• L'ECONOMIE DE LA POLICE

     

     

    On ne fera pas semblant de constater que la police fait mal son travail : la police fait le travail quelle a à faire. Il lui faut autant que possible retarder lexplosion quelle ne pourra pas empêcher, et que les dérisoires pantins du G8 sont eux-mêmes dores et déjà forcés de prendre en compte. Cette explosion à venir sera la traduction politique de la «crise» qui affecte léconomie. Un éléphant socialiste le remarquait récemment dans les colonnes du Monde : la multiplication par deux du nombre de chômeurs et de précaires dans les pays riches, prévue à lhorizon 2010, pourrait difficilement rester sans conséquences.

    Devant cet état de fait, on peut soit se demander quels remèdes vont permettre de relancer l
    économie, soit se dire quil y a là loccasion pour que jamais plus léconomie ne se relance, et quun avenir désirable souvre de nouveau. Ceux qui défendent le second point de vue sont pour le moins minoritaires, mais leur discours est devenu beaucoup plus audible qu’il ne lavait été pendant des décennies. Ceux qui défendent le premier point de vue ont pour souci premier de contenir cette audibilité. Autrement dit, ils doivent faire en sorte que la disposition à ne plus jouer le jeu de léconomie ne se diffuse pas, quelle reste à lintérieur des étroites limites au sein desquelles on avait réussi à la cantonner : cercles militants, associatifs et «radicaux». Mais cette opération va savérer de plus en plus délicate. Panser les plaies de la finance mondiale est une chose, faire accepter une précarisation sans précédent en est une autre.

    Le pouvoir a donc un objectif précis : étouffer, aussi longtemps qu
    il sera possible, les étincelles susceptibles de déclencher une explosion que chacun sait par ailleurs inéluctable. Ce qui veut dire aussi : étouffer la perception de la contingence radicale de léconomie et de ses impératifs. Pour cela, la police a carte blanche. Elle peut donc réprimer, expulser, emprisonner, casser des têtes, crever des yeux, lacérer des visages, briser des vies. En blesser un pour en effrayer cent. Elle choisira de préférence ses cibles dans les milieux politiques réputés les plus radicaux, et pourra alors invoquer le combat contre le terrorisme. La terreur d’État ne donne pas lieu à des «bavures», mais réduit les corps à sa merci, comme le savent déjà les habitants de Firminy.

    Tous les moyens sont bons pour combattre les terroristes, disent la police et ses juges. Nous sommes bien d
    accord ; à ceci près que les terroristes, ce sont eux. En finir avec la police et léconomie, par tous les moyens nécessaires.

    Des membres présumés de
    la «mouvance anarcho-autonome»,
    9 juillet 2009.

    JURA LIBERTAIRE 



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