• Raul ZIBECHI
    Depuis maintenant six mois, Barack Obama s’est installé à la Maison Blanche. C’est peu mais en même temps assez pour observer changements et continuités dans les relations que les États-Unis entretiennent avec l’Amérique latine.

    Des analystes de renom soulignent les changements. Ignacio Ramonet, dans les colonnes du Monde Diplomatique, estime que Obama n’a pas commis de graves erreurs, qu’il se maintient à un niveau de popularité élevé et qu’il a rempli ses principaux engagements, y compris celui de créer une nouvelle ère de relations avec l’Amérique du Sud.

    Il est fort probable que le point de vue antérieur reste prédominant, malgré les prises de position hésitantes des Etats-Unis sur le coup d’État au Honduras. Pourtant, cela a conduit d’autres analystes à souligner la continuité de la politique étrangère de Washington. Il serait néanmoins trop simpliste de conclure qu’il n’y a pas eu de changements. Obama arbore un nouveau discours et des manières plus raffinées, comme on l’a vu lors de sa rencontre avec les présidents latino-américains, où il a même semblé aimable avec Hugo Chavez. Il donne l’impression d’essayer de comprendre le reste du monde, c’est en tout cas ce qui se détache de son discours du 4 juillet au Caire. Son attitude n’a rien à voir avec l’arrogance du cow-boy George W. Bush.

    Les petits gestes et les manières sont des manifestations symboliques appréciables. Ceux d’en bas se sont battus pour être reconnus, pour leur dignité, mais leur lutte ne peut se limiter à des questions exclusivement matérielles. Pourtant, les petits gestes ne suffisent pas. C’est dans les moments et dans les zones de tension que les changements doivent se matérialiser. Dans le cas du Honduras, de nombreuses preuves attestent que la posture de l’administration Obama n’est pas très claire, mais on ne peut pas pour autant l’accuser d’appuyer directement les putschistes. Il est encore trop tôt pour savoir comment cette crise va se terminer, mais chaque jour que le Honduras passe sans Manuel Zelaya à la présidence de la République constitue une victoire pour les putschistes.

    En ce moment en Amérique latine, c’est en Colombie et dans la région andine que les enjeux sont les plus forts. Qu’est-ce que Obama propose de nouveau dans ce pays ? En tout état de cause, il ne fait pas preuve de la même délicatesse et des mêmes manières que dans d’autres pays. En Colombie, le militarisme est en pleine expansion, la présence militaire étasunienne est en telle augmentation qu’elle atteint un stade presque irréversible ; et tout cela se passe sous la présidence de Obama.

    Le retrait forcé du Commandement Sud de la base de Manta en Equateur a conduit le Pentagone à consolider et à diversifier sa présence en Colombie. Dans le cadre du Plan Colombie, l’armée étasunienne utilise les installations militaires des bases de Tres Esquinas et de Larandia dans le sud, et de trois autres bases au moins. La proposition actuelle consiste à répartir les troupes qui se trouvaient à Manta sur au moins trois bases aériennes et deux bases navales. Les négociations sont sur le point d’aboutir, concernant l’utilisation des bases aériennes de Apiay, de Malambo et de Palanquero et les ports de Tumaco et de la baie de Malaga, sur la côte Pacifique. Rien qu’avec la base de Palanquero, dans le centre du pays, le Commandement Sud compensera largement le retrait de la base de Manta. La base de Palanquero dispose d’une piste d’atterrissage plus longue de 600 mètres, elle peut accueillir 2000 soldats et 100 aéronefs. Enfin, elle permet aux gigantesques avions C-17 de pouvoir atterrir, ce qui n’était pas le cas sur la base équatorienne. Le sociologue et journaliste Alfredo Molano avance l’éventualité que la Colombie puisse autoriser le stationnement d’un porte-avions dans les eaux des Caraïbes ou du Pacifique.

    La nouvelle répartition des forces armées étasuniennes va permettre à l’Etat colombien de consolider sa politique sur certaines questions essentielles :

    - développer le contrôle territorial dans des régions clefs du pays, notamment celles dont la richesse des sous-sols suscite la convoitise des multinationales ;
    - porter ombrage à ces voisins, au Venezuela et à l’Equateur, mais également au Pérou et au Brésil ;
    - accroître le contrôle du Pacifique, au vu du développement des échanges commerciaux entre la Chine et l’Amérique du Sud, en particulier avec le Brésil et le Venezuela.

    Il ne s’agit pas seulement d’une réponse militaire à la perte de la base de Manta, comme le prétendent certains analystes. Ce nouveau déploiement de forces prétend s’ériger comme une réponse militaire intégrale -qui soit aussi politique et économique- au déclin stratégique de la superpuissance et de la crise qu’elle traverse. En Amérique du Sud, la principale menace stratégique pour les États-Unis repose sur l’alliance entre le Brésil et la Chine, surtout depuis que la Chine a mis un pied dans l’IIRSA (Initiative pour l’Infrastructure Régionale Sud-Américaine). L’IIRSA prévoit des grands travaux d’infrastructures afin de faciliter les flux commerciaux entre l’Atlantique et le Pacifique, d’où l’importance d’avoir des bases sur le Pacifique.

    Même si l’argument reste celui de la lutte contre le trafic de drogue et le terrorisme, l’objectif est de repositionner le Commandement Sud comme principal outil de contrôle des États-Unis dans la région. La base de Manta ne s’est jamais donné pour objectif de lutter contre le trafic de drogue. Luis Angel Saavedra, directeur de l’INREDH (Fondation Régionale de Conseil en Matière de Droits de l’Homme) a déclaré que « Manta est aujourd’hui le premier port d’exportation de drogues du pays ». Ce dont il est question, insiste-t-il, c’est de la construction d’une « armature militaire » qui permette le contrôle rapide du Pacifique du Mexique à la Patagonie, et d’articuler ainsi le Plan Puebla Panama et le Plan Colombie.

    Afin de se repositionner, la Maison-Blanche n’a pas hésité à renforcer son alliance avec l’extrême droite colombienne, avec le président Alvaro Uribe et l’ex-ministre de la Défense, Manuel Santos, tous deux proches des paramilitaires. Même les plus radicaux doivent aujourd’hui faire usage d’un langage politiquement correct, car cette nouvelle étape l’exige. Le général Freddy Padilla, ministre de la Défense, donne l’exemple quand il assure que la « Colombie ne permet pas la création de bases militaires étasuniennes » et « qu’aucun pays tiers ne sera affecté ». Il va même plus loin lorsqu’il affirme que les négociations de la nouvelle convention se font dans le respect de la souveraineté de la Colombie, que le transit de troupes étrangères ne sera pas permis et que la coopération se limitera aux prêts d’installations colombiennes aux militaires étasuniens.

    La nouvelle ère promise par Obama pourrait n’être que des mots jetés en l’air, si dans les faits, le contrôle de l’Empire et l’ingérence ouverte se perpétuent.

    Article initialement publié par La Jornada : El estilo Obama y América Latina / Raúl Zibechi, La Jornada, 31 juillet 2009.

    Texte traduit en français et publié par info sud télé


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  • Un deuxième partisan du président en exil, Manuel Zelaya, est mort samedi matin, selon Sergio Rivera, qui dirige un syndicat de professeurs. L'enseignant de Tegucigalpa a succombé à ses blessures, après être resté deux jours dans l'unité de soins intensifs d'un hôpital. Jeudi, il avait reçu une balle dans la tête, alors qu'il protestait contre le coup d'Etat du 28 juin.

    Roger Vallejo, 38 ans, a été abattu, alors qu'il bloquait une autoroute, avec des milliers d'autres manifestants et que la police avait chargé à coups de gaz lacrymogènes. Un cameraman de Reuters avait vu des policiers faire usage de gaz lacrymogènes et de balles, mais les policiers mobilisés pour l'occasion ont assuré dans un communiqué qu'ils n'avaient pas tiré la balle qui a atteint Vallejo. La police affirme qu'il a été tué par un autre manifestant... BEN VOYONS !!

    Le 5 juillet, Isis Obed Murillo, 19 ans, a été abattu d'une balle dans la tête, sous les yeux d'un reporter de l'Associated Press, alors qu'il tentait, avec des milliers d'autres manifestants, de s'approcher de l'aéroport international de la capitale, où voulait atterrir Manuel Zelaya.

    Le 25 juillet, le corps d'un autre jeune homme a été retrouvé à proximité de la frontière du Nicaragua, où des barrages militaires et policiers contenaient plusieurs milliers de partisans de M. Zelaya, venus espérer l'accueillir pour une nouvelle tentative de retour au pays.

    Ce jeune homme avait été arrêté la veille par la police, qui affirme l'avoir remis en liberté après l'avoir appréhendé parce qu'il fumait de la marijuana.

    Manuel Zelaya est attendu au Mexique mardi pour une visite à l'invitation du président mexicain Felipe Calderon.


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  • La démocratie participative en Amérique Latine plonge ses racines dans la soif de dignité et d’égalité qui poussa des esclaves à rejoindre les armées émancipatrices de Bolivar, de Sucre, de Morazan. Ce n’est donc pas une mode postmoderne mais le retour de la modernité, ou si on préfère, de l’Histoire. Comment reprendre aujourd’hui les rêves de liberté, d’une seconde indépendance avortée lorsque l’empire espagnol fut relayé par des oligarchies locales alliées d’un autre Empire ? Ce besoin d’égalité politique des "pardos, morenos, negros..." dont Simon Rodriguez, le philosophe-professeur de Simon Bolivar, revendiquait déjà l’inclusion scolaire, devient une demande de participation et de droits économiques et sociaux.

    Pourquoi un peuple hier désuni comme celui du Honduras s’est-il mis en mouvement après le notre, le bolivien, l’équatorien ? L’indigène hondurien que manipula au 19ème siècle un clergé terrien pour le lancer, comme chair à canon, contre le projet d’unité centramericaine incarnée par le libéral Morazan, est aujourd’hui entré en résistance au coup d’Etat, loin des pools journalistiques. Ce sont des gens pauvres qui dorment dans la rue, qui ont à peine de quoi se nourrir, qui se mobilisent pour recevoir "leur" président Zelaya, et revendiquer une nouvelle constitution. Le problème pour l’Empire est que même en assassinant Chavez, Correa, Morales ou Zelaya, le génie refuserait de rentrer dans sa bouteille. Quelle force dans ces mains nues ! Ce n’est pas par la médiation de la gauche, mais par ces mouvements à la fois sociaux et nationalistes qu’avance cette démocratie participative en Amérique Latine.

    Qu’on peut baptiser, comme l’a fait un jour Chavez, "démocratie révolutionnaire". Pourquoi ? Parce que les deux termes sont conséquence mutuelle. Les visages bruns qui ont envahi la rue, les mains brunes des électeurs, veulent remettre l’Etat sur ses pieds. Celui-ci à son tour réalise le besoin républicain d’une élévation du sens critique, de l’éducation et de la culture comme outils d’émancipation. Le remake tardif de la National Security (bases militaires US en Colombie, coup d’Etat au Honduras) renforce ce mouvement qu’elle prétend détruire. L’Opération Condor a presque anéanti une génération révolutionnaire. Il lui faudrait aujourd’hui liquider les peuples eux-mêmes.

    Que sont deux siècles au regard de cette ascension collective initiée par Bolivar, et les résistances indigènes ou afroamericaines ? Un battement d’aile. Au Venezuela en 2009, la démocratie participative atteint son niveau idéal, celui de la commune, dépassant le localisme participatif des conseils communaux, débattant, élaborant des solutions en commun, à une échelle plus efficace. Alors que la plupart des gouvernements ont tablé sur l’austérité comme réponse à la crise mondiale du capitalisme, le gouvernement bolivarien au contraire multiplie les budgets sociaux pour concrétiser des projets conçus par les habitants. De nombreux problèmes nouveaux se posent : comment réaliser de nouvelles relations de pouvoir, en sachant que l’homme est mauvais par nature ? Qu’il aime le pouvoir, l’argent et qu’au Venezuela comme ailleurs reste largement dominante la culture capitaliste ? Une révolution qui ne se fixe pas comme stratégie la création de son imaginaire se condamne à perdre la bataille des idées et à se faire balayer par l’idéologie dominante.

    Il y a dix ans la gauche altermondialiste vantait l’expérience du budget participatif de Porto Alegre (Bresil). Aujourd’hui au Venezuela ce sont des dizaines de milliers de Porto Alegre, ou la participation citoyenne déborde le simple examen du budget. C’est alors qu’en France, on "se méfie", on parle "d’autoritarisme". Alors que la démocratie a plus avancé ici que partout ailleurs. Alors que la population participe de plus en plus, la méfiance domine.

    Il y a deux raisons à ce découplage, à cet abîme croissant. La première, c’est qu’une révolution sera fêtée et mise en images tant qu’elle restera locale, donc relativement inoffensive, et prolongera sans frais la liberté ontologique des pistes cyclables à Paris (voir la mode que fut le zapatisme). Que la révolution se réalise à l’échelle d’un pays, qu’elle transforme en profondeur les structures sociales, économiques, voici qu’aussitôt l’inconscient se réveille. "Attention danger". L’Occident sent, il n’a pas tout à fait tort d’ailleurs, que sa domination est menacée. La raison la plus progressiste cède doucement à l’instinct de conservation sous le couvert d’une critique "de gauche" qui permet de s’éloigner d’abord, puis de se retourner contre ces processus au nom de la liberté.

    L’autre raison tient, mais c’est la même chose au fond, au lavage de cerveau médiatique, qui s’appuie sur cette peur de l’autre. Les médias, acteurs de la globalisation, doivent à tout prix faire de ces révolutions des totalitarismes. Même et surtout a gauche la désinformation quotidienne de France-Inter, Libé, TF1, etc.. qui tètent au même pis (Reuters, AFP, AP..) a fini par sédimenter jusqu’au point de non-retour des catégories obligées ("pour ou contre Chavez", "dérive autoritaire ou pas", "base contre bureaucratie", "Chavez-Iran", etc...) entraînant une "critique pavlovienne" pétrie de bonnes intentions mais finalement non pertinente pour 90 % des vénézuéliens et des latinoamericains. Alors que la plupart des européens sont tombés dans le piége de la personnalisation médiatique sur Chavez, ce fou, ce clown, cet ex-putschiste, cet antisémite, cette menace militaire, ce populiste, ce fils de Castro, cet ami de Ahmadinejad, ce pouvoir éternel, etc..., les citoyens votent pour son programme socialiste (quinze suffrages validés par les observateurs internationaux) et les sondages privés confirment que sa popularité croît en fonction des avancées démocratiques et sociales. Comment une critique pertinente pourrait-elle s’opérer sérieusement à quinze mille kilomètres des millions d’acteurs populaires, qui n’écrivent pas sur Internet mais pensent différemment ? Que dirait-on d’un vénézuélien jugeant la société française à distance et par procuration médiatique ?

    Ceci nous amène à parler de la relation entre démocratie participative et médias. Il est politiquement significatif que la gauche en Europe reste incapable de formuler un projet aussi essentiel pour la démocratie que la démocratisation de la communication, alors que plusieurs pays d’Amérique Latine - Venezuela, Equateur, Bolivie, Brésil, Uruguay, etc... légifèrent déjà en ce sens. Pourquoi la gauche européenne reste-t-elle muette face au problème du "latifundio" médiatique ? Au Venezuela, grâce à la révolution, ont déjà pu naître légalement 500 médias associatifs, gérés par les habitants, libres de leur parole. Le reste du continent emboîte le pas et avance peu à peu dans la démocratisation d’un spectre radioélectrique vendu hier par les gouvernements néolibéraux à des entreprises privées qu’on appelle "médias".

    On a dans le même temps assisté à la disparition des fréquences associatives en France, où les Bouygues entrent en force, grâce au numérique, dans le "local". Toute avancée démocratique en Amérique Latine est logiquement transmise par ces mêmes médias comme une atteinte à la liberté d’expression. Comment les grandes entreprises accepteraient-elles de partager les ondes avec le service public ou le tiers-secteur audiovisuel ? En France la population croit que Chavez a fermé RCTV, chaîne privée et pro-putschiste, alors que son public continue à la regarder sur le câble et par satellite. Il s’agissait en fait de la fin légale de ses vingt ans de concession publique et de la libération de sa fréquence en faveur d’une nouvelle chaîne de service public.

    Une démocratie participative (et soit dit en passant l’existence d’une gauche digne de ce nom) a-t-elle un avenir en dehors de la démocratisation générale et radicale du droit de communiquer ? Comment expliquer qu’aucun parti ne le propose ? Comment parler de démocratie ou de république la ou (comme en France) le spectre radioélectrique reste monopolisé par de grands groupes économiques ? Comme l’eau, l’air ou la terre, les ondes hertziennes de la radio et de la télévision sont un patrimoine public et la constitution d’une démocratie participative en rupture avec la société de marché signifie évidemment l’octroi direct aux citoyen(ne)s des moyens concrets d’exercer une communication libre, critique, souveraine, la seule qui selon le mot de Sartre permettra "au peuple de communiquer avec le peuple". On pourra pendant mille ans, jour après jour, critiquer l’image grimaçante que les médias donnent des mouvements sociaux, des conflits du travail, des révolutions ou rebellions du Sud. Mais comment desserrer l’étau tant que les ondes resteront la propriété privée d’une élite transnationale ? Le déclin de la gauche en Europe et le refus de comprendre l’Amérique Latine sont donc les deux faces du même mouvement historique.

    Thierry Deronne

    Caracas, 29 juillet 2009

    Vicepresidencia de Formación Integral
    Televisión Publica VIVE , Biblioteca Nacional, Piso 4
    Avenida Panteón , Caracas , República Bolivariana de Venezuela
    Blog http://www.vive-fr.org/blog/
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  • Mabel Marquez, La Jornada, Alba TV, 26 et 27 juillet 2009.

    Cela fait 29 jours que le Front de Résistance contre le Coup d’État est en lutte, et certains de ses dirigeants se trouvant dans la capitale ont tenu dimanche 26 juillet une réunion dans les locaux du Syndicat des Travailleurs des Boissons et Assimilés (STIBYS), situés dans la zone des brises de Comayagüela, à Tegucigalpa.

    L’appel a été lancé samedi après-midi par la Commission Nationale du Front afin de trouver des accords et de définir les actions à réaliser au cours de la semaine à venir. Celui-ci a été couronné de succès puisque plus de 5.000 personnes se sont présentées au rendez-vous, venant de différentes régions du pays. Lors de cette réunion, la commission a pris les décisions suivantes :

    - Poursuivre la lutte. Demain, lundi 27 Juillet 2009, à 8h00 du matin, le point de rencontre se situe en face de l’Université pédagogique Francisco Morazán, ensuite nous irons bloquer les routes de la capitale. Ailleurs dans le pays, les actions seront similaires dans nos villes et villages respectifs.

    - Les mobilisations se feront à l’échelle nationale, et des routes seront également bloquées.

    - En ce qui concerne la Fédération des Organisations d’Enseignants du Honduras, elle se réunira cet après-midi et décidera de ses actions. Ses représentants n’étaient pas présents à cette réunion et ce sont eux qui décident.

    - Rappelez-vous les trois revendications fondamentales pour lesquelles nous poursuivons notre lutte : la première est la restauration de l’ordre constitutionnel, la seconde est le retour du Manuel Zelaya à la présidence du pays, et la troisième est la mise en place d’une l’Assemblée Nationale Constituante.

    Après que les dirigeants sociaux aient tenu lecture de ces accords, les camarades présents ont été invités à se joindre aux obsèques de Pedro D. Muñoz Salvador, ce jeune qui a donné sa vie pour notre combat, et qui a été assassiné ce matin par la police nationale par plus de 40 coups de couteau dans la ville de Danlí à El Paraiso, d’après des témoins oculaires, alors qu’il était en train de manifester.

    Là-bas, de nombreux camarades sont encore présents, et ce depuis trois jours. Ils ne peuvent pas bouger car la police et l’armée ne les laissent pas se rendre vers le poste frontière de Las Manos (2). Dans cette zone, le gouvernement putschiste maintient l’état de siège et des couvre-feux en permanence, de telle sorte que les manifestants ne peuvent ni avancer ni rentrer chez eux.

    Par ailleurs, les personnes présentes à cette réunion ont été encouragées à se rendre au siège de Radio Globo pour y amener des vivres qui puissent être acheminés aux camarades encerclés par l’armée et la police dans l’est du pays et qui sont en train de mourir de faim. Il a également été demandé à ce que des personnes se rendent à l’ambassade du Venezuela au Honduras afin d’accompagner et de se solidariser avec les diplomates vénézuéliens qui sont réprimés par ce gouvernement putschiste.

    Après la mi-journée, alors que le cortège qui devait se rendre aux obsèques était sur le point de quitter les lieux, un bruit sourd a surpris tous ceux qui étaient dans les locaux du syndicat. Une bombe venait d’exploser et certains camarades ont vu des policiers prendre la fuite à toute vitesse. Leur intention est d’intimider la population. Après avoir entendu l’explosion, les personnes sont sorties, abasourdies et effrayées. Une patrouille de police est immédiatement arrivée sur les lieux pour enquêter sur les faits. Mais nous avons qu’ils ne feront rien puisque ce sont eux-mêmes qui commettent ces attentats contre le peuple

    Mais ce n’est pas tout. Quelques minutes plus tard, alors que les camarades accompagnaient les membres de la famille à l’enterrement du jeune Pedro, trois membres de la Direction Nationale des Enquêtes Criminelles (DNIC) ont été aperçus, infiltrés dans la foule. Ces trois agents étaient fortement armés et habillés en civil. Lorsque ces délinquants ont été repérés, la colère est montée dans les rangs, ils ont été poursuivis et arrêtés, avant d’être remis aux forces de police. Il a été très compliqué de convaincre certains de ne pas agresser ces trois agents, car ils étaient furieux que ces scélérats aient empêché le bon déroulement des obsèques de ce jeune martyr, qui aurait dû être enterré avec tous les honneurs qu’il méritait. Cet incident n’a heureusement pas dégénéré, grâce à l’intervention de certains dirigeants, parmi eux Rafael Alegría (3) ; cela a permis d’éviter des débordements et le pire a pu être évité.

    Par ailleurs, le dirigeant du Conseil Civique des Organisations Indigènes du Honduras (COPINH), Salvador Zúñiga, a indiqué dans la matinée qu’il se trouvait proche du poste frontière de Las Manos depuis quelques jours, accompagné de plusieurs membres de son organisation et d’autres membres de la communauté noire du Honduras. Il a signalé qu’ils étaient poursuivis par des militaires honduriens alors qu’ils se trouvaient dans les montagnes, à 4 kms de la frontière (4). D’après La Jornada (5), après s’être rendu quelques heures au Nicaragua, un groupe d’environ 200 personnes, avec à sa tête Salvador Zúñiga et Berta Cáceres du COPINH, ainsi que Alfreddo López, de l’Organisation Fraternelle Noire du Honduras, a été arrêté par l’armée une fois revenu au Honduras. Le Comité des Familles de Disparus du Honduras (COFADEH) a annoncé que le groupe de détenus avait été transféré dans des camions militaires vers la ville de Danlí. Cette information a été confirmée par des journalistes de l’Agence Bolivarienne d’Information (ABI) s’étant rendus au poste de police de Danlí, où ils ont pu vérifier que les dirigeants de la COPINH étaient détenus, accompagnés de femmes et de mineurs (6).

    Aujourd’hui lundi 27 juillet 2009, le Honduras en est à son quatrième jour de grève nationale.

    Transmis par Christophe Kenderian,
    pour Info Sud Télé
    http://infosud.tele.free.fr/

    Notes

    (1) Ce texte est la traduction d’extraits des trois articles, Capturan tres infiltrados en entierro del joven asesinado el sábado, de Mabel Marquez, Ejército hondureño detiene a dirigentes y simpatizantes zelayistas, denuncian, Publié par La Jornada, et Detenido Rafael Alegría por la dictadura de Micheletti, Publié par Alba TV. Traduction : Info Sud Télé. http://infosud.tele.free.fr/

    (2 )Dans cette région, les villes de El Paraíso au Honduras et Las Manos au Nicaragua, marquent la frontière entre les deux pays.

    (3) Rafael Alegría est un des dirigeants du Front de Résistance contre le Coup d’État. Il a participé à la fondation du Parti d’Unification Démocratique en 1992, organisation qui regroupe une bonne partie de la gauche hondurienne. Il a été secrétaire général de la Commision de Coordination des Organisations Paysannes du Honduras. Il a été membre du Secrétariat International de Vía Campesina.

    (4) Toutes les informations qui précèdent sont tirées de la traduction de l’article de Mabel Marquez, de Vía Campesina Honduras. Voir Capturan tres infiltrados en entierro del joven asesinado el sábado, Minga Informativa de Movimientos Sociales, 27 juillet 2009. Consulté sur http://www.rebelion.org

    (5) Voir La Jornada, Ejército hondureño detiene a dirigentes y simpatizantes zelayistas, denuncian, 26 juillet 2009. http://www.jornada.unam.mx

    (6) Voir Alba TV, Detenido Rafael Alegría por la dictadura de Micheletti, 26 juillet 2009. http://www.albatv.org

    Source 


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  • Zelaya en chemin pour le Honduras.
    De tout coeur avec toi, Mel Zelaya !
    De tout coeur avec le peuple hondurien en résistance pacifique  !
    Que todo vos vaya bien !


    La leçon qu'est pour moi la lutte exemplaire du peuple hondurien est à jamais gravée dans mon coeur, et je sais déjà que dans les temps durs qui nous attendent, dans les moments les plus durs de ces temps difficiles, cette lutte sera pour moi une source de force, une source de courage, une source de détermination.

    Je vais vous donner en teneur un compte rendu de la conférence de presse de Mel Zelaya hier soir. Il est à 165 kilomètre du Hondura, au Nicaragua et doit regagner aujourd'hui son pays.

    Mel Zelaya : un grand homme est en train de naître.
    Grand dans sa simplicité, dans cette bienveillance un peu flegmatique, teintée d'humour qui est la sienne. Estime et respect pour Mel Zelaya, un homme humble, un homme bon, un homme sans haine, ni ressentiment. Chapeau bas pour Mel Zelaya.

    M'avait échapper ce point très important : il semble que la police ou au moins une partie de la police du Honduras soit entrée en grève et qu'elle expose des photos de son commandant Mel Zelaya.

    Malgré les contrôles, les fouilles, les vérifications systèmatiques, de nombreuses personnes se rendent vers la frontière pour accueillir Mel, en transport en commun, à pieds, les résistants affluent vers la frontière.
    Hier, à Tegucigalpa des manifestations deviennent des représentations théatrales qui mettent en scène le coup d'état, toujours de la musique, de la danse et cette inépuisable énergie. Si les putschistes sont "inflexibles", le peuple hondurien l'est encore bien plus qu'eux.

    Zelaya fera aujourd'hui sans hâte les 165 kilomètres qui le sépare du honduras, le temps de la réflexion pour chacun que ce retour puisse se faire dans la paix. Il appelle à la conscience, non pas des golpistes qui ont montré qu'ils n'étaient capables de gouverner le pays qu'avec des fusils, des baïonnettes, un état de siège, de la répression, la violence faite au peuple.
    Si c'est cela leur "justice" alors lui qui n'a rien fait d'autre qu'appeler le peuple a s'exprimer sur les problèmes qui le concerne, sans fusils, avec des urnes, pour un vote démocratique, s'en va sans paur car il se sent juste dans son action. Il n'a rien fait de mal, ce sent propre intérieurement.
    Il a viré à gauche, mais une gauche qui anticipe sur le progrés de démocratie qu'est la participation du peuple au gouvernement, ce qu'il va accomplir demain (aujourd'hui) c'est une mission démocratique qui servira l'ensemble des peuples du monde.

    Il cherchera le dialogue pour maintenir la paix, il prendra les leçon des guerres civiles qui ont déchiré le Nicaraguan, El Salvador avant que ne s'y intalle un front de gauche pour éviter que le peuple du Honduras doivent faire les frais d'un chemin similaire. Il est temps également de rentrer car au peuple ne suffit pas l'esprit, il lui faut aussi du pain.
    Il lance donc un appel aux militaires, non seulement aux soldats, en tant qu'ils font partie du peuple  mais aussi aux gradés, il leur rappelle qu'ils ont des familles et que ces familles sont du peuple. il leur rappelle qu'ils ne sont nommés par aucune instance supérieure, qu'ils sont nommés par le peuple et sont à son services et non à celui des cerveaux qui sont derrière le coup d'état.


    Bien sur développer un des pays les plus pauvres du monde ne peut se faire sans toucher aux privilège des oligarques, mais bon...c'est une révolition pacifique qui se produit à présent en Amérique latine, il ne va pas changer ses valeurs pour gouverner comme les putschistes fusils tournés contre le peuple, à la pointe des baïonettes, mais il est bien conscient que qui veut vivre tranquille, ne pas rencontrer d'obstacles ne doit pas s'engager en politique, mais rester chez lui avec sa famille.

    Il est bien conscient qu'améliorer le bien-être du peuple, sa qualité de vie etle mileiu ambiant, cela heurte l'égoïsme des nantis qui cause des dommages et des souffrances humaines que ces derniers doivent prendre en compte. Il se sent prêt à affronter cela, en paix et dans le dialogue, mais les golpistes doivent être châtiés pour les crimes commis contre le peuple.
    Voilà pourquoi il va rentrer et voilà pourquoi il va le faire sans peur quels que soient les risques.

    Le Blogue de Anne 


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    Voici les putschistes : 1) Carlos Flores Facussé ; 2) Rafael Leonardo Callejas ; 3) Cardenal Óscar Andrés Rodríguez ; 4) Adolfo Facussé ; 5) Armida de López Contreras ; 6) Schucry Kafie ; 7) Elvin Santos ; 8) Emilio Larach ; 9) Enrique Ortez Colindres ; 10) Pastor Evelio Reyes ; 11) Felícito Ávila ; 12) José Alfredo Saavedra ; 13) Jorge Canahuati ; 14) Jorge Yllescas ; 15) Juan Ferrera ; 16) Juan Ramón Martínez ; 17) Carlos López Contreras ; 18) Billy Joya ; 19) Ana Abarca ; 20) Rafael Ferrari ; 21) Juan José Pineda ; 22) Vilma Morales ; 23) Marcia Villeda ; 24) Renato Álvarez ; 25) Ramón Custodio ; 26) Rafael Pineda Ponce ; 27) Olban Valladares ; 28) Pastor Oswaldo Canales ; 29) Ricardo Maduro ; 30) Romeo Vásquez Velásquez ; 31) Porfirio Lobo Sosa ; 32) Ricardo Álvarez ; 33) Antonio Rivera ; 34) Guillermo Pérez Cadalso ; 35) Mauricio Villeda ; 36) María Martha Díaz ; 37) Antonio Tavel Otero ; 38) Luis Rubí ; 39) Toribio Aguilera ; 40) Ramón Velásquez Nassar ; 41) Elán Reyes Pineda ; 42) Luz Ernestina Mejía ; 43) Martha Lorena Casco ; 44) Rodolfo Irías Navas ; 45) Rigoberto Chang Castillo ; 46) Mirna Castro ; 47) Gabriela Núñez ; 48) Hugo Llorens.

    1. Chacune de ces personnes a, selon sa position, machiné, motivé ou financé la rupture de l’ordre constitutionnel avec l’arrestation et l’extradition du Président Zelaya, entérinant ainsi le coup d’État.

    2. Il sont directement responsables des morts, des blessés, des prisonniers et du naufrage imposé à la société hondurienne ; ce sont eux qui ont détruit la démocratie et l’image du pays sur le plan national et international.

    3. Les putschistes ont remis sur pied l’organisation anti-terroriste et anti-communiste, qui a fonctionné dans les années 80, appelée l’Alliance pour le Progrès du Honduras (APROH). Le manque de culture et l’avarice les empêche de penser que les peuples sont libres de choisir le système politique et idéologique qui leur donne sécurité et bien-être.

    Rédaction / EL LIBERTADOR

    Tegucigalpa. Cette fois, les noms et les visages resteront pour toujours, pour que l’Histoire et les honduriens et le monde les connaissent, et qu’ils comparaissent devant le jugement de la sanction morale des citoyens et devant les tribunaux nationaux et internationaux.

    Les ourdisseurs du coup d’État contre Zelaya ont remis en marche une variante de la machination qu’a utilisé l’Alliance pour le Progrès du Honduras (APROH) , dans les années 80, qui sous un masque apparemment patronal, mais qui par dessous cachait des lignes politiques doctrinaires claires de « guerre de basse intensité contre les opposants à la répression au gouvernement sandiniste et le mécontentement social au Honduras. Le financement de l’organisation était transmis par les services secrets des États-Unis au travers de la secte Moon ».

    “Un patronat laborieux”

    Dans les statuts de l’APROH, il n’apparaît rien de particulièrement « suspect ». Un groupe de chefs d’entreprise s’associe pour se pencher sur leurs problèmes, avec un point de vue sur d’autres secteurs. Le modèle économique qu’ils défendaient était clair : faire pression au travers de politiques de libre entreprise avec peu de mécanismes de contrôle et de multiples mécanismes pour optimiser les gains.

    On exigeait aux actionnaires de « conserver la confidentialité sur les documents ou informations qu’ils pourraient connaître compte tenu de leur participation au travaux de l’APROH et que leur divulgation pourrait leur être préjudiciable.

    Créée récemment, au premier trimestre de 1983, l’APROH n’a pas attiré l’attention. On la considérait comme une nouvelle tentative de rassembler les secteurs les plus conservateurs. En novembre de cette année, le quotidien « Tiempo » a publié un de ces « documents » d’usage interne : l’APROH recommandait à la Commission Kissinger, par l’intermédiaire d’un ami personnel et assistant de celui-ci, la solution militaire pour l’Amérique Centrale.

    La vérité d’hier et d’aujourd’hui

    Dans l’APROH, se réunissait le fascisme militaire qui représentait alors le général Álvarez, président de l’ Association et, maintenant Romeo Vásquez. Elle était constituée, comme maintenant, de l’extrême droite des entrepreneurs du pays, bien qu’en vérité, plus que d’idéologie, il s’agit de chefs d’entreprise enrichis et corrompus parce que ce sont eux qui décident de ce qui se fait dans le pays. Ce sont les éternels profiteurs des avantages fiscaux, ce sont ceux qui obtiennent des remises et des absolutions de dettes par millions envers l’État.

    Ce sont ceux qui financent et contrôlent les partis politiques et influent pour placer leurs cadres à l’Assemblée Nationale et au Pouvoir Judiciaire. En somme, ce sont ceux qui se sont emparés du pays et nient le développement à d’autres entrepreneurs et marginalisent le peuple parce que, pour eux, c’est une affaire qu’il continue à être ignorant et affamé, et ainsi ils leur est facile de le manipuler avec ses moyens de communication comme ça se passe en ce moment avec le coup d’État.

    Fin 1983, les rumeurs selon lesquelles l’ambassade des Etats-Unis voyait la consolidation d’un groupe de pression si conservateur et aussi sujet à la critique à l’intérieur du pays, de même que maintenant, les putschistes sont devenus un problème pour les Etats-Unis. Alors, l’APROH s’est mise en sommeil pendant plusieurs années, mais ils l’ont réveillée au matin du 28 juin 2009 pour terminer son travail : jeter dehors le Président, manipuler au travers des moyens de communication, avec des exécutions sommaires dont personne n’aura connaissance, répression et guerre psychologique pour confondre le peuple.

    QUI EN ÉTAIENT LES MEMBRES ?

    Le général Gustavo Alvares était le chef, l’homme à la tête de l’APROH, Rafael Leonardo Callejas a reconnu que quand il était secrétaire du travail et de l’Éducation de l’APROH, il a poussé Oswaldo Ramos Soto pour qu’il devienne doyen de l’Université Nationale Autonome du Honduras (UNAH).

    Il faut signaler que l’APROH fut créée sous le gouvernement de Roberto Suazo Córdova par Álvarez Martínez, le principal précurseur de la Doctrine de la Sécurité et responsable de dizaines d’assassinats et de disparitions politiques dans le pays.

    Cette organisation comptait avec la collaboration de la « Secte Moon », une organisation religieuse connue dans le monde entier.

    Dans l’APROH il y avait aussi José Rafael Ferrari, Miguel Facussé, Fernando Casanova, Rigoberto Espinal Irías, Benjamín Villanueva y les ex dirigeants syndicaux Andrés Víctor Artiles et Mariano González.

    Cette organisation avait aussi comme membres Osmond Maduro, frère de l’ex-président et putschiste Ricardo Maduro Joest. Les personnalités de la banque nationale et étrangère, celles de l’industrie chimique et textile, celles de l’agroalimentaire, de la télévision et de la technocratie. Toutes étaient représentées dans l’APROH.

    Maintenant, regardez cette photos avec les putschistes les plus représentatifs, ce sont les membres de la nouvelle APROH. Il n’y a pas de différence avec le passé, et quelques uns sont les mêmes : Miguel Facussé, Rafael Leonardo Callejas et José Rafael Ferrari.

    ARTICLE ORIGINAL
    http://ellibertador.hn/Nacional/Avance/3102.html

    Traduction : Jean-Michel Hureau


    ET AUSSI :

    Lettre ouverte à Oscar Arias, de la parte du Front de Résistance

    La résistance hondurienne rejette les conditions proposées par Arias pour le retour de Zelaya

    Le Front National Contre le Coup D’Etat au Honduras

    Dans une lettre adressée au "médiateur" costaricien, le Front National Contre le Coup d’Etat au Honduras, précise qu’il n’accepte que le premier des sept points proposés par Arias pour que le Président Zelaya retrouve ses fonctions.

    Lettre ouverte à Oscar Arias, de la part du Front de Résistance

    Le Front National Contre le Coup d’Etat au Honduras, regroupant différentes expressions organisées dans le pays et unies pour faire face à la situation surgie du coup d’Etat, adresse la déclaration suivante à la communauté nationale et internationale :

    1. Nous réaffirmons que la position intransigeante de la commission nommée par les putschistes rend impossible toute issue positive de la médiation en cours à San José.

    2. Nous marquons notre plein accord avec le premier point de la proposition formulée par le citoyen Président du Costa Rica, prix Nobel de la Paix, Oscar Arias, exigeant le rétablissement immédiat de Manuel Zelaya Rosales à la Présidence de la République du Honduras, et nous demandons que cette exigence soit sans conditions.

    3. Nous rejetons le reste de la dite proposition parce qu’elle ne répond ni à nos attentes ni à nos revendications pour les raisons suivantes : Le point numéro 2 permet l’intégration de personnes liées au coup d’Etat et se sont donc rendues coupables de crimes de lèse-humanité. Le point 3 signifie la négation du droit des citoyens à une démocratie participative. Le point 4 offre l’impunité à ceux qui ont élaboré, exécuté et avalisé le coup d’Etat. Le point 5 ouvre la voie à une fraude électorale dont les indices apparaissent déjà clairement. Le point 6 ignore notre revendication d’une révision du rôle constitutionnel des forces armées et leur implication dans le coup d’Etat. Le point 7 n’a dès lors plus de raison d’être, si les points antérieurs ne sont pas pris en compte.

    4. Nous dénonçons l’attitude d’ignorer tacitement les violations des droits humains que subit la population de la part du gouvernement de fait et de ses appareils répressifs qui est attestée par les chiffres suivants :4 assassinats, 1,158 détentions arbitraires, le harcèlement et la persécution des représentants du mouvement social ; 14 médias, 14 journalistes et 4 organisations sociales ont été victimes d’atteintes à leur liberté d’expression ; les violations constantes des droits individuels et fondamentaux des citoyennes et citoyens consignés dans la Constitution de la République. Nous dénonçons par la même le recul que souffre le pays en matière de droits humains, la militarisation et le harcèlement de communautés comme à la Guadalupe Carney, à Silín, Colón ; la militarisation d’institutions publiques et les agissements de membres d’escadrons de la mort dans tous le pays ; auxquels s’ajoute la collusion du Ministère Public, des juges et des Tribunaux de la République avec le gouvernement de fait qui laisse la citoyenneté sans défense aucune.

    5. Nous réitérons notre souhait de voir se mettre en place des processus politiques participatifs qui permettent l’implication démocratique des hommes et femmes par le biais de l’installation d’une Assemblée Nationale Constituante.

    6. Nous restons déterminés dans notre lutte, jusqu’à ce que nous obtenions le rétablissement de l’ordre institutionnel.

    Lundi, 20 juillet 2009.

    Front National Contre le Coup d’Etat au Honduras

    « A genoux, seulement devant Dieu ! »

    http://sodepaz.es/index.php?option=com_content&task=view&id=1091&Itemid=15

    Traduction Pedro DA NOBREGA


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  • Depuis dix ans les grands médias font ce qu’ils veulent de la réalité venezuelienne. L’affaire semble entendue. Même et surtout a gauche un lavage de cerveau sans guère d’alternatives a fini par installer des catégories ("pour ou contre Chavez", "dérive autoritaire ou pas", "base contre bureaucratie", "Chavez-Iran", etc...) et une "critique" obligée, pavée de bonnes intentions mais finalement éloignée du réel qui devrait la nourrir. Une critique pertinente ne saurait se faire sérieusement a quinze mille kilomètres des acteurs populaires, concrets, anonymes de la révolution bolivarienne.

    Qu’ils n’aient pas le temps ou l’envie d’écrire sur internet, ne signifie pas qu’ils n’existent pas, qu’ils ne pensent, qu’ils ne vivent pas d’autres contradictions, différentes de celles qu’on projette sur eux. Ils sont des millions. Il est temps de les écouter, de les voir. L’écran de "Vive TV" vous permet de les rencontrer en direct. Vous pouvez vous affranchir de la dictature médiatique des grands groupes économiques et palper presque comme si vous étiez sur place une révolution dans ses nombreuses avancées et contradictions, avec les témoignages libres des mouvements sociaux.

    Il suffit de cliquer sur http://www.vive.gob.ve/senalVivoExp.php et attendre de 30 sec. a 1 minute. 

    Voici quelques programmes en prise directe avec les luttes populaires :    1. lundi et mercredi a 7 h. 30 du matin, ou le mardi a 18 h. heure d’Europe  : "Informativo laboral" sur les luttes des travailleurs (diffusé a 20 heures au Venezuela, avec rediff dans la nuit)

     2. du lundi au vendredi, a 19 h. heure d’Europe, "el noticiero del cambio", reportage sur les organisations populaires et mouvements sociaux dans tout le pays (diffusé a midi au Venezuela, avec rediffs)

     3. mercredi a 18 h. heure d’Europe, "sin linderos" sur la réforme agraire ou les luttes paysannes (diffusé a 11 h. 30 au Venezuela, avec rediffs)

     4. Le lundi a 10 h. 30 ou samedi a 8 h. du matin heures d’Europe, notamment : "noticiero indigena", le reportage fait par les communautés indigènes.    Etc... Etc... Il y a en réalité toute sorte de programmes, dessins animés différents du cartoon dominant, cours de philo et de cinéma, débats citoyens en direct, docs politiques et sociaux, musiciens, artisans, etc... et pas mal de directs comme en ce moment sur la mobilisation populaire des venezueliens en solidarité avec le peuple hondurien. 

    La grille complète de nos programmes est détaillée heure par heure sous ce lien : http://www.vive.gob.ve/programacion.php?id=Sábado# en sachant qu’actuellement il faut additionner 6 heures trente pour obtenir l’heure européenne

    Thierry Deronne

    Vicepresidencia de Formación Integral
    Televisión Publica VIVE , Biblioteca Nacional, Piso 4
    Avenida Panteón , Caracas , República Bolivariana de Venezuela 
    Cel 00584164198614

    http://www.vive-fr.org/blog/
    http://www.vive.gob.ve (castellano)
    http://www.vive-be.org/ (francais)


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  • ARRESTATION VIOLENTE DE CINQ COMPAÑEROS ADHÉRENTS DE L’AUTRE CAMPAGNE, DE CANDELARIA, CAMPECHE

    Ici une vidéo de Sara López Gonzalez qui explique les raisons de la résitance civile


    Vers cinq heures du matin ce 10 juillet, la compañera Sara López Gonzalez et les compañeros Joaquín Aguilar Méndez, Elmer Castellanos Contreras, Guadalupe Borja et Guadalupe Lizcano, adhérents de l’Autre Campagne et membres actifs du Mouvement contre les tarifs élevés de l’énergie électrique à Candelaria ont été arrêtés violemment.

    Des agents de police ont enfoncé les portes de leurs maisons, ont menacé et pointé leurs armes sur les membres de leurs familles et ont arrêtés les compañeros cités en les frappant. Jusqu’à présent, nous ne savons pas où ils se trouvent.

    À l’exception du compañero Elmer Castellanos, les compañeros Sara López, Joaquín Aguilar, Guadalupe Borja et Guadalupe Lizcano sont sous le coup d’une enquête judiciaire entamée à partir des plaintes déposées par la Commission fédérale d’électricité contre eux, en leur fabriquant plusieurs délits comme moyen de pression politique pour casser leur mouvement.

    À plusieurs occasions, les membres du Mouvement contre les tarifs élevés de l’énergie électrique à Candelaria ont demandé que le gouvernement de l’État du Campeche se prononce sur le fait que les délits imputés aux compañeros sont fabriqués et que l’affaire est clairement une affaire politique. Le gouvernement de l’État du Campeche s’est excusé en argumentant que comme autorité de l’État, ça ne le concernait pas et qu’il ne pouvait pas se mêler de problèmes qui relèvent de la compétence fédérale.

    Le 30 juin, les membres du Mouvement contre les tarifs élevés de l’énergie électrique à Candelaria ont publié un communiqué dans lequel ils informent que : « nos membres ont décidé en assemblée DE NE PERMETTRE L’INSTALLATION D’AUCUNE URNE le 5 juillet prochain, ni pour la journée électorale de l’État [du Campeche, ndt], ni pour l’élection fédérale ». Et cela, parce que « depuis le mois de novembre dernier, le représentant légal de la Commission fédérale d’électricité a déposé plusieurs plaintes contre certains compañeros et compañeras de La Résistance [civile pour le non paiement de l’électricité, note du cspcl], les accusant de délits comme la privation illégale de la liberté d’un fonctionnaire public, vol au patrimoine de la nation, entre autres, et avec l’unique objectif de les intimider et de criminaliser nos demandes justes. Toutes les communautés de la municipalité qui sommes en résistance leur disons que ce n’est pas seulement contre ces compañeros et compañeras qu’il a y une plainte, mais que nous sommes plus de 3 000 personnes concernées et que nous assumons comme nôtres ces accusations. »

    Face à une telle situation, le communiqué ajoutait : « nous avons mené, à différentes occasions des réunions avec les représentants de la CFE et du propre gouvernement de l’État pour rechercher une solution juridique aux accusations infondées déposées contre nous ; cependant, et malgré ces efforts, nous n’avons pas réussi à trouver un accord satisfaisant à cause de l’entêtement des représentants de la Commission fédérale d’électricité. Face à tout cela, les communautés, ejidos, rancherias, et quartiers qui intègrent la Résistance civile pour le non paiement ont décidé d’empêcher la réalisation des élections étatiques et fédérales dans tous les lieux où nous sommes présents, à moins que la représentation légale de la CFE RETIRE LES PLAINTES déposées contre nos compañeros et compañeras. »

    Suite à cette déclaration, le ministre de l’Intérieur de l’État du Campeche, Ricardo Medina Farfán, a pris contact le 4 juillet avec la compañera Sara López pour essayer de négocier cette décision et la compañera l’a informé que le mouvement n’avait ni chef, ni leader et que les décisions se prenaient en assemblée, ce pourquoi elle ne pouvait pas débattre avec lui de ces questions. Tout de suite après, le premier ministre a joint un des avocats du Mouvement contre les tarifs élevés de l’énergie électrique à Candelaria et par son intermédiaire il y a eu un accord avec le mouvement. Cet accord a été signé par l’avocat représentant le mouvement, par la compañera Sara López (le premier ministre a fait pression pour qu’elle signe aussi le document) et par le ministre de l’Intérieur de l’État du Campeche, Ricardo Medina Farfán.

    Dans cet accord, le gouvernement de l’État du Campeche s’est engagé à « organiser une réunion de travail qui aura lieu dans la semaine du 13 juillet de cette année avec la participation de représentants de la Commission fédérale d’électricité et en faisant en sorte que le délégué du bureau du Procureur général de la république de l’État du Campeche participe, ainsi qu’une représentation du gouvernement de l’État pilotée par le ministre de l’Intérieur lui-même. Dans cette réunion, plusieurs alternatives devaient être proposées pour que les enquêtes préliminaires entamées contre des membres du Mouvement contre les tarifs élevés de l’énergie électrique à Candelaria soient traitées avec attention, en privilégiant le dialogue pour aller vers une solution de la problématique exposée et réclamée par ses représentants. »

    Ainsi, les membres du Mouvement contre les tarifs élevés de l’énergie électrique à Candelaria se sont engagés à « ne réaliser aucune action qui pourrait affecter le processus normal de la journée électorale du dimanche 5 juillet de cette année ». Ce qui a été entièrement respecté de la part du mouvement.

    Nous précisons que la détention arbitraire de nos compañeros a eu lieu quelques jours après la signature de cet accord, ce qui compromet les agissements du gouvernement de l’État.

    Nous exigeons donc du gouvernement de l’État du Campeche qu’il dise où se trouvent Sara López González, Joaquín Aguilar Méndez, Elmer Castellanos Contreras, Guadalupe Borja et Guadalupe Lizcano, ce que nous ignorons. Et au cas où ils se trouvent dans une instance fédérale comme les locaux du Procureur général de la république, que le gouvernement du Campeche tienne sa parole de « suivre et impulser » le processus, collaborant dans la localisation et la libération des détenus.

    Tant que nous n’aurons pas de nouvelle des détails de l’opération illégale menée ce matin contre des membres du Mouvement contre les tarifs élevés de l’énergie électrique à Candelaria et qu’on ne saura pas si elle était du ressort fédéral ou étatique, nous rendons responsables le gouvernement de l’État du Campeche de tout dommage que pourraient souffrir Sara López González, Joaquín Aguilar Méndez, Elmer Castellanos Contreras, Guadalupe Borja et Guadalupe Lizcano ; en effet, durant l’opération pendant laquelle ils ont été pratiquement séquestrés, les membres de la police ont agi avec une grande violence, sans montrer de mandat d’arrêt et en violant les droits non seulement des détenus, mais aussi des membres de leurs familles qui ont été braqués et menacés.

    Nous appelons les compañeros de l’Autre Campagne à se prononcer contre la répression brutale dont souffrent nos compañeros du Mouvement contre les tarifs élevés de l’énergie électrique à Candelaria, Campeche.

    Avec la rage que produit la répression des luttes dignes,
    Movimiento de Cultura Popular, A.C. / Mouvement de culture populaire, A.C.
    Mérida, Yucatán, Mexique.

    Les cinq compañeros détenus à Candelaria, Campeche se déclarent en grève de la faim

    RAPPORT DES FAITS DE RÉPRESSION CONTRE DES MEMBRES DE « LA RÉSISTANCE » DE CANDELARIA, CAMPECHE, ET LES ACTIONS DE DÉFENSE.

    Le vendredi 10 juillet 2009, à 5 h 30 du matin dans la ville de Candelaria, Campeche, Sara López González, Joaquín Aguilar Méndez, Guadalupe Borjas Contreras, Elmer Castellano Velásquez et Guadalupe Lizcano Gómez, membres de la "Résistance civile pour le non paiement des tarifs élevés de l’énergie électrique” et adhérents de l’Autre Campagne, ont été arrêtés violemment et sans mandat d’arrêt.

    À l’exception des compañeros Elmer Castellanos et Guadalupe Lizcano, les compañeros Sara López, Joaquín Aguilar et Guadalupe Borja sont impliqués dans une enquête judiciaire issue des plaintes que la Commission fédérale d’électricité a déposé contre eux, en leur fabriquant plusieurs délits comme moyen de pression politique pour casser leur mouvement. Ils sont accusés de privation illégale de la liberté et de vol au patrimoine de la nation, qui sont considérés comme des délits graves qui ne permettent pas d’accéder à la liberté sous caution.

    Le responsable de cette transgression est le bureau du Procureur général de la république (PGR), qui, localement, dépend de Benjamín Marina Martín ; Eduardo Medina Mora le coordonne au niveau national, sous les ordres du président Felipe Calderón. Les agents de la corporation ont utilisé des pratiques injustifiables et aberrantes comme braquer leurs armes sur les familles des détenus, les intimider en leur criant dessus et en les insultant et forcer les femmes à se changer devant eux, violant leur intimité. Une autre irrégularité a été de ne pas indiquer où ils allaient les transporter, ce qui a provoqué de l’angoisse dans les familles et entre les compañeros par peur d’une disparition.

    Cette arrestation a lieu précisément quelques jours après que le gouvernement de l’État du Campeche, dans un contexte pré-électoral, s’était engagé par écrit, en signant, à promouvoir une table de discussion avec le délégué de la PGR du Campeche, avec des représentants de la CFE et avec des membres du Mouvement contre les tarifs élevés de l’énergie électrique pour privilégier la voie du dialogue pour suivre ce dossier.

    Face à cette situation, une réunion a été convoquée avec les membres de « La Résistance » à 9 heures du matin à la mairie, pour se mettre d’accord sur des actions à réaliser. À cette heure là, on ne savait pas où se trouvaient les compañeros, raison pour laquelle, dans la ville de Campeche, d’autres organisations adhérentes de l’Autre Campagne et des individus solidaires ont commencé à se mobiliser pour les retrouver. Vers 10 heures du matin, on a su qu’ils se trouvaient dans les locaux de la PRG et en milieu de journée, ils ont été transférés au Centre de réhabilitation sociale (CERESO [maison d’arrêt, ndt]), San Francisco Koben, qui se trouve à l’extérieur de la ville de Campeche.

    À partir de ce moment-là, ils ont été considérés comme des prisonniers politiques au vu du contexte. Le même jour, sans que ses représentants légaux, David Peña et Ramiro Barajas, tous les deux du District fédéral [Mexico, ndt] soient présents, on les a contraint à faire une déposition devant un juge fédéral, mais ils ont appliqué leur droit de réserve.

    Plus tard, la PGR a mis un place une opération de traque et de harcèlement contre les 35 communautés de Candelaria en résistance, intimidant les gens, surtout en leur disant qu’il existait d’autres mandats d’arrêt. Environ quinze à vingt personnes ont dû fuir leurs maisons et se cacher.

    Le 11, les représentants des 35 communautés de la municipalité de la Candelaria en résistance ont été convoqués pour informer des actions mises en place et afin de les inviter à s’organiser pour soutenir les compañeros privés de leur liberté, obtenant ainsi une réponse identique de l’appareil répressif, qui a intensifié le harcèlement, et a augmenté l’opération judiciaire (fourgons, hélicoptères). Malgré cela, un autobus a réussi à rejoindre la ville de Campeche avec le premier groupe de membres de « La Résistance », préparés pour les actions de pression et de soutien aux compañeros prisonniers ; ils ont été rejoint solidairement par des communautés de bases d’organisations de l’Autre Campagne.

    Ce même jour, à 23 heures, sont arrivés de la ville de Mexico à la ville de Campeche les avocats de Sara López et Joaquin Aguilar qui, en plus, acceptent de défendre les autres compañeros et de se coordonner avec l’avocat de Guadalupe Borjas, Daniel Pech, pour la défense.

    En arrivant, ils ont été reçus au Ministère de l’Intérieur de l’État du Campeche, où les fonctionnaires dirigés par Ricardo Medina Farfán ont dit qu’ils étaient désolés de la situation, que l’accord avait été violé par la fédération sous les ordres des hiérarchies supérieurs (Présidence et titulaire de la PGR), alors qu’eux étaient toujours disposés à privilégier le dialogue et d’accorder le soutien nécessaire pour garantir la sécurité des prisonniers.

    Plus tard, ils ont été au Tribunal fédéral du district pour régulariser leur situation comme représentants légaux et pour avoir accès aux dossiers. C’est là qu’ils ont su que le jour précédent, du fait de leur absence, un avocat d’office imposé aux compañeros a sollicité et prolongé la période d’instruction du juge jusqu’au jeudi 15 juillet [le 16 en réalité, note du cspcl] et non jusqu’au lundi 13, comme c’était prévu. Plus tard, ils se sont rendus à la prison pour rencontrer leurs clients.

    Le jour suivant, le 12 juillet, ils réussissent à avoir accès aux dossiers et aux plaintes contre les membre du mouvement contre les tarifs élevés, avec un total de 34 mandats d’arrêt (la liste ci-dessous), desquels 14 sont pour des délits graves et sans droit à caution, y compris les cinq prisonniers politiques actuels. Ces derniers se déclarent en grève de la faim à partir de ce moment-là, invitant d’autres compañeros à se joindre à cette décision pour faire pression et obtenir leur libération.

    Pendant ce temps-là, à Candelaria, une réunion a été convoquée dans la salle polyvalente de la localité avec les membres de « La Résistance », qui ont été harcelés pendant plusieurs minutes par le survol de fédéraux au-dessous du point de réunion. Malgré le harcèlement, il est accordé que des représentants des communautés en résistance se rendent toute la semaine à la capitale de l’État, en se coordonnant avec les organisations adhérentes de l’Autre Campagne de Campeche comme le Movimiento de Apoyo Popular Zapatista (Mouvement de soutien populaire zapatiste), la Juventud Comunista de México (Jeunesse communiste du Mexique) et le village de San Antonio Ebula, pour mettre en place des actions de pression et pour obtenir la libération des détenus.

    La première action qui va avoir lieu aujourd’hui, lundi 13 juillet à 9 heures, est un meeting face aux installations de la PGR à Campeche, pour dénoncer la violence avec laquelle ils ont agi contre les compañeros en rompant l’accord de négociation pacifique. Ensuite, le mardi 14, sera réalisé un meeting face aux installations de la Commission fédérale d’électricité pour les plaintes qu’ils refusent de retirer et contre les personnes d’Augusto Trejo et Leovigildo Dominguez, représentants de l’entreprise publique au Campeche et plaignants. Mercredi, il est prévu de retourner à la PGR et jeudi 16 est organisé un événement massif face au tribunal afin de faire pression pour une issue favorable aux prisonniers de la part du juge fédéral.

    En même temps, au niveau national, diverses organisations et mouvements sociaux manifesteront dans tout le pays en soutien aux compañeros de Candelaria, en commençant par le Réseau national de résistances civiles contre les tarifs élevés de l’énergie électrique, à laquelle appartient Candelaria, tout comme les mouvements qui se regroupent dans l’Alliance mexicaine pour l’autodétermination des peuples (AMAP). Les deux ont des représentants dans plusieurs États (Veracruz, Chiapas, Oaxaca, Guerrero, etc.) et dans tous les lieux où ils sont présents, ils se manifesteront face aux installations de la CFE et de la PGR tout au long de la semaine, culminant avec une action coordonnée au niveau national jeudi.

    Diverses organisations adhérentes de l’Autre Campagne et solidaires de « La Résistance » feront de même tout au long et au large du pays, espérant avoir des protestations dans tout le pays qui permettent de faire pression sur les autorités fédérales, car ce qui est en jeu va bien au-delà de la question juridique, elle-même violée, l’enjeu étant clairement politique.

    D’autre part, des organisations d’autres pays solidaires à la cause, manifestent devant les ambassades du Mexique dans leurs pays respectifs, réitérant l’unité de la classe exploitée internationale.

    Nous dénonçons publiquement les offensives de peur et d’intimidation envers les membres de la résistance civile, qui sont des évidences claires de la violation systématique des droits civils et humains, réalisées par un gouvernement oppresseur et fasciste qui recherche la soumission de la raison, de la volonté et de l’action.

    MAIS NOUS AVONS DÉCIDÉ DE DIRE YA BASTA ET D’ALLER JUSQU’AU BOUT

    Cordialement,
    Collectifs et groupes adhérents de l’Autre Campagne au Campeche
    35 communautés membres de la « Résistance civile pour le non paiement des tarifs élevés de l’énergie électrique » de Candelaria, Campeche, aussi adhérents de l’Autre Campagne.

    PS. Comme vous le savez, les mouvements d’en-bas, à gauche se maintiennent avec le salaire de travailleur exploité, ce pourquoi nous laissons ce numéro de compte pour ceux qui voudraient soutenir économiquement le mouvement pour mener cette lutte, car avec tant de jours de mobilisation, nous avons besoin de nourriture et d’eau :

    Compte BANAMEX : 5177120168204115 au nom de Sara López González.

    Liste des accusés :

    AVEC MANDAT D’ARRÊT POUR DÉLIT GRAVE :

    SARA LÓPEZ GONZALEZ, JOAQUIN AGUILAR MENDEZ, ANDRES AGUILAR LOPEZ, GUADALUPE BORJAS CONTRERAS, FILIBERTO REYES et/ou RIGOBERTO REYES AGUAYO, JOSE ALBERTO VILLAFUERTE GARCIA, VICTOR DIAZ ANDRADE, OCTAVIO SOLIS CORTES, ELMER CASTELLANOS VELAZQUEZ, GUADALUPE LIZACANO GOMEZ, MIGUEL FELIX ACOPA, SALATIEL CONCEPCION DE LA CRUZ, EMILIO GARCIA DE LA CRUZ, EDUARDO PEREZ OY

    AVEC MANDAT D’ARRÊT SANS DÉLIT GRAVE :

    MARIA DEL CARMEN DOMINGUEZ GUZMAN, TURI RAMIREZ DOMINGUES, NICOLAS ARCOZ GUSMAN, HUMBERTO ARCOS DIAZ, ABIGAIL CANAL LOPEZ, HECTOR ALEJOS JIMENEZ, DOMINGO ALVAREZ SILVANO, RICARDO UC CANAL, JOSE CAMBRANIS, LUIS DOMINGUEZ BAUTISTA, MIGUEL DOMINGUEZ MARTINEZ, JULIA BAEZA CRUZ, ROSARIO MUÑOZ MARIA ELENA, RODRIGO REYES AGUAYO, MANUEL AGUILAR COMPAN, MISS SALAS ROSAS, MANUEL RODRIGUEZ, JUANA PECH, LOURDES FELIX ALEJO, CRUZ HERNANDEZ "EL POCHITOQUE"

    Installation d’un campement pour nos prisonniers/ères politiques de Candelaria et SIX nouvelles personnes en grève de la faim

    Aujourd’hui, 14 juillet, nous avons installé à première heure un campement pour une durée indéterminée à l’extérieur du Tribunal fédéral du district dans la capitale de l’État du Campeche, en soutien à Sara Lopez, Joaquín Aguilar, Elmer Castellanos, Guadalupe Borjas et Guadalupe Lizcano, compañeros prisonniers politiques, membres de la Résistance civile pour le non paiement des tarifs élevés de l’énergie électrique de Candelaria et adhérents de l’Autre Campagne.

    Dans ce lieu, le jeudi 16 au matin, leur sera dictée leur accusation pour délits fabriqués de « privation illégale de la liberté », « obstruction d’un service public » et « vol aux ressources de la nation », qui, en plus, sont définis comme graves et sans droits à caution. Cela est une conséquence des plaintes déposées par la Commission fédérale d’électricité, criminalisant cette lutte sociale que nous menons depuis plus de trois ans pour un tarif juste de l’électricité.

    Face à cela, depuis dimanche 12, nos prisonniers se sont déclarés en grève de la faim à l’intérieur de la prison, et en solidarité avec eux, depuis tôt ce matin, ici dans le campement, cinq compañeros membres de « La Résistance » et un compañero militant de la Juventud Comunista de Mexico se sont déclarés en grève de la faim.

    Nous resterons ici et nous espérons être rejoints et soutenus par d’autres adhérents de l’Autre Campagne et de groupes solidaires au Campeche et dans tout le pays pour faire pression sur la décision du juge et obtenir la liberté de nos compañeros injustement détenus. Jusqu’à aujourd’hui, ont été réalisés des actions de protestation et nous avons reçu des marques de soutien de groupes solidaires et adhérents de l’Autre Campagne du Yucatán, du Chiapas, du Chihuahua, du Veracruz, du D.F., de Oaxaca, du Morelos, etc. ainsi qu’un appel du Centre de droits humains Fray Bartolomé qui était très préoccupé par la situation.

    Avec la digne rage / Con digna rabia :

    Collectifs et mouvements adhérents de l’Autre Campagne au Campeche :

    Résistance civile pour le non paiement des tarifs élevés de l’énergie électrique de Candelaria
    Habitants de San Antonio, Ebulá
    Mouvement de soutien populaire zapatiste
    Jeunesse communiste du Mexique au Campeche

    Traductions : Xochil Anga.

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  • LA réunion tenue au Costa Rica ne conduisait et ne pouvait pas conduire à la paix. Le peuple du Honduras n’est pas en guerre, seuls les putschistes utilisent les armes contre lui. C’est à eux qu’on devrait demander de mettre fin à leur guerre contre le peuple. Une réunion de ce genre entre Zelaya et les putschistes ne servirait qu’à démoraliser le président constitutionnel et à épuiser les énergies du peuple hondurien.

    L’opinion publique mondiale est au courant de ce qui s’est passé dans ce pays à travers les images diffusées par la télévision internationale, notamment à travers Telesur qui, sans perdre une minute, a fidèlement transmis chaque événement survenu au Honduras, les discours prononcés et les accords unanimes des organismes internationaux condamnant le coup d’Etat.

    Le monde entier a pu voir les coups assénés aux hommes et aux femmes, les milliers de gaz lacrymogènes lancés contre la multitude, les gestes grossiers faits avec des armes de guerre et les coups de feu déchargés pour intimider, blesser ou assassiner les citoyens.

    L’idée selon laquelle l’ambassadeur des Etats-Unis à Tegucigalpa, Hugo Llorens, ignorait ou a découragé le coup est absolument fausse. Il en était au courant, de même que les conseillers militaires nord-américains qui n’ont pas cessé une minute d’entraîner les troupes honduriennes.

    Nous savons aujourd’hui que l’idée de promouvoir la gestion de paix depuis le Costa Rica est née dans les bureaux du département d’Etat dans le but de contribuer à la consolidation du coup militaire.

    Le putsch a été conçu et organisé par des personnages sans scrupules de l’extrême droite, des fonctionnaires de confiance de George W. Bush qui avaient été promus par lui.

    Tous, sans exception, possèdent un gros dossier d’activités contre Cuba. Hugo Llorens, ambassadeur au Honduras depuis la mi-2008, est Cubano-américain. Il fait partie du groupe d’ambassadeurs agressifs des Etats-Unis en Amérique centrale, formé de Robert Blau, ambassadeur au Salvador, de Stephen McFarland au Guatemala et de Robert Callahan au Nicaragua. Ils ont tous été nommés par Bush en juillet et août 2008.

    Ils suivent tous les quatre la ligne d’Otto Reich et de John Negroponte, responsables, conjointement avec Oliver North, de la sale guerre contre le Nicaragua et des escadrons de la mort en Amérique centrale qui ont coûté la vie de dizaines de milliers d’habitants des peuples de la région.

    Negroponte a été représentant de Bush auprès des Nations Unies, tzar des services de renseignement nord-américains et finalement sous-secrétaire d’Etat. Lui, de même qu’Otto Reich, par des voies diverses, ont été derrière le coup au Honduras.

    La base de Soto Cano dans ce pays, siège de la Force opérationnelle mixte Bravo, rattachée aux Forces armées des Etats-Unis, constitue le point d’appui principal du coup d’Etat au Honduras.

    Les Etats-Unis envisagent le plan ténébreux de créer cinq nouvelles bases militaires autour du Venezuela, sous prétexte de remplacer celle de Manta en Equateur.

    La situation incontestablement compliquée, créée en Amérique centrale, par l’aventure absurde du coup d’Etat au Honduras, ne peut être résolue sur la base de pièges, tromperies et mensonges.

    De nouveaux détails concernant l’implication des Etats-Unis dans cette action, qui aura des retombées sérieuses dans l’Amérique latine dans son ensemble, sont dévoilés chaque jour.

    L’idée d’une initiative de paix à partir du Costa Rica a été transmise au président de ce pays depuis le département d’Etat, alors qu’Obama, en visite à Moscou, déclarait, dans une université russe, que le seul président du Honduras était Manuel Zelaya.

    Les putschistes étaient en difficultés. L’initiative transmise au Costa Rica avait pour but de les sauver. Il est évident que chaque jour de retard est lourd de conséquences pour le président constitutionnel et tend à diluer l’extraordinaire soutien international dont il a bénéficié. La manœuvre yankee n’élargit pas les possibilités de paix ; bien au contraire, elle les réduit et le danger de violence augmente car les peuples de notre Amérique ne se résigneront jamais à la destinée qu’on leur a réservée.

    La réunion du Costa Rica remet en question l’autorité de l’ONU, de l’OEA et des autres institutions qui se sont engagées à soutenir le peuple hondurien.

    Lorsque que Micheletti, président de facto, a proclamé hier qu’il était prêt à renoncer à son poste si Zelaya démissionnait, il savait déjà que le département d’Etat et les militaires putschistes avaient décidé de le remplacer et de l’envoyer encore une fois au Congrès dans le cadre de la manœuvre.

    La seule chose honnête, à l’heure actuelle, est de demander au gouvernement des Etats-Unis de mettre fin à son intervention, de cesser d’apporter son soutien militaire aux putschistes et de retirer sa force opérationnelle du Honduras.

    Au nom de la paix, on prétend exiger au peuple du Honduras de renier tous les principes pour lesquels ont combattu toutes les nations de cet hémisphère.

    Juarez a dit : « Le respect au droit d’autrui est la paix ».

    Fidel Castro Ruz
    Le 16 juillet 2009

     Le Grand Soir 

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  • A part ça, le nouveau régime à Tegucigalpa est en voie de “normalisation”, comme l’écrit “Le Monde” ou le “New York Times”… c’est fou ce que nous savons être aveugles (”compréhensifs”) quand les criminels sont de notre côté… et quand le patronat et l’église applaudissent les putchistes.

    [Gregor Seither - IES News Service - 16/07/2009]

    La famille du procureur général du Honduras violentée par la police après qu’il ait critiqué le coup d’état sur la chaine de télévision CNN

    Peu de temps après que le procureur général hondurien Jari Dixon Herrera ait déclaré depuis Washington, devant les caméras de CNN et d’autres médias internationaux, que le coup d’état au Honduras était illégitime, la police hondurienne s’est rendue chez sa famille, a vandalisé sa maison, frappé sa mère et arrêté son frère.

    La police a commencé par encercler la maison de Mme Herrera, dans la ville de Talanga, et d’en arroser la facade avec des rafales d’armes automatiques. Les agents ont ensuite défoncé la porte d’entrée et saccagé la maison. La mère de M. Herrera a été frappée puis violentée par les agents de police. Son frère a été également frappé puis emmené dans un véhicule de la police.

    Le procureur Jari Dixon se trouve en ce moment à Washington, DC, membre d’une délégation hondurienne qui a rencontré des députés du Congrès U.S., des délégués de la Banque Mondiale ainsi que des officiels du Département d’Etat et des représentants d’organisations de défense des droits de l’homme afin de leur exposer les violations de droits commis par les nouveaux hommes forts du Honduras.

    L’attaque contre la famille de Jari Dixon n’est que le dernier épisode d’une répression sanglante qui s’est abattue sur les opposants au coup d’état. Samedi dernier, des hommes encagoulés et armés ont attaqué la maison de Roger Bados, leader du Parti Démocrate Unifié (opposition) à San Pedro Sula et l’ont abattu devant sa famille. La mème nuit, dans la ville de Santa Barbara, un autre leader de l’opposition, Ramon Garcia a été abattu par un commando masqué,  dans la rue devant sa maison. D’autres militants du Front du refus hondurien ont été agressés, menacés ou assassinés par des commandos anonymes.

    Ces actions violentes – dont la presse internationale et notamment U.S. ne s’est guère fait écho , rappellent les violences civiles qui ont marqué la dernière dictature militaire au Honduras, quand des escadrons de la mort paramilitaires assassinaient sélectivement des militants démocrates ou luttant pour les droits de l’homme, afin de maintenir un climat de terreur dans la population.

    Les organisations de défense des droits de l’homme dénoncent, depuis deux semaines, la violence exercée par le régime contre quiconque critique le coup d’état. Suite au coup d’état, les nouvelles autorités putchistes ont violemment réprimé les manifestations d’opposants et les rassemblements pacifiques. Elles ont interdit et fermé des stations de radio et de télévision et intimidé voire agressé les journalistes critiques. Plus de 600 personnes sont en prison pour avoir  contesté le coup d’état.

    Source Liberté INTERNET


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