• Première annonce de l’occupation du bâtiment du senat à Propylées, Athènes

    Durant la grève du 11 mai, des dizaines de milliers de personnes ont exprimé leur hostilité  aux mesures antisociales du gouvernement qui affectent directement tous les travailleurs. Alors que le gouvernement coopère à la politique prédatrice de la Troïka poussant de toujours plus larges sections de la société dans une absolue pauvreté et misère, la police antiémeute a attaqué avec rage la manifestation.

    Durant la grève du 11 mai alors qu’une grande partie de la manifestation avait passé le parlement et se dirigeait vers Propylaea, les flics ont attaqué gratuitement et avec fureur différents cortèges de la manifestation (assemblées de quartiers, syndicats de base, les anarchistes et anti-autoritaires ainsi que la gauche exta parlementaire) les frappant et les submergeant de lacrymos. Plus de 100 manifestants ont été transférées à l’hôpital (Nikea, K.A.T., Evangelismos) 3 d’entre eux ont du être opérés.

    Le camarade Yannis K. a été attaqué de façon meurtrière par les forces de répression. Blessé à la tête et ensanglanté il quitta la rue Panepistimiou avec un autre manifestant. Descendant la rue Amerikis, à la hauteur de la rue Stadiou, ils entrèrent dans un porche ou les personnes présentes le vit en sang. Il fut ensuite transféré dans une situation anté-mortem   selon les déclarations médicalesà l'hopital général de Nice avec une hémorragie cérébrale. De là il fut, dans le coma, immédiatement hospitalisé et opéré en soin intensif.

    La mémoire de la révolte de décembre plane comme une épée de Damoclès sur la tête des gouvernants, qui tremblent  face à la possibilité d’une nouvelle explosion sociale. Parallèlement, les forces de répression en coopération étroite avec les organisations d’extrême droite, ont lancé des attaques coordonnées contre les milieux politiques et les squats (Villa Amalias, Patission 61 & Skaramaga) tentant ainsi de perturber l’«ennemi intérieur» en envoyant des messages de terreur et de peur à tous ceux qui se défendent.

    Pendant que nous écrivons ce texte, les mécanisme de manipulation, appuyés par les défenseurs du pouvoir s’efforcent de présenter cette attaque meurtrière comme « une blessure survenue dans des circonstances obscures » soulageant ainsi commanditaires et exécutants (l’état grec et les forces de répression).

    Audourd’hui 12 mai nous occupons depuis 9H le bâtiment du sénat à Propylées (rue Panepistiniou). Nous avons transformé le  bâtiment et sa cour en centre de contre information et de lutte, une barricade contre l’invasion étatique et la brutalité du capitalisme.

    AUCUNE PERSECUTION CONTRE LΕS INCULPES DE LA GREVE GENERALEE DU 11 MAI

    GUERRE PAR TOUS LES MOYENS CONTRE L’ETAT ASSASSIN

    APPEL A UNE ASSEMΒLEE AU BATIMENT OCCUPE DU SENAT A PROPYLEES APRES LA MANIFESTATION DE 18H

    Anarchistes/Anti-autoritaires de la terre occupée du bâtiment du sénat
    à Propylées
    ICI


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    Epaminondas Korkonéas, le policier accusé d'avoir tué Alexis Grigoropoulos en décembre 2008 à Athènes a été condamné à la prison à perpétuité par la Cour d'assises d'Amfissa, lundi 11 octobre. Il a été reconnu coupable "d'homicide avec intention de donner la mort". Cette décision a été prise à la majorité de la cour, formée de trois juges et quatre jurés, qui ont suivi le réquisitoire du procureur.



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  • NOUS SOMMES EN GUERRE- DES ARRESTATIONS POLITIQUES ET DU TERRORISME ETATIQUE

    La veille de l’anniversaire de l’assassinat d’Alexandros Grigoropoulos le 6 décembre 2008, la junte décide de mettre en fonction ses dispositifs de répression afin d’entraver l’insurrection sociale prévue. Et cela d’une manière tragi-comique. Tous les servants du régime sont en alerte et cherchent à manipuler l’opinion publique et à terroriser tous ceux qui résistent.

    Hier soir (le 4 décembre) les salauds de la police antiterroriste ont envahi plusieurs apparts, squats et locaux de mobilisation sociale à Athènes, Pirée, Salonique, Agrinio et Crète en prétendant avoir découvert des armes et des matières explosives. Les hommes de paille bien payés des médias se sont précipités à célébrer le ‘succès de la police nationale contre le terrorisme’ en produisant un climat de terrorhystérie. 24 heures après les arrestations on apprenait que les armes trouvées n’étaient jamais utilisées dans des ‘attaques terroristes’.

    Après un jour de dissimulation intentionnelle des infos, l’après-midi du 5 décembre les flics rendent publics les noms et les photos des 6 personnes arrêtées à Athènes, Pirée et Crète en demandant aux citoyens de leur fournir plus d’infos… Pour les 2 d’entre eux il y avait déjà des mandats d’arrestation pour l’affaire de la ‘Conspiration de Cellules de Feu’.

    A Salonique, hier soir (le 4 décembre), des flics en civil et des hommes en cagoule de la police antiterroriste envahissent le squat anti-autoritaire ‘Nadir’ qui se trouve dans la cité universitaire de l’Université de Salonique : ils confisquent du matériel imprimé et des ordis, ils tabassent des gens, ils procèdent à un nombre inconnu d’interpellations et à 11 arrestations. Des dizaines de personnes se rassemblent à l’extérieur pour manifester leur solidarité. L’invasion des flics se fait à la suite de l’attaque contre le poste de garde d’une société privée de sécurité qui se trouve dans le campus.

    Des blocus par les flics ont eu lieu également à Agrinio, à proximité du local anarchiste de la ville. Les flics justifient la coupure du courant électrique en parlant de la découverte d’une ‘cachette’.

    La junte arrive jusqu’au point de nier aux personnes interpellées et arrêtées leur droit de contacter leurs avocats et cela pendant plus de 24 heures. La déclaration d’un des avocats des personnes arrêtées est sur ce point indicative :

    « Ce qui a été désarticulé jusqu’ici ce sont les droits juridiques des détenus, ainsi que leur possibilité de communication avec leurs familles et leurs avocats. L’interdiction totale aux détenus d’exercer leurs droits fondamentaux 24 heures après leur arrestation et le refus de confirmer leurs noms, nous permettent de parler d’une rapine. Le mépris se complète par la méthode habituelle des ‘fuites’ sélectives et de la manipulation médiatique de l’opinion publique. Et si tout cela se passe sous la protection du procureur on peut être sûrs que le dispositif de la répression existe non pas pour la protection, mais pour la dissolution de l’ordre légal et constitutionnel.
    La veille de l’anniversaire de deux ans de l’assassinat d’Alexandros Grigoropoulos et pendant que l’ensemble de la société est agitée et se prépare à protester, l’état coupable cherche de toute évidence à s’expier, à présenter des succès et, surtout, à légitimer le totalitarisme qu’il prépare pour demain.

    Aucune tolérance ! Aucun intérêt politique et communicatif au-dessus des droits et des libertés ! »

    Athènes, le 5 décembre 2010,
    Kostas Papadakis
    Avocat d’une des personnes ‘arrêtées’

    Hors les assauts, les interpellations et les arrestations d’hier soir,  l’état a procédé à une autre mesure préventive : l’interdiction de circulation des véhicules dans le centre d’Athènes ( !) en vue de la manifestation du 6 décembre. Plus précisément, la circulation sera interrompue entre 10h00 lundi 6 décembre et 07h00 mardi 7 décembre, tandis que le stationnement des véhicules sera interdit entre 06h00 lundi et 07h00 mardi.

    La coordination des écoliers et plusieurs collectivités du milieu anarchiste/ anti-autoritaire et de l’extrême gauche ont appelé à une manifestation à Propilaia, au centre d’Athènes, pour le 6 décembre. Des appels à des rassemblements et à des manifestations sont lancés également dans une vingtaine des villes du pays.

    SOLIDARITE AVEC LES PRISONNIERS POLITIQUES

    NOUS SOMMES EN GUERRE

    Source ici

     


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  • Les "commandos Delta" blessent une manifestante à Athènes.

    Le 15 novembre dernier à Athènes, à la fin d’une manifestation contre le FMI, des affrontements avec la police ont lieu. Les "commandos Delta", une unité spéciale à moto, chargent les manifestants.

    Une manifestante de nationalité américaine est grièvement blessée. Les témoignages rapportent que les flics se sont acharnés sur elle en la frappant à la tête avec ce qui semblait être "un morceau de marbre" et en lui lançant des coups de pieds dans le ventre. Ils la laissent semi-inconsciente sur le trottoir. Transportée à l’hôpital, elle doit être veillée par un nombre important de camarades pour éviter que la police ne puisse venir la harceler jusque dans la salle de soins.

    Elle souffre d’une fracture du crâne, d’une hémorragie dans l’oreille interne et d’une entaille du cuir chevelu, blessures qui ont été qualifiées par les médecins de "potentiellement dangereuses". Elle a pu sortir de l’hôpital au bout de quatre jours, mais la fracture du crâne, si elle avait été accompagnée d’un déplacements des os, aurait pu être mortelle ou gravement invalidante.

    Les commandos Delta sont une unité de policiers voltigeurs de la police grecque en tous points semblables à ceux qui furent responsables, en France, de la mort de Malik Oussékine en décembre 1986. La police a tué plusieurs fois ces deux dernières années en Grèce et cette nouvelle affaire arrive presque deux ans après la mort d’Alexis qui avait enflammé le pays en décembre 2008.

    Les médias grecs, en partie à cause de la nationalité de la manifestante blessée, ont présenté cet épisode comme une "bavure".

    Une bavure, au sens propre, c'est quand, sur un dessin ou un texte calligraphié, un peu d'encre a coulé : bref, c'est une tache. La bavure est la petite saleté sur la feuille bien écrite du maintien de l'ordre. Comme si tout allait bien, sauf la bavure. Quand on utilise ce mot, on sous-entend que la police ferait bien son travail et que tout irait pour le mieux s'il n'y avait pas les "bavures".

    Pourtant, que ce soit en Grèce ou en France, loin d'être exceptionnelles les violences sont au cœur de la pratique courante de la police. Certes, elles n'aboutissent pas toutes à la mort ou à la blessure grave, elles ne font pas tous les jours, sous leur nom de "bavures ", les gros titres des journaux, mais elles sont en revanche constantes et quotidiennes : manière de parler, contrôle arbitraire, baffes, harcèlement, racisme, etc. Ces méthodes sont une part non judiciaire de la "punition" que l’Etat entend infliger à ceux qui le gênent.

    Il ne saurait donc être question de bavures, mais de "violences policières" au sens large, et il faut bien comprendre que les cas extrêmes de mort ou de blessures graves comme celle-ci ne sont que la face visible et  médiatique d’un phénomène permanent.

    Un mouvement international de solidarité avec la camarade blessée est en cours.


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  • Communiqué n° 4 : texte intégral de revendication de l’assassinat de Sokratis Ghiolias

       
    Σέχτα Επαναστατών Secte des Révolutionnaires Sect of Revolutionaries

    Traduit par Sylvie Haller Xylouris
    Edité par Fausto Giudice

     

    Le quotidien grec Ta Nea (Les Nouvelles) a publié le 28 juillet dernier le communiqué suivant de La Secte des Révolutionnaires revendiquant l’assassinat, le 19 juillet, du journaliste  Sokratis Ghiolias. Nous en publions la traduction dans un but strictement informatif (Tlaxcala).


    La Secte des Révolutionnaires a repris les armes. Dans le monde d'aujourd'hui la chose la plus violente est de rester passif. Toute notre vie est envahie par la violence. Et quand ce n’est pas la violence des flics, des centres de détention, des prisons, alors les choses sont encore plus sournoises. Nous parlons d’une violence sans effusion de sang. De la violence de l'image, de la publicité, du drogué consommateur, des psycho-impasses, de la solitude. Nous vivons dans des villes sordides, mangeons de la nourriture en plastique, sommes informés avec des nouvelles préfabriquées, achetons des produits standardisés, travaillons dans des emplois écœurants, nous extasions sur de petits objets personnels à l’intérieur de nos maisons à l’ameublement gai.

    Nous sommes fatigués de cette vie vide. Nous avons dit désormais ça suffit ... pas d’autres journées foutues... pas d’autres humiliations au travail ... pas d’autres prières empruntées pour le bonsoir1 ...

    Donc, il y a un an et demi, nous avons fondé la Secte des Révolutionnaires, qui est devenue notre moyen de sortir de ce putain de silence du monde-prison dans lequel nous vivions. Deux ou trois armes pour commencer, certains livres et quelques connaissances illégales sur les expériences du passé, combinés avec pas mal de « kilos » de détermination et la certitude de la conscience qui déclare : ou homme ou porc, ou combattant ou esclave, ou révolution ou compromis et démission.

    Et c’est ainsi que cela a commencé.

    Lorsque vous vivez dans une lutte sans fin, elle vous fait aiguiser vos capacités et votre réflexion, tandis que simultanément elle vous procure la satisfaction de vous être opposé au sort qu’ils vous ont destiné.

    Mais nous voulions quelque chose de plus ...

    Nous avions envie de bondir d’un saut dans le ciel. Après notre troisième coup, nous nous sommes nous-mêmes posé la question de l'intensification de notre action, ce qui impliquait quelques conditions préalables. Nous sommes donc passés dans une clandestinité créative, afin d’en sortir plus capables, plus efficaces, plus dangereux. Durant cette période, certains parmi nous se sont formés aux armes, d’autres ont appris de nouvelles techniques, ont lu, se sont renseignés à propos de situations de lutte inconnues jusqu’alors, ont échangé expériences et points de vue avec d’autres combattants et se sont pourvus dans le secteur du matériel technique.
     
    Parallèlement, nos combattants restants ne sont pas restés inactifs. Ils ont créé un réseau nécessaire d'informations, ils ont recueilli des éléments, se sont souciés de notre inactivité consciente et ont offert leurs services en vue de la Révolution et pour leur propre dignité.
    De sorte qu’à partir de maintenant nous voulons être terriblement cohérents avec ce que nous disons, et transmettre un message à tous les acteurs de premier plan de la société et leurs gorilles. «La Secte des Révolutionnaires ne vous laissera pas ne serait-ce qu’un millimètre de territoire en toute sécurité dans votre vie. Nos armes sont chargées et prêtes à "parler" ... Si les arguments font couler la sueur, les preuves feront se répandre le sang ...». Dorénavant nous ne parlons pas de propagande armée, mais de la mettre en pratique. Notre récente attaque n’était pas fondée sur la propagande, mais sur la décision de mettre fin à la carrière misérable de ce type.

    La lutte armée ne demande pas pardon et n’invoque pas l'hypocrisie de l'humanité et l'idéal de la vie humaine. La révolution est une guerre pour construire un code existentiel autonome loin de l'hypocrisie de la manière de vivre moderne.
    La vie humaine est une variable, une marchandise dans le monde du spectacle, qu’on met tantôt en pièces en l’exilant dans les cachots des prisons, dans des culs de sac solitaires, dans les substances addictives, et tantôt qu’on défend comme «l'idéal» perdu par les fusils des terroristes.

    Mais ce qui importe, ce n’est pas seulement si tu vis, mais également comment tu vis. La vraie valeur réside dans les choix que chacun fait dans sa vie. C’est là-dessus que nous sommes tous jugés. Ghiolias Sokratis a fait ses choix et nous les nôtres. Lui a choisi de vivre comme un rongeur2 dans le royaume boueux de son pitoyable monde, nous comme des loups sortis du troupeau.


    Voyons donc qui était véritablement le «sans méfiance » et « sans surveillance » Ghiolias Sokratis.

    De bonne heure introduit au sein de la peste journalistique, il a fréquenté pendant plusieurs années le maître du soi-disant journalisme indépendant de « révélations », Makis Triandafyllopoulos en tant qu’ami, collaborateur et rédacteur en chef de ses émissions. Parallèlement, il est resté « cadre » de la nouvelle école des championnats grecs.
     
    Championnats où il s'était spécialisé dans le commerce illégal de la dopamine (intime de Christos Tzekos, qui connait bien les « poudres »), dans les exploits dopés (témoin de mariage de Kostas Kenteris, à qui il proposa une couverture médiatique lors du fameux "accident" qu’il eut avec l’autre athlétodroguée Katerina Thanou) et naturellement dans le business des postes officiels et des emplois immérités de toute la clique championnesque bien connue, soit dans les forces de sécurité, soit dans l’arène politique (ami proche de l’athlétodéputé Koukodimou, de la candidate ratée Patoulidou, et d’autres). Chacun naturellement peut imaginer également les combines de tous ceux-là, avec un si précieux partenaire, Sokratis Ghiolias, dans la société nommée SEGAS3, dont tous les ci-dessus formaient les éminentes personnalités. En particulier à l’époque où a culminé la « vision nationale » des jeux olympiques de 2004, a commencé au SEGAS un grand festin autant avec « l’or » des commandites et celui des subventions publiques que celui des contrats financiers secrets passés sous la table avec des entreprises de grands travaux et de construction.

    Toutefois, le « sans méfiance »» Ghiolias Sokratis était polyvalent. Le même était un bigot notoire dans son milieu, et il fut visiteur permanent - en générant même une société bien connue. C’était un collaborateur de confiance de l'État du Mont Athos, tandis que, simultanément, la petite fiancée porteuse de soutane Ephraïm était son confesseur. C’est pourquoi, quand éclata le scandale bien connu des popes à Vatopédi 4, Ghiolias a toujours pris les devants comme bouclier de protection pour soutenir leur petit commerce.

    Le gars avait littéralement le crucifix en main.

    Ceci dit, la raison principale de notre visite chez lui a été la position dominante qu’il occupait dans la version électronique du nouveau journalisme.

    Avec la propagation rapide d'Internet, et la préférence croissante, en particulier des jeunes, pour y trouver des informations, les arnaqueurs connus du journalisme n’ont pas tardé à en profiter. Outre les sites d’informations officielles, qui sont habituellement la version électronique des journaux déjà connus, ont été créés les premiers blogs d'information. L'immédiateté de l'information présentée a été l'élément clé mis en avant par les sites Web populaires. Cette plus grande liberté d'expression a été utilisée également par des gens vivant sous des régimes totalitaires comme une tentative de briser la censure imposée par le gouvernement.
     
    Contrairement à ces personnes-là, ce même anonymat a été exploité par des journalistes du système comme Ghiolias, Papagiannis, etc., comme moyen d'extorsion et de diffamation en faveur des intérêts particuliers d'entreprises qui les financent. Notre action n'a rien à voir avec une opposition à l'anonymat des blogs, bien au contraire, nous lui donnons la priorité, et nous l’estimons indispensable comme bouclier de protection pour les ennemis du régime et comme une situation vraiment saine pour les milieux alternatifs autogérés de l’information. Pour Ghiolias, une chose est sûre, c'est qu’il ne se rangeait pas du côté des ennemis du régime, il était même un patron qui se cachait derrière l'anonymat du blog en l’utilisant pour sa propagande systématique.

    Ancien collaborateur du « batailleur » Maki Triandafyllopoulos, mais aussi digne partenaire de l'école de journalisme Kostopoulos-Anastasiadis (déculpabilisation du lifestyle actuel par une motivation à travers la réussite économique et le machisme moderne grec) Ghiolias avait ce qu'il fallait. D’un côté, le journalisme de la «sensibilité sociale», des «révélations» et des «plaintes», et de l'autre côté, l’agressivité dans le service, un cocktail de culot, le lifestyle avec vue du néo-conservatisme d’un fascisme voilé (ou également patent), d’une soi-disant satire, non pas simplement devant le pouvoir, mais surtout contre ceux qui n'ont pas de voix pour répondre à la boue qu’on leur lançait.

    Les attaques les plus grossières et les mensonges les plus diffamatoires sur la ville rebelle sont sortis dès la première ligne des publications du troktiko. Jusqu'à son frère Périclès qui, en tant que directeur du Prince Oliver, a répondu de manière provocante et, ironiquement, en paraphrasant les mots d'ordre de l'insurrection de Décembre, par un incendie criminel qui a visé son entreprise. Ce même patron du troktiko s’est nommé lui-même juge et à travers son blog a décerné des sanctions pour les personnes incarcérées. Après le divorce d’avec son mentor Makis Triantafyllopoulos, Ghiolias, désormais indépendant et dans une position ultra dominante dans la blogosphère journalistique, devient conseiller spécial de Dimitri Kontominas, qui fait partie de la mafia financière de la Grèce, et connu également par son implication dans ce scandale de l’interamerican 5. Dans cette dernière période, il a également travaillé en tant que directeur général de la station de Radio Thema, du gros bide dégénéré Themos Anastasiadis. La liste des sales histoires du clan journalistique, comme celle des conflits internes des journalistes vedettes et des éditeurs, illustrés parfaitement par le trio Thémos-Ghiolias-Kontominas, contre la confrérie Hadjinicolaou-Triantafyllopoulos-Kouri, pourrait remplir plusieurs pages.

    Le monde journalistique est un seau plein de merde qu’avec notre geste nous avons tout simplement allégé.

    Bien sûr, le patron de troktiko, en tant que ruffian professionnel, connaissait bien les conséquences probables et les «accidents du travail» qui pourraient lui arriver.
    Ghiolias Sokratis était tellement « sans surveillance » qu’il avait veillé tout seul à confirmer qu’il constituait un objectif… Surtout après la bombe à Patissia et la mort de l’Afghan, aussi bien lui que les mal-élevés qu'il avait comme collègues ont utilisé le camouflage de soi-disant commentaires anonymes de lecteurs sur troktiko, jusqu’à menacer ouvertement quiconque s’opposait aux mensonges de caniveau qu’ils diffusaient systématiquement.
     
    Plus précisément, et après que les photos exclusives du jeune mort avaient été publiées à la une, privilège d’une admirable collaboration de Ghiolias avec le contre-terrorisme, un « lecteur » de troktiko écrit en rapport à la colère s’accumulant sur sa personne, le « sans surveillance »… - à savoir ce que devraient faire Ghiolias et chaque Ghiolias. Qu’il ait une arme sur lui, et qu’il tire sur toute personne se déplaçant de manière suspecte, afin de protéger sa vie? - Mais ne devenons pas excessifs. Ghiolias n’avait pas besoin d’être touché lui-même pour être protégé. S’en chargeaient les deux escortes d’agents de sécurité qui lui avaient été attribuées et qu’il utilisait en alternance jusqu'à sa mort de porc à Katehaki.

    Plus précisément, Ghiolias, le "sans surveillance", le journaliste qui dénonça le système de protection des personnalités publiques en disant que la police devait être en état de combattre dans la rue et pas accompagner comme des Philippins des cibles potentielles, avait ses propres gorilles armés.
    Pauvres cons du contre-terrorisme, si vous pouvez, maintenant, démentez les informations suivantes ...
    Le patron du troktiko, quotidiennement du lundi au vendredi, durant ses déplacements avec une voiture de marque smart numéro de plaque IHP 5121 (qu’il a changée ces dernières semaines avec une autre smart numéro de plaque IMP 3142), était toujours accompagné par la moto de sécurité.
    Plus précisément, Ghiolias partait chaque jour de chez lui, au 21 rue Dédale, entre 12h10 et 12h25 pour se rendre à son émission radiophonique où il s’attardait toujours. Une vingtaine de minutes avant, la moto de l’agent de sécurité avec son cavalier s’approchait de chez lui et s’arrêtait à l’angle invisible entre la rue Nymphes et la rue Dédale, pour suivre la smart à une distance de 5-10 mètres quand il démarrait. Ghiolias disposait de deux gorilles philippins qui alternaient d’ordinaire chaque semaine. Le premier était jeune, 25-30 ans, avec un style fitness, en général il baillait aux corneilles en jouant avec son téléphone portable, et il conduisait une moto gris-noir, de marque TDM, tandis que le deuxième était plus expérimenté, la quarantaine grisonnante, son habitude préférée était de lire des journaux sur sa moto, de marcher comme s’il avait une pastèque sous les aisselles, et il conduisait une moto on-off transalp avec une plaque de circulation XXK389. Nous soulignons que Ghiolias, pour ne pas être stigmatisé par le voisinage à cause des escortes, les obligeait à se garer à l’angle avec la rue Nymphes (où ils ne passaient pas inaperçus), de manière à ce qu’il ne paraisse pas en contradiction avec tout ce qu’il écrivait.

    Les choses ont changé lorsque l’autre con a crevé à Katehaki. Apparemment, les nouvelles instructions, comme d’ailleurs le mandat des escortes de sécurité pour régler leur position et le parcours de la cible potentielle, ont donné aux gorilles la possibilité de changer de place. Ainsi, durant cette dernière période, la première moto d’escorte se garait juste devant l'immeuble du rongeur, contrôlant tous ceux qui passaient, alors que quelques minutes avant le départ de Ghiolias arrivait la deuxième moto. Puisque Ghiolias désormais condescendait à leur dire bonjour, ils se mettaient en route tous ensemble comme une belle « compagnie ». Habituellement, devant, la TDM, pour contrôler le parcours à une distance de 5-10 mètres, au milieu Ghiolias avec la smart, et derrière le quadra à la transalp.
     
    Notre idée initiale était de les atteindre ensemble. En utilisant un véhicule lourd, nous aurions éperonné la première moto en écrasant le gorille et avec une autre force de feu nous les aurions tous « descendus» 6. Nous connaissions exactement leur parcours, et la rue Makarios Ethnarchou qu’ils prenaient après la rue Dédale, avec les parterres de séparation, facilitait à merveille leur « abordage » et leur coinçage. Pourtant nous avons vite rejeté ce scénario, parce que concrètement cette rue idéale pour une telle embuscade est moyenne avec sa densité de trafic des voitures, des passants et deux voies de circulation, et comme conséquence des risques pour les autres gens, fait que nous ne recherchons jamais. Parce que la critique aigue que nous faisons de la décadence sociale est une chose, une autre étant le processus de ciblage. Nos objectifs sont toujours clairs et nos armes visent concrètement les têtes, raison pour laquelle nous ne prendrons pas le risque qu’il y ait erreur sur la personne frappée. Nous avons donc choisi d’aller chez lui, plutôt qu’il arrive n’importe quoi au cours d’une mêlée dans la rue et que soit touché un innocent. Ce qui a été dit exactement par l'interphone pour non seulement le faire descendre, mais le faire venir seul, sans être accompagné par son épouse, c'est quelque chose qui n’a pas besoin d’être divulgué pour plusieurs raisons. Mais ici, ajoutons : que le célèbre télépersonnage Iannis Marakakis, avocat dudeal et de Ghiolias, qui se montre sur les écrans de télévision pour clore quelque affaire, ne vienne pas nous les gonfler avec ses conneries à propos de la Secte comme façade pour une commande payée d’assassinat, parce qu’on lui rayera le visage, vu que nos balles sont plus précieuses que des imbéciles pareils. Pour en revenir au sujet, notons que nous avons également repoussé la possibilité de pénétrer dans l’immeuble et d’exécuter Ghiolias dans son appartement. Notre principale préoccupation, c’était de ne pas faire le moindre mal à sa femme et bien sûr au petit garçon.
     
    Chacun de nous a la fin qu’il mérite et les gens ci-dessus ne sont coupables de rien. En outre, la pratique des assassinats politiques est tout à fait claire et précise. Il ne sera jamais question de mêler ni de mettre en danger par une de nos agressions des gens de l’environnement familial ou des proches de la cible, qui n’ont pas de participation à ses choix ni à ses sales intérêts, même si cela nous oblige à annuler notre planning. Un guérillero urbain n’est pas un froid exécuteur. Quand il choisit de faire feu, il ne frappe pas la personne proprement dite, mais les choix d’un homme réel, la fonction qu’il occupe, les décisions qu’il a prises, les services qu’il a rendus. Ce n’est pas simplement une question de personne. Le combattant armé frappe les opérateurs du système qui désormais n'ont plus d’identité propre, mais une position concrète qu’ils défendent. Le combattant armé ne tire pas sur des gens, il tire sur le système lui-même.
     
    Ghiolias était l'un des nombreux noms de journalistes vedettes à propos desquels nous avons recueilli des renseignements concernant leurs maisons, leurs véhicules, leurs gardes, leurs chers restaurants préférés, et où ils vont jouer au tennis (tu la piges l’insinuation connard d’Hadji d’alter ?)

    Tous ces juges qui ont des micros et qui pérorent devant les caméras de télévision, ils jugent et ils condamnent, ils apprendront ce que signifie la peur qui va passer dans leur propre camp. Pour cela, parallèlement, un conseil aux témoins oculaires : que leur réponse à toutes les questions soit seulement celle-ci : « Je ne sais rien, je n’ai rien vu, rien entendu », n’importe quoi d’autre sera interprété comme une collaboration avec la police, et ceci n’est pas admissible.

    Enfin, nous voulons rappeler que, dans notre communiqué n° 3, nous avions écrit : «La tâche suprême et le devoir d'un guérillero urbain est de perturber l'intérieur du pays, de nuire à l'économie nationale, et de salir et déshonorer l’image extérieure publique ...».
     
    La grèce 7 se retrouve depuis des mois dans l'œil du cyclone avec le recours au FMI et son déficit économique. L'une des sources les plus lucratives de rentrée d'argent est la saison touristique d’été. Par l’exécution du journaliste en personne en combinaison avec les actions de guérilla de l’année dernière, nous croyons que nous avons créé une image négative à l'étranger de la sécurité du territoire grec, et que cela frappe l'industrie nationale du tourisme.
     
    Les touristes doivent savoir que la Grèce n'est plus en sécurité derrière les lignes arrière du capitalisme. Nous cherchons à la transformer en zone de guerre de processus révolutionnaires, avec des incendies criminels, des sabotages, des manifs militantes, des attentats à la bombe, des assassinats armés, et pas une destination de vacances et d’agrément. Nous sommes en guerre avec votre démocratie. En ce qui concerne la crise financière et la complainte de la société sur son sombre avenir, nous nous en foutons comme d’une guigne. Un monde qui se plaint des insupportables nouvelles mesures économiques, sans s’être d'abord révolté contre la médiocrité de sens de cette même vie dans le système, nous est indifférent, et il mérite ce qui lui arrive.

    Nous n'avons rien emprunté de votre monde pour avoir le sentiment de le perdre ou de lui être redevables.
    Si ce qui est en jeu dans la conscience des gens maintenant est la perte d'un salaire fixe et d’une retraite sûre, cela montre que ce monde est déjà mort. En premier, parce qu’il a perdu ses désirs, sa dignité, son amour-propre, ses rêves, sa conscience, ses sentiments, et alors pratiquement personne ne s’en est préoccupé. Mais quand ses demandes de prêt pour la misérable illusion de posséder sont menacées et qu’il se révolte, alors ses jours sont comptés.

    Nous, Secte des révolutionnaires, croyons que ce n’est que dans l'anéantissement de l'État et des structures existantes que peut émerger une nouvelle perspective de vie. Une vie de nouvelles relations humaines, sans pouvoir, sans frontières, sans religion, sans divisions. Une vie où ne commande pas l'argent et où ne règnent pas les biens. Une vie loin des fausses idoles, des contraintes et des conventions.

    Nous favorisons une nouvelle civilisation dont les valeurs sont dans l’égalité, la dignité, l'honneur, le respect mutuel, la solidarité, l’affranchissement. L'homme peut et doit créer un nouveau mode de vie et d'expression. Être en harmonie avec l'environnement naturel, être inondé d'émotions, s’abandonner aux plaisirs, être le créateur de son monde ... La communication humaine doit se délivrer des lignes téléphoniques et des écrans plats, les gestes humains doivent retrouver leur chaleur et se libérer des formalités et de la répétition, la vie doit devenir une errance pleine d’aventures, et doit se détacher de sa version bureaucratique. Bien sûr, tout cela semble utopique, si vous voilez toute votre action de vision future en ignorant le présent.

    Le miroir lui-même lui donne la réponse ...
    Ne demandez donc pas comment les choses changeront. Devenez vous-même la réponse à la question. Nous proposons l'anéantissement total et le nivellement des rapports de pouvoir de la culture dominante. Ce n'est que dans les décombres et les ruines des centres urbains modernes que peut s'épanouir une nouvelle façon de vivre. Les groupes rebelles sont la modeste préfiguration d’un tel avenir. Mais comme nous le disions dans notre précédent texte, même si ce futur n’advenait pas, nous en aurions la saveur, en vivant aujourd’hui selon notre propre manière peu orthodoxe. Et cette aventure, le voyage vers la libération en est digne à chaque instant ...

    De sorte que notre proposition est maintenant claire. Que ceux qui veulent refuser activement la tyrannie du système passent des paroles aux actes. Compagnons, organisez-vous, créez des groupes, réfléchissez à vos souhaits, armez-vous, lisez, communiquez, refusez les rôles et les dominations, abolissez le travail et passez à la stratégie de la lutte armée.

    Les guérilleros urbains actuels doivent surmonter l'héritage social du prolétariat et doivent se proclamer sujets révolutionnaires eux-mêmes pour eux-mêmes, pour leurs compagnons et pour tous ceux qui contestent réellement le coup d’État du pouvoir sur nos vies, en donnant préséance à la vie plutôt qu’aux analyses économiques. Dans le processus qui fait avancer la lutte armée, nous gagnons des moments de temps de liberté, car seuls ceux-ci permettent la reconquête de la dignité perdue et ouvrent la voie à une liberté intérieure. Ainsi, chacun peut reformuler son identité individuelle dans la vie commune et devenir un combattant armé de la révolution.

     «Jusqu'à présent - L’hiver nous remplit de tristesse, le printemps nous contamine et l'été, nous nous sentons asphyxiés. Au fil du temps, la puanteur des bureaux, des réacteurs, des usines et des autoroutes nous noie les narines. Nos muselières n’ont plus bon goût, c'est comme du saucisson emballé avec du câble plastique. La bière que nous buvons est viciée, de même que la morale bourgeoise. Nous ne voulons plus faire toute notre vie le même travail avoir le même visage. Certains nous ont donné des ordres, certains ont critiqué notre réflexion, nos idées, nos maisons et nos passeports, certains d'entre nous se sont cassé la gueule. Nous ne les laisserons pas davantage nous duper, nous réprimer, nous uniformiser.- ROUONS-LES TOUS DE COUPS- ...
    comme la plage du tun nichts (ne rien faire ...)
    (invitation d’autonomes allemands) 8

    P.S.1 : Parce que nous savons combien un porc en colère pue plus que d'habitude, disons deux petits mots à ces connards de l’équipe de DIAS9 : « Petites crapules, puisque vous jouez aux soi-disant voyous, à un certain moment par un certain hasard nous ouvrirons à l’un de vous de nouvelles boutonnières sur la combinaison. Et gardez ça à l'esprit, car nous avons un petit « problème » ... nous sommes terriblement cohérents dans ce que nous disons ...». D’ailleurs comme indice de nos intentions, c'est là que nous avons choisi de laisser notre déclaration, à une distance de 30 mètres à vol d’oiseau du poste de garde et de la façade de l'AT de Nicée.
     
    P.S.2 Pour tous les responsables de prison, directeurs, procureurs, personnel pénitentiaire et travailleurs sociaux, nous vous prévenons que si vous ne changez pas immédiatement d’attitude et si vous n’arrêtez pas de faire souffrir des prisonniers torturés, vous entrerez sur la liste de priorité de sorte que cela serve d’exemple à ceux qui restent. Surtout que pour certains d'entre vous nous savons même à quelle heure vous prenez vos pilules. Arrêtez vos voyouteries avec l'interdiction des autorisations et la suppression des visites aux prisonniers, respectez les prisonniers et ne violez pas leurs droits parce que dans une situation différente et à un moment inattendu, vous recevrez la visite des combattants de la Secte des Révolutionnaires, avec transfert immédiat vers l’autre monde.

    Combattants de la révolution, l'ennemi a un nom, cherchez les adresses ...

    LUTTE ARMÉE POUR L’AUTONOMIE REVOLUTIONNAIRE SECTE DES REVOLUTIONNAIRES

    Ndt

    [1] Cela fait penser au negro spiritual «No more auction block for me, no more, no more…»,cf.http://www.negrospirituals.com/news-song/no_more_auction_block_for_me.htm 

    [2]  Référence au nom de son blog, troktiko, rongeur. (NdT)

    [3] SEGAS pouvant apparaître comme un acronyme de son nom… À voir la page de présentation de la société (http://www.segas.gr/segas/fMain.aspx), on comprend tout de suite que c’est et cela a été une gigantesque pompe à fric.

    [4] Vatopedi est THE monastère du Mont Athos. Cf. l’article sur wikipédia (http://en.wikipedia.org/wiki/Vatopedi_monastery) le concernant, dont voici un extrait : «Land deal controversy - In September 2008, the monastery was implicated in a real estate scandal. The monastery traded low-value land for high-value state property in a deal with the New Democracygovernment of Prime Minister Kostas Karamanlis. The cost to the state is believed to have been at least €100 million; after the story became public, the government cancelled the land deals and two ministers resigned. Additionally, Parliamentvoted unanimously to set up a commission to investigate the deal».

    [5] L'ancien président de la compagnie d'assurance Interamerican, Dimitris Kontominas, ainsi que des membres du conseil d'administration, ont été interrogé par un magistrat dans le cadre d'une enquête sur un détournement de fonds entre 1996 et 1998,  suite à des plaintes de Grecs vivant en Allemagne, Afrique du Sud, Belgique et aux Pays-Bas qui avaient contracté des assurances, plus tard été déclarées sans valeur.

    [6] En grec « cousus » : référence probable à la couture d’un linceul.

    [7] Minuscule dans l'original

    [8] Allusion possible au Congrès Tunix (jeu de mot avec tun nichts) de janvier 1978 à Berlin, qui lança les mouvements autonomes et alternatifs en Allemagne.

    [9] Dias = Zeus ; plusieurs « objets » portent ce nom, par exemple DIAS est un logiciel de gestion pour les petites entreprises, cf : http://www.diassoftware.gr/. Egalement beaucoup d’entreprises dans les BTP. Mais il s’agit très certainement d’une compagnie d’investissements, dont on trouve la présentation en anglais ici http://www.diasfund.gr/default.asp?siteID=1&pageID=1&langID=2





    Merci à TA NEA
    Source: http://www.tanea.gr/default.asp?pid=2&ct=1&artid=4586575
    Date de parution de l'article original: 28/07/2010
    URL de cet article: http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=1356


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  • "Le monstre" Epaminondas Korkoneas, meurtrier d’Alexis Grigoropoulos a été libéré de détention préventive.

    Depuis quelques heures il est annoncé sur différents blogs que la libération d’Epaminondas Korkoneas de détention préventive est imminente. La nouvelle a aussi été diffusée sur les pages internet des médias grecs.

    Sur les blogs anarchistes, on demande expressément de répandre cette nouvelle immédiatement sur tous les médias.

    Korkoneas n’était pas accusé de meurtre, mais de meurtre avec préméditation. La justice n’a pas pu prouver l’intention. L’ami de 17 ans d’Alexis, un témoin à charge important qui se trouvait à côté d’Alexis durant l’action, doit être oublié depuis longtemps.

    Korkoneas et un policier co-accusé avaient plaidé non coupable. Le procès avait été déplacé dans une petite ville de montagne difficilement accessible par peur des manifestations à Athènes.

    La libération doit avoir lieu le 6 juin. Des prises de position des groupes de gauche grecs ou de la famille n’ont pas encore eu de conséquence évidemment, tout au moins il n’y a aucune traduction concrète.

    La mère d’Alexandros Grigoropoulos a qualifié Korkoneas de monstre, pour lequel la vie de son fils aurait eu autant de signification que celle d’un cafard.

    Traduit de l’allemand (Indymedia Allemagne) par Gachet,
    HNS-info, 27 mai 2010.

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  •  

    La tragédie du Kappa Marousi au cours d’une grande manifestation à Athènes, en 1991, faisant quatre morts avait conduit les médias à incriminer les anarchistes, mais il a été prouvé plus tard que lincendie avait été causé par la police.

     

    Le 9 janvier 1991 à Patras, le professeur de mathématiques de 38 ans et membre du Front de travailleurs anti-impérialiste, Nikos Temboneras fut assassiné, avec une barre de métal, le laissant crâne ouvert, par Yannis Kalabokas, le chef local du parti des jeunes conservateurs (ONNED) et conseiller municipal du parti conservateur. Lassassinat eut lieu lors daffrontements entre les enseignants et le gouvernement voyous durant loccupation de lécole de Patras. À ce moment là des centaines décoles et duniversités étaient occupées et les enseignants menaient une grève contre un projet de loi de réforme de léducation ultra libéraliste du ministre Kontoyannopoulos, qui provoquerait la fermeture de toutes les écoles et universités pendant plusieurs mois. Le ministre démissionna le lendemain de lassassinat. (Notons que lassassin a été condamné à la prison à vie mais ne passa que 3 ans derrière les barreaux et est encore aujourdhui une figure politique de premier plan.)

    L
    assassinat avait conduit à une des marches de protestation les plus massives de lhistoire républicaine de la Grèce, le 10 janvier 1991 lors de laquelle de violents affrontements entre manifestant.es et police ont éclaté. Au cours des affrontements un incendie avait commencé à sétendre depuis la librairie Livas jusqu’au K-Marousi, un immeuble accueillant des appartements et des commerces. En dépit des efforts des pompiers, quatre personnes (dont une ne fut jamais identifiée) ont perdu la vie, asphyxiées. Durant les jours suivants, où les affrontements ont continué à faire rage dans les rues dAthènes jusquà ce que le ministre de léducation ait annoncé le retrait du projet de loi, les médias ont affirmé que le feu avait été provoqué par le jet de cocktails Molotov par des anarchistes. Lenquête avait alors corroborée cette thèse, malgré les doutes que pouvaient provoquer de nombreux témoignages oculaires. Il faudra 6 ans pour que lincertitude concernant cette affaire soit acceptée. Aujourdhui, toutes les analystes sérieux affirment que lincendie avait été provoqué par des bombes lacrymogènes utilisées par la police anti-émeute au cours des affrontements.

    L
    exemple du K-Marousi est utilisé aujourdhui (le 6 mai 2010) dans de nombreux journaux comme argument principal pour automatiquement accuser les anarchistes de la mort de trois employés de la banque Marfin.

     

    Traduit de l’anglais (Libcom) pour le Jura Libertaire 

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  • Coup d’Etat parlementaire a Athènes

    Par Mecanopolis Ici

    Désormais, toutes les mesures prises dans le cadre du plan pour la Grèce de l’UE et du FMI seront signées par le ministre grec des Finances, sans vote au Parlement.

    1507943

    Un « coup d’Etat », c’est ce qu’ont dénoncé, en substance, les partis de gauche (KKE et coalition Syriza). Quant à Nouvelle Démocratie (ND, droite) et à Laos (extrême-droite), ils ont dit que la procédure n’est pas légale. Le gouvernement Pasok (social-démocrate) mené par Georges Papandreou vient de faire passer en Grèce une grave modification de loi qui remet fondamentalement en cause la démocratie : désormais, toutes les lois et tous les accords pris dans le cadre du « plan de soutien à l’économie grecque » défini par le gouvernement grec, l’UE et le FMI seront signés par le ministre des Finances, sans vote au Parlement qui ne sera plus qu’informé.

    Grave pour la démocratie, cette décision l’est à plus d’un titre. Tout d’abord, elle refuse de prendre en compte les observations des députés qui, le 6 mai, s’étaient opposés au projet de loi sur « les mesures pour la mise en œuvre du mécanisme de soutien à l’économie grecque par les Etats-membres de la zone euro et le FMI ». En effet, seuls les députés Pasok dans leur quasi-totalité et ceux du Laos (extrême-droite) avaient approuvé, dans une alliance pour le moins douteuse, ce plan d’austérité. Quant aux trois députés Pasok qui se sont abstenus, ils ont été exclus du parti. Selon cet article, les mesures d’austérité seront désormais prises par décret

    Les députés du KKE (PC grec) et de Syriza (gauche radicale dont la principale composante est Synaspismos) et ceux de ND ont dénoncé ce projet de loi. A leurs yeux, il ne s’agissait pas d’une loi classique mais bien de la ratification d’un accord international qui délègue des compétences nationales aux institutions internationales. De ce fait, la majorité nécessaire au Parlement n’était pas de 151 députés mais de 180. Le gouvernement leur a répondu que, non, aucune compétence étatique n’était dévolue aux institutions internationales.

    Pourtant, aujourd’hui, dans une assemblée vide, le ministre des Finances a introduit une modification d’un des articles de ce projet de loi, l’article 3. Selon cet article, les mesures d’austérité seront désormais prises par décret, sans consultation des élus du peuple. Cette modification fait fi d’une règle minimale dans tout système parlementaire : le Parlement vote pour ou contre des lois que le gouvernement lui soumet ou qu’il propose au gouvernement. L’assemblée populaire, élue en octobre 2009, est ainsi niée. C’est donc désormais le ministre des Finances qui a les pleins pouvoirs sur les mesures d’austérité, sujet qui constitue aujourd’hui le principal enjeu politique du pays et qui touche à la souveraineté grecque (cf. L’Humanité du 7 mai, notamment page 5). Nombreux sont les députés, de gauche mais aussi de ND et de Laos, qui affirment que l’acte est anticonstitutionnel

    Comment le ministre s’y est-il pris ? Sans prévenir les présidents des groupes de la tenue du vote, il a fait la proposition d’une modification de l’article 3, votée par le chef du groupe Pasok. Et le vice-président du Parlement a considéré que la loi était votée, car le parti majoritaire venait d’approuver cette modification. Nombreux sont les députés, de gauche mais aussi de ND et de Laos, qui affirment que l’acte est illégal, voire anticonstitutionnel, au regard du contexte dans lequel il a été effectué. A l’heure où ces lignes sont écrites, il semble toutefois qu’aucun recours juridique ne soit possible.

    Alors que le 5 mai, des centaines de milliers de manifestants défilaient en Grèce pour dénoncer les mesures d’austérité, leurs voix sont ainsi bâillonnées, d’un seul coup. Un coup qui ressemble fort à un « coup d’Etat », selon le KKE et Syriza, terme qui n’est pas sans évoquer des heures sombres en Grèce. Un coup qui survient au moment où les Grecs songeaient à la pause du week-end. Quelle sera leur réaction ?

    Fabien Perrier


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  • Il n’y a pas d’issue de secours


    Note au sujet de la manifestation du 5 mai et de la mort des trois employés de la banque Marfin, à l’attention des grévistes qui continuent à foutre la merde.


    Il est bien sûr inapproprié de rejeter  «l’entière responsabilité» de la faute sur M. Vgenopoulos en ce qui concerne la mort navrante des trois employés dans l’incendie de la banque Marfin. Que celui-ci ait forcé ses employés, sous la menace du licenciement, à rester enfermés dans les bureaux des étages supérieurs d’une banque vide et non protégée, sans aucune installation contre le feu ou issue de secours, à l’épicentre de la plus grande manifestation de grève générale des trente dernières années, n’est pourtant pas un autre sacrifice d’une négligence criminelle sur l’autel du profit [Pour le moment, gardons cela en tête : les bénéfices nets de la banque Marfin ont cru cette année de 36,1%, au moment de la «plus dure des crises» alors que tout travailleur devait se résigner face à son travail, et obéir au nom de la nation.], à laquelle sa classe nous a habitués.

    Cet usage conscient des travailleurs comme bouclier humain pour les banques et les entreprises [Des incidents similaires à celui de la banque Marfin ont éclaté au 23 rue Stadiou, dans un supermarché Bazaar derrière la place Omonoia, où un employé à l’intérieur a pu éteindre le feu avec un extincteur, et à la librairie Ianos, qui était ouverte (car c’est bien connu, l’industrie culturelle se fout totalement des grèves).] est une des réponses de la classe des patrons aux événements de décembre et à la violence partagée de l’insurrection qui s’étend, sort des lois et détruit la circulation des biens, frappant et incendiant véhicules, boutiques, ses corps de police et plus que tout ses quartiers généraux : les banques.


    Pour être clair, il s’agit de répondre en tant que telle à la volonté de Vgenopoulos et de sa classe de sacrifier quelques travailleurs pour stopper le processus insurrectionel à l’œuvre jusqu’à maintenant. Les discussions juridiques ou les sorties gauchistes telles que : l’insurrection coïncide avec la prise du Parlement, et non des banques et des boutiques, n’ayant aucune conscience de ce qui se déroule actuellement, ne font rien moins que refuser de faire face au problème.



    Vous voyez, il est fréquent qu’un patron sache mieux que les travailleurs où sont ses interêts et comment s’y consacrer. Et n’importe quel patron sait toujours que «nous sommes en guerre», même si ils ne le crieront jamais haut et fort, tandis que ces personnes naïves croient qu’en guerre, il est bon de frapper, mais qu’il s’agit après de se remettre à la soit-disant neutralité de la justice.

    En nous plaçant sous la tutelle de l’État, nous plaçons même l’acte le plus extrême sous la seule égide d’un violent réformisme. La seule justice dans la rue, jusqu’à ce qu’ils soient en notre pouvoir, est nôtre. La responsabilité de n’importe quel événement, de la vie et de la mort de tous, est nôtre : cela correspond à la dictature du prolétariat (sic).

    Si nous manquons d’une confiance essentielle entre nous — autre que celle effective, d’un service d’ordre qui ne laisserait aucun collègue aux mains des patrons, une confiance créée dans et par nos expériences communes au sein des luttes et dans les réunions de rue —, alors la prochaine étape serait de nous appeler nous-mêmes «police» au sein de nos manifestations, d’être en charge et de porter la responsabilité de tout ce qui pourrait advenir. Celui qui exerce la violence, impose la justice. Utiliser la violence, en dépit du droit par rapport auquel elle se définit, vouloir aboutir à un chaos — abstrait —, ne fait la promotion de rien d’autre que des structures hautement organisées et de leur préconçue «justice» armée (les staliniens, la police, la mafia, les groupes para-étatiques). La victoire appartient à ceux qui amènent le chaos sans pour autant le porter à l’intérieur d’eux.


    Le fait de fétichiser l’insurrection comme l’acte de destruction représentant une phase antérieure de notre mouvement, qui fut faible et marginale en son temps, après Décembre, et le décapage de cette fétichisation de la violence par la «mise en commun» spontanée qui l’accompagne, doit maintenant être dépassé. Un second Décembre ne serait alors pas une victoire, mais bien une défaite. Toute invocation des événements de l’année dernière ne montre rien d’autre qu’un manque total de plan pour ce qui allait suivre. Notre ennemi a avancé, nous sommes forcés de faire de même si nous ne voulons pas disparaître de la scène de l’Histoire.



    Nous ne devons pas rester assis à la maison, soumis à la discipline de leur programme télé comme si nous étions de méchants garnements à qui trop a été donné trop vite. Nous devons nous réemparer du Logos (la parole) et le porter dans la rue. Cracher sur la justice médiatique et bourgeoise qui «justifie» la souffrance des uns en utilisant la douleur les autres, accumulant la misère pour tous et socialisant le cannibalisme qui est le sien.

    Le moins intelligent de ces vautours, avant d’asséner que la mort des trois employés allait nous paralyser, s’efforçait de nous rendre coupables pour un tas de choses ridicules, telles que la chute prévue du tourisme ou la mauvaise image du pays à l’étranger. De nous faire culpabiliser parce que nous nous battons. De nous diviser entre «travailleurs pacifiques» et «criminels encapuchonnés armés de molotov», maintenant que tout le monde sait (à l’exception bien sûr du parti communiste qui n’y voit que des provocateurs) que le 5 mai, il n’est aucun des travailleurs pacifiques qui ne se soit soulevé — avec ou sans capuche, avec ou sans molotov — face au va-tout de l’État : sa terreur policière.


    Cette justice dévore de la chair, la chair de ses opposants, de n’importe qui leur ressemblant, et plus encore des anarchistes, puisqu’ils ont généreusement offert leur drapeau à n’importe quelle violence insurrectionelle, même celle des éléments les plus isolés de notre classe [La nuit du 5 mai, des escadrons armés de Delta, Zeta, police en uniforme et anti-émeute ont pris d’assaut le squat des «anarchistes pour un mouvement polymorphe» dans la rue Zaimi, le centre social «Accueil des migrants» de la rue Tsamadou, et de nombreuses maisons et cafés d’Exarchia, frappant et intimidant les personnes présentes. Au même moment à la télévision, rien de plus ou de moins n’était exigé que les têtes des anarchistes.].

    Mais elle veut plus que cela. Il s’agit d’ouvrir un traumatisme encore plus grand dans la mémoire sociale, qui nous couperait de toute familiarité avec notre propre violence, avec la violence de notre lutte, avec ses sujets et les liens qu’ils entretiennent. Notre justice ne s’occupera que d’une seule chose : la réparation.

    Nous ne savons pas quel genre de personnes étaient ces morts, si leur sens de la dignité aurait ou non fait face à l’ordure fasciste et aux vautours télévisés négociant leur mort, mais nous sommes sûrs qu’en tant que travailleurs, leur interêt aurait été la victoire de notre lutte, avec l’ensemble des travailleurs d’Europe et du monde. Nous ne nous entraînerons pas mutuellement vers le fond, mais nous nous soulèverons ensemble : GRÈVE SAUVAGE ET GÉNÉRALE ! Participons aux occupations ! Tenons les rues ! Prenons la parole !


    Traduit de l’anglais (Act for freedom now!) pour  Le Jura Libertaire Ici , 8 mai 2010.

     

     


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  • Le peuple grec est en colère, et il a bien raison : alors qu’on essaye de lui mettre sur le dos la responsabilité de la faillite de l’État grec, nous affirmons au contraire que la responsabilité revient aux institutions financières internationales et à l’Union Européenne. Les institutions financières ont précipité le monde et notamment la Grèce dans une crise économique et sociale d’ampleur historique, qui a obligé les États à s’endetter, et aujourd’hui ces mêmes institutions se plaignent que certains États risquent de ne pas pouvoir rembourser leur dette. Nous dénonçons cette hypocrisie et affirmons que même si la Grèce, et tous les autres pays, pouvaient rembourser leur dette, ils ne devraient pas le faire : c’est aux responsables de la crise, les institutions financières, pas aux peuples, de payer les pots cassés de la crise. Il n’est que justice que le peuple grec refuse de rembourser la dette de son État.


    Refusons de payer leur crise !


    Attaquons-nous donc plutôt aux capitalistes : le capital grec est très rentable, il s’attire les marges parmi les plus importantes d’Europe, en raison d’investissements dans les pays pauvres des Balkans, de l’absence de protection sociale, de garanties collectives et de salaire minimum pour les travailleurs de Grèce, d’un travail au noir gigantesque et d’une exploitation encore plus grande de la main d’œuvre immigrée. Il est de plus très peu taxé, du fait d’un État très faible (vis-à-vis des riches) et d’une grande corruption permettant la fraude et l’évasion fiscale à très grande échelle. C’est donc aux capitalistes grecs de payer la crise !


    Nous devons également dénoncer l’attitude de l’Union Européenne. Celle qu’on essaie de nous vendre comme une garantie de paix et de solidarité entre les peuples montre ici son vrai visage : celui d’être un soutien inconditionnel du néolibéralisme, dans le plus complet déni de la démocratie. Aussitôt qu’une économie se trouve plongée dans une situation difficile, toute espèce de solidarité s’évanouit, et l’on agonit la Grèce d’accusations de laxisme et d’insultes flirtant avec le racisme. «L’Europe qui nous protège» que vantaient les socio-libéraux au moment de la scandaleuse adoption au forceps (notamment en France et en Irlande) du traité de Lisbonne, semble bien loin.



    En fait de protection, l’UE et les institutions financières ont conjugué leur effort pour faire avancer la Grèce à marche forcée vers le démantèlement des services publics, à travers des plans d’austérité qui rappellent les «plans d’ajustement structurel» du FMI : non-remplacement des fonctionnaires, gel de leur salaire, privatisations, hausse de la TVA. Aujourd’hui, l’Union Européenne réclame le report de l’âge de la retraite à 67 ans, en Grèce mais aussi dans les autres pays, menaçant de démanteler également la sécurité sociale. En faisant tout cela elle ouvre de nouveaux marchés aux investisseurs, tout en garantissant les avoirs des riches épargnants, au détriment des intérêts fondamentaux des classes populaires. C’est une Europe de classe à laquelle nous avons affaire, à laquelle nous devons nous opposer tous ensemble. C’est pourquoi nous appelons à participer partout en Europe à des initiatives de solidarité avec le peuple grec et les futures victimes de l’acharnement des banques. Aux valeurs de cupidité et de prédation sur lesquelles est fondée l’Union Européenne, répondons par la solidarité de classe !

    La Grèce est le laboratoire du démantèlement social, de ce qui nous attend toutes et tous demain. Cette politique est menée par tous les partis institutionnels, des bourgeois pur sucre aux sociaux-libéraux, par tous les gouvernements, par toutes les institutions du capitalisme globalisé. Il n’y a qu’une voie pour faire reculer cette politique de barbarie capitaliste : l’action directe populaire, la généralisation du mouvement de grève et les manifestation d’un bout à l’autre de l’Europe.

    Solidarité avec la lutte du peuple grec ! 
    Grève générale partout !


    Alternative Libertaire (France), Federazione dei Comunisti Anarchici (Italy), Organisation Socialiste Libertaire (Switzerland), Workers Solidarity Movement (Ireland), Zabalaza Anarchist Communist Front (South Africa) - Anarkismo.net

    sOURCE JURA LIBERTAIRE ICI


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  •  

    Dans une orgie de punition collective, la police grecque a mené une attaque brutale sur le quartier d’Exarchia, à l’issue de la manifestation d’hier, saccageant des boutiques et des centres sociaux, expulsant un squat à main armée et brutalisant les habitants.

     

    La brutalité policière qu’on a pu voir dans les rues d’Exarchia hier soir après la fin de la manifestation du deuxième jour de grève générale à Athènes est inédite. On peut nourrir de sérieux doutes sur la nature du régime actuel en Grèce, qui laisse tomber son masque démocratique pour se montrer tel qu’il est réellement : la poursuite de la junte des colonels.

     

    À l’issue de la manif des centaines de policiers antiémeute et voltigeurs ont fondu sur Exarchia, le quartier du centre d’Athènes qui est un bastion extrémiste depuis le début du XXe siècle. La police a travaillé à matraquer les passants et les gens aux terrasses des cafés, saccageant le vieux café de la place Exarchia [celui à l’angle des rues Stournari et Tsamadou] malgré le fait qu’il soit bondé de clients.

    Les habitants ont naturellement gueulé des slogans antifascistes, rappelant le souvenir récent des années de junte militaire et assimilant les flics aux SS. La fureur policière a redoublé, frappant tous ceux qui se trouvaient sur leur passage et investissant un immeuble d’habitation. Ioanna Manoushaka était à l’entrée de chez elle criant que les flics avaient fait de la vie un enfer dans le quartier quand ces derniers l’ont attaqué, lui cassant le bras et des dents. Elle a couru se réfugier à l’étage s’enfermant chez elle, ce qui n’a pas empêché les policiers antiémeute de la suivre et d’essayer de forcer sa porte cinq minutes durant lesquelles elle et son mari, un compositeur célèbre, ont dû se barricader.

     

     

    Gueulant «ce soir on vous nique», la police a ensuite envahi et dévasté le centre social Diktio qui accueille les immigés, le Réseau des droits sociaux et civils, un collectif de gauche actif contre le terrorisme d’État depuis plusieurs décennies. Selon le communiqué de Diktio, «le gouvernement du FMI et de la junte du marché tente d’exploiter le geste criminel de la banque pour imposer un régime de terreur dans le pays. L’orgie de gouvernance policière par l’usage d’armes chimiques et de matraquages de masse a atteint son paroxysme cet après-midi à Exarchia.»

     

    Au même moment une armada de forces de police entourait le squat anarchiste de la rue Zaimi au-dessus de Polytechnique, pour l’envahir et évacuer ses occupants l’arme au poing. Le fait qu’un policier ait tiré en l’air pendant cette opération n’a pas été confirmé. Tous les occupants ont été raflés.


    La pratique de la vengeance collective à l’encontre de la résistance populaire aux mesures annoncées est une méthode caractéristique du gouvernement de collaboration avec les Nazis dans les années 1940, justifiant le sobriquet devenu commun adressé aux flics de «tsoliades allemands» (l’escadron de la mort).

    Traduction à l’arrache par nos soins (aide bienvenue).

    Source ici

     

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  • Hier, après la manifestation, les forces de police grecques se sont déployées dans le quartier d’Exarchia, à Athènes – centre névralgique de la contestation – avec l’objectif de provoquer les habitants. Après s’être attaqué aux clients d’un bar, les flics n’ont pas hésité à s’en prendre à des immigrés.

    La police a tapé fort, très fort. En plus de ses interventions dans le bar (ils étaient à la recherche d’un jeune homme menotté à la chemise verte qui avait réussi à s’enfuir sous les encouragements de passants), des arrestations qui ont suivi, d’un petit tour dans un bâtiment accueillant des immigrants, les forces de la MAT ont brisé les mains et les dents d’une résidente.

    Dans chaque rue et trottoir à proximité du bar, de nombreuses forces de police qui ne laissaient personne passer. De nombreuses poubelles brûlaient encore. Autour de chaque groupe de policiers anti-émeute, plusieurs personnes leur ont crié à, entre autres, «Junte», «SS». Longtemps, les manifestants et la police se sont affrontées, verbalement, avec bâtons et pierres.

    Joanna Manousaka a vu les forces de police assiéger la porte de sa maison. « Je venais de rentrer de la manifestation. J’ai entendu du bruit à l’entrée de mon immeuble. J’étais en train de regarder la télévision pour voir l’enfer. Je me suis levée, je suis sortie et ils ont commencé à nous écraser de coups de matraque dans l’entrée. Pas à la porte dans la rue. Dans l’entrée. Vous voyez mes dents cassées par les coups de matraque. Vlan, c’est tombé sur mes dents, vous voyez ça. Vlan, sur le bras. Nous avons couru et nous sommes rentrés à la maison. Ils nous ont suivis. Pour essayer de continuer dans notre maison. Dans notre maison ! ils ont cassé la serrure. Ils voulaient pénétrer à l’intérieur« . Son mari, le compositeur Vassilis Vassilikos, dit : « On poussait la porte de notre corps. Ils s’étaient auparavant rassemblés devant l’immeuble. Je suis sorti et j’ai crié: « Qu’est-ce que vous faites ici? Vous devez rester à l’extérieur de nos maisons. Nous avons vécu l’enfer. Ils nous ont noyés dans les gaz lacrymogènes. Va-t’en, nous ne voulons pas vous voir. Soudain, un groupe de policiers. Avec leurs matraques. D’abord, ils ont cassé la porte et sont entrés. Ils ont tapé ma femme. Ils avaient vu que nous étions réfugiés au rez-de-chaussée de l’appartement. Tout se passa à l’intérieur et ils ont mis environ cinq minutes pour briser la porte de notre maison et entrer. Ils sont partis sans procéder à des arrestations et sans poursuivre qui que ce soit« .

    Deux photographes qui essayaient de capter ces moments ont été encerclés par la police qui a exigé que les photos soient effacées. C’est ainsi que la police d’État a utilisé les matraques cet après-midi dans Exarchia.

    Source : Elefteriotypa

    Traduction : JVT, pour le forum Mecanopolis

    Reproduction autorisée avec indication des sources

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    Cliquer sur les images pour les agrandir

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    JVT

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    *** Quelques instants plus tard, le squat anarchiste de la rue Zaimi a ete perquisitionne par la police - des temoins oculaires ont signale des coups de feu de la part des policiers qui ont egalement jete des grenades lacrymogenes a l'interieur du batiment. Toutes les personnes presentes ont ete arretees. Au total, 70 personnes dont 25 qui ont recu un chef d’accusation. Un rassemblement de solidarite est en cours devant le tribunal d'Athenes.


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  • Manifestation dans toute la Grèce, pas seulement à Athènes. l’incendie de la banque au cœur de toutes les interprétations et manipulations. Incendie ou feu de paille ?


    Il est à noter que les manifestations ne furent pas seulement athéniennes. Environ 50 000 personnes défilèrent à Salonique, avec affrontement de plusieurs heures avec la police. Les anarchistes ont occupé le »Labour center » de la ville. A Patras, 20 000 manifestants ont été rejoint par des tracteurs et des camions de ramassage des ordures, quelques barricades. A Ioannina, 10 000 personnes environ.


    Ce qui frappe en voyant les vidéos, et que la presse grecque note elle aussi c’est que les affrontements avec la police sont en grande partie le fait de gens à visage découvert ! Autrement dit un début de relais semble se faire entre les « encapuchonnés » , les « anarchistes » et une petite partie de la population. C’est évidemment une des clés des jours qui vont suivre : un élargissement de la confiance parmi un nombre plus important de grévistes et de manifestant, assumant à visage découvert leur révolte, des « radicaux » ouvrant des portes sans pour autant se poser en avant-garde…. A l’inverse, évidemment, l’objectif de la police et de l’Etat est d’isoler au maximum les plus radicaux. La manière dont la banque n’avait pas été fermée ou du moins que des gens se trouvaient dans d’autres bureaux (voir témoignage ci-dessous) peut faire partie de cette stratégie, mais rien n’est évidemment certain.


    Concernant la mort des trois personnes, le parti communiste en accuse le gouvernement en disant qu’elle fut le fait d’agent provocateurs fascistes… Ils se basent sur le fait que 50 fascistes ont tenté de pénétrer un cortège du PAME (regroupement communiste), en ont été chassés et se sont réfugiés derrière les lignes de la police.
    Quoiqu’il en soit c’est bien dans la poursuite de la grève et sur la manière dont elle sera menée que se jouera l’avenir du mouvement : un rebondissement périodique ou un approfondissement .

    A propos de l’incendie mortel de la Marfin Egnatia Bank

    Les trois personnes décédées seraient des employés de la banque Marfin Egnatia Bank. Cette banque est propriété du magnat grec Andreas Vgenopulos, surnommé le “nouvel Onassis”, est considéré comme un des hommes les plus riches du pays : propriétaire de Olympic Air et d’autres entreprises (Marfin Investment Group).

    On ne connaît pas encore les circonstances exactes de l’incendie. La porte d’entrée en bois aurait été touchée par un cocktail molotov et le feu se serait rapidement propagé dans les étages. D’après les témoins, les pompiers ont remarqué qu’il n’y avait pas d’extincteurs dans la banque et que la sortie de secours était fermée avec un cadenas ! Alors que le pays était paralysé par la grève générale, que dans tout le quartier les magasins avaient leurs rideaux baissés, il semble que dans cette banque les employés avaient été contraints de travailler.

    Le syndicat des employés de banque (OTOE) a appelé ce soir à une journée de grève pour demain jeudi. L’identité des 3 personnes décédées reste encore inconnu : on sait seulement qu’il s’agit de deux femmes et d’un homme.

    Dans une lettre publiée ce soir mercredi sur le site Indymedia d’Athènes, un employé de la Marfin Egnatia Bank fait une déclaration, demandant qu’elle soit rendue publique.

    Dans une lettre publiée ce soir mercredi sur le site Indymedia d’Athènes, un employé de la Marfin Egnatia Bank fait une déclaration, demandant qu’elle soit rendue publique.

    "Je me sens dans une obligation envers mes collègues qui sont décédé si injustement aujourd’hui à parler et à dire quelques vérités objectives. J’envoie ce message à tous les médias. Toute personne qui possède encore une certaine conscience devra le publier. Les autres peuvent continuer à jouer le jeu du gouvernement. "

    Dans cette lettre, l’employé déclare que « les pompiers n’ont jamais délivré la licence d’exploitation de l’immeuble », que "le bâtiment en question n’a pas de mécanismes de sécurité incendie » correspondant à sa taille (gicleurs au plafond, issues de secours, tuyaux d’incendie). "Il y a seulement quelques extincteurs portatifs qui, bien entendu, ne peuvent en rien aider à combattre un feu important dans un bâtiment construit avec des normes de sécurité depuis longtemps dépassées. La direction utilise également le coût élevé de ces exercices comme prétexte et n’a même pas pris les mesures les plus élémentaires pour protéger son personnel."

    Il souligne aussi qu’aucun membre du personnel n’a été formé au risque d’incendie, qu’il n’y a jamais eu d’exercice d’évacuation. "Les seules sessions de formation qui ont eu lieu à la Marfin Bank ont été sur des scénarios concernant l’action terroriste et en particulier la planification de l’évacuation des "grosses têtes" de leurs bureaux dans une telle situation."

    Absence de local incendie, matériaux inflammables (papiers, plastiques, fils, mobilier…). " Aucun membre de la sécurité n’avait la moindre connaissance sur les premiers secours à donner ou comment éteindre un feu. "

    Par ailleurs,"la direction de la banque a formellement interdit aux salariés de s’absenter aujourd’hui, bien qu’ils l’aient demandé constamment eux-mêmes très tôt ce matin - tandis qu’elle a aussi forcé les salariés à verrouiller les portes et a confirmé à plusieurs reprises par téléphone que l’établissement restait fermé pendant la journée. “Ceux qui partent aujourd’hui, ne viennent pas au travail demain”, a été une menace constante. La direction leur a même fermé leur accès à Internet afin d’empêcher les salariés de communiquer avec le monde extérieur."

    La lettre dit aussi qu’ au cours des derniers jours qui ont précédé la grève générale, la direction n’a cessé de terroriser les employés en utilisant oralement l’“offre” suivante : ou vous venez travailler, ou vous êtes virés.

    "Enfin, messieurs, faites votre autocritique et cessez de faire semblant d’être choqués. Vous êtes responsables de ce qui s’est passé aujourd’hui, et dans n’importe quel Etat de droit (comme ceux que vous souhaitez utiliser de temps en temps comme les meilleurs exemples dans vos émissions de télévision) vous auriez déjà été arrêtés pour les actions ci-dessus. Mes collègues ont perdu la vie aujourd’hui par préméditation : la préméditation de la Marfin Bank et de M. Vgenopoulos en personne qui a explicitement déclaré que quiconque ne venait travailler aujourd’hui [le 5 mai, journée de grève générale !], n’avait pas à se déranger le lendemain [où ils seraient renvoyés]. "

    Signé : un employé de la Marfin Bank
    Version anglaise du témoignage;
    http://www.occupiedlondon.org/blog/2010/05/05/an-employee-of-marfin-bank-speaks-on-tonights-tragic-deaths-in-athens/


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  • 12 décembre 2008

    17 décembre 2008

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    9 mai 2009
     


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    24 février 2010

    5 mars 2010

    11 mars 2010

    11 mars 2010

    Date inconnue
     
     
     
    05 Mai 2010

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  • La passion de la liberté

     

     

    Encore un autre épisode dans les chroniques de la répression est désormais bien connu de tous : le 1er octobre, Alfredo Bonanno (d’Italie) et Christos Stratigopoulos (de Grèce), deux anarchistes qui ont déjà été frappés par la répression à un certain nombre d’occasions, ont été arrêtés en Grèce après un braquage et emprisonnés dans la petite ville d’Amfissa. Il n’est pas dans notre intention de commenter leur acte, qui a néanmoins notre pleine sympathie, nous ne nous livrerons pas non plus à d’autres détails concernant l’arrestation de ces compagnons, qui ont déjà été abondamment exposés dans des tracts et des communiqués que l’on peut lire sur ces pages et ailleurs.

     

     

     

     

    Au contraire, ce que nous ressentons la forte envie de faire ici est de rappeler à tous les compagnons lisant ces lignes que Christos et Alfredo sont toujours retenu dans le camp de concentration d’Amfissa et qu’il est temps d’y réfléchir avec une détermination plus grande.

    Chacun sait maintenant quelque chose des conditions de détention à Amfissa. Aucune créature vivante ne devrait être placée en un endroit si cauchemardesque. Voila pourquoi nous voulons sa destruction une fois pour toutes, ainsi que de toutes les prisons et les maisons d’arrêt de ce monde, un désir que nous et beaucoup d’autres compagnons avons souligné à plusieurs reprises par les mots et parfois (beaucoup trop peu, nous en avons peur) par des actes. Nous convenons tous aux points déjà très débattus de l’attaque de ce système d’exploitation qui construit des prisons et réprime toutes formes de rébellion, ainsi que la destruction totale de toutes les prisons. Nous reconnaissons aussi que soutien et solidarité doivent être donnés aux compagnons emprisonnés de partout. Nous voulons tous nos camarades dehors, aux cotés de chaque rebelle actuellement retenu dans les cachots de n’importe quel État et, ayant notre propre concept de la rétribution sociale, nous sommes contre la prison, même pour nos ennemis.

    C’est dans ce contexte que nous voulons souligner le cas spécifique d’Alfredo, dont l’âge et l’état de santé - hélas - sont aussi devenus parties de la chronique. Il est tout à fait évident que sa détention continue dans les conditions présentes est un choix politique précis, soutenu par la loi - où le pouvoir en arrive au degré suprême de sa vengeance sur un révolutionnaire anarchiste qui a toujours été un ennemi juré de l’autorité sous toutes ses formes.

    Il est temps d’agir quant à la situation d’Alfredo, qui devient extrêmement sérieuse, aussi bien que de dénoncer les conditions barbares répandues qui continuent à exister dans les prisons grecques malgré une grève de la faim prolongée entreprise par des milliers de prisonniers l’année dernière.

    Les concerts de soutien et la contre-information peuvent être des initiatives importantes. Des actions sporadiques contre les symboles du pouvoir sont de beaux actes de solidarité. Mais tous ceux-ci restent isolés en l’absence d’une attaque diffuse et permanente sur l’État et le capital dans leur ensemble, ce qui inclus de travailler à l’extension de la lutte pour impliquer les exploités à l’intérieur et à l’extérieur des murs de l’infamie. C’est une route nécessaire par laquelle élaborer des actions spécifiques, y compris celles destinées à ne pas abandonner les compagnons et individus qui se trouvent dans des conditions particulières aux mains de l’ennemi.

    Agissons maintenant pour garder la lutte contre toutes sorte de prisons vivante et effective jusqu’à ce que tous les prisonniers soient libres et toutes les prisons soient détruites, d’abord en détruisant les murs invisibles qui enferment les esprits et les corps dans l’habitude quotidienne et les rituels inconditionnels d’assentiment.

    Montrons à nos compagnons otages de l’État que nous sommes avec eux dans la lutte ardente pour la vie et la dignité, que la passion pour la liberté n’est pas juste un slogan, mais un effrayant torrent d’amour et de destruction.

    FEU AUX PRISONS.

    Source ici

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    Lettre de Christos Stratigopoulos depuis la prison d’Amfissa (Grèce)

     

    Mes chers...

     

     

     


    Salutations de moi et d’Alfredo qui a bien reçu votre lettre hier. Ici les choses n’ont pas changé du tout depuis notre incarcération.

    Le problème principal est toujours la situation de santé très précaire d’Alfredo. En-dehors de tous ses problèmes de santé, qui comme vous savez déjà il avait avant d’entrer en prison ici en Grèce, maintenant la douleur à son épaule revient à cause de sa tumeur qui, selon le diagnostic qu’ils ont fait en Italie, avait besoin d’être opérée. Il n’y a aucun doute que sa situation générale a empirée depuis qu’il est retourné en prison. Cela est aussi du aux conditions extrêmement mauvaises de détention auxquelles nous faisons face, et particulièrement Alfredo à cause de son âge.

    De plus, les choses sont ici très lentes au niveau administratif. Par exemple, ils l’ont amenés à l’hôpital local il y a vingt jours pour faire les Radiographies de son épaule, mais ne lui ont pas donné la documentation nécessaire de l’hôpital, dont les avocats ont besoin pour présenter une nouvelle demande urgente de sortie. Aujourd’hui, ils nous ont dit qu’au pire vers la fin de la semaine prochaine ils nous donneraient ces certificats médicaux dont les avocats ont besoin.

    Pour le moment, tout ce que nous pouvons faire est de patiemment supporter cette situation désagréable.

    Je sais que beaucoup de compagnons en Grèce sont conscients de cette situation et sont impatients de savoir ce qu’il adviendra de la deuxième demande d’Alfredo aux juges pour sa sortie pour raisons médicales.

    Je ne pense pas qu’il y ai quoi que ce soit de mieux à faire, parce que la nécessité de sa sortie devient essentielle. Presque chaque jour nous recevons des lettres et des cartes postales de beaucoup de camarades en Grèce, mais aussi de presque tout le reste de l’Europe. Cela nous console beaucoup de savoir que nous ne sommes pas seuls pour faire face à cette situation difficile, particulièrement Alfredo pour les raisons expliquées auparavant. Nous avons aussi obtenu une carte postale d’Angleterre, de quelques compagnons à Bristol.

    La nouvelle demande de sortie d’Alfredo, avec la nouvelle documentation médicale que nous attendons, devrait être faite quelque part autour du Noël.
    Nous attendons.

    J’espère que vous vous portez bien, etc………

    Alfredo envoie ses salutations, peut-être vous écrira-t-il, mais, parmi d’autres choses, sa vue est défectueuse en ce moment. Mais ne vous inquiétez pas, parce que je m’occupe de lui.

    Une forte embrassade.

    Christos.

    On peut écrire aux deux compagnons à cette adresse :

    Christos Stratigopoulos
    Alfredo Maria Bonanno
    TZAMALA 27
    33100 AMFISSA
    GREECE


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  • Une pincée de sucre, et tout s’adoucit…


    Depuis deux mois, la stratégie de contre-insurrection mise en œuvre par l’État grec après les événements de décembre est entrée dans une nouvelle phase : c’est aujourd’hui une stratégie de contre-insurrection totale. Si nous parlons de contre-insurrection et non de répression, c’est parce que la première, à la différence de la seconde, ne relève pas tellement de l’intervention militaire en tant que technologie politique et sociale visant à produire de l’adhésion, de la peur et du défaitisme. La stratégie de contre-insurrection ne vise pas à anéantir rapidement les insurgés, mais plutôt à réduire leur espace de vie : la contre-insurrection s’attaque aux dimensions conceptuelles, affectives et culturelles de l’insurrection. C’est une stratégie préventive qui a pour cible les nombreuses possibilités qui ont fleuri lors des événements de décembre.


    Le principe de base de la contre-insurrection est d’un côté de « gagner les cœurs et les esprits » et d’un autre côté de « ne pas sortir le poisson hors de l’eau mais d’assécher la mer où les insurgés sont comme poissons dans l’eau ». Et cela passe par la double technique de la dissociation et de l’union. Il s’agit d’isoler les insurgés des espaces des possibles qu’ils ont dégagés en décembre, d’isoler en eux leurs affinités politiques et sociales, d’isoler les insurgés pour que leur rencontre même soit impossible. De façon concomitante, il s’agit de fédérer les mécontents autour de la réforme en présentant l’insurrection comme un recul, et de finalement rallier la majeure part de la population à la répression, en figurant celle-ci comme le fait de gens empreints d’humanité, œuvrant du côté du peuple dans un grand souci d’efficacité.

    I.

    La première étape lors d’une contre-insurrection est d’isoler de leur terrain d’action favorable les éléments incontrôlables au sein des insurgés. Un procédé qui s’applique dans le quartier d’Exarchia, à la franchise universitaire, sur l’avenue Patission jusqu’aux environs de la place d’Omonia et l’avenue Acharnon. Le quartier d’Exarchia est perçu actuellement comme le foyer de rassemblement des éléments incontrôlables de la jeunesse – les anarchistes, les gauchistes et tous ceux qui, s’ils ne s’engagent pas dans des attaques violentes, ne leur sont pas très hostiles.

    Et c’est précisément sur ce terrain - de sympathie ou de tolérance - que l’appareil contre-insurrectionnel est mobilisé. Une première occupation par la police pendant trois jours du quartier en octobre a permis de démontrer la supériorité militaire de l’État, et sa capacité à déployer des forces plus grandes encore. Depuis cette occupation, le moindre incident provoque une invasion totalement disproportionnée où la visée principale n’est pas d’arrêter les fauteurs de troubles, mais plutôt de se livrer à une revanche collective sur quiconque pourrait se trouver sur place au même moment.

    Il s’agit d’une stratégie de guerre psychologique dont l’objectif est d’étouffer toute tolérance et/ou sympathie, et qui met en œuvre des procédés de (auto) contrôle sur les bases d’un calcul inversé de la relation entre l’incident et ses conséquences. Car il est certainement beaucoup plus simple de contenir un mécontentement « intérieur » que la peur de la répression, quand on ne parvient pas à arrêter les attaques qui ont lieu régulièrement dans la métropole athénienne.

    Dans le même temps, le discours dominant sur la franchise universitaire a substitué à une lecture première faisant de celle-ci une base arrière pour la préparation des attaques une lecture la présentant comme un espace anomique que l’État et les universitaires doivent reconquérir. En d’autres termes, la franchise universitaire est présentée dans le discours comme un terrain à réoccuper dans sa totalité, et ce d’une façon continue – et non comme une institution qui produit des phénomènes isolés devant être contenus. Ainsi, le problème se situe plus du côté d’un travail dans le long terme, d’une situation permanente, et non du côté de régimes d’exception particuliers.

    Les opérations de type psychologique menées tant à Exarchia qu’en matière de franchise universitaire ont été précédées par une opération de nettoyage social dans le centre d’Athènes et ses environs. Nettoyage social qui s’est articulé autour d’un contrôle des populations défavorisées et des migrants. La criminalisation de leurs rassemblements et la problématisation biopolitique de leur co-habitation posée en termes hygiénistes (comme dans le cas du squat d’Efeteio) a au départ permis d’isoler des centres politique et économique les éléments les plus incontrôlables de l’insurrection.

    Puis il s’est agi, sous couvert du voile protecteur de la sociale-démocratie, d’assujettir des catégories particulières, notamment les migrants : par leur assimilation, en leur promettant la régularisation des enfants, le droit de vote aux élections municipales, la construction d’une mosquée à Athènes et en leur demandant même leur aide dans les commissariats de police. Ceci constitue la méthode de contre-insurrection par excellence axée en premier lieu sur la neutralisation du terrain, qui a donné naissance aux concepts de collectivisation, et en second lieu sur la réunification imaginaire des catégories particulières via la récupération opérée par l’État démocratique.

    II.

    À un second niveau, la contre-insurrection essaie de dissocier le mécontentement général de l’insurrection en tant que dynamique et en tant que possibilité, afin de le rallier à la réforme. L’invention d’un objectif pour les insurgés, et son unification à une restructuration systémique, les dépossède de tout but et fait de toutes leurs actions quelque chose de particulièrement incongru et inutile aux yeux de la population. L’obligation de répondre à des questions posées par l’ordre dominant lui-même constitue déjà la moitié du travail de la contre-insurrection.

    Cette stratégie s’illustre par exemple dans la rencontre entre des élèves et le ministre de l’Éducation. L’interprétation qui en a été faite en général était la suivante : l’explosion de violence était le résultat d’un déficit démocratique à l’école et la solution dépendait de l’élaboration d’un « nouveau contrat social » entre les élèves, les enseignants et le ministère. L’initiative du ministère de l’ordre public consistant à créer un « bureau de réclamation pour les victimes d’actes arbitraires » participe de cette stratégie.

    La tactique centrale de toute stratégie contre-insurrectionnelle menée par la sociale démocratie, c’est-à-dire la tentative de contenir un mécontentement largement répandu parmi la population (mécontentement qui selon l’État a été à l’origine des événements de décembre), est une technologie du pouvoir qui non seulement promet la réunion pacifiée des antagonismes sociaux et économiques, mais présente également l’insurrection comme la cause d’un recul, comme le masque qui empêche de voir le bout du tunnel.

    Ce rôle d’acteur de la paix et du retour à la normale est joué par la gauche parlementaire, dont le cœur et l’esprit ont été du côté de l’État depuis des décennies. A travers une grille de lecture moralisatrice de la violence révolutionnaire, la gauche reprend tout son rôle dans la reproduction sociale en condamnant « la violence d’où qu’elle vienne », violence qui serait d’après elle le catalyseur primordial d’un retour imaginaire vers l’autoritarisme.

    Selon la gauche, tout acte de violence est par essence « un acte de violence gratuite », un acte commis par des militants de droite encagoulés devant être mis à l’écart soit par le biais de condamnations ou de manifestations, comme celle qui a été soutenue par le POSDEP (syndicat des professeurs d’université). Cette tactique, fondée sur une prise de distance équivalente par rapport à tout type de positions radicales, a trouvé son expression lorsque l’État a émis dans le même temps des mandats d’arrêt contre les trois anarchistes recherchés par la police et contre les agresseurs de K. Kouneva.

    Cette injonction consistant à faire corps avec le système de valeurs de l’État, compris non pas en tant que sujétion à la loi et à l’ordre mais en tant que système de dialogue, de négociation et de compromis, isole le mécontentement largement répandu de ce qu’il peut réaliser réellement, et le transforme en l’expression d’une demande répétée d’inclusion dans le bourbier de la relation au Capital.

    Idéalement, la contre-insurrection est une guerre qui ne connaîtrait aucune bataille réelle. Une guerre fondée sur l’isolement, l’assèchement, une guerre remportée grâce à l’agitation des instincts les plus conservateurs de la société, et la récupération de la grogne et de la protestation générales dans le cadre de la pacification et de la réforme.

    III.

    En dernier lieu, la campagne de contre-insurrection a pour but de miner la cohérence et l’unité de l’insurrection, en mettant en œuvre une stratégie d’isolement allant d’une définition catégorielle des insurgés (sous l’angle social, politique ou psychologique…) à une coupure avec leurs propres vécus. D’un côté, on exige des insurgés qu’ils délaissent les identités mouvantes qu’ils ont créées en décembre - ce qui a déstabilisé toutes les identités alors existantes - et qu’ils s’enferment plutôt dans leurs postures initiales : l’élève doit rester un élève, l’anarchiste un anarchiste, l’immigrant un immigrant, le tox’ un tox’.

    Si des mondes différents se sont rencontrés en décembre dans les rues et se sont battus ensemble dans cette œuvre de destruction, ils ont prouvé que le renversement supposément impensable des catégories sociales est chose possible. Les frontières existant entre ces mondes doivent alors disparaître à jamais.

    Par ailleurs, le récit moralisateur du ministère de l’ordre public au sujet des « enfants et des professeurs », des « hooligans et des politiques », des « émeutiers et des idéologues » ressort aussi de ce schéma tactique. Une part essentielle de cette logique consiste donc à amener une partie des insurgés à imposer d’eux-mêmes une dissolution ou à ramener le reste du groupe à la raison, selon un code moral ayant reçu l’approbation de l’État.

    Il s’agirait d’une attitude basée sur le « fair play » qui garantirait une inclusion des antagonismes de classe vers un retour à la normale sondé et contrôlé non pas tant par le Bureau pour la Protection du Régime que par les insurgés eux-mêmes. Ce contrôle des insurgés contre toute déterritorialisation de leurs pratiques, cet ascétisme de la patience et de l’espoir, ont été une technologie de sujétion centrale mise en œuvre par l’appareil de normalisation le plus efficace du siècle passé, appareil de normalisation qui s’appelle « la gauche ».

    Dans le même temps, la criminalisation de certains choix et de certaines pratiques est une tactique classique de la dépolitisation. Elle permet en effet de réprimer facilement tous ceux qui se sont engagés dans ces voies. Cependant, l’une des conditions nécessaires à la réalisation de cet exercice est de les isoler d’un milieu politique et social avec lequel ils sont liée. Cette recette a été couronnée de succès lors de l’été 2002 via la lobotomie pratiquée autour de la question de la mémoire sociale, et ce avec l’assentiment de la gauche. Les mandats d’arrêt émis aujourd’hui plus ou moins secrètement contre tous ceux qui sont accusés de participer à des « entreprises terroristes » visent à contenir une population radicale et incontrôlable plus large.

    D’un côté, ils ont pour objectif de forcer chacun à mener son propre examen de conscience afin de trouver en soi des éléments à charge éventuels, et d’un autre côté, de provoquer calme et soulagement chez ceux qui, faisant partie d’un groupe qui ne jouerait qu’un rôle politique mineur selon l’État, à savoir le groupe des « idéologues » et des « gens sérieux », ne pourraient être associés à certains groupes plus ciblés. Le ministère crée ainsi une atmosphère morbide où règnent la confession, la suspicion, la peur, voire l’indifférence : « Suis-je soupçonné de quoi que ce soit ? » « Avec quel genre de preuves pourraient-ils m’arrêter ? »

    « Pourrais-je être lié sans le savoir à quelque chose ou à quelqu’un qui pourrait me porter préjudice ? » Ou bien : « Il n’ont aucun moyen de nous retracer, le glas sonnant seulement pour ceux qui n’ont pas de principes. » etc. Cette paranoïa jouant sur deux échelles - infinitésimale et infinie toute à la fois - comprise en tant que produit par excellence d’une gouvernance de la police secrète, a pour but d’isoler le sujet de son propre vécu, de son propre être-au-monde. Cette paranoïa vise à faire de tout être un être pensant comme l’État, en d’autres termes, pensant comme des lignes de flics, comme cette armée de patriotes morts-vivants, comme la substance du Parti de l’Ordre. Penser et parler comme Lui sacrifie la possibilité d’un devenir insurrectionnel et amène à entretenir la certitude d’une dette envers l’existence éternelle de l’État.

    Source Ici 


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