• LES 100 PLACES, OUI, MAIS LES SANS PLACE ?

    Les 100 places, oui, mais les sans place ?

    SOUTENONS LES SANS PLACE !


    Ces dernières années, la répression policière à l’encontre des biffins était devenue de plus en plus violente et injustel'argent public dépensé pour réprimer les biffins pourrait très largement servir à organiser de petits marchés — satisfaisant autant les vendeurs que les habitants.

    Aujourd’hui, la mairie du 18e apporte un début de réponse avec le « Carré aux biffins » qui ouvre le 17 octobre sous le pont de la porte Montmartre. Oui, mais voilà. Ce carré ne compte que 100 places pour plus de 600 vendeurs, la crise économique et la répression policière sur les autres marchés aux puces parisiens (Belleville, porte Montreuil, porte de Vanves…) aidant à l’accroissement du nombre des biffins de la porte Montmartre.
    (violences verbales et physiques, piétinement et saisie sans inventaire de la marchandise, etc.). Les biffins sont des gens qui, n’ayant que très peu de moyens pour vivre, récupèrent des objets trouvés qu’ils vendent en périphérie du marché aux Puces officiel de Saint-Ouen. Contre cette répression, ils ont monté une association (Sauve qui peut) et luttent déjà depuis plus de 3 ans. Ils pensent que

    Si le « Carré aux biffins » permet à quelques-uns de bénéficier de meilleures conditions de vente,
    il laisse la majorité sans place, en proie à une répression qui s’annonce encore plus violente et injuste qu’auparavant.

    NON À LA RÉPRESSION DES SANS PLACE !

    D’AUTRES ESPACES POUR LES BIFFINS !


    Et si on reprenait là où on s'est arrêté ?


    En résumé, d'avril 2009 à aujourd'hui :

    Avril


    Au cours d’une réunion publique du préfet de police à la mairie du 18e arrondissement, le 29 avril, Daniel Vaillant, maire du 18e, annonce une solution pour les biffins « historiques, en accord avec leur association » (comprendre : Sauve-qui-peut), mais… que tout le quartier serait dès lors rigoureusement interdit aux   
    « marchands à la sauvette » venus de tout Paris et banlieue semer la désolation.
    Fin avril, le projet de « carré des biffins », « marché officiel », est présenté par Gérald Briand (adjoint chargé des affaires sociales et de la lutte contre l’exclusion à la mairie du 18e ) et Afaf Gabelotaud (adjointe chargée du commerce, de l’artisanat et du développement économique à la mairie du 18e).
    Les informations transmises sont vagues. Le périmètre serait, de toute façon, limité au pont du périphérique porte Montmartre. Il y aurait 104 emplacements (nécessité de couloirs pour les piétons de 3 mètres), susceptibles d’être étendus à 150 voire 200 en cas de bon fonctionnement. La gestion serait confiée à une association, en coordination avec Sauve-qui-peut (mais aucune structure n’est pressentie pour le moment). Des travaux sous le pont (éclairage notamment) seraient effectués, ce qui porte la mise en place à septembre.

    Mai

    Le Comité de soutien aux biffins envoie un courrier à Daniel Vaillant, maire de l’arrondissement : « Pour ce qui la concerne, la Mairie du 18e doit cesser immédiatement de contribuer à la répression par la mise à disposition de la benne. Elle doit, de concert avec la police, tolérer l’activité des biffins sur un espace déterminé, par exemple sous et devant le pont du périphérique et sur le long terre-plein situé entre l’hôpital et le périphérique (rue Louis Pasteur-Vallery-Radot) et en préserver, dans le même temps, les abords des bâtiments, voies d’accès et aires de stationnement de l’avenue de la Porte Montmartre, de la rue Gérard de Nerval, ainsi que le mail Binet. »
    Répression
    En mai, la police se concentre sur les vendeurs de neuf. Elle ne verbalise pas, mais fait une liste des objets saisis sans en remettre copie aux biffins.

    Au début de la semaine du 25 mai, des habitants du quartier lancent appel à manifester le samedi 30 mai à 8 heures, mail Binet, contre la présence des biffins.

    Samedi 30 mai : une vingtaine d’habitants du quartier de la porte Montmartre se sont progressivement regroupés sur le mail Binet, manifestant pour certains une claire volonté de chasser les vendeurs par la force (présence d’un balai et de plusieurs chiens). Aucune présence des pouvoirs publics autre que celle d’un policier en civil, bien intentionné mais totalement impuissant. L’association Sauve-qui-peut et le Comité de soutien aux biffins s’efforcent de dialoguer et d’éviter des heurts et y parviennent pendant plus d’une heure. Mais des « manifestants » devenant de plus en plus violents, non seulement à l’encontre des biffins qu’ils insultent et dont ils renversent les objets, mais aussi des passants qui s’opposent à leurs voies de fait, les biffins installés sur le mail se replient sur le terre-plein situé entre l’hôpital Bichat et la rue Louis Pasteur-Vallery-Radot.

    Dimanche 31 mai
    F. Pigeon (adjointe chargée de la politique de la ville et des services publics) et M. Lacasse (adjoint chargé de chargé de la citoyenneté et de l'accompagnement scolaire), présents sur le mail Binet, téléphonent à la police pour demander qu’ils jouent un rôle de médiateur, dès le lendemain. Deux véhicules de police arrivent, s’ensuivent des échanges entre élus et policiers.
    Frédérique Pigeon indique qu’elle va faire en sorte que des médiateurs soient présents la semaine suivante.

    Juin

    Début juin, des rondes des policiers en voiture, mais pas de présence physique. Pas de médiateurs.

    Jeudi 4 juin, le maire du 18e, Daniel Vaillant, transmet à la préfecture de police un courrier pour demander des renforts de police sur le mail. Le courrier est largement diffusé dans les immeubles de Paris-Habitat du quartier.

    Mi juin (week-end du 13 juin),  les policiers interviennent sur le marché des biffins pour saisir et interdire la vente d’aliments et font la chasse aux Roms.

    Mi juin, lors d’une réunion en mairie d’arrondissement, le projet de carré est précisé : création d’un « carré des biffins » sous le périphérique : une centaine d’emplacement (voire plus).
    Marquage au sol d’emplacements de 1,50 mètres sur 1,80 mètres avec des allées entre les rangées ainsi constituée ; 50 biffins de chaque côté du pont.
    Les biffins pourront trouver un refuge ou du repos dans un véhicule. Ils y trouveront thé et café. Une assistante sociale sera là pour écouter les personnes et diagnostiquer les situations soviales (RSA, RMI, CMU,  problématique de logement, etc.)
    L’éclairage sera revu avant l’hiver ; en juillet une toilette doit être installée. Les plots sous le pont et le stationnement seront enlevés.

    Les clauses du cahier des charges semblent ouvertes et à ajuster :  horaires à voir ? adhésion à l’association (alors pressentie) « Aurore » symbolique, charte à signer, pas de nourriture, de neuf…Uniquement de la récupération. Autres critères : habiter les 18e, 17e arrondissements ou Saint-Ouen. Avoir 18 ans et un domicile ou adresse.

    Sur le terrain … pendant ce temps
    Le Comité de soutien assure, presque tous les week-ends, une présence pour limiter l’extension du marché, à distance d’une vingtaine de mètres de la rue Gérard de Nerval, et nettoyer après la journée de vente… Il le fera pendant toutes les vacances.
    Le Comité de soutien continue à demander la présence de deux médiateurs.
    Il requiert l’ouverture des terrains sur Saint-Ouen pour soulager le quartier de la porte Montmartre.
    Le Comité de soutien fait savoir qu’il tiendra pour responsables la préfecture et la mairie pour responsable de tout incident qui pourrait survenir.

    Reste la question de la mobilisation de la ville de Saint-Ouen… territoire des Puces !
    Quels terrains peut-elle mobiliser pour accueillir les biffins et mettre en place un carré, afin que le quartier de la porte Montmartre ne porte pas « tout » ? Question restée sans réponse…

    Juillet

    Le 16 juillet, Daniel Vaillant envoie un courrier aux habitants du quartier : « Vous trouverez ci-joint le vœu déposé à mon initiative et adopté à l’unanimité (majorité et opposition) au dernier conseil d’arrondissement. Olga Trostiansky, l’adjointe de Bertrand Delanoë […] y a répondu favorablement le 6 juillet : les carré aux biffins, un espace de vente solidaire, strictement et uniquement limité sous le pont du périphérique [en gras et souligné dans la lettre], avenue de la Porte Montmartre, verra le jour le 1er octobre 2009, avec 100 emplacements marqués au sol, attribués et gérés par une association spécialisée qui assurera la bonne tenue du lieu. » Le texte du vœu étant joint, on peut lire : « […] en proposant la création d’un carré aux biffins sur un espace géographique clairement et strictement limité et délimité, de manière à lutter parallèlement et plus efficacement contre toute occupation de l’espace public pour de la vente à la sauvette au-delà du carré » …

    Août

    En août, des travaux sont menés sous le pont du périphérique : nettoyage des murets en meulière, peinture des piles du pont, mise en place de l’éclairage.
    Sauve-qui-peut envoie un courrier à la mairie de Saint-Ouen pour demander un rendez-vous.

    Septembre

    Début septembre, le tracé au sol des places du carré officiel est réalisé. Les places sont minuscules… et dans le mauvais sens (en longueur et non en largeur)…

    « Le 21 septembre, lors du conseil d’arrondissement, une communication concernant le ”carré des biffins“ est présentée aux élus du 18e.
    Daniel Vaillant informe l’assemblée du futur vote, par le département de Paris, pour la signature de la convention entre la collectivité et l’association Aurore, pour la gestion d’un espace d’insertion et de vente solidaire. Le maire et Gérald Briand, après un rappel des enjeux des problématiques de l’activité des biffins (aspect historique, pauvreté, difficile cohabitation avec les riverains) apportent des précisions concrètes : le démarrage du Carré des biffins se fera le 17 octobre, après deux week-end de sensibilisation auprès des vendeurs. Ne seront admis à vendre que les personnes habitant le 17e, le 18e arrondissement ou Saint-Ouen, signant la charte d’adhésion qui les engage à suivre un accompagnement social. Ils ont également réaffirmé que dès la mise en place du Carré, les ventes ne seront plus tolérées dans les rues adjacentes (Louis Paul-Vallery-Radot, avenue de la Porte Montmartre et mail Binet) et que des effectifs de police seront mis à la disposition du maire du 18e, par la préfecture, à cette fin.
    Enfin, Daniel Vaillant indique que le coût de cette “opération” s’élevait à ”environ 200 000 euros par an”, comprenant la prestation de l’association Aurore (encadrement du carré, accompagnement social) et les travaux réalisés sous le pont.
    Les élus de l’opposition affirment leur soutien à ce projet de carré » (Le Petit Ney, n° 164, octobre 2009).

    Octobre

    Fin septembre, une réunion a lieu à la mairie de Saint-Ouen.
    7 biffinEs sont reçus par le premier adjoint au maire, M. Paul Planque, chargé des finances, de l’administration générale, des travaux et de l’urbanisme, par M. Salvi, directeur général adjoint, chargé de l’action sociale, santé et insertion, par une personne chargée du service artisanat, commerce, tourisme et un autre responsable des affaires économiques. Pour le terrain en pointe, il n’y aurait pas de possibilité de l’utiliser, car la construction d’une extension d’un lycée y est prévue. Cependant, aucun permis  de construire n’est présenté suite à la demande du Comité de soutien… Enfin, les élus disent être déjà engagés dans la construction d’une sanisette « digne de ce nom » dans la rue Neuve Pierre Curie.

    Le Comité de soutien des biffins, comme il l’a fait avec la mairie de Saint-Ouen, a contacté plusieurs autres mairies concernées pas la question des biffins (mairie du 19e arrondissement, Montreuil, Vanves, etc.), le but la création d’autant de « carrés » qu’il est nécessaire.

    LES BIFFINS 



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