• EZEQUIEL FERREYRA, LE PETIT GARçON ESCLAVE DE L'ENTREPRISE NUESTRA HUELLA S.A., EST DÉCÉDÉ

    Argentine : Ezequiel Ferreyra, le petit garçon esclave de l’entreprise Nuestra Huella S.A., est décédé


    La Alameda
    Movimiento de Trabajadores Excluidos (MTE Cartoneros)

    Traduit par Esteban G.
    Edité par Michèle Mialane


    Mardi (16 novembre) 1H35 du matin, Ezequiel, le petit garçon de sept ans est décédé. Cet enfant esclave était exploité depuis l’âge de quatre par la société avicole Nuestra Huella. Il venait d’être opéré de nouveau le lundi de la semaine passée, mais sa tumeur avait progressé et atteint tout le cerveau. La courte vie d’Ezequiel ne s’est déroulée, la plupart du temps, qu’au milieu du sang et des excréments de poules et en manipulant les poisons cancérigènes de l’entreprise, pour que sa famille puisse atteindre les quotas de production imposées par le patron.

    Non contents d’avoir assassiné Ezequiel et d’avoir empoisonné des dizaines d’enfants et d’adultes, les patrons de la société Nuestra Huella s’apprêtent à faire disparaître les preuves et tentent de transférer rapidement le corps d’Ezequiel et peut-être le faire incinérer, pour échapper à tout contrôle judiciaire qui les compromettrait et établirait leur responsabilité envers Ezequiel et envers tous les enfants et adultes qui manipulent les pesticides stockés dans ses fermes.

    Aujourd’hui, mercredi 17, le président de la Fondation Alameda, Gustavo Vera, et l’avocat Pablo Sernani, se sont présentés à 7 heures du matin au Procureur Fédéral de Campana. Ils ont déposé une réclamation dans laquelle ils sollicitent une autopsie du corps d’Ezequiel pour tirer au clair les causes de son décès et garantir que celle-ci soit réalisée par des organismes ayant compétence pour le faire , par exemple Médecins Légistes, la Faculté de Médecine et l’INTI, et que soit transmis le dossier médical (réquisitionné) du petit garçon. Malgré la mobilisation, hier, de toute la localité de Campana, l’Alameda a dû retourner très tôt ce matin dans cette localité, craignant que le corps du petit garçon soit incinéré ou transféré.

    N’ayant pas confiance au Procureur, Vera et Sernani se sont rendu au Tribunal Fédéral N°2. « Nous sommes restés jusqu’à ce que le secrétaire adjoint Christian Espoltore nous reçoive, le même qui nous avait reçu hier lors de notre marche », expliquait le responsable d’Alameda.

    C’est finalement vers les 9 heures, que nous avons pu rencontrer le secrétaire adjoint à qui nous avons remis en mains propres les photos de la veillée funèbre et donné l’information qu’ils allaient transporter Ezequiel au cimetière. Les mandataires du procureur sont arrivés juste à la fin de la cérémonie et ont présenté la réclamation effectuée deux heures avant, par l’Alameda, à quelques pâtés de maisons du Tribunal.

    Pendant que les fonctionnaires de justice « réfléchissaient » à la façon de procéder face à la requête de l’Alameda, Ezequiel était enterré et à 10 heures du matin tout était terminé. Dans le cortège funéraire, il y avait des travailleurs des fermes et la présidente de Nuestra Huella, Alejandra López Camelo, accusée d’exploiter les enfants, se livrer au trafic humain des familles et de les obliger à manipuler, poisons et pesticides hautement cancérigènes.

    Ezequiel n’a reçu que deux couronnes de fleurs. Une avec l’inscription « Tes papis » et l’autre « l’entreprise ». À 10h30, les forces de l’ordre et la justice qui s’étaient présentées n’ont donné aucune suite aux requêtes de l’Alameda relatives au risque de dissimulation ou de crémation du corps du petit Ezequiel.

    Hier nous avons marché jusqu’à la porte des Tribunaux et d’un Procureur

    Les institutrices d’Ezequiel avaient déjà signalé que le petit garçon arrivait fatigué et qu’il s’endormait en classe, jusqu’au jour, vers la fin septembre où il s’est évanoui et a du être transporté d’urgence dans une clinique de Pilar. Pendant deux semaines personne n’a pu avoir de ses nouvelles. La société avait catégoriquement interdit aux parents de parler de ce sujet à leurs collègues de travail. Sa façon de procéder était très simple : convaincre les parents que si quelque chose arrivait à Ezequiel, ils en seraient juridiquement les seuls responsables et qu’on pouvait même leur retirer la garde de leurs autres enfants. Eux, en échange de leur silence, offraient les soins médicaux à l’enfant et éventuellement une somme d’argent en cas d’un dénouement fatal. Paralysés par la peur et le désespoir, les parents avaient accepté le chantage et gardé le silence.

    Nous savons maintenant qu’on l’avait réorienté de la clinique de Pilar vers la Clinique du Centre de La Plata où les médecins, après avoir détecté sa tumeur cancéreuse au cerveau, l’avaient fait transporter pour être opéré dans une autre clinique à Laferrere. L’opération avait permis de réduire partiellement la progression de la tumeur. Cependant, comme son état s’aggravait, l’entreprise ordonna son transfert au Centre Gallego dans le service de soins intensifs. Quelques jours après, la tumeur recommençait à grossir et le petit garçon était opéré une nouvelle fois le lundi (15 novembre), d’heure en heure son état s’aggravait et, très tôt ce mardi matin, l’enfant a succombé. Nous l’avons appris il y a quelques heures seulement, car depuis plusieurs jours son état de santé était gardé secret par la société qui voulait éviter à tout prix une enquête sur les causes de ce décès.

    Un recruteur avait ramené Ezequiel et sa famille de Misiones vers la fin 2007. C’était l’un des agents qui travaillent pour le compte de la présidente de la société Nuestra Huella, Alejandra López Camelo ; ils encaissent 2500 dollars pour chaque famille qu’ils parviennent à attirer dans leurs filets. La société leur promettait d’échanger la grande pauvreté dans laquelle ils vivaient à Misiones contre un travail stable et un toit assuré, où les enfants grandiraient à la campagne en pleine nature. Les coûts du voyage étant à la charge de l’entreprise, il ne restait à la famille qu’accepter cette offre rassurante. Bien entendu, entre l’extrême pauvreté chronique et un avenir avec foyer et travail stable assurés, la famille n’hésitait pas.

    Mais à la ferme « La Fernández », la situation était loin d’être le paradis promis. Le père avait la charge d’un des entrepôts, dans lequel il devait ramasser et conditionner des milliers d’œufs à la journée, récupérer les excréments, nettoyer le sang et pulvériser le poison. Le rendement exigé par l’entreprise était impossible à obtenir sans impliquer le reste de la famille, ce que recommandaient d’ailleurs les contremaîtres de l’entreprise. Et si ce rendement n’était pas atteint, le travailleur courait le risque de perdre son travail, de se trouver à la rue, mais cette fois-ci à des milliers de kilomètres de sa terre natale et loin de ses amis. En plus la famille devrait rembourser la « dette » des frais de voyage à Buenos Aires. C’est ainsi que l’épouse d’abord, et ensuite les enfants, étaient enrôlés dans les cadences infernales de cet entrepôt. Dans les entrepôts voisins il se passait la même chose, il était devenu naturel que la famille entière travaille d’arrache-pied, mais seulement en échange du salaire du père, inférieur à celui d’un ouvrier agricole.

    Comme la famille d’Ezequiel, des centaines d’autres sont réduites à l’esclavage dans quelques 70 fermes autour de Pilar, Zarate, Campana, Exaltación de la Cruz et Córdoba dont de nombreux enfants exposés au même sort que celui d’Ezequiel. Toutes ces fermes sont la propriété de « Nuestra Huella », une société qui jouissait d’un prestige et d’un leadership dans le marché avicole et qui comptait avec des clients très puissants par exemple Wall Mart et Carrefour, jusqu’au moment où se révéla peu à peu sa face d’ombre: le travail esclave et celui des enfants, les clôtures électrifiées, la traite et le trafic de personnes.

    Des heures et des heures d’enregistrement vidéo montrant le travail des enfants au cours des années 2008, 2009 et 2010, la ferme emplie de gens soumis à l’esclavage et clôturée par des barbelés électrifiés, les 30 fermes de Nuestra Huella dans lesquelles le Ministère du Travail avait constaté indiscutablement le travail des enfants, plus de quarante témoignages de victimes de cette entreprise, les enregistrements vidéo des persécutions et des tentatives de corruption des plaignants, les données précises des agents recruteurs, rien, absolument rien de tout cela n’a suffi à la juge, Graciela Cione (Garanties du Droit Pénal à Campana) et à Adrián Charbay (juge du Tribunal Fédéral N°2 de Zárate et Campana) pour rendre un minimum de justice qui permette de réduire la domesticité et le travail des enfants, la traite et le trafic de ces personnes. Peut-être cette entreprise a-t-elle pu agir en toute impunité parce que la présidente de la société, Alejandra López Camelo, est la cousine germaine du maire de Pilar, Humberto Zúccaro et belle-sœur du Secrétaire Général du syndicat local UATRE, Jorge Herrrera, et que l’ex-maire de Pilar, Sergio Bivort, est lui, l’avocat de la société.

    Depuis 2008 les couturiers et les cartonniers de l’Alameda et du MTE dénoncent, preuves à l’appui, le travail des enfants et les conditions esclavagistes en usage à Nuestra Huella et manifestent contre ces pratiques. Ce matin, encore ignorants du décès d’Ezequiel quelques heures plus tôt, plus de deux cent camarades ont défilé en direction des tribunaux de justice de Campana en exigeant que justice soit faite pour Ezequiel et pour la santé et la vie de plus de 200 enfants qui vivent et travaillent dans les fermes de cette entreprise, et nous avons prêté serment de revenir dans les prochains jours.

    Aujourd’hui plus que jamais, l’Alameda et le MTE redoubleront d’efforts pour réclamer justice et, ils invitent tous les citoyens et tous journalistes honnêtes qui combattent l’esclavage et le travail des enfants, à se joindre à leur cri pour briser le silence qui garantit l’impunité de Nuestra Huella.

    • Gustavo Vera (La Alameda) 1561584835
    • Juan Grabois (MTE) 1563843877

    La vidéo(es) montre les violations commises dans La Mimosa III, une des fermes de l’entreprise NUESTRA HUELLA S.A., qui ont eu lieu du vendredi après-midi jusqu’au samedi très tôt le matin.

    Depuis 2008, la Fondation Alameda accuse la société avicole de pratiquer le trafic d’êtres humains, le travail systématique des enfants et de réduire les gens en esclavage.

    Ezequiel Ferreyra avait à peine 7 ans, il se faisait exploiter dans les fermes depuis l'âge de 4 ans. Il agonise aujourd’hui à cause d’une tumeur au cerveau provoquée par les produits toxiques cancérigènes qu’on lui faisait manipuler.

    Exclusif : Enfance, poison et esclavage

    Par Lucas Schaerer, Miradas al Sur(Regards vers le Sud) 3ème Année. Édition numéro 130. Dimanche 14 novembre 2010.

    Ezequiel un gosse de sept ans, agonise pour avoir employé des pesticides dans une ferme avicole de Pilar, où l’on a surpris vendredi de graves entorses à la loi. L’entreprise a des liens avec le maire de la localité et avec l’UATRE.

    Presque depuis le berceau, Ezequiel était devenu l’emblème de l’exploitation de l’enfant des

    Derrière le fourgon de la police on peut voir la ferme dela société Nustra Huella S.A. C’est là que travaillait Ezequiel

    campagnes. À quatre ans il a été filmé ramassant des œufs dans un immense hangar de poules. Aujourd’hui, à sept ans, Ezequiel agonise à cause d’une tumeur provoquée par la manipulation de produits toxiques employés pour nettoyer les excréments des poules, et de poison au phosphore utilisé pour faire fuir les mouches. En faisant venir le gosse de Misiones, à la ferme La Mimosa III située à Pilar, l’entreprise faisait du trafic d’enfant –c’est le seul mot qui convient pour un tel acte sciemment commis -. Il a ensuite été exploité sans aucune possibilité d’en réchapper puisque la propriété était clôturée par des barbelés électrifiés et un garde à la barrière d’entrée. Ezequiel avait reconnu, au cours de l’enregistrement vidéo réalisé par l’ONG La Alameda, qu’il avait dû ramasser les œufs même le jour de son anniversaire au lieu de le fêter et de s’amuser. « Comme ça, comme ça, comme ça », s’exclamait-il, tout en ouvrant et en fermant ses toutes petites mains d’enfant pour indiquer le nombre d’heures par jour qu’il travaillait.

    Depuis lundi (15 novembre) Ezequiel se trouve au Centre Gallego dans un état de santé alarmant. Vendredi dernier (12 novembre), dans l’après-midi seulement et suite à la publication de ce cas, la justice fédérale de Zarate-Campana s’est intéressée aux pesticides employés par Nuestra Huella S.A., la plus grande entreprise avicole du pays avec ses 70 fermes.

    Au cours du contrôle de La Mimosa III ordonné par le juge Adrián Chavay, en charge du tribunal fédéral N°2, accompagné de l’avocat Orlando Bosco, le seul média présent était Miradas al Sur. Pas moins de 30 représentants de la Préfecture Navale, de la Direction des Migrations et du Ministère de la Justice Nationale d’Aide et d’Assistance aux Victimes étaient venus participer à l’enquête dans cette ferme, symbole de l’esclavage et de l’exploitation d’enfants.

    Un contrôle claironné à l’avance

    À l’arrivée de ce journaliste suivi de l’avocat des Travailleurs, Pablo Sernani et de Gustavo Vera, de la Fondation La Alameda, le préfet vêtu d’un costard cravate en charge de cette opération lançait la phrase : « Docteur, je ne suis pas autorisé à vous laisser passer », il devait rester au service du tribunal fédéral puisque son secrétaire s’était retiré trois heures après le début de l’opération qui dura jusqu’à 2h10 le samedi matin. Même après avoir présenté son titre d’avocat, ce dernier n’a pas pu entrer, comme lors de la première enquête, au cours de laquelle on avait découvert la clôture électrifiée ainsi que les conditions inhumaines dans lesquelles vivaient et travaillaient les familles, toutes natives de Bolivie, du Paraguay et du nord de l’Argentine.

    Peu après, Oscar Taboada apparaissait au loin. Il est le premier travailleur à avoir dénoncé Nuestra Huella pour sa pratique de l’exploitation des enfants, l’asservissement et le trafic de personnes. En voyant Oscar se diriger vers la barrière d’entrée pour parler avec son avocat, une femme en civil du Bureau de l’Aide et Assistance aux victimes lui a barré le chemin. Une longue discussion s’en est suivie entre l’avocat et le préfet, ce dernier empêchant l’avocat d’exercer le droit de défense et Sernani dû hausser le ton pour soutenir, qu’au regard du droit, il s’agissait là d’une privation illégitime de liberté. Pendant la discussion, les mêmes gardes qui avaient empêché un adolescent d’entrer, l’ont laissé passer, à l’approche du préfet en costard, sans lui demander son identité. Jusque-là ils ne cessaient de répéter « personne ne peut entrer ni sortir ». Cette règle ne s’était pas appliquée non plus à l’avocat de la société Nuestra Huella S.A., Jaime Seoane qui était resté à l’intérieur de la ferme durant toute l’opération. Le préfet lui-même, en charge du bon déroulement de l’opération de contrôle, reconnaissait que cette situation n’était pas régulière. Les travailleurs plaignants avaient confirmé que l’avocat du patron, lui, avait pu explorer toute la ferme La Mimosa III. « Il a pu aller jusqu’au fin fond de la ferme le plus tranquillement du monde, et moi, je ne peux même pas parler avec mon avocat », criait Taboaba.

    Pablo Sernani, représentant des travailleurs, avait assuré au journaliste « Aide et Assistance aux victimes ont fait pression sur mes protégés pour qu’ils s’en aillent, c’est un procédé scandaleux, et ils sont allés jusqu’à ne pas leur faire signer le procès verbal. Cette affaire est lourdement entachée d’irrégularités que nous dénoncerons ».

    « Le responsable en personne de La Mimosa III, Ceferino Viero, dénoncé pour ne pas avoir permis [en l’obligeant à travailler] la mère d’Ezequiel d’être au chevet de son fils, était chargé de filtrer le passage à la barrière d’entrée » affirmait Agustín Navarro Farías, délégué des travailleurs qui a été renvoyé et qui a fait deux procès pour sa réintégration. « Ceferino nous maltraite, il nous insulte en disant que nous sommes des Boliviens de merde, il nous discrimine et il a tenté plusieurs fois de m’écraser avec son fourgon », disait la jeune adolescente Danisa, fille d’Oscar Taboada et d’Elsa Soliz Ramos.

    Et justement, le fourgon en question du responsable de la ferme est celui dans lequel la Préfecture avait trouvé les bidons de poison contenant du phosphore. Les poisons utilisés pour tuer les mouches et pour traiter les excréments revendus comme engrais pour fertiliser la terre sont de trois types : Furadan, Sipermetina et Nubal. L’emballage de ce dernier porte la mention «Mortel pour l’homme». « La pression de l’entreprise était si grande, qu’un travailleur, Hernán López Arias, s’est suicidé en ingurgitant du Nubal, un poison insoluble dans le sang. C’est pour cette raison que le poison qui se trouve aujourd’hui dans le fourgon a un effet moindre. Nous l’utilisons pour tuer les mouches à l’intérieur de l’entrepôt car si nous utilisions l’autre, il tuerait aussi les poules qui mangent les mouches mortes », expliquait Navarro Farías, un jeune Paraguayen dont la fillette de trois ans, Claudia, a un rein pas plus gros qu’un haricot ; il craint que sa fille ne soit atteinte du même mal qu’Ezequiel.

    « C’est incroyable – ajoute Gustavo Vera de La Alameda– qu’ils n’emportent qu’une seule preuve et non pas le poison mortel ! Ezequiel est en train d’agoniser pour avoir manipulé ces substances et la justice les laisse ici. C’est absurde, c’est comme s’ils trouvaient de la cocaïne lors d’une inspection et qu’ils emportent tout, sauf la preuve de la présence de la cocaïne ».

    María, une autre travailleuse, disait que l’entreprise avait été prévenue à l’avance de l’opération. « Mardi avant l’opération ils ont apporté des bottes, des pantalons et des chemises, ils ont fixé de nouveaux panneaux de sécurité, coupé l’herbe qui mesurait plus d’un mètre de haut et le responsable s’est chargé de chasser les mouches ».

    Radiographie d’une entreprise meurtrière

    Leticia Esther García de Luaces, sa fille Luz Luaces et Alejandra López Camelo présidente de la société, sont toutes les trois actionnaires de Nuestra Huella S.A. Une enquête est en cours sur leur implication dans l’état de santé alarmant d’Ezequiel et les chefs d’accusation relèvent et du droit du travail (violations aux conditions de sécurité) et du pénal (réduction de personnes en esclavage et trafic d’êtres humains). Pourtant, elles n’ont jamais été retenues ni entendues en tant que suspectes.

    Elles bénéficient d’un soutien politique et syndical. La présidente de Nuestra Huella S.A., López Camelo, est en effet la cousine germaine du maire actuel de Pilar, Humbetto Zúccaro, et de plus la belle-sœur du délégué syndical de l’Union Argentine des Travailleurs Agricoles et des Dockers (Uatre), Jorge Herrera. Le syndicat des ouvriers agricoles avait été dénoncé pour avoir voulu soudoyer Oscar Taboada en lui proposant 50.000 pesos pour qu’il retire ses plaintes contre l’entreprise. Le soutien politique est toujours effectif car l’ancien maire de Pilar, Sergio Bivort, après avoir été libéré de ses fonctions, offrait ses services en tant qu’avocat à l’entreprise de la famille Luaces. Bivort avait été filmé et photographié, le jour où une manifestation bloquait l’entrée de l’entreprise, alors qu’il accompagnait Alejandra López Camelo, à la place du chauffeur.

    En ce qui concerne le soutien judiciaire à Nuestra Huella S.A. il semblerait fonctionner par l’intermédiaire du maire Zúcarro allié au sénateur de province José Manuel Molina. Ce dernier contrôle la Commission des Accords qui désigne ou traduit devant la haute-cour les juges buenos-airiens. « Peut-être, est-ce cela qui explique la passivité de la juge des garanties du droit, Graciela Adriana Cione, qui malgré qu’elle détienne les preuves indiscutables des procédés de soumission, elle n’a jamais réagi», concluait Vera, représentant de l’Ong La Alameda qui depuis plusieurs années dénonce plusieurs établissements qui exploitent leurs travailleurs jusqu’à les soumettre à un véritable esclavage.

    Les employés plaignants ont calculé que, dans chacune des quelques 20 fermes à peine de cette entreprise avicole, il y a 10 enfants exploités au travail, et donc 200 gosses qui courent de graves risques pour leur santé. Personne ne les a fait examiner. Aujourd’hui c’est le petit Ezequiel, demain ce pourra être 199 gosses de plus.

    Le panneau ridicule qui cache ce que la société, elle, connaît

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