• Mainmise impérialiste sur Haïti (Dissident Voice)

    Après le tremblement de terre meurtrier qui a détruit Haïti il y a 15 mois, la plupart des Canadiens s’inquiétaient pour ceux qui étaient ensevelis sous les ruines, ceux qui n’avaient pas d’eau et qui avaient perdu leurs familles. Il semble que dans les allées du pouvoir les préoccupations aient été très différentes.

    Selon des documents analysés par la presse canadienne la semaine dernière, les officiels canadiens craignaient que la vacance du pouvoir qui a suivi le tremblement de terre ne favorise "un soulèvement populaire". La législation sur l’accès à l’information a permis de prendre connaissance d’une note marquée "secret" qui dit : "La fragilité politique a accru le risque d’un soulèvement populaire et a nourri la rumeur du retour au pouvoir de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide en exil en Afrique du Sud". Le document insiste aussi sur l’importance de renforcer la capacité des autorités haïtiennes "à contenir les risques d’un soulèvement populaire."

    Pour contrôler la population haïtienne traumatisée et souffrante, 2 000 soldats canadiens ont été déployés (en plus des 10 000 soldats étasuniens). Au même moment de nombreuses équipes spécialisées dans le sauvetage et la recherche en milieu urbain (HURT) se sont préparées dans les villes du pays mais ne sont jamais parties pour Haïti parce que, selon le ministre des affaires étrangères, "le gouvernement a préféré envoyer les forces armées canadiennes à leur place."

    Les documents qui ont été publiés par la presse canadienne révèlent ce qui est au coeur (ou plutôt le manque de coeur) des décisions de politique étrangère canadiennes. Ce sont presque toujours des motivations stratégiques et non humanitaires qui sont derrière les décisions. Et pourtant il est difficile de trouver un événement capable de susciter plus de compassion que le tremblement de terre de Haïti.

    Les documents nous disent aussi beaucoup de choses sur la nature des relations qu’Ottawa entretient avec la nation la plus pauvre de l’hémisphère : Les officiels canadiens considèrent que le pays leur appartient. Et ils ont raison.

    Depuis qu’il a organisé la table ronde intitulée l’Initiative d’Ottawa pour Haïti en janvier 2003 le Canada a été un acteur capital de la vie d’Haïti. A cette réunion, les officiels étasuniens, canadiens et français ont discuté de l’opportunité de renverser le président élu Jean-Bertrand Aristide pour mettre le pays sous mandat international et ressusciter la terrible armée haïtienne. Treize mois après le meeting de l’Initiative d’Ottawa Aristide a été jeté dehors et depuis l’ONU a une sorte de mandat pour administrer le pays.

    La Police nationale haïtienne a été lourdement militarisée et le vainqueur de la récente élection présidentielle projette d’utiliser une partie des maigres ressources de l’Ile pour reconstituer l’armée.

    Le Canada a aidé le candidat de droite Martelly à gagner l’élection (avec 16% de votes favorables puisque l’élection a été largement boycottée). Le Canada a investi 6 millions de dollars dans des élections qui excluaient la participation du parti le plus populaire Fanmi Lavalas. Après le premier tour, nos représentants à la mission d’Organisation des Etats d’Amérique (OAS) ont aidé à faire pression sur Jude Celestin, le candidat qui était à la seconde place selon le conseil électoral, pour qu’il abandonne la course. Le centre de recherche politique et économique explique "La communauté internationale, menée par les USA, la France et le Canada, a accru la pression sur le gouvernement haïtien pour faciliter le passage au second tour de Michel Martelly au lieu de Jude Celestin [le candidat du parti au pouvoir]". Les visas étasuniens de quelques officiels haïtiens ont été abrogés et on a menacé Haïti de diminuer les aides si les recommandations de l’OAS pour augmenter le nombre total des votes en faveur de Martelly n’étaient pas suivies.

    La moitié du conseil électoral a accepté les modifications demandées pas l’OAS mais l’autre moitié a refusé. Le deuxième tour a été inconstitutionnel selon le journal Haïti liberté car "seulement quatre des huit membres du conseil électoral provisoire (CEP) ont voté le passage au second tour et donc il en manque un sur les cinq nécessaires. De plus les résultats du premier tout n’ont pas été publiés dans le journal officiel, Le Moniteur, et le président Préval n’a pas officiellement convoqué les Haïtiens à voter, deux choses qui sont obligatoires selon la constitution."

    L’absurdité de toute cette affaire n’a pas empêché le gouvernement canadien de soutenir les élections et les observateurs canadiens officiels de l’élection ont approuvé cette mascarade de "démocratie". Le journal Haïti Progrès décrit la frauduleuse nature de l’élection en ces termes : "La sorte de démocratie que Washington, Paris et Ottawa veulent nous imposer est en train de devenir une réalité."

    Une des raisons qui expliquent l’intense intérêt politique que le Canada porte à Haïti est a chercher du côté des investisseurs canadiens. Les banques canadiennes font partie du tout petit nombre d’opérateurs étrangers de Port au Prince et l’entreprise Gildan de Montréal, un des plus gros fabricants de t-shirts de la planète était le second employeur (après l’état) avant le tremblement de terre. Le secteur minier est presque entièrement canadien avec l’arrivée de beaucoup de nouvelles compagnies au cours des années dernières. Une firme de Vancouver, Eurasian Minerals, a acquis des permis d’exploitation sur environ 10% de la surface de Haïti.

    Pour protéger ces investissements étrangers et le un pour cent d’Haïtiens qui possède la moitié de la richesse du pays, 10 000 soldats occupent le pays depuis sept ans. Ironie amère, ce sont les soldats d’un des pays les plus pauvres d’Asie, le Népal, qui ont contaminé Haïti avec une maladie qui se développe dans les pays misérables qui manquent d’installations sanitaires adéquates et de systèmes de santé. En octobre, un nouveau déploiement de troupes népalaises a amené à Haïti une épidémie de choléra qui a causé la mort de 5 000 personnes et il y a des centaines de milliers de personnes encore malades. Selon le journal médical anglais, the Lancet, environ 800 000 Haïtiens vont contracter la maladie cette année.

    Les dessous de cette affaire n’ont pas fait l’objet d’articles dans les médias. L’entreprise responsable des déchets de la base de l’ONU, Sanco Enterprises S.A., a jeté les matières fécales des troupes népalaises dans des trous creusés trop près de la rivière Artibonite. Les Haïtiens ont bu l’eau de la rivière contaminée par ces matières fécales et c’est comme cela qu’ils ont attrapé le choléra.

    On a du mal à imaginer une firme travaillant pour l’ONU au Canada qui se débarrasserait de cette manière de matières fécales, mais voilà, il se trouve que les forces d’occupation onusiennes n’accordent pas beaucoup de prix à la vie des Haïtiens. Et on peut en dire autant du gouvernement canadien.

    Yves Engler

    Yves Engler a écrit de nombreux ouvrages. Son prochain livre (co-écrit avec Bianca Mugyenyi) "Stop Signs : Cars and Capitalism on the road to Economic, Social and Environmental Decay" sortira en avril.

    Pour consulter l’original : http://dissidentvoice.org/2011/04/i...

    Traduction : D. Muselet

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  • De Tunisie à Haïti : des dictateurs trop peu inquiétés

    Sophie PERCHELLET, Damien MILLET

    Il va de soi que les grands textes internationaux, comme la Charte des Nations unies, la Déclaration universelle des droits de l’homme ou le Pacte des droits économiques, sociaux et culturels, doivent être respectés par tous les pays les ayant ratifiés. Pourtant, force est de constater de grandes disparités entre les traitements réservés à des dirigeants comme Zine el-Abidine Ben Ali, Jean-Claude Duvalier, Thomas Sankara ou Patrice Lumumba. Les deux premiers sont des dictateurs reconnus, coupables de détournements de fonds, de corruption et de répression sanglante.

    Contraint de quitter le pouvoir par une révolte populaire qu’il avait échoué à mater, Ben Ali a fui la Tunisie en s’accaparant une tonne et demie d’or. Aujourd’hui, les multiples atteintes contre la liberté du peuple tunisien et la démocratie depuis son accession au pouvoir en 1987 font la une de l’actualité. En 1986, également suite à une révolte du peuple haïtien, Duvalier fils n’a eu d’autre choix que de fuir son pays, Haïti[1], après plus de trois décennies de dictature imposées par sa famille. Avec l’accord des autorités françaises, il a trouvé refuge dans une magnifique demeure qu’il avait acquise sous le rude climat de la Côte d’Azur française. Le montant de sa fortune estimée était supérieur à la dette extérieure de son pays. Il n’a pourtant jamais obtenu la validation de sa demande d’asile, qui a été rejetée en 1992 par le Conseil d’État, faisant de lui un « sans papiers » qui n’a jamais été inquiété par les forces de l’ordre françaises. Il vient de rentrer dans son pays où la justice haïtienne s’intéresse à lui. La justice française ne l’a jamais trop inquiété…

    Le profil des deux autres est fort différent : Lumumba et Sankara sont des exemples historiques de dirigeants progressistes, luttant farouchement en faveur de leur peuple, contre les intérêts des classes dominantes, qu’elles viennent de l’intérieur ou de l’extérieur du pays. Le jour de l’indépendance de son pays, l’ex-Congo belge, le 30 juin 1960, Lumumba prononce un discours passionné devant le roi des Belges qui ne le lui pardonnera pas : « Car cette indépendance du Congo, si elle est proclamée aujourd’hui dans l’entente avec la Belgique, pays ami avec qui nous traitons d’égal à égal, nul Congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier cependant que c’est par la lutte qu’elle a été conquise, une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle nous n’avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang. » Onze jours plus tard, avec le soutien des puissances occidentales, la province du Katanga fait sécession : la déstabilisation de Lumumba commence. Elle se terminera par son exécution avec la complicité active de militaires belges, le 17 janvier 1961, voici donc quarante ans.

    Pour sa part, Thomas Sankara[2], président du Burkina Faso, s’est également fait remarquer par un discours remarquable à Addis Abeba le 29 juillet 1987 : « La dette ne peut pas être remboursée parce que d’abord si nous ne payons pas, nos bailleurs de fonds ne mourront pas. Soyons-en sûrs. Par contre si nous payons, c’est nous qui allons mourir. Soyons-en sûrs également. […] Nous ne pouvons pas accepter leur morale. Nous ne pouvons pas accepter que l’on nous parle de dignité. Nous ne pouvons pas accepter que l’on nous parle du mérite de ceux qui paient et de perte de confiance vis-à-vis de ceux qui ne paieraient pas. Nous devons au contraire dire que c’est normal aujourd’hui que l’on préfère reconnaître que les plus grands voleurs sont les plus riches. […] Je voudrais que notre conférence adopte la nécessité de dire clairement que nous ne pouvons pas payer la dette. Non pas dans un esprit belliqueux, belliciste. Ceci, pour éviter que nous allions individuellement nous faire assassiner. Si le Burkina Faso tout seul refuse de payer la dette, je ne serai pas là à la prochaine conférence ! Par contre, avec le soutien de tous, dont j’ai grand besoin, nous pourrons éviter de payer. Et en évitant de payer nous pourrons consacrer nos maigres ressources à notre développement. »

    Effectivement, il n’était pas à la conférence suivante : le 15 octobre 1987, avec la complicité des autorités françaises, des hommes de main de Blaise Compaoré l’exécutaient. Depuis 1987, Blaise Compaoré est président du Burkina Faso et symbolise à merveilles les relations mafieuses entre la France et l’Afrique. Comme Duvalier avant 1986, comme Ben Ali avant le 14 janvier 2011, Compaoré est soutenu par la France. Il a d’ailleurs été reçu discrètement à Paris les 17 et 18 janvier dernier. Dans nombre de pays dont les peuples subissent une dictature évidente (Tunisie hier, tant d’autres aujourd’hui encore), les dirigeants européens, notamment français, se réjouissent de l’action de ces pouvoirs autoritaires qui servent leurs intérêts en piétinant les droits de leur peuple.

    Cela fait maintenant six ans que la Convention des Nations unies contre la corruption est entrée en vigueur. Elle a fait de la restitution des biens mal acquis aux pays spoliés un principe fondamental du droit international. Pourtant, une infime partie des centaines de milliards de dollars volés par des dirigeants corrompus de par le monde a été restituée. Des institutions internationales comme le FMI et la Banque mondiale[3] ont, dans l’histoire récente, financé nombre de dictatures à travers le monde, de l’Afrique du Sud de l’apartheid au Chili du général Pinochet, en passant par l’Indonésie de Suharto ou le Zaïre de Mobutu. Elles ont ainsi participé directement à la légitimation de fortunes gigantesques, basées sur le pillage des ressources naturelles. En imposant la libéralisation des capitaux et l’ouverture des économies, elles ont facilité le transfert de sommes importantes depuis le Sud vers des paradis fiscaux et judiciaires.

    Dans ce jeu dangereux, il ne suffit pas de pointer du doigt quelques dirigeants du Sud : il faut dénoncer la complaisance occidentale des grands dirigeants et des milieux financiers qui bloquent toute enquête sérieuse sur le sujet. Car si aujourd’hui des dictateurs profitent de leurs crimes en toute impunité, c’est parce que la volonté politique pour faire exercer la justice n’existe pas.

    Les pays prétendument démocratiques ne doivent pas soutenir, ni même tolérer, des gouvernements dictatoriaux et corrompus. Pourtant les exemples de telles compromissions ne manquent pas, notamment au sein des anciennes colonies françaises. Pendant ce temps, les peuples remboursent une dette qui est le symbole visible de la soumission de leur pays aux intérêts des grandes puissances capitalistes et des sociétés multinationales. Il est grand temps de poser les bases d’une logique politique, économique et financière radicalement différente, centrée sur le respect des droits fondamentaux. Il est grand temps que ceux qui ont conduit le monde dans l’impasse actuelle rendent des comptes en justice.

    Damien Millet - Sophie Perchellet

    Damien Millet est porte-parole, Sophie Perchellet est vice-présidente du CADTM France (www.cadtm.org).

    [1] Voir Sophie Perchellet, Haïti : entre colonisation, dette et domination. Deux siècles de lutte pour la liberté, CADTM-PAPDA, 2010.

    [2] Voir Damien Millet, L’Afrique sans dette, CADTM-Syllepse, 2005.

    [3] Voir Eric Toussaint, Banque mondiale : le coup d’Etat permanent, CADTM-Syllepse-Cetim, 2006.

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  • L’épidémie de choléra en Haïti : un réquisitoire contre l'impérialisme



    Bill Van Auken


    Comme les innombrables pertes de vies humaines causées par le séisme en janvier dernier, l'épidémie de choléra en Haïti n'est pas qu'un simple désastre naturel, mais bien le résultat d'une pauvreté abjecte créée par des siècles d'oppression impérialiste.


    Des responsables haïtiens et internationaux ont rapporté le dimanche 31 octobre que 337 personnes étaient mortes du choléra, confirmant du même coup que plus de 4000 étaient atteintes de la maladie, surtout dans la partie centrale et au nord de la nation caribéenne.

    Cette maladie intestinale, transmissible par l'eau, entraîne une diarrhée et des vomissements intenses et peut être fatale en quelques heures, en raison de la déshydratation, si elle n'est pas traitée. Comme 75 pour cent de ceux qui contractent le choléra n'ont pas de symptômes, on croit que le nombre de personnes infectées se situe plutôt aux environs de 15.000.

    Le ministère de la Santé haïtien et les responsables des Nations unies mettent en garde que l'épidémie risque fort de s'intensifier avant qu'elle ne soit jugulée et pourrait faire « des dizaines de milliers » de victimes. L'épidémie de choléra pourrait devenir pratiquement incontrôlable si elle atteignait les bidonvilles de la capitale Port-au-Prince. Tout particulièrement vulnérables sont les infects 1300 campements ou plus qui, 10 mois après le séisme dévastateur qui a tué environ un quart de million de personnes, abritent toujours quelque 1,3 million de réfugiés.

    Au moins six cas de choléra ont déjà été rapportés à Port-au-Prince, et plusieurs croient que les autorités haïtiennes sont réticentes à confirmer qu'il y a bel et bien épidémie dans la capitale. Bien que des responsables des services de santé aient soutenu que ces cas concernent des personnes qui ont contracté la maladie dans la région rurale d'Artibonite au centre du pays, des médecins d'une clinique ont dit avoir soigné une enfant du vaste bidonville de Cité Soleil qui n'était pas sortie de la ville.

    Haïti, l'ensemble de l'hémisphère occidental en fait, n'a pas connu une telle épidémie de choléra de tout le siècle dernier.

    Cette maladie est facile à prévenir et à guérir, s’il y a des conditions minimales d’hygiène publique et que l’eau potable est accessible. De telles conditions, cependant, sont hors d’atteinte pour la grande majorité de la population haïtienne, plus de la moitié de celle-ci vivant dans une pauvreté abjecte. Dans les zones rurales, où la plupart des Haïtiens vivent, moins de 8 pour cent de la population a accès à de l’eau potable, selon un rapport du Fonds international de développement agricole.

    Quant aux camps de Port-au-Prince dans lesquels plus de 1 million d’habitants se morfondent dans des tentes de fortunes, pratiquement personne n’a l’eau courante.

    L’épidémie de choléra n’est pas une répercussion du tremblement de terre de magnitude 7,0 qui a frappé Haïti en janvier dernier. Les conditions sociales désastreuses qui ont facilité l’explosion d’une telle épidémie étaient présentes bien avant. Elles sont les mêmes conditions qui ont laissé le peuple haïtien aussi vulnérable au tremblement de terre, résultant en un nombre de morts épouvantable.
     


    À la base de ces conditions se trouvent des relations économiques et politiques forgées par un siècle d'exploitation et d'oppression de la nation caribéenne aux mains des banques et sociétés américaines. Leur domination a été maintenue par la répression brutale de la population sous les occupations militaires des États-Unis et une succession de dictatures soutenues par les États-Unis, dont l'infâme dynastie Duvalier, qui dirigea le pays à travers la terreur des escadrons de la mort des Tontons Macoutes durant près de 30 ans.

    Dans la foulée du séisme de janvier dernier, la réaction de l'administration Obama a été en parfaite continuité avec cet héritage honteux. Sa réponse immédiate fut de déployer une force militaire de 12.000 soldats américains pour prendre contrôle de zones stratégiques de la capitale et empêcher qu'un soulèvement populaire ne vienne remettre en cause la domination des États-Unis et le pouvoir de la riche oligarchie haïtienne. Quand il est devenu clair que la sécurité pouvait être assurée, cette force fut rappelée, laissant le chaos en Haïti.

    Rien n’a été fait pour remplacer l’infrastructure en ruine d’Haïti, qui était déjà dans un état désastreux avant le tremblement de terre. À peine 2 pour cent des débris de Port-au-Prince ont été nettoyés, préalable essentiel pour toute reconstruction.

    De plus, alors que des millions de gens ordinaires aux Etats-Unis et internationalement ont répondu avec force à l’appel pour aider Haïti, pratiquement rien de cette aide ne s’est rendu au peuple haïtien.

    Moins de 2 pour cent des 5,3 milliards de l’aide promise par les gouvernements mondiaux pour 2010-2011 a été livrée. Washington a donné l’exemple en ne livrant pas même un sou des 1,15 milliard qu’il avait promis. L’échec criminel de tenir ces promesses a laissé le peuple haïtien largement sans défense vis-à-vis l’épidémie de choléra.

    Une partie de l’aide qui est arrivée en provenance des Etats-Unis n’a qu’approfondi la crise en Haïti. Washington a subventionné l’exportation de riz bon marché dans ce pays, vendant ainsi moins cher que les fermiers locaux et menaçant de couler le secteur agricole haïtien, duquel 66 pour cent de la population dépend pour survivre.

    C’est une partie d’une politique de longue date dans laquelle l’« aide » est employée par Washington comme un moyen pour accentuer la subordination d’Haïti au capitalisme américain et pour défendre les intérêts stratégiques américains dans la région.

    Ces méthodes ont joué un rôle très direct dans la présente épidémie de choléra. Dans une tentative d’affaiblir le gouvernement du président Jean-Bertrand Aristide, qui fut renversé par un coup d’État appuyé par les Etats-Unis en 2004, Washington a bloqué des prêts provenant de la Banque interaméricaine de développement qui étaient destinés au développement de l’infrastructure d’Haïti pour l’eau, incluant l’approvisionnement d’un aqueduc sécuritaire pour le département de l’Arbonite, l’épicentre de la présente épidémie.

    Le sort du peuple haïtien n’est pas unique. Des milliards d’humains partout sur le globe connaissent de semblables conditions de pauvreté abjecte et sont la proie de vieilles maladies que l’on peut contrôler absolument au moyen de la technologie moderne.

    Les Nations unies ont rapporté la semaine dernière qu’au Nigeria 1500 personnes avaient perdu la vie à cause du choléra, alors que trois autres pays africains subissent une recrudescence des cas. Le Pakistan et le Népal ont aussi rapporté des éclosions de la maladie. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé qu’il y a entre trois et cinq millions de nouveaux cas annuellement et que parmi ceux-ci, 100.000 à 120.000 en mourront. Ce nombre est augmentation selon l’OMS, et c'est une des manifestations des conditions de plus en plus désespérées résultant de la crise du capitalisme.

    Les données sur l’ensemble des maladies transmises par l’eau sont encore plus renversantes. Selon l’OMS, elles tueront 1,4 million d’enfants cette année, 90 pour cent de ces derniers n’ayant pas atteint l’âge de cinq ans. En d’autres termes, 4000 enfants meurent chaque jour parce qu’ils n’ont pas accès à de l’eau potable et à des conditions hygiéniques élémentaires.

    Ces conditions, que l’on trouve à Haïti comme ailleurs dans le monde, sont une condamnation sans équivoque du système de profit, qui subordonne toute l’activité humaine à l’enrichissement d’une petite élite financière et condamne des millions de personnes à mourir.

    Sans une transformation fondamentale de l’ordre social existant, ces millions de personnes continueront à perdre la vie à cause de maladies que l’on peut prévenir et guérir. L’éradication de la pauvreté est impossible dans le cadre du système de profit.

    La lutte qui est posée en Haïti comme dans tous les pays est celle de mettre fin au système capitaliste et de réorganiser la vie économique mondiale en la libération de la subordination au profit et en l’orientant pour qu’elle satisfasse les besoins de toute la population mondiale.

    Traducteur non précisé





    Merci à World Socialist Web Site
    Source: http://www.wsws.org/francais/News/2010/nov2010/hait-n16.shtml
    Date de parution de l'article original: 01/11/2010
    URL de cette page: http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=2465


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  • Haïti au temps du choléra


    Après avoir enduré les conquistadores massacreurs d'indiens, porteurs de la grippe espagnole, les dominicains, zélés évangélisateurs à marche forcé, déicides, la mise sous coupe réglé et l'esclavagisme forcené de sa population par les français,
    après avoir subi le fer et le feu, les coups de trique du contremaitre comme les coups de triche du Maitre Impérial américain, les coups du sort d'un climat malveillant, souffert les coups d'Etat et les mises au cachot, les mise en coupe et les mises en bière, subi l'occupation des GIs et l'occupation de la MINUSTAH, le tremblement de terre, l'invasion ONGiste dont je suis par ailleurs partie prenante et la dictature, il ne manquait plus qu'une bonne vieille épidémie de choléra.

    Déja 3000 affectés, 250 morts.

    Ben voyons.

    Les pleureuses du dimanche sont déjà de sortie. Plaintives. Et débiles: "décidément, pauvre pays maudit...".
    Les discours fatalistes et misérabilistes sur ce pays commencent vraiment à me seriner et me taper sur le coquillard. Rien de fatal, pas de destinée manifeste, point de hasard catastrophique et surtout, surtout, pas de "malédiction" pour ce pays.

    Non. Car vois-tu, ma chère, mon brave, la chaîne du choléra, c’est l’eau potable ET l’assainissement. Simple.

    Ce sont des droits, des services de base, absents en Artibonite, le grenier du pays si, si pauvre et vulnérable, sans réforme agraire ni investissements de bases, et région encore plus fragilisée depuis qu'elle a reçu solidairement de nombreux déplacés du 12 janvier.

    Point de fatalité. C'est du choix. Du choix politique. Pas de services, pagen eau pour toi, neg' des mornes, paysan pouilleux, gueux, neg zabitan. Crèves!
    La paysannerie Haitienne a toujours été, volontairement, sacrifiée. Par les donations de riz des américains. Par l'élite politique (noire) sous la bienveillance de la vraie élite économique-réelle donc - (métisse/créole et partiellement, aussi, syrio-libanaise).

    Pas d'eau, pas d'assainissement, rien.

    La France qui compte les deux grands groupes qui font (bien ?) l’un et l’autre, eau + assainissement, devrait être plus "présente" sur le terrain pour lutter contre le "vibrion". Notre Président et son ministre des affaires étrangères pourraient peut-être se fendre d’une initiative...Non, je déconne. Pas rentable, les gueux de l'Artibonite. Quand on se targue de "piloter le G20", on n’a pas le droit de laisser "filer" une initiative entrprise/humanitaire. Non, je déconne, bis.


    Le choléra, c'est le manque d'eau potable + d'assainissement.
    Simple, non?

    On enverra au mieux quelques volontaires français CIVI service à la con, des post pubères qui ne savent ni queue ni pendre du contenu de leur mission (véridique, j'en connais un...) en débarquant ici, comme c'est le cas depuis quelques jours.

    Quant à l'ONU, voila un test pour mesurer sa réactivité, sa coordination. Espérons que les entités responsables seront à la hauteur.

    Source ici


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  • Port au Prince 26 mai 2010

    Les forces de l’ONU en Haïti ont eu recours cette semaine aux balles en caoutchouc et aux gaz lacrymogènes pour disperser une manifestation d’étudiants. La répression s’est étendue jusqu’au camp de réfugiés suite au tremblement de terre. Il y a eu plus de mobilisations jeudi.

    Lundi, les troubles, à proximité du Palais National, la résidence présidentielle, ont fait que des personnes âgées, des femmes et des enfants ont fui épouvantés.

    Des milliers de familles sont entassées dans les rues de la zone du Champs de Mars, voisine du Palais National, depuis le séisme du 12 janvier qui a fait 200 000 morts et près de deux millions de déplacées des quartiers détruits de Port au Prince.

    Au moins six personnes sont arrivées à l’Hôpital Général  présentant des blessures par balle de caoutchouc, ont fait remarquer 3 médecins volontaires de l’organisation Partners in Health qui travaillent aux urgences. "Un enfant avait une blessure grave au visage", à déploré Joël Junior, un jeune homme qui était avec des amis devant le Palais National, encore en ruine. "C’était un supplice, ils lançaient des gaz partout", a-t-il ajouté.

    " Du sang", a déclaré le Dr Americain Sarah McMillan. "Une petite petite fille est arrivée avec une  blessure grave  au visage. Il a fallu lui faire 10 points de suture. Une cicatrice qui probablement lui restera à vie", a-t-elle ajouté.

    La coalition de Tet Kolé (les têtes jointes en créole) a protesté le mois dernier dans la même zone exigeant la démission du président René Préval pour sa mauvaise gestion de la crise après le séisme.

    Les manifestants accusent le président de vouloir s’accrocher au pouvoir après avoir étendu son temps de mandat. Initiative approuvée par le  parlement.

    Les murs de la faculté d’Ethnologie sont couverts de graffitis contre Préval et les Nations Unies. Les étudiants ont fait des gestes obscènes aux casques bleux Bresiliens postés dans leurs véhicules tout-terrain en dehors de l’enceinte universitaire.

    Quand les militaires irrités ont tenté de rentrer sur le campus, en traitant les étudiants de voleurs et de vagabonds, ces derniers ont répondu avec des pierres. En se repliant, les soldats ont tiré des coups de feu en l’air et une balle a touché le bâtiment de la faculté.

    Les troupes sont revenues  en renfort dans des véhicules plus lourds. Frantz Mathieu Junior a couru se cacher dans les toilettes, mais les soldats l’ont poursuivi et ont ouvert d’un coup de pied la fine porte en bois, ils l’ont jeté au sol, frappé à plusieurs reprises et l’ont emmené. Arrivé au centre de détention, ils l’ont fait manger de force.

    Après la détention de Junior lundi, les étudiants sont sortis pour protester et ont jeté plus de pierres. Mardi le correspondant d’IPS a pu voir la porte éclatée et les trous de balles dans l’une des fenêtres du 3ème étage.

    Le chef de la Mission de l’ONU pour la Stabilisation d'Haïti (Minustah), Edmond Mulet, a publié un communiqué accusant 1 étudiant non identifié "de provocation" pour avoir lancé des pierres contre une patrouille. Mais il s’est excusé de l’intrusion des troupes sur le campus et de l’arrestation . De son côté David Wimhurst, porte-parole de la Minustah a indiqué que les soldats n’avaient ni tiré, ni lancé de gaz lundi. D’après lui seul des aérosols poivrés et des balles de caoutchouc ont été utilisés pour disperser les gens hors de contrôle.

    Les correspondants de la chaîne CNN disent quant à eux avoir entendu des coups de feu, ils ont senti des gaz lacrymogènes et ils ont vu des nuages de fumée autour du Palais National.

    "Tout le monde courrait. Personne ne veut rester là quand il y a beaucoup de gaz", a dit à l'IPS Joseph Marie-Ange, 24 ans et père de quatre enfants. "Ils sont grossiers. Les enfants et les personnes âgées du campement tombaient à cause du gaz", a-t-il ajouté.

    Quelques heures après, le calme revenu et le gaz dissipé, Levita Mondésir marchait péniblement avec son bébé de trois mois vers l’Hôpital Général. "Nous vivons sur la Place Pétion, face à la faculté d’Ethnologie", a-t-elle raconté . "Les étudiants sont venus et peu après la Minustah a lancé les gaz. Quand je suis arrivé au campement, tout le monde courait et j’ai fait de même", ajoute-t-elle. "J’ai essayé de couvrir le bébé et j’ai dit aux autres enfants de se cacher sous le lit".

    "Il y avait de la fumée, tout le monde tombait. Le petit ne réagissait plus, j’ai eu peur qu’il soit mort et je me suis mis à pleurer. Des personnes m’ont aidé à le conduire à l’hôpital en moto-taxi". Les médecins lui ont donné un laissez-passer pour faire une radiographie le lendemain. Son mari, Tinès Clergé, ne veut plus vivre là. "Je ne peux plus rester à Chanmas".

    Les protestations ont continué à Chanmas  mardi après midi. De nombreuses troupes de l’ONU et  la police haïtienne ont entouré le Palais National avec des barricades. De plus, la population est contrariée de la Commission Intérimaire de Récupération d'Haïti, chargée de gérer un programme d'aide de 10.000 millions de dollars. La majorité de ses membres sont étrangers, mais Préval a un droit de  veto.

    "S’ils voulaient réprimer la protestation : pourquoi n’ont-ils  pas lancé le gaz contre les professeurs ou les étudaints?", a demandé Malia Villa, de l’organisation féminine Konfaviv, qui a dû aussi fuir Chanmas la nuit de lundi.

    "Comment  peuvent-ils tirer sur le campement, où il y a des familles avec enfants !", s’est-elle plaint. "Ils sont censés garantir la sécurité, mais comment le gouvernement va pouvoir travailler avec eux après cela ?", "Nous ne pouvons plus les tolérer. Nous sommes dégoûtés.

    La Minustah a été cible d’accusations d’abus depuis sa création en 2004, après le renversement du président Jean-Bertrand Aristide. Il y a eu d’autres épisodes similaires en 2008 et 2009 quand des troupes de l’ONU ont tiré au hasard tuant et blessant des civils. Mais les enquêtes internes les ont acquittés de toute responsabilité.

    Traduc RLB

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    ONU reprime protestas en Haití
    Por Ansel Herz

    PUERTO PRÍNCIPE, 26 may (IPS) - Fuerzas de la misión de paz de la ONU en Haití apelaron esta semana a balas de goma y gases lacrimógenos para dispersar una protesta de estudiantes universitarios. La represión se extendió hasta un campamento de personas desplazadas por el terremoto. Habrá más movilizaciones este jueves.

    Los disturbios del lunes, cerca del Palacio Nacional --residencia presidencial-- hicieron que ancianos, mujeres, niños y niñas huyeran despavoridos.

    Miles de familias están hacinadas en las plazas de la zona de Champs de Marz, vecina al Palacio Nacional, desde el terremoto del 12 de enero que dejó 200.000 personas muertas y casi dos millones de desplazadas de los barrios destruidos de Puerto Príncipe.

    Al menos seis personas llegaron al Hospital General con heridas de bala de goma, señalaron tres médicos voluntarios de la organización Partners in Health (socios en salud) que trabajaban en la emergencia. "Un niño tenía una herida grave en la cara", se lamentó Junior Joel, un joven que estaba con amigos fuera del Palacio Nacional, con partes todavía derruidas por el sismo. "Fue un suplicio, lanzaban gases por todas partes", añadió.

    "Sangraban", dijo a IPS la médica estadounidense Sarah McMillan. "Una niña pequeña llegó con una gran lastimadura en la cara. Hubo que darle 10 puntos. Probablemente le quede una cicatriz", añadió.

    La coalición de organizaciones Tet Kolé (cabezas juntas en creole) protestó el mes pasado en la misma zona pidiendo la renuncia del presidente René Préval por la gestión de la crisis tras el terremoto.

    Los manifestantes acusan al mandatario de querer aferrarse al poder al extender su mandato. La iniciativa contó con la aprobación del parlamento.

    Las paredes de la Facultad de Etnología están tapadas de pintadas contra Préval y las Naciones Unidas. Los estudiantes hicieron gestos obscenos a los efectivos brasileños de la misión de paz apostados en sus vehículos todoterreno fuera del recinto universitario el lunes de tarde.

    Cuando los uniformados trataron de ingresar, enojados y llamándolos ladrones y vagabundos, ellos respondieron con piedras. Al retirarse, los soldados efectuaron disparos al aire y una bala impactó en el frente de la Facultad.

    Cuando los efectivos regresaron en vehículos más grandes, Frantz Mathieu Junior corrió a esconderse en un baño, pero los soldados abrieron de una patada la fina puerta de madera, lo tiraron al piso y lo golpearon varias veces y se lo llevaron. En el centro de detención lo hicieron comer por la fuerza.

    Tras el arresto de Junior el lunes, los estudiantes salieron a protestar y tiraron más piedras. IPS pudo ver el martes las rajaduras en la puerta y el agujero de bala en una de las ventanas del segundo piso.

    El jefe de la Misión de la Organización de las Naciones Unidas para la Estabilización de Haití (Minustah, por su acrónimo francés), Edmond Mulet, divulgó un comunicado en el que culpa a un estudiante no identificado de "provocación" por lanzar piedras contra una patrulla. Pero se disculpó por la intrusión de los efectivos y la detención.

    Los soldados de la Minustah no dispararon ni lanzaron gases el lunes, señaló su portavoz, David Wimhurst. Sólo se usó aerosol de pimienta y balas de goma para disipar a la gente fuera de control, añadió.

    Corresponsales de la cadena de noticias estadounidense CNN escucharon disparos, olieron gases lacrimógenos y vieron botes de humo alrededor del Palacio Nacional. Los efectivos de la Naciones Unidas rociaron la zona y lanzaron balas de goma, según testigos.

    "Todo el mundo corrió. Nadie quiere quedarse cerca cuando hay mucho gas", dijo a IPS Joseph Marie-Ange, de 24 años y con cuatro hijos. "Son groseros. Los niños y los ancianos del campamento se caían por el gas", añadió.

    Horas después de recuperada la calma y de que el gas se disipara, Levita Mondesir caminaba penosa con su bebé de tres meses hacia el Hospital General.

    "Vivimos en Place Pétion, enfrente a la Facultad de Etnología", contó a IPS. "Vinieron los estudiantes y luego la Minustah lanzó el gas. Cuando llegué al campamento, todo el mundo corría y yo hice lo mismo", relató.

    "Traté de cubrir al bebé y le dije a los otros niños que se escondieran abajo de la cama", apuntó. "Había humo, todo el mundo se caía. El pequeño no reaccionaba, temí que hubiera muerto y me puse a llorar. Unas personas me ayudaron a llevarlo al hospital" en un taxi motocicleta, añadió.

    Los médicos le dieron un pase para hacerle una radiografía al día siguiente.

    Su esposo, Tines Clerge, ya no quiere vivir allí. "No me puedo quedar más en Chanmas", dijo a IPS.

    Las protestas siguieron en Chanmas el martes de tarde. Numerosos efectivos de la ONU y de la policía haitiana rodearon con barricadas el Palacio Nacional.

    Además, la población está molesta con la Comisión Interina de Recuperación de Haití, encargada de gestionar un paquete de asistencia de 10.000 millones de dólares. La mayoría de sus integrantes son extranjeros, pero Préval tiene poder de veto.

    "Si querían reprimir la protesta, ¿por qué no lanzaron el gas contra la facultad, donde estaban los estudiantes?", preguntó Malia Villa, de la organización femenina Konfaviv, quien también tuvo que huir de Chanmas el lunes de noche.

    "¡Cómo van a disparar contra el campamento, donde hay familias con niños!", se quejó. "Se supone que están para garantizar la seguridad, pero cómo el gobierno va a trabajar con ellos después de esto", apuntó.

    "No podemos tolerarlo más. Nos repugna", exclamó alzando las manos.

    La Minustah ha sido blanco de acusaciones de abusos desde su creación en 2004, tras la derrocamiento del presidente Jean-Bertrand Aristide.

    Hubo otros episodios similares en 2008 y 2009 en los que efectivos de la ONU dispararon de forma indiscriminada y mataron e hirieron civiles. Pero las investigaciones internas los absolvieron de toda responsabilidad de acciones indebidas.

    (FIN/2010) ici


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