• COMMUNIQUÉ DE L'ASSEMBLÉE DE LA CLINIQUE EN EXIL

    Lundi 13 juillet, Manifestation rendez-vous Rue piétonne Croix de Chavaux  (M9), Montreuil, 19h précise.

    A propos de notre expulsion et de la soirée du 8 juillet

    La Clinique occupée  était un lieu d'habitation et d'organisation politique depuis janvier 2009. Elle a été expulsée le 8 juillet à 6h du matin par 200 flics, le RAID et les vigiles. Le quartier de la Croix de Chavaux a été entièrement quadrillée pendant deux heures.

    A 19h, nous nous sommes rassemblés à l'entrée de la rue piétonne autour d'une cantine de rue pour informer de l'expulsion du matin, et affirmer que nous continuerons à occuper la rue quoi qu'il arrive.  Nous avons distribué des tracts et pris la parole. Plusieurs bagnoles de flics nous surveillaient depuis la place. A la fin de la cantine, des feux d'artifice partis de devant la Clinique ont embrasé le ciel. Nous sommes allés devant l'entrée de la Clinique gueuler notre colère, notre rage de voir ce lieu que nous avons fait vivre repris par des flics et des vigiles, avec la destruction comme seul horizon.

    Alors qu'on était juste devant, les flics se sont équipés et ont chargé violemment. Les gens ont commencé à courir pour se protéger. C'est à ce moment là qu'ils ont tiré dans le tas au flashballs à hauteur de tête: cinq personnes ont été touchées : épaule, clavicule et tête. L'une des personnes a perdu un oeil.

    Les flics ont continué à poursuivre les gens jusqu'à la rue piétonne. Plusieurs personnes ont été arrêtées durant la soirée. Trois personnes sont en garde à vue depuis 48h, avec des risques de poursuites pour couvrir le fait qu'il y ait des blessés.

    Les tirs de flashball avaient pour objectif de blesser, au risque de mutiler ou de tuer. Tirer plusieurs coups à bout portant au niveau de la tête n'est pas une erreur. Au moindre trouble, les consignes sont claires : mater. On ne peut pas se dire que la violence de la police lors de cette soirée est une « bavure », elle s'inscrit dans une tension permanente: contrôles d'identités, menaces depuis qu'il y a eu les avis d'expulsion. La police fait son travail : défendre une propriété privée en centre-ville, éviter qu'il y ait du bruit ou de la résistance lors d'une expulsion, faire que rien ne se passe.

    Nous ne voulons pas que la police tire sur des gens en silence. Nous ne voulons pas de police du tout.

    TIR À LA TÊTE : LA PRÉFECTURE S'EXPRIME, LA PRESSE IMPRIME

    « Un jeune homme a perdu son oeil mais pour le moment il n'y a pas de lien établi de manière certaine entre la perte de l'oeil et le tir de flashball » (sic)

    Une fois de plus, c'est la version policière qui sert à nier les brutalités commises par la police elle-même. Il est inadmissible que la presse ne prenne pas en compte la parole des premiers concernés : ceux qui subissent l'ultra-violence policière.

    Ainsi sur le site du Monde, repris par Libération et tiré de l'AFP on peut lire : « Un jeune squatteur perd un oeil après un affrontement avec la police. »

    De quel affrontement parle-t-on ? Voici le témoignage d'un participant à la déambulation de mercredi soir :

    « Les manifestants arrivent devant la Clinique, lieu dont ils ont été expulsés le matin.

    A l'arrivée de la police, les manifestants décident de partir, lançant de vive voix : « on s'casse ! ».

    Des policiers se sont alors précipités sur un participant, le jetant à terre.

    Tandis que quelques uns d'entre nous se retournaient vers le camarade au sol, d'autres policiers, situés à quelques mètres seulement, ont tiré un nombre très important de coups de flashball, immédiatement et sans sommation. Cinq manifestants ont été touchés par ces salves - tous au dessus du torse. Un premier au front, un second à la clavicule, un troisième à l'épaule, un quatrième à la main alors qu'il se protégeait la tête, le dernier en plein visage. Il s'écroule ensanglanté ; des camarades l'aident à se relever, puis il est emmené dans un bar où les pompiers viennent le chercher. Nous avons appris vendredi matin que malgré une opération d'urgence, ce tir lui a coûté l'oeil droit. »

    Trois interpellations ont eu lieu, dans le but habituel de justifier les violences policières. Deux des interpellés ont été relâchés au bout de 45 heures avec une convocation au tribunal le 7 octobre pour destruction d'un distributeur de billets et refus d'empreintes génétique, le 3e est encore en garde à vue. Il sera déféré dans la nuit et passera demain en comparution immédiate à Bobigny. Nous demandons l'abandon des poursuites contre ces personnes (et la libération de celle qui se trouve encore emprisonnée sans raison).

    Nous rappelons que des communiqués ont été envoyés dès jeudi 9 juillet par les expulsés de Montreuil eux-mêmes et la CIP-IDF Chasse à l'opposant : la police vise à la tête un manifestant perd un oeil à Montreuil

    Nous continuons à recueillir les témoignages sur la violence banale de la Police ce 8 juillet au soir à Montreuil. Déjà, récemment, la commission nationale de déontologie de la sécurité a pointé une intervention abusive de la police de Montreuil sur des manifestants le 4 juin 2008 devant le commissariat. rapport 2008

    Jamais nous n'accepterons la répression policière qui pour terroriser les opposants et dissuader toute insoumission, tire et vise ostensiblement la tête. Désarmons la police !

    Message reçu des organisateurs  le 11 juillet 20h

    Place de la Croix de Chavaux,
    A l'entrée de la rue Dreyfus (anciennement Gallieni)
    Montreuil (93)
    Métro Croix-de-Chavaux



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