• LA PEINE DE MORT N'EST PAS ABOLIE - LA PRISON TUE !!

    Tract annonçant une semaine contre les longues peines et les QI (quartiers d’isolement), du 2 au 8 novembre, sur toute la France.

    La prison tue les prisonniers condamnés à quinze, vingt, trente ans de réclusion, les prisonniers condamnés à des peines incompressibles, les prisonniers condamnés à perpétuité:

    « En 1981, les socialistes n’ont pas aboli la peine de mort mais juste supprimé la guillotine, et ils ont remplacé la peine de mort par l’enfermement jusqu’à la mort. Jamais les peines prononcées par les cours d’assises n’ont été aussi lourdes, jamais les aménagements de peine n’ont été aussi chiches, pour ne pas dire inexistants. Nouveaux temps, nouvelles techniques: plus propres, plus efficaces, avec moins d’effusion de sang, mais tout aussi violentes et meurtrières. » Des prisonniers de la centrale de Lannemezan

    La prison tue les prisonniers enfermés dans les quartiers d’isolement (QI) et dans les quartiers disciplinaires(QD):

    « L’obligation de se blinder pour encaisser tous les coups durs induits par la pression de l’isolement sépare les hommes en deux catégories: ceux qui deviennent plus forts et ceux qui craquent. Résultat, les uns prennent des cachets et coulent à pic, les autres font peur à l’administation pénitentiaire parce qu'ils sont perçus comme inoxydables et en quête de vengeance. En résumé, il y a ceux qui combattent et ceux qui abdiquent. Les premiers ont compris qu’il n’y avait pas d’autre choix, les autres croient au pire des poisons existant : l’espoir. » Christophe, depuis le QI de La Santé

    « La souffrance morale concerne toute personne détenue; cependant, il semble qu’elle soit poussée à son paroxysme à l’isolement. Cette souffrance a de multiples causes: l’exacerbation des contraintes carcérales, la monotonie, le poids des autres, trop présents ou trop absents, le manque d’intimité, l’absence de vie sociale, la perte de l’image et de l’estime de soi, la perte d’autonomie. Les isolés se retrouvent dépossédés de tout ce qui normalement donne un sens à la vie. » Docteur Dominique Faucher

    La prison tue les prisonniers malades, même quand ils sont libérés juste avant:

    « Mourir en prison est le sort le plus infâme que puisse vivre un être humain. Nous demandons que soit respecté le droit à mourir dignement, parmi les siens, hors du contexte carcéral. Justice et administration pénitentiaire sont coupables par ordonnance. L’Etat et ses représentants sont coupables de ces négligences assassines. La prison est un moyen de gestion de la précarité et de la pauvreté. Elle devient également un lieu de répression des maladies mentales et un mouroir pour des milliers de détenus atteints de maladies incurables. Libération des détenus atteints de maladies incurables ! » Des prisonniers de la centrale d’Arles en août 2001

    La prison suicide de plus en plus de prisonniers:

    « Le suicide ne peut pas être le fait d’une désespérance, il est le résultat des pressions subies au quotidien sans possibilités de s’en défendre. La prison, qui soustrait au regard et au « contrôle démocratique», permet toutes les formes d’arbitraire. Des femmes, des hommes sont humiliés, interdits, niés dans leur volonté déshumanisée. Cela a pour conséquence le taux important de suicides en prison. » Une prisonnière de la maison d'arrêt des femmes de Fleury-Mérogis

    La prison tue les proches et les familles des prisonniers:

    « Nous sommes condamnées par l’ombre des barreaux de ceux qui sont des nôtres. La distance qui me sépare de quarante minutes de parloir, l’appréhension qui me talonne parce que la prison, justement, c’est la prison (sept ou huit décès en un an, sept ou huit proches de prisonniers suicidés, dont on entend si peu parler dans les colonnes de la grande presse…) tout ça, et puis le reste : les obligations courantes, le boulot, le manque de fric, les dettes en suspens... autant de barreaux invisibles, intérieurs, qu’on n’appelle pas par leur nom pour éviter de flancher. » Une mère de prisonnier

    La prison tue une génération de jeunes:

    « Le système a compris que les mômes avaient compris, que les discours rassurants, ça ne marchait pas. Donc la réponse, vu l’absence de perspectives, c’est de recréer les centres fermés, de construire des nouvelles prisons, de régler les problèmes sociaux par l’enfermement. Le pouvoir sait que ces mômes sont une génération perdue, il n’a rien à leur proposer, donc il doit gérer le problème -et quand on sait qu’en plus, l’enfermement rapporte… » Un prisonnier de la centrale de Saint-Maur

    En 1789, la république considérait qu’une peine de plus de dix ans d’emprisonnement était un châtiment plus cruel que la mort. Il est largement reconnu que passé un certain temps, la longueur des peines, les QI et les QD ne sont qu'acharnement, vengeance, destruction de l'individu.

    La semaine du 2 au 8 novembre doit être une semaine de résistance contre la mort lente des perpétuités et des longues peines, une semaine de revendication pour les libérations médicales, les libérations conditionnelles…

    Abolition des longues peines, des peines de sûreté, de la rétention de sûreté; abolition de l’intolérable peine de perpétuité.

    Abolition des mitards et des quartiers d'isolement, fermeture pure et simple de ces lieux de destruction où les morts suspectes sont de plus en plus nombreuses.

    Libération de tous les prisonniers malades et handicapés.

    Application du rapprochement familial et affinitaire.

    Non à la politique du tout-répressif et à toute forme d'enfermement.

    Pour signer ce texte et pour tout renseignement, contact : ARPPI, arppi@live.fr , tel.: 06 68 84 47 31

    Source 

    -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

    LA PRISON TUE... CRÈVE LA PRISON

    2001, les prisonniers de la centrale d’Arles profitent de la commémoration de l’abolition de la peine de mort pour rappeler que la prison tue plus que la guillotine. 2002, une vidéo est diffusée sur France 3 : trois prisonniers longues peine cagoulés, lisent depuis leur cellule un communiqué dénonçant le sort qui leur est fait.
    2006, dix longues peines de Clairvaux demandent publiquement le rétablissement de la peine de mort pour eux mêmes pour dénoncer l’hypocrisie de l’enfermement. 2009 : Christophe Khyder libérable en 2045 vient de se faire reprendre après une courte cavale ; il déclare à sa mère sur son lit d’hôpital « il faut que tout ça serve à quelque chose ».

    En trente ans, le nombre des prisonniers a doublé. En vingt ans, les peines de plus de 5 ans ont triplé. En dix ans le nombre de prisonniers de plus de soixante ans a triplé. Il y a un mort tous les trois jours en détention (malades, suicidés, et tabassés confondus). La peine de mort qui avait tué 19 personnes entre 1958 et 1981 a été remplacée par des peines de sûreté jusqu’à la mort avec un système de non confusion de peine, de multiplication des circonstances aggravantes et de diminution des remises de peine. Aucun de ces chiffres ne dit l’essentiel : le fait que l’on accepte que des hommes construisent des cages pour en enfermer d’autres. On paye de son temps, c’est à dire de sa vie : des vies entières de crédit ou de prison selon le chemin emprunté.

    JPEG - 88.8 ko

    1er aout Journée contre les longues peines et toutes les prisons à Baluet, village autogéré (ariège) Interventions audio-vidéo, discussions, danse, marionnettes, hip-hop, électro...

    Cette journée est une tentative pour faire exister cette réalité de l’enfermement carcérale et comprendre à quoi servent la taule et la justice dans cette société. L’occasion de trouver des moyens de les combattre. Concerts, spectacles, projections vidéos et extraits audio de témoignages alimenteront ces discussions. Recueillir un peu de pognon pendant cette journée servira aussi à la fabrication d’un recueil de témoignages sur les longues peines et l’isolement carcéral.

    Source 


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :