• Il faut répéter encore et partout que la retraite à 60 ans n’a jamais existé !

    Nous constatons aujourd’hui, après 6 mois de « débats » sur les retraites, que beaucoup de citoyens pensent encore que les Français ont la retraite à 60 ans et que la réforme Sarkozy veut la faire passer à 62 ans.

    Or depuis longtemps des millions de Français ont droit à une retraite à taux plein (les décotes ont toujours été très dissuasives) seulement à partir de 62, 63, 64 ou 65 ans. Pour la simple et bonne raison qu’il y a toujours eu en France 2 conditions pour bénéficier d’une retraite à taux plein : une condition d’âge (âge légal ou minimal), et une condition d’annuités.

    De 1945 à 1983 : âge mini 65 ans et nombre d’annuités 37,5

    De 1983 à 1993 : âge mini 60 ans et nombre d’annuités 37,5

    A partir de 1993 (réforme Balladur) : âge mini 60 ans et nombre d’annuités 40 (seulement pour les salariés du privé et par transition progressive de 1993 à 2003)

    A partir de 2003 (réforme Fillon) : âge mini 60 ans et nombre d’annuités 40 également pour la Fonction publique (par transition progressive de 2003 à 2008) … et passage à 41 annuités pour tous (par transition progressive de 2008 à 2012)

    Le taux plein étant garanti à 65 ans (Sarkozy veut le repousser à 67 ans), même pour ceux n’ayant pas les 41 annuités

    Ces « réformes » passées ont donc conduit à ce que des millions de Français aient droit à une retraite à taux plein seulement à partir de 62, 63, 64 ou 65 ans. Prenons pour être concret et précis l’exemple des salariés qui ont aujourd’hui entre 55 et 58 ans. Avant la réforme Sarkozy-Medef, à quel âge ont-il droit à une retraite à taux plein, puisqu’il faut avoir 41 annuités ? Il suffit d’ajouter 41 ans à l’âge auquel ils ont commencé à travailler.

    Ceux qui ont commencé à travailler à 18 ans ont leurs droits à 60 ans (seront concernés par le report à 62 ans)

    Ceux qui ont commencé à travailler à 19 ans ont leurs droits à 60 ans (seront concernés par le report à 62 ans)

    Ceux qui ont commencé à travailler à 20 ans ont leurs droits à 61 ans (seront concernés par le report à 62 ans)

    Ceux qui ont commencé à travailler à 21 ans ont leurs droits à 62 ans

    Ceux qui ont commencé à travailler à 22 ans ont leurs droits à 63 ans

    Ceux qui ont commencé à travailler à 23 ans ont leurs droits à 64 ans

    Ceux qui ont commencé à travailler à 24 ans ont leurs droits à 65 ans

    Ceux qui ont commencé à travailler à 25 ans ont leurs droits à 65 ans (66 ans après la réforme Sarkozy)

    Ceux qui ont commencé à travailler à 26 ans ont leurs droits à 65 ans (67 ans après la réforme Sarkozy)

    Ceux qui seront concernés par le report à 62 ans de l’âge minimal sont donc eux qui ont commencé à travailler les plus jeunes et auront cotisé le plus ( 44 annuités pour ceux qui ont travaillé à partir de 18 ans)

    La sous-information que l’on constate fréquemment tient principalement à 3 facteurs :

    Par raccourci, tout le monde parle de retraite à 60 ans que Sarkozy veut faire passer à 62 ans.

    Sarkozy-Medef-UMP ne cessent de répéter que tous les autres pays sont déjà passés à 65 ou 67 ans, sans jamais dire :

    a) quel est le nombre d’annuités requises dans ces pays (souvent très inférieur aux 41 annuités en France)

    b) qu’en France tous les bacs + 3 ont droit à une retraite à taux plein au plus tôt à 62 ans (21 ans + 41 annuités) … s’ils trouvé du travail dès la fin de leurs études

    c) qu’en France tous les bacs + 5 ont droit à une retraite à taux plein au plus tôt à 64 ans (23 ans + 41 annuités) … s’ils trouvé du travail dès la fin de leurs études

    Enfin, la désinformation fonctionne à plein régime, par omission volontaire ou involontaire. D’où le titre de l’appel que nous avions lancé en février 2010 : « Retraites, Chômage - Arrêtons la désinformation ! »

    Quelques éléments de conclusions

    Avant même la réforme Sarkozy, la France figure déjà parmi les pays qui ont les conditions les plus drastiques, en matière de retraite à taux plein, c’est-à-dire sans décote dissuasive.

    Des « opposants déterminés au report à 62 ans » proposent à la place d’allonger la durée de cotisation. Ils veulent donc repousser à plus de 62 ans l’âge de la retraite à taux plein des bacs+3 et à plus de 64 ans l’âge de la retraite à taux plein des bacs+5 … Surtout n’oubliez pas d’ajouter votre nombre d’années de redoublement et le nombre d’années que vous avez mis à trouver un premier emploi ! Ces « opposants déterminés au report à 62 ans » devraient, dans leurs propositions alternatives, donner des ordres de grandeur en matière de taux de remplacement (rapport entre la première pension et le dernier salaire), au moins pour les salaires bas et moyens. Sinon, des millions de salariés pourraient remplir les conditions d’âge et d’annuités pour prendre leur retraite, mais être condamnés à travailler 2, 3 ou 4 années de plus. Afin de bénéficier des surcotes, sans lesquelles leur maigre pension de retraite ne leur permettrait pas de (sur)vivre décemment.

    Au lieu de proposer une augmentation des 41 annuités pour financer les retraites, certains partis ou syndicats devraient commencer par informer correctement les citoyens. Par exemple, expliquer les 2 conditions à remplir pour avoir droit à une retraite à taux plein. Car si nous avons du les rappeler ci-dessus, c’est que nous constatons tous les jours que plus d’un Français sur deux ne les connaissent pas (faites le test auprès de vos amis).

    Avant de proposer de travailler plus longtemps, ce qui est aberrant quand il y a plus de 4 millions de demandeurs d’emploi, certains partis et syndicats devraient informer les Français au moins de 3 chiffres essentiels à connaître :

    · le total des exonérations sociales et fiscales s’élève à 140 milliards d’euros par an (dossier complet de Libération du 28 janvier 2010 – Résumé à lire sur http://www.retraites-enjeux-debats.org/spip.php?article63 )

    · les gouvernements qui se sont succédés depuis 10 ans ont massivement baissé l’ensemble des impôts, notamment via les exonérations ou niches fiscales citées à l’alinéa précédent. L’Etat a ainsi renoncé à 100 milliards d’euros de recettes par an (chiffre donné récemment par Michel Sapin – député PS et ancien ministre de l’économie)

    · les dividendes versés aux actionnaires sont passés de 3,2% du PIB en 1982 à 8,5% en 2007, soit une augmentation de 100 milliards d’euro par an

    Mais peut-être que si trop de Français connaissaient ces 3 chiffres, trop de Français comprendraient qu’il y a nul besoin d’augmenter encore les 41 annuités ?

    (Toute diffusion ou publication sur vos blogs est autorisée et même encouragée)

    andré martin

    co animateur du site http://www.retraites-enjeux-debats.org/


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  • Retraites : Sarkozy veut nettoyer au Karchër les contestataires

    Il a renvoyé son super-flic, Brice Hortefeux, répliquer à la contestation toujours énergique à sa réforme des retraites. La réponse est claire. A la demande d'un débat, Sarkozy préfère la force et la fermeté. Qu'importe s'il est le premier responsable de la situation, lui qui voulut passer en force, mais en traînant. Qu'importe si la contestation est une réaction à sa propre action. Qu'importe si Sarkozy a choisi d'économiser sur la retraite du plus grand nombre pour ne pas toucher à la fiscalité de quelques-uns. A quelques jours de l'adoption de la loi au Sénat puis à l'Assemblée, Nicolas Sarkozy veut jouer à Napoléon ou Clémenceau au risque de paraître tel Louis XVI.


    Retraites : Sarkozy veut nettoyer au Karchër les contestataires


    Le show sécuritaire

    Mercredi, Brice Hortefeux s'est rendu à Lyon, après le Conseil des ministres. Auparavant, il avait tenu un point presse, place Place Beauvau, « en tant que président de la cellule interministérielle de crise ». Ses propos furent d'une incroyable violence verbale. Le ministre de l'intérieur ne fait pas dans la demi-mesure. Le show sécuritaire doit reprendre ses droits : « Nous ne laisserons pas bloquer le pays et nous ne laisserons pas les voyous impunis. » a conclut Hortefeux.

    Plutôt que d'engager le débat et discuter, enfin, de sa réforme, l'Elysée veut faire peur à la « majorité silencieuse » et caricaturer l'opposition comme une minorité incontrôlable, une curieuse alliance de jeunes racailles et de grévistes marginaux dans les raffineries et dépôts de carburant. Les scènes de violence, en marge des manifestations de mardi 19 octobre et le spectre d'une pénurie d'essence et de gasoil - qui frappe déjà plus d'un tiers des départements français - sont les deux prétextes tous trouvés pour ce glissement politique. Pourtant, à en croire tous les sondages, la contestation à la réforme, après quatre jours de pénurie croissante de carburant, reste populaire : mercredi, d'après un sondage BVA pour les Echos, 59% des Français interrogés se déclaraient toujours favorables à la poursuite du mouvement de grève même après l'adoption de la loi par le Parlement. Selon une autre enquête, 79% des sondés étaient favorables à une renégociation de la réforme.

    Au Sénat, le ministre Woerth a refusé de suspendre les débats demandés par les 3 groupes socialistes, radicaux et communistes : « Nous avons été au bout du dialogue social lors de la préparation du texte, ce texte, il n'est pas tombé du ciel comme cela, tout cru, tout emballé, il est le fruit d'un dialogue avec les organisations syndicales, avec les partis politiques, avec les Français. » Cet argument est faux. Primo, le gouvernement n'a pas négocié sa réforme. Il a consulté puis annoncé son projet. Secundo, il avait posé comme préalable non négociable le triptyque 62 ans/67 ans/41 ans de cotisations.

    La stratégie de la peur
    Mercredi, Hortefeux devait donc jouer les durs : « l'immense majorité n'a pas à subir la loi d'une minorité. » Dénonçant les « blocages d'une vingtaine de dépôts parmi les plus importants de notre territoire », il a oublié d'une pirouette l'imprévision gouvernementale du weekend, quand les ministres et responsables UMP se succédaient dans les médias pour expliquer qu'il n'y avait aucun problème d'approvisionnement. Pire, Hortefeux a agité la menace d'une paralysie des services publics et d'urgence : « Ce blocage a gravement désorganisé la distribution des carburants dans notre pays et peut menacer désormais le fonctionnement des services publics et des services de secours et d'urgence

    Les forces de l'ordre sont intervenues très tôt pour débloquer les dépôts de La Rochelle, du Mans et de Donge. Mais les grévistes, s'ils n'opposèrent aucune résistance, se sont déplacés sur d'autres dépôts. Des barrages filtrants et des opérations escargots se sont multipliés. Mercredi, Jean-Louis Borloo a confirmé que 3 190 stations service étaient à sec. Dénoncer la gêne occasionnée par une grève est un argument traditionnel de la droite au pouvoir. Cette fois-ci, le gouvernement pousse le bouchon un cran plus loin. A Paris, Hortefeux en rajoute :
    « Ces actes sont inacceptables, mais ils sont aussi irresponsables. Irresponsables, car ils ont pour première conséquence d'empêcher nos concitoyens de circuler librement. Irresponsables, car ils empêchent des salariés d'aller travailler et de gagner leur vie. Irresponsables aussi, je vous le dis, car ces travailleurs, ce sont notamment des médecins chargés d'aller soigner en urgence, des infirmières à domicile qui doivent dispenser des soins quotidiens aux malades, des parents qui doivent aller chercher leurs enfants, des conducteurs de bus qui, dans l'impossibilité d'aller eux-mêmes au travail, pénalisent par ricochet les usagers du service public. La liste est longue et dans ces cas-là, la spirale, infernale.»

    L'irresponsabilité du gouvernement est pourtant évidente : à droite, on reproche désormais à Sarkozy d'avoir fait traîner le vote de la loi alors que la marge de négociation était dès le départ très faible. Rapidement, le monarque a lâché ses quelques concessions, convenues d'avance, croyant qu'elles suffiraient à calmer la contestation. Certaines mesures proposées, comme assimiler la pénibilité au handicap physique, ont pu agir comme de véritables provocations.

    Jouer les durs

    Hortefeux, mercredi, a ensuite dérivé sur les violences : « Je l'affirme de manière la plus directe, la plus ferme et la plus déterminée : le droit de manifester, ce n'est pas le droit de casser, le droit d'incendier, le droit d'agresser, le droit de piller. » Il faut faire peur. Et sur ce registre, Hortefeux avait des exemples tous trouvés : « Hier encore à Lyon, 1 300 casseurs, dont la moitié de mineurs, ont semé la terreur dans le centre-ville, pillé 10 magasins, incendié 7 véhicules, en ont retourné 21, et détruit de nombreux abris-bus.» Après les statistiques roumaines sur la délinquance, Hortefeux déploie ses statistiques spéciales « jeunes » D'où sort-il ses chiffres ? Le même jour, le ministre expliquait n'avoir interpelé « que » 1400 casseurs en une semaine sur l'ensemble du territoire. Mais à Lyon, il en sûr et certains, plus de 600 d'entre eux étaient des mineurs ! « A Nanterre, deux jours de suite, une bande de délinquants n'a eu de cesse de terroriser les lycéens du lycée Joliot-Curie. »

    Le ministre de l'intérieur aurait pu se poser la question des moyens de la police, ou de l'efficacité de son dispositif, sans cesse renforcé, de répression. Ainsi à Lyon, Jean-Paul Borrelly, secrétaire local du syndicat Alliance Police National, demandait à ce que les moyens « légaux » d'intervention soient élargis. La requête est dangereuse. Borrelly pense notamment au flashball - dont Hortefeux a déconseillé l'utilisation après le drame de Montreuil vendredi dernier. Mais, plus globalement, l'affaiblissement des moyens et effectifs de police depuis 2007 est un vrai sujet. La désorganisation des services de renseignements en est un autre, déjà pointé du doigt lors des émeutes dans la banlieue de Grenoble en juillet dernier. Les RG ne jouent plus leur rôle d'alerte. Mercredi, [Marianne2]url:http://www.kazeo.com/../Exclusif-le-N-2-du-Renseignement-claque-la-porte_a198740.html révélait que le numéro 2 de la DCRI, le directeur de la sous-direction de l’information générale (SDIG) avait démissionné de son poste en pleine crise sociale. Serge Guillen n'aurait pas supporté la faible place accordée aux ex-Renseignements généraux dans la nouvelle organisation des services français.
    Que dire de l'efficacité du fameux décret anti-cagoules, pris au début de l'année 2009 ? Sarkozy devait enrager de voir autant de casseurs, le visage dissimulé. La Sarkofrance accumule des lois d'affichage, à défaut de moyens.

    Provoquer sur le terrain


    Brice Hortefeux a ensuite poursuivi sa journée sécuritaire par une visite à Lyon. Le maire Gérard Collomb, découvrant le dispositif médiatique entourant cette venue, a refusé de participer à la réunion prévue. Hortefeux souhaitait se montrer. 70 journalistes avaient été conviés à la dite réunion ! Après une petite heure de discussions avec des responsables policiers locaux, il s'est empressé de débouler, accompagné de ministres et responsables UMP, dans les rues du centre-ville pour se faire filmer et photographier auprès des commerçants victimes de saccages la veille pendant les manifestations. Cinq jeunes osèrent l'apostropher, à coups de « fasciste » et autres « T'es pas le bienvenu ici ». « La France n'appartient pas aux casseurs, aux pilleurs et aux caillasseurs. Elle appartient aux honnêtes gens qui veulent travailler paisiblement » a rétorqué le ministre.

    Hortefeux, à Lyon, rappelait l'un de ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy, à l'automne 2005, quand ce dernier était venu promettre à la Courneuve, près de Paris, qu'il nettoierait « au Karchër » la  « racaille » de la cité des 4000. On connaît la suite : une flambée de violence inédite et inouïe après un fait divers dramatique quelques semaines plus tard, et... une progression des agressions contre les personnes.

    A Paris, un député UMP suggérait d'expulser les casseurs étrangers. Rien sur la déchéance de nationalité ? 

    Jeudi, Nicolas Sarkozy devrait parler ruralité, à Bonneval, en Eure-et-Loire. Le déplacement était tenu secret, pour éviter, comme souvent, les manifestations d'hostilité. Le décalage entre l'agenda « officiel » du président français et l'actualité du pays demeure incroyable : un sommet international à Deauville (lundi et mardi), une nouvelle visite aux agriculteurs (jeudi), déplacement en Suisse pour le XIIIème sommet de la Francophonie (samedi); jamais la réforme des retraites, et ses contestations, n'est à l'ordre du jour. On aimerait que Sarkozy prenne le temps et le courage de s'expliquer publiquement, plus longtemps que quelques phrases de commentaires lâchées en fin de conférence de presse, ou par le biais de ses ministres.


    Rédigé par juan sarkofrance le Jeudi 21 Octobre 2010

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  • abrarac2.JPG Sarkozy dans les choux

     

    Hortefeux a été chahuté à Lyon aujourd’hui. Venu faire le fier à bras, style, « je vais casser les casseurs », il s’est retrouvé face à la chaise vide du maire (furieux de cette opération de com) et à des manifestants le traitant de fasciste et de raciste.

     

    Au même moment, aujourd’hui donc, les députés UMP votaient contre une proposition de loi socialiste, visant à empêcher les conflits d’intérêts. C'est-à-dire en listant les professions incompatibles avec l’exercice d’un mandat d’élu ou de ministre. Cela visait ceux qui cumulent non pas des mandats mais poursuivent une activité professionnelle qui pourrait bénéficier de leur mandat.

    Par exemple, Woerth quand il était ministre du budget et trésorier de l’UMP ou Copé qui cumule son mandat de député et son travail au sein d’un cabinet d’avocats d’affaires.

     

    Beaucoup dans la rue et sur le net, rappelle le scandale de la retraite des parlementaires où un député peut toucher 1500€ de retraite mensuelle à vie pour seulement cinq années de cotisations et peut même la cumuler avec sa retraite professionnelle… Des députés écologistes ont tenté, en septembre, de modifier ces privilèges, l’UMP a refusé…

     

    A l’UMP, les cerveaux fument. Pas facile d’être un parti attaché à l’ordre et de voir les rues et les routes bloquées où sujettes à des combats de rues avec une police débordée…

    Pas facile de voir que 70% des français soutiennent le mouvement social malgré ses débordements. Après tout, les français ont déjà appris à se priver de beaucoup de choses avec l’UMP alors, ils sauront se débrouiller pour s’arranger avec les pénuries d’essence.


    L'UMP aux abois

     

    Certains à l’UMP sont en train de comprendre que leur parti chéri va se prendre une raclée aux élections cantonales l’année prochaine - puis perdre le sénat par la suite-, et certainement à la présidentielle et aux législatives de 2012.

     

    Il s’aperçoivent que la communication gouvernementale sur le péril terroriste, les musulmans, les roms, la burqa, l’identité nationale et la sécurité est totalement éclipsée par le mouvement social contre la réforme des retraites.

    Il y a encore à peine deux semaines, le gouvernement tentait de nous faire flipper sur le risque terroriste. Face aux déferlements de gens dans les rues, face à la mobilisation de la police dans les manifestations, il n’a pas même pas averti que ce serait du pain béni pour les terroristes qui pourraient frapper la France n’importe où.  Comme quoi, le risque n'était pas si grand...

     

    La burqa ? La loi a été votée dans une quasi indifférence de l'opinion…

     

    Sarkozy et l’UMP ne maîtrisent plus grand-chose, même pas leur agenda.

     

    Alors, pas étonnant, que face au risque de déchirement du parti présidentiel, certains à l'UMP murmurent la possibilité d'une alliance avec le Front National…

     

    Les masques tombent…

    Milton ici


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  • Une lutte de classes implacable

    Mohamed BELAALI
    Photo : film "Novecento" (1900) de Bernardo Bertolucci (1976)

    La lutte des classes s’aiguise de plus en plus. La bourgeoisie montre chaque jour qui passe son visage hideux qu’elle dissimulait pendant les périodes « paisibles » à travers son idéologie véhiculée essentiellement par les grands médias qu’elle possède. Tout son discours sur le droit de grève, de manifestation, de libre circulation etc. est mis à mal par les pressions multiformes et la répression qu’elle exerce sur le mouvement social qui se déroule sous nos yeux. Plus la lutte dure dans le temps, plus cette classe devient brutale, arrogante et odieuse.

    La classe dirigeante est prête à utiliser tous les moyens dont elle dispose pour écraser la contestation populaire. Elle fait feu de tout bois. Président de la République, gouvernement, députés, sénateurs, intellectuels, journalistes, experts en tout genre, policiers, CRS, la BAC etc. sont mobilisés pour venir à bout d’un mouvement, somme toute, pacifique.

    Deux classes aux intérêts diamétralement opposés s’affrontent ouvertement. D’un côté des millions d’hommes et de femmes, soutenus par une large majorité de leur concitoyens, qui défendent leur pension de retraite durement acquise et refusent de travailler toujours plus longtemps pour la bourgeoisie, de l’autre, une classe minoritaire, corrompue et parasite mais disposant de tous les pouvoirs et s’accrochant à ses privilèges.

    Les salariés sont prêts à sacrifier leurs maigres économies pour soutenir une lutte de longue haleine : « C’est pas facile, question budget, reconnaît Gérard, cheminot. C’est même un sacré manque à gagner. Les fins de mois sont plus dures, sans aucun doute. Je me souviens, en 95, on avait eu presque un mois de grève ! Là, on avait souffert… » http://www.ladepeche.fr. Un autre ouvrier criait à la face des journalistes qu’il allait liquider son plan d’épargne pour tenir le plus longtemps possible !

    La bourgeoisie ne peut comprendre que de simples ouvriers peuvent lui tenir tête en sacrifiant des journées, voire parfois des semaines de salaires. Ses représentants au gouvernement, eux, attendent cyniquement l’essoufflement de la révolte en usant de la propagande et de la répression physique, psychologique et idéologique. Un combat inégal !

    La classe dominante ne reculera devant rien pour défendre ses intérêts si le mouvement populaire perdure. Toute l’histoire des luttes de classes le montre. Déjà, elle utilise la force contre les salariés des raffineries en grève et les menace de les réquisitionner et même de les jeter en prison en cas de résistance de leur part. Elle menace les routiers de poursuites pénales s’ils continuent à bloquer les routes et les péages d’autoroute en solidarité avec leurs camarades des autres secteurs professionnels.

    Le gouvernement s’est également attaqué aux lycéens qui ont rejoint le mouvement social. Un adolescent de 16 ans a été gravement blessé par un tir de flash-ball. Personne ne sait s’il va conserver son œil. Ce cas dramatique ne doit pas cacher la brutalité policière exercée sur les lycéens en lutte. Combien d’adolescents ont été matraqués, gazés, traînés au sol, gardés à vue et humiliés ? Mais cette répression aveugle ne fait que renforcer la détermination d’une jeunesse, dont l’avenir reste sombre, à se battre contre un pouvoir qui la méprise.

    Quelle que soit l’issue du conflit, les salariés en général et les ouvriers en particulier ont déjà gagné, non seulement sur le plan moral en se battant contre une « réforme » réellement injuste, mais surtout ils ont pris conscience que l’État, le parlement, la police, les médias etc. sont contre eux et, partant, sont au service des patrons qui les exploitent tous les jours. La lutte dans l’unité leur a permis d’identifier clairement leurs ennemis de classe et le caractère bourgeois de la démocratie. Leurs intérêts et ceux de la classe dominante sont en contradiction totale. Ce combat de classe à classe dépasse, de ce fait, le cadre syndical et devient un combat politique.

    Mohamed Belaali

    Deux classes irréconciliables que tout sépare :

    Ils sont les exploiteurs
    Nous sommes les exploités

    Ils sont les oppresseurs
    Nous sommes les opprimés

    Ils sont les dominants
    Nous sommes les dominés

    Ils sont les bourgeois
    Nous sommes les prolétaires

    Ils sont le capital
    Nous sommes le travail

    Ils ont le profit
    Nous avons le salaire

    Ils gagnent sans travailler
    Nous travaillons sans gagner

    Ils sont les parasites
    Nous sommes les travailleurs

    Ils sont une petite minorité
    Nous sommes la grande majorité

    Ils défendent la société de classes
    Nous luttons pour une société sans classes

    Ils sont le passé
    Nous sommes l’avenir

    Mohamed Belaali
    belaali.over-blog.com

    URL de cet article
    http://www.legrandsoir.info/Une-lutte-de-classes-implacable.html

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  • Générations sacrifiées

    Patrick MIGNARD

    La condescendance démagogique, teintée, de mépris avec laquelle le pouvoir actuel traite la « jeunesse », à propos des retraites, est dans la pure tradition des craintes que ressent tout pouvoir qui sait qu’il met, pour ses intérêts immédiats, en péril l’avenir.

    Les conséquences dramatiques des décisions politiques prises aujourd’hui par le pouvoir néo conservateur, seront payées au prix fort par les générations futures.

     

    DE LA CHAIR A CANON A… LA PAUPERISATION

    Le capitalisme, et de manière générale tous les systèmes exploiteurs, ont su faire un usage immodéré des jeunes pour servir leurs intérêts.

    Jouant à la fois sur, et pour cause, le manque d’expérience des jeunes, leur enthousiasme, leur vitalité, parfois même, pour les très jeunes, leur immaturité et naïveté, les profiteurs n’ont pas hésité à les transformer en instruments mis au services de leurs intérêts.

    De l’exploitation massive des enfants, à partir de huit ans, dans les mines à l’aube d’un capitalisme triomphant, au 19 siècle en Europe, jusqu’à l’exploitation, aux limites de l’esclavagisme, de ces mêmes enfants, dans les « pays ateliers » de notre époque – dont nous sommes les clients - le Capital, libre d’exercer sa domination, n’a eu de cesse de dominer et asservir.

    Les guerres bien sûr – et la Première Guerre Mondiale plus particulièrement, de même que les guerres coloniales – sont le symbole du sacrifice de générations entières pour le bénéfice des profiteurs et autres marchands de canons.

    Les régimes, complices de tels crimes – et la République n’est pas en reste – ont toujours su manipuler les jeunes pour qu’il aillent donner leur vie pour des raisons qu’ils ignoraient. Les morts ayant droit à l’honneur suprême de voir leurs noms sur un Monument aux Morts, les survivants recevant des médailles et autres breloques dérisoires.

    Les temps ont heureusement changé et il y a fort à parier qu’aujourd’hui, la « chair à canon » - du moins en Europe - ne soit pas aussi mobilisable qu’autrefois. Pourtant les jeunes font toujours les frais d’un capitalisme toujours avide, sinon de chair fraîche, du moins de profits.

    UN AVENIR PLUS QU’INCERTAIN

    La destruction programmée du système de retraites par répartition, et de manière générale, la mise à bas des acquis sociaux issus du programme économique du Conseil National de la Résistance, porte évidemment atteinte aux intérêts des plus jeunes, et mêmes des générations à venir. Ce sont eux les plus exposés,… encore plus que les générations actuelles d’actifs qui seront certes touchées, mais dans une proportion moindre.

    La manipulation des politiciens, de droite comme de gauche, qui prétextent un soit disant problème démographique – oubliant en cela, comme par hasard, la compensation de ce « déséquilibre » par les gains de productivité, et donc refusant de poser la question essentielle de la répartition des richesses - va inévitablement aboutir à l’abandon progressif du système par répartition fondé sur la solidarité intergénérationnelle.

    Un telle logique, si elle arrive à s’imposer socialement, est lourde de conséquences pour l’avenir. Outre le fait que le prolongement de l’activité professionnelle va encore plus limiter le nombre d’emplois, le financement collectif des retraites – les actifs payant pour les retraités – va peu à peu s’assécher. Le recours au financement par capitalisation de l’épargne salariale – création de fonds de pensions privatisés - devra prendre le relais avec des conséquences catastrophiques :

    - seuls, celles et ceux qui auront un emploi, et pourront épargner pour cotiser à un fond pension, auront une pension de retraite,

    - la cotisation ainsi capitalisée sera soumise aux aléas des marchés financiers dont on peut apprécier aujourd’hui la fiabilité.

    Le grandes compagnies d’assurance sont les premières intéressées à ce pactole des placements de retraites, alléchées par un nouveau marché fondé sur l’abandon de la solidarité et livrant individuellement, isole, chacune et chacun aux appétits insatiables des financiers.

    Cette réflexion, ce raisonnement, sont bien sûr, à la portée d’un lycéen et d’un étudiant qui n’ont pas besoin d’être « manipulés » - comme voudrait le faire croire le gouvernement - par une quelconque officine politique pour se rendre à l’évidence. Pourtant, celui-ci, avec une mauvaise foi qui n’a d’égal que sa crainte que les jeunes comprennent, leur dénie le droit de s’exprimer sur ce sujet et d’agir en conséquence.

    DEMAGOGIE ET MENACE

    Affirmant cette absurdité absolue qu « il faut travailler plus longtemps puisque l’on vit plus longtemps » il déclare sans rire que sa réforme est faite dans l’intérêt des jeunes générations,… prenant ainsi lycéens et étudiants pour de parfaits imbéciles.

    La manipulation gouvernementale n’a pas fait long feu. Expression d’un gouvernement discrédité et largement corrompu (des exemples ?) elle a vite cédé la place à la menace de recours à la violence. Livrés aux brutes policières sous la direction d’un Ministre de l’Intérieur condamné pour racisme (on ne prête qu’aux riches), estropiés et blessés commencent à se compter parmi celles et ceux « pour le bien de qui, la réforme des retraites est faite » (sic). Que fait la BAC (Brigade Anti Criminalité) ( ?) dans des cortèges de jeunes ? Que font les « cow boys au flashball » dans des manifestations lycéennes et étudiantes ?

    La mobilisation des jeunes est la preuve d’une prise de conscience qui ouvre bien des espoirs afin que le relais soit fait entre les générations qui ont bénéficié, et bénéficient, des acquis sociaux des lendemains de la Deuxième Guerre Mondiale et celles eux qui demain les remplaceront.

    La question des retraites est fondamentale. Elle pose la question de la relation de l’homme au travail,… et de manière plus générale du sens de la vie en collectivité. Laisser le Capital régler la question c’est perdre encore un peu plus de sa dignité.

    Un échec sur cette question, et la porte est ouverte aux profiteurs pour liquider l’ensemble de la Sécurité Sociale qui sera leur prochaine victime.

    Patrick MIGNARD

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