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Par reineroro le 10 Janvier 2010 à 12:36
La presse achetée et des journalistes vendus
Auteur : hengxi - Source : reflets de Chine - Une autre visionAprès avoir acheté l’opposition en débauchant les plus en vue de ses seigneurs décadents, mis au pas son propre parti en lui demandant que pas une tête ne dépasse, voilà que le faux Napoléon vient de s’emparer du dernier rempart qui le séparait de la dictature absolue, c'est-à-dire la presse ou les quelques ruines qui en subsistaient.
Sous le couvert d’une aide de circonstance, le Pinochet français, d’ailleurs plus proche de Pinocchio, vient de terminer son travail de sape, aidé en cela par une opinion publique généralement amorphe et anesthésiée depuis des années. Afin de couvrir tous les secteurs, la presse en ligne a bien évidemment été copieusement arrosée alors que son seul lectorat ne lui permet de survivre, faisant ainsi des médias dits participatifs un outil de propagande dont les rédacteurs en chef devront courber l’échine afin recevoir les précieux subsides leurs permettant de péter dans l’aisance et ainsi dégager des courants d’air d’orgueil à l’odeur nauséabonde.
Mediapart, Slate, et autres vrais faux-culs ex-révolutionnaires de Rue89, déjà depuis pas mal de temps passablement passés à l’ennemi, vivent donc leur dernier instants avant de sombrer dans le coma profond provoqué par une surdose de caviar présidentiel. La presse papier quand elle, étant depuis fort longtemps aux mains d’amis de l’Élysée, il ne reste plus rien d’indépendant dans ce désert médiatique, rongé par les métastases de l’intérêt personnel. Il ne reste plus qu’à voter une loi sur les blogs personnels et la boucle sera enfin fermée, limitant ainsi les informations à quelques dépêches AFP soigneusement étrillées.
En ce qui concerne Agoravox, la baisse constante de la qualité de ses articles devrait largement suffire à achever le suicide et il n’a même pas été besoin de lui accorder une subvention compatissante. Certains ont beau crier au voleur et se féliciter de cette non-attribution, cela ressemble davantage à la mort du cygne dont les assassins ne sont que les auteurs eux-mêmes, trop imbus de leur personne pour s’apercevoir de la médiocrité de certains articles. Ce média était de toute manière déjà miné de l’intérieur tant par une direction absente, que par des commentateurs venus régler leurs comptes à certains auteurs issus de façon plus ou moins lointaine de partis politiques traditionnels. Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce média qui a superbement raté son coup pour les raisons citées plus haut, mais il ne sert à rien de tirer sur un corbillard.
D’ici à quelques années, on devrait donc voir arriver des personnes comme Pierre Haski (Rue89) ou autres Pleynel (Mediapart), également ex-révolutionnaire des salons Parisiens, à des postes de responsabilités, et pourquoi pas pour l’un des deux à un poste ministériel. L’argent n’ayant pas d’odeur depuis fort longtemps, les faux combattants de la liberté pourront ainsi rejoindre leurs illustres prédécesseurs au Panthéon des faux journalistes, mais des vrais fossoyeurs. Comme dans toutes histoires d’amour à trois, il faut un cocu et celui-ci semble être désigné depuis belle lurette, puisque c’est le lecteur qui fait les frais de l’opération en étant en même temps le financier contribuable et le trompé.
Après une taxe sur Google, dont on se demande quel expert a pu pondre un projet aussi peu techniquement réalisable, il ne reste donc plus qu’à créer une taxe sur les blogs ou sites personnels, et pourquoi pas une contribution exceptionnelle pour avoir le droit d’insérer dans un article quelques mots désagréables à l’attention du staff présidentiel. Ce revenu supplémentaire pourrait par exemple servir à financer un quotidien en ligne qui se nommerait « Le quotidien du leurre », en référence à son homologue Chinois dont il semble que s’inspire bon nombre de médias hexagonaux tant la ligne éditoriale devient unique. La seule chose à souhaiter reste le réveil d’une population droguée aux cartes de crédit et autres intoxications audiovisuelles, mais qui ne réagissant plus depuis fort longtemps, semble être dans la phase de coma précédent une mort programmée.
Rien de nouveau donc à l’horizon, si ce ne sont les quelques bulletins de vote qui en mars prochain viendront justifier le départ de quelques ministres bien engraissés au bénéfice d’autres amis venus manger la pâtée « Sarkozienne » qui semble trouver de plus en plus d’adeptes, faites de déchets de démocratie et autres lambeaux de liberté.
Auteur : hengxi - Source : reflets de Chine - Une autre vision
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Par reineroro le 29 Décembre 2009 à 18:46
France 2 voit l'Iran... au Honduras
France 2 (comme les autres d'ailleurs) voudrais tellement voir tomber le président Iranien, Ahmedinejad, qu'il n'hesite pas à manipuler l'opinion publique. Dans son Journal de 13h et 20h du 28 décembre la chaine a illustré les images des affrontements à Téhéran avec des images filmées avec des téléphones portable et ces fameuse photos prisent au Honduras au mois de juin 2009.
Pourquoi ces images ? tout simplement parce qu'elles sont fortes, on y voit la police reculer devant les manifestants et en mauvaises postures.
Et oui l'occident aimerait tellement voir le régime Iranien tomber qu'elle n'hésite pas à faire comme si celà avait réellement commencé en montrant des photos truquées.
Ces même occidentaux refusent toujours de reconnaitre le vote du peuple palestinien qui a voté pour le Hamas en preferant la traiter d'organisation terroriste. Pour eux une élection est réussie que lorsque celui qui gagne est assez bien (corrompu) pour eux !
On peu très bien ne pas aimer le président iranien, mais lui a été élu et a gagné avec peu d'avance. On peu l'accuser d'avoir truqué les votes, mais nous n'en avons aucune preuves. Par contre tout le monde sait que Bush a été élu avec un trucage du vote électronique sans que celà l'empeche d'avoir fait 2 mandats et foutu le bordel sur la planète !La plupart des présidents noirs africains arrive avec l'appuie des Pays européen comme la France et je ne pense pas que le peuple ai voté pour ces "pourris". Que dire du président tunisien qui soit disant est élu à 95% des voix !!! vous en connaissez beaucoup des démocraties avec une si large avance ?
Alors messieurs les journalistes, un peu de déontologie ! Faites votre travail et traitez toutes les informations avec équité !
Nous savons très bien que derrière toutes ces manipulations se cachent les pays occidentaux qui n'arrivent pas à faire fléchir le président Iranien au sujet du nucléaire. J'espère que les iraniens seront assez lucides et unis pour ne pas tomber dans le piège.
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Par reineroro le 13 Novembre 2009 à 22:00
Au lieu d'analyser ce qui se passe, la presse française a choisi de commémorer depuis plusieurs semaines. Pour échapper un peu à la confrontation avec la réalité? Ou, comme nous le dit Alain Joannes, pour s'aligner sur l'agenda élyséen?
La crise d’hystérie berlinoise qui vient d’agiter frénétiquement le journalisme à la française a repoussé les limites du ridicule tout en dévoilant l’ignominie de l’arbitraire médiatique.
Le comble du grotesque a été atteint avec la mise en scène hypertrophiée d’un spectacle futile, sans intérêt, sans autre contenu que d’insipides lieux communs sur la Liberté. L’enflure des phrases rabâchées sans conviction ne parvenait pas à dissimuler le vide du propos.
Cette pénible journée de ruminations aussi prétentieuses que bêtifiantes aura au moins eu le mérite de dévoiler le mécanisme pervers qui détruit la crédibilité de l’industrie hexagonale de l’information depuis décembre 1989 (affaire du faux charnier de Timisoara).
En imposant cette morne commémoration comme le principal fait d’actualité de ce 9 novembre 2009, les rédactions, notamment audiovisuelles, ont montré la dimension arbitraire de leur fonctionnement.
Ces rédactions ne songeaient en effet qu’à donner le spectacle narcissique de leur improbable rencontre avec l’Histoire; mais ce n’était qu’un simulacre de l’Histoire.
La réalité est que les journalistes ont écarté tous les autres sujet de leurs sommaires. A les entendre - notamment sur Radio-France - et à les voir - notamment sur les chaînes de télévision du service « public » - rien ne se serait produit dans le monde, hormis le spectacle navrant de la sous-culture journalistique en goguette à Berlin.
Les pitoyables décérébrés qui se comportaient à l’antenne comme si la France de 1989 avait libéré l’Allemagne de l’Est n’ont manifestement pas lu les mémoires des acteurs politiques de l’époque et ne savent donc pas qu’Helmut Kohl a « trahi » son « ami » François Mitterrand en négociant directement avec Gorbatchev.Mitterrand qui venait d’ailleurs de déclarer sur France 3 que la réunification de l’Allemagne ne pourrait pas avoir lieu avant une bonne dizaine d’années. Pendant ce temps, Kohl négociait un prêt à l’URSS et, mieux informée, Margaret Thatcher se rapprochait de Mitterrand pour essayer d’empêcher la réunification. Seul le président américain de l’époque était tenu au courant de ce qui se tramait entre Bonn et Moscou.
La France a été « cocufiée » et c’est une vaniteuse cocue de l’Histoire que les journalistes ont célébré, sans le savoir, le 9 novembre 2009.
Mais le commentaire 1 de Moktarama incite à examiner le fonctionnement des médias du service «public » sous l’angle de la diversion.
La construction médiatique de cette diversion n’avait qu’une utilité: essayer d’inscrire le pouvoir politique français dans l’Histoire. La France est éjectée de l’Histoire depuis très longtemps. L’actuel président ne s’y résout pas. Il construit un « ordre du jour » qui sert de conférence de rédaction et de sommaire aux journaux du service « public ».
En acceptant l’agenda élyséen sans aucun discernement et sans aucune retenue, les journalistes de Radio France et de France Télévision se laissent instrumentaliser. Ils concoctent un écrin médiatique aux vanités du pouvoir en place. Ils détournent l’attention de leurs audiences vers les efforts désespérés que déploie le locataire de l’Elysée pour ne pas être éclipsé par un véritable acteur de l’Histoire en train de se faire - ma définition de l’actualité -, Barack Obama.
Les historiens de 2109 qui voudraient savoir ce qui s’était passé un siècle auparavant ne trouveraient dans les archives médiatiques de l’Hexagone que des gens sous la pluie et des speakerines maquillées comme des mémères endimanchées.
Privées d’informations pendant une journée entière, les audiences ont toutes les raisons de mépriser une profession qui se déshonore en oubliant à ce point que sa mission est de montrer ce qui se passe.
Retrouvez les articles de Alain Joannes sur son blogvotre commentaire
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Par reineroro le 2 Novembre 2009 à 13:33
Propagande partout, info nulle part ?
Radio Canada CONTRE Manuel Zelaya
Serge CHARBONNEAU
Que pensez-vous du Honduras ?
Vous ne savez pas trop. Vous avez que ça brasse, mais bon, vous ne savez pas trop.
Que pensez-vous de Manuel Zelaya, le président « déchu » ?
Ah ! Là, ça se précise. Zelaya, quant à lui… vous savez déjà mieux. Vous avez entendu à maintes reprises, depuis quatre mois, des analyses à Radio Canada comme celle-ci faites par Monsieur François Brousseau à l’émission de Michel Désautels du 30 octobre 2009 à 17h50 [1]
Voici la transcription d’un extrait.
M. Brousseau dit :
« Le référendum que Zelaya voulait organiser en novembre [si le OUI l’emportait le 28 juin dernier], aurait eu lieu, « selon ce plan » « avorté », au même moment que la présidentielle, je ne sais pas si vous me suivez… et non pas avant. La présidentielle à laquelle Zelaya ne pouvait pas se présenter.
CELA DIT, oui on peut "imaginer" que « DANS SA… DANS SA TITE TÊTE » que l’affrontement qui aurait suivi un "oui" « hypothétique » en juin aurait peut-être poussé Zelaya À SE HISSER COMME « HOMME PROVIDENTIEL » et là à jouer le le… un p’tit peu l’affrontement !? Peut-être qu’il avait ça DERRIÈRE LA TÊTE !? Mais c’est pas ça qui était écrit sur la feuille et SES PARTISANS ONT BEAU JEU AUJOURD’HUI DE « NIER » que c’était ça son intention. »
Quelle est donc votre conclusion après avoir entendu M. Brousseau ?
Radio Canada, AFP, Cyberpresse, bref tous les médias de masse dont vous avez accès disent en gros la même chose : Zelaya DANS SA TITE TÊTE…
Ses partisans « NIENT » ses intentions croches qu’il a dans sa « TITE TÊTE » !
Bref, on vous dit que Zelaya est un hypocrite et que ses partisans sont des menteurs.
Quel est donc le résultat de la « Tite TÊTE » de Monsieur Brousseau et de cette déclaration disant que ses partisans [à Zelaya] « NIENT » ?
Quel est donc votre sentiment résultant de cette chronique "éditoriale" ?
Eh oui ! Zelaya est un crosseur. Monsieur Brousseau vous le dit, Monsieur Brousseau vous le dit depuis 4 mois, au diable les niaiseries associées à la démocratie… Zelaya, dans le fond de la TITE TÊTE à Monsieur Brousseau (pour reprendre ses propres mots), est un crosseur, un menteur, bref un Chávez… vous savez Chávez… Oui, lui aussi vous savez, on vous l’a expliqué à maintes et maintes reprises. Il est une « bête noire » autant que Zelaya est déchu.
D’ailleurs un peu plus tôt dans la même analyse de M. Brousseau, l’animateur Michel Labrèque et Monsieur Brousseau s’entendent (vers 17h48) pour dire que Zelaya est comme ce Chávez de malheur :
François Brousseau : « … il y a beaucoup beaucoup de gens là-bas qui haïssent Manuel Zelaya, ils le voient comme un traitre qui s’était fait élire à droite il y a 4 ans avant de virer capot et de passer à gauche à mi-mandat, avec de nouveaux alliés comme le fameux Hugo Chávezzz, le Vénézuélien. Cette crise a agi comme révélateur pour nous faire voir un pays, un pays pauvre [2] politiquement très polarisé, un pays coupé en 2. »
L’animateur : « Oui, ce qui rappelle le Venezuela d’Hugo Chavezzz, euh… d’ailleurs, François il faut dire que Manuel Zelaya a aussi ses partisans, « ces gens-là » ont les a vus manifester… »
Cet extrait n’est qu’un petit, très petit exemple de l’aiguillage que votre opinion subit.
Très peu de gens parlent espagnol, encore moins écoute les discours en entier des Présidents latino-américains. JAMAIS on ne vous les fait entendre, sauf en de rares occasions où l’on peut dénicher une envolée du genre « Yanky de mierda » ou encore « Ça sent le souffre ici ». Des propos éclatants pris comme des cris incompréhensibles et presque maladifs lorsqu’on les isole hors du contexte les ayant provoqués.
Dans le cas du Honduras, à l’instar de tous les médias d’idéologie néolibérale, RADIO CANADA EST CONTRE MANUEL ZELAYA.
Il ne s’agit plus d’information, mais d’une sorte de propagande douce qui vous aiguille vers le jugement que vous avez. Un jugement radical : Zelaya n’est pas très catholique dans sa « TITE TÊTE » (pour employer les mots de François Brousseau).
Pour Radio Canada, toute cette mouvance de la gauche en Amérique latine est un mouvement d’une nocivité semblable à celle que l’on décrivait dans les années 70 (les méchants communistes comme cet Allende, le Chávezzz du temps). On semble encore faire une maladie contre tout ce qui peut être favorable aux plus démunis et qui enlève du même coup, une partie des privilèges et des profits aux intérêts étranges.
Étrangement, même après tant d’années, même après tant d’analyses des atrocités des dictatures, de l’oppression et de l’exploitation systématique des richesses des pays au profit de quelques familles, nos journalistes (si moraux contre les dérives iraniennes, russes, chinoises, ou birmanes) voient comme un mouvement à combattre cette marche vers la démocratie participative.
On met constamment en doute la bonne foi des dirigeants progressistes et on bénit les agissements suspects des dirigeants pro-libre-échange.
La réalité a beau être criante, comme celle de la dictature en place depuis 4 longs mois au Honduras, on persiste à la colorer selon une vision qu’on impose sans gène et sans retenue.
Combien de fois avez-vous entendu le qualificatif de « déchu » pour décrire le Président ÉLU, légal, constitutionnel et légitime du Honduras, Manuel Zelaya ?
Sans exagérer, des milliers de fois. Des dizaines de fois par jour, parfois des dizaines de fois dans un seul article ou un seul reportage.
« DÉCHU ».
Bien que ce terme soit foncièrement exact, c’est-à-dire que le Président du Honduras a bel et bien été "déchu", il n’en demeure pas moins que l’impact psychologique sur l’imaginaire collectif fait en sorte qu’on fini par considéré le Président renversé, illégalement éjecté du pouvoir comme ayant été « déchu » avec raison. On en vient à être convaincu qu’il est « déchu » et que s’il est « déchu », c’est qu’il le mérite.
Il y avait pourtant bien d’autres qualificatifs tout aussi adéquats pour qualifier le Président Zelaya.
On aurait pu parler du Président « RENVERSÉ », « ÉVINCÉ », « ÉJECTÉ », « EXPULSÉ ». À tous ces qualificatifs pour être vraiment conforme à la réalité, on aurait pu ajouter « ILLÉGALEMENT ». On aurait pu dire le Président « EXPULSÉ ILLÉGALEMENT ».
Pour ce qui est du régime "de facto".
On aurait pu dire « LA DICTATURE », non pas le président "de facto", mais bien le dictateur Micheletti. Ou encore le président illégal du Honduras. On aurait pu parler de régime du Honduras, après tout pendant combien d’années n’a-t-on pas qualifié le gouvernement démocratique et élu du Venezuela, de régime ?
Il est clair que l’idéologie a envahi nos médias. Il est clair que cette idéologie véhiculée sans gène et sans retenue aiguille considérablement l’opinion publique.
Juste une déclaration « TITE TÊTE » d’un bonze médiatique comme Monsieur François Brousseau de Radio Canada (aussi chroniqueur du Devoir) peut faire oublier des décennies d’injustices, tout en favorisant la poursuite de ces mêmes injustices.
Incroyable l’acharnement médiatique qui peut être déployé pour contrecarrer les réformes sociales ayant pour but d’améliorer les conditions de vie des plus démunis.
Le Honduras, le pays le plus contrôlé par les intérêts étranges du Nord, un des pays le plus pauvres d’Amérique latine. Il est clair que cette pauvreté est le résultat des entreprises comme la United Fruit (chiquita) ainsi que de multiples entreprises de textiles exploitant la main-d’œuvre bon marché.
Les soldats médiatiques du néolibéralisme nous parlent de la pauvreté au Honduras comme si cette pauvreté était le résultat des politiques de Manuel Zelaya. Quelle malhonnêteté que cette négation des siècles d’exploitation et quelle malhonnêteté de parler de pauvreté alors qu’un gouvernement pour la première fois dans l’Histoire de ce pauvre pays, tente de mettre en place des lois permettant aux plus démunis de prendre leur destinée en main.
Le bonze, Monsieur Brousseau, dit : « il y a beaucoup beaucoup de gens là-bas qui haïssent Manuel Zelaya ».
Quel paradoxe !
S’il y avait tant de gens qui « haïssent » Manuel Zelaya, croyez-vous qu’on l’aurait renversé par les armes ?
Qui donc serait assez imbécile pour ne pas laisser parler les urnes ?
Manuel Zelaya est appuyé par une majorité de la population hondurienne. Le renversement par les armes est une démonstration claire de ce qu’aurait pu être le résultat de la consultation du 28 juin dernier, c’est-à-dire, un OUI SANS ÉQUIVOQUE pour qu’une QUATRIÈME URNE soit mise en place le 29 novembre prochain.
Nos médias font preuve de malhonnêteté intellectuelle et journalistique flagrante.
J’ai d’ailleurs envoyé une plainte officielle à l’Ombudsman de Radio Canada.
Mais, cet Ombudsman est à la foi juge et parti. Tout ce à quoi l’on peut s’attendre d’une de ses enquêtes est qu’il justifie les agissements déplorables de ces journalistes atteints d’une maladie idéologique les empêchant de faire un travail honnête.
Pour approfondir ce dossier, je vous invite à lire :
3 juillet 2009
« Lettre ouverte à Radio Canada »
http://www.vigile.net/Lettre-ouverte-a-Radio-Canada
12 juillet 2009
« L’information et l’idéologie »
http://www.legrandsoir.info/L-information-et-l-ideologie.html
17 juillet 2009
« Honduras : L’idéologie au service du Putsch »
http://www.legrandsoir.info/Honduras-L-ideologie-au-service-du-Putsch.html
24 juillet 2009
« Honduras : désinformation et silence complice »
http://www.legrandsoir.info/Honduras-desinformation-et-silence-complice.html
25 juillet 2009
« Pendant que Zelaya risque sa vie, Radio Canada met la priorité sur Barbie »
http://www.vigile.net/Pendant-que-Zelaya-risque-sa-vie
30 juillet 2009
« Radio Canada pratique de plus en plus la censure »
http://www.vigile.net/Radio-Canada-pratique-de-plus-en
6 août 2009
« Le bataillon médiatique oublie une importante conférence de presse »
http://www.vigile.net/Le-bataillon-mediatique-oublie-une
15 septembre 2009
« Radio Canada dépêche un reporter à Tegucigalpa »
http://www.vigile.net/Radio-Canada-depeche-un-reporter-a
16 septembre 2009
« Honduras : Des questions pouvant servir à Monsieur Leprince »
http://www.vigile.net/Honduras-Des-questions-pouvant
21 septembre 2009
« Radio Canada - Un glissement vers la radio poubelle ou une dérive idéologique ? »
http://www.vigile.net/Un-glissement-vers-la-radio
26 septembre 2009
« Où est Radio-Canada ? Le Président légitime et ÉLU du Honduras va possiblement être éliminé »
http://www.vigile.net/Le-President-legitime-et-ELU-du
Ceci n’inclut pas mes courriers personnels faits aux journalistes et aux émissions de Radio Canada les invitant à, s’il vous plaît, corriger la situation.
Ceci n’inclut pas mes nombreux commentaires sur le site de Radio Canada. Commentaires où j’ai rappelé maintes et maintes fois ce qu’était la QUATRIÈME URNE dont parle finalement [sans la nommer] aujourd’hui M. Brousseau (après avoir reçu ma plainte dénonçant la désinformation, envoyée à plus de 200 personnes, ainsi qu’à toutes les émissions de Radio Canada).
Nous subissons une manipulation de notre opinion. Il faut en être conscient.
Joseph Goebbels, ministre de la propagande nazi, avait bien fait comprendre à Hitler qu’un mensonge plusieurs fois répété vient à s’imposer comme étant une vérité.
Hitler dans son Mein Kampf (Ma lutte) dit : « Un mensonge répété dix fois reste un mensonge ; répété dix mille fois, il devient une vérité. »
Radio Canada et tous nos médias en lutte contre un monde plus juste, le savent bien et nous le démontrent de façon renversante.
Combien d’entre vous pensez que Manuel Zelaya avait dans sa « TITE TÊTE » comme dit Monsieur François Brousseau, l’idée de poursuivre son mandat (presque sans élection, bien entendu ???) ?
Beaucoup, beaucoup trop.
Soyez conscient qu’on vous fait juger sans vous informer.
Le quatrième pouvoir (les médias "officiels") n’est définitivement plus du côté de la population.
Nous devons utiliser le cinquième pouvoir (le pouvoir citoyen) pour obtenir une information exempte d’idéologie pour ainsi sauvegarder la vigueur de ce qui nous reste de démocratie.
Après avoir bien étudié le dossier que je vous expose, je vous invite, si vous jugez que cette cause en vaut la peine, à m’écrire pour me dire si vous considérez qu’une pétition devrait être lancée afin de dénoncer Radio Canada pour désinformation et manipulation idéologique.
Serge Charbonneau
Québec
veliserdi@hotmail.com
[1] http://www.radio-canada.ca/audio-vi...
[2] On voit toujours la pauvreté lorsqu...votre commentaire
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Par reineroro le 26 Octobre 2009 à 22:11
AFPgate (le montage de l’AFP sur le Honduras)
Quand l’AFP joue avec les photos
Vers la mi-août l’AFP a diffusé une série de photos sur les manifestations à Tegucigalpa qui appuyaient les violences des opposants au coup d’état : véhicules brûlés, vitrines brisées... Une petite mise au point s’impose, surtout pour nous qui sommes loin de là.
Les 12 et 13 août de 2009 dans Tegucigalpa, Honduras, des manifestations populaires pacifiques s’organisent contre le coup d’état et la dictature installé dans ce pays, tout à coup la dictature met en place le couvre-feu et elle réprime d’une manière sauvage. La dictature torture de manière généralisée en le justifiant parce qu’il faut réprimer les actes de vandalisme des manifestants.
lundi 26 octobre 2009, par Primitivi
Des médias internationaux ont écrit des articles sur les "troubles" que provoquèrent ceux qui résistaient au coup d’état, des articles comprenant des photos. Plusieurs photos parmis ses articles sont réellement criardes.
Voici un exemple de montage de la part des médias internationaux : C’est une photo de l’AFP, qui montre un "partisan supposé de Zelaya" qui vandalise un local commercial.
La source de la désinformation, le diaporama AFP relayé ici sur le site Noticias 24 :
http://doc.noticias24.com/0908/20090812_pro_zelaya_to_web/20090812_pro_zelaya_index.html
Le problème n’est pas ce que montre la photo, mais ce qu’elle ne montre pas :
1 - Le visage de l’attaquant : Il est très rare qu’un journaliste international, qui "est dans tout" et capte toujours "la nouvelle du moment" puisse ne pas avoir le visage de l’attaquant, d’autant plus si ce dernier est masqué.
2 - "un attaquant solitaire" : Pour qui voit TeleSur ou les photos que publient aporrea.org, kaosenlared.net ou une pléiade de sites web d’information alternative ou même la BBC, qui tente toujours de ne pas distordre l’information (parce que les britanniques détestent, chaque jour un peu plus les grands médias en Angleterre) remarquera que les marches du Front National Contre le Coup d’État au Honduras sont populaires et avec beaucoup de gens...
Alors pourquoi ce vandale est-il seul dans l’image ?
Regardez bien le reflet de la rue dans la vitrine du commerce : il n’y a pas de manifestants dans la rue ! Il n’y a personne, il n’y avait pas de manifestation dans le lieu. Pourquoi peut-on être aussi affirmatif ? Car c’est un restaurant Burger King, qu’il n’y en a pas trente six au centre de Tegucigalpa et qu’il se trouve juste à côté de la rue. [NDT : le logo Burger King se voit, un petit peu, sur le panneau graffité à droite, barré par un coup de peinture noire en bas, sur la gauche. Si on est sud américain le "Triple Queso" suffit ;)]
3 - "photos sans relation" : Après être allé à la source des photos il faut remarquer également que lors des marches les gens étaient calmes, ils chantaient et ces manifestations étaient bon enfant et non violentes [NDT :c’est d’ailleurs ce qui leur a permis de mettre la dictature en difficulté], et dans son diaporama l’AFP met tout de suite quelques photos de manifestants qui jettent des pierres, nous ne savons pas à quelle date a été pris la photo, ni contre qui ils jettent des pierres, justa après le diaporama présente des photos de bus scolaire brulé... Durant les 44 jours de résistance [NDT:au moment de la publication] il n’y a jamais eu d’incendie de bus, au contraire le Front de Résistance utilise les bus pour que les gens puissent aller jusqu’aux lieux des manifestations. Aucune relation directe entre les différentes photos, que ce soit celle du vandale entrain d’exploser les vitrines de Burger King, ou les photos des bus brûlés ou encore les photos des marches pacifiques.
Nous sommes dans un monde où le mensonge est la normalité, il ne nous reste aucune autre alternative que d’épurer ce que nous voyons ou entendons en essayant de croiser beaucoup de sources différentes.
Alejandro Sánchez
Source : AlterMediaMundo AFPGATE (El montaje de AFP sobre Honduras)
Traduction : Primitivivotre commentaire
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Par reineroro le 17 Octobre 2009 à 08:48
Si même les mots nous abandonnent.
Viktor DEDAJCe matin (16/10) sur France-Inter, j’ai entendu le chroniqueur Bernard Guetta citer longuement (et avec son ton de "je sais tout et je daigne partager une parcelle de mon intelligence avec vous") l’article d’un ancien haut-fonctionnaire de l’administration Bush, qui parlait de l’Iran. Citer comme source d’information un haut-fonctionnaire, sans prendre de précautions, il faut le faire. Citer un haut-fonctionnaire US, sans ricaner, ça craint. Citer un haut-fonctionnaire US parlant de l’Iran, sans porter un masque, c’est l’exploit. Mais citer un haut-fonctionnaire US de l’administration Bush parlant de l’Iran, il suffit de s’appeler Guetta.
Et vous me demandez encore d’où vient cet étrange sentiment que plus rien n’a de sens dans nos médias ?
Imaginez un monde où même le langage serait soumis « aux lois du marché ». Un monde où régnerait une régulation naturelle du vocabulaire par « la main invisible ». Un monde où les mots n’auraient de valeur qu’en fonction de « l’offre et la demande ». Un monde où il n’y aurait plus d’Angelys, plus de Belmont, plus de Stellard, mais juste des « poires ». Imaginez.
- Je n’aime pas les Angelys .
- Ah ? Tu n’aimes pas les poires ?
- Si, j’aime les Stellard .
- Tu viens de dire que tu n’aimais pas les poires !
- Non, j’ai dit que je n’aimais pas les Angelys.
- Les Angelys, les Stellard, ce sont des poires !Un monde où seul un happy few connaîtrait le sens d’Ariane, de Belle du Havre et de Tentation, les autres se contentant de dire « pomme ». Imaginez ce monde de libre concurrence où « pomme », « poire » et même « banane » seraient à leur tour supplantés par le plus rentable « fruit ». Imaginez.
- Je n’aime pas les pommes.
- Ah ? Tu n’aimes pas les fruits ?
- Si, j’aime les bananes.
- Tu viens de dire que tu n’aimais pas les fruits !
- Non, j’ai dit que je n’aimais pas les pommes.
- Les pommes, les bananes, ce sont des fruits !Dans un tel monde, la résignation serait tentante. Soupirer et passer à autre chose vous épargnerait moult empoignades stériles. Mais comme vous n’êtes pas fait pour ce monde au rabais perpétuel, vous persistez et vous arrivez même parfois à faire comprendre que ça y’en être une pomme, ça une poire, là une banane, et le gros là y’en a s’appeler pastèque. Compris ? « Ben ouais, des fruits. T’aime pas les fruits, c’est bien ce que je disais ».
Dans un tel monde, le taux de criminalité crèverait le plafond.
Un monde où l’ignorance - feinte ou sincère - serait la règle, où celui qui sait parfaitement de quoi il parle serait sans cesse sommé de s’expliquer, non, pire encore, de se justifier.
Ce monde là serait un monde fait pour les bonimenteurs et escrocs en tous genres qui se glisseraient en profitant de la confusion. Un monde où les mots prendraient le sens qu’on aura bien voulu leur donner selon les circonstances et les enjeux. Imaginez.
- Tu manges quoi ?
- Un fruit.
- On dirait une pomme.
- T’en veux ?
- Fais voir. Y’a marqué « Monsanto » dessus. Et ça n’a pas tellement un goût de pomme.
- Bah... du moment que ça a le goût de fruit...
- Tu ne vas pas manger ça ?
- Ben si. A la fin, j’adore sucer le noyau.
- Il n’y a pas de noyau dans une pomme.
- Et ça, c’est quoi ?
- ...
- Mince. Il est tombé dans ses pommes.Imaginez un monde où le mot d’esprit serait mieux côté que le mot juste. Où le mot juste se verrait remplacer par juste un mot. Où l’idée ne serait qu’un emballage et le concept une denrée rare. Ou la confusion serait mieux entretenue qu’une autoroute à péage.
Un monde où le méchant « prisonnier politique » céderait sa place au gentil « terroriste emprisonné. » Un monde où le sauvage « torture » serait remplacé par le civilisé « interrogatoire poussé ». Un monde où le vilain « flicage » se verra avantageusement remplacé par le plus soyeux « sécurité ». Un monde où le barbant « philosophe » céderait la scène au plus sexy « Bernard-Henry Lévy ». Un monde où le concept trop tortueux de « gauche » serait violenté puis délaissé en faveur de « Parti Socialiste ». Un monde où les criminels financiers de haut vol ne feraient même plus l’effort de s’en cacher. Un monde où une puissance violente et meurtrière se verrait couramment requalifiée de « démocratie ».
Dans un tel monde imaginaire on verrait éclore des situations ubuesques (*)
Un monde d’une telle médiocrité intellectuelle que si l’on n’y prend garde, pourrait voir fleurir un jour des échanges normalement inimaginables, tels que celui-ci :
- Je suis antisioniste
- T’aimes pas les juifs ?Si un tel monde devait advenir, un monde où même les mots nous auraient abandonnés, c’est que les futurs hommes du passé que nous sommes auront échoué.
Viktor Dedaj
« une fois l’avenir passé, le futur n’est plus très loin. »
(*) des situations ubuesques telles que... (mais la liste est ouverte et le lecteur est invité à compléter)
- Le bombardement de l’Afghanistan pour libérer les Afghans que même parfois ils viennent se réfugier chez nous pour échapper aux bombes et aux méchants mais là c’est pas du jeu alors on les renvoie chez eux se faire bombarder - allez hop, allez vous faire bombarder comme tout le monde, pas de favoritisme, parce que notre devise « Liberté, Egalité, Fraternité » n’est pas faite pour les chameaux. (je parle évidemment de l’Ouganda, parce que c’est pas en France qu’une telle chose arriverait)
- Un programme de vaccination de la population avec un vaccin n’ayant pas été testé pour la protéger contre un risque de pandémie ou plutôt contre le risque d’un risque qu’on aimerait bien qu’il soit avéré sinon de quoi aurions-nous l’air ? (je parle évidemment du Botswana, parce que c’est pas en France qu’une telle chose arriverait)
- La promotion sans vergogne d’un fils de président encore boutonneux élu dans une circonscription fortunée par des neuneus friqués (je parle évidemment du Gabon, parce que c’est pas en France qu’une telle chose arriverait)
- Trois personnalités du monde politico-médiatique ayant comblé à la hussarde le fossé des générations seraient solidement défendus par leurs pairs (et ils en avaient) comme s’ils avaient inventé le vaccin contre la bêtise sous prétexte que l’un est ministre de la Culture, le deuxième un cinéaste réputé et le troisième un ex-soixante huitard dirigeant d’un mouvement « écologiste ». (je parle évidemment de la Corée du Nord, parce que c’est pas en France qu’une telle chose arriverait)
- Une méga-faillite provoquée par des méga branquignolles ne provoque pas la moindre remise en cause ni le moindre licenciement pour incompétence avérée. Ah oui, le paradoxe ici, c’est qu’on les appelle encore des spécialistes et leur opinion aurait la moindre importance. (je parle évidemment du royaume de Phing Lang, parce que c’est pas en France qu’une telle chose arriverait)
- Un candidat à la présidence de la République se faire élire sur un programme bidon et l’affirmation d’une moralité et d’une éthique qui seront tous consciencieusement piétinés une fois au pouvoir et hissant l’art de la manipulation aux sommets en provoquant tous les 15 jours un pseudo-scandale ou une affaire à la con tandis que les médias font « bêêê, bêêê » (je parle évidemment de la France, parce que c’est pas dans une démocratie qu’une telle chose arriverait)
- La remise d’un Disque d’Or au gamin qui vient tout juste de remporter la « Nouvelle Star » ou – alternative encore plus cocasse – la remise du prix Nobel de la Paix à Obama. (je parle évidemment de Neptune, parce que c’est pas sur la Terre qu’une telle chose arriverait)
*****
* Conspuer les résultas des élections en Iran sans apporter la moindre preuve d’irrégularité et flagorner celles frauduleusement avérées de l’Afghanistan ...
*S’accommoder d’un coup d’état fasciste au Honduras et s’acharner sur des présidents latino-américains légitimes et élus par les peuples ...
*L’élection de Miss SDF ... qui bénéficiera d’un logement .... pendant un an, OUAIS ! (Cela se passe en Belgique, évidemment, cela n’a donc rien à voir avec ce qui se fait en France ...)
* Changer le nom d’un Traité rejeté par le peuple lors d’un référendum et le faire ratifier ensuite par voie parlementaire ...
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Par reineroro le 13 Octobre 2009 à 12:14
J’ai gardé le silence pendant une bonne semaine. Accaparé par mes activités, mais pas seulement. Il s’est passé tant de choses qu’il valait mieux garder un peu de distance pour jeter un œil plus aiguisé, plus lucide sur tout ça.
Les rumeurs qui enflent, les scoops téléguidés, les réaction outragées au JT de 20 heures, les journalistes trop bavards avec les faibles et étrangement muets avec les puissants. Un vrai cirque dans des jeux sans règle véritable. Et surtout, pas d’odeur, pas de sueur apparente pour les rangs aux premières loges. Tout le monde en aura pour son temps et l’argent des annonceurs !
On s’en est pris à Frédéric Mitterrand, on s’en est pris à Jean Sarkozy, et pour faire redescendre tout le monde sur terre, des gauchistes autonomes s’en sont pris à Poitiers. Les flics les cassent pour un rien, alors ils ont cassé à leur tour.
Légitime défense ?
Il faut dire qu’au nom de la com tous les coups sont permis. Tous les scoops devrais-je dire.
La presse du net fonctionne maintenant comme les tabloïds anglosaxons. Un besoin peut-être, dans une société où tout doit avoir l’apparence de la propreté.
On ne peut pas réclamer une lutte contre les incivilités et se permettre d’en faire devant des caméras.
On ne peut pas réclamer plus de morale, plus d’éthique simplement pour paraître avoir de la tenue. Un Sarkozy qui ricane à une commémoration de résistants vaut-il mieux qu’un groupe de rap en train de fustiger la police ?
Un Hortefeux qui dérape « humoristiquement » sur les auvergnats en plein congrès UMP vaut-il mieux qu’un Dieudonné qui dérape « humoristiquement » sur la shoah ?
Dieudonné a raison quelque part. L'humoriste tant décrié fur l'un des premiers à faire de l'humour une arme. Sans doute devait-on en arriver là! Il n’y a plus de repères moraux, philosophiques, éthiques alors allons-y gaiement dans l’humour comme porteur d’un message prosaïque de basse politique. La poésie n’a plus le vent en poupe, on lui préfère la tempête de la provocation. Cela ne retire rien au talent de Dieudonné, on ne perd pas en talent ce qu'on gagne en opprobre. Bien au contraire!
Finkielkraut, le philosophe ultraconservateur trouve à défendre Polansky, artiste qui a racheté par son œuvre artistique, ses fautes plutôt minimes, selon Fink the thinker. Très bien mais pourquoi ne dit-il rien sur le groupe « La Rumeur » aux prises avec un acharnement judiciaire de la part du ministère de l’intérieur pour injures à la police ? Le groupe « La Rumeur » n’a commis aucun crime pourtant ; pas de viol, pas de violence. En fait, tout dépend de l’artiste…
BHL nous fait la morale sur Frédéric Mitterrand et cette gauche qui s’en prend à lui. Je suis bien d’accord que la polémique était nulle. L’écrivain assumant ce qu’il a fait puisqu’il a eu le courage d’écrire un livre. Mais ce qui sera drôle, c’est quand la Thaïlande envisagera de signer des accords de coopération culturelle avec la France… Et ça, ça méritait d’être débattu ! Mais pour BHL, c’est l’œuvre d’une nouvelle police de la pensée ! Trop drôle que ce soit BHL qui dise ça. Mais je dois être sûrement antisémite pour penser ainsi !
Le ministre de la culture osera-t-il s’y rendre pour y apprécier le patrimoine siamois après y avoir découvert ses bordels et ses jeunes étudiants en boxe thaïlandaise de 40 ans quelques années avant?
En fait, le problème n’était pas celui de Frédéric Mitterrand mais celui du président qui l’a nommé pour défendre la culture française.
Avouez que trop c’est trop. Il y a comme un parfum de pet qui émerge de plus en plus de l’atmosphère fleurie et encaustiquée des palais ministériels.
Dans ces jeux du cirque, la sueur est soigneusement cachée sous les costumes désodorisés mais elle est là, intimement associée à l’angoisse de passer pour un faible, subrepticement liée à la trouille de ne pas être assez télégénique et séduisant. Alors, tous en rajoutent dans leur arrogance, leur suffisance. Tous recourent à la théâtralisation de leurs réactions. On surjoue, on use de formules chocs préparées par d’obscurs conseillers puis on se rue sur les résultats de parts d’audience…
Les casseurs de Poitiers ont inscrit sur les murs : « Nous ne voulons pas de ce monde morbide ! ». Pourtant, les docteurs sont nombreux à se pousser au portillon…
Légitime défense ? Non Légitime décadence…
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Par reineroro le 12 Septembre 2009 à 10:06
Un véritable traumatisme, un effroyable coup du destin : RTL, station exemplaire s’il en est, se trouve frappée par l’ignoble pandémie porcine. Alité et à l’article de la mort, son présentateur vedette, Christophe Hondelatte, a dû se résoudre à prendre une semaine de congés maladie. Une information de première bourre, qui a logiquement fait la une des médias. Ça, c’est de l’info !
Pandémie : Christophe Hondelatte se meurt, moi-même je ne me sens pas très bien…
Chronique FPP 18/
vendredi 11 septembre 2009, par JBB
Je fais une petite chronique hebdomadaire sur la radio libre FPP, le jeudi à 12 h 30. Comme je ne recule devant rien, je te la copie-colle ici. Note que si tu es très courageux, tu as même la possibilité d’écouter l’enregistrement audio. Hop !
Je ne sais pas pour vous.
Mais je trouve ce début de mois de septembre un chouïa triste et morne.
Déplaisant, simplement.
Déjà, et pour être honnête : après les vacances, je ne voulais pas revenir vous dire cette chronique hebdomadaire.
Vraiment pas.
Non pas que je ne sois pas content de revoir Jezabel [1], ses petits seins et sa voix à faire fondre les slips.
Non pas - aussi - que je ne sois pas enchanté de pouvoir déblatérer quelques insanités en totale liberté une fois par semaine, l’ivresse du direct, la pression de ces centaines de milliers d’auditeurs à l’écoute - vous, oui vous.
Je disais donc : tout ça, Jezabel, vous, ça me met plutôt en joie.
Et les locaux de FPP aussi, je suis jouasse d’y remettre les pieds.
Alors : me demandez-vous avec anxiété, d’où vient cette petite boule de contrariété qui m’opprime le stomac et me pèse sur le cœur, donnant un léger goût d’amertume à cette rentrée radiophonique qui - sinon - avait tout pour être guillerette et joyeuse, youp-là-là-boum ?
D’abord : je vous remercie d’avoir posé la question.
Et ensuite, que je vous explique : je crois que je suis jaloux.
Je m’en suis rendu compte en lisant les dépêches consacrées à une information de première bourre, essentielle, majeure, fondamentale.
La nouvelle, c’est que Christophe Hondelatte, journaliste vedette de RTL, est malade, frappé par la pandémie, qu’il a choppé H1N1, qu’on lui a refilé un arrêt maladie d’une semaine et que je ne suis pas tout à fait sûr de pouvoir survivre sans sa douce voix, ma préférée sur une radio apôtre du bon goût et qui compte un nombre si incroyable de talent qu’à côté le Parti socialiste fait figure de médiocre écurie intellectuelle,c’est dire ;
en passant, je remarque qu’entre la peste bubonique de Hondelatte et la mort de Sim - si vite décédé qu’on le surnomme désormais Sim Fast - , RTL n’est pas vraiment à la fête en ce moment, de quoi se demander si une abominable malédiction ne pèse pas sur cette glorieuse radio, j’en tremble, ce serait vraiment infâme.Christophe Hondelatte a donc H1N1, nous révèle, en grand titre et entre autres médias, Le Parisien ;
et on notera en passant combien les médias sont à la fête avec l’épidémie : comme elle est censée frapper tout le monde et n’importe qui - même les journalistes, c’est incroyable - , ceux-ci n’ont plus à sortir de leur rédaction pour réaliser leurs sujets et on voit se multiplier les articles façon : "machin-truc, secrétaire-dactylo stagiaire au sein de notre rédaction, 3e étage, bureau 105 b, porte du fond, raconte sa grippe porcine, un témoignage émouvant et profond, la pandémie comme vous ne l’avez jamais lue" ;
et machin truc, secrétaire-dactylo stagiaire au sein de la rédaction, 3e étage, bureau 105 b, porte du fond, de tartiner cinq pages sur ses poussées de fièvre, le masque qu’elle doit porter, ses difficultés à rouler de gros pâlots à son amoureux avec - c’est dur de passer la langue à travers le tissu - et la façon dont tout les autres membres de la rédaction la matent avec méfiance et l’évitent, de peur de chopper H1N1 ;
du grand, du vrai, du bon journalisme, donc, de celui qui vous met sur les rangs pour le Pulitzer tout en vous permettant de ne pas vous remuer le cul.Bref, reprenons : Christophe Hondelatte a la fièvre et Le Parisien souligne, en évoquant les mesures prises contre la pandémie par RTL, que « les sept studios de la station sont régulièrement nettoyés. »
Avant d’expliquer que « chaque intervenant dispose de ses bonnettes personnelles pour coiffer le micro qu’il utilise ».
C’est là que je proteste.
Que je m’insurge.
Et que je vindicative.
De un, et puisqu’il faut faire la comparaison avec RTL, FPP n’a pas sept studios, mais un seul, et je doute honnêtement qu’il soit régulièrement nettoyé ; peut-être une fois par mois à tout casser, mais davantage ça me laisserait comme deux ronds de flan ; c’est d’ailleurs tout l’inconvénient des lieux en autogestion, y a pas de femme de ménage, personne ne nettoie rien mais la responsabilité de la saleté est collective.
De deux - et c’est bien pire - j’ai beau regarder le micro sous toutes ses coutures, par au-dessus, par en-dessous, de face ou de profil, j’ai beau le scruter en long, en large et en sous-cutané, je ne vois aucune bonnette pour le coiffer.
Il est là, vaguement menaçant, sans rien pour recouvrir la feutrine, le truc est totalement nu, inquiétant.
Et je crains fort qu’il soit un véritable nid pandémique, l’équivalent d’un joyeux parc d’attraction pour un virus qui, de postillons en coups de langue, de bouffées d’haleine fétide en renvois avariés, se reproduit gaiement et contamine toute le monde.
Peut-être même qu’en ce moment où je vous parle, là, tout de suite, à cette seconde précise, une saloperie de bactérie de grippe porcine est en train de prendre son élan sur ce fichu micro sans bonnette, qu’elle se ramasse sur ses petites jambes, qu’elle bondit magnifiquement, toute en impulsion et en extension, qu’elle se rattrape in-extremis à mes poils de barbiche, qu’elle s’y balance un peu, accrochée d’une main façon Indiana Jones, qu’elle remonte difficilement le long du poil, qu’elle parvient à mon menton, qu’elle souffle un grand coup et reprend sa respiration, qu’elle atteint mes lèvres et, hop, qu’elle rentre à l’intérieur de ma bouche, pousse un grand cri de jouissance et fait pipi partout sur ma langue, histoire d’être sûre de m’avoir contaminé dans les grandes largeurs.
Je ne doute pas, alors, une fois que je serai mourant au fond de mon lit, infecté et tremblant, à l’article de la mort et réclamant désespérément ma dose de Tamiflu, donnez-m’en un peu, juste encore un peu, que FPP fera un super sujet, façon machin-truc, chroniqueur stagiaire bénévole à l’essai chez nous, a choppé H1N1, on vous propose un témoignage émouvant et profond sur la pandémie vue de l’intérieur.
Mais voilà : moi, je ne veux pas souffrir.
Et je veux encore moins mourir pour la seule et unique raison que FPP a choisi de faire des économies de bout de bonnettes et s’est refusée à foutre des protections amovibles sur ses micros, c’est trop con.
C’est dit : je me casse à RTL, bordel de merde.
Christophe, mon amour, attends-moi, j’arrive !
Notes
[1] Jezabel est une permanente de la radio, combien de fois faudra t-il te le répéter ?
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Par reineroro le 10 Septembre 2009 à 09:57
Réponse à l’Express et à Marianne sur Hugo Chavez et Oliver Stone..
Thierry DERONNEL’article de Marianne s’appelle "Hugo Chavez vire – vraiment – autocrate". Avec "Hugo Chavez" écrit en rouge. Une photo le montre brandissant un livre rouge. La légende confirme : "le président vénézuélien s’applique a bétonner son pouvoir personnel". On nous parle de violence, de blessés, d’arrestations, de fermeture de médias, d’un chaos qui "sent la mise au pas", et de mystérieuses lois sur mesure pour baillonner l’opposition. C’est signé Martine Gozlan (19 aout-4 septembre 2009).
Dans l’Express du 8 septembre Axel Gyldèn confirme : "le Venezuela est devenu, sous Chavez, une autocratie gérée comme une hacienda. La pauvreté n’a pas reculé. La criminalité a explosé. Les emprisonnements politiques arbitraires se multiplient. Les atteintes à la liberté d’informer sont devenues la norme. La guérilla "bolivarienne" des FARC (coupable de crimes odieux et d’enlèvements par centaines) compte sur l’appui déclaré du président "bolivarien".
Mais pourquoi le Venezuela excite-t-il à ce point la langue de bois du Parti de la Presse et de l’Argent ? Noam Chomsky, en visite à Caracas il y a quelques jours, expliquait au président vénézuelien : "La mafia des puissants ne vous pardonnera jamais tant que vous ne payez pas leur rançon. Si vous la payiez vous seriez traité comme "un remarquable homme d’État". Mais vous êtes devenu le dangereux microbe à exterminer." (1)
Deux sondages récents, celui de l’IVAD, agence publique et celui de Datanalisis, agence privée peu suspecte de sympathie pour Hugo Chavez, indiquent que la popularité du président continue de grimper. Près de 60 % d’opinions positives en aout 2009, conséquence logique des progrés économiques et sociaux, de la baisse continue de la pauvreté, de l’essor de la santé publique en milieu populaire, etc...
Samedi dernier opposants (minoritaires) et partisans (majoritaires) de la loi sur l’Éducation ont manifesté pacifiquement, sans heurts ni blessés. Les dirigeants de l’opposition sont dépassés par l’adhésion croissante de la population, dont une part de leur propre base, aux avancées sociales, à la democratie participative. Divisée, incapable de proposer une alternative sociale, l’opposition voit fondre ses voix au fil des scrutins. Et ce malgré son quasi monopole des ondes télévisées, radio (80 % du spectre hertzien) et de la presse écrite.
Cette perte d’influence pousse de temps à autre quelques casseurs de droite à fournir les "illusions nécessaires" aux photographes d’AFP et de Reuters. Mais ces gros plans en circuit fermé mondial ne trompent plus la majorité des vénézuéliens, béneficiaires d’une transformation pacifique menée depuis dix ans par la voie des urnes et des lois. Processus remarquable si on compare avec la violence des pays voisins, Colombie ou Mexique. Dans une societe composée à 80 % de secteurs populaires, qui – mis à part une minorité raciste, hantée par la haine de classe comme en Bolivie - s’opposerait sérieusement à une loi créant "l’éducation publique et sociale, obligatoire, gratuite, de qualité, de caractère laïque, intégral, permanent, socialement pertinente, créative, artistique, innovatrice, pluriculturelle, multiethnique, interculturelle et multilingue" ? (2)
"Chavez a fermé une trentaine de radios" s’indigne Martine Gozlan. C’est tout le contraire. En révoquant légalement des concessions périmées ou acquises frauduleusement, la CONATEL - le CSA vénézuelien – se montre plus démocrate que son homologue francais. Elle libère des fréquences que pourront occuper des médias associatifs. Elle tient compte de la revendication des citoyen(ne)s qui veulent s’exprimer en dehors du monopole commercial ou évangéliste. Faire passer, comme le fait Mme Gozlan, une démocratisation (timide) du spectre radioélectrique pour une atteinte a la liberté d’expression, était un classique des campagnes contre Salvador Allende.
Le cinéaste Oliver Stone présentait hier son nouveau documentaire "South of the border" à la Mostra de Venise : "Le manque de liberté d’expression que dénoncent les médias et l’opposition vénézuélienne est un mensonge. Celui qui va au Venezuela se rend compte que 80, 90 % des médias sont contre Chavez. Ils disent des choses trés dures sur lui et il le tolère. Il ne punit pas ces personnes, elles sont toujours en place. Aux États- Unis cela ne se passerait pas ainsi." (3)
Mais "Chavez-est-le-grand-ami-du-tyrannique-Amadinejhad !" répète Martine Gozlan en début et en fin d’article pour mieux fixer l’adhésion du lecteur. Il est vrai que le president vénézuélien a reconnu (comme le Washington Post ou le Figaro) que le président iranien a été élu par la majorité et qu’il a précisé qu’une minorité ne peut remettre en cause le verdict des urnes. Le président Lula, qui n’est pas vraiment un intégriste, vient de critiquer vivement les occidentaux : "Les puissances occidentales se trompent dans leur politique vis-à-vis de l’Iran, en faisant pression sans dialoguer. Critiquer le processus électoral revient à s’immiscer dans les affaires intérieures.
Je déplore le climat de sanctions que projette l’Occident sans nouer de relation directe avec Téhéran. Il est impératif de parler avec le président iranien Mahmoud Ahmadinejad. Cela vaut pour Barack Obama comme pour Nicolas Sarkozy ou Gordon Brown." (4). Le coup de "l’axe du mal" Venezuela-Iran permet d’occulter que l’essentiel de la politique extérieure de Chavez, inspirée par l’esprit de Bandoeng et par la vision émancipatrice de Bolívar, vise l’unité et l’indèpendance de l’Amérique Latine et des pays du Sud en général : Petrocaribe, Unasur, Banco del Sur, Moneda Común, ALBA, Sommet Latino-Africain... tant de chantiers dont on ne nous dira rien.
L’écrivain et historien pakistano-britannique Tariq Ali, auteur de "The Clash of Fundamentalisms : Crusades, Jihads and Modernity" (Verso 2002), est co-scénariste du film d’Oliver Stone. Pour lui, "Qualifier le président vénézuélien d’autocrate populiste est peu objectif ou mal informé. Les médias nord-américains et européens agissent contre l’Amérique du Sud et ses présidents. Nous avons fait ce film pour résister à ces campagnes. Oliver Stone s’est rendu sur place avec sa caméra et a interviewé 5 ou 6 présidents. Pour que le spectateur puisse se faire sa propre opinion. (..)
Avant les pauvres étaient invisibles, personne ne se souciait d’eux. En Bolivie 85% de la population sont des indigènes mais on ne parlait jamais d’eux. Evo Morales les a rendus visibles. Au Venezuela les pauvres ne votaient pas parce qu’ils savaient que cela ne servait à rien, que cela ne ferait pas la différence. Aujourd’hui ils votent parce qu’ils savent qu’ils peuvent faire la différence et ils votent pour le président Chavez. Celui-ci a organisé plus d’élections que n’importe quel gouvernement d’Amérique Latine. Chaque fois qu’il l’a fait il avait 80% des médias contre lui et pourtant il a gagné. Plus démocratique que cela, impossible." (5).
Pourquoi Marianne ou l’Express embrassent-ils aveuglément la vulgate mondiale ? Un simple droit de suite démonterait facilement des années de mensonge. Ne nous annoncait-on pas, il y a deux ans, la militarisation du régime, le parti unique, le joug des lois spéciales, la "cubanisation" du Venezuela ? Or qu’en est-il aujourd’hui ? Le régime ne s’est pas militarisé, le parti n’est pas unique (on compte quarante partis de droite à gauche) et les lois spéciales (prévues dans la constitution antérieure à Chavez) ont simplement permis d’accélérer quelques grands projets au service de la justice sociale (nationalisations de secteurs-clefs comme l’électricité, la sidérurgie, les télécommunciations, le ciment pour la construction, , etc...). Les multiples scrutins ont tous été validés par les observateurs de l’UE, de l’OEA ou du Centre Carter comme "transparents, équitables, offrant les garanties nécessaires à l’opposition". Des milliers de conseils communaux pratiquent le budget participatif pour attaquer la corruption et continuer à faire baisser la pauvreté.
Martine Gozlan demande sans rire que Marianne dénonce enfin l’autocrate... "après avoir tant critiqué dans nos colonnes ceux qui l’attaquent". Certes transformer en "autocratie" une démocratie participative soutenue par les mouvements sociaux de tout le continent, présente quelque avantage au cas où les puissants de ce monde repasseraient à l’action.
Thierry Deronne ICI
Lic. en Communications Sociales, avec Laynel Fumero et Nelson Cova, politologues vénézuéliens, Caracas, le 8 septembre 2009.(1) Noam Chomsky, Caracas, aout 2009, voir aussi article sur sa conférence(2) Sur la désinformation qui pèse sur la nouvelle loi de l’éducation, voir "Mr. Langelier prend un aller simple pour le pays des soviets".
(3) Oliver Stone, conférence de presse à la Mostra de Venise, 06-09-2009. Voir le trailer du film "South of the border" : http://www.youtube.com/watch?v=Hwhau48LUAA
(4) Président Lula, déclarations à TV5, RFI à la veille du voyage de Nicolas Sarkozy au Brésil.
(5) Tariq Ali, conférence de presse à la Mostra de Venise, 06-09-2009.
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Par reineroro le 3 Septembre 2009 à 10:45
01.09.2009. Mr. Langelier prend un aller simple pour le pays des soviets.
lundi 31 août 2009 par Thierry Deronne , Laynel Fumero , Nelson Cova
Le 27/08/2009, sous le titre “Au Venezuela, une loi sur l’éducation ouvre la voie à la censure de la presse”, le “Monde” attaque la loi de l´éducation que viennent d´adopter les députés. Le correspondant Jean-Pierre Langelier, qui rédige cet article depuis … Rio de Janeiro, fait siens les mensonges d´une droite férocement opposée depuis dix ans à toute avancée democratique et sociale, et de plus en plus médiatique (1). Analyse (non exhaustive).
1. J.-P. Langelier : “La récente promulgation d’une loi organique d’éducation renforçant le contrôle de l’Etat vénézuélien sur l’école et l’université inquiète de larges secteurs de l’opinion qui accusent le président Hugo Chavez de vouloir apparenter de plus en plus son régime au modèle cubain.”
Ce qui frappe au contraire c´est le faible nombre des opposants (conséquence des divisions et du déclin relatif de la droite). Cette faiblesse numérique pousse l´opposition à la “violence sur commande“. Captés par AP ou Reuters, les gros plans de la “répression” font le tour du monde en un éclair. L´opposition vénézuélienne dispose de 80 % des ondes radio, TV et de la presse écrite sur le plan national. Elle se sent aussi encouragée dans cette violence par l´écho complaisant qu´elle suscite dans CNN, Fox, Reuters, El Pais, le Monde, Libération, etc..
Langelier occulte que la majorite de la population appuie la nouvelle loi (4, voir photos) Dans tout le pays, des dizaines de milliers de citoyen(ne)s défendent pacifiquement le droit nouveau à une “éducation publique et sociale, obligatoire, gratuite, de qualité, de caractère laïque, intégrale, permanente, socialement pertinente, créative, artistique, innovatrice, pluriculturelle, multiethnique, interculturelle et multilingue. (Art.3) et qui vise à “développer le potentiel créateur de chaque etre humain en vue du plein exercice de sa personnalité et de sa citoyenneté”, á “stimuler le respect de la dignite des personens” ; á “développer la formation d´une conscience écologique pour préserver la biodiversité”. (Art. 15)
2.Langelier poursuit : “L’université ne contrôlera plus seule les admissions et les élections internes, ce qui représente une double menace pour son autonomie”. Le monde universitaire s’est déclaré en "désobéissance civile".
Les droits d´inscription exorbitants pratiqués par de nombreuses universites privees ont pendant longtemps tenu la majorité sociale á l´écart de l´éducation supérieure (on compte au Venezuela 80 % de secteurs populaires). La nouvelle loi démocratise les élections internes jusqu´ici réservée á une minorité, en incluant l´ensemble du personnel et de la communauté universitaires. La fin du négoce et du suffrage censitaire irrite logiquement les entrepreneurs du savoir, mais ne peut que réjouir les esprits démocratiques. C´est pourquoi la majorité des étudiants et des professeurs approuve cette réforme.
3.“L`Eglise proteste contre la disparition de toute mention d’un enseignement catholique facultatif.”
La hiérarchie catholique a longtemps régné sur l´éducation et largement profité des subventions de l´Etat. Elle perd un de ses grands négoces. D´ou sa campagne féroce contre un “Chavez qui veut chasser Dieu de l´école” (2). Dans la nouvelle loi, “les familles ont le droit et la responsabilité de l´éducation religieuse de leurs enfants, en accord avec leurs convictions et conformément a la liberté religieuse et de culte, prévue par la Constitution de la Republique. L´Ètat veillera en toute circonstance á maintenir le caractère laïque de l´éducation et à préserver son indépendance vis-à-vis des courants et des organismes religieux” (art. 7)
4. Selon Langelier, “sous prétexte de légiférer sur l’école, deux articles visent une autre cible : les médias. L’enseignement scolaire devra inclure "une analyse critique des moyens de communication" ; les médias ne pourront publier des informations qui "terrorisent les enfants" ou "portent atteinte aux saines valeurs du peuple vénézuélien". Une interdiction aussi vague ouvre la voie à toutes les censures.”
L´article de loi en question n´a rien de neuf. C´est une copie fidèle de la loi votée en 1980 (art. 11), soit 18 ans avant la premiere élection de Chavez. Cet article évoquait déjà la necessité de protéger les enfants de tout ce qui peut les terroriser, les pousser à la violence, à la haine, etc... Un article auquel nul n´avait trouvé à redire. Tous savent que le temps passé devant la télévision a deplacé depuis longtemps celui passé sur les bancs de l`école (avec les conséquences dramatiques, violentes qu´on a pu observer ici et là, aux Etats-Unis ou en France). La vraie nouveauté de la loi, c´est l´éducation critique aux médias, une mesure souvent recommandée par les pédagogues du monde entier et qui angoisse Mr. Langellier. Celui-ci ferait bien de relire ce qu´un rédacteur en chef du Monde proposait dès 1979 : "Savoir maîtriser les médias, avoir une attitude critique à leur égard, c’est à coup sûr se donner la possibilité d’être mieux informé, et d’en tirer le plus grand parti possible. Un lecteur qui comprend les mécanismes de fabrication d’un journal, qui sait analyser un article, comparer diverses sources… sera plus exigeant. L’école est le premier lieu où doit se faire cet apprentissage (…) L’éducation du citoyen et sa liberté dépendent aujourd’hui de sa capacité à maîtriser le flot d’informations qu’il reçoit ou subit.” (3)
Trente ans plus tard le Monde en est réduit au journalisme de guillemets. La matrice mondiale (Venezuela = Cuba =URSS) permet de remplacer l`enquête par la typographie. “Socialisme”, “textes socialistes”, “principes du socialisme”, “fils d`ouvrier”, les guillemets de Mr. Langelier sont censés nous faire peur. Hier le Monde dénoncait un “parti unique”. Deux ans plus tard ce “parti socialiste unifié” a pris sa place, comme prévu, parmi les quarante partis de droite et de gauche régulièrement soumis au choix dex électeurs. Privé de droit de suite, le lecteur du Monde n´en saura rien. Cette fois J.-P. Langelier dénonce la présence de “conseils communaux” comme “agents d´éducation” contrôlés par le pouvoir. en omettant de dire que ces conseils communaux s´inspirent des assemblées de budget participatif que les altermondialistes admiraient a Porto alegre (Brésil). Structures-clefs de la démocratie participative, parfois embryonnaires, ils sont ouverts à tous, au point que des partis de droite comme Primero Justicia, en contrôlent certains. Les projets qu´ils proposent, financés par l´Etat, sont réalisés par les habitants eux-mêmes, une bonne manière de lutter contre la corruption qui sévissait dans l´usage des fonds publics.
Les tenants d´une conception démocratique, participative de l´école ne peuvent que se réjouir de ce que parents, élèves, habitants travaillent la main dans la main pour faire sortir l´école de ces murs, lui rendre sa dimension sociale, développer les valeurs de solidarité, d´égalité, de lutte contre toute forme de discrimination, comme le demande la nouvelle loi. Des générations de pédagogues, de Paulo Freire à Jean Piaget, en ont rêvé. Le Venezuela l´a fait. Les lecteurs auront-ils droit à une enquête de terrain, contradictoire, sur la concrétisation de cette loi ? Parti précipitamment pour le pays des soviets, le correpondant du Monde restait hier injoignable.
Notes :
(1) Pour savoir ce qu´écrira demain Mr. Langelier, voyez ce que dit aujourd´hui la télévision privée venezuelienne (80 % des ondes) dont RCTV, http://elobservador.rctv.net/ soi-disant “fermée par Chavez”, Globovision, http://globovision.com/channel.php?cha=1 ou la presse écrite, majoritairement d´opposition : Tal Cual http://www.talcualdigital.com/index.html , El Nacional, http://www.el-nacional.com/, El Universal, http://opinion.eluniversal.com/, ou Ultimas noticias, http://www.ultimasnoticias.com.ve, La Razón, http://www.larazon.net/
(2) Le cardinal Velazco avait signé de sa main, face aux caméras des télévisions privées, le décret du coup d`Etat contre le president Chávez (12 avril 2002). Au Honduras le clergé catholique vient d`avaliser le coup d´Etat contre un president jugé trop réformiste.
(3) Jacques Fauvet, préface de LIRE LE JOURNAL, de Yves Agnès et Jean-Michel Croissandeau, pour comprendre et expliquer les mécanismes de la presse écrite, avec 110 fiches pratiques, - Saint-Julien-du-Sault : Éd. Lobbies, 1979. -263 p. (Cité par Hugo Chavez le 16/08/2009).
(4) Images occultées par le Monde : moblisations massives en faveur de la loi :
Images diffusées mondialement : l´opposition "réprimée" :
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