• LE NOMBRE ET LA FORCE, POUR UNE INTERNATIONALE DU WEB

    le nombre et la force, pour une internationale du web

    Posté par calebirri

    En France, même les sondages ne réussissent plus à soutenir la politique du gouvernement : nous sommes désormais clairement plus nombreux à dénoncer les actions de ce dernier qu'à les approuver. Pourtant, cette politique perdure, s'approfondit, se solidifie peu à peu par agrégation, et laisse entrevoir les buts qu'elle recherche, à savoir la perpétuation de la domination d'une minorité (très) favorisée sur le reste de la population…contre l'avis et la volonté même de celle-ci. Et le fait n'est pas nouveau.

    Comment est-ce possible ?

    Il existe une relation pourtant logique entre démocratie, nombre et force : la démocratie se trouvant être l'expression du nombre, et la force se devant d'être du côté du nombre, un gouvernement impopulaire ne devrait pas être en mesure de se maintenir au pouvoir… logiquement.

    Mais c'est sans compter sur la réalité, qui exprime toute la différence du rapport entre ces deux termes que sont « le nombre » et « la force » : car si la force du nombre est une certitude arithmétique, l'effet de la force sur le nombre est une certitude…historique.

    Car l'histoire, comme on sait, devient qu'on le veuille ou non, la seule réalité qu'il nous est donné de pouvoir constater. En effet, à la bourse comme en politique, le plus important n'est pas la réalité effective des évènements, ni même « la vérité » mathématique, mais bien plutôt la capacité de diffusion d'une illusion finissant par aboutir à  l'imposition d'une réalité. Et celui qui possède les clefs de cette diffusion possède alors le pouvoir de faire croire à un très grand nombre que sa force est bien supérieure au nombre, car l'Histoire l'a déjà prouvé. Cet ascendant psychologique est essentiel à la réalisation de l'ascendant de la force sur le nombre, pour peu que le nombre y croit.

    Cela signifie donc que la position des dominants (même minoritaires en nombre) est à la fois le résultat du conditionnement à la soumission des masses et sa cause : c'est parce que le peuple est soumis qu'il peut être conditionné, et parce qu'il est conditionné qu'il se soumet.

    La force des dominants se fonde donc sur une illusion, celle de la faiblesse supposée puis réalisée du nombre. L'objectif de la minorité dominante étant évidemment contraire à celui de la majorité dominée, il faudra donc pour s'en défaire reconquérir la force réelle du nombre, en faisant disparaître cette illusion. Rassembler le nombre en agissant d'une part sur le psychologique (à savoir qu'unis nous sommes plus forts car plus nombreux), et d'une autre sur le réalisme (à savoir que la force des dominants n'est concrètement que celle qu'on veut bien leur accorder). Le fameux « ils ne sont plus grands que parce que nous sommes à genoux » doit pouvoir être transformé en « relevons-nous, et nous serons les plus forts ».

    On le voit bien en ce moment, de toutes parts affluent les demandes d'un durcissement de la contestation, et nombreux sont ceux qui attendent un signal fort les engageant dans cette voie. Bien sûr les syndicats ne sont pas initiateurs mais suiveurs (une fois de plus), et il faudra bien un jour se confronter à leur frilosité autant qu'à leur « mésunion » chronique (et suspecte), et faire sans eux.

    L'idéal serait donc de mettre en place une sorte de mouvement, apolitique, réunissant les mécontents, les déçus et les volontaires de tout le pays (de tous les pays serait idéal), comme une « internationale du web », dont l'objectif serait de rassembler en un même lieu (le web donc) tous ceux qui veulent agir mais ne savent pas comment, avec ceux qui ont des idées à proposer ou à défendre, et de se lancer tous ensemble dans une réflexion à la fois sur les moyens d'action et sur la préparation de ces actions. Notre force réside dans le nombre, et il nous faut en prendre conscience. Organisés et unis, nous avons le pouvoir de faire respecter la démocratie, et peut-être même nous en avons le devoir : c'est une question d'humanité, et de justice. Nous nous devons de résister à l'illusion de notre faiblesse, car c'est elle qui nous empêche d'espérer, qu'un jour enfin, le nombre et la force soient réunis, afin que les mécontents ne soient plus qu'une minorité allant sans cesse en décroissant.


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