• À travers des médias alternatifs, il est possible de récupérer des déclarations qui montrent la férocité du régime. Elles ont été prononcées par des personnalités connues au Honduras et, cependant, elles n'ont pas leur place dans les grands médias de ce pays, ni dans les notres d'ailleurs !!

    Policiers attrapant la présidente de l'Université Autonome du Honduras, Julieta Castellanos

     

    "Ils m'ont dit : ça te fait mal, chien ? Crie, chien!" "Dans un cachot de neuf mètres carrés il y avait plus de trente compagnons, complètement endoloris par les coups reçus." "Nous marchions sur la route, et là nous avons pris une déviation pour éviter un barrage et ils ont commencé à tirer." "Ils l'ont tué et ils ne nous permettent même pas de le veiller en paix." "Dans l'histoire du Honduras on n'a jamais vu à la police réprimer publiquement de cette façon."

    La majorité de ces déclarations ont été prononcées par des personnalités connues au Honduras et, cependant, elles n'ont pas été reprises dans les grands médias honduriens, associés aux entrepreneurs et aux partis traditionnels qui ont impulsé ce coup d'Etat. Pour savoir ce que les réprimés disent, il faut chercher ailleurs : des sites d'information alternative, des blogs, des organismes de défense des droits de l'Homme. C'est le moyen pour se rendre compte de la férocité du régime dont Roberto Micheletti a prit la tête.

    Le premier des témoignages fait parti d'une série reprise dans www.defensoresenlinea.com, des manifestants arrêtés et réprimés le jeudi 30, le jour où le professeur Roger Vallejos a été tué. La violence policière a monté en intensité dans les occupations de routes à Tegucigalpa et Comayagua. "Quand nous étions allongés sur le sol, la bouche en bas, ils ont commencés à nous insulter : ils le frappaient ceux qui levaient à moitié la tête - a raconté le maître Francis Alvarez-. Si quelqu'un se retournait pour regarder, ils lui donnaient des coups de bottes dans le visage. Ils disaient aux femmes que c'était des chiennes qui devraient être à la maison pour s'occuper de leurs maris et avec leurs matraques ils leur touchaient les parties intimes. Ils nous disaient qu'ils commandaient et que s'ils nous revoyaient dans les rues ils allaient tous nous tuer." Le dirigeant Juan Barahona s'est communiqué depuis la prison avec la Radio Liberada : " Nous sommes 75 et avons été arrêtés dans le quartier Bethléem, à Tegucigalpa : la majorité avons été frappés, blessés, avec avec des hématomes à la tête et aux yeux, avec des marques de coups de bâton dans le dos. La police nous traite comme des animaux". Au dirigeant Carlos Reyes, a-t-il précisé, ils lui ont fracturé un bras et l'ont emmené à l'hôpital.

    Roger Vallejos a agonisé 36 heures : une balle dans la tête au milieu d'une manifestation réprimée sur le Marché du Mayoreo. La famille a dénoncé qu'elle a été fustigée quand il a été interné - ils l'ont délogé de l'hôpital - et aussi durant la veillée funèbre. "Ils l'ont tué et nous ne pouvons même pas le veiller en paix - a dit  Salomón, son frère, à Radio Globo-. Qu'ils cessent de nous envoyer la police pour nous agresser." "Vous avez peur ?", lui a-t-il été demandé. "Bien sûr, qui ne va pas l'avoir, quand tu vois passer une patrouille avec les fusils pointés sur toi Nous voulons veiller Roger en tranquillité, parce qu'il n'est pas juste qu'ils viennent menacer et provoquer. C'est un fait lâche." Il y avait des raisons pour avoir peur : dimanche à l'aube un autre enseignant, Martin Rivera a été assassiné. Il était allé voir Vallejo et il est apparu, comme Pedro Magdiel Muñoz à El Paraiso, avec des dizaines de coups de poignard. La police a informé qu'elle a arrêté un adolescent, mais Bertha Oliva, de Cofadeh, assure qu'il s'agit d'un mode opératoire des escadrons de la mort dans les années 80. "Ils ont commencé par des meurtres de militants de base à coups de couteau pour les faire passer comme des actes de la délinquance commune", a-t-elle déclaré lors de l'inhumation." Nous savons que la fureur avec laquelle ils les ont tués est un message pour que le reste de la population s'effraie", a-t-elle dit. Lundi, l'armée a assassiné un autre paysan dans un barrage militaire.

    Le syndicaliste Eliseo Hernández a publié sur www.honduraslaboral.org un récit de la répression sur la route interaméricaine. "À une heure de l'après-midi est arrivé un contingent d'environ 400 militaires et  200 policiers qui nous ont prit en embuscade ; ils nous ont immédiatement lancé des grenades lacrymogènes, ont commencé à nous frapper à coups de toletazos et à nous tirer dessus avec l'idée de nous tuer, raison pour laquel nous n'avions comme seule alternative de fuir par les montagnes. Je me demande : s'ils nous avaient déjà délogés de manière brutale et sauvage, pourquoi nous poursuivre durant plusieurs kilomètres jusqu'à capturer beaucoup de compagnons et compagnes, et déjà au le sol, complètement sans défense et impuissants, les frapper, les insulter et les torturer pour ensuite menoter de manière brutale et humiliante ?". Hernández a rendu compte des prisonniers entassés dans une cellule : "La police leur jetait des capsules qui, au contact de l'humidité du sol, émanaient une forte odeur de gaz moutarde, ce qui se convertissait en cruelle torture, puisque l'asphyxie était presque totale". L'épisode a aussi été raconté par par Bertha Oliva.

    Le vétéran leader indigène Salvador Zúñiga a raconté sur le site nicaraguayen www.tortillaconsal.com les souffrances du groupe de 300 manifestants qui se sont rendus de Tegucigalpa à la frontière pour se réunir avec Zelaya. "Il y a une guerre contre un peuple désarmé qui ne fait que réclamer que soit réinstallé le président pour qui nous avons voté pour qu'il gouverne quatre ans", a-t-il affirmé. "Ils en sont arrivés à emprisonner 300 personnes par jour, a-t-il dit. A El Paraiso, ils ne tenaient plus dans le commisariat et étaient emmenés au stade." À la sortie de la capitale, ils leur ont retiré les bus et ils ont continué à pied. Après avoir évité plusieurs barrages, ils ont du prendre le large dans la montagne, parce qu'ils ont commencé à tirer sur eux. En arrivant aux villages, ils étaient dénoncés et ils devaient continuer de fuir. L'armée les a encerclés près de la frontière, les a arrêtés, les a frappés et ensuite, entassés, elle les a envoyés dans des fourgons à Tegucigalpa et San Pedro Sula. Seulement 40 ont réussi à passer au Nicaragua. "Les gens ont peur : c'est une situation difficile, a-t-il expliqué. Quand les personnes vont aux manifestations, elles sont actives. Mais elles sont seules, elles entrent en situation de panique."

    Sur le site Honduras résiste (resistenciamorazan.blogspot.com), un des plus actifs dans la diffusion de dénonciations, est reproduit une interview que Radio Progreso a faite au père Faust Milla, un militant des droits de l'Homme qui travaille avec les indigènes, qui a été arrêté par les escadrons de la mort dans les années 80 et qui aujourd'hui est à l'abri. "J'ai vécu ces situations pendant douze ans, j'attendait la mort à n'importe quel moment, a-t-il évoqué. Il y a quelques jours ils sont venus me chercher à la radio dans laquelle je travaille, subrepticement. Je n'ai pas peur mais je fais attention. Bien que je ne sache pas combien j'endurerai enfermé, parce que je ne peux pas continuer de voir couler le sang. Je crois que dans l'histoire du Honduras une telle répression n'a jamais été vue, de manière si publique, autant à la vue de tous." Milla considère que si cette situation continue, "l'indignation du peuple va déborder, probablement de manière désordonnée". "Parce qu'il est impossible de continuer d'endurer cela - fait-il remarquer. Parfois ils ne donnent mëme pas d'eau aux blessés dans la prison. Violer les droits de l'homme fondamentaux pour ces groupes est un métier. Pour cela, ils le prennent avec naturel et peu leur importe que le monde entier les appellent criminels et bêtes. Mais le peuple s'est levé, s'est indigné, et a décidé maintenant de continuer de lutter pour la liberté pacifiquement, jusqu'où arrive la limite."

    "Le secteur putschiste ne s'attendait pas à ce que les gens n'aient plus peur et soient préparés à dire les noms et prénoms de ceux qui sont derrière ce projet déshonorant de harcèlement, de persécution et de mort", a signalé Oliva, en assurant que la Cofadeh a comptabilisé 2702 arrestations illégales, une grande quantité de menaces directes de mort et neuf meurtres, "certains commis par des militaires habillés de civils". "Les putschistes sont peu nombreux, mais, il gèrent beaucoup d'argent et les médias sont à eux - a signalé Milla-. Ils empoisonnent les gens et les remplissent de haine."

     

    Angel Berlanga, Pagina/12, 06 aoüt 2009.

    http://www.pagina12.com.ar/diario/elmundo/4-129477-2009-08-06.html

    Traduit par http://amerikenlutte.free.fr


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  • Hugo Chávez et les médias privés

    Salim LAMRANI

    Le 2 août 2009, Reporters sans frontières (RSF) a publié un communiqué dénonçant la fermeture de « trente-quatre médias audiovisuels sacrifiés par caprice gouvernemental » au Venezuela. L’organisation parisienne « proteste avec vigueur contre la fermeture massive de médias audiovisuels privés » et s’interroge : « Est-il encore permis d’émettre publiquement la moindre critique envers le gouvernement bolivarien ? Cette fermeture massive de médias réputés d’opposition, dangereuse pour l’avenir du débat démocratique, n’obéit qu’à la volonté gouvernementale de faire taire les voix discordantes, et ne fera qu’aggraver les divisions au sein de la société vénézuélienne (1) ».

    RSF fait référence à la décision prise le 1er août 2009 par la Commission nationale des Télécommunications (Conatel) de retirer la fréquence à trente-quatre stations de radio et télévision. Selon RSF, la décision serait uniquement motivée par le fait que ces médias se soient montrés critiques à l’égard du gouvernement d’Hugo Chávez. En un mot, il s’agirait d’un acte politique pour museler la presse d’opposition. Cette version a été reprise par la grande majorité des médias occidentaux (2).

    Or, la réalité est tout autre et a été soigneusement occultée par RSF et les transnationales de l’information dans le but de tromper l’opinion publique et de transformer le gouvernement le plus démocratique d’Amérique latine (Hugo Chávez s’est soumis à quinze processus électoraux depuis son accession au pouvoir en 1998 et en a remporté quatorze lors de scrutins salués par l’ensemble de la communauté internationale pour leur transparence) en un régime portant gravement à la liberté d’expression.

    En effet, la décision de la Conatel aurait été prise dans n’importe quel pays du monde dans une situation similaire. Plusieurs radios ont délibérément ignoré une citation de la Commission destinée à vérifier l’état de la concession et à actualiser leur situation. Après enquête, la Conatel a découvert de nombreuses irrégularités telles que l’existence de concessionnaires décédés dont la concession était utilisée illégalement par une tierce personne, le non-renouvellement des démarches administratives obligatoires, ou tout simplement l’absence d’autorisation d’émettre. Or, la loi vénézuélienne, similaire à celles du reste du monde, stipule que les médias ne renouvelant pas leur concession dans le délai légal ou émettant sans autorisation perdent leur fréquence, et celle-ci revient dans le domaine public. Ainsi, trente-quatre stations qui émettaient de manière illégale ont perdu leur concession (3).

    En réalité, la décision de la Conatel, loin de limiter la liberté d’expression, a mis fin à une situation illégale et a ouvert une politique de démocratisation du spectre radioélectrique vénézuélien afin de le mettre au service de la collectivité. En effet, au Venezuela, 80% des radios et télévisions appartiennent au domaine privé, alors que seules 9% d’entre elles se trouvent dans le domaine public, le reste étant dévolu aux secteurs associatif et communautaire. De plus, l’ensemble des médias privés vénézuéliens se trouvent concentrés entre les mains de 32 familles (4).

    Ainsi, une mesure prise par la Conatel pour mettre fin à une situation illégale a été complètement manipulée par RSF et les médias occidentaux.

    RSF a pris fait et cause pour l’opposition vénézuélienne, responsable d’un coup d’Etat contre Chávez en avril 2002, putsch immédiatement avalisée par l’organisation parisienne. RSF défend particulièrement la chaîne putschiste Globovisión, qu’elle considère comme le symbole de la liberté d’expression au Venezuela (5). Néanmoins, elle omet de signaler qu’en plus de sa participation au putsch de 2002, Globovisión a soutenu le sabotage pétrolier la même année, a lancé un appel aux contribuables afin de ne pas s’acquitter de leurs impôts et a appelé à l’insurrection et à l’assassinat du Président Chávez (6).

    Dernièrement, Globovisión a apporté son soutien à la junte putschiste du Honduras qui a renversé le Président démocratiquement élu José Manuel Zelaya, unanimement condamnée par la communauté internationale. Le propriétaire de la chaîne Guillermo Zuloaga Núñez a ainsi reconnu le gouvernement illégal de Micheletti tout en lançant un appel au coup d’Etat : « Le gouvernement auto-proclamé de Micheletti respecte la Constitution et nous aimerions, nous aimerions vraiment qu’ici au Venezuela on respecte la Constitution comme on est en train de la respecter au Honduras (7) ».

    RSF ne défend pas la liberté d’expression au Venezuela. Elle préfère se ranger aux côtés des ennemis de la démocratie.

    Salim LAMRANI

    Notes

    (1) Reporters sans frontières, « Trente-quatre médias audiovisuels sacrifiés par caprice gouvernemental », 2 août 2009. http://www.rsf.org/Trente-quatre-me... (site consulté le 3 août 2009).

    (2) Agencia Bolivariana de Noticias, « Productores independientes respaldan suspensión de emisoras radiales ilegales », 4 août 2009.

    (3) Fabiola Sanchez, « Radios desafían a Chávez operando por internet », The Associated Press, 3 août 2009.

    (4) Thierry Deronne, « Au Venezuela, la bataille populaire pour démocratiser le ‘latifundio’ des ondes », 2 août 2009 ; Agencia Bolivariana de Noticias, « Medida de Conatel no afectará libertad de expresión e información en Venezuela », 4 août 2009. En français : http://www.legrandsoir.info/Au-Vene...

    (5) Reporters sans frontières, « Le gouvernement accélère sa croisade contre les médias privés en voulant modifier les lois et les règles », 21 juillet 2009.

    (6) Salim Lamrani, « Reporters sans frontières contre la démocratie vénézuélienne », Voltaire, 2 juillet 2009.

    (7) Agencia Bolivariana de Noticias, « Goblovisión apoya marcha a favor de gobierno golpista en Honduras », 22 juillet 2009.

    SOURCE 


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  • L’Assemblée Nationale du Venezuela discute de la façon de combattre le terrorisme médiatique

    Tamara Pearson
    dessin : Ares www.areshumour.com
    En réponse aux médias nationaux et internationaux qui accusent le Venezuela de préparer une loi pour limiter la liberté d’expression et punir les journalistes, les membres de l’Assemblée Nationale ont affirmé qu’une telle proposition de loi n’existe pas, mais un débat sur la façon de combattre la “dictature des médias“ et “le terrorisme médiatique“.

    Mardi, le président de la commission médias à l’Assemblée Nationale, Manuel Villalba, a dit que la proposition de loi de 17 articles, à laquelle certains médias se référent, n’existe pas mais que plutôt la Procureure Générale, Luisa Diaz, a présenté des idées à l’Assemblée Nationale pour qu’elles soient débattues mais que rien n’était encore sorti de ces propositions.

    “Ce n’est pas officiel“ a dit Villalba, expliquant qu’aucune loi n’avait été formellement présentée, ni proposée. “Tout cela confirme simplement qu’il y a des propriétaires de médias qui diffusent systématiquement de fausses informations“.

    Le législateur Rosario Pacheco a dit que la première ébauche disponible de la loi considère comme crime médiatique la publication d’information fausse, manipulatrice ou déformée portant “préjudice aux intérêts de l’Etat“ ou menaçant “la morale et la santé mentale du public“. L’Assemblée a évoqué une peine maximale de quatre années de prison.

    La journaliste Asalia Venegis a dit à la Télévision Vénézuélienne (VTV), “Ce projet de loi… reprend tout ce qui est dit sans équivoque dans “Pratique des Règles du Journalisme“ et dans le “Code d’Ethique“, qui présentent un ensemble de vues sur ce que devrait être le traitement de l’information et le rôle du journaliste“.

    Diaz a aussi suggéré que la loi se penche sur la protection des journalistes qui sont obligés de signer ou d’écrire des articles qu’ils ne croient pas. Donc, a-t-elle dit, plutôt que d’aller à l’encontre de la liberté d’expression, la loi devra “favoriser une liberté d’expression vraie et sure, à la portée de tous et qui ne trouble pas la paix entre les citoyens.“

    De plus elle a déclaré que l’Article 20 de la Constitution donne à chacun le droit de s’exprimer tant qu’il ne viole pas le droit d’autrui, ni n’attaque l’état ou la santé des autres, ou la morale publique.

    Depuis la déclaration de Diaz à l’Assemblée Nationale, les médias d’opposition et les médias internationaux ont publié des articles disant que le gouvernement Vénézuelien envisage la prison pour toute faute des médias, et essaye de “réguler“ ou “limiter“ la libre parole.

    El Tiempo (Amérique Latine) a décrit le manque de consensus à l’Assemblée comme une chose négative et a rapporté un propos du secrétaire général de l’Organisation des Etats d’Amérique, Jose Insulza, disant que la “situation de la liberté d’expression au Venezuela est “inquiétante“.

    Le journal Vénézuélien, El Universal, a cité le directeur d’Amnesty International parlant de “restrictions inacceptables à la liberté d’expression“ au Venezuela. Un article de l’AFP intitulé “Les mesures de Chavez contre la presse provoquent les protestations et un malaise internationaux“ insistait sur la possibilité de peines de prison et citait un opposant disant “nous sommes des journalistes, pas des criminels“.

    Mais la législatrice Desiree Santos a dit que le débat avait commencé parce qu’il était important d’établir des mécanismes protégeant le droit du peuple à être informé impartialement. “Il y a toujours eu une totale liberté d’expression [au Venezuela], même quand on a abusé de cette liberté,“ a-t-elle dit [1].

    “Les mauvaises pratiques [des médias] doivent être combattues, car personne dans ce pays ne peut vivre au dessus des lois“, a dit Santos. “La discussion sur la proposition de loi doit être centrée sur l’analyse des médias et la lutte contre le terrorisme, … l’atmosphère de confrontation que [les médias] entretiennent dans la population.“

    Villalba a aussi dit, “il n’est pas acceptable que des abus illégaux ou tout autre sorte d’outrage soient commis au nom de la liberté d’expression.“

    Il a dit que l’Assemblée Nationale continuerait de débattre des propositions de Diaz, et appelé toutes les composantes sociales à participer à la discussion.

    Depuis ces derniers mois, il y a eu des débats et des forums à travers le Venezuela sur le thème du terrorisme médiatique et la dictature des médias, une dictature qui selon Villalba est “imposée par les grandes compagnies de communication sociale,“ au niveau national et international.

    Dimanche, Diosdado Cabello, chef de la Commission Nationale des Télécommunications du Venezuela (CONATEL), a annoncé la fermeture de 34 stations de radio privée qui opéraient illégalement ou enfreignaient la loi. Le ministre a dit que beaucoup de ces stations n’étaient pas enregistrées ou n’avaient pas payé leurs cotisations à la CONATEL. Les décisions sont en attente pour 206 autres stations.

    Cabello a aussi expliqué que les nouvelles réformes de la Loi des Télécommunications visaient à briser le “latifundium médiatique“  Lien en limitant la possession de stations de radio ou télévision à trois par propriétaire. Selon ces réformes, les concessions de diffusion ne sont pas héritables et ne peuvent donc pas être transférées à la famille ou aux associés en cas de décès d’un possesseur.

    Vendredi dernier, le ministre des télécommunications et de l’information, Blanca Eekhout, a dit que 90% des communications internationales mentent constamment, discréditent et stigmatisent le Venezuela.

    Mérida, 5 août 2009, par Tamara Pearson – Venezuelanalysis.com

    traduction Laurant EMOR pour le Grand Soir http://www.legrandsoir.info

    http://www.venezuelanalysis.com/news/4694


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  • Quel avenir pour les peuples de l’Amazonie péruvienne ?

    La Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme a exigé une enquête indépendante, alors que le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur les peuples autochtones, James Anaya, a visité le Pérou la semaine dernière afin d’obtenir des informations auprès des groupes autochtones sur les faits. Restent à voir les effets de ces interventions.

     

    Le massacre

    La réaction initiale du gouvernement face à la brutalité qui eut lieu dans la province péruvienne de Bagua est surprenante : dans les 24h, le Ministère de l’Intérieur a lancé une publicité télévisée [1] montrant comment les peuples autochtones « terroristes », avec le soutien d’un « complot international », tentent de saper le progrès économique et le développement au Pérou, tout en assassinant « férocement » « d’humbles » policiers.

    Souvent, une telle réaction – rapide, agressive et défensive – est utilisé pour dissimuler d’incommodes vérités. Effectivement, en dépit des efforts pour cacher la vérité, ce qui s’est passé le 5 Juin sur la « Curva del Diablo » sur la route près de la ville de Bagua dans le nord du Pérou s’est avéré de plus en plus gênant pour les autorités péruviennes. Selon le récit du gouvernement, des Awajun et Wampi ont attaqué la police à un de leur barrage routier. Cette action était organisée pour protester contre une dizaine de décrets présidentiels – non-consultés – permettant d’ouvrir l’Amazonie à une agriculture industrielle à grande échelle, l’exploitation minière et l’exploitation pétrolière. Cependant, selon le récit des populations locales –confirmé par les reportages et images publiés par les médias alternatifs – la police a commencé à tirer sur les manifestants dès l’aube, alors que beaucoup étaient encore endormis. [2] Ceux-ci n’étaient pas armés et ont été atteint par les balles, alors même qu’ils tentaient de secourir leurs amis blessés et mourants. [3]Certains manifestants autochtones, aidés par des mestizo (non-autochtone) de Bagua, ont répliqué avec des pierres, des bâtons et des lances ; d’autres ont tenté de s’enfuir. Depuis ses hélicoptères, la police tirait d’hélicoptères des gaz lacrymogène et des balles réelles sur la foule ceux qui tentaient de fuir. Un petit groupe d’autochtones a pris des policiers en otage dans les locaux d’une exploitation pétrolière proche, entraînant davantage de morts. [4]

    Le nombre officiel de décès parmi les policiers s’élève à 23 et à 9 chez les autochtones [5] ; mais le nombre réel de décès d’autochtones est d’environ 60 (quoique les chiffres changent quotidiennement), et des centaines d’autres sont blessés. Comment se fait-il que nous n’avons pas un compte précis ? [6] Chaque témoignage indépendant raconte une histoire terrible et compromettante : corps (autochtones bien entendu) enlevés par les hélicoptères et lancés dans le fleuve, corps brûlés, corps jetés dans des fosses et couvertes hâtivement, corps retirés de force de l’hôpital... Dans leur hâte, la police a par inadvertance « perdu » le corps d’un des leurs, dont les restes, comme ceux de centaines de personnes autochtones, sont encore recherchés par les familles. Les communautés locales Awajun et Wampi, par peur de représailles, refusent de présenter le compte de leurs morts : ceux détenus ont raconté le viol, la torture et les menaces de la part de la police.

    La réaction du gouvernement à ce massacre est honteuse. Son doigt accusateur a été instamment braqué sur les dirigeants du mouvement indigène, un mouvement qui, jusqu’à présent, et malgré la pression continue sur leurs terres et leurs moyens de subsistances, n’a jamais utilisé la violence et fait constamment appel à des solutions pacifiques. Pour certains au sein du gouvernement, la situation a été tellement embarrassante que cela a mené à des démissions : le Premier Ministre Yehude Simon a promis sa démission dès que l’enquête indépendante sera clôturée, tandis que le Ministre de la Femme et du Développement, Carmen Vildoso, a démissionné quelques jours après l’événement tragique. Néanmoins, Alberto Pizango, le président d’AIDESEP (Association interethnique pour le développement de la forêt péruvienne), la principale organisation autochtone nationale, ainsi que d’autres dirigeants, restent sous mandat d’arrêt pour sédition et trahison.

    Toutefois, le silence que le gouvernement péruvien imposait a été rapidement brisé. Deux volontaires belges présents à la Curva del Diablo ont pris un grand nombre de photos incriminantes. [7] Les médias internationaux ont commencé à relater l’histoire du point de vue des autochtones.  [8]

    La Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme a exigé une enquête indépendante, alors que le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur les peuples autochtones, James Anaya, a visité le Pérou la semaine dernière afin d’obtenir des informations auprès des groupes autochtones sur les faits. Restent à voir les effets de ces interventions.

    L’histoire

    Depuis l’indépendance de la République péruvienne en 1821, l’Amazonie (qui couvre plus de 60% de la surface du pays) a été considérée comme une source riche et inépuisable de ressources pour l’État péruvien. La colonisation agricole de l’Amazonie, entamée pendant le 19ème siècle, a été une entreprise militaire – les colons étaient protégés par l’armée, qui leur ont offert des armes à feu avec lesquels chasser les Indiens. Lors du boom du caoutchouc de la fin du 19ème et du début du 20ème siècle, bien plus de sang que de caoutchouc s’écoulait de l’Amazonie – les Huitoto à eux seuls, ont perdu plus de 30,000 des leurs dans la frénésie sanguinaire pour les matières premières [9]. Les colons ont continué à arriver en masse, et avant le milieu du 20ème siècle, de nombreuses terres indigènes déjà été prises par des latifundos –d’immenses exploitations agricoles – sur lesquels les autochtones devaient travailler dans des conditions d’esclavage. En 1974, le gouvernement militaire de Velasco Alvarado a finalement octroyé un droit foncier aux communautés autochtones au travers d’une loi. Bien que cette loi reste fondamentalement problématique ne concerne qu’un faible pourcentage des terres indigènes, un certain contrôle sur l’utilisation de leurs terres et ressources a été obtenu par les communautés autochtones. Ultérieurement, la guerre civile des années 1980 et 1990 a provoqué une interruption dans le saccage continu de l’Amazonie et des terres indigènes. Malheureusement, ce processus fût repris avec une férocité extraordinaire au début du siècle, et plus encore depuis la présidence d’Alan Garcia.

    L’Accord de Libre Commerce entre le Pérou et le gouvernement des États-Unis, ratifié par le Congrès des États-Unis en Décembre 2007 a tout récemment relancé le pillage a grande échelle de l’Amazonie péruvienne [10].

    Afin d’assurer que le sol péruvien produise quasi gratuitement les besoins quotidiens des Etats-Unis, de la nourriture aux matières premières, en passant par à l’énergie, le Congrès péruvien a accordé au président des pouvoirs spéciaux pour rédiger des décrets d’urgence. Le pouvoir exécutif n’a pas perdu de temps pour rédiger et adopter une centaine de ces décrets qui ébranlent gravement le contrôle des peuples autochtones sur leurs territoires. Alan Garcia a présenté sa politique pour l’Amazonie dans une série d’éditoriaux publiés dans le journal El Comercio en 2007 et 2008. Pour lui, les populations amazoniennes sont comme le « chien dans la mangeoire » [11] - tout en refusant de manger, ils refusent la nourriture aux autres aussi. Ainsi selon le président, les peuples autochtones vivent sur d’immenses quantités de ressources inexploitées, ils sont sauvages, égoïstes et entravent les progrès pour tout le pays ; ils doivent donc être contraints à renoncer à leurs terres, ce qui se trouve sous leurs terres, leurs moyens de subsistance, leurs cultures, et leurs aspirations – au profit de la « nation péruvienne ». "L’Amazonie", affirme Garcia, « est la première ressource du Pérou » et « elle appartient à tous les Péruviens ». [12]

    En août 2008, un mois de manifestations des populations autochtones amazoniennes a abouti à la dérogation de quelques-uns de ces décrets et à un début de dialogue entre les groupes autochtones et le gouvernement. Ces efforts ont rapidement été trahis. À la fin de 2008, de nouveaux décrets présidentiels et un « dialogue » en lambeaux a provoqué de nouvelles manifestations, qui ont repris en force le 9 avril 2009. Les routes et voies navigables de l’Amazonie ont été bloqués, de même que les oléoducs et les gazoducs. Le gouvernement s’est impatienté et la police a sorti les armes. Les populations autochtones de bagua, qui pendant plus de 50 jours attendaient patiemment le dialogue sur ses lieux des blocages, se sont défendues. Résultat : des centaines d’Awajun et de Wampi auraient « disparus », l’état d’urgence a été déclaré dans toute l’Amazonie et la loi martiale appliquée, un couvre-feu a été imposé à Bagua, et le conflit se propage dans le pays.

    L’objectif

    Les injustices ne s’arrêtent pas là : les terres, vies et droits des peuples autochtones d’Amazonie ne sont pas seulement violés par ces décrets, mais aussi par l’imposition implacable et sans consultation de concessions d’exploitation pétrolière, d’exploitation minière, forestières, et plus récemment, de concessions pour des barrages hydroélectriques.

    La carte d’exploitations pétrolières dans l’Amazonie péruvienne :

    Visiblement, une vaste majorité de l’Amazonie appartient en concession aux compagnies pétrolières : les concessions vertes sont celles où les contrats sont déjà signés, en orange où les contrats sont en cours de négociation, en jaune où les contrats sont en vente, et en bleu où les accords sont faits et le contrat attend la signature.

    La carte des 15 concessions de méga-barrages proposées dans l’Amazonie péruvienne :

    Légende : Jaune = territoires enregistrés des communautés autochtones/ Vert = aires protégées/ Marron = Réserves des peuples autochtones non-contactés/ Orange = Réserves proposées pour les peuples autochtones non-contactés

    L’objectif annoncé des concessions pétrolières et hydroélectriques, ainsi que de l’exploitation minière, forestière et agricole à grande échelle, est d’assurer le « développement » et le « progrès » du Pérou. Dans les faits, des projets d’une telle envergure aboutissent rarement au « développement », leur « effet de diffusion » économique est une fantaisie, et leurs conséquences les plus fréquentes sont une augmentation de la corruption, des inégalités croissantes et les violations des droits de l’homme.

    Les victimes

    Les contrats pour la construction de six d’entre les quinze barrages (et dont cinq se trouvent en territoire autochtone) ont déjà été signés avec le gouvernement brésilien. Celui-ci, en échange de la promesse d’énergie bon marché provenant du Pérou, a convenu de vendre les services de leurs entreprises constructrices de barrages, nommément Electrobras.

    Le principale barrage qui revient dans le discours des présidents péruvien et brésilien – et dont la construction commencera dans les prochaines années – est le barrage dit Pakitzapango sur le fleuve de l’Ene dans la Selva Central, un site profondément ancré en territoire autochtone. Le territoire en question appartient à la nation Ashaninka, le plus grand groupe autochtone dans l’Amazonie péruvienne. La zone touchée par le barrage est la même zone touchée par l’une des plus grandes concessions pétrolières (bloc 108, Pluspetrol).Sa proximité avec Lima et aux sierras ont déjà valu à cette région de souffrir énormément de la fièvre du caoutchouc et de la colonisation incontrôlée.

    En outre, c’est la seule région amazonienne qui a subi la tragédie de la guerre civile. D’ailleurs, les Ashaninka sont le seul peuple de l’Amazonie a qui le rapport de 2001 de la Commission pour la Vérité et la Réconciliation du Pérou dédie un chapitre [13] . Ce document tente de rendre compte des 69 000 décès – des mains des militaires et du Sentier Lumineux, un groupe révolutionnaire maoïste – durant la guerre civile des deux dernières décennies du 20ème siècle. Environ 4000 Ashaninka de l’Ene ont été tués, et 5000 ont été déplacés. En tant qu’acteurs dans le théâtre d’une guerre étrangère à eux, les Ashaninka ont éventuellement été forcés de prendre les armes contre leurs oppresseurs, qui dans ce cas étaient les Senderistas (militant du sentier lumineux). Les Ashaninka sont donc devenus héros nationaux malgré eux, étant donné que sans eux la guerre ne se serait pas terminée dans la jungle.

    Bien que la proposition pour l’exploitation pétrolière pose un grand danger pour les Ashaninka, le barrage signifie, littéralement, la fin du monde. Dans la mythologie apocalyptique des Ashaninka, la fin du monde aura lieu quand un énorme crabe bloquera l’Ene, causant l’inondation de toutes les communautés vivant en amont et la sécheresse en aval. Malheureusement, dans ce cas, mythe n’est pas loin de se faire réalité. Les barrages dans le monde entier ont régulièrement abouti à des abus des droits de l’homme ; parmi d’autres : perte de terres et de moyens de subsistance, maladies, déplacements, militarisation, transformations dramatiques de l’écosystème local, achèvement de sources alimentaires et hydriques, et changements climatiques. La Commission Mondiale sur les Barrages [14] , une initiative des Nations Unies pour examiner l’efficacité des barrages, a indiqué en 2001 que les barrages aboutissent presque toujours à la dégradation de l’environnement et les violations des droits de l’homme, et n’ont jamais de produit les résultats pour le développement promis. En dépit de cette recherche et de l’importante résistance populaire aux barrages au cours des 30 dernières années, le gouvernement péruvien a choisi la voie des méga-projects hydroélectriques comme pilier central de son « développement » - et comme d’habitude, il compte utiliser pour cela le vaste espace considéré comme « vide » de l’Amazone.

    Une question se fait de plus en plus pressante au sein des organisations, communautés et familles Ashaninka : le gouvernement péruvien cherche-t-il à nous exterminer ?

    D’ailleurs, un journaliste commentant les événements récents de Bagua [15]se demande pourquoi Alan Garcia n’a-t-il pas ordonné l’utilisation du napalm contre les « sauvages préhistoriques » de l’Amazonie. Il semble que la question des Ashaninka mérite réellement d’être posée.

    L’avenir

    La violence qui s’est produite à Bagua a eu des conséquences profondes. Les deux décrets les plus aggressifs ont été abrogés et quelques ministres ont démissionné. Mais cela reste un résultat peu positif. Après trois semaines durant lesquelles le président refusait d’admettre une quelconque responsabilité, le 29 juin Alan Garcia a reconnu qu’il y eut des « lacunes » dans l’opération policière de Bagua, tout en dénonçant dans cette même déclaration, que les Awajun et Wampi étaient des « assassins ». La résistance de ceux qui gouvernent à admettre la vérité sur les événements, les disparitions, et leur responsabilité fondamentale n’est pas seulement frustrante, c’est d’avantage une alerte pour tous : la lutte pour l’Amazonie ne fait que commencer.

    L’exploitation pétrolière, les barrages, l’exploitation minière, et des concessions forestières n’ont pas été abrogées. L’Accord de Libre Commerce avec les Etats-Unis reste tel quel, sans aucune modification, et les huit autres décrets nuisibles pour les peuples autochtones restent en vigueur. Pourtant, le seul moyen d’éviter d’autre "Curva del diablo », ne se fera que par un changement systémique et fondamental.

    En ce qui concerne les autres Péruviens, la violence leur a fait prendre conscience que non seulement il existe (encore) des personnes vivant dans l’Amazonie, mais que tous sont responsables d’assurer que les droits de ceux-ci soient respectés.

    Emily

    QUE FAIRE ?

    Par courrier

    - envoyer une lettre et signer la pétition appelant à la fin de la violence et à une véritable enquête sur les évènements

    -  envoyer des lettres a Alan Garcia et le président Regional Vladimir Huaroc - voir http://pakitsapango.ashanincare.org pour des lettres modèle - exigeant que les communautés Ashaninka de l’ene soient pleinement consultés concernant les barrages proposés et que leurs droits et leur décision finale soient respectés. Financièrement
    -  pour faire des dons aux communautés en lutte : http://www.amazonwatch.org/peru-protests.php

    Localement
    -  se réunir devant les ambassades du Pérou

    Se tenir informer

    Pour se tenir au courant et diffuser des information : visiter régulièrement les sites

    Notes

    [1] La propagande du gouvernement péruvien : http://www.youtube.com/watch ?v=JDVgw4pbHEk

    [2] La vérité occultée par le gouvernement : http://www.democracynow.org/2009/6/8/peruvian_police_accused_of_massacring_indigenous et pour une immersion dans les événements de ce matin-là, voir le reportage brut de journalistes péruviens, découpée en 14 « morceaux », dont la première se trouve sur http://www.youtube.com/watch ?v=GOLvtote2Us et les 13 autres disponibles en téléchargement. et les 13 autres disponibles en téléchargement.

    [3] Le Tiananmen de l’Amazonie : http://www.independent.co.uk/news/world/americas/images-reveal-full-horror-of-amazons-tiananmen-1708990.html et pour toute l’histoire photographique des événements, telle qu’elle est racontée par les photographes présents sur le site : http://www.nrc.nl/redactie/buitenland/peruphotostory.pdf.

    [4] Pour une enquête post-hoc sur ce qui s’est réellement passé, voir http://www.youtube.com/watch ?v=rG7rHB1nnOw.

    [5] Par dessus ces décès d’autochtones, un certain nombre de métis locaux ont été tués étant donné qu’ils étaient venus pour soutenir la résistance indigène à la Curva del Diablo,

    [6] Que s’est-il passé avec les chiffres des déces ? http://reflexionesperuanas.blogspot.com/2009/06/reflexiones-peruanas-n-206-al-volver-de.html .

    [7] Voir http://www.nrc.nl/redactie/buitenland/peruphotostory.pdf.

    [8] Parmi d’autres : http://news.bbc.co.uk/2/hi/americas/8093729.stm & http://edition.cnn.com/2009/WORLD/americas/06/08/peru.violence/ http://www.economist.com/displaystory.cfm ?story_id=13824454 & http://www.repubblica.it/2009/06/sezioni/esteri/amazzonia-rivolta/amazzonia-rivolta/amazzonia-rivolta.html ?ref=search & http://www.repubblica.it/2009/06/sezioni/esteri/amazzonia-rivolta/prete-italiano/prete-italiano.html ?ref=search & http://www.lemonde.fr/archives/portfolio/2009/06/12/au-perou-les-indiens-d-amazonie-font-chanceler-le-gouvernement_1205839_0.html.

    [9] Voir, pour une analyse excellente Taussig, M (1986) Shamanism, Colonialism and the Wild Man

    [10] Voir http://americas.irc-online.org/am/6191#_ftn4 pour un bon aperçu.

    [11] Il est tragique et paradoxal que Garcia utilise l’analogie des peuples autochtones comme des chiens, étant donné que de nombreuses victimes Awajun et Wampi et des témoins du massacre du 5 juin, ont dit qu’ils ont été tirés dessus « comme des chiens » par la police (cf http://reflexionesperuanas.blogspot.com/2009/06/reflexiones-peruanas-n-206-al-volver-de.html et http://news.bbc.co.uk/2/hi/americas/8093729.stm).

    [12] Http ://www.elcomercio.com.pe/edicionimpresa/Html/2007-10-28/el_sindrome_del_perro_del_hort.html pour commencer, dans lequel Garcia présente le « syndrome » et l’ensemble de ses causes et de ses symptômes ; ensuite il prévoit une prescription dans http://www.elcomercio.com.pe/edicionimpresa/Html/2007-11-25/receta_para_acabar_con_el_perr.html et finalement il montre comment le « chien dans la mangeaoire » fait du mal aux pauvres dans http://www.elcomercio.com.pe/edicionimpresa/Html/2008-03-02/el-perro-hortelano-contra-pobre.html.

    [13] Voir les pages de la Commission Vérité et Réconciliation http://www.cverdad.org.pe/.

    [14] Voir les pages de la Commission mondiale des barrages http://www.dams.org/.

    [15] voir l’immonde article http://www.correoperu.com.pe/correo/columnistas.php ?txtEdi_id=4&txtSecci_parent&txtSecci_id=84&txtNota_id=73466.

    A VOIX AUTRE 


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  • Serge CHARBONNEAU
    photo : David Fernández

    C’est dommage que si peu de gens, maîtrisent la langue de Cervantès.

    Hier, le Président diabolisé (depuis déjà une décennie) du Venezuela a donné une conférence de presse pour les médias internationaux. La soldate Beatriz Lecumberri du bataillon de l’AFP était présente. Le démon Chávez lui laissa les premiers mots pour donner le coup d’envoi à cette rencontre. La soldate Lecumberri de AFP a donc eu l’honneur de poser la première question. Le démon Hugo Chávez lui répondit de façon plus qu’exhaustive. Une réponse de près d’une heure.

    Non seulement il répondit à sa question concernant les allégations du gouvernement Uribe de Colombie l’accusant d’avoir acheté des armes de la Suède pour les vendre ou les donner à la guérilla « marxiste » [1] des FARC, mais il en profita pour donner un cours d’armement et d’Histoire.

    La bête noire (puisque ce qualificatif si constamment employé pendant la saine (sic) l’administration Bush identifie maintenant, « le gros verrat » dans l’esprit de bien des gens) a non seulement mis en contexte avec une précision incroyable les accusations colombiennes, il donna un cours d’armes de combat, suivi d’un important cours d’Histoire régional. Aussi, il nous fit part de plusieurs anecdotes et circonstances que son rôle de gradé de l’armée vénézuélienne lui a permis de vivre en tant qu’acteur important dans les événements de la région. Cette conférence de presse était plus qu’intéressante. Une conférence de presse d’une très grande importance pour comprendre ce qui se passe en Amérique latine.

    Ce matin, cherchez un seul reportage de la soldate Beatriz Lecumberri (AFP) concernant cette importante conférence de presse, vous n’en trouverez pas (en tout cas, je n’ai rien trouvé). Dans les journaux mondiaux (toujours à l’unisson), on trouve deux titres. Le plus "adéquat" est : « Les armes suédoises des Farc ont été volées au Venezuela en 1995, dit Chavez ».

    Remarquez le « dit Chávez » qui annule en quelque sorte la crédibilité de la nouvelle. Tout le monde sait (après se l’être fait dire depuis des années) que Chávez est (en théorie et selon les soldats de l’information internationale) un fieffé menteur (sic). Donc, bien que Chávez ait démontré d’une façon incontestable l’absurdité de l’accusation colombienne, toute sa remarquable démonstration reste sans effet. Le bataillon médiatique est simplement contre la bête noire, peu importe la réalité, les faits, les circonstances et les preuves. Une fois de plus nous constatons que le bataillon médiatique opère pour un camp et que l’information journalistique est une illusion terrible.

    Pour compenser ce maigre entrefilet, je vous invite à assister à cette importante conférence de presse tenue au palais de Miraflores de Caracas, hier, mercredi le 5 août 2009. « Chávez demuestra la falsedad de las pruebas de Uribe sobre las supuestas armas incautadas a las FARC » Chávez démontre la fausseté des preuves de Uribe concernant les armes supposément saisies aux FARC (en octobre 2008). Article et vidéo en 4 parties : http://www.radiomundial.com.ve/yvke/noticia.php?30010

    C’est avec une clarté et une précision chirurgicale que la bête noire (titre qu’on nous a enraciné dans le profond de notre cerveau) démontre l’absurdité de cesdites preuves. De plus, Chávez, ce Président diabolisé, qui n’a jamais opprimé sa population, qui a été élu et confirmé dans son poste plusieurs fois par la voie des urnes (toujours amplement surveillées par des centaines d’observateurs étrangers (400 aux élections de décembre 2006), qui n’a jamais envahi aucun pays, qui ne s’est jamais ingéré dans la politique interne d’aucun pays (autrement qu’amicalement lors de rencontres bilatérales ou multilatérales (MERCOSUR, UNASUR, ALBA)), nous a livré avec émotivité ses valeurs et ses convictions. Il a aussi fait part de comment il avait vécu plusieurs événements concernant cette guerre interne de Colombie ainsi que les attaques répétées contre lui.

    Malheureusement, aucun reportage rapportant fidèlement cette vibrante conférence de presse n’est disponible dans nos médias. Par contre, on peut trouver un second titre faisant référence d’une façon plus que partielle à cette rencontre d’hier avec les médias internationaux : « Tensions Venezuela/Colombie : Chavez interdit l’importation de 10.000 voitures ». Un titre que vous pouvez retrouver dans l’ensemble de la presse dominante. Un titre vide mettant au premier plan un aspect négligeable de cette présentation de Hugo Chávez.

    C’est cet aspect, totalement secondaire, que les bataillons médiatiques ont choisi de transmettre à la population. C’est l’aspect le plus inoffensif pour ne pas que l’image du gros verrat ne s’améliore.

    Il faut noter la présentation "malhonnête" de AFP (repris par TV5 [2]).

    L’article se termine en disant :

    «  M. Chavez a poursuivi en déclarant que les lance-roquettes et fusils automatiques trouvés en Colombie dans un camp des rebelles marxistes avaient été volés dans un arsenal vénézuélien il y a 14 ans, démentant l’affirmation des Colombiens selon laquelle ces armes avaient été fournies par le Venezuela aux Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).

    Ces armes se trouvaient à la base de Cararabo, proche de la frontière colombienne, et furent volées en 1995, a affirmé le président Chavez, qualifiant les accusations de Bogota de "sale action" destinée à détourner l’attention alors que la Colombie s’apprête à autoriser l’ouverture sur son sol de sept bases militaires américaines. »

    Il est faut de dire : « Chavez a poursuivi en déclarant… »

    Chávez n’a pas « poursuivi », il a débuté sa conférence de presse avec ces accusations colombiennes des armes supposément saisies aux FARC en octobre 2008. Sa conférence a duré plus d’une heure sur ce seul point.

    Il a parlé environ 5 à 10 minutes, tout au plus concernant l’aspect économique entre le Venezuela et la Colombie, en s’appliquant à démontrer que par ses décisions politiques il avait augmenté de façon incroyable le commerce entre les deux pays, et ce, au bénéfice de la Colombie. Il a dit, qu’étant donné les circonstances (ces attaques diffamatoires répétées contre son gouvernement), il était tout simplement pour faire affaire avec l’Argentine et le Brésil qui eux se comportent en gouvernement honnête et "ami" et non pas comme Uribe qui vient signer des accords en jouant hypocritement l’amitié et en ayant un poignard dans sa manche près à lui planter dans le dos.

    Une guerre est en cours en Amérique latine. Une guerre dont nous sommes les témoins aveugles. Aveugles parce que les bataillons médiatiques qui participent activement à cette guerre nous voilent délibérément la réalité.

    Cette conférence de presse, malgré son importance, malgré la justesse des preuves et des éléments démontrés, ne nous est pas fidèlement rapportée. La soldate Beatriz Lecumberri, une des vaillantes soldates de AFP, n’a rien fait transpirer des propos du Président vénézuélien.

    On nous garde confortablement dans nos préjugés et on travaille à conserver intacte dans notre esprit l’image de la bête noire.

    On constate, une fois de plus que le bataillon médiatique joue un rôle de premier plan dans cette guerre.

    Tout le monde sait que la première victime d’une guerre est la Vérité. Nous en avons, une fois de plus la preuve.

    La couverture du Coup d’État au Honduras est aussi une autre preuve flagrante. La dictature s’est maintenant installée en douce et ce régime dictatorial est devenu le gouvernement « de facto ».

    C’est honteux de constater comment nos (sic) vils soldats de l’information servent de façon félonne les intérêts qui les emploient et desservent à ce point l’information.

    L’Information qui, dans une société démocratique, est la pierre angulaire de la santé du système. Sans une information honnête, toute démocratie ne devient qu’illusion.

    Il faut que les citoyens en soient conscients. Il faut que le citoyen s’informe par lui-même.

    Internet est un outil extraordinaire pour parvenir à mieux s’informer. Sans internet, jamais nous ne pourrions voir l’importante conférence de presse qui s’est tenue hier à Caracas.

    Il faut profiter d’internet et il faut être conscient que probablement, cet outil d’information extraordinaire nous sera retiré peu à peu. Soit par des coûts le rendant inaccessible, soit en contrôlant l’information qui y circule.

    Il faut profiter d’internet le temps que nous le pouvons et il faut essayer d’empêcher qu’on nous enlève peu à peu, en douce, cet outil trop démocratique.

    La démocratie est d’une fragilité bien plus grande que l’on peut l’imaginer.

    Serge Charbonneau
    Québec

    P.S. : Hugo Chávez a dit attendre un invité de marque aujourd’hui à Caracas. Il a failli vendre la mèche hier, mais a décidé au dernier moment de nous garder la surprise. Peut-être ai-je mal compris, mais, il faut s’attendre à une rencontre, peut-être, importante.

    Il faut aussi chercher les reportages ou la diffusion en direct de la prochaine rencontre de l’UNASUR prévue la semaine prochaine à Quito. Il sera question des sept nouvelles bases militaires US en sol colombien. L’UNASUR va sûrement condamner cette présence illégitime de militaires états-uniens sur le sol sud-américain. Mais peu importe les condamnations, l’empire ne recule pas. Il n’y a qu’à voir l’installation sans encombre de la nouvelle dictature au Honduras. Malgré que la communauté internationale ait condamné sans ambages et unanimement le Coup d’État, rien n’a empêché la dictature de prendre le pouvoir. On peut noter la « faiblesse » de la communauté internationale, de l’ONU ainsi que de tous les regroupements de pays, pour contrer ce gouvernement obscur et global qui contrôle (ou tente de contrôler totalement) le monde.

    [1] Guérilla « marxiste ». Les bataillons médiatiques ont pris l’habitude de toujours mentionner le qualificatif « marxiste ». Bien que ce qualificatif ne veuille rien dire quant à la réalité actuelle de la guérilla colombienne, il sert à nourrir le bon vieux sentiment de la « maladie » de l’anti-marxisme. Une maladie qui sert à alimenter les préjugés, préjugés servant à voiler les valeurs morales et la simple réalité de l’injustice du pouvoir oligarchique et de l’incroyable fossé entre les classes sociales (surtout en Amérique latine).

    [2] http://www.tv5.org/cms/chaine-franc...

    Source 


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  • Appel de Via Campesina 11 août 2009 : journée mondiale d’action pour le Honduras

    A nos frères et soeurs de toutes les régions de La Vía Campesina, A nos frères et soeurs de tous les mouvements sociaux, A tous les peuples du monde :

    Un peu plus d’un mois après le coup d’état militaire au Honduras et après 38 jours d’une lutte sans répit de milliers de paysan-ne-s, de femmes, d’autochtones, de professeurs, d’étudiants, de syndicalistes, de professionnels et de gens des villes et des campagnes pour mettre fin à ce coup d’état et restaurer la démocratie et la dignité, la répressions des putschistes n’a pas ébranlé l’esprit de lutte de l’héroïque peuple hondurien. Cette lutte est désormais entrée dans une phase cruciale, après que le mouvement paysan hondurien et le Front National de Résistance au Coup d’Etat (Frente Nacional de Resistencia Contra el Golpe de Estado) aient appelé les mouvements sociaux, syndicaux et démocratiques à participer à une Marche Nationale qui débutera le 5 août et qui se terminera le 11 août à Tegucigalpa et San Pedro Sula.

    Pour soutenir cette Marche Nationale, nos frères et sœurs du monde paysan et tout le peuple hondurien, La Vía Campesina lance un appel à une Journée Mondiale d’Action pour le Honduras, le 11 août prochain, afin d’exprimer la plus grande solidarité possible, en organisant des mobilisations, des activités politiques et culturelles, des actions de pression et de plaidoyer et toute autre activité qui puisse aider à la lutte populaire au Honduras et participer à l’échec du coup militaire.

    Nous vous demandons de nous informer dès que possible de vos plans d’action et de vos travaux pour la Journée Mondiale d’Action pour le Honduras.

    Ecrivez à Via Campesina Honduras : Wendy Cruz : wendycruzsanchez@yahoo.ca

    ¡GLOBALISONS LA LUTTE, GLOBALISONS L’ESPOIR !

    Henry Saragih, Coordinateur Général de la Via Campesina

    Contact de la Via Campesina au Honduras pour les médias

    Bureau de presse international:
    Mabel Marquez, mabelmarquez07@gmail.com
    Numéro de téléphone : 00504 8878-4757


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  • L’offensive impériale contre l’Amérique latine progressiste s’intensifie en ce moment envers les pays de l’ALBA. À Cuba, les investissements annexionnistes de Washington, loin de diminuer, ont augmenté et sont beaucoup plus ciblés grâce aux nouvelles technologies.

    C’est ce que conclut , en entrevue, Eva Golinger (chercheur Vénézuélienne) en analysant comment l’administration nord-américaine actuelle continue à « investir dans la déstabilisation de la Révolution cubaine » par le biais de la USAID et de la National Endowment for Democracy (NED).

    « La USAID effectue des investissements dans la déstabilisation de la Révolution cubaine au moyen de deux canaux », explique la spécialiste qui s’est consacrée durant la dernière décennie à étudier et démasquer les mécanismes nord-américains d’ingérence et de subversion en Amérique latine.

    « Son principal financement du Fonds d’appui économique (Economic Support Fund), une section financière du Département d’État », précise-t-elle. « Ce fonds a accordé 330 000 dollars à la soi-disant transition à la démocratie à Cuba durant les dernières années. Pour 2010, on y a prévu 20 millions de dollars de plus ».

    Selon la terminologie de la USAID, l’argent déjà déboursé durant les années 2008 et 2009, 10 millions de dollars, a été orienté vers le secteur dit des droits de l’homme, 7 millions sont allés à la « compétition politique » et presque 49 millions de dollars pour la « société civile ».

    « La USAID a aussi ouvert un Bureau des initiatives vers une transition (OTI) pour Cuba fin 2007, afin d’effectuer un travail parmi les jeunes et envers les ‘initiatives indépendantes’ de médias », signale la chercheure.

    « Dans ce but, elle a prévu un fonds additionnel de 8 millions 383 000 dollars depuis 2008. Les OTI sont des secteurs de la USAID consacrés à profiter rapidement des crises politiques, pour les ‘résoudre’ en faveur des intérêts étasuniens ».

    Les OTI gèrent des fonds en liquide de dollars « en grande quantité sans avoir à faire face à des révisions ou des audits au Congrès étasunien ».

    Au Venezuela une OTI a été établie en août 2002 pour promouvoir et consolider les forces d’opposition à la Révolution bolivarienne. Depuis lors, l’OTI a financé et aidé à créer plus de 450 ONG et groupes politiques avec des fonds qui dépassent les 60 millions de dollars.

    Cet argent sert principalement à alimenter des conflits et promouvoir les intérêts étasuniens de façon secrète.

    USAID, EN PREMIÈRE LIGNE DE LA GUERRE IRRÉGULIÈRE

    USAID, l’agence qui a fait ses débuts comme bras financier du Département d’État en 1962 pour prendre en charge les affaires dites « humanitaires », s’est convertie au XXIe siècle en un des acteurs principaux de la soi-disant « contre-insurrection » sous la nouvelle doctrine de la Guerre irrégulière de Washington.

    « Au début de 2009, cette doctrine a été paraphée par le nouveau

    président des États-Unis, Barack Obama, comme partie intégrante de sa nouvelle politique de “smart power”, le pouvoir intelligent qui emploie la force militaire, avec la diplomatie, la culture, la communication, le pouvoir économique et la politique ».

    Il y a deux grandes différences entre la Guerre irrégulière et la « Guerre traditionnelle » l’objectif et la tactique, signale l’avocate.

    « La Guerre traditionnelle a comme objectif la défaite des forces armées de l’adversaire, et sa tactique principale est l’utilisation du pouvoir militaire dans sa forme la plus traditionnelle, le combat et le bombardement. La Guerre irrégulière a comme but le contrôle de la population civile et la neutralisation de l’État, et sa tactique principale est la « contre-insurrection », c’est à dire l’utilisation de techniques indirectes y asymétriques, comme la subversion, l’infiltration, les opérations psychologiques, la pénétration culturelle et le subterfuge militaire”.

    Durante ce XXIe siècle, la USAID a développé des secteurs dans l’agence qui fonctionnent avec le Pentagone, tels que les bureaux de Gestion de conflits, transition et reconstruction, Démocratie et gouvernabilité, Iniciatives vers une transition, qui réorientent leur travail vers les efforts de « contre-insurrection ».

    « Ainsi, la USAID s’est convertie en acteur financier principal de la déstabilisation et la pénétration de la « société civile » dans des pays stratégiquement importants pour les intérêts étasuniens ».

    Dans le dossier de l’Amérique latine, les investissements de la USAID dans les groupes politiques et dans la « promotion de la démocratie » sont renversants.

    LA NED ET SA CHAINE D’ONG MERCENAIRES

    D’autre part, la NED, l’agence considérée une façade de la CIA —elle a été fondée pour faire le travail que faisait la CIA dans la décennie des années 60 et 70 mais avec une image plus légitime — a fourni 1 million 435 329 dollars pour promouvoir la déstabilisation de Cuba cette année, signale Golinger en énumérant les groupes bénéficiaires de ce fonds nord-américain.

    - Afro-Cuban Alliance (ACA) : 82 080 dollars.

    - Asociación Encuentro de la Cultura Cubana : 225 000 dollars.

    - Cuban Freedom Center (Frank Calzón) : 54 222 dollars.

    - Centro para la Empresa Privada Internacional (CIPE) : 157 526 dollars.

    - Comité para el sindicalismo de Libre Comercio (CFTU) : 150 000 dollars.

    - Directorio Democrático de Cuba : 275 000 dollars.

    - CubaNet News. : 42 000 dollars.

    - “Disidente Universal de Puerto Rico” : 40 000 dollars.

    - Grupo Internacional para la Responsabilidad Social Corporativa en Cuba : 236 730 dollars.

    - People in Need (PIN) :
129 451
dollars.

    - People in Peril Association (PIPA) : 43 320
dollars.

    La grande majorité de cette collection hétéroclite d’organisations, groupes et groupuscules ont été lies dans le passé à des activités de l’Agence centrale de renseignement (CIA).

    Malgré les promesses, changement d’administration ou pas, Washington n’a pas cessé de gaspiller annuellement des centaines de millions de dollars de l’argent du contribuable dans sa guerre sale contre l’Amérique latine.

    « Il y a une offensive impériale en marche contre l’Amérique latine qui s’intensifie en ce moment contre les pays de l’ALBA », indique Golinger.

    « Une des manifestations est cette agression dite de contre-insurrection comme tactique pour pénétrer et infiltrer les communautés et promouvoir la déstabilisation », souligne l’auteure de livres tels que Codigo Chávez et La Teleraña Imperial, le répertoire des activités de renseignement de Washington sur le continent et dans le monde.

    Jean-Guy Allard lien 


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  • Chavez fait fermer 34 radios et télévisions”. A en croire l’AFP, AP ou Reuters (et donc le Figaro, Rue89, le Monde....) le Venezuela s’enfonce dans la dictature (1). La Maison Blanche a fait connaitre sa “vive préoccupation” au sujet de la “nouvelle atteinte à la liberté d’expression”.

    De quoi s’agit-il ? Faisons ce à quoi ces agences et leurs fidèles clients ont renoncé : une enquête.

    Au Venezuela, les collectifs pour la libération des ondes (tels la Asociacion Nacional de Medios Alternativos y ComunitariosRed de medios comunitarios venezolanos ou la Red Alba TV), se plaignent de ce que la loi qui favorise depuis la révolution la création de médias libres, participatifs, gérés par les habitants, reste parfois lettre morte à cause de la saturation commerciale des ondes. Les associations les plus diverses - syndicats, mouvements de travailleurs, organisations de femmes, communautés indigènes ou afroaméricaines, etc.. désireuses de créer une radio ou une télévision associative se voient souvent lésées dans leur droit fondamental à la liberté d’expression par le quasi monopole privé des radios et télévisions. Localement et régionalement pullulent des stations commerciales ou évangélistes vivant de la pub ou du prosélytisme. Leurs autorisations d’émettre sont souvent d’origine douteuse, voire inexistantes. Un nombre croissant de citoyen(ne)s exigeaient donc d’en finir avec l’impunité et d’appliquer la loi pour libérer des fréquences associatives.

    Et que dit la loi ? La même chose que partout ailleurs (2). Le propriétaire de média qui ne renouvelle pas sa demande de concession dans le délai légal ou émet sans permis, doit rendre cette fréquence à la collectivité : au service public, à d’autres opérateurs commerciaux ou aux médias associatifs. Il s’agit donc d’une banale mise à jour des ondes disponibles. Soit dit en passant, ces 34 fréquences libérées ne font qu’égratigner le quasi monopole commercial. En août 2009 quatre-vingt pour cent des ondes radio ou TV locales, régionales, nationales, satellitaires ou cablées, restent aux mains de grands groupes économiques. Seuls 9 % sont liés au service public... Courte respiration démocratique donc, que la coordination des médias associatifs veut pousser jusqu’au véritable équilibre démocratique. En revendiquant un tiers des ondes pour les médias associatifs, un tiers pour le service public, un tiers pour le privé.

    Caracas, juillet 2009 - marche de médias associatifs
    réclamant la démocratisation du spectre radioélectrique

    Pour l’internationale du Parti de la Presse et de l’Argent (PPA) l’occasion est trop belle d’enfoncer le clou de la “dictature chaviste”. On nous refait donc les plans serrés sur une poignée de manifestants qui brandissent les cartons rédigés pour CNN, laquelle parle de “protestation populaire”. L’AFP ou Libération, réticents à condamner le coup d’État au Honduras (par obsession anti-Chavez ) (3), entrent en campagne contre le droit des venezueliens à démocratiser le “latifundio radioelectrico”. Pour savoir ce que dira demain la presse de France (par exemple au sujet de "Globovision" que “Chavez ne manquera pas de fermer” sous nos yeux horrifiés de démocrates), il suffit d’ailleurs de lire aujourd’hui la presse de droite, majoritaire au Venezuela (4).

    Ceux qui refusent de mourir idiots préfèreront l’analyse prémonitoire de la pseudo “fermeture de RCTV par Chavez” sur le site ACRIMED

    Tout effort de démocratiser les ondes est un exemple périlleux pour des populations qui comme en France subissent encore le monopole de grands groupes économiques. On trouvera un jour risible, absurde, l’idée que la communication humaine soit restée si longtemps au mains d’une élite d’entrepreneurs. Et que la liberté d’expression ait pu être censurée si longtemps par une minorité élue par personne et responsable devant personne. Les procès en totalitarismes ne doivent pas nous faire peur : c’est l’heure d’exiger partout ce droit fondamental qu’est la démocratisation des ondes de radio et télévision.

    Thierry Deronne
    Caracas, 2 août 2009.

    (1) Pour les articles (interchangeables) de la presse francaise :

    * Le Monde : http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2009/08/01/le-venezuela-veut-se-doter-d-une-loi-punissant-les-crimes-mediatiques_1225051_3222.html#xtor=RSS-3208

    * Le Figaro : http://www.lefigaro.fr/international/2009/08/03/01003-20090803ARTFIG00368-chavez-fait-fermer-34-medias-d-opposition-.php

    (2) Pour tout savoir sur le spectre radio-électrique vénézuélien, le cadre légal, le travail de la Commission Nationale des Telecommunications (y compris en faveur des fréquences associatives) : http://www.conatel.gob.ve/inicio.asp

    ... Quant a la loi francaise n° 86-1067 du 30 septembre 1986 modifiée et complétée, relative à la liberté de communication :

    ARTICLE 29 : ...Le CSA accorde les autorisations en appréciant l’intérêt de chaque projet pour le public, au regard des impératifs prioritaires que sont la sauvegarde du pluralisme des courants d’expression socioculturels, la diversification des opérateurs, et la nécessité d’éviter les abus de position dominante ainsi que les pratiques entravant le libre exercice de la concurrence... ..... Le CSA veille, sur l’ensemble du territoire, à ce qu’une part suffisante des ressources en fréquences soit attribuée aux services édités par une association et accomplissant une mission de communication sociale de proximité, entendue comme le fait de favoriser les échanges entre les groupes sociaux et culturels, l’expression des différents courants socioculturels, le soutien au développement local, la protection de l’environnement ou la lutte contre l’exclusion... Il s’assure que le public bénéficie de services dont les programmes contribuent à l’information politique et générale...

    (3) Voir http://www.acrimed.org/article3178.html

    (4) Par exemple, El Universal , El Nacional, Tal Cual

    Thierry Deronne
    Vicepresidencia de Formación Integral
    Televisión Pública VIVE , Biblioteca Nacional, Piso 4
    Avenida Panteón , Caracas , República Bolivariana de Venezuela
    Cel (0058-)(0)4164198614
    Blog http://www..vive-fr.org/blog/
    http://www.vive.gob.ve (castellano)
    http://www.vive-be.org/ (français))
    http://www.albatv.org/


    EN COMPLEMENT
    Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi. - Viktor Dedaj
    http://www.legrandsoir.info/article1733.html


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  • Les autorités de Santé des pays membres de l’Alternative Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique (ALBA) ont approuvé vendredi à La Paz, le registre de santé unique permettant l’accès universel aux principaux médicaments, dans le cadre de la deuxième Rencontre de Coordination et de la première Réunion Technique du Centre de Régulation des Médicaments. / ABI, 31 juillet 2009, La Paz.

    Des médecins des neufs pays membres de l’ALBA (Bolivie, Cuba, Dominique, Equateur, Honduras, Nicaragua, Saint-Vincent et Grenadines, Venezuela) se sont réunis pendant trois jours afin d’élaborer des politiques de santé et de créer le registre de santé unique, dont l’objectif est d’éviter que les médicaments soient soumis à des logiques de profit. Cette décision répond à la nécessité des populations de pouvoir accéder aux médicaments.

    Le Cubain Rafael Perez, directeur du projet ALBAMED a déclaré, « nous sommes parvenus à un accord sur le registre de santé unique de l’ALBA, ce qui va nous permettre de distribuer des médicaments à nos peuples ».

    Selon Perez, le projet doit doter les pays en voie de développement de médicaments sûrs, efficaces et de qualité, à un coût accessible afin de garantir la réussite des programmes de santé et de faire reculer les maladies et les pathologies qui maintiennent des taux de mortalité élevés dans la population. « Aujourd’hui, les médicaments se vendent à des prix élevés et les gens n’ont pas d’autre choix que de les acheter pour sauver leur vie et celle de leur famille », a-t-il précisé.

    En ce sens, l’élaboration d’une liste de médicaments essentiels qui seront utilisés dans tous les pays de l’ALBA constitue une autre avancée. « Il s’agit d’une liste de médicaments essentiels aux pays de l’ALBA et qui seront pris en charge par l’agence qui importera, distribuera et commercialisera ces médicaments. Ces mesures devraient donner des résultats significatifs »

    Perez a signalé que le registre de santé unique et la liste de médicaments essentiels « seront soumis à considération des chefs d’Etat lors du prochain sommet de l’ALBA, pour approbation ».

    Pour sa part, le ministre de la Santé bolivien Ramiro Tapia, hôte de l’événement, a insisté sur les avancées obtenues lors de la deuxième Rencontre de Coordination et de la première Réunion Technique du Centre de Régulation des Médicaments. « Ces décisions permettront à l’ensemble de la population d’accéder aux médicaments. L’accès à la santé ne peut pas être réservé à une minorité, c’est un droit pour tous ; nous ne pouvons pas accepter qu’à cause des patentes et des brevets sur les médicaments, seuls quelques privilégiés aient les moyens de se les payer et de se soigner. Le temps est venu de changer l’histoire ».

    Source 


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  • Un article publié il y a deux jours et signé Francisco Jara de l’AFP (Agence France Presse) a été reproduit par de nombreux médias de langues anglaise et espagnole. L’article affirme que le président Manuel Zelaya « a menacé de recourir à la violence » si le régime mis en place par le coup d’état n’était pas renversé.

    Il est facile à prouver que c’est faux.

    En examinant les déclarations et les véritables faits, il est difficile de ne pas conclure que le journaliste de l’AFP, Jara, a volontairement déformé les faits avec préméditation et une intention de nuire.

    L’interprétation des déclarations de Zelaya comme un « menace » ne tient pas à l’examen des propos effectivement prononcés par le Président, et contredisent les nombreuses déclarations de non violence et d’actions pacifiques prononcées par Zelaya ces derniers jours. Mais le journaliste malhonnête de l’AFP n’en fait aucune mention dans son article et a préféré y insérer un version haut en couleurs mais fausse sur une soi-disant menace.

    Le journaliste de la Jornada, Arturo Cano, a reproduit les propos exacts tenus par Zelaya sur la Chaine 4 de la télévision nicaraguayenne, et voici ce que Zelaya a dit : « O se revierte el golpe o viene la violencia generalizada. ». Ce qui se traduit par « Ou le coup d’état prend fin ou la violence se généralisera ».

    Vous avez compris ? Zelaya ne dit pas qu’il s’engagera dans la violence. Il ne dit pas que ses partisans le feront. Dans le contexte de ce qui est réellement arrivé, il est plus logique de comprendre qu’il parlait de la violence généralisée que le régime putschiste a déjà initiée au quotidien. Francisco Jara a déformé les propos, les a mis à l’envers, puis a rajouté le terme « a menacé » pour faire dire le contraire de ce qui avait été dit.

    De plus, ce genre de déclaration est plutôt courant chez toutes les parties en présence dans la crise Hondurienne. Même le médiateur des pourparlers de paix et président du Costa Rica, lauréat du prix Nobel de la paix 1987, a récemment déclaré la même chose :

    « Si les négociations échouaient, M. Arias a dit qu’il craignait « une guerre civile et un bain de sang » ».

    Le simulateur et pseudo-journaliste escroc Francisco Jara de l’AFP aurait pu tout aussi bien déformer les propos d’Arias et les transformer en « menace ». Mais il ne l’a pas fait, bien sûr, parce qu’il n’est pas là pour salir Arias contrairement à ce que lui et d’autres simulateurs escrocs des médias font ouvertement contre Zelaya.

    C’est précisément à cause de charlots comme Francisco Jara que la plupart des gens n’aiment pas ou ne font plus confiance aux médias. Des types comme lui sont monnaie courante dans la profession : prêts à inventer n’importe quoi pour faire un titre à sensation, généralement en faveur du camp soutenu par les gros intérêts financiers.

    Le crime de Francisco Jara contre la vérité et les faits s’est même aggravé dans la suite de son article.

    « Peu après, environ 100 honduriens appartenant à « l’armée populaire » de Zelaya ont commencé leur entraînement dans un camp situé du côté nicaraguayen de la frontière, a témoigné un journaliste de l’AFP. Les recrues, la plupart jeunes et tous désarmées, ont fait des exercices, ont marché et effectué des manœuvres sous les ordres de responsables qui se présentaient comme vétérans de l’armée Hondurienne. Selon les dirigeants, d’autres camps similaires avaient été montés le long de la frontière. »

    Jusqu’où Francisco Jara est-il capable de mentir ? Jusqu’au point d’éliminer le mot « pacifique » des propos précis de Zelaya, où partout il parle de « armée populaire pacifique » ou, en espagnol, « ejército popular y pacífico. »

    C’est juste un mot qui manque, mais un mot d’une importance capitale parce que son absence change totalement le sens du mot « armée » et de sa signification dans un contexte « pacifique ».

    Si vous voulez avoir une idée de ce que Zelaya veut dire par « armée populaire pacifique », écoutez l’interview par Andres Conteris de Democracy Now : http://www.youtube.com/watch?v=3eMNSkKxD6k&feature=player_embedded A 3 minutes et demie de son interview, Zelaya revient sur ce sujet et précise :

    « Je suis un partisan de moyens pacifiques et de la non-violence et je ne suis pas favorable au recours à la force pour résoudre les problèmes, mais plutôt au dialogue. »

    Mais à lire Francisco Jara – dont la petite manipulation participe aux sombres fantasmes de l’oligarchie et des insultes médiatiques proférées contre tous ceux qui ne font pas partie de leur milieu – il fait passer des des cours de non-violence pour des manœuvres militaires. Avec une telle distorsion, Jara aurait décrit Martin Luther King comme un violent terroriste.

    Cette épisode de la félonie de Francisco Jara contre le journalisme est instructive pour celui qui apprend à lire entre les lignes. Alors que tout indique que la résistance hondurienne a choisi le chemin de la non-violence pour renverser le régime instauré par le coup d’état, il devient de plus en plus important pour les partisans du coup d’accuser l’opposition de violence. Cependant, tout montre depuis un mois que c’est le camp du coup d’état qui a exercé le monopole de la violence, souvent brutale, et aujourd’hui tragique.

    Soyez attentifs à d’autres distorsions des pseudo « journalistes » comme Francisco Jara dans les jours qui viennent. Lui et les autres sont la honte de notre profession. La bonne nouvelle c’est que nous aussi nous avons une « armée populaire pacifique » de véritables journalistes qui sont au pied d’œuvre 24/24h pour corriger les contre vérités et rétablir les faits. Et si Jara ou un autre de des déchets humains mercenaire voudraient déformer mes propos, nous sommes plus que prêts pour leur répondre.

    En attendant, je pense que l’AFP devrait licencier ce pauvre type.

    traduction VD pour le Grand Soir

    ARTICLE ORIGINAL
    http://narcosphere.narconews.com/thefield/francisco-jara-afp-commits-felony-against-journalism


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