• ET SI L'IRAN ...

    Songeons un instant, à l’attitude de nos médias, si la Commission des Droits de l’homme de l’ONU avait considéré l’Iran d’Ahmadinejad, coupable de « crimes de guerre, voire de  crimes contre l’humanité ».

    Toutes nos télés, toutes nos radios, et combien de journaux, auraient placé l’info en « Une », avec images « d’archives », commentaires de l’arc-en ciel politique doublés par l’interview de nos « nouveaux philosophes », le tout remis en ‘boucle’ à chaque émission.

    Le Monde aurait fait de l’information un titre sur cinq colonnes, un édito en page 2, et toute une autre page totalement consacrée à l’évènement. On entend d’ici Bernard Guetta développer sa chronique sur France Inter en s’interrogeant gravement sur les sanctions à prendre contre le pays maudit. Et la chaîne publique d’y consacrer son 7/9 du matin, avec Nicolas Demorand, comme maître de musique, et réserver au sujet, son émission du soir ouverte aux auditeurs…

    Ajoutons, pour être honnête, qu’une mise en scène identique nous aurait été servie, si, au lieu de l’Iran, il s’était agi de la Chine, de Cuba, de la Corée du Nord, du Venezuela ou du Soudan.

     

    Las, le pays stigmatisé, n’était autre qu’Israël, Etat « démocratique » comme il se doit, et adepte du libre marché. Aussi, bien obligés d’en parler, les médias n’ont pas brodé, ni beaucoup commenté. Le Monde  a réservé une simple annonce de l’évènement en première page, et un petit article page 8. Et, à la télé comme à la radio, en contre feu, nous avons eu droit aux dénégations scandalisées du porte-parole de l’Etat hébreu. « C’est, pour les Démocraties, le droit de se défendre qui est mis en cause » s‘est il écrié.

    Comme le « droit » de l’occupant nazi d’opérer des représailles après de « lâches attentats » dont il était victime, du fait de « l’Armée du crime », en quelque sorte.

     

    La guerre menée par l’armée israélienne contre le peuple Palestinien, à Gaza, n’est-elle pas de même nature que celle menée en Union soviétique, par la Wehrmacht et la SS, contre les partisans ? A une autre échelle, certes, la Palestine et Israël, ne totalisant guère plus de dix millions d’habitants, sur un territoire des plus réduits.

    Mais l’Etat hébreu ne tolère pas qu’on ose, à l’ONU ou ailleurs, qualifier l’action de son armée de « crimes de guerre, voire de crimes contre l’humanité ».

    C’est mauvais pour l’image.

    Mais comment appeler autrement les bombardements terroristes en zone urbaine ou encore le recours aux armes chimiques (tel le phosphore blanc), utilisées par Israël contre la population civile,dans la bande de Gaza ?

    En outre, il s’agit d’une guerre de type colonial, menée contre un peuple, que l’on veut soumettre, et dont la terre à été volée. Aussi, la symétrie opérée par la Commission de l’ONU entre l’offensive israélienne et les tirs de la Résistance palestinienne, est des plus injustes : aurait-on oser mettre en équivalence les pendus de Tulle, les brûlés d’Oradour et les victimes des sabotages ferroviaires opérés par les FFI, en 1944 ?

     

    Le constat de la Commission de l’ONU ne révèle rien qui ne fut connu et condamné, dès l’offensive israélienne contre la bande de Gaza, durant décembre et janvier dernier. Mais, le fait d’être mis sur la place publique, place les gouvernements occidentaux – dont le pouvoir sarkozien - devant le dilemme : condamner Israël pour « crimes de guerre et crimes contre l’humanité » ou se faire les complices de tels crimes.

    Nous connaissons la réponse.

     

    Jean LEVY ICI 


  • Commentaires

    1
    webrunner
    Vendredi 18 Septembre 2009 à 20:29
    2
    reineroro Profil de reineroro
    Vendredi 18 Septembre 2009 à 20:32
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :