• JOSE MUJICA - URUGUAY

    JOSÉ MUJICA

    José Mujica, dit “El Pepe”, 74 ans, a passé quinze ans de sa vie en prison. Son passé de Tupamaro – guérillero d’extrême gauche – dans les années 1960, au cours duquel il fut blessé, avant de se reconvertir en politique au retour de la démocratie, n’empêche pas cet ancien agriculteur, qui continue à mener une vie sans prétention, d’être le favori pour l’élection présidentielle du 25 octobre.

    José MujicaOn dit de José Mujica, candidat [du Frente Amplio (FA), gauche au pouvoir] à la présidence uruguayenne, qu’il s’approprie aujourd’hui la stratégie du président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, en vue de séduire l’électorat conservateur. Comme lui, il est issu de la gauche radicale, son style est informel, son verbe haut et imagé, et il n’a pas de formation universitaire.

    Mujica est un ex-guérillo du Mouvement de libération nationale - Tupamaros [une guérilla urbaine d’extrême gauche des années 1960, menée contre un régime autoritaire puis écrasée par l’armée en 1973]. Ce courant politique [sorti de la clandestinité en 1985, lors du retour de la démocratie] est aujourd’hui la composante majoritaire de la coalition gouvernementale FA, qui réunit le centre et la gauche. S’il est élu, Mujica insiste sur le fait qu’il n’y aura pas de grande réforme dans le secteur de l’économie. Et pour faire campagne il a troqué à regret sa tenue d’ancien paysan pour un costume-cravate.

    En tête dans les sondages avec 45 % des intentions de vote, le candidat va tenter de remporter l’élection du 25 octobre dès le premier tour. Dans l’éventualité d’un second tour, ses adversaires des partis traditionnels (conservateurs), le Parti national et le Colorado, devront s’allier pour pouvoir le battre.

    “Le centre droit [Parti national] a choisi de semer la peur, en exploitant la fibre conservatrice d’un pays qui veut changer, mais en douceur. Ils nous font donc passer pour une menace pour les investisseurs. Mais nous sommes en fait la garantie de la continuité”,

    Dans des lettres publiées au cours de la campagne, il promet de maintenir en place l’équipe du gouvernement de Tabaré Vázquez. Il a également déclaré que le président Lula était pour lui un modèle et qu’il s’emploierait à résoudre les problèmes sociaux de manière “politique et négociée”.

    Mujica est déjà un sénateur très populaire, celui qui a remporté le plus grand nombre de voix au cours des dernières élections. Ses fonctions de ministre de l’Agriculture au sein du gouvernement actuel [entre 2005 et 2008] ne lui ont pas fait abandonner la vie très simple qu’il mène dans une petite ferme à la campagne, près de Montevideo, ce qui lui vaut la sympathie et un soutien sans faille des classes les plus démunies.

    “J’ai du mal à l’imaginer tous les jours en costard, mais son changement d’image veut dire : ne soyez pas inquiets, Uruguayens, je saurai donner une bonne image de notre pays à l’international”, interprète Adolfo Garcé, politologue à l’université de la République d’Uruguay.

    “En évoquant Lula comme modèle, El Pepe rappelle qu’il vient de loin. Il a été révolutionnaire, sa pensée est socialiste, mais il est disposé aujourd’hui à faire alliance avec le centre ou la droite”, précise-t-il.

    Bien qu’il ait confié qu’en échange de son soutien il passerait les rênes de l’économie à l’ex-ministre de l’Economie Danilo Astori – qui a des convictions plus libérales –, Mujica défendra le secteur de l’agriculture et de l’élevage. “Il affirme sans cesse que l’agriculture a plus besoin de laboratoires que de vaches. Il rêve de voir l’Uruguay devenir une sorte de Nouvelle-Zélande, où l’Université coopérerait avec l’agriculture. Danilo Astori est moins enthousiaste à cette idée d’interférences sur le marché”, soutient le politologue.

    Le 25 octobre, José Mujica affron­tera l’ex-président Luis Alberto Lacalle (1990-1995), représentant du Parti na­tional, qui bénéficie de 34 % des intentions de vote, et Pedro Bordaberry, candidat du parti Colorado, qui totalise 9 % des intentions de vote.
    affirme Mujica [qui s’est allié au Parti communiste et surfe sur la vague de popularité du président sortant, Tabaré Vázquez].

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