• En avril 2006,  Chavez décidait la sortie de son pays de la CAN (communauté andine des nations). Cinq ans après c'est chose faite. Il reprochait à la Colombie et au Pérou d'avoir signé des traités de libre-échange avec les Etats-Unis. Il estimait que l'union douanière servait avant tout les élites et les multinationales.

    Désormais les relations économiques et commerciales du Venezuela avec la Colombie, le Pérou, l'Equateur et la Bolivie relèveront de traités bilatéraux.


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  • Une vague de mortalité infantile frappe les Indiens du Venezuela 

    Enfants warao, Delta Amacuro, Venezuela.
    Enfants warao, Delta Amacuro, Venezuela.
    © Fiona Watson/Survival

    Six enfants d’une communauté warao sont morts ce mois-ci en l’espace de dix jours par suite de malnutrition, maladie et manque de soins.

    Selon l’Institut de santé publique vénézuélien, vomissements, diarrhée, fièvre, problèmes respiratoires et déshydratation sont à l’origine des décès.

    Les Warao de la communauté de Cambalache, située à l’est du Venezuela, vivent dans des conditions dégradantes à proximité d’une décharge d’ordures qui est devenue leur unique source de nourriture et de matériaux de construction. Ils n’ont pratiquement pas accès à l’eau potable.

    L’exploration pétrolière dans la région a pollué les rivières et l’environnement des Warao et détérioré leur santé. Ils n’ont jamais été consultés lors de l’attribution des concessions pétrolières aux compagnies.

    Beaucoup d’autres enfants sont en danger. Tandis que les épidémies terrassent leur communauté, ils ne reçoivent aucun soin de santé approprié et souffrent de grave malnutrition. Les autorités ont été lentes à réagir devant cette situation.

    Antonio Valenzuela, représentant warao de la communauté, a déploré : ‘Combien de temps devrons-nous encore vivre près de la décharge? … Nous n’avons pas d’argent… Nous souffrons chaque jour de vivre dans ce lieu immonde… Les enfants meurent, on nous extermine, mais nous ne voulons pas cela… C’est pourquoi le gouvernement devrait agir’.

    Environ 20 000 Warao vivent dans la région du Delta Amacuro dans le Venezuela oriental. Beaucoup d’entre eux habitent dans des huttes en toit de chaume construites sur pilotis pour résister aux courants des rivières. Ils ont une relation particulière avec la rivière dont ils dépendent pour se nourrir, boire, se laver et se déplacer. Le poisson est un aliment vital dans le régime des Warao qu’ils accompagnent du sagou extrait du palmier ‘moriche’.

    Survival ici


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  • Brésil, 21.04.2011. La présidente Dilma Roussef rejette "les politiques impériales, les certitudes catégoriques et les réponses guerrières de toujours ».

    mercredi 20 avril 2011

    Après la présidente argentine Cristina Fernandez qui déclarait le 30 avril dernier : "quand je vois les dits civilisés régler leurs affaires à coups de bombes, je me sens très fière d’être sud-américaine, de faire partie de l’UNASUR", c’est au tour de la présidente du Brésil Dilma Rousseff de rappeler ce mercredi que sa politique extérieure a pour axes principaux la réforme de l’ONU et le renforcement des liens avec l’Amérique Latine, en particulier avec l’Argentine et le Mercosur. Priorité absolue : les pays sud-américains, dont « les destins comme le nôtre et comme celui de toute l’Amérique du Sud, sont intimement liés".

    "Il n’y aura pas d’espace pour les discordes et les rivalités qui nous ont séparés dans le passé " a déclaré Roussef lors d’une cérémonie de remise de diplômes à une promotion de jeunes diplomates.

    "Réformer le Conseil de sécurité n’est pas un caprice du Brésil. C’est une nécessité pour l’adapter à l’équilibre des forces du XXIe siècle et donner une importance effective aux questions de paix et de sécurité. Mais aussi pour que les décisions sur ces sujets soient prises par des groupes plus représentatifs et donc plus légitimes".

    La semaine dernière, le Brésil et les quatre autres pays émergents du BRICS (Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) se sont prononcés contre l’usage de la force en Libye, défendu par la France, la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis. "En ce qui concerne la sécurité, l’ONU a vieilli", a estimé Mme Rousseff, et "les politiques impériales, les affirmations catégoriques et les sempiternelles réponses guerrières ne sont plus acceptables".

    Le Brésil revendique depuis des années un siège de membre permanent au sein d’un Conseil de sécurité élargi. A l’heure actuelle, seuls cinq pays (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne) disposent d’un siège permanent et d’un droit de veto au sein du Conseil, instance inchangée depuis sa création à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

    "Il est nécessaire de réformer la gouvernance mondiale", en accordant aux "pays dits émergents" une place conforme à leur "poids véritable sur la scène internationale", a-t-elle insisté.

    Source Ici


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  • Colombie : Violée à 30 mètres d’un poste militaire, au pays des « prisons parcs de loisir » pour militaires…

    « (…) Sur le trajet il y avait deux groupes de militaires, l’un à 30 mètres et le second à 50 mètres de ce dernier, devant lesquels, de façon inexplicable, l’agresseur est passé ; la victime a été jetée dans un ravin, à seulement 30 mètres de l’endroit où se situait le dernier groupe de militaires », révèle le CPDH.

    « (…) Plusieurs des militaires condamnés continuent à gérer leurs biens et leurs affaires sur ces lieux-mêmes, par exemple le lieutemant-colonnel Pulido, condamné en tant que responsable du massacre de La Cabuya où, le 20 novembre 1998, furent assassinés cinq paysans, dont une femme enceinte de 7 mois. Le restaurant, propriété de cet ex-officier, s’appelle « Héros ». (…) Hebdomadaire Semana.

    « Il y a environ un an, le caporal Blandón Vargas Humberto a pu s’en aller tranquillement passer toute la Semaine Sainte, avec toute sa famille, à l’Hôtel Kosta Azul, à San Andrés. Il a rapporté de là-bas, pour offrir, des tee-shirts très chics », raconte un soldat. Blandón a été condamné pour séquestration, torture et homicide d’un groupe de paysans d’Antioquia (…)

    Le nombre des agressions, des traitements dégradants, des viols et des crimes dont sont victimes les femmes et les fillettes, en Colombie, connaît une augmentation dramatique : la pauvreté, la marginalisation et la dégradation morale distillée par les médias pour légitimer les valeurs maffieuses d’un système qui provoque plus que jamais les inégalités sociales, la violence répressive et le contrôle social sont un terrain fertile pour les agressions contre les femmes. Les femmes sont le bouc émissaire d’une société machiste dont les frustrations sont élevées à la puissance maximum par une violence structurelle en constante expansion

    En même temps que régresse l’accès à la santé, à l’éducation, au logement, à l’emploi… augmente la violence structurelle que génèrent les mécanismes de spoliation et la monopolisation du capital. Et s’ajoute à ce qui précède un facteur déterminant qui caractérise la Colombie : les viols et les meurtres de femmes et de fillettes sont en train de se généraliser, encouragés par l’impunité systématique qui prévaut pour les crimes d’Etat. Ce constat fait de l’impunité un sujet central dans le combat pour le respect dû aux femmes comme c’est un sujet central sur la voie de la paix et de la justice sociale en Colombie.

    L’impunité dont jouissent les militaires, les paramilitaires et les grands propriétaires terriens amplifie le caractère systématique des viols commis sur des femmes en Colombie. Les crimes et l’impunité qui entourent les viols et les assassinats des enfants d’Arauca occupée par l’armée (1), les scandales des « clubs de détente  » dans lesquels le très petit nombre de militaires condamnés purgent leurs peines, l’insolence avec laquelle les violeurs, citoyens des Etats-Unis, échappent à la justice colombienne (2), le nombre aberrant de fillettes paysanes chassées de leur terre qui vivent en esclavage, à la merci de caciques latifundistes, soulignent le lien macabre qui existe entre l’augmentation dramatique du nombre des viols et les privilèges d’immunité et d’impunité dont jouissent les criminels.

    La Colombie et le Mexique sont deux pays dans lesquels le nombre de meurtres de femmes atteint des sommets d’épouvante : leur dénominateur commun, mis à part la pauvreté que connaissent ces deux pays, c’est l’impunité pour les crimes d’Etat et la dégradation sociale qu’elle entraîne. Dans ces deux pays, on assiste à une intense répression et à un contrôle social exercés par l’Etat contre la population civile tandis que les groupes paramilitaires et les narcotrafiquants, intimement intégrés à l’Etat, font triompher leurs valeurs.

    Le Mexique connaît une augmentation du rôle des « conseillers militaires étatsuniens » avec l’augmentation des atteintes aux Droits de l’Homme que cela entraîne : tout comme on a pu le constater concrètement en Colombie depuis que les conseillers militaires étatsuniens forment les militaires colombiens aux méthodes de la contre-guérilla. La plus grande fosse commune du continent américain a été découverte à la Macarena, en Colombie : 2.000 cadavres de personnes « disparues » par l’armée ont été découverts après le passage du Bataillon de la Force Omega du Plan Colombie qui bénéficie d’un encadrement étatsunien resserré (3).

    Violée à 30 mètres d’un poste militaire.

    Au debut du mois d’avril, le CPDH a rendu public un nouveau cas de viol imputable à un militaire dans un climat d’impunité totale : une femme violée et poignardée par un militaire, à 30 mètres d’un poste militaire, le 3 avril 2011. La femme se trouve entre la vie et la mort ; son agresseur, un militaire, a été identifié, arrêté et remis en liberté ; le groupe de soldats « aveugles » a été muté (4). Le CPDH revèle : « Elle a été agressée à l’arme blanche ; elle a subi plusieurs blessures sur des parties vitales de son corps qui constituent autant de traitements cruels, inhumains et dégradants et elle a été violée ; sur le trajet, il y avait deux groupes de militaires, l’un à 30 mètres et le second à 50 mètres de ce dernier devant lesquels, de façon inexplicable, l’agresseur est passé ; la victime a été jetée dans un ravin à seulement 30 mètres de l’endroit où était posté le dernier groupe de militaires (…) On a pu identifier l’agreseur présumé qui est un militaire engagé dans l’Armée Nationale (J. Jésus Advincula Delgado)

    (…) En raison du peu d’empressement mis à relever les élements à charge et à faire ce qui était urgent, il a été laissé en liberté et mis à la disposition des autorités militaires, mais il est tout à fait légitime de fonder des craintes, car il est actuellement en liberté, sans aucune restriction légale et, en outre, les militaires qui se trouvaient à La Victoria, le 3 avril dernier, tout près de la scène du crime, ont été transférés hors de la zone.  » (ibid). C’est là une parmi les milliers de plaintes déposées pour viol de femmes et de fillettes commis par les forces publiques de Colombie : dans la presque totalité des cas, ces plaintes n’aboutissent jamais ; le système lui-même les fait avorter en s’aidant du peu d’empressement à recueillir les éléments à charge et de la menace ou de l’assassinat à l’encontre des plaignants. Par ailleurs, les plaintes sont la pointe de l’iceberg : porter plainte, pour viol, contre les forces publiques est un acte qui exige un courage extrême, en Colombie, parce que cela peut coûter la vie au plaigant.

    On est donc autorisé à déduire que le nombre de plaintes est bien inférieur au nombre d’agressions sans dépôt de plainte. En outre, sur le nombre total de plaintes, l’impunité concerne 99% des cas et, lorsqu’il y a condamnation, celle-ci est totalement illusoire et les violeurs ne finissent pas en prison, mais « purgent leur peine  » dans une base militaire où ils disposent de terrains de sport, de restaurants, de piscines… de tout le confort (5). Le caractère systématique de ces crimes et l’impunité systématique dont jouissent les militaires souligne le fait que les viols de la part des militaires sortent de la vague et irresponsable définition des « dommages collatéraux d’un conflit » ; ce sont des actes qui font partie d’un terrorisme d’Etat.

    Prisons dorées et vacances aux Caraïbes payées avec de l’argent public pour des militaires « condamnés » par la justice.

    Les militaires « condamnés à des peines de prison  », en Colombie, sortent quand ils veulent de leur « prison » et vont passer quelques semaines de vacances aux Caraïbes, payées par le budget public- (6) Semana nous décrit le « Tolemaida Resort  » : « Il y a des prisonniers qui ont passé des vacances à San Andrés et à Cartagena (…) Des sous-officiers et des soldats, non seulement n’ont pas été mis à pied, mais ils continuent à percevoir, en prison, une partie de la solde qu’ils touchaient antérieurement et d’autres avantages comme, par exemple, celui de continuer à cotiser pour leur retraite. Certains ont demandé leur mise à la retraite. Certains, même, ont été promu au grade supérieur durant leur incarcération (…)

    Plusieurs des militaires condamnés continuent, depuis la prison, à gérer leurs affaires personnelles, par exemple le lieutenant-colonnel Orlando Pulido, condamné à 30 ans comme responsable du massacre de La Cabuya où, le 20 novembre 1998, furent assassinés cinq paysans, dont une femme enceinte de 7 mois. Le restaurant géré par cet ex-officier s’appelle « Héros ». (…) Les maisons y ressemblent davantage aux chalets d’une station balnéaire qu’aux bâtiments d’un pénitencier. La plupart sont équipées de climatisation, Internet, télévision par satellite, parmi d’autres éléments de confort « (ibid)

    C’est dans ces conditions de « Resort  » que vivent les tortionnaires, les violeurs les responsables de massacres et leur confort est assuré par les généraux de haut rang : « Sont arrivés les gens des AFEUR (Agrupación de Fuerzas Especiales Urbanas/ Groupement des Forces Spéciales Urbaines) de la IVº Brigade de Medellín, condamnés suite à l’opération Orión et aux « disparitions forcées ». Egalement les militaires des Gaulas condamnés pour « faux positifs » [assassinats prémédités de civils pour déguiser leurs cadavres et faire croire qu’ils étaient des guerrilleros morts au combat et toucher ainsi les primes afférentes] ou bien les gars du Bataillon La Popa, de Valledupar, condamés pour « faux positifs » et ceux de la VIº Brigade, condamnés pour des meurtres semblables à ceux de Cajamarca où furent assassinés plusieurs paysans, en 2004, ou bien les massacres (une série de 20 exécutions en 2003) de Viotá - raconte un des internés - Là, les commandants ont commencé à offrir des bungalows pour tous ces hommes

    . Le général Montoya en a offert environ 4 ou 5 aux soldats des AFEUR. Le général Oscar González aussi a entrepris de faire construire 8 ou 10 bungalows. Ils nous ont beaucoup aidés. Le général Montoya est venu au moins un dizaine de fois ici et le général González plus de 20 fois. Chaque fois qu’ils venaient à Tolemaida, ils nous demandaient de quoi nous avions besoin (…) explique le détenu. » (ibid).

    Les militaires « détenus », en Colombie, se payent même le luxe de vivre en dehors de leur prison dorée. « Ils entraient et sortaient librement de leur prison de Tolemaida ; ils s’offraient le luxe de vivre en dehors du pénitencier et de la base. Un exemple : celui du soldat engagé volontaire Santiago Escudero Uribe, condamné à 35 annnées de prison pour l’assassinat de deux paysans, à Antioquia, qu’il fit passer pour membres de l’ELN morts au combat. Le soldat vivait fréquemment dans une luxeuse demeure de cet ensemble (…) où vivait sa famille. Là, il est connu comme étant le propriétaire de plusieurs boulangeries à Melgar », (ibid).

    Les militaires condamnés voyagent, prennent des vols commerciaux et partent dans les îles, aux Caraïbes : « Il y a environ un an, le caporal Blandón Vargas Humberto a pu partir très tranquillement passer la Semaine Sainte, avec toute sa famille, à l’Hotel Kosta Azul, à San Andrés. Il a rapporté de là-bas, en guise de cadeau, plusieur tee-shirts très chics  » raconte un soldat. « Blandón a été arrêté en 2001 et condamné à 40 années de prison pour séquestration, torture et homicide d’un groupe de paysans d’Antioquia lorsqu’il faisait partie du Bataillon Juan del Corral, de la IVº Brigade  » (ibid).

    Il y a, actuellement, 843 membres des Forces Armées Nationales aux arrêts dans des centres de vacances de « réclusion » : 174 membres de l’Armée de Terre, 648 de la Police, 13 de la Marine, 8 des Forces Aériennes. Et dans les 9 « centres spéciaux de réclusion » qui dépendent de l’Armée, il y a 942 condamnés (7).

    La révélation du scandale des « Prisons Resort  » pour militaires colombiens n’a été suivi d’aucun changement. A la proposition du ministre de l’Intérieur et de la Justice, Vargas Lleras, de faire transférer les militaires condamnés dans des prisons véritables, Rodrigo Rivera, ministre de la Défense, a déclaré, sans la moindre pudeur, que « les nouveaux centres pénitenciaires spéciaux situés à l’intérieur des bataillons des Forces Armées dans différentes zones du pays sont conformes à toutes les règles constitutionnelles »,  (ibid), et qu’il considère donc inopportun de transférer les militaires dans de vraies prisons. Le général Alejandro Navas, chef des Armées, a considéré, sans honte, qu’ « il n’est pas nécessaire de transférer un plus grand nombre de militaires condamnés dans les centres de détention civils, car l’Armée a tout à fait les moyens de gérer ses centres de détention et d’accueiller ses internés ». (ibid).

    L’impunité ou bien, à sa place, « la prison Resort  » est la récompense que l’Etat colombien accorde aux militaires qui violent les Droits de l’Homme. Cela souligne, une fois de plus, que les atteintes aux Droits de l’Homme de la part des membres des forces publiques sont protégés par l’Etat colombien. Cela s’inscrit dans une doctrine qui définit la politique de contre-guerrilla et dans ce pervers concept militaire d’ « ennemi de l’intérieur » selon lequel « l’ennemi de l’intérieur » c’est la population civile (8). Le viol fait partie de la stratégie du terrorisme d’Etat contre la population civile et son développement exponentiel résulte de son impunité systématique.

    Dans la doctrine militaire de la contre-guerilla entrent la torture et la terreur exercées sur la population civile dans le double but de déplacer les populations des zones à haut intérêt économique et de faire taire les revendications sociales. La terreur cherche à paralyser la population et à empêcher qu’elle s’organise. C’est du contrôle social. L’outil paramilitaire de la confiscation des terres fait partie de cette stratégie gouvernementale : cette spoliation est financée par des multinationales, par les grands propriétaires terriens et par l’Etat ; elle est appliquée en coordination avec l’Armée (9).

    Rien qu’entre juin 2005 et décembre 2010, cet outil paramilitaire a commis au moins 173.183 assassinats , 1.597 massacres, 36.467 personnes portées « disparues forcées » et, au moins, 74.990 déportations forcées, selon le rapport de janvier 2011 du Ministère de la Justice. Le drame que constitue cette agression de l’outil paramilitaire et de la Force Publique contre la population civile, en Colombie, est passé sous silence. Aussi longtemps que sera en vigeur la doctrine militaire de « l’ennemi de l’intérieur » et que prévaudra l’impunité systématique pour les crimes d’Etat, en Colombie, la violence sexuelle et l’assassinat des femmes continueront leur dramatique croissance exponentielle.

    Azalea Robles

    Ce texte fait partie d’une enquête sur l’impunité, en Colombie ; c’est un chapitre du texte de Azalea Robles : « Les 50 fillettes violées par El Patrón, la juge assassinée, l’impunité et ses euphémismes ».

    http://azalearobles.blogspot.com/20...

    Traduction M. Colinas pour le Grand Soir

    Notes :

    1) - Les crimes et l’impunité qui entourent le viol et l’assassinat des enfants de Arauca par des militaires. Impunité pour la poursuite de la Statégie de la Terreur : http://www.rebelion.org/noticia.php?id=116639

    Assassinat de la juge qui instruisait l’affaire des enfants violés et assassinés par l’Armée de Colombie : http://www.rebelion.org/noticia.php?id=125003&titular=asesinada-una-jueza-que-llevaba-el-caso-de-los-ni%F1os-violados-y-asesinados-por-el-

    http://www.humanidadvigente.net/index.php?option=com_content&view=article&id=211:humanidad-vigente-y-cpdh-arauca-repudian-y-rechazan-asesinato-de-jueza-en-saravena-arauca-&catid=26:comunicados&Itemid=34

    (2)- les violeurs étatsuniens échappent à la justice. Viols commis par des militaires étatsuniens en Colombie :http://www.youtube.com/watch?v=uES0FUadSD4http://www.youtube.com/watch?v=Pto-DAxAMi0

    http://www.youtube.com/watch?v=UNEfaFguAAE

    La Cour Constitutionnelle a déclaré inconstitutionnel l’accord signé entre les gouvernements de Colombie et des Etats-Unis, en août 2010, mais malgré cette sentence, sous la présidence de Santos, on continue d’installer des bases militaires des Etats-Unis en Colombie, en 2011 : http://www.rebelion.org/noticia.php?id=123813&titular=el-gasto-multimillonario-del-pent%E1gono-revela-la-instalaci%F3n-efectiva-de-bases-del-comando-sur-en-

    (3) - La plus grande fosse commune du continent américain a été découverte, en décembre 2009, à El Meta, derrière le Bataillon militaire de la Macarena : la fosse contenait 2.000 cadavres de personnes dont la disparition incombe au corps armé de la Force Omega du Plan Colombie :http://www.publico.es/internacional/288773/aparece/colombia/fosa/comun/cadaveres

    http://www.rebelion.org/noticia.php?id=99507

    Les médias font silence sur la plus grande fosse commune d’Amérique tandis que l’Etat Colombien essaye de travestir les faits :

    http://www.rebelion.org/noticia.php?id=100898

    (4) Le CPDH revèle : « Elle a été agressée à l’arme blanche ; elle a subi plusieurs blessures sur des parties vitales de son corps, qui constituent autant de traitements cruels, inhumains et dégradants et elle a été violée ; sur le trajet, il y avait deux groupes de militaires, l’un à 30 mètres et le second à 50 mètres de ce dernier devant lesquels, de façon inexplicable, l’agresseur est passé ; la victime a été jetée dans un ravin à seulement 30 mètres de l’endroit où était posté le dernier groupe de militaires (…) On a pu identifier l’agreseur présumé qui est un militaire engagé dans l’Armée Nationale (J. Jésus Advincula Delgado) (…) en raison du peu d’empressement mis à relever les élements à charge et à faire ce qui était urgent, il a été laissé en liberté et mis à la disposition des autorités militaires, mais il est tout à fait légitime de fonder des craintes, car il est actuellement en liberté, sans aucune restriction legale et, en outre, les militaires qui se trouvaient à La Victoria, le 3 avril dernier, tout près de la scène du crime, ont été transferés hors de la zone.  » :

    http://reexistencia.wordpress.com/2011/04/08/denuncia-por-hechos-ocurridos-en-la-victoria-ipiales/#more-2184

    (5) - Cinq militaires ne vont pas en prison, mais « purgent leur peine » sur une base militaire avec terrains de sports, restaurants… et tout le confort…

    http://notimundo2.blogspot.com/2011/04/seguridad-narcocratica-mindefensa-y.html

     http://www.semana.com/noticias-nacion/tolemaida-resort/154427.aspx

    http://www.kaosenlared.net/noticia/mindefensa-ejercito-no-aceptan-sacar-militares-condenados-centros-vaca

    (6) - « Tolemaida Resort  » de la Revue Semana :http://www.semana.com/noticias-nacion/tolemaida-resort/154427.aspx

    (7) - http://notimundo2.blogspot.com/2011/04/seguridad-narcocratica-mindefensa-y.html

    (8) - Depuis les années 60, suite à la visite en Colombie de la Mission Yarbourough de l’armée des Etats-Unis (fevrier 1962) et les directives secrètes que cette Mission laissa par écrit, l’Etat colombien a adopté une stratégie de contre-insurrection paramilitaire bien avant que n’apparaissent les guérillas de ce cycle (1964-1965). Cette doctrine stratégique peut être étudiée dans les Manuels de contre-insurrection qui commencent à faire partie de la Bibliothèque de l’Armée et, donc, dans les textes d’étude et d’instruction militaire à partir de 1962. A partir de 6 manuels (1962, 1963, 1969, 1979, 1982, 1987) il est possible de suivre l’évolution de la conception que se fait l’Armée de la population civile et de son rôle dans la guerre : 1) la population doit être impliquée dans la guerre (paramilitarisme). 2) elle doit être la cible principale de la guerre de contre-guerilla (guerre contre les mouvements sociaux ou contre les opposants au statu quo) :

    http://www.arlac.be/paramilitarismo/html/pdf/deuda01.pdf

    9) - L’outil paramilitaire qui consiste à chasser de leurs terres les paysans qui y sont installés fait partie de cette stratégie d’Etat, financée par des multinationales, les grands propriétaires terriens et l’Etat, stratégie mise en œuvre en coordination avec l’Armée :

    http://www.rebelion.org/noticia.php?id=125316&titular=iv%E1n-cepeda :-%22las-estructuras-del-paramilitarismo-siguen-intactas%22-

    http://www.arlac.be/paramilitarismo/html/deuda.htmhttp://www.arlac.be/paramilitarismo/html/pdf/deuda01.pdf

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=wBVPyGZMxKI

    http://www.rebelion.org/noticia.php?id=115182

    http://www.youtube.com/watch?v=rdTOItvPPRo&feature=player_embedded

    http://www.polodemocratico.net/index.php?option=com_content&view=article&id=487:movice-anuncia-acciones-contra-encubrimiento-a-reingenieria-paramilitar-&catid=64:nacionales&Itemid=48

    http://www.polodemocratico.net/index.php?option=com_content&view=article&id=559:en-colombia-siguen-intactas-las-estructuras-del-paramilitarismo-denuncio-el-representante-ivan-cepeda&catid=35:titulares

    URL de cet article 13450
    http://www.legrandsoir.info/Colombie-Violee-a-30-metres-d-un-poste-militaire-au-pays-des-prisons-parcs-de-loisir-pour-militaires.html

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  • Rencontre entre le président Chavez, le FNR hondurien et le président Zelaya

    En el Palacio de Miraflores

    Zelaya a remercié le peuple vénézuélien pour tout l’appui que celui-ci a donné au peuple hondurien, et a condamné les droites putschistes d’Amérique Latine.

    Entouré de plusieurs membres du Front National de la Résistance le président hondurien José Manuel Zelaya, a souligné que la droite s’est trompée en Amérique Centrale et au Honduras en voulant arrêter un mouvement politico-social pacifique, et que le temps l’a démontré.

    “Ce coup d’état appuyé par les états-unis, planifié de là-bas, a divisé l’Amérique Latine, a fait un grand mal au peuple hondurien et à l’unité démocratique” a ajouté Zelaya après s’être réuni avec le chef d’état Hugo Chávez.

    La lutte pour la Constituante, la restauration de l’ordre démocratique, le retour des exilés, figurent parmi les points abordés dans la réunion.

    Manuel Zelaya a exprimé son identification avec le peuple bolivarien, “peuple qui est le symbole de ces processus de transformation”.

    Il a également dit sa reconnaissance au gouvernement vénézuélien pour sa participation constante dans la défense des droits de l’homme.

    Grâce à la présence de représentants du "Frente Nacional de Resistencia" hondurien, cette réunion a permis de renouer la communication entre les deux mandataires en vue de renforcer les processus de paix et de démocratisation en Amérique Latine.

    “Il faut chercher cette réconciliation de laquelle a parlé le président colombien Santos en tant que médiateur”.

    Zelaya a remercié infiniment le peuple vénézuélien pour tout l’appui qu’il a donné au peuple du Honduras dans sa lutte contre la dictature installée au Honduras.

    En el Palacio de Miraflores

     

    Source : PRENSA PRESIDENCIAL/Eleana Pérez


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  • Les leaders mapuches condamnés au Chili font, depuis un mois, la grève de la faim.

    Santiago du Chili, 15 avril (PL-RHC).

    Les quatre leaders mapuches condamnés au Chili à 25 ans de prison font, depuis un mois, la grève de la faim pour demander un procès juste.

    Héctor Llaitul, Ramón Llanquileo, José Huenuche et Jonathan Huillical se trouvent dans un état de santé délicat, dû à la perte de poids qui dépasse plus de 12 kilos et aux séquelles de la grève de la faim antérieure qui s’est prolongée pendant 80 jours.

    Les syndicats, les leaders de la Coordinatrice Arauco Malleco et les Indiens ont demandé l’annulation du procès qui les a rendus coupables d’un présumé attentat contre un procureur chilien en 2008 à partir du témoignage, mis en cause par les Indiens, d’un témoin sans visage.

    La sentence connue, les 4 leaders mapuches ont décidé le 15 mars de reprendre la grève de la faim pour exiger d’être jugés par un tribunal compétent et impartial qui n’invoque pas la loi terroriste.

    Cette loi datant du régime de Pinochet, constitue un instrument qui permet au Ministère Public de faire appel à des témoins secrets et de justifier des séjours de prison préventive démesurés.

    Pour les communautés mapuches du Chili, la condamnation de leurs frères d’ethnie vient prouver la volonté de faire taire les luttes des peuples indiens pour leurs droits.

    La porte- parole mapuche, Natividad Llanquileo, a indiqué qu’il s’agit d’une persécution politique. Elle a souligné que comme par hasard les quatre condamnés sont des leaders de son peuple.

    Les mobilisations continuent à Santiago et dans les villes de Concepción et de Temuco, dans les régions de Bío Bío et de La Araucania, pour réclamer la libération des mapuches.

    Source ici


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  • Les sociétés minières encaissent des bénéfices records grâce à l'explosion du prix de l’argent. Les retombées économiques pour une société transnationale canadienne ne peuvent justifier la destruction de la Sierra de Catorce, dans l’Etat de San Luis Potosi au Mexique, lieu irremplaçable pour la communauté amérindienne Huichol (ou wixarica). Pour cette dernière, la Sierra de Catorce est le lieu de naissance du Soleil, le site où se trouvent les sources sacrées.

    La page d’accueil de la société minière First Majestic Silver Corporation fait référence à un "plan de développement et d’acquisition dynamique " axé sur le Mexique. Le peuple Huichol peut le confirmer car 22 des concessions minières de la société sont situées à l’intérieur de leur désert sacré "Wirikuta", grand de 6.326 hectares aux alentours de la ville de Real de Catorce.

    Les plans publiés évoquent l’exploitation minière en profondeur et à ciel ouvert, et l’intoxication au cyanure afin de séparer l’argent du minerai. L’obtention d’un gramme d’or ou d’argent nécessite le broyage d’une tonne de minerai et la consommation de 2.000 litres d’eau douce.

    Le beau et fragile désert de Wirikuta est non seulement un site sacré pour les amérindiens mais aussi un écosystème unique au monde. La pollution de ses rivières et aquifères, du sol et de l’air affectera tous les habitants actuels et les générations futures. Elle menace des espaces en voie de disparition animales et végétales, dont certaines endémiques à l’image d’une grande variété de cactus présents uniquement à cet endroit du globe. L’aigle, qui est le symbole national du Mexique, est un des animaux les plus menacés par l’exploitation minière.

    Chaque année, les Huichols font un pèlerinage dans le Wirikuta, pour maintenir active la "Route de la Sierra Huichol" , pour implorer leur Dieu de donner pluie, santé et moyens de subsistance à la population. Selon leurs porte-parole, les Huichols sont un des peuples méso-américains ayant conservé sa cosmogonie, ses coutumes, ses savoirs ancestraux, ses lieux sacrés  de génération en génération à travers les millénaires . Les concessions minières sont considérées comme cause de dommages irréparables pour cet héritage. Il est bien plus important que toute la richesse promise par l’activité minière  selon les Huichols.

    L’exploitation minière n’est pas une chose nouvelle dans cette région. Avant l’indépendance, le Mexique colonisé fit de Real de Catorce un des lieux majeurs de production d’argent au monde. Pourtant, même aux plus grands moments de cette gloire, les seules choses dont ont " bénéficié" la population locale et les mineurs furent des conditions de travail proches de l’esclavage. Le boom actuel sur les marchés de l’argent fait renaître le spectre de cette expérience désastreuse pour la population locale et pour l’environnement.

    Les Huichols ont rédigé une déclaration pour la défense de Wirikuta dans laquelle ils revendiquent l’annulation des concessions minières et un moratoire sur toutes les mines et carrières de la région de Real de Catorce.

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  • L’invasion de la Baie des Cochons à Cuba

    Le 16 avril 1961 débutait une opération militaire contre la Cuba révolutionnaire, dont l’histoire se souviendra sous le nom d’invasion de la Baie des Cochons (ou de Playa Giron). Des forces mercenaires anticastristes, organisées par la CIA et soutenues par les forces navales étasuniennes essayèrent d’établir une tête de pont afin de constituer, sur un « territoire libéré », un gouvernement provisoire que Washington reconnaîtrait afin de demander immédiatement l’aide de l’OEA et de défaire le gouvernement révolutionnaire de Fidel Castro. Ils n’y parvinrent pas, ce fut « l’échec parfait ».

    Grayston Lynch fut le premier homme qui toucha la terre cubaine, à Playa Giron. Il était 23h45 ce 16 avril 1961. Non loin de là, à Playa Larga, un autre Etasunien débarquait aussi le premier : William « Rip » Robertson. Tous les deux faisaient partie de la Brigade d’Assaut 2506 qui, entraînée et armée par les Etats-Unis, prétendait envahir l’île pour en finir avec le gouvernement révolutionnaire. Elle fut défaite en moins de soixante-dix heures.

    Il faut revenir deux ans en arrière pour situer l’origine de cet « échec parfait », comme le nomment certains spécialistes.(1) Le 19 avril 1959, Richard Nixon, vice-président des Etats-Unis et Fidel Castro, premier ministre de Cuba, se réunirent pendant trois heures à Washington. Dans son rapport, Nixon affirma qu’une action militaire contre Cuba était nécessaire, car il avait la conviction que les révolutionnaires allaient installer un système politique contraire aux intérêts étasuniens.

    Les frères Dulles, John Foster et Allen, respectivement secrétaire d’Etat et chef de la CIA, furent d’accord. Ce sont eux qui conçurent le « Projet Cuba », dont ils nommèrent responsable le directeur adjoint de la CIA, Richard Bissell. Le 17 mars 1960, le président Dwight Eisenhower approuva le plan élaboré par ce dernier, qui comprenait la guerre psychologique, des actions politiques, économiques et paramilitaires, avec comme axe central, l’organisation, l’entraînement et l’équipement d’exilés cubains qui constitueraient une force d’invasion.

    Nixon assuma personnellement la préparation de l’agression : « L’instruction en secret des exilés cubains fut le résultat de mon soutien direct ».(2) En 1960, eurent lieu les élections présidentielles. Nixon, candidat du Parti républicain, affrontait John F. Kennedy, du Parti démocrate. Tous les deux commençaient leurs discours en parlant du « dossier cubain ». Herbert Klein, attaché de presse du vice-président, a écrit : « Pendant que nous faisions campagne, nous nourrissions l’espoir d’un débarquement rapide. La défaite de Castro aurait constitué un facteur puissant pour le triomphe de Nixon ». (3)

    Parallèlement au projet militaire et propagandiste, à la fin août, la CIA mit un autre plan sur pied. Bissell contacta la mafia de la Cosa Nostra pour assassiner trois des principaux dirigeants cubains. Selon l’enquête de la Commission Church du Sénat étasunien, (4) on considérait, à la Maison Blanche, que si « Fidel, Che Guevara et Raul Castro n’étaient pas éliminés en même temps », toute action contre le régime cubain serait « longue et difficile ». Si les assassinats étaient réussis et que Cuba revenait au bercail, la CIA s’engageait à ce que la mafia récupère « le monopole des jeux, de la prostitution et de la drogue. »

    Le 3 janvier 1961, Washington rompit ses relations avec La Havane. Le 20, Kennedy prit ses fonctions de président, et 24 heures plus tard, ordonna de poursuivre les plans d’invasion, ainsi que le marché conclu avec la mafia. Tout en continuant l’instruction en Floride, la CIA transforma le Guatemala en camp d’entraînement principal, « avec son propre aéroport, son propre bordel et ses propres règles de conduite. » (5)

    Washington avait réussi à faire censurer la révolution cubaine par presque tous les pays du continent. Cependant le Mexique, le Brésil et l’Equateur s’opposèrent à tout type d’action militaire, ce qui empêcha les Etats-Unis de se servir de l’organisation des Etats Américains, OEA, pour une opération conjointe. Seuls le Guatemala et le Nicaragua prêtèrent leurs territoires pour préparer l’agression.

    Les préparatifs de l’invasion furent un secret de polichinelle. Le président Kennedy répétait constamment qu’il n’agresserait pas Cuba, mais peu de gens le croyaient. Moscou et Pékin demandaient instamment à Washington de ne pas passer à l’acte, tandis qu’« aussi bien à Londres qu’à Paris, à Bonn qu’à Rome, une tension extraordinaire s’établit et ne cessa de monter. Le monde tout entier s’interrogea, les yeux tournés vers Cuba.(6) »

    Malgré cela, aux Etats-Unis, les médias relataient à peine les événements. Ils ne menaient aucune enquête « par autodiscipline patriotique », comme le dira l’ancien patron de la CIA, William « Bill » Colby. (7) Par exemple, au New York Times, la rédaction savait en détail ce qui se préparait, « mais au nom de la sécurité nationale –dit Colby– elle se laissa convaincre, par le président Kennedy lui-même, de ne rien publier à ce propos. »

    Le 15 avril, sur ordre présidentiel, Bissell envoya huit bombardiers B-26 détruire la maigre et vieillissante flotte d’avions de combat cubaine. Fournis par le Pentagone et portant les insignes de la Force Aérienne Révolutionnaire, FAR, ils avaient décollé du Nicaragua. Un B-26 atterrit à Miami après avoir déversé sa charge, et en quelques minutes, une rumeur courait : les responsables de cette action étaient des déserteurs cubains.

    Alors que les bombes pleuvaient sur Cuba, le ministre des Relations Extérieures, Raul Roa, demanda à l’ONU qu’elle exige des Etats-Unis la fin de l’agression. Le chef de la délégation étasunienne, Adlai Stevenson, réfuta les accusations en montrant des photos de l’avion à Miami. Son collègue britannique le soutint en disant que « le gouvernement du Royaume-Uni sait par expérience qu’il peut faire confiance à la parole des Etats-Unis » (8) Le 16, on découvrit l’entière vérité. La CIA et le président Kennedy avaient tout caché à Stevenson et au Secrétaire d’Etat lui-même, Dean Rusk.

    Lors de l’enterrement des victimes des bombardements, presque toutes civiles, Fidel Castro appela à la mobilisation générale : « Chaque Cubain doit occuper le poste qui lui revient dans les unités militaires et les centres de travail, sans interrompre ni la production, ni la campagne d’alphabétisation. » (9) Ce même 16 avril, il prononça une phrase qui fit tout de suite le tour du monde, car elle annonçait la voie idéologique qu’allait prendre le processus cubain : « Voilà ce qu’on ne peut nous pardonner (…) : que nous ayons fait une révolution socialiste sous le nez des Etats-Unis ! »

    Pendant ce temps, cinq navires « marchands », remplis d’hommes et d’armes, escortés par des bâtiments de la Marine étasunienne, dont un porte-avions, s’approchaient de Cuba. Ils étaient partis du Nicaragua et de la Nouvelle-Orléans.

    Selon les plans de Washington, les mercenaires de la Brigade devaient rapidement réussir à « libérer » un territoire. C’est là que, depuis les Etats-Unis, serait transféré le "gouvernement provisoire", composé d’exilés sélectionnés par la CIA. A ce moment, Kennedy "reconnaîtrait" le "nouveau gouvernement" qui demanderait une aide internationale, et les Marines débarqueraient.

    Dans les premières heures du débarquement, Grayston Lynch se rendit compte des énormes erreurs commises par la CIA. Les récifs empêchèrent non seulement l’approche des bateaux mais rendirent difficile aussi l’avancée des canots. Cette zone, au centre-sud de Cuba, était marécageuse et inhospitalière. Le pire était d’avoir décidé d’un assaut nocturne. Les troupes étasuniennes avaient montré leur capacité à organiser de grands débarquements pendant la seconde Guerre Mondiale, mais jamais de nuit. Ce fut une expérience, en quelque sorte. C’est pour cela qu’une poignée d’hommes seulement, sur les 1511 qui constituaient la Brigade 2506, put toucher terre ce matin-là. Ils y furent reçus par les tirs d’une patrouille de miliciens.

    Grâce à toutes ces erreurs, les troupes cubaines eurent le temps de se déplacer vers la zone et de commencer la contre-offensive. Dès le lever du soleil, le peu d’avions cubains rescapés du bombardement commencèrent à attaquer les navires envahisseurs. Dans la matinée, ils en mirent six hors de combat et firent couler les bâtiments "Houston" et "Rio Escondido", qui perdirent ainsi l’armement et le combustible qu’ils transportaient. Presque tous les pilotes qui décimèrent la Brigade avaient été entraînés par les Etats-Unis, pendant la dictature de Fulgencio Batista.

    Le gouvernement révolutionnaire, sachant ce qui se préparait, avait acheté des tanks, des canons, des mortiers et des mitrailleuses à l’Union Soviétique et à la Tchécoslovaquie. Les instructeurs venus de ces pays, avaient calculé qu’il faudrait deux ans pour entraîner une armée capable de repousser une invasion. "Alors, nous avons imaginé quelque chose – raconte Fidel Castro en 1996-nous avons demandé aux miliciens d’enseigner l’après-midi ce qu’ils avaient appris le matin." (10)

    Jose "Pepe" San Roman, d’origine cubaine, commandant de la Brigade, constata le matin du 19 que tout était perdu. Alors il envoya un message à son responsable à la CIA : "S’il vous plaît, ne nous abandonnez pas !" (11) En fin d’après-midi, à Playa Giron, la tentative d’invasion avait échoué. La Brigade presque entière fut capturée : 1197 hommes. Alors même que les soldats pensaient être sur le chemin du poteau d’exécution, Fidel ordonna qu’on les laisse en vie. Cent quatorze brigadistes, dont quatre pilotes étasuniens moururent au combat. Des années plus tard, Lynch se souvenait : "Pour la première fois, à trente-sept ans, j’ai eu honte de mon pays." (12)

    Il n’y eut aucune tentative de soulèvement intérieur pour soutenir le débarquement. La CIA avait calculé qu’il se déclencherait de façon spontanée. « La CIA ne tint pas compte d’un sondage d’opinion réalisé à sa demande, et qui révélait que l’immense majorité des gens soutenait Castro. » (13)

    Bissell et Dulles avaient toujours su que sans une insurrection populaire, il aurait fallu quelque cinq mille hommes pour pouvoir occuper une partie du pays.

    Triomphant, le 23 avril 1961, Fidel Castro déclara : « L’impérialisme yankee vient de subir en Amérique latine sa première grande défaite ! » (14) Le lendemain, c’est avec une émotion d’un autre genre que le président Kennedy reconnut la responsabilité des Etats-Unis. Colby rapporte que suite à « l’humiliation » infligée, Kennedy « se déclarait tenté dans sa colère "d’éparpiller les cendres de la CIA aux quatre vents" ».

    Après la livraison par Washington à Cuba de 53 millions de dollars en aliments et médicaments, le 22 décembre 1962, les prisonniers recouvrèrent la liberté. Le 29, au cours d’une cérémonie à Miami, ils remirent à Kennedy le drapeau de la Brigade. « Je vous assure, déclara solennellement le président, que ce drapeau vous sera rendu dans une Havane Libre ». Quinze ans plus tard, l’association des anciens brigadistes demandait au Musée Kennedy qu’il leur soit rendu, pour promesse non tenue. C’est par la poste qu’on le leur a renvoyé !

    Hernando Calvo Ospina

    Article paru dans Le Monde Diplomatique, Espagne, avril 2011.

    SOURCE : http://hcalvospina.free.fr/spip.php...

    Note :

    1) Arthur Schlesinger Jr. « La Baie des Cochons, retour sur un échec parfait », Le Monde, Paris, 11 avril 2001.

    2) Richard Nixon, Six Crises, Simon & Schuster, New York, 1990.

    3) The San Diego Union, San Diego, 25 mars 1962.

    4) Commission présidée par le sénateur Frank Church. “Alleged Assassination Plots Involving foreign Leaders.” An Interim report of the Select Committee to Study Governmental Operations With Respect to Intelligence Activities United States Senate Together, Washington, Novembre, 1975.

    5) Tim Weiner, Legado de Cenizas. Historia de la CIA, Debate, Barcelone, 2008.

    6) Haynes Johnson, La Baie des Cochons. L’invasion manquée de Cuba, Robert Laffont, Paris, 1965.

    7) William Colby, Trente ans de CIA, Presses de la Renaissance, Paris, 1978.

    8) Daniel Ganser, « Retour sur la crise des missiles à Cuba », Le Monde Diplomatique, Paris, novembre 2002.

    9) Fidel Castro et José Ramón Fernández, Playa Girón, Pathfinder, New York, 4ème édition, 2007.

    10) F. Castro et J. Ramón Fernández, Op.Cit. 11) Haynes Johnson, Op.Cit. 12) Grayston Lynch, Decision for Disaster : Betrayal at the Bay of Pigs, Potomac Book, Washington, 2000.

    13) Tim Weiner, Op.Cit.

    14) F. Castro et J. Ramón Fernández, Op.Cit.

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  • Pas assez de preuves pour la "justice" colombienne, etc ...


    Une famille d’agriculteurs de Palogordo, département de Santander, a été dépouillé de ses terres par les paramilitaires. Deux de ses membres furent assassiné par un groupe de paramilitaires, avant de mourir une victime a filmé son assassinat.

    La vidéo fut filmée par Álvaro Sánchez un des propriétaires que s’est approprié un groupe de paramilitaires "démobilisés". Avec son père et deux de ses frères il a été voir comment ses parcelles ont été brulées par les envahisseurs.

    Sánchez est mort tandis qu’il filmait le 22 février dernier. Des hommes les ont empêchés d’entrer dans leur propriété. Une discussion a ensuite eu lieu et ils se sont faits encerclés.

    La "justice" n’a pas ordonné de capture car selon elle, il n’y a pas assez de preuves. Le père d’Álvaro Sánchez et un de ses frères parvinrent à s’échapper et revinrent chercher la caméra qui était restée sous son corps. Huit paramilitaires furent arrêtés puis remis en libertés malgré la vidéo car selon la "justice" il n’y avait pas assez de preuves.

    Source : Colombia : Antes de morir grabó a ex paramilitares que ocupaban sus tierras

    Faux positif pour les peines infligées aux militaires ayant commis des faux positifs

    Au moins 173 militaires condamnés jusqu’à 40 ans de prison pour des exécutions extrajudiciaires (dont des cas de faux positifs) sont actifs dans l’armée colombienne et continuent a toucher leur salaire.

    Par exemple le lieutenant Harrison Eduardo Eladio Aponte condamné pour le massacre de dix policiers à Jamundí (Valle del Cauca).

    Source : Militares colombianos condenados a prisión siguen activos

    90 jours, 96 défenseurs des droits humains agressés en Colombie

    Durant les trois premier mois de 2011 96 défenseurs des droits humains ont été agressés en Colombie. Pour l’année 2010 il y a vait eu plus de 170 cas, l’année 2011 s’annonce pire.

    Les agressions pour les trois premiers mois de 2011 :

    Menaces 68

    Assassinat 9

    Attentats 7

    Détentions arbitraires 7 Disparitions forcés 4

    Usage arbitraire du système pénal 1

    Total 96 agresssion individuelles

    Les responsables sont : des paramilitaires : 68%, des inconnus : 23%, la force publique : 8%.

    Source : 90 días, 96 defensores de derechos humanos agredidos en Colombia

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    http://www.legrandsoir.info/Pas-assez-de-preuves-pour-la-justice-colombienne-etc.html

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  • L’Amérique latine secoue le joug des Etats-Unis (The Guardian)

    La dispute avec l’Equateur montre que les Etats-Unis n’ont toujours pas compris qu’ils ont perdu leur hégémonie régionale.

    Jeudi, les Etats-Unis ont expulsé l’ambassadeur d’Equateur, en riposte à l’expulsion mercredi de l’ambassadeur US en Equateur. Les Etats-Unis se retrouvent sans représentation diplomatique dans trois pays d’Amérique du sud – les deux autres sont la Bolivie et le Venezuela – dépassant ainsi l’administration Bush en matière de problèmes diplomatiques dans la région.

    L’ambassadrice US Heather Hodges a été déclarée « persona non grata » et priée de quitter l’Equateur « au plus tôt » après la révélation par un câble Wikileaks de ses remarques désobligeantes envers le président équatorien, Rafael Correa. Dans le câble, elle affirme que le Président Correa avait connaissance de la corruption d’un ancien chef de la police nationale.

    Bien que l’administration Bush soit intervenue dans les affaires intérieures de pays tels que la Bolivie ou même le Brésil, elle était en quelque sorte plus douée pour « pister la proie » et éviter des conflits secondaires qui auraient pu la détourner de son objectif principal. L’objectif principal, bien sûr, c’est le Venezuela – où sont situées les plus grandes réserves de pétrole au monde, estimées par US Geological Survey à 500 milliards de barils. L’objectif de Washington depuis dix ans est un changement de régime. L’équipe Bush avait compris que plus elle entrait en conflit avec d’autres pays de la région, moins sa propagande accusant le Venezuela de tous les maux serait crédible.

    Ca n’a vraiment rien de personnel. Si le président vénézuelien Hugo Chavez avait été un parfait diplomate, cela n’aurait rien changé pour le gouvernement des Etats-Unis. Et ce n’est pas uniquement le pétrole, puisque le Venezuela vend toujours aux Etats-Unis plus de 1 millions de barils par jour, et qu’il existe d’autres sources d’approvisionnement le cas échéant. C’est simplement parce que n’importe quel pays avec autant de pétrole finit par exercer une influence régionale, et les Etats-Unis refusent tout simplement de traiter avec une influence régionale non-lignée sur ses propres objectifs – surtout s’ils peuvent s’en débarrasser. Et ils ont failli réussir en 2002 avec le coup d’état contre Chavez – et ils ne vont pas abandonner.

    Mais ici aussi la Maison Blanche perd du terrain. Un gros coup fut le changement intervenu dans la politique étrangère de la Colombie l’été dernier lorsque le président Juan Manuel Santos est arrivé au pouvoir. Un des axes importants de la stratégie de Washington est de faire régner une tension permanente entre la Colombie et le Venezuela, facilitée par les 2000 km de frontières communes souvent marquées par des violences paramilitaires ou de guérilla depuis des dizaines d’années. Les conflits entre la Colombie et le Venezuela sont importants aussi pour la stratégie électorale de Washington au Venezuela. Lorsqu’un conflit éclate entre les deux pays, comme en 2009, lorsque le Venezuela a coupé les échanges commerciaux bilatéraux en réponse aux efforts US d’étendre leur présence militaire en Colombie, il produit des effets négatifs pour de nombreux Vénézuéliens qui habitent les régions frontalières. Ce qui permet de faire gagner quelques voix anti-chavistes dans ces zones, comme lors des dernières élections législatives au Venezuela. Et les accusations d’un soutien vénézuélien aux guérillas de la FARC en Colombie – malgré l’absence de preuves – font partie des efforts de Washington pour positionner sa campagne contre le Venezuela sur le terrain de la « guerre contre le terrorisme ».

    Bien que le précédent président, Alvaro Uribe, était – dans les dernières années – un allié dans la stratégie des Etats-Unis envers le Venezuela, le nouveau président Santos l’a immédiatement rejeté et a décidé de faire la paix avec Chavez. Ce qui était assez facile à faire, malgré les conflits à l’époque où Santos était le ministre de la défense d’Uribe. Comme le savent tous ceux qui suivent le Venezuela, Chavez se montre amical avec tous les dirigeants d’état ou de gouvernement qui se montrent eux-mêmes amicaux avec le Venezuela.

    Le demi-tour effectué par Santos est très intéressant à plusieurs égards. D’abord, il montre l’importance de l’intégration économique régionale en tant que facteur de paix et de stabilité dans la région. La tentative de Washington et du prédécesseur de Santos de renforcer la présence militaire US en Colombie a provoqué une baisse de 2,3 milliards de dollars des exportations de la Colombie vers le Venezuela qui était devenu son deuxième partenaire commercial. Cela représentait plus de 11% des exportations colombiennes, et la majorité était constituée de bétail et produits textiles pour lesquels il n’y a pas de marché alternatif. Le Venezuela entretient aussi des relations très étroites avec le Brésil et pratiquement tout le reste de l’Amérique du sud qui pensaient tous la même chose de la politique étrangère de la Colombie – et s’y sont opposés encore plus fermement lorsque des documents de l’armée de l’air US ont été rendus publics et indiquaient clairement que l’expansion était destinée « à des opérations mobiles... sur le continent Sud-américain » et visait « la menace permanente » de « gouvernements anti-américains ».

    Santos avait en gros le choix entre continuer d’obéir à Washington ou faire partie de l’Amérique du sud. Il a choisi l’Amérique du sud. Le rôle clé du commerce ici, alors que l’Amérique du sud poursuit son intégration économique, montre un des plus importants « gains » tirés des échanges commerciaux. Ces gains sont bien plus importants que les « gains de productivité » néoclassiques, souvent exagérés par les partisans des accords de « libre-échange ».

    Le choix de Santos de faire partie de l’Amérique du sud montre à quel point les changements géopolitiques menés par les gouvernements de gauche de la région ont désormais une influence y compris sur les gouvernements de droite. C’est le résultat de changements dans les institutions (ministres des affaires étrangères, organisations multilatérales telles l’UNASUR, le groupe de Rio), des idées, et des normes mises en application ces dix dernières années.

    Voilà maintenant Washington qui demande à la Colombie d’extrader un certain Walid Makled, un vénézuélien accusé de narcotrafic et arrêté en Colombie, vers les Etats-Unis. Non, merci, répond le Président Santos – ce type ira au Venezuela. Santos évoque la loi colombienne, et dit que premièrement, la Colombie a un accord d’extradition avec le Venezuela, mais pas avec les Etats-Unis ; et deuxièmement, le Venezuela a présenté sa demande en premier ; et troisièmement, Makled est recherché pour des crimes plus graves (meurtre) au Venezuela qu’aux Etats-Unis (trafic de drogue). Autant d’éléments qui exigent une extradition de Makled vers le Venezuela.

    Et Washington est furieux. Pour comprendre pourquoi cette histoire est si importante pour le Département d’Etat US, il faut analyser leurs déclarations sur l’impossibilité d’un « procès équitable » pour Makled au Venezuela et autres bêtises répétées avec un air faussement naïf par tous les grand médias.

    Une élection présidentielle est prévue au Venezuela l’année prochaine. A chaque élection ou référendum important au Venezuela – et il y en a beaucoup, mais aucun n’est aussi important que celui-là aux yeux de Washington – on assiste à une campagne médiatique internationale, avec la participation du gouvernement US. (Un câble récent de Wikileaks montre que le gouvernement Colombien a collaboré avec les fonctionnaires US pour coordonner la campagne médiatique qui liait à la fois Chavez et Correa aux guérillas colombiens, les FARC). Makled a déjà offert de parler sur la corruption de certains officiels vénézuéliens, mais uniquement s’il est extradé vers les Etats-Unis. Ainsi, s’ils pouvaient le faire venir jusqu’à Miami, là ils pourraient monter un procès-spectacle meilleur que n’importe quelle campagne médiatique que le Département d’Etat pourrait organiser.

    Pour tous ceux qui pensent que de tels efforts paraissent disproportionnés, rappelons que c’est exactement ce qui s’est passé en 2008. Les autorités US ont utilisé un vague procès-spectacle d’un Venezuelien accusé de « d’agir en tant qu’agent étranger non-enregistré » - il n’a pas été accusé d’espionnage – afin de diffuser des accusations de corruption « au plus haut niveau » du gouvernement Vénézuélien. Ces accusations ont fait la "une" des journaux de tout le continent et, bien sûr, ont été reprises en boucle par les médias vénézuéliens dominés par l’opposition. Imaginez ce que le procès de Markled pourrait faire : personne ne demanderait ce qui aurait été offert à l’accusé en échange de son témoignage, ni si son témoignage repose sur quelques éléments de preuve. Ce serait juste une gigantesque campagne de diffamation que les journaliste avaleraient tout rond.

    Mais Santos refus de jouer le jeu, malgré les énormes pressions exercées et, bien sûr, l’accord de « libre-échange » en attente de ratification entre les Etats-Unis et la Colombie. Peut-être parce que cet accord est plus important pour Washington que pour lui.

    En tous cas, l’administration Obama – comme celle de son prédécesseur – livre un combat perdu d’avance. Le voyage récent d’Obama en Amérique latine fut à peine meilleur que ceux de Bush. Obama est mieux traité – pas d’émeutes dans les rues et pas de dignitaires Maya pour purifier le site après son passage. Mais tous les présidents et ministres des affaires étrangères là-bas vient bien que la politique des Etats-Unis n’a pas changé d’un iota.

    Mark Weisbrot

    http://www.guardian.co.uk/commentis...

    traduction "Obama, c’est bonnet noir, noir bonnet" par VD pour le Grand Soir avec probablement les fautes et coquilles habituelles

    URL de cet article 13359
    http://www.legrandsoir.info/L-Amerique-latine-secoue-le-joug-des-Etats-Unis-The-Guardian.html

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