits de l’homme, Ir Amim, a déclaré que les démolitions étaient « un acte irresponsable qui pourrait aggraver la situation dans la ville et l’amener à un nouveau point d’ébullition ».

    Les Palestiniens et les groupes de défense des droits de l’homme ont condamné la politique de démolition d’Israël, l’accusant d’utiliser ces pratiques pour transformer la situation démographique dans Jérusalem-Est.

    « Les organismes internationaux et le Conseil de sécurité des Nations Unies devraient intervenir pour empêcher les autorités israéliennes de mener à bien ces actions criminelles », a déclaré Adnan al-Husseini, le gouverneur nommé par les Palestiniens pour Jérusalem.

    Un rapport des Nations Unies publié en mai de cette année a montré que 1500 ordres de démolition émis par la municipalité de Jérusalem étaient en attente d’être appliqués pour des logements palestiniens qualifiés d’illégaux.

    Le rapport dit aussi que si ces ordres sont appliqués, ce sont près de 9000 Palestiniens qui seraient du jour au lendemain sans maison et à la rue.

    Il y a environ 200 000 Juifs vivant [illégalement] à Jérusalem-Est, et environ 250 000 Palestiniens.

    28 octobre 2009 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
    http://english.aljazeera.net/news/m...
    Traduction : Info-Palestine.net Ici 


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  • Israël interdit aux Palestiniens un accès adéquat à l’eau propre et saine tout en permettant un approvisionnement quasi illimité aux colons israéliens en Cisjordanie occupée, a déclaré Amnesty International.
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    Photo : Al Jazeera

    « Les piscines, les pelouses bien arrosées et les grandes exploitations irriguées dans les colonies israéliennes... contrastent terriblement avec les villages palestiniens dont les habitants doivent se battre pour répondre à leurs besoins en eau pour les besoins domestiques », a indiqué cette organisation dans un rapport publié mardi.

    Selon Amnesty, entre 180 000 et 200 000 Palestiniens dans les collectivités rurales de la Cisjordanie n’ont pas accès à l’eau courante, tandis que les robinets dans d’autres zones sont souvent à sec.

    « Israël n’autorise l’accès, pour les Palestiniens, qu’à une fraction des ressources en eau communes qui se trouvent principalement dans les territoires occupés de la Cisjordanie », a expliqué Donatella Rovera, chercheuse à Amnesty.

    La consommation d’eau quotidienne par habitant en Israël est quatre fois supérieure aux 70 litres consommés par personne en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, selon le rapport qui sinitule : Troubled waters - Palestinians denied fair access to water [*].

    Coupures d’eau

    Israël, qui lui-même confronté à des pénuries d’eau sans précédent, contrôle une grande partie des approvisionnements de la Cisjordanie, et pompant dans la « zone aquifère de la montagne » qui se partage entre Israël et les territoires palestiniens sous occupation.

    Le rapport d’Amnesty dit qu’Israël utilise plus de 80 pour cent de l’eau puisée dans la nappe aquifère et alors qu’Israël dispose encore d’autres sources en eau, cette nappe est la seule que possède la Cisjordanie.

    Dans la bande de Gaza, plusieurs travaux de réparation étaient en cours pour améliorer le système d’assainissement des eaux, avant le blocus imposé par les Israéliens depuis 2007.

    Mais les projets ont été interrompus par le blocus, Israël empêchant les matériaux de réparation d’arriver dans le territoire assiégé.

    S’ajoutant à une situation déjà désastreuse, la guerre israélienne contre Gaza au début de cette année a laissé les réservoirs d’eau, les puits, les réseaux d’égout et les stations de pompage gravement endommagés.

    Le rapport d’Amnesty dit aussi que la nappe aquifère côtière de Gaza, sa seule ressource en eau douce, a été polluée par des infiltrations d’eau de mer et des eaux usées, et dégradées par une sur-exploitation.

    La situation de l’eau à Gaza a maintenant atteint un « point critique », avec 90 à 95 pour cent de l’approvisionnement en eau qui est contaminé et impropre à la consommation, dit encore Rovera.

    * Rapport téléchargeable à : http://www.amnesty.org/en/news-and-...

    27 octobre 2009 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
    http://english.aljazeera.net/news/m...
    Traduction : Info-Palestine.net


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