Si vous souhaitez trouver des informations pratiques sur l’IVG ou les coordonnées des centres pratiquant l’IVG, vous pouvez vous adresser à :
- à l’ANCIC (Association Nationale des Centres d’Interruption de Grossesse et de Contraception)
Si vous vous trouvez en situation de grossesse non désirée, vous avez peut-être cherché sur internet des informations qui pourraient vous aider.
Soyez prudentes, les filles !
Quand on se rend compte qu’on est enceinte, ou qu’on craint de l’être, on peut paniquer : mineure ou majeure, on se prend un sacré coup de stress et on ne sait pas trop quoi faire, là tout de suite.
Du coup, on peut aller chercher des informations sur le web. Et là, c’est risqué.
Il faut savoir que l’avortement est un sujet qui donne lieu à beaucoup de débats, de conflits : des gens militent très activement dans un sens ou dans l’autre. On trouve ceux qui sont « pour » l’IVG et ceux qui sont « contre ».
En France, chacun est libre de s’exprimer et de défendre ses convictions. Certains militants se regroupent en associations et montent des sites internet afin de partager leurs opinions. Parfois ils tentent de convaincre les visiteurs de leur site, et de les amener à penser comme eux. C’est leur droit, et leur démarche doit être respectée.
Mais certains sites vont encore plus loin. Ils veulent vous influencer dans votre choix alors que vous êtes enceinte ou que vous craignez de l’être : ils donnent un numéro où on peut les joindre (un numéro vert par exemple, donc gratuit) et vous proposent de vous écouter, vous conseiller, pour vous aider à prendre votre décision.
ATTENTION : certains de ces sites n’ont aucune compétence pour vous aider ! Ils ont une opinion déjà toute faite sur l’IVG et veulent simplement vous amener à prendre la décision qui colle à leurs croyances ou convictions.
Les personnes qui agissent sur ce genre de sites ne sont pas qualifiées pour vous aider, et elles risquent de vous influencer dans un sens ou dans l’autre (avorter ou non).
Comment repérer ces sites qui vous manipulent ? Quelques indices qui doivent vous mettre la puce à l’oreille :
- Vous trouvez beaucoup d’articles très détaillés sur l’IVG, mais tous semblent aller dans le même sens. C’est-à-dire que sur un site qui est « contre » l’avortement, vous lirez des choses qui vont TOUTES vous expliquer que l’IVG n’a en gros QUE des conséquences négatives.
- On vous parle beaucoup de l’adoption de votre « bébé », on vous explique vous avez tort de flipper, que tout va s’arranger, que vous dramatisez, qu’en fait vous êtes un peu fière d’être enceinte, quand même…
- Vous trouvez des études détaillées sur l’IVG, des statistiques, mais qui viennent d’autres pays. Rien venant du ministère de la Santé, rien de médecins français… Et toutes les infos semblent vous dire que l’IVG c’est vraiment mal…
- On vous explique ce que prévoit la loi, mais à moitié seulement… Par exemple, on vous dit qu’il est illégal de forcer une femme à avorter, ou de faire pression sur elle. Mais on ne vous dit pas que l’inverse est également illégal, à savoir faire pression sur une femme pour l’empêcher d’avorter (voir l’article sur les dispositions légales en matière d’IVG).
- On ne vous donne pas les liens vers les organismes compétents (planning familial, INPES, ministère de la Santé, etc)
- On vous décrit uniquement les conséquences négatives de l’avortement.
- On peut aller jusqu’à vous montrer des photos pour vous influencer.
- On appelle votre foetus « le bébé », et on vous appelle « future maman ».
- Globalement, sur ce genre de sites, on vous fait culpabiliser.
Où s’informer alors ?
Uniquement en se tournant vers des professionnels : ils sont qualifiés, tenus au secret, et sauront vous orienter : le planning familial est là pour ça. Personne n’a le droit de vous dire d’avorter ou non.
Non, ça ne va pas se résoudre tout seul et oui, vous avez une décision à prendre. Mais c’est VOTRE décision. Vous avez le droit d’être informée correctement pour la prendre en connaissance de cause, et la loi vous autorise à prendre cette décision vous-même et à garder le secret si vous le désirez. Même si vous êtes mineure.
Ne vous laissez pas manipuler, mais informez-vous correctement, adressez-vous aux organismes compétents :
Si vous souhaitez trouver des informations pratiques sur l’IVG ou les coordonnées des centres pratiquant l’IVG, vous pouvez vous adresser à :
- à l’ANCIC (Association Nationale des Centres d’Interruption de Grossesse et de Contraception)
Par Mademoiselle le 28/01/10, 16:09 - Le privé est pathétique
Il y a quelques jours, nous apprenions via un commentaire laissé ici par l'auteur du blog i'm so excited que le nom de domaine http://www.ivg.net/ avait été acquis par des militants anti-ivg. Il ne s'agit pas de sombres excités mono maniaques, reconnaissables à des kilomètres, puisque le site a une allure très officielle et très respectable. Avec un nom de domaine pareil, c'est une véritable autoroute qui a été construite entre eux et les femmes qui se renseigneront sur internet pour entamer leur démarche d'IVG.
Gaëlle-Marie, du site Zone Erogène, avait immédiatement relayé l'information, estimant que :
"il y a une différence entre défendre une conception théorique et "déguiser" un site en un simulacre d'officine institutionnelle comme l'a fait l'association qui possède ivg.net (numéro vert, appellation "centre national d'écoute", etc...) afin de drainer et tromper un public potentiellement cible d'actions orientant une décision concrète : choisir ou non d'opter pour une IVG, là, "en vrai"."
Elle a donc voulu réagir plus encore, je vous fais parvenir les détails de sa réflexion et de son action.
La loi nous donne ce choix. Et je refuse que ce choix soit volé aux femmes et jeunes filles (souvent vulnérables dans ces situations "à chaud") par le biais de procédés dolosifs. Comme l'a très justement dit un commentateur chez Entrailles, l'idée est "d'éviter à des gamines paumées de faire un mauvais choix sous l'influence d'une autorité usurpée".
Après le coup de gueule, voici donc mon action concrète : l'association possédant le nom de domaine ivg.net sur lequel est installé ce site pro-life a également acheté le nom de domaine sos-ivg.com. Ils ont par ailleurs fait du référencement efficace et sont bien présents sur google.
Recherches faites, j'ai constaté que les noms de domaine sos-ivg.fr et sos-ivg.net n'avaient pas été achetés. Je les ai donc acquis pour mon propre compte et je suis en train de monter un petit site.Mon projet est tout simplement de fournir de l'info fiable et neutre sur l'IVG.
Je donnerai sobrement sur le site des infos légales en matière d'IVG, et informerai les lectrices sur leurs droits. Je n'entrerai jamais dans un débat d'idées relatif à l'IVG et ne vise pas un contenu rédactionnel volumineux. Je me contenterai de fournir des informations pragmatiques et de mettre à disposition immédiate les liens d'organismes compétents habilités à les informer, les conseiller et les soutenir dans leur choix quel qu'il soit.
Pour lancer et diffuser largement ce site, afin de lui conférer une présence efficace sur le web en plus de mon travail de référencement, je fais donc appel à votre puissance de propagation : seule, je suis allée le plus vite possible et le site n'est largement pas terminé, mais là, j'aimerais aller plus loin et avec vous. L'idée, ce n'est donc pas de faire "de la pub" pour ce site (lui donner une étiquette pro-choix ne lui rendra pas forcément service) mais simplement de le propager tel un sous-marin. La semaine dernière j'ai fait un peu de bruit sur ivg.net pour préparer la parution de mon article (je voulais qu'il soit lu et pas qu'un peu), là pas de buzz, pas de pub. Simplement de la propagation.
Le site n'est pas encore tout à fait prêt, il reste pas mal de boulot : modifications graphiques, préparation de quelques articles courts et insertions des liens manquants, mais parlez-en, diffusez, essaimez, linkez...
Que celles et ceux qui souhaitent participer à la vie de ce site me contactent sans hésiter.
Si vous pensez à des liens que je n'ai pas encore insérés, n'hésitez pas non plus à me les signaler.
Le site est accessible à l'adresse suivante : http://www.sos-ivg.net (ou .fr)
Merci à toutes et à tous pour votre aide !
http://www.zonezerogene.com
Nous nous faisons le relais de cette initiative, parce que la voix des anti-IVG est d'autant plus forte que notre silence à nous est trop souvent, au sujet de l'IVG, assourdissant.
Et histoire de compléter le tableau, une information de dernière minute, parue dans le journal suisse "Le temps".
Les anti-avortement s’attaquent à son remboursement
A défaut de revenir sur la dépénalisation de l’interruption de grossesse, les milieux anti-avortement ont lancé mardi une initiative populaire pour supprimer la prise en charge par l’assurance maladie de baseLe comité «Financer l’avortement est une affaire privée – Alléger l’assurance maladie en radiant les coûts de l’interruption de grossesse de l’assurance de base» est composé de représentants de l’UDC, du PDC, des partis protestants PEV et UDF, mais aussi du PLR (les conseillers nationaux nidwaldien Edi Engelberger et thurgovien Werner Messmer).
Devant la presse, Peter Föhn (UDC/SZ) et Elvira Bader (PDC/SO) ont reconnu s’être lancés dans la bataille sans attendre l’aval de leur partis respectifs. Pour eux, il s’agit avant tout de mobiliser à large échelle. Les deux conseillers nationaux sont convaincus de pouvoir rallier par la suite leur formation à leur cause.
Lire la suite ICI.
vendredi 6 novembre 2009, par Olivier Bonnet
Est-il normal que deux policiers s’acharnent à coups de pieds dans la tête et le ventre d’un homme à terre ? La réponse à cette question tombe sous le sens : si la mission des forces de l’ordre est de garantir l’ordre public et de faire respecter la loi, ce n’est évidemment pas en la violant elles-mêmes. Le comportement des policiers se doit d’être irréprochable : voilà pour la théorie du pacte républicain. Dans la réalité, on a affaire à des êtres humains, avec leur personnalité, leurs qualités et leurs défauts, et il est donc inévitable que certains dérapent. Le rôle de l’institution est alors de les sanctionner, non seulement pour les punir de leur délit mais aussi pour envoyer un double message : à l’intention des citoyens, susceptibles d’être victimes de tels comportements, et pour les collègues, qui sauront ce qu’il en coûte. L’impunité, que nous dénonçons par exemple dans les affaires de flashballs, constitue une invitation à se laisser aller pour les excités et cowboys de tous poils qui infestent la police. Infection au sens médical : ils contaminent le corps entier de leur mauvaise réputation et détruisent l’indispensable relation de confiance avec la population. C’est très exactement ce qui se passe en Sarkozie, comme accuse Amnesty international dans son rapport d’avril dernier, sous le titre de France : Des policiers au-dessus des lois. Le directeur adjoint de la branche Europe de l’organisation, David Diaz-Jogeix, s’en expliquait alors dans Le Monde : "En 2005, nous dénoncions certaines méthodes employées par la police qui pouvaient faire courir de graves dangers, jusqu’à l’homicide. En 2006, la Cour européenne des droits de l’homme a rendu un arrêt dans lequel elle a condamné la France et demandé qu’elle donne à ses fonctionnaires de police des instructions précises sur l’utilisation des méthodes de contrôle. Or début 2008, à Grasse, Abdelhakim Ajimi est mort après avoir été maîtrisé par des policiers lors de son arrestation : nous attendons toujours des précisions du ministère de l’intérieur sur ce drame. Dans ce rapport, nous recensons une quinzaine de cas, qui témoignent d’un problème structurel de violence policière, sous forme d’homicides, notamment mais aussi de coups, de mauvais traitement et d’injures à caractère raciste ou xénophobe." Question du journaliste, Hugo Lattard : "Un phénomène retient votre attention, que vous qualifiez d’"inquiétant" : les personnes qui dénoncent des mauvais traitements de la part de la police peuvent se retrouver en position d’accusées." Réponse de David Diaz-Jogeix : "Nous constatons une augmentation des poursuites sur la base de l’outrage ou de la rébellion à l’encontre des personnes qui protestent contre les mauvais traitements de la part des policiers, ou qui tentent d’intervenir après en avoir été témoins. Ces mesures de représailles sont une tendance qui nous préoccupe. De même, des personnes qui se sont plaintes de mauvais traitements auprès de la CNDS [commission nationale de déontologie de la sécurité] ont été poursuivies par les agents concernés pour dénonciation calomnieuse. Cela met une pression sur les victimes afin qu’elles ne portent pas plainte. Si nous connaissons les chiffres du ministère de l’intérieur sur les infractions d’outrage et de rébellion, nous ne savons pas combien de plaintes sont déposées pour mauvais traitement et quelles suites leur sont données, qu’il s’agisse d’une procédure disciplinaire ou pénale, avec éventuellement, au bout, une condamnation." De condamnation, il est justement question ici.
Lorsque deux policiers se lâchent sur un individu au sol, à La Courneuve (Saint-Saint-Denis) en novembre 2005, ils ont la malchance qu’une équipe de France 2 tourne à proximité et filme la scène (visible sur Youtube). La suite est racontée par Europe 1 le 2 novembre dernier : "Des peines d’emprisonnement allant de six mois à un an avec sursis. C’est le jugement prononcé par le tribunal correctionnel de Bobigny à l’encontre de trois policiers pour des violences commises lors des émeutes de l’automne 2005. Deux d’entre eux ont reçu également une interdiction d’exercer leur fonction pendant un an." On note au passage qu’il vaut mieux toujours avoir de quoi filmer sous la main à proximité de policiers, mais on se félicite du verdict. L’impunité a reculé à la faveur de cette affaire, mais il reste du travail, comme l’atteste
l’interview accordée au Post par le porte-parole du syndicat d’Alliance en Seine-Saint-Denis, Loïc Lecouplier : "Nous ressentons une grande amertume et un sentiment d’incompréhension. On ne comprend pas. Les magistrats n’ont pas tenu compte des facteurs extérieurs aux événements." Suite de l’entretien : "Quels facteurs extérieurs ?
En 2005, la police de La Courneuve baignait dans un climat de grande violence. Nos forces de police étaient confrontées à des jeux de violence exponentiels et inattendus. Le climat était très tendu. Les policiers de La Courneuve avaient une amplitude horaire très forte. Cela a engendré une certaine perte de repères de la part des forces de police sur place. Sans oublier le stress que rencontraient les policiers. Certains d’entre eux ont vu leur famille menacée.
En quoi ce contexte difficile justifierait-il de telles violences ?
Tout cela ne légitime pas les actes des trois policiers, mais ce contexte particulier peut expliquer leurs actes. Ce que nous regrettons, c’est que les magistrats n’aient pas pris ces faits en compte. En justice, il existe des circonstances atténuantes, le contexte de violence des émeutes de 2005 devrait en faire partie."
Désolé mais être fatigué et stressé ne vaut pas absolution. Le fait que le porte-parole d’Alliance parle d’ "amertume" et d’ "incompréhension", quand les policiers fautifs n’écopent que de sursis - à rapprocher des mois de prison ferme qui pleuvent sur les petits délinquants - en dit long sur le chemin qui reste à parcourir pour extirper de la police française la culture de l’impunité.
Le petit joueur avait enfin perdu la pogne.
Entre le blagueur raciste anti-auvergnat, le touriste Fredo aux michetons de 40 balais, et le livreur de pizza de chez Darty-la Défense, de l’épate à l’Epad, les emmerdes volant en escadrille, il courrait à contre-temps derrière l’actu emballée sans plus rien contrôler du buzzeur ; sale temps pour le matamore.
Le toréador encorné se retrouvait « toro » enfin.
Commando diversion en catimini de chez Gandrange : fiasco
Castration chimique « qu’un zob impur n’abreuve plus nos sillons » : laborieux
Charité bien ordonnée de 600 millions saupoudrés à la FNSEA : mitigé
Ça tapait à côté, ça souquait mou du genou, ça ramait grave et puis…
Et puis la bonne vieille recette à la sauce bien dégueu gauloise
La bonne vieille enfumade pour fumer le hareng de base
Un de ces fondamentaux de fond de tiroir éprouvé, pour ramener au troupeau la brebis grégaire égarée
l’insécurité ayant déjà beaucoup servie :
L’identité nationale.
Fier d’être français
drapeau à colorier
marseillaise tricolore
Max Gallo en érection (il est libre Max ?)
le tout sous la baguette BBR de l’homme qu’on aime particulièrement haïr, le traître à gueule de faux jeton du félon Besson et c’est reparti comme en 40 :
Maréchal nous voilà
Pétain is back
Lepénisation tsoin tsoin
Ligne Maginot de nos pseudos valeurs chauvino-patriotiques
Allez la France et Forza Italia
Et toute la blogosphère y compris moi, pas dupes pas cons, pas folle la guêpe, gros comme une maison avec de l’énorme ficelle à tête de noeuds, à pas nous la faire avec le paravent du trompe l’œil du leurre du faux semblant du mirage de l’attrape couillon de l’appât de l’hameçon de la muleta du pipeau de l’écran de fumée pour faire diversion…de replonger fissa dans le court-bouillon crapoteux, de retomber dans le panneau indiqué par la direction pleine cible.
Et voilà le nabot vagal de reprendre la main. De remettre à découvert le couvert et de nous indiquer à nouveau le caniveau conseillé pour faire là où on nous dit de faire nos révoltes outragées.
Et tout à démonter le piège de se complaire dedans et de l’entretenir, dans le cercle vicié vicieux de l’effet pervers et de lâcher la chair du mollet droit là où ça faisait mal pour mordre le bois du mollet gauche juste sur les pointillés là où ça fait rigoler.
Ne serions-nous devenus rien d’autre, que de bons professionnels de l’indignation programmée qu’on ballade ?
Au jeu cruel de la corrida et de la mise à mort, c’est toujours celui qui court qui se fait embrocher.
Olé.
tgb SOURCE ICI
Ce jour-là, le cardinal archevêque de Tegucigalpa, Oscar Rodriguez Maradiaga, et l’ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Michel Camdessus, recevront les insignes de docteur honoris causa de l’Institut catholique de Paris. Et leur panégyrique (Laudatio) sera prononcé respectivement par Monseigneur Hippolyte Simon, archevêque de Clermont, et Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne (BCE).
Il faut vraiment croire que les puissances invitantes, à savoir le cardinal André Vingt-Trois, et le recteur de l’Institut, Pierre Cahné, vivent sur une autre planète pour oser mettre en scène publiquement cette nouvelle alliance du sabre, du goupillon… et de la salle de marchés.
On ose espérer que l’invitation au cardinal Maradiaga reposait sur l’image « progressiste » que le prélat avait su se donner ces dernières années, notamment lors de sa candidature à la succession de Jean-Paul II. Mais les autorités de l’Institut catholique auraient dû se renseigner et lire ses déclarations après le coup d’Etat du 28 juin dernier au Honduras. Non seulement, comme d’ailleurs les autres membres de la Conférence épiscopale hondurienne et, dit-il, avec le plein soutien du Vatican, il n’a pas dénoncé le putsch, mais il l’a au contraire légitimé en déclarant que « les documents prouvent que les institutions ont correctement fonctionné et que la Constitution a été respectée ». Il n’a pas condamné ni même évoqué les assassinats, les tortures et les arrestations massives dont s’est rendu coupable le gouvernement de facto. Pas non plus un mot sur la suppression de toutes les libertés civiques, sur la fermeture de tous les moyens de communication qui n’avaient pas fait allégeance aux putschistes, en particulier la station de radio des Jésuites, Radio Progreso. Le goupillon du cardinal a aspergé d’eau bénite le sabre putschiste.
Voilà le récipiendaire du doctorat honoris causa de l’Institut catholique dont l’archevêque de Clermont s’apprête à célébrer les qualités. Le gouvernement de Nicolas Sarkozy, qui a condamné le coup d’Etat et continue de reconnaître officiellement le président Zelaya, devrait logiquement refuser le visa d’entrée en France à ce prélat considéré comme putschiste par le gouvernement légal.
Les états de service dont peut se prévaloir Michel Camdessus sont d’un autre ordre : il n’a certes jamais trempé dans une action armée, mais les politiques qu’il a impulsées à la tête du FMI, de 1987 à 2000, ont été infiniment plus coûteuses en détresse et en vies humaines que celles de la soldatesque hondurienne. Sa trajectoire est l’inverse de celle du cardinal de Tegucigalpa : il pose volontiers aujourd’hui à l’adepte de la mondialisation « à visage humain », alors que pendant des années, il a imposé d’impitoyables plans d’ajustement structurel aux malheureux pays qui avaient recours à son « aide ».
Grâce aux « recettes » du FMI, il a à son actif, si l’on peut dire, la création ou l’aggravation d’une dizaine de crises financières majeures, de celle du Mexique en 1994 à celle du Brésil en 1999. Fanatique du marché et de la libéralisation financière qui, pour lui, « demeure le but final correct », il s’est toujours désintéressé des conséquences sociales des mesures qu’il imposait. Après les émeutes de la faim qu’elles provoquèrent en 1997 en Indonésie, et la violente répression qui s’ensuivit, ce catholique pratiquant expédia ainsi ses regrets aux familles des victimes : « Je n’avais pas prévu que l’armée allait tirer sur la foule »…
Il n’y a certainement aucun pays du Sud où une institution universitaire accorderait une distinction à Michel Camdessus. Tout porte même à croire que sa venue dans un établissement d’enseignement supérieur provoquerait des troubles. Est-ce cette persévérance dans l’erreur, à peine compensée par des bribes tardives de repentance, que va récompenser l’Institut catholique ?
Que Jean-Claude Trichet ait été sollicité pour faire le panégyrique de l’ancien directeur général du FMI complète un tableau franchement caricatural. Le président de la BCE partage avec le récipiendaire une absolue certitude des bienfaits de l’orthodoxie monétaire et un souverain mépris des instances élues. Avec eux, les salles de marchés font leur entrée officielle dans les hauts lieux du savoir. La finance n’a que faire des franchises universitaires qui, pourtant, s’imposent encore à la police…
Tout cela fait beaucoup pour une seule journée. Certainement, le 24 novembre à 19 h, on refusera du monde à la « Catho »…
Bernard Cassen
Secrétaire général de Mémoire des luttes, président d’honneur d’Attac
À la longue, on aurait fini par s’interroger : pourquoi un tel silence des intellectuels, figures médiatiques et autres porte-paroles de la gauche réformiste sur le Honduras, quand les mêmes en avaient tartiné des tonnes sur l’Iran ? Heureusement, les grandes voix de la France éternelle commencent à se faire entendre et à s’indigner du coup de force de Micheletti. Enfin !
mardi 29 septembre 2009, par JBB
Ça n’a pas traîné !
Enfin… si… ça a un peu traîné.
Mais l’essentiel est que, tôt ou tard, les réactions se multiplient, que les intellectuels donnent courageusement de la voix, que les éditorialistes se campent solidement sur leurs petits ergots et disent leur indignation, leur colère, leur volonté de mourir sur la table du café de Flore - le style à la main - plutôt de reculer ne serait-ce que d’un pouce face à l’autoritarisme, que les professionnels de l’humanitaire et les politiques professionnels disent leur préoccupation et prennent un ton aussi compassé que résolu, que les journaux matraquent sans relâche - en page de une et puis dans pas mal de pages intérieurs - photos sanglantes, émouvantes, désolantes, textes vivants, incisifs, engagés, angles variés, intelligents, multipliés, que les télés en fassent leur sujet d’ouverture et invitent les intellectuels bravaches, éditorialistes indignés, politiques concernés et autres professionnels de l’humanitaire à dire en quoi ce qui joue là est essentiel pour le citoyen, le spectateur, l’homme de la rue, que l’homme de la rue en parle en mangeant sa soupe ou en allant acheter le pain, tout ça, que la machine s’enclenche, enfin !
C’est fait, donc.
Et si tu dois - comme moi - regretter que la chose ne se soit pas lancée plus tôt, ne fais - ami - quand même pas trop la fine bouche.
Tant le sort du Honduras se joue à l’évidence autant là-bas qu’ici, dans les rues de Tegucigalpa comme dans la capacité des Honduriens à susciter chez nous bruit et résonance médiatiques, aux alentours de l’ambassade du Brésil comme dans nos médias et cercles intellectuels occidentaux.
C’est BHL qui - comme souvent, tu sais - a lancé le mouvement, peu après l’annonce par Micheletti des restrictions apportées aux libertés individuelles.
Et son Adresse à la jeunesse hondurienne, postée sur les principaux sites de partage de vidéos, a déjà été visionnée des dizaines de milliers de fois, magnifique invite aux jeunes du Honduras à ne pas baisser les bras face à la dictature.
Ton grave, chemise blanche, figure légèrement crispée par l’importance de l’instant et la certitude de faire l’histoire, le philosophe s’y livre à une vibrante attaque contre le régime putchiste : « 28 septembre 2009, quoi qu’il arrive désormais, rien ne sera plus jamais comme avant à Tegucigalpa, débute t-il solennellement. Quoi qu’il arrive, que la contestation s’emballe ou marque le pas, qu’elle finisse pas triompher ou que le régime parvienne à la terroriser, celui qu’il ne faudrait plus appeler que le président non-élu Micheletti ne sera qu’un président au rabais, illégitime, affaibli. »
Postée hier après-midi, la vidéo du philosophe n’a précédé que de quelques heures une première manifestation de soutien, organisée sur le parvis des Droits de l’homme, place du Trocadéro, et réunissant les "philosophes" Bernard-Henri Lévy - derechef - et Alain Finkielkraut, le député socialiste Jack Lang et l’écrivain Marek Halter.
« À Tegucigalpa et dans toutes les villes du Honduras, des gens défilent aujourd’hui au péril de leur vie contre la confiscation de leur vote. Si on n’est pas à leurs côtés, si on n’envoie pas un message de solidarité aussi humble soit-il, alors c’est à désespérer de la démocratie et de nos valeurs », a redonné la charge BHL, tandis que Jack Lang dénonçait furieusement le traitement fait aux manifestants : « C’est une provocation à l’égard du peuple hondurien tout entier ! »
Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, n’a pas tardé à prendre le train en marche, avec une déclaration solennelle lue le soir-même, peu après l’annonce de la fermeture des médias d’opposition au Honduras : « La nécessité de soutenir les démocrates, les réformateurs, nous l’affirmons haut et fort (…). "Nous voulons que le peuple hondurien parle, il est en train de s’exprimer. »
Une prise de position effectuée alors même qu’Henri Guaino, conseiller spécial de l’Élysée et interrogé sur les ondes d’Europe 1, dressait ce constat : « Ce qui se passe au Honduras n’est évidemment une bonne nouvelle pour personne, ni pour les Honduriens, ni pour la stabilité et la paix du monde. (…) M. Micheletti est là, avec ses excès, avec ses outrances et cela ne simplifie pas la tâche de tous ceux qui dans le monde veulent prendre en considération le Honduras, veulent le respecter et dialoguer avec lui. »
À ces voix diplomatiques s’ajoute, ce matin, celle de Laurent Joffrin, qui conclut son éditorial en Libération par ces quelques mots bien trempés : « Qu’elle soit autolimitée ou qu’elle mette en cause les fondements mêmes du régime, qu’elle soit finalement vainqueur ou vaincue, c’est bien une révolution qui secoue aujourd’hui le Honduras. »
Et s’y additionnent - surtout - toutes celles des internautes qui, sur leurs blogs, sur Twitter, sur les forums de discussion, multiplient les prises de position et les déclarations de soutien avec le peuple hondurien.
Certains médias évoquant même une révolution Twitter, tant la plate-forme de microblogging joue un rôle essentiel dans le relais de la contestation et est devenue une « source d’information privilégiées pour les journalistes, confrontés au manque de témoignages directs sur place ».
En clair : ça bouge enfin.
Le mouvement de protestation est désormais général.
Et Micheletti ne devrait pas tarder à avoir chaud aux fesses.
…
Nan.
Mais naaaaaannnnnnnn !
Je déconne.
Je plaisante, je t’dis.
T’es con… tu crois qu’ils en ont quelque chose à foutre du Honduras ?
Un pays lointain, un gouvernement de gauche, un coup d’État, une vraie résistance populaire…
Laisse tomber, ça n’intéresse personne.
Par contre, l’Iran…
(NB : tu auras bien compris, bien entendu, que toutes les citations sont véridiques, mais qu’il convient de remplacer Honduras par Iran, Hondurien par Iranien et Micheletti par Ahmadinejad pour leur rendre leur (relatif) lustre originel.)
Nous pouvons dater précisément le début de la manipulation des chiffres du chômage depuis la création du pôle-emploi: Celle-ci a débuté en avril 2009 au titre des chiffres du chômage du mois de mars
J'estimais alors qu'environ 25.000 chômeurs avait été dissimulés. Le formalisme du rapport du ministère de l'emploi étant assez figé, il est assez facile de débusquer ces manipulations. Le pôle-emploi avait ensuite récidivé au mois de juillet concernant les chiffres du mois de juin, cette manipulation lui avait d'ailleurs permis d'afficher une baisse en trompe-l'oeil du nombre de sans-emplois. Au mois de Juin, j'estimais que cette grossière "fraude" tronquait les chiffres d'environ 32.000 chômeurs.
Les chiffres d'août 2009 viennent de sortir...et ils ne sont pas bons. Le chiffre qui a fait le tour des rédactions concerne les chômeurs de catégorie A, celui-cil ressort à 18.100 chômeurs supplémentaires. La réalité est autre puisque la dissimulation a repris de plus belle comme je vais le montrer. La technique utilisée est toujours la même: une sur-estimation du nombre de sortie du pôle-emploi. Cette technique est très certainement mis en l'oeuvre par des directives internes du pôle-emploi datant de février 2009.
La technique de nettoyeur du pôle-emploi
Une courbe illustre parfaitement de façon synthétique mon propos. Etrangement, alors même que le nombre d'entrée au pôle emploi a augmenté fortement à compter de septembre2008 passant de 440.000 entrées mensuelles à plus de 480.000, les sorties du pôle-emploi ont continué de baisser jusqu'en février 2008. Le bon sens semble en effet indiquer qu'au pire moment de la crise le retour à un CDI était devenu assez difficile. Et pourtant il semble y avoir eu un miracle qui se soit passé en mars 2009: les "sorties" du pôle-emploi ont fortement augmenté. Et pourquoi pas après tout me direz-vous, cela pourrait être une bonne nouvelle non ?
En regardant le détail de ces sorties, nous pouvons constater que deux catégories participent à cette hausse du nombre de sortie:
"cessation pour défaut d'inscription" et "autres cas"
Depuis plus de trois ans, ces courbes fluctuaient faiblement. La technique de feu l'ANPE était donc basée sur des invariants quant à la façon d'inscrire une personne dans ces catégories. Or depuis février, les compteurs se sont affolés sur ces catégories. Cette brusque hausse matérialise le changement de méthodologie de comptage de l'ANPE. Plusieurs pistes semblent crédibles, mais un changement de système d'information au sein du pôle-emploi peut être la cause de telles fluctuations.
Nous pouvons donc déduire de ces courbes que 51.000 personnes supplémentaires seraient comptabilisées au chômage si l'ANPE était toujours là.
Dans la première semaine de septembre 2009, RSF a (enfin !) publié ses comptes 2008. Et les indicateurs sont au rouge.
En effet, malgré le renfort financier de deux nouveaux sponsors US dont le pâle vernis laisse transparaître le sigle CIA, c’est le recul, voire la dégringolade.
Seule la vente de tee-shirts anti-chinois a permis d’éviter un méchant déficit. Mais RSF peut-elle décemment réclamer une organisation annuelle des J.O. à Beijing ? Les Chinois accepteraient-ils d’offrir tous les ans à la meute chauffée à blanc par Robert Ménard une jeune handicapée protégeant la flamme olympique ? (1) Et cela, pour que RSF puisse continuer à financer ses luxueux locaux parisiens, pourvoir à son ruineux fonctionnement et au train de vie de ses cadres ?
On peut en douter.
D’où l’on conclura que les comptes 2008 de RSF amorcent ce qui n’est que le début d’une déconfiture due à ce que fut RSF de Robert Ménard. Compte tenu de ce qu’elle est (de terriblement ressemblant) avec son nouveau patron, Jean-François Julliard, la décrue ne pourra que se poursuivre.
L’heure de payer l’addition est arrivée.
Dans son livre « Des libertés et autres chinoiseries » (2008, Robert Laffont) Ménard se plaint : « Si vous tapez sur Google : « Robert Ménard + CIA », le site de recherche vous propose … 114 000 liens ».Vérification faite ce jour (toujours vérifier ce que dit Ménard, c’est la règle N° 1 du chasseur de mensonges), le chiffre est inférieur, mais très élevé cependant).
Ce déferlement qui aurait dû alerter RSF avant d’atteindre un tel niveau ne saurait tarir. En effet, depuis ce constat, dans une folle fuite en avant visant à compenser les défections nationales, RSF est passée de quatre à six entreprises financées par des officines liées à la CIA, parfois en osmose fusionnelle puisqu’on a vu certains des dirigeants de ces paravents ajourés diriger directement la fameuse agence de renseignement états-unienne que personne ne peut qualifier de philanthropique.
Quelques chiffres du budget de 2008.
• Le total des recettes qui était, en 2007, de 5 842 326 euros, chute en 2008 à 4 874 443 euros, soit près d’un million de moins (967 883 euros exactement), soit moins 16,55 %.
• L’engouement du public pour les calendriers et les trois albums de RSF a faibli. Les chiffres totaux des ventes tombent à 160 000 exemplaires contre 225 000 en 2007. Perte de recette : 24 %.
• Les recettes publicitaires des albums ont chuté de 30%.
• Le mécénat a diminué du fait de « l’absence de recettes non récurrentes » (sic). Du coup, les rentrées à ce poste-là sont passées de 20 % à 10%.
• La part de nos impôts que RSF a reçue et qu’elle appelle « financements publics » (ministères et Office français pour la francophonie) a baissé d’un tiers en passant de 9% de son budget à 6 %.
• Quant à la part de cotisations par ses maigres troupes adhérentes (moins de 1500), elle est si faible que RSF ne la fait pas apparaître dans ses bilans.
Des locaux luxueux à payer.
Or, RSF doit payer l’acquisition en 2007 de son superbe siège social à Paris, ce qui a impacté cette année son budget « à hauteur de 285 K€ » (285 000 euros, mais RSF écrit 285 K€, c’est mieux pour minimiser) avec prévision du même coût pour les années à venir.
Par bonheur, « la vente de milliers de tee-shirts » et la redevance de la licence de RSF ( ?) sont venues abonder de 41% les recettes propres de RSF.
Quoi qu’il en soit, si les gogos ont acheté des tee-shirts, les « décideurs » n’ont pas aimé cette agitation. En terme d’image de marque, cette campagne anti-chinoise a donc été coûteuse pour RSF et on ne fait que commencer à en voir les effets.
L’un d’eux est que Robert Ménard a été démissionné, prié de l’annoncer un vendredi, de vider son bureau le lundi et de se tenir au large. Auparavant, et en quelques mois, il avait créé un schisme profond entre la France et la Chine (pour la plus grande joie de Bush qui se pavana près d’une semaine à Pékin pendant les J.O.), il avait dénoncé la « lâcheté » de l’UNESCO, regretté que cette organisation internationale se soit « déculottée », remarqué que le président du Comité international olympique (CIO), Jacques Rogge, est un « lâche et un salopard » et accusé Nicolas Sarkozy, pour qui il dit avoir voté, de participer à une « coalition de lâches » dans laquelle nul n’a remarqué qu’il incluait le locataire de la Maison Blanche d’alors, bourreau de l’Irak et de l’Afghanistan, chef des tortionnaires de Guantanamo.
Sur ces mâles paroles, il a filé vendre sa force de travail humaniste au Qatar, une dictature où la presse n’a pas le droit de critiquer le monarque, ses femmes, sa famille, sa politique, les pratiques de la flagellation et de la torture, le quasi-esclavage des immigrés, etc.
Là-bas, grassement payé de son propre aveu, il s’est trouvé à la tête d’un budget de 3, puis 4 millions de dollars pour faire fonctionner un prétendu Centre d’hébergement de journalistes exilés. Dans ce havre de liberté, qui resta d’ailleurs quasiment vide, il était interdit aux hommes et aux femmes de se rencontrer, ce qui obligea à créer en vérité deux lieux distincts.
Le caractère autoritaire de Ménard (« dictatorial », dit Rony Brauman) et sa prétention à gérer seul l’argent offert par l’émir firent monter la tension. Le monarque qatarie prétendait qu’un de ses parents, membre du conseil d’administration du Centre ménardo-misogyne devait aussi regarder où passait l’argent. Echouant à devenir là-bas ce qu’il avait été à Paris, c’est-à-dire le seul maître à bord, Ménard s’est tardivement aperçu que le Qatar n’était pas une démocratie et que la presse était brimée.
Il est alors parti en fustigeant les défauts liberticides de son ex-maître et en oubliant (et tous nos médias avec) les propos flatteurs qu’il tenait quelques mois auparavant sur le « seul pays arabe où l’on peut créer un tel Centre pour la liberté ».
La presse courbée en a fait ses titres virils : « Robert Ménard claque la porte du Qatar ». Sur les raisons qui le poussèrent à aller offrir ses services à cette dictature liberticide où les journalistes ont intérêt à la fermer, nos médias eurent la discrète élégance de ne pas questionner le planétaire donneur de leçon. Ce qui laisse à la grande âme qui a caressé un moment l’espoir de devenir député européen sur une liste du MODEM (Bayrou, alerté par ses conseillers, l’a éconduit) du temps pour préparer le point de chute dont il rêve tous les matins en se rasant : la mairie de Béziers.
Mais partout, le doute est né sur RSF et son co-fondateur.
Qui finance ou aide encore RSF en France ?
Qui finance ? Nous tous, que cela nous plaise ou non, par une partie de nos impôts et de l’argent que nous donnons à des entreprises privées en faisant nos achats. Le tout va renflouer RSF et ralentir son nécessaire déclin.
On a vu que les sponsors privés de RSF deviennent plus pingres. Toujours adepte du camouflage, RSF écrit dans sa rubrique « Comptes 208 » : « Les entreprises qui ont aidé Reporters sans frontières en 2008 sont principalement ... ». Le « principalement » indique qu’elles ne sont pas toutes listées là où nous les cherchons. Tiens, pourquoi ?
Les entreprises françaises dont le nom est présent dans le bilan comptable sont : la Fnac, Carrefour, Casino, Monoprix, Cora, les sites Internet alapage.com, fnac.com, amazon.fr, A2Presse et plus de 300 librairies qui continuent à proposer la camelote de l’épicerie compassionnelle à leurs clients.
Un complément à la liste des entreprises et partenaires qui ne figurent pas dans la rubrique « Qui sommes-nous ? » sous rubrique « Comptes 2008 » est discrètement entreposé dans la rubrique « Agir avec nous », sous-rubrique « Etre partenaire ».
Rubrique « Agir avec nous. Etre partenaire ».
1. Entreprises qui aident à renflouer les caisse de RSF avec les albums de photographies : les NMPP, le SNDP, l’UNDP, Relay, la Maison de la presse, Mag Presse, Intermarché, Auchan, la Fnac, CFAO, France Loisirs, A2Presse, Métrobus, AAP, PROMAP, SEDDIF et Interforum Editis qui diffuse gracieusement les albums à la Fnac, chez Virgin, Cultura, Carrefour, Casino, Monoprix, Intermarché et Auchan, sur une quarantaine d’e-librairies dont Amazon.fr, Fnac.com, Chapitre.com et Cultura.com et « dans près de 600 librairies » (ce dernier chiffre s’envole d’une page à l’autre chez RSF : dans la rubrique « Comptes 2008 » elles étaient « plus de 300 ». Ô Rigueur comptable !
2. Entreprises partenaires des campagnes politiques de RSF : AFP, Air France, American Express, Arte, Baume & Mercier, Veronica Magazine, la Caisse des dépôts et consignations, Digit Access, Soleil Production, Oxford (Société Lecas), le Cabinet d’avocat Jean Martin, Datapresse, Leica Camera, Radio France, Sanyo, Solidaripresse.
Et Saatchi & Saatchi, une agence basée aux USA. Elle compte 7 000 employés et 138 bureaux dans 82 pays. Elle travaille pour 60 des 100 plus importants annonceurs du monde. Jusqu’en octobre 2004 (forum du Nouvel-Observateur), RSF a prétendu que RSF payait ses prestations. Nous lisons aujourd’hui sur le site RSF : « Depuis 2002, Saatchi & Saatchi réalise gracieusement toutes les campagnes de communication de Reporters sans frontières »). Ô, amour du vrai !
3. Ville et festival : la ville de Bayeux, le festival Visa pour image.
4. Fondations (sic) : la Fondation EDF Diversiterre, la Fondation Ford, National Endowment for Democracy, Open Society Institute, Sigrid Rausing Trust. Ici RSF oublie le Center for a free Cuba et la Overbrook Foundation, cachés ailleurs.
5. Partenaires qui distribuent nos impôts à RSF : le ministère français des Affaires étrangères, l’Organisation internationale de la Francophonie, le Premier ministre français.
6. Autre : l’UNESCO, qu’on est surpris de voir là. On se rappelle en effet que les formes de la campagne anti-chinoise de RSF au printemps 2008 ont conduit l’UNESCO à une rupture spectaculaire avec RSF. Des sources diplomatiques de l’UNESCO avaient alors informé l’agence de presse Prensa Latina que « la décision avait été prise en raison des fautes réitérées d’éthique commises par RSF dans le seul but de discréditer un certain nombre de pays ».
« Les agissements de RSF ne répondent ni aux critères ni aux objectifs de l’UNESCO et montrent une fois de plus qu’il ne poursuit que le sensationnalisme en voulant s’ériger en grand inquisiteur des nations en voie de développement, relèvent les médias consultés » ajoutait l’agence de presse avant de conclure : « Pour cette raison et d’autres antécédents, l’UNESCO a choisi de rompre ses relations avec RSF et de l’exclure de toute forme de coopération dans l’avenir ».
Qui finance RSF de l’étranger ?
Rubrique « Comptes 2008 ».
« Les entreprises qui ont aidé Reporters sans frontières en 2008 sont principalement Sanofi Aventis et le CFAO, tandis que la liste des fondations privées contient le Center for a Free Cuba, la National Endowment for Democracy, le Sigrid Rausing Trust, la Overbrook Foundation ». Ici, ce sont l’Open Society Institute et la Fondation Ford qui ont été oubliés mais que nous avons remarqués plus haut, ce qui permet de faire un total.
Sous le règne de Robert Ménard, c’étaient quatre sociétés écrans de la CIA qui mêlaient leur argent aux entreprises françaises. Sous le règne de son successeur, elles sont six. Le nouveau patron de RSF, J.F Julliard, fonctionne donc comme son ancien patron, mais en pire. Ce qu’on croyait impossible.
Examinons les six mécènes qui camouflent (si mal !) la CIA.
1 - Le Center for a free Cuba (CFC). Pendant des années, RSF a touché de l’argent du CFC sans le faire apparaître dans ses comptes. Motus et comptes cousus (de fil blanc). Le CFC a pour unique mission d’aider à la réalisation du vieux rêve du gouvernement états-unien et de la maffia cubano-états-unienne de Miami : renverser le gouvernement cubain, reprendre tous les biens qui étaient les leurs avant la révolution (en gros : l’essentiel des terres, usines, minerais, logements, hôtels, commerces, etc.).
2 - La National Endowment for democracy (NED), omiprésente partout où l’on peut écarter du pouvoir ceux qui servent leur pays et non les intérêts de l’Empire. Au Venezuela, son budget a été multiplié par quatre à la veille du coup d’Etat d’avril 2002. Un rédacteur de ses statuts, un de ses vice-présidents, le New York Times, ont avoué que la NED était un paravent de la CIA (1). Plusieurs dirigeants de la CIA ont d’ailleurs siégé au CA de la NED.
3 - L’Open Society Institute de George Soros, partenaire du célèbre Carlyle Group, nid de Républicains et d’anciens membres de la CIA, dont l’un, Frank Carlucci, en fut le sous-directeur. Soros a sauvé George W. Bush de la faillite quand ce dernier dirigeait une société de prospection pétrolière. On ne compte plus les pays où l’Open Society Institute est intervenu en Amérique latine et en Europe de l’Est, pour favoriser la mise en place des dirigeants pro-états-uniens.
4 - Sigrid Rausing Trust (nouveau sponsor) : Société de lobbying. Dans son conseil d’administration, on remarque la journaliste Christine Ockrent, membre du conseil d’Administration de RSF et épouse de Bernard Kouchner qui est à l’origine de la honteuse décoration de Robert Ménard (Légion d’Honneur). Décoration dont Ménard avoue naïvement qu’elle ne lui fut pas accordée sans réticence : "... C’est Bernard Kouchner qui a proposé mon nom. Il a même dû insister me racontera-t-il." (« Des liberté et autres chinoiseries »).
Sigrid Rausing Trust est associée au financement d’organismes comme International Crisis Group, une ONG fondée en 1994 par… George Soros.
5 - L’Overbrook Foundation : son fondateur, Frank Altschul travailla à Radio Free Europe pour la CIA avec William Donovan, fondateur de l’OSS, l’ancêtre de cette CIA dont un directeur fut William Casey, instigateur de la NED, ce sponsor de RSF et paravent de la CIA.
6 - La Fondation Ford (nouveau sponsor). Raymond Aron, le philosophe ennemi intime de Jean-Paul Sartre, a écrit dans ses mémoires qu’il a découvert à la fin des années 60, que le « Congrès pour la liberté de la culture » qu’il animait, était financé par la CIA via la fondation Ford. Qui s’étonnera encore des milliers de liens Internet qui relient RSF à la CIA ?
Où va l’argent ?
A la rubrique « Consultation des comptes : comptes annuels au 31/12/2008 », le lien « Utilisation des fonds » renvoie à « Aide financière de Reporters sans frontières aux journalistes et médias en danger ».
Et là, RSF enfume les citoyens de belle manière. L’épicerie de luxe se livre à une lourdingue diversion par une longue énumération des aides dont le détail, non chiffré, est destiné à masquer la maigreur.
Pitoyable astuce ! Après avoir fait traîner la publication de ses comptes 2008 jusqu’en septembre 2009, l’organisation nous livre ses aides aux journalistes pour l’année 2008 ET pour 2009 (de janvier à mai). Au passage, notons que la date d’arrêt des comptes de RSF est ainsi indiquée (mai 2009). On se demande pourquoi ils n’ont été publiés qu’en septembre au lieu de juin, comme l’année précédente. Il semblerait que quatre mois ont été nécessaires pour les rendre présentables au public. Présentables étant ici synonyme d’opaques. C’est-à-dire, aussi globaux que possibles.
En 2009 (janvier à mai). RSF a dépensé notre argent ainsi (pas de chiffres donnés par RSF pour cette énumération) : attributions de bourses à des journalistes, aide à la scolarisation d’enfants de journalistes, aide à un jeune blogueur, soutiens financiers, bourses d’assistances, accueil à Paris de journalistes, aide financière et administrative, prise en charge de frais d’avocat, achat de matériel informatique pour un journal, aide financière aux familles de journalistes en prison.
En 2008, outre le même type de prestations (toujours non chiffrée), RSF a aidé des journalistes à obtenir des logements en France, financé un rapatriement, versé une allocation pour aider à l’enregistrement d’un concert commémoratif de l’assassinat de journalistes, aidé un journaliste à retrouver sa famille, contribué à la préparation d’une conférence au Maghreb, payé les frais d’hospitalisation à Damas d’une journaliste, contribué aux frais d’hospitalisation d’un journaliste à Dubaï.
Camouflage et poudre aux yeux.
Le gogo dira : c’est beaucoup. Le lecteur attentif rétorquera : attrape-nigaud, tour de passe-passe, mystification.
En effet, si l’on n’oublie pas que, en 2008, des organismes publics et privés ont alloué à RSF (ou aidé RSF à recueillir) presque cinq millions d’euros pour secourir des journalistes, on est atterré par le faible montant des sommes qui sont reversées et par l’affligeante tentative de le dissimuler.
Voici comment RSF cache que seules des miettes de son budget vont aux journalistes :
1- Le montant total des sommes versées aux journalistes en 2008 n’est pas divulgué (on va comprendre pourquoi).
2- la longue énumération des aides 2008, gonflée par celle de 2009, masque une réalité : la plupart de ces aides ne dépassent pas quelques dizaines d’euros.
3- Chaque fois que le montant dépasse 100 euros (et dans ces cas-là seulement) RSF donne fièrement le chiffre, pariant sur le phénomène dit « effet de halo » qui incitera le lecteur à déduire que les dépenses non chiffrées sont de la même hauteur que celles qui le sont.
Voyons donc les quelques chiffres divulgués :
En 2009 (janvier à mai), Reporters sans frontières a octroyé une bourse de 500 euros, à un journaliste et poète azerbaïdjanais, 500 euros à un jeune blogueur égyptien, 400 euros à un journaliste iranien.
Si l’on fait le total des sommes annoncées (les plus grosses, donc) on obtient 1400 euros.
En 2008, 400 euros ont été versés à un journaliste iranien, 600 euros à un journaliste éthiopien, 1000 euros à une fondation, 1500 euros aux familles de journalistes géorgiens, 600 euros à une journaliste russe, 700 euros à un caricaturiste bangladeshi, 1000 euros à l’épouse d’un journaliste en prison au Niger, 600 euros à un journaliste colombien, 4000 euros aux journalistes et à leurs familles affectés par un cyclone en Birmanie, 2000 au Working Group on Press Freedom and Free Expression (WGFENA), organisateur d’une conférence, 1000 euros à un journaliste chinois, 1200 euros pour la parution d’un journal au Tchad.
Le total affiché est de 14 600 euros.
En pourcentage du budget de RSF, le montant total avoué des sommes reversées aux journalistes en 2008 stagne à moins de 0,3% du budget (1400 euros sur 4 874 443). Pour espérer faire grimper à 1% du budget de RSF le chiffre des sommes reversés aux journalistes, il faudrait y ajouter la cinquantaine de versements minimes dont le montant n’est pas révélé. Or, à regarder la nature des contributions ou aides dans des pays du tiers monde où les salaires mensuels dépassent rarement les quelques dizaines d’euros, on comprend le timide silence de RSF qui ne peut décemment pas écrire : « Nous avons versé 20 ou 50 euros à tel journaliste du tiers monde et il est bien content : avec ça, il vit un mois en famille, ou il paie son avocat, ou il scolarise son fils ou tout ça à la fois… ».
Les braves gens qui croient aider les journalistes en finançant RSF ignorent que les frais de fonctionnement de cette boutique se montent à 33% de son budget (ils varient entre 5 et 10% pour d’autres ONG).
En 2003, 93 % du budget de RSF étaient absorbés par les frais de fonctionnement, de propagande et les salaires, ne laissant que 7% pour accomplir la mission première : l’aide directe aux journalistes. Les restitutions ultérieures des comptes ne donnent plus ce « détail ». On imagine donc que le pourcentage versé aux journalistes a encore baissé. Les extrapolations ci-dessus accréditent cette hypothèse, sans pour autant la confirmer irréfutablement. Il appartient donc à RSF de la démentir, chiffres à l’appui, si elle le peut.
L’obsession de l’argent.
Cette répugnance à laisser sortir de l’argent hors du circuit de RSF va de pair avec l’obsession d’en faire entrer par tous les moyens.
En quelques clics sur la première page du site de RSF vous saurez comment faire un don, vous abonner à leurs revues, acheter des albums, B.D., calendriers, sacs à appareils photos, Tee-shirts, comment verser une cotisation, leur offrir votre assurance-vie faire une donation et même un « legs universel » par lequel vous donnez à RSF la totalité de vos biens, comme à une secte dont le gourou vous aurait subjugué.
Gageons que quelques pauvres hères s’y laisseront prendre encore quelque temps. Mais en faisant connaître autour de nous la face cachée de Reporters sans frontières, nous pouvons sonner le glas de l’imposture.
PS. RSF est une « organisation reconnue d’utilité publique » qui reçoit à ce titre des subsides publics. En contrepartie, elle est tenue de fournir à qui les demande les informations sur, par exemple, le détail des sommes reçues des USA, le détail des sommes versées aux journalistes, le détail des frais de fonctionnement, la composition de son conseil d’administration, le coût de son siège, les salaires, etc. Le lecteur curieux pourra donc se renseigner par mail ou courrier.
MAXIME VIVA ICI
Est-elle vraiment due au hasard, cette suppression de la peine de dissolution d’une personne morale pour escroquerie ? Elle va sans doute permettre à l’Église de Scientologie d’échapper à cette condamnation dans le procès en cours qui lui est intenté pour « escroquerie en bande organisée » et dont le jugement est attendu le 27 octobre prochain. Pour le moins, cette modification législative est on ne peut peut plus opportune au moment où la secte est poursuivie et encourt précisément cette peine. La loi pénale est rétroactive dès lors qu’elle est moins rigoureuse que celle qu’elle remplace. Celle-ci a été votée par le Parlement, le 12 mai 2009, et promulguée dès le lendemain le 13, au milieu d’ une loi fourre-tout ayant comme noble fin « la simplification du droit ». Sans rire !<o:p></o:p>
La loi du 17 juillet 1978, une révolution pour une administration opaque<o:p></o:p><o:p></o:p>
Tant de rapidité et de discrétion font penser au précédent de la loi du 12 avril 2000 qui protège depuis les dénonciateurs et délateurs contre leurs victimes. Une semblable opération, en effet, a été menée adroitement en avril 2000 pour vider de son contenu la loi du 17 juilllet 1978, adoptée sous la présidence de M. Giscard d’Estaing, qui facilitait l’accès aux documents administratifs nominatifs.
Elle avait représenté une sorte de « révolution » dans les mœurs de l’administration française, puisque, selon son article 6 bis, tout document « nominatif » - c’est-à-dire mentionnant le nom d’une personne - pouvait être réclamé par cette personne et devait de droit lui être communiqué « sans que les motifs tirés du secret de la vie privée, du secret médical ou du secret en matière commercial et industriel, portant exclusivement sur des faits qui (lui) sont personnels, puissent (lui) être opposés ».
Les informations à caractère médical devaient seulement être communiquées par l’intermédiaire d’un médecin traitant. Cette communication de documents était fondée sur le respect des droits de la défense de la personne mise en cause, impliquant le droit au débat contradictoire.<o:p></o:p><o:p></o:p>
L’aboutissement d’un combat de 22 ans mené par l’administration<o:p></o:p><o:p></o:p>
L’administration n’a jamais accepté de bonnes grâces d’appliquer cette loi qui lui compliquait la tâche : ses informateurs couraient des risques. Leurs victimes pouvaient leur demander des comptes avec preuves à l’appui. Plus habituée à l’opacité qu’à la transparence depuis des siècles, l’administration a donc opposé une résistance opiniâtre avec le secours des juridictions elles-mêmes. <o:p></o:p>
- À la faveur de recours, elle a ainsi obtenu du Conseil d’État, le 14 octobre 1992 l’occultation du signataire sur les documents demandés pour le cacher à la personne qu’il met en cause. <o:p></o:p>
- Puis, le 18 novembre 1999, elle s’est même vu reconnaître par la cour administrative d’appel de Nancy le droit... de perdre le document demandé. C’est commode quand on ne veut pas le transmettre. Mais, il faut croire que ces astuces ne suffisaient pas à assurer la sérénité de délateurs dont l’administration paraît priser les informations. <o:p></o:p><o:p></o:p>
Un triple maquillage par trois leurres<o:p></o:p><o:p></o:p>
C’est dans ce contexte qu’a paru la loi du 12 avril 2000 et son nouvel article 6, remplaçant l’article 6 bis originel, grâce à un triple maquillage. Comme toujours, les mauvais coups sont perpétrés en cachette. Quel député de base a vu venir celui-ci qu’on avait pris soin de dissimuler sous trois leurres ? <o:p></o:p>
1- Le nouveau texte était d’abord inscrit et donc perdu dans une de ces « lois fourre-tout » comme sait en voter parfois la représentation nationale. C’est aussi le cas de la loi du 13 mai 2009.<o:p></o:p>
2- On avait ensuite donné à cette loi le noble but d’accroître « la transparence dans les relations entre administration et administrés » ! La loi du 13 mai 2009 s’est proposé « la simplification du Droit » ! De quoi lever toute méfiance !<o:p></o:p>
3- Et, surtout, on avait écrit ce nouvel article 6 de manière à le rendre incompréhensible au premier abord par un joli jeu de mots. Sans en avoir l’air, celui-ci a neutralisé une fois pour toutes « la malfaisance » de cette loi du 17 juillet 1978. Il faut, en effet, avoir l’œil exercé pour repérer la manœuvre imaginée par les experts en opacité administrative : le simple jeu de mots entre « intéressé » et « personne » suffit à interdire toute communication d’une lettre de dénonciation à sa victime : « ne sont communicables qu’à l’intéressé, est-il seulement précisé, les documents administratifs faisant apparaître le comportement d’une personne dès lors que la divulgation de ce comportement pourrait lui porter préjudice. » <o:p></o:p><o:p></o:p>
Un jeu de mots entre « personne » et « intéressé »<o:p></o:p><o:p></o:p>
Comment donc ? peut objecter le lecteur qui n’a pas compris ! Preuve que le libellé est incompréhensible à première lecture ! Et pourtant c’est bête comme chou ! L’intéressé qui réclame communication d’une lettre – soit la victime – sera toujours différent de son dénonciateur – soit la personne. Or la loi défend de communiquer un document à un intéressé s’il fait apparaître le comportement d’une personne et que cette divulgation peut être préjudiciable à cette dernière.
Une lettre de dénonciation ne peut donc être remise à sa victime/intéressée puisque cette communication révèle une dénonciation dont son auteur /personne peut être amené à en répondre devant un tribunal ! Le tour est joué.<o:p></o:p>
En somme le seul « intéressé » qui a droit, selon la loi, à avoir communication de cette lettre de dénonciation sans courir le risque d’un préjudice, … c’est l’auteur de la lettre de dénonciation ! Cet article 6 introduit le burlesque dans le Droit : il prive la victime dénoncée de la preuve d’une dénonciation calomnieuse dont elle aurait besoin, et autorise l’administration à fournir au dénonciateur un double de sa lettre de dénonciation dont il n’a pas besoin, sauf si, par imprévoyance, il n’en pas gardé copie et qu’il veut relire sa prose ! Mais il est vrai que cette protection n’est pas apparue comme suffisante à la Cour de Cassation puisqu’elle exige depuis un arrêt de 2002 que la victime apporte la preuve que son dénonciateur savait que le fait dénoncé était faux au moment même de la dénonciation !!! <o:p></o:p>
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Des responsables politiques de mauvaise foi <o:p></o:p><o:p></o:p>
Cet article 6 est un bel exemple des méthodes en usage pour ridiculiser le Droit et ruiner les libertés acquises. Les députés pour la plupart n’y ont sans doute vu que du feu ! Les responsables interrogés, en revanche, ont tenté soit de nier en toute mauvaise foi l’analyse de cet article 6, aujourd’hui validée par la juridiction administrative, soit de justifier cette réécriture de la loi. <o:p></o:p>
- En 2002, M. Jospin a, sans rire, défendu le progrès que représentait cette loi. Quel progrès, en effet, que de rétablir l’opacité administrative ! Il demandait même de faire confiance au Conseil d’État, en cas de contestation. Le Conseil d’État, défenseur des libertés ? Comme en 1940 quand il n’a trouvé rien à redire aux discriminations des décrets-lois antisémites ? <o:p></o:p>
- En 2002 également, M. Chirac, lui, comme toujours, a promis de faire examiner cette analyse par un comité d’experts, pour finir par faire répondre en 2005 que la Présidence de la République n’était pas compétente en matière législative. Tu parles, Charles ! Dans un régime politique où 90 % des lois sont d’origine gouvernementale ? <o:p></o:p>
- En 2005 également, le président de la commission des lois du Sénat a été plus franc : il a osé soutenir joliment qu’il n’était pas « souhaitable que l’État (pût) à son tour procéder à une dénonciation » !
- Auparavant, en octobre 2003, il s’était tout de même tenu un colloque au Sénat pour célébrer le 25e anniversaire de cette grande loi du 17 juillet 1978, sans que quiconque s’émût de l’opération qui, en 2000, l’avait dénaturée ! Seules Mmes Corinne Lepage et Christine Boutin se sont élevées contre cette loi en 2002.<o:p></o:p><o:p></o:p><o:p></o:p>
Sauf erreur, cette nouvelle affaire de loi fort opportune qu’on découvre après coup bien cachée dans les plis d’ une loi fourre-tout adoptée à la va-vite au moment même où l’Église de Scientologie est poursuivie pour « escroquerie en bande organisée », paraît bien s’inscrire dans la ligne du précédent de la loi du 12 avril 2000.
Paul Villach<o:p></o:p> ICI
En attendant, c’est l’ouverture de la chasse. La chasse à la cellule. Hier « invisible », aujourd’hui « 34 ». Et demain ?
* «On est revenus, on n’a rien à se reprocher et on demandera des comptes», s’exclame Pierre Blondeau. Il est un peu plus de 22 heures samedi soir, à Saint-Pons-de-Thomières (Hérault). Le dernier des onze gardés à vue dans la traque au corbeau été libéré juste après 20 heures du commissariat de Montpellier.