• Honduras : Elections sous observation… libérale

    Jérôme DUVAL

    Etre doté d’un prix Nobel de la paix, n’empêche pas le locataire de la Maison blanche de poursuivre l’ascension guerrière de son administration. Après avoir annoncé l’installation de sept bases militaires états-uniennes en territoire colombien, Barack Obama soutient ouvertement les putschistes au pouvoir au Honduras par sa reconnaissance des élections tout en optant pour l’envoi de 30.000 soldats supplémentaires pour une guerre sans fin en Afghanistan. Le budget militaire états-unien ne cesse de croître (il a plus que doublé depuis 2001) pour atteindre les 680 milliards de dollars prévisionnels en 2010 sans compter les quelque 30 milliards de dollars supplémentaires pour le nouvel envoi de troupes en Afghanistan. Les dépenses mensuelles des Etats-Unis pour la guerre en Irak et en Afghanistan qui égalaient le budget annuel des Nations unies (16 milliards de dollars) vont ainsi le dépasser…

    Le fait qu’une manifestation pacifique soit sévèrement réprimée à San Pedro Sula, deuxième ville du pays, le 29 novembre, jour du scrutin - on compte des dizaines de blessés dont un journaliste de l’agence Reuters qui a été hospitalisé - n’empêche pas les Etats-Unis par la voix du porte-parole du département d’Etat, Ian Kelly, de voir dans ces élections illégales et entachées de fraude « un important pas en avant » |1| » vers la « démocratie ». Quelques jours plus tard, le mercredi 2 décembre, Ángel Salgado, 32 ans, est décédé des conséquences d’un tir dans la tête et du fait que l’armée l’ait retenu plus d’une heure avant qu’il puisse être transféré à l’hôpital. Cette mort s’ajoute à la longue liste des crimes commis par la dictature depuis le coup d’Etat du 28 juin 2009 : 21 personnes assassinées, 133 cas de tortures, 1987 détentions illégales…

    Après le concept de « guerre préventive », voici venu le temps du « coup d’Etat préventif »

    « Notre préoccupation est que (les Etats-uniens) introduisent la thèse du coup d’Etat préventif en Amérique latine. (…) Je déplore certaines positions idéologiques de la diplomatie états-unienne. La politique extérieure des Etats-Unis peut être qualifiée de tout sauf d’amateurisme, et le temps de la crise au Honduras est en train de s’épuiser |2| ». Les paroles de Marco Aurelio García, conseiller aux Affaires extérieures du président Lula da Silva, le 26 novembre 2009, en disent long sur la fracture diplomatique au niveau continental créée par l’affaire des élections au Honduras. Avant les élections, Obama avait envoyé une lettre au Brésil, le prévenant qu’il reconnaîtrait le gagnant du scrutin comme président « légitime » et suggérant au Brésil d’en faire autant. La pression états-unienne n’aura, du moins pour le moment, pas été suivie d’effet. Le Brésil restera inflexible. La division des pays latino-américains s’est confirmée lors du XIXe sommet ibéro américain qui s’est conclu le 1er décembre à Estoril, au Portugal. Le « groupe des 4 » (Costa Rica, Colombie, Pérou et Panama) s’est affronté aux dix-huit autres pays du sommet qui se refusent à reconnaître ces élections. La présidente argentine, Cristina Fernández de Kirchner, qualifiant ces élections “de parodie et de simulacre démocratique”, s’associe au Brésil et aux pays de l’ALBA (Venezuela, Cuba, Bolivie, Equateur, Nicaragua…) dans le rejet de toute légitimation du processus électoral.

    Impartialité des médias devant les fraudes ?

    Les médias ne réagissent pas toujours de la même manière suivant les fraudes électorales. En 2000 aux Etats-Unis (la fraude avait permis l’élection de Bush face à Al Gore) ou au Mexique en 2006, ils n’avaient pas soulevé l’irrégularité dans les mêmes proportions qu’en Iran par exemple. De la même manière, la volonté affichée du président colombien à briguer un troisième mandat après avoir modifié la Constitution, ne soulève pas la même indignation que pour la réélection de Hugo Chávez au Venezuela. Les Constitutions cadenassées, comme celle du Honduras, à un mandat présidentiel de quatre ans non-renouvelable, permettent l’alternance par un bipartisme néolibéral qui ne change en rien le système. En 2009, pour les élections au Honduras, les médias préfèreront titrer sur le « gagnant » de l’élection plutôt que sur le caractère frauduleux et illégal d’un scrutin organisé dans un pays en état de siège. Ainsi, El Pais titre « Porfirio Lobo, l’homme du changement |3| » tout en avançant des chiffres d’abstention totalement contestés et non avérés. Pepe Lobo, bien que vainqueur d’un scrutin désapprouvé par la quasi-totalité des Etats, a rempli les pages de nos quotidiens en tant que « vainqueur », lui rendant ainsi une certaine légitimité.

    Observateurs juges et parties, la farce est servie

    Ainsi, le Costa Rica, la Colombie, le Pérou et le Panama emmené par les Etats-Unis ont reconnu et donc légitimé le "nouveau gouvernement" de Porfirio Lobo qui doit prendre ses fonctions le 27 janvier 2010, date à laquelle prend fin le mandat de Manuel Zelaya. Dans ce contexte, la reconnaissance des élections est un acte politique fort. En effet, mis à part ces quelques pays inféodés à Washington, ni l’Organisation des Etats Américain (OEA), ni les pays de l’ALBA |4| n’ont reconnu ce scrutin. Aucun observateur des Nations unies, de l’OEA, de l’Union Européenne (même si il y avait des « observateurs » du PPE, ils n’étaient pas présents au nom de l’U.E) ni du Centre Carter, habituellement habilité à ce genre de missions n’ont daigné être présents.

    La liste des « observateurs » présents au Honduras pour les élections est d’ailleurs riche d’enseignements, elle représente une extrême droite prête à tout. On y trouve entre autre, le groupe fascisant Uno América, trois députés du Parti Populaire espagnol (PP), l’eurodéputé Carlos Iturgaiz du même groupe, le réseau “Red Latinoamericana y del Caribe para la Libertad |5|”, financé par la NED connue pour son soutien à la mafia anti-cubaine de Miami, de même que la Fondation privée FAES de José María Aznar. En manque de légitimité, le régime putschiste a cherché à recruter des observateurs, à travers la Cohep (Consejo Hondureño de la Empresa Privada), équivalent au Medef français. A l’étude de cette longue liste, il semble difficile de trouver des observateurs hostiles à Micheletti. Hagamos Democracia est une organisation qui, contrairement à son nom, promeut sous l’égide du Département d’Etat étatsunien, l’infiltration « dans les processus électoraux des pays qui contredisent la politique états-unienne en Amérique Latine |6| » . Comment expliquer la différence d’appréciation de la participation entre le TSE qui l’estime à 61%, Hagamos Democracia qui en voit 47 % et le Comité pour la Défense des Droits Humains au Honduras (CODEH) qui estime à 22 % le nombre de votants ?

    Quoi qu’il en soit, l’ambassadeur états-unien, Hugo Llorens, a félicité Lobo en définissant sa victoire comme « un grand triomphe pour la démocratie », « Pepe Lobo est un homme de grande expérience politique… Je lui souhaite bonne chance et les Etats-Unis travailleront avec lui pour le bien de nos deux pays… Nos relations seront très fortes |7|. » dira t-il. Le nouveau responsable pour l’Amérique latine du département d’Etat, Arturo Valenzuela parlait lui aussi de « pas significatif pour le retour du Honduras vers la démocratie et l’ordre constitutionnel… |8| » . Inutile de s’attarder sur le point de vue des Etats-Unis, il est on ne peut plus clair.

    Et comme pour clore l’affaire, le Congrès qui a voté mercredi 2 décembre contre le retour de Zelaya à la présidence (à 111 voix contre 14), : cela confirme donc la position de ce même congrès émise le jour du coup d’Etat avec les mêmes protagonistes. La résistance du peuple n’entend pas en rester là et voyant le retour du président légitime improbable, appelle aussitôt à la lutte pour une assemblée constituante. Le Panama se lamente de la décision du Parlement Latino-américain (Parlatino) qui vient de suspendre (avec 103 votes pour, 7 contres et 3 abstentions) le Congrès du Honduras pour avoir voté contre la restitution du président Manuel Zelaya.

    Le nouveau gouvernement de Porfirio Lobo qui ne cesse de clamer au « dialogue » devra prendre en compte une résistance qui ne faiblit pas et faire avec la non-reconnaissance de la quasi-totalité des gouvernements du monde. En attendant, Micheletti est revenu à son poste de dictateur qu’il avait temporairement laissé en suspens (du 25 novembre au 2 décembre), le temps de faire avaliser les élections par un maximum de pays.

    Le dictateur fait des adeptes et les partisans de « démocratie » imposée au forceps par des coups d’Etat militaires se réjouiront de la nomination début novembre de Roberto Micheletti, comme vice-président de l’Internationale Libérale. L’Internationale Libérale, crée en 1947 et ayant son siège à Londres regroupe des organisations libérales de plus de 80 pays. Son président, le Hollandais Hans van Baalen, par ailleurs député au Parlement européen, explique que cette décision a été prise lors du 56ème Congrès de son organisation qui s’est tenu au Caire fin octobre et que cette nomination permettra à Micheletti « après avoir été président du Honduras », la possibilité « d’avoir une plus grande participation, plus active dans l’Internationale Libérale. » « Nous croyons qu’il peut rapprocher le libéralisme de l’Amérique centrale au monde et qu’il peut renforcer la démocratie de la région |9| ». Cette organisation n’a bien sûr pas omis d’envoyer des observateurs valider les élections. En toute neutralité, vous vous en douterez…

    Jérome Duval
    www.cadtm.org/Honduras-Elections-sous

    notes articles :

    |1| EE.UU reconoce a Lobo como nuevo presidente du Honduras”, El País, 30.11.2009. Lire aussi Arturo Valenzuela : “…the election is a significant step in Honduras’s return to the democratic and constitutional order after the 28 June coup…”
    http://www.state.gov/p/wha/rls/rm/2009/132777.htm

    |2| "Nuestra preocupación es que (los estadounidenses) introduzcan la tesis del golpe preventivo en América Latina", afirmó el asesor especial del presidente Luiz Lula da Silva en asuntos exteriores, Marco Aurelio García. "Lamento cierta posición ideológica de la diplomacia estadounidense. La política externa de Estados Unidos puede ser llamada de cualquier cosa, menos de amateur, y el tiempo de la crisis en Honduras se está agotando", dijo García a periodistas, en el marco de la cumbre en Manaos sobre el cambio climático global de los países amazónicos.
    http://www.ansa.it/ansalatina/notizie/rubriche/amlat/20091126231934988132.html

    |3| “Porfirio Lobo, el hombre del cambio”, El País, 1er décembre 2009.

    |4| L’Alternative bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA, qui signifie « aube » en espagnol) a été créée à l’initiative du Venezuela en opposition à l’ALCA qui promeut la concurrence par le libre-échange. L’Alliance est fondée sur des principes de coopération et de complémentarité prenant en compte les asymétries entre les pays membres. M. Manuel Zelaya, avait signé en août 2008 le document d’adhésion à l’ALBA.

    |5| Voir leur site web : http://www.democracialatinoamerica.org

    |6| Lire Giorgio Trucchi, Quels que soient les résultats ne les croyez pas !

    |7| El País, 1er décembre 2009.

    |8| Lire les declaration de Arturo Valenzuela : “…the election is a significant step in Honduras’s return to the democratic and constitutional order after the 28 June coup…”
    http://www.state.gov/p/wha/rls/rm/2009/132777.htm

    |9| En ese sentido comentó que el nombramiento de vicepresidente le permitirá a Micheletti "luego de ser presidente de Honduras", la posibilidad "de tener una mayor participación, más activa, en la Internacional Liberal".Creemos que él puede acercar el liberalismo de Centroamérica al mundo y que puede fortalecer la democracia de la región". http://www.elheraldo.hn/Ediciones/2...http://www.liberal-international.or...


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  • Honduras : Les escadrons de la mort ont assassiné près de 30 personnes ce week-end

    Suite aux nombreuses nouvelles qui nous parviennent nous avons regroupé les trois articles traitant des exactions des escadrons de la mort.

    On soupçonnait que des escadrons de la mort avaient été (ré)activés au Honduras (voir : Le Bataillon 14+5 de Romeo Vásquez Velásquez), aujourd’hui ces soupçons sont largement fondés : dans la nuit de dimanche cinq personnes ont été assassinées, lundi matin un membre de la résistance a échappé à une tentative de kidnapping, et nous apprenons maintenant que la CODEH (défense des droits de l’homme) dénonce en fait 30 assassinats exécutés durant le week-end.

    La CODEH dénonce les assassinats de 30 membres de la résistances durant ce week end

    JPEG Le titulaire du Comité pour la Défense des Droits de l’homme au Honduras (CODEH), Andrés Pavón, a dénoncé que ce week-end prés de 30 personnes ont été assassinées par "des escadrons de la mort" sous la conduite du Gouvernement de facto.

    Pavón a informé Radio Globo que les assassinats ont ciblés "des personnes liées au mouvement de la Résistance contre le Coup".
    Il a &galement indiqué que dans le week-end il y a eu 15 assassinats à Tegucigalpa et 15 autres dans le reste de pays. Dans tous les cas les personnes ont été criblées par des armes à feu.

    Le titulaire de CODEH a fait remarquer que les exécuteurs des crimes "se déplacent dans des véhicules sans plaque et s’identifient comme étant des policiers" afin d’avoir accès aux lieux dans lesquels se trouvent leurs victimes.
    De plus, il a dénoncé la complicité du pouvoir judiciaire et il a signalé que parmis les nombreuses personnes qui pourraient dénoncer ce fait se trouve une personne qui dit appartenir à l’armée, mais qui ne peut pas parler.

    Pavón a également indiqué que les membres de la résistance "sont l’objet de poursuites et de crimes sélectifs" de la part du Gouvernement de facto.
    Suite à cela, il a déclaré qu’au Honduras "ils massacrent le peuple".
    Et il a dit que cela arrive "face à l’attitude passive de la communauté internationale et de l’attitude complice des USA".


    Source : Agencia Pulsar CODEH denuncia alrededor de 30 asesinatos en Honduras
    Traduction : Primitivi

    Les escadrons de la mort assassinent des membres de la résistance à Tegucigalpa.

    GIF Dans la nuit de dimanche cinq personnes ont été assassinées dans la colonie Villanueva, à l’est de la capitale, par des inconnus à bord d’un véhicule blanc sans plaques, tandis qu’une personne survivante a été placée dans un centre de l’assistance sociale avec une blessure par balle.

    Les escadrons de la mort ont recommencé à faire des siennes. Dans la nuit de dimanche, les occupants d’un véhicule sans plaques ont enlevé la vie à cinq personnes, identifiées comme membres de la résistance populaire contre la dictature instaurée depuis cinq mois dans le pays.

    La tuerie est arrivée dans le secteur 6 de la colonie Villanueva de Tegucigalpa, où un véhicule sans plaques de couleur blanche, ont tiré sans sommation ni échange de paroles sur des personnes qui se trouvaient sous une tonnelle, aux bords de la route périphérique faisant cinq morts et une blessée.

    D’après le témoignage d’un des voisins du drame, qui par sécurité a conservé l’anonymat a assuré que “les garçons (les victimes) étaient des membres actifs de la Résistance, ils avaient organisé des comités dans la colonie Honduras et Víctor F Ardón pour que leurs voisins s’intègrent au front de résistance”.

    GIFLes défunts répondaient aux noms de : Isaac Coello (24 ans), Roger Reyes (22 ans), Kenneth Rosa (23 ans), Gabriel Parrales et Marco Vinicio Matute (39 ans), tandis que la blessée dont on ignore toujours l’état de santé, Wendy Reyes, est actuellement soignée l’hôpital Escuela.

    Des voisins du lieu ont indiqué que quelques heures avant le drame sanglant qu’un élément de la Direction Nationale d’Investigation Criminelle (DNIC) montait la garde aux alentours, et qu’il a disparu du lieu très discrètement.

    Pour sa part, le sous-inspecteur José Luna de la Police Préventive, a répondu de manière hautaine : “chaque fois qu’il y a des assassinats, il y a des gens qui disent que les victimes étaient de bonnes personnes”, de plus ajoute-t-il, la police est sur la piste des responsables du massacre. Mais jusqu’à présent elle n’a pas retrouvé le véhicule ayant servi à la tuerie.

    Durant les dernières semaines, des voitures sans plaques intimident les membres de la Résistance Populaire contre le coup d’État. Le personnel d’une imprimerie ont également dénoncé le fait que des véhicules avec des caractéristiques similaires les ont observés durant plusieurs minutes sans que personne n’en descende, et que les organismes de défense des droits de l’homme ont été mis au courants de ces patrouilles inquiétantes.


    Source : El Libertador Escuadrones de la muerte asesinan a miembros de la Resistencia en Tegucigalpa
    Traduction : Primitivi

    Tentative de kidnapping d’unn activiste des droits de l’homme

    Nous avons reçu l’information de première main, ce matin à l’aube, Walter Troches a été arrêtée et sauvagement frappé, un activiste des droits de l’homme de l’association des Lesbiennes Gays Transsexuel set Bisexuels (LGTB) et un actif membre de la Résistance contre le Coup d’État.

    Troches était entrain de faire son travail de surveillance dans les environs de la zone de l’obélisque, quand d’un véhicule de type pick-up, de couleur grise, sans plaques, peut-être de la DGIC [NDT : équivalent de la DCRI], sont descendus quatre hommes cagoulés qui l’ont menacé de manière violente et l’ont fait monter dans le véhicule.

    Le défenseur des droits de l’homme, a cru qu’il s’agissait d’une attaque pour le voler et il a dit à ses agresseurs qu’il n’avait pas d’argent, mais qu’il leur donnait le peu qu’il avait. Ils lui ont répondu qu’il ne s’agissait pas de cela, qu’ils le connaissaient bien, qu’il s’appelait Walter Troches qu’il avait récemment changé de maison et qu’ils étaient déjà fatigués de lui et qu’ils allaient le tuer.

    Tout de suite ils lui ont enfilé un sac sur la tête, ils l’ont insulté et il ont commencé à poser des questions sur la résistance et à demander des informations sur les leaders de cette organisation et de ses mouvements ; ils ont lentement commencé à parcourir les rues, en tournant en rond de, ils ont fait un fait un appel téléphonique, apparemment au chef, à qui ils ont dit qu’ils avaient le paquet et qu’ils avaient accomplis leur tâche, raconte Troches.

    A ce moment ses agresseurs ont essayé enchacharlo [NDT : ?] et ils continuaient à le frapper. Lui pensant qu’il était arrivé à la fin a résisté comme il a pu et il s’est jeté du véhicule à la hauteur, il a couru et par un trou dans un mur s’est introduite dans un terrain vague où il est resté immobile bouche close, mais il se noyait dans son propre sang et s’est évanouit raconte-t-il.

    Passé un temps, après environ trois heures, il s’est levé comme il a pu, est sorti de sa cachette et s’est dirigé vers sa maison. Arrivant vers chez lui il a demandé de l’aide à un ami qui a répondu tout de suite, l’a assisté et avec les recommandations du Centre de Recherche et de la Promotion des Droits de l’Homme (CIPORDEH) ils sont allés au ministère public et chez un médecin pour faire une déclaration de ce qui s’était passé.

    Après ces formalités, ils se sont rendus à l’Hôpital Escuela pour recevoir des soins et où il a été diagnostiqué que Troches avait une rupture de la cloison nasal, et des contusions multiples sur le visage, la tête et le corps.

    Ce cas, de l’avis de ses collègues s’ajoute à la vague de repressions contre les membres de la résistance et surtout, aux groupes vulnérables de la communauté Lesbiennes, Gay, Transsexuels et Bisexuels, dont 9 membres ont été assassinés entre le 29 juin et le 11 octobre.


    Source : Honduras en resistencia Detenienen a procurador de Derechos Humanos
    Tradutcion : Primitivi

    mardi 8 décembre 2009, par Primitivi


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  • Honduras : la dictature n’aime pas les intellectuels

    Le point commun des dictatures a toujours été d’étouffer, de réprimer, d’harasser tout ce qui touche au savoir, à la connaissance et à la culture. Le gouvernement de facto de Micheletti ne déroge pas à cette règle : l’Institut Hondurien d’Anthropologie et d’Histoire (IHAH) subit depuis le début du putsch des fermetures arbitraires, des licenciements abusifs, et autre joyeusetés. Parmi celles-ci la fermeture par l’armée du Centre de Recherche en Histoire du Honduras en octobre dernier.

    Dans la même veine les forces armées ont investi un lycée dans la ville de Choloma, sous prétexte de résistance. Là non plus ça n’est pas le premier lieu d’éducation qui se trouve brimé par le pouvoir putschiste, l’université de Tegucigalpa en a déjà largement fait les frais, et depuis le début du putsch plusieurs professeurs ont été assassinés.

    Sous des prétextes fallacieux le pouvoir autoritaire s’attaque toujours à celles et ceux qui pourraient argumenter contre son modèle unique de pensée. En Occident, face aux gouvernements pseudo-démocratiques c’est aussi de cette manière que l’on devine l’autoritarisme qui grandit. En fin de compte le Honduras n’est peut-être pas si loin de nous.



    Les licenciements et la répression contre l’IHAH continuent (Institut Hondurien d’Anthropologie et d’Histoire)

    Le gouvernement de facto continue à harasser les historiens et les intellectuels, avec une ardeur toujours aussi forte pour détruire les avances obtenues pendant la gestion [NDT : de Zelaya], pour détruire le Centre Documentaire de Recherche Historique et pour réprimer les intellectuels défendant l’histoire et le patrimoine au sein du Secrétariat de la Culture et de l’Institut Hondurien d’Anthropologie et d’Histoire.

    Vendredi après-midi le licenciement de l’historienne Yesenia Martínez, chef de l’Unité d’Histoire de l’IHAH et coordinatrice du Centre Documentaire de Recherches Historiques, s’est ajouté à la liste de licenciements arbitraires.
    Cette dernière défendait depuis plus de quatre mois les projets historiques de l’institut et dénonçait la poursuite dont elle et son personnel faisait objet de la part de Myrna Castro, l’usurpatrice et répresseure [NDT : Ministre de facto] de la Culture, des Arts et du Sport.

    La semaine dernière Mme Castro avait notifié à Nora Benítez, licenciée en histoire et assistant de recherche au CDIHH l’annulation de son contrat dès début décembre 2009.

    Sont reproduites ci-dessous les notifications de licenciement [Les deux lettres de Myrna Castro, en image] et quelques expressions de solidarité que des intellectuels de l’Amérique latine ont envoyée à l’historienne Yesenia Martínez, le collectif Voselsoberano s’associe aux déclarations de solidarité avec les licencées Martínez et Benítez, en réitérant sa répudiation aux actions du gouvernement de facto et de l’usurpatrice Myrna Castro.


    Copie de la lettre de licenciement de Yesenia Martínez par Myrna Castro Ministre de la Culture putschiste


    Copie de la lettre de licenciement de Nora Benítez par Myrna Castro Ministre de la Culture putschiste

    Chère collègue Yesenia Martínez.

    Nous avons appris, par la lettre de notre ami et collège Salvador Morales, votre licenciement de l’Institut Hondurien d’Anthropologie et d’Histoire, sans motif apparent, mais en vérité à cause de votre défense de l’ordre constitutionnel et des droits de l’homme renversés par le gouvernement conjuré de Micheletti.

    Nous avons aussi vu la lettre du licenciement que vous a envoyé la Ministre de Culture de la dictature, madame Myrna Castro, qui reconnaît votre "collaboration précieuse" sur le champ professionnel, en mettant de cette manière en évidence que votre licenciement est uniquement motivé par des raisons d’ordre politique.

    En tant qu’historien et ex-Président de l’Association d’Historiens Latino-américains et du Caribe (ADHILAC), j’exprime ma dégoût face à cet acte dictatorial, insensé et abusif, en même temps que je me solidarise avec vous et votre défense de la démocratie.

    Pour une intellectuelle démocrate comme vous, un licenciement comme celui-ci est une décoration.

    Je vous envoie une accolade latino-américaine,

    Dr. Jorge Núñez Sánchez
    Directeur de l’Académie d’Histoire et de Géographie de la Maison de la Culture Équatorienne.

    Chers collègues et amis.

    Cet après-midi j’ai reçu une copie du communiqué destiné à la jeune historienne hondurienne Yesenia Martínez, par la fonctionnaire incompétente que le gouvernement de facto du Honduras a placé à la tête du Ministère de la Culture, des Arts et du Sport, mme Myrna Castro. Cette dernière avait déjà à son crédit négatif en tant que complice de l’usurpation, le licenciement de Darío Euraque précédent directeur de l’UHIHAH.

    Devant ce geste injuste, et plus que jamais répressif contre la conduite digne assumée par Yesenia Martínez face à l’émeute conjurée, nous exprimons notre refus le plus vigoureux. Nous exprimons également notre solidarité et notre admiration pour la collègue écrasée [NDT : par le pouvoir en place] qui, comme tant d’honduriennes et d’honduriens s’est opposé à la consolidation du régime de facto avec fermeté et courage, sans mesurer les conséquences. Nous faisons part à elle et aux autres frères qui luttent sur ce front toute notre reconnaissance, notre appui moral et une accolade fraternelle.

    Nous sommes sûrs qu’un jour pas très lointain la réparation aura lieu.

    Nous diffusons cette condamnation aux coparticipants de la répression au Honduras et le salut solidaire à notre chère collègue Yesenia.

    Cordialement,

    Salvador E. Morales Pérez
    Historien - Membre de l’Association des Historiens Latino-américains et du Caribe (ADHILAC)


    Source : Vos El Soberano Continua la persecusión y despidos en el IHAH
    Traduction : Primitivi

    Les forces armées investissent un lycée soupçonné de résistance dans la municipalité de Choloma.

    Près de cent policiers et militaires à la recherche d’armes artisanales et d’outils de boycott pour les élections du 29 novembre, ont investi ce jeudi 12 l’Institut Manuel Pagan Lozano du quartier López Arellano, dans la municipalité de Choloma, dans le département Cortés dans le nord du pays.

    Les militaires portaient des fusils de guerre M16 et les policiers du bataillon spécial Cobras [NDT : bataillon qui s’est déjà fait remarqué pour ses accès de violence], en plus des armes à feu, portaient la tenu anti-émeute (casques, boucliers, bombes lacrymogènes, ...).

    Après avoir fouillé toutes les installations les forces armées ont déclarées avoir trouvé plus de cent clous soudés entre eux formant une structure à six pointes plus communément appelés "miguelitos" [NDT : ce qui fait environs 17 miguelitos]. Selon le chef de la police, Iván Mejía, ce matériel devait servir à crever les pneus des véhicules qui prennent en charge les urnes électorales et de cette façon entraîner le boycott des élections, bien que ce dernier n’explique pas comment pourrait se réaliser de telles actions, ni la portée que celles-ci auraient pu avoir.

    Cependant, Manuel López, actuel coordonnateur du Ministère Public, a dit qu’il n’est pas encore clairement défini que les objets trouvés aient été réalisés pour empêcher les élections, mais le Directeur du lycée, Gustavo Mejía, sera cité à comparaitre pour éclaircir la situation.

    Le personnel de l’établissement a indiqué que ces clous soudés entre eux étaient préparés pour les placer sur le mur extérieur afin d’éviter les intrusions. Ils ont dénoncé le fait que les policiers ont cherché à emporter le fusil du gardien destiné à la sécurité du lieu. [NDT : le Honduras connaît un fort taux de criminalité et la présence de maras.]

    Choloma est la quatrième municipalité du Honduras avec la plus grande part de l’électorat et le secteur du quartier López Arellano est le plus peuplé de la municipalité du fait de la présence de dizaines de maquiladoras.

    Dans le quartier López Arellano de multiples protestations ont été faites contre le coup d’État et ses habitants ont largement participé aux action de résistance à San Pedro Sula.

    Le Directeur du lycée a condamné la perquisition, qui selon lui a été réalisée uniquement parce que lui, des professeurs et des élèves sont entrés en résistance : "Comme veulent-ils que nous allions boycotter les élections avec un clou, c’est n’importe quoi. Le boycott que je vais faire envers les élections consiste à ce que je ne vais pas aller voter, comme des millions de personnes le feront dans le pays, pour ne pas participer à ce cirque électoral", a-t-il déclaré devant des manifestants dans le parc central de San Pedro Sula.

    En réponse à la perquisition des centaines d’étudiants se sont agglutinés en face des grandes portes du lycée pour protester contre l’abus de la police et beaucoup de voisins sont sortis de leur maison pour venir soutenir la protestation et ont dit être disposés à continuer la résistance.

    Source : Vos El Soberano Allanan colegio en Choloma por considerarlo de la Resistencia
    Traduction : Primitivi

    Les forces armées répriment la Caravane de la Résistance à Tegucigalpa

    La Police a capturé les membres de la résistance qui participaient à la Caravane pacifique. Des bataillons complets, armés ont été mobilisés pour les disperser. Les véhicules de la caravane ont dû passer au milieu de grands alignements de policiers et des militaires qui se trouvaient postés dans le quartier San Miguel. La caravane devait se terminer en face d’un supermarché proche de l’Ambassade du Brésil [NDT : où se trouve toujours Zelaya]. Les personnes capturées ont été emmenées au poste de Manchen et les Abogados Contra el Golpe (regroupement d’avocats contre le putsch) et les Organisations de Droits de l’homme, du COFADEH, du CODEH, et du CIPRODEH ont été mobilisés.

    La Constitution de la République donne le droit à la mobilisation pacifique. Nous exigeons des forces armées qu’elles respectent ce droit constitutionnel et laissent la Résistance manifeste pacifiquement.

    La Résistance

    Source  : Vos El Soberano Reprimen Caravana de la Resistencia en Tegucigalpa
    Traduction : Primitivi

    dimanche 15 novembre 2009, par Primitivi


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  • Venezuela: La presse occidentale s’acharne contre Chavez


    Comme le montre Eva Golinger dans ses livres, le flot permanent de mensonges sur le Venezuela et son président, le populaire Hugo Chavez doit se voir comme le fer de lance d’une stratégie intégrée de déstabilisation et de « changement de régime pour la nation pétrolière orientée vers le socialisme.

    Ces mensonges insistants et répétés ont leurs précédents. En 1960, le Sénateur Chilien Salvador Allende, a raconté au Sénat Chilien qu’il avait été témoin de la « propagande brutale et délibérée…Jour après jours et minute après minute, ils défigurent ce qui s’est passé à Cuba ». Naturellement, les chaînes médiatiques dirigées par des grosses compagnies privées ne pouvaient pas envisager la moindre vue sympathique de la révolution socialiste cubaine.

    Toutefois, le grand danger de ces mensonges constants a propos de Cuba, démontré par Allende, était qu’ils reproduisaient les préparatifs du renversement antérieur par les Etats-Unis du gouvernement démocratique et réformiste de Jacobo Arbenz au Guatemala. Ce coup d’Etat de 1954 a été suivi par des décennies de dictatures soutenues par les Etats-Unis et l’assassinat de plus de 100 000 personnes dans ce pays d’Amérique centrale. Allende avait raison. En 1961, les Etats-Unis ont lancé une invasion à Cuba, mais ont échoué à la soutenir avec des troupes terrestres étasuniennes, et l’intervention a échoué. Plus tard, Allende lui-même, en tant que président massivement élu du Chili, a fait face aux mêmes attaques médiatiques féroces, avant d’être assassiné lors du coup d’Etat militaire soutenu par les Etats-Unis de 1973.

    Dans le cas du Venezuela, nous n’avons pas du tout besoin de regarder plus loin que The Economist, basé à Londres, pour voir de bons exemples de malhonnêteté calculée. The Economist privilégie les intérêts d’investisseurs Britanniques, Européens et (de plus en plus) asiatiques, que ceux des grandes compagnies étasuniennes. Néanmoins, sur la question de s’opposer à un gouvernement socialiste au Venezuela, il y a un terrain d’entente et le niveau d’éthique journalistique est similaire.

    Regardons leur article récent , « La politique étrangère du Venezuela : rêves d’un monde différent », délicatement sous-titré : « Les Armes et les Tyrans » (The Economist, 19 Septembre 2009, p.52). Dans un court article, ils se débrouillent pour fourrer au moins quatre mensonges importants, à côté de quelques mensonges anecdotiques.

    D’abord, il est dit que le Président Chavez, dans un tour du monde qui incluait des achats d’armes à la Russie, « a obtenu ce qu’il semblait chercher depuis le début : l’attention des Etats-Unis ». La Secrétaire d’Etat étasunienne Hillary Clinton, rapporte-t-on, est « inquiète » que els achats d’armes du Venezuela « puissent déclencher une course aux armements » et sont un « sérieux défi lancé à la stabilité ».

    L’avantage de cette vision du monde américanocentrée (« obtenir l’attention des Etats-Unis » comme but premier) est qu’elle dispense du besoin d’expliquer les motivations réelles. L’article ne fait aucune mention du déploiement de la Quatrième flotte étasunienne au large des côtes du Venezuela, et minimise l’importance de la construction par l’Administration Obama de bases militaires dans la Colombie voisine en la renvoyant à un paragraphe beaucoup plus tardif. Aucune mention du fait que les Etats-Unis, en dépit de leur soutien au coup d’Etat contre Chavez en 2002, pourraient être une menace pour la démocratie vénézuélienne. Par des artifices, The Economist, présente la recherche d’armes pour l’autodéfense du Venezuela comme la seule menace identifiée contre la stabilité régionale. La menace posée par l’intrusion du pouvoir impérial étasunien à l’intérieur du continent Sud Américain n’est pas mentionnée.

    Deuxièmement, le tour du monde des « armes et des tyrans » de Chavez est présenté comme « la formation d’une alliance politique anti-américaine avec l’Iran, la Syrie, la Biélorussie et la Russie ». Son but principal serait de « faire éclater des problèmes pour les Etats-Unis en plusieurs endroits à la fois ». Plus loin, il est dit que certains achats d’armes par Chavez « semblent être une réponse hâtive à un accord du mois dernier par lequel la Colombie a donné aux Etats-Unis des installations dans sept bases pour des opérations anti-drogues ».

    Toutefois, aucun observateur censé ne croit que sept bases militaires étasuniennes en Colombie ont quoi que ce soit à voir avec des « opérations anti-drogues ». Au contraire, la culture et le trafic de masse à travers le monde- du Vietnam à l’Afghanistan et à la Colombie- se sont toujours accrus avec la présence de militaires étasuniens. De même, il est absurde d’appeler « hâtive » la réponse vénézuélienne aux menaces militaires étasuniennes, étant donné que durant le siècle dernier, les Etats-Unis sont intervenus dans chaque pays d’Amérique latine (plusieurs fois dans certains), y compris le Venezuela sous chavez.

    Le besoin pour Chavez et son gouvernement de construire des relations alternatives de financement et d’investissement est évident au regard de l’histoire indéniable et incessante des agressions étasuniennes contre des gouvernements indépendants en Amérique Latin et, plus récemment, de l’effondrement financier américanocentré. Ses récentes visites incluaient des pays autres que ceux mentionnés, y compris la Chine.

    LA « première priorité » de la politique étrangère du Venezuela est loin d’être « anti-américaine. Il s’agissait de construire une alliance de pays souverains dans les Amériques appelée ALBA. Trente-cinq pays composent les Amériques- seules les vues américanocentrées assimilent « américain » avec les USA. Le principal aéroport de la ville de Mexico illustre ce point et indique la salle d’embarquement pour les vols vers les « Etats6unis d’Amérique du Nord »’.

    Le troisième mensonge majeur de l’article concerne l’Unasur, l’Union des Nations Sud Américaines récemment créée, dont le Venezuela est un membre. The Economist affirme que « [Chavez] a encore échoué à obtenir une condamnation » explicite par l’Unasur de l’accord pour les baes militaires de la Colombie avec les Etats-Unis. » Il est vrai qu’il n’y avait pas unanilmité à l’Unasur. La Colombie a affirmé son droit de développer de nouvelles bases militaires et refusé de fournir des informations à leur sujet à l’Unasur. Il est également vrai qu’Hillary Clinton a utilisé les achats d’armes imminents du Venezuela à la Russie (notez que les Etats-Unis eux-mêmes ont refusé de réapprovisionner en pièces l’armée vénézuélienne) pour détourner l’attention des nouvelles bases étasuniennes.

    Néanmoins, les pays Sud Américains- y compris les pays extérieurs à l’ALBA que sont le Brésil, l’Argentine et le Chili- se sont exprimés fermement contre les constructions étasuniennes en Colombie. Les neufs membres du groupe de l’ALBA ont ajouté qu’ils rejettent « l’installation de bases militaires des Etats-Unis en Amérique Latine et dans la Caraïbe….[parce qu’elles] mettent la paix en danger, menacent la démocratie et facilitent l’interférence hégémonique » des Etats-Unis dans les affaires de la région. Chavez est loin d’ »échouer » dans sa diplomatie. C’est le régime colombien d’Alvaro Uribe qui s’est trouvé progressivement isolé parmi ses voisins.

    Quelques autres mensonges anecdotiques ornent l’article de The Economist. Le magazine critique Chavez pour avoir reconnu l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, prétendant que ces deux Etats « avaient été arrachés à la Georgie l’année dernière par les troupes Russes ». En fait, après la fragmentation de l’Union Soviétique, l’Abkhazie et l’Ossétie n’ont jamais été effectivement incorporées à la Georgie. C’est la tentative (encouragée par les Etats-Unis) de les incorporer de force à la Georgie (et par conséquent à l’OTAN) qui fut franchement vaincue en 2008, avec l’assistance Russe.
    L’article prétend aussi que la générosité du Venezuela, fournissant du gaz et du pétrole à bas prix à des pays en développement, intervient alors que « les raffineries vénézuéliennes luttent pour fournir le marché local ». C’est faux et absurde. Le Venezuela a une capacité massive de raffinage et l’essence au Venezuela demeure la moins chère des Amériques.

    L’article garde le quatrième gros mensonge pour la fin, et suit la tradition des plus prompts à violer les droits de l’homme qui accusent les autres pour détourner l’attention de leur cas. Il dit de Chavez qu’il « cultive des liens » avec des régimes qui sont caractérisés par « des élections truquées, la censure des médias, la criminalisation des dissidents et des dirigeants çà vie ». Pas une once d’ironie, alors que les escadrons de la mort en Colombie assassinent les syndicalistes et les dirigeants de la société civile de manière incontrôlée, alors que l’administration Obama tergiverse autour du régime du coup d’Etat au Honduras (qui a déposé l’allié de Chavez), alors que la fraude électorale et une guerre sanglante font rage en Afghanistan et alors que les Etats-Unis lancent des attaques au missile contre le Pakistan.

    Il peut être fastidieux de répondre de façon documentée à de tels mensonges. Ils sont si communs et à peine a-t-on fait une partie du travail que les mensonges du jour suivant apparaissent- si ce n’est dans The Economist, alors c’est dans le Washington Post, l’Australian ou le Times. Ces monopoles tablent sur les plus vulnérables, qui n’ont pas de sources alternatives d’information, qui ne lisent pas l’histoire et qui sont susceptibles de subir fortement l’influence d’une agitation grossière et souvent raciste.

    Avec du recul, cela apparaît comme un processus de légitimation, organisé par les monopoles médiatiques privés, dans leur haine pour la sorte de démocratie populaire conduite par Chavez (comme également dans le passé par Allende), préparent le terrain pour des coups d’Etat, des guerres d’intervention et de conquête. Cela a été fait avant- tandis que ces monopoles demeurent hors de tout contrôle et cela sera fait à nouveau.

    SOURCE ICI 


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  • De la Science-Fiction

    Fidel CASTRO

    Que je regrette de devoir critiquer Obama, alors que je sais qu’il y a d’autres possibles présidents de son pays pires que lui ! Je comprends qu’occuper ce poste aujourd’hui aux USA n’est pas une panacée. Rien ne l’explique mieux peut-être que l’information donnée hier dans le journal Granma : 237 législateurs du Congrès sont millionnaires, soit 44 p. 100. S’il est vrai que ça ne veut pas dire pour autant que chacun d’eux est forcément un réactionnaire invétéré, il n’en reste pas moins qu’il est bien difficile qu’il pense comme n’importe lequel des nombreux millions d’Étasuniens qui n’ont pas d’assurance-maladie, qui sont au chômage ou qui doivent travailler dur pour gagner leur vie.

    Obama, bien entendu, n’est pas un indigent ; il possède des millions de dollars. Il était un professionnel distingué, et nul ne conteste sa maîtrise de la langue, son éloquence et son intelligence. Bien qu’Afro-Américain, il est le premier président noir élu dans une société raciste qui souffre une profonde crise économique qu’elle a elle-même provoquée à l’échelle internationale.

    Il ne s’agit pas d’être anti-étasunien ou pas, comme le système et ses médias colossaux prétendent qualifier leurs adversaires.

    Le peuple étasunien n’est pas coupable, mais bel et bien victime d’un système insoutenable et, pis encore, d’ores et déjà incompatible avec la vie de l’humanité. L’Obama intelligent et rebelle qui a souffert l’humiliation et le racisme durant son enfance et sa jeunesse le comprend, mais l’Obama élevé dans le sérail et compromis avec le système et les méthodes qui l’ont conduit à la présidence des États-Unis ne peut résister à la tentation d’exercer des pressions, de menacer, voire de tromper les autres.

    Il est obsédé par son travail. Aucun autre président des USA ne serait peut-être capable de se lancer dans un programme aussi intense que celui qu’il se propose de réaliser dans les huit prochains jours.

    Selon ce programme, il se rendra en Alaska où il s’adressera aux troupes qui y sont cantonnées, au Japon, à Singapour, en République populaire de Chine et en Corée du Sud ; il participera au Forum de coopération économique Asie-Pacifique et à la réunion de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) ; il soutiendra des conversations avec le Premier ministre japonais et avec l’empereur Akihito sur la Terre du soleil levant, avec les présidents indonésien, Susilo Bambang, russe, Dmitri Medvédev, et chinois, Hu Jintao ; il prononcera des allocutions et donnera des conférences de presse ; il portera son mallette nucléaire dont j’espère qu’il n’aura pas besoin de faire usage durant sa tournée accélérée.

    Son conseiller à la sécurité a fait savoir qu’il discutera avec le président russe la renégociation du traité START-1, qui vient à terme le 5 décembre 2009. Quelques réductions de leur énorme arsenal nucléaire, sans importance pour l’économie et la paix mondiale, en sortiront sans aucun doute.

    De quoi pense traiter notre illustre ami durant cette intense tournée ? La Maison-Blanche l’annonce solennellement : les changements climatiques, la relance économique, le désarmement nucléaire, la guerre en Afghanistan, les risques de guerre avec l’Iran et la République populaire démocratique de Corée. De quoi écrire un roman de science-fiction ! En effet, comment donc Obama va-t-il résoudre les problèmes climatiques alors que son pays a, aux réunions préparatoire du Sommet de Copenhague sur les émissions de gaz à effet de serre, soutenu la pire position parmi tous les pays industriels et riches, aussi bien à Bangkok qu’à Barcelone, justement parce qu’il n’a pas souscrit le Protocole de Kyoto et que son oligarchie n’est pas disposée à coopérer pour de bon ?

    Comment va-t-il contribuer à la solution des graves problèmes économiques qui touchent une grande partie de l’humanité alors que la dette totale de son pays – à savoir celle du gouvernement, des États, des administrations locales, des entreprises et des familles – se montait fin 2008 à 57 billions de dollars, soit plus de 400 p. 100 de son PIB et que le déficit fiscal s’est élevé à presque 13 p. 100 du PIB durant l’exercice fiscal 2009, un chiffre qu’Obama connaît forcément.

    Que peut-il donc offrir à Hu Jintao alors qu’il a mené un politique carrément protectionniste pour frapper les exportations chinoises, qu’il exige sans cesse que le gouvernement chinois réévalue le yuan, ce qui léserait les importations croissantes de produits chinois par le Tiers-monde ?

    Le théologien brésilien Leonardo Boff ― qui n’est pas un disciple de Karl Marx, mais un catholique honnête, de ceux qui ne sont pas disposés à coopérer avec l’impérialisme en Amérique latine – vient d’affirmer : « …nous risquons de nous détruire et de dévaster la diversité de la vie » ; « …quasiment la moitié de l’humanité vit en-dessous du seuil de pauvreté. Les 20 p. 100 les plus riches consomment 82,49 p. 100 de toutes les richesses de la Terre, tandis que les 20 p. 100 les plus pauvres ne se soutiennent qu’avec un minuscule 1.6 p. 100. » Il cite la FAO qui avertit : «  De 150 à 200 millions de personnes seront des réfugiés climatiques dans les prochaines années. » Et Boff ajoute de son côté : « L’humanité consomme aujourd’hui 30 p. 100 de plus que les capacités de remplacement… La Terre est en train de donner de signes sans équivoque qu’elle n’en peut plus. »

    Ce qu’affirme Boff est vrai, mais Obama et le Congrès étasunien font la sourde oreille. Qu’est-il en train de nous laisser sur le continent ? Le problème honteux de Honduras et l’annexion de la Colombie, où il installera sept bases militaires. Les USA ont établi une base militaire à Cuba voilà plus de cent ans et ils l’occupent toujours de force, et ils ont même ouvert un centre de tortures horrible connu dans le monde entier qu’Obama n’a toujours pas pu fermer.

    Je suis d’avis qu’avant la fin du mandat d’Obama, il y aura en Amérique latine de six à huit gouvernements de droite qui seront des alliés de l’Empire. Le secteur le plus de droite aux USA s’efforcera bientôt de limiter le mandat d’Obama à seulement quatre ans. Un Nixon, un Bush ou quelqu’un de l’acabit de Cheney sera de nouveau président. On se rendra compte alors très clairement de la signification de ces bases militaires absolument injustifiables qui menacent aujourd’hui tous les peuples sud-américains sous prétexte de combattre le trafic de drogues, un problème qui découle justement du fait que des dizaines de milliards de dollars sont injectés depuis les USA au profit de la criminalité organisée et de la production de drogues en Amérique latine.

    Cuba a prouvé que pour combattre les drogues, la justice et le développement suffisaient. Dans notre pays, le taux de crime pour cent mille habitants est l’un des plus bas au monde. Aucun autre pays du continent ne peut faire état de taux de violence aussi faibles. Et l’on sait que, malgré le blocus, aucun autre ne possède des niveaux d’éducation aussi élevés.

    Les peuples latino-américains sauront résister aux coups de boutoir de l’Empire !

    Le voyage d’Obama ressemble à de la science-fiction.

    Fidel Castro Ruz
    11 novembre 2009

    SOURCE ICI 


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  • HONDURAS : LE DILEMNE DE L’UNIFICATION DÉMOCRATIQUE À L’HEURE ACTUELLE

    voselsoberano
    voselsoberano.com

    Aux militants du Parti de l’Unification Démocratique et au peuple hondurien en général

    Aujourd’hui, la faction du Parti de l’Unification Démocratique (UD) avec à sa tête César Ham devra prendre une décision de vie ou de mort envers le Parti. Contrairement à la volonté du Front National de Résistance (hondurien) qui a décidé d’appeler à NE PAS participer à la farce électorale de novembre 2009, Ham et son groupe poursuit sa campagne partisane et s’apprête à participer au processus électoral frauduleux, conduisant l’UD vers une trahison et par conséquent à un suicide politique.

    Cette faction prend comme excuse la menace des putschistes de supprimer la reconnaissance légale de l’UD si elle ne participe pas à leur cirque électoral. Mais cet argument est insoutenable.

    De quelle légalité est-il question ? Suite au coup d’État rien de ce que puisse faire ce régime ne peut être considéré comme légal, et encore moins de ce qui peut provenir d’un tribunal électoral nommé illégalement. Dire le contraire c’est ignorer l’existence du coup d’État et nier tout ce qu’à dit la Résistance sur l’illégitimité du gouvernement de facto.

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    Affiche de l'appel à " NE PAS VOTER " du Front National de Résistance

    Perdre la légalité du Parti de l’Unification Démocratique pour être solidaire avec la cause du Peuple peut être un inconvénient tant que les putschistes seront au pouvoir, mais c’est un honneur devant ce peuple, et cette dite-légalité peut se reprendre avec le soutien des gens honnêtes de ce pays.

    Par contre, conserver la légalité du Parti par peur du chantage de l’oligarchie, aux dépens de trahir la cause pour laquelle des dizaines de sympathisants de la Résistance sont morts, y compris 6 militants au moins de l’UD, serait mourir dans la conscience du peuple et cette façon de mourir est déshonorante.

    D’autre part, participer à des élections frauduleuses contribuerait à légitimer le régime putschiste devant le monde entier et créerait des conditions plus difficiles pour vaincre le nouveau gouvernement, et l’UD serait ainsi devenue son complice. Prétendre que l’UD sortirait gagnante de cette aventure, est aussi illusoire que de prétendre que l’oligarchie va se laisser prendre des parties importantes du pouvoir alors qu’elle a bien préparé sa fraude. Ce qui est clair c’est que l’oligarchie ne va pas céder par des votes ce qu’elle a gagné par les armes.

    Paraqu_votar
    Pourquoi voter ?
    - Ton vote
    les militaires
    le balancent !

    Pire encore, cautionner le processus électoral au moment où le Peuple est parvenu à faire un grand pas dans sa conscience pour rompre avec le régime politique de bipartisme et d’aller vers une Assemblée Constituante, serait le faire reculer, en ressuscitant les partis de l’oligarchie qui sont aujourd’hui dans le pire moment de leur histoire la plus proche.

    Donc, à l’heure actuelle, l’UD se trouve à un croisement dans lequel elle est confrontée au risque de mourir pour la légalité putschiste et revivre dans le cœur du Peuple, ou vivre dans la légalité du régime putschiste mais mourir en tant qu’alternative politique populaire.

    DESTINOFINALLIBERTAD
    Affiche du Front National de Résistance

    Indépendamment des différences qui nous ont séparé dans un passé récent, nous lançons un appel aux militants de base du Parti de l’Unification Démocratique afin qu’ils empêchent que pour de mesquins intérêts personnels, l’UD fasse sa propre sépulture en soutenant la farce électorale du 29 novembre prochain.

    Tegucigalpa M.D.C. 11 Novembre 2009
    Auteur : L'Authentique Comité de Direction National du
    Parti de l’Unification Démocratique

    RENAN VALDEZ      TOMAS ANDINO
    Président       Secrétaire Général

    Traduction : Esteban

    ESPAÑOL

    ***************
    Source : voselsoberano - " El dilema de la UD en el momento actual "


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  • Honduras : les prochaines élections, l’enjeux de pressions intenses

    La date des élections se rapprochent, l’Accord de San José est moribond (déjà mort même), Zelaya est toujours dans l’Ambassade du Brésil, la résistance est toujours aussi intense (voir plus), les putschistes mentent toujours aussi effrontément. A travers trois articles un bref aperçu de l’ambiance.

    Des entrepreneurs obligent des ouvriers à participer aux élections

    Le Front de Résistance Nationale contre le coup d’État se consolide dans les quartiers populaires et les banlieues de Tegucigalpa.

    Pour la dirigeante du Conseil Civique des Organisations Populaires et Indigènes du Honduras (COPINH), Berta Cáceres, la force populaire forme une force imparable que les outils de la communication alternative et de l’éducation politique fortifient dans ces zones.

    Comme l’a expliqué Berta Cáceres à Prensa Latina, cette méthodologie de formation populaire augmente le rejet de la farce électorale que montent les oligarques fascistes qui financent le régime de facto. Les investigations du COPINH confirment qu’un fort secteur des entrepreneurs harcelle les ouvriers pour qu’ils participent aux élections illégitimes du 29 novembre prochain.

    Les résultats des recherches de cette organisation indigène il a recueilli plusieurs témoignages d’ouvriers, qui ont dénoncé que les entrepreneurs vont obliger leur personnel à montrer le doigt taché après les élections générales, dans le cas contraire ils seront licenciés.
    [NDT : vu le taux d’analphabétisme les électeurs apposent leur empreinte lors des élections]

    “Sous cette pression patronale on essaie d’imposer un processus électoral illégitime qui répond seulement aux intérêts de ceux qui ont détraqués le pays durant des décennies” a rajouté Cáceres dans l’un de ses discours sur la place de la Merced où la Résistance proteste pacifiquement pour la réintégration du président constitutionnel du Honduras, Manuel Zelaya.

    Le COPINH a condamné les millions que les entrepreneurs des putschistes paient à des mercenaires pour augmenter la répression et les exécutions enver les membres de la Résistance, et cela en pleun milieu d’une crise sanitaire, alimentaire et du système éducatif hondurien.
    [NDT : voir la note de l’ONU à ce sujet]

    Un exemple de cette militarisation et l’utilisation de mercenaires est celui que vit la municipalité de Esperanza, dans le département d’Intibucá où est arrivée une note à la municipalité de la part du Secrétariat de sécurité du régime de facto, en exigeant de faire un recensement immédiat afin de remettre un listing des personnes qui vont aller voter. La direction du Front de Résistance considère que ce fait est un acte annonçant des répressions futures puisque le niveau de l’abstentionnisme dans cette zone sera élevé.

    Berta Cáceres est membre de la formule politique indépendante que le dirigeant syndical Carlos H. Reyes préside, il a récemment renoncé à participer aux élections comme candidat présidentiel, en arguant que le processus électoral sera la plus grande fraude jamais enregistrée dans l’histoire du Honduras.

    Ronnie Huete


    Source : Vos El Soberano Empresarios obligan a obreros para participar en los comicios
    Traduction : Primitivi

    Center for Economic and Policy Research : Un nouveau rapport analyse l’économie Hondurienne Avant et Après le putsch

    Des défis considérables sont posés pour une reprise économique du Honduras sans solution à la crise politique.

    Le “Center for Economic and Policy Research” (CEPR) a publié aujourd’hui un nouveau rapport sur l’économie hondurienne. Le rapport constate que l’économie s’est mise à être spécialement vulnérable aux impacts combinés de la récession mondiale et de la crise politique suivie du putsch militaire du 28 juin.

    "Toute la région (l’Amérique centrale) a été affectée par la récession des États-Unis," a dit Mark Weisbrot, codirecteur de CEPR. "Mais les choses ont empiré au Honduras depuis le coup d’État en juin et il est difficile de voir comment l’économie sera récupérée sans une solution à la crise politique". Le document, "Honduras : Recent Economic Performance", élaboré par le chef économiste José Antonio Cordero, analyse les tendances a long terme, ainsi que les années de pré-crise. Il trouve que la pauvreté et l’inégalité ont considérablement diminué pendant l’administration du Président Manuel Zelaya, avec une croissance rapide de plus de 6% pour les deux premières années. Le Gouvernement a aussi significativement augmenté le nombre d’enfants scolarisés en supprimant le paiement des droits de scolarité, a développé les programmes de déjeuner scolaire et il a augmenté le salaire minimum de 60%, en affrontant une opposition de fer de la part des employeurs et les groupes patronaux.

    En 2008, le Gouvernement utilise la politique monétaire expansive pour compenser les effets de la crise globale de crédit et la récession. Depuis le coup d’État, la banque Centrale a perdu près de 18,4% de ses réserves internationales et elle ne peut avoir accès aux réserves additionnelles que le Fonds monétaire international (FMI) a proportionnées à tous les pays membres, parce qu’un “Régime Conjuré” viole la légalité internationale. On attend que l’économie se réduise de 2.6 % cette année, et les prévisions ont été récemment révisées à la baisse.

    L’économie hondurienne dépend aussi énormément des versements [NDT : de la part des expatriés] qui ont atteind leur point maximal à plus de 21% du PIB en 2006. La diminution continue de cette source de revenus et de devises nuit également à l’économie hondurienne.

    Source : Vos El Soberano CEPR : Nuevo informe analiza economía Hondureña Antes y Después del Golpe
    Traduction : Primitivi

    Les USA, complice des putschistes, accuse la résistance hondurienne

    Ils appellent les candidats présidentiels à abandonner le conflit

    Carlos Humberto Reyes est un grand homme chauve et des lunettes qui porte encore un bras en écharpe, le souvenir du policier qui, dans l’une des marches de la résistance, lui a offert trois fractures. Il a aussi été, jusqu’à aujourd’hui, le candidat indépendant pour la présidence du Honduras : "Pour nous, participer maintenant aux élections signifie nous joindre à la stratégie des putschistes", a-t-il dit, après être sorti de son entrevue avec les magistrats du Cour suprême Électoral (TSE) et leur avoir annoncer qu’il renonçait aux élections.

    Depuis l’ambassade du Brésil, le président Manuel Zelaya a applaudi la décision qu’à prise le Front de Résistance contre le Coup d’État, qui accompagne leur détermination d’aller contre le "maintient actif de la population dans l’ignorance" des élections du 29 novembre, à savoir si Zelaya sera restitué ou non.

    Du même pas, la résistance accuse le gouvernement des États-Unis d’être "complice" du gouvernement de facto, puisque "ils ont manoeuvré pour étendre la crise et maintenant ils montrent leur vraie intention : valider le régime conjuré".

    La résistance se réunit en face du Congrès, où à cette heure les députés n’ont toujours pas daignés sièger afin de décider de la restitution de Zelaya, et qui tient la déclaration de l’ambassadeur Hugo Llorens comme une preuve de la "complicité" du puissant voisin du nord.

    En profitant de l’impasse du week-end, après lequel Micheletti a dit qu’il donnait plus de temps à Zelaya pour présenter sa liste de membres pour le gouvernement "d’unité nationale", Llorens a dit : "Les élections vont arriver, c’est clair, le peuple hondurien a le droit de choisir son président, un nouveau Congrès et des maires, et ce serait une erreur historique avec de grandes conséquences nier ce droit".

    De cette façon il a répondu au Département d’État aux critiques – éditorial du New York Times, par exemple – qui suggère que la reconnaissance des élections par les États-Unis a détruit le seul levier dont disposait l’Organisation des États Américains (OEA) pour que les putschistes accomplissent l’accord de Tegucigalpa-San José.

    “Le désaveu de la farce électorale sera fermement maintenu même si …, le président Manuel Zelaya était restitué à sa charge, parce que moins de 20 jours est un délais très court pour démonter la fraude électorale qui s’est tramée afin d’assurer que l’un des représentants de l’oligarchie conjurée s’impose”, réplique la résistance.

    Les leaders du front appellent tous les candidats qui ne veulent pas être nommés "putschistes" à se retirer du processus. Cet appel est spécialement dirigé vers César Ham, candidat du parti Unification Démocratique (UD), un partisan de Zelaya. "Nous sommes entrain de parlementer, bien qu’il y ait un fort secteur qui veut participer, parce que ne pas le faire c’est décréter la mort du parti", déclare le député UD Marvin Ponce. Et cela la "mort du parti" l’est au sens littérale, parce que, si l’UD ne présente pas de candidat, le parti perdrait automatiquement son statut de parti politique.

    Depuis le 29 octobre dernier, les forces armées sont passé sous les ordres du TSE. Bien qu’actuellement les soldats gardent seulement le matériel électoral, il a été annoncé avec tambours et trompettes que pour la surveillance des élections il y aurait 20 000 militaires et 14 000 policiers.

    Si un tel déploiement armé n’était pas suffisant, une annonce répétée à plusieurs reprises à la télévision officielle assure que chaque fonctionnaire et observateur électoral sera adjoint à un "ange gardien" pour que tout se passe bien.

    "L’oraison" télévisée, accompagnée par des images d’autres processus, déclare que "par la présence des forces armées, par celle de la police nationale" "aucune arme ne pourra être dirigée contre" le personnel du TSE et les observateurs (bien qu’encore aucun pays ni organisme international n’ait annoncé envoyer d’observateur).

    D’abord il faudra confirmer la présence d’observateurs de l’OEA, donc le gouvernement de facto a demandé aujourd’hui, "respectueusement", à l’organisme d’envoyer une mission. L’OEA traitera le sujet ce mardi, dans une séance extraordinaire de son conseil permanent, à Washington.

    "Il serait insolite qu’un organisme qui veille au respect de la démocratie ignore un processus électoral organisé, dirigé et supervisé par un tribunal autonome et indépendant", dit une lettre envoyée au secrétaire général, José Miguel Insulza, avec la signature de l’avocate Vilma Morales, la représentante de Roberto Micheletti dans le dialogue.

    Parmi les arguments en faveur de l’envoi d’une délégation, les membres de l’OEA doivent savoir que, selon son annonce de télévisuelle, le gouvernement de facto garantit la présence d’un "ange gardien" pour chaque observateur électoral.

    Le boycott annoncé par la résistance ne sera pas non plus un problème, selon le message : "Un père Céleste, nous te demandons pour que tout plan pervers, des membres activistes qui manifestent dans les grèves, que la violence des esprits de rébellion, de boycott, d’insurrection, au nom de Jésus soient bloqués".

    Quelles garanties supplémentaires veut la communauté internationale ?

    Modéré, Roberto Micheletti presse aussi les siens : "Avec tout respect mais avec énergie nous exigeons du Congrès une prise de décision" sur la restitution, ou non, du président Zelaya, dit Vilma Morales, porte-parole de la commission négociatrice de Micheletti.

    Peu avant, le président du Congrès, José Alfredo Saavedra, avait insisté pour ce qu’il n’y ait pas de date pour convoquer les députés.

    "C’est urgent et nous savons que c’est une décision qui est rapidement adoptée", répond Vilma au député, plus occupé par sa campagne de réélection que par tout autre sujet.

    Dans les supporters de Micheletti il n’y a pas de doute à savoir quelle sera la décision du Congrès : le président Zelaya ne sera pas restitué. "Clairement jamais, ce serait un chaos pour le Honduras. Nous ne pouvons pas avoir comme président une personne qui a commis 18 délits", déclare à La Jornada Armida de López Contreras, épouse du chancelier du gouvernement de facto et dirigeante de l’Union Civique Démocratique (UCD), organisatrice des marches des "chemises blanches" en faveur du coup d’État.

    López Contreras est sûr que, tôt ou tard, la communauté internationale reconnaîtra le gouvernement issu des élections. "Des signes" le confirme, comme les déclarations de fonctionnaires estasuniens et l’annonce de la Colombie qui compte renvoyer son amabassadeur au Honduras.

    Pour l’ex "désignée présidentiel" – une chance de vice-présidente – la clé pour avoir résisté pendant plus de quatre mois à la pression internationale consiste en ce que "nous avons une grande force. Nous n’allons pas nous couper en quatre pour satisfaire plus amplement l’intérêt de quelqu’un, parce que la résolution du problème au Honduras ne va pas les toucher. Maintenant si un autre pays désir avoir monsieur Zelaya comme président, il est la bienvenue".

    Depuis peu, l’organisation que dirige López Contreras a déclaré José Miguel Insulza "persona non grata". Maintenant elle lance aussi une offensive contre l’envoyé de l’OEA José Octavio Bordón et contre l’ex-président chilien Ricardo Lagos, membre de la Commission de Vérification de l’Accord : "Qu’ils s’abstiennent d’émettre des critiques personnelles et préjudiciable au Honduras".

    L’UCD a également exigé que le vote du Congrès soit "nominatif", pour que de cette façon on puisse punir dans les urnes les législateurs qui votent pour réinstaller Zelaya au pouvoir. Quelques députés influents ont déclaré leur appui à cette demande.

    En tout cas, si on fait cas de Armida de López Contreras, la restitution ne vaut déjà plus une cacahuète : "À partir du 29 novembre il y aura un nouveau président, et il sera celui qui commande".

    Arturo Cano


    Source : Vos El Soberano EU, cómplice de golpistas, acusa la resistencia hondureña
    Traduction : Primitivi

    jeudi 12 novembre 2009, par Primitivi


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  • Communiqué No. 34



    Le Front de Résistance contre le Coup d’Etat au Honduras, communique à la population hondurienne et à la communauté internationale :

    1. La limite fixée au jeudi 5 novembre minuit ayant été atteinte sans que soit restitué le président légitime Manuel Zelaya Rosales, nous rejetons activement le processus électoral du 29 de novembre prochain.

    Des élections impulsées par un régime de facto qui réprime et viole les droits humains et politiques des citoyens, ne représentent rien d’autre qu’une reconnaissance de la dictature de l’oligarchie nationale et une méthode pour maintenir un système qui marginalise et exploite les secteurs populaires au privilège de quelques uns.

    La participation à un tel processus donnerait une légitimité au régime putschiste ou à son successeur qui prendrait fonction frauduleusement le 27 janvier 2010.

    2. Nous maintiendrons le rejet de la farce électorale même si dans les jours qui viennent, le Président Manuel Zelaya était rétabli dans ses fonctions, puisque 20 jours ou moins, ne suffiraient pas pour démonter la fraude électorale en préparation, par laquelle l’oligarchie putschiste cherche à consolider son projet antidémocratique et répressif.

    Cela ne signifie pas que nous ayons renoncé à notre revendication fondamentale de voir rétabli l’ordre constitutionnel, incluant la restitution du présidente Zelaya à la charge à laquelle il fut élu pour quatre ans par le peuple hondurien.

    3. Aujourd’hui plus encore, il apparaît que l’exercice de la démocratie participative via la convocation d’une Assemblée Nationale Constituante est non seulement un droit non négociable, mais aussi la seule issue pour doter la population hondurienne d’un système politique démocratique et inclusif.

    4. Nous dénonçons l’attitude complice du gouvernement des Etats Unis qui a manœuvré pour faire durer la crise, et montre maintenant ses véritables intentions de reconnaître le régime putschiste, afin de s’assurer que le prochain gouvernement soit docile aux intérêts des compagnies transnationales et à son projet de contrôle régional. Pour ces raisons, nous partageons la décision du Président Manuel Zelaya de déclarer l’échec de l’accord de Tegucigalpa; cet accord fait partie de la stratégie nord-américaine pour gagner du temps et valider le processus électoral.

    5. Nous appelons les organisations et les candidats politiques qui postulent pour le 29 novembre, à être conséquents avec leurs engagements passés et à se retirer publiquement de la farce électorale.

    6. Nous convoquons la population organisée ou non à se sommer aux actions de rejet de la farce électorale et à mener des actions de désobéissance civile, sous la protection de l’article 3 de la Constitution de la République, qui nous confère le droit à la désobéissance et à l’insurrection populaire.

    7. Nous appelons les gouvernements et les peuples frères du monde à maintenir la pression politique pour dérouter la dictature militaire imposée par l’oligarchie et l’impérialisme, et rejeter les fausses élections du 29 novembre prochain ainsi que les autorités qui prétendent se présenter comme les représentants élus du peuple.

    “NOUS RESISTONS ET NOUS VAINCRONS”

    Tegucigalpa, le 9 novembre 2009

    SOURCE ICI 


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  • Honduras : Micheletti a relancé la crise, la dictature s’enracine.


    Depuis quelques jours, Vos El soberano un journal proche de la résistance titre que "le Honduras n’est pas l’Afghanistan", un message directement adressé à Obama, Llorens, Clinton et Valenzuela.
    Depuis quelques jours l’accord accouché dans la douleur (près d’un mois de négociations) est en fait mort-né.

    Alors que le processus pour un retour à la constitutionnalité du régime semblait pouvoir peut-être enfin se mettre en place Micheletti n’a même pas tenu le premier point du pacte qu’il a signé.

    Mais non, les putschistes tels l’avare de Molière ne lâchent rien, pire même ils montent un cirque pseudo législatif pour justifier le non respect de la parole donnée. Cirque auquel personne ne croit, même les USA, cirque qui pourrait presque être risible, tellement il est visible, s’ils n’avaient pris la tête d’un pays et s’ils ne disposaient pas de forces armées, toujours plus brutales et violentes avec la populations.

    Voilà une nouvelle forme de dictature qui se joue curieusement sur le même thème que certaines présidences en Europe : l’irrespect, l’arrogance, la bêtise, la grossièreté, le cynisme, la cupidité, le mensonge, ... (nous vous laissons le soin de compléter la liste)

    4 articles.

    Carlos H. Reyes se retire du processus électoral, il ne légitimera pas le putsch

    Le candidat indépendant à la présidence du Honduras, le candidat de gauche Carlos Reyes, a annoncé ce dimanche 8 novembre la retraite de sa candidature après avoir considéré que participer [aux élections du 29 novembre] équivaudrait à "légitimer" le coup d’État du 28 juin passé contre Manuel Zelaya. "Pour nous le temps s’est terminé et nous nous retirons du processus électoral. Nous nous retirons et demain nous allons le communiquer au Tribunal Supérieur Électoral", a-t-il déclaré.

    La candidature de Reyes, qui dans une enquête publiée la semaine passée apparaissait comme la troisième dans les préférences de l’électorat, mais avec à peine quatre pour cent de l’intention de vote, est intégrée dans le Front de Résistance contre le Coup d’État, qui défend la restitution de Zelaya dans sa charge et qui se propose de boycotter les élections générales du 29 novembre.

    Des Reyes, avec un bras bandé car il a été blessé par la police durant une manifestation en juin, a annoncé sa décision à la fin d’un vote au sein d’une assemblée du mouvement qui l’appuie, à laquel ont participé environ 500 personnes. Il a assuré qu’à un niveau national, le résultat de la consultation a été de 96% de gens qui votaient pour qu’il se retire des élections, en face de 4% qui préférait participer.

    Le candidat aux présidentielles avait annoncé depuis quelques semaines le retrait de sa candidature, après avoir considéré que les conditions dans le pays après le coup d’État du 28 juin contre Zelaya ne permettent pas des élections libres et transparentes. Mais ils avaient retardé sa décision face à la possibilité d’un accord, qui aurait permis à Mel de retourner au pouvoir.

    Cependant, le président renversé a déclaré que le dialogue avec le régime putschiste était rompu après avoir dû considérer que l’accord qui avait été signé, après des mois de négociations, avec Roberto Micheletti, le président de facto, avait été brisé par ce dernier. "Le président Zelaya n’a pas été restitué, le pays n’est pas retourné dans un ordre constitutionnel et nous ne pouvons pas participer à des élections dans des conditions de ce type. Ce serait de légitimer les putschistes", a-t-il ajouté.

    Source : Vos El Soberano Carlos H. Reyes se retira del proceso electoral, no legitimará el golpe
    Traduction : Primitivi

    Zelaya a repoussé une proposition de Micheletti pour qu’ils se partagent le Gouvernement d’Unité

    "Maintenant ils demandent un sauvetage pour le Honduras. Pour remettre le Honduras ils demandent qu’on leur donne la moitié du gouvernement et en plus que monsieur Micheletti coordonne le Gouvernement d’Unité et de Réconciliation", a déclaré le président Zelaya à Radio Globo. Zelaya a dit que ce type de propositions continuent de nourrir la dictature qui couvre le pays depuis qu’il a été renversé par des forces militaires le 28 juin dernier.

    "Ce qu’ils proposent est pratiquement autre un coup de griffe contre la démocratie, pour cela nous n’avons pas acceptés leurs propositions", a-t-il ajouté. Le président renversé a réitéré que tout dialogue avec le régime de facto avait été rompu " et il a prié instamment l’Organisation des États Américains (OEA) d’adopter les mesures nécessaires pour ramener la démocratie au Honduras.

    Le gouvernement de facto ne veut rien entendre de la restitution de Zelaya, malgré l’appel de la communauté internationale pour le retour de la constitutionnalité au Honduras, en commençant par le retour du président légitime au pouvoir. Zelaya a indiqué de nouveau qu’il considérait l’accord Tegucigalpa/San José "totalement brisé" parce que "c’est une lettre morte" par ce que Micheletti ne l’a pas suivi et que le gouvernement "d’Unité" créé jeudi dernier l’a été unilatéralement sans que Zelaya puisse le présider.

    "L’accord est une lettre morte, l’accord est fini, Micheletti n’a pas respecté ce qui a été établi. Micheletti fait preuve d’une grande mauvaise foi, il s’est établi sans vouloir régler les choses, et au moment où il aurait pu les régler il a simplement empêcher que cela se réalise. Ils ont commencé avec des pièges [NDT : toutes les manoeuvres des putschistes pour éviter que Zelaya ne soit réstitué], avec méchanceté", a-t-il ajouté. "Nous ne pouvons pas continuer ce cirque", s’est exclamé Zelaya, qui a affirmé que "nous allons certainement renoncer après quatre mois d’effort".

    Le président est toujours dans l’ambassade du Brésil de Tegucigalpa, dans laquelle il est entré le 21 septembre passé après être rentré clandestinement au pays. Zelaya a demandé à l’OEA appliquer la Lettre Démocratique Interaméricaine, qui dit que l’organisme doit "défendre les Gouvernements démocratiquement élus par le peuple et que ses actions diplomatiques doivent être permanentes, même si le pays a été exclu [de l’OEA]".

    Source : Vos El Soberano Zelaya rechazó propuesta de Micheletti de repartirse Gobierno de Unidad
    Traduction : Primitivi

    Micheletti n’a pas fait ce qu’il fallait

    L’ex-président chilien, Ricardo Lagos, dans un entretien à CNN Espagnol, a responsabilisé le président intérimaire, Roberto Micheletti, de ne pas respecter l’accord Tegucigalpa-San, signé le 30 octobre précédent. L’entretien a été fait hier par téléphone, il a aussi regretté la rupture du processus décrétée par le président renversé, Manuel Zelaya Rosales. Le Lagos avec la secrétaire du Travail des États-Unis, Hilda Solís, ont été désignés par l’Organisation des États Américains (OEA) et le gouvernement de Barack Obama, comme membres de la Commission de Vérification de l’accord.

    “Ce qui est arrivé est vraiement lamentable”, a-t-il dit, après avoir rappelé que quand il a été au Honduras avec le reste de membres “nous avions commençé à travailler sur le point un de l’accord pour former et installer un gouvernement et une présidence d’unité nationale qui était le résultat des discussions des deux parties”.

    Quand on lui a demandé qui doit être à la tête du gouvernement de réconciliation, il a répondu que “la logique de cet accord consiste à ce que quand Zelaya Rosales sera éventuellement instauré comme président , ce qu’il est, il y aurait eu un cabinet d’unité nationale”.

    Il a fait comprendre qu’il y a même eu des intentions mauvaises et des tromperies de la part de Micheletti envers la commission. “Quand nous nous sommes réunis avec monsieur Micheletti et qu’il a dit ce qu’il faisait (former le gouvernement) nous lui avons dit qu’il n’était pas la personne habilité et qu’il ne pouvait pas le faire”.

    Il a ajouté que “il nous semble qu’il y a eu une erreur d’application [de l’accord] quand il (Micheletti) de son propre chef a commencé à envoyer des lettres en demandant, à monsieur Zelaya aussi, que des listes de personnes lui soient envoyées. Ce n’était pas dans l’accord et à la Commission de Vérification nous demandons à Arturo Corrales et à Jorge Arturo Reina qu’ils commencent à travailler dans un éventuel gouvernement national”.

    Lagos a poursuivi en déclarant que Corrales lui a remis une liste à titre personnel de 24 personnalités, dont Corrales était sûr qu’elles allaient être respectées par tous. Mais tandis qu’ils travaillaient là dessus ils se sont rendu compte que Micheletti annonçait qu’il allait continuer sur son idée.

    "Ce que monsieur Micheletti a fait : demander le renoncement, entre guillemets, de son gouvernement et de dire qu’il allait mettre en place un Gouvernement d’Unité Nationale. Cela n’était pas inscrit dans l’accord”.

    Arturo Corrales est représentant de Micheletti à la Commission de Vérification de l’accord et Jorge Arturo Reina celui de Zelaya Rosales.

    Source : El Tiempo (Honduras, presse pro-putschiste) El incumplimiento fue de Micheletti
    Traduction : Primitivi

    Zelaya : Le régime de facto chercherait à substituer Michelleti par un "prête-nom"

    Le président Manuel Zelaya a révélé, cette nuit, dans un entretien à Radio Globo, avoir eu l’information que le régime de facto cherche à substituer Roberto Michelleti par un "prête-nom". Ce dernier "renoncerait" cette semaine dans l’intention de feindre une légalité pour les élections.

    "Les putschistes sont antidémocratiques parce qu’ils interrompent les processus électoraux" a lancé Zelaya en faisant référence à son renversement et à la prétention du régime de facto de légitimer les élections. "Comment peut-on convoquer des éléctions pour élire un président si on n’a pas réintégré le précédent [lui même], d’où leur vient ce concept de choisir un président pour qu’il leur soit soumis [aux putschistes] ?", s’est demandé Zelaya.

    Le Président a déclaré "comme" "lettre morte" l’accord Tegucigalpa/San José et il a assuré qu’il ne viendra s’asseoir "à aucune table de dialogue avec les putschiste" par que la leçon qu’il a tiré de cette histoire et "qu’on ne peut pas discuter avec ceux qui ont pris le pouvoir par la force".

    Zelaya a ajouté que sa restitution devrait être discutée à l’OEA, dans le cas contraire "sa [l’OEA] Lettre Constitutive restera sans valeur". Sur la décision du candidat indépendants et du Front National Contre le Coup d’État de ne pas participer au processus électoral le président Zelaya a indiqué qu’il se sent orgueilleux "des Honduriens qui sont capables de prendre des postures fermes".

    Les organismes mondiaux, l’ONU et l’OEA, les pays voisins et presque la totalité des nations du monde se sont prononcées sur la non reconnaissance des élections et du président élu, si Zelaya n’est pas restitué comme président constitutionnel.

    Source : Vos El Soberano Zelaya : Régimen de facto pretendería sustituir a Michelleti por un "testaferro"
    Traduction : PrimitiviICI  


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  • Grandes manœuvres dans les coulisses



    Ceux qui croyaient encore à la bonne parole apaisante du président colombien Alvaro Uribe ou du Département d’État des États-Unis en sont pour leur frais : derrière l’accord de coopération militaire signé le 30 octobre dernier entre la Colombie et les États-Unis, autorisant l’utilisation par ces derniers de sept bases militaires colombiennes, il y a bel et bien des visées allant au-delà de l’objectif officiellement affiché : la lutte anti-drogue. En effet, pour les États-Unis, cet accord s’inscrit clairement dans le cadre d’une stratégie militaire continentale qui vise à assurer un contrôle sur l’Amérique centrale et du Sud.

    Visées non avouées


    Plusieurs documents officiels émanant des autorités états-uniennes attestent de ces visées non avouées :

    Un rapport élaboré par le Air Mobility Command (AMC) de l’US Air Force, intitulé Global En route Strategy définit, avec une projection jusqu’à 2025, une stratégie destinée à garantir aux États-Unis des corridors aériens et des bases locales leur permettant de déployer mondialement leurs forces militaires.

    Dans le chapitre consacré à la stratégie pour l’Amérique du Sud, il est fait directement mention de la base de Palanquero, en Colombie :

    « Récemment le Commandement Sud (SouthCom) a commencé à s’intéresser à l’établissement d’un point sur le continent sud-américain qui pourrait être utilisé tant pour les opérations anti-drogue que pour l’exécution d’opérations de mobilité ». Aussi le site de Palanquero, l’une des bases concernées par l’accord signé entre la Colombie et les États-Unis, a-t-il été identifié comme une possible Cooperative Security Location (CSL), terme par lequel les États-Unis nomment leurs bases à l’étranger.


                                    
    Photo aérienne de la base de Palanquero


    Et de citer les avantages stratégiques de Palanquero :  « De ce lieu, presque le moitié du continent peut être couvert par un avion C-17 [avion géant pour le transport de troupe et de matériel] sans réapprovisionnement en combustible. Et, dans le cas où le combustible nécessaire serait disponible, le C-17 pourrait couvrir l’ensemble du continent à l’exception du Cap Horn, à l’extrême sud du Chili et de l’Argentine ».

    Le document continue : « Inclure l’Amérique du Sud dans la stratégie de route globale poursuit un double objectif : aider à matérialiser notre stratégie d’engagement dans la région et appuyer la mobilité dans la route vers l’Afrique. » Et d’ajouter : « Jusqu’il y a peu, les préoccupations de sécurité en Amérique du Sud se limitaient à la lutte anti-drogue. L’accomplissement de cette mission n’exigeait pas l’utilisation stratégique du transport aérien. » L’érection de la base de Palanquero en Cooperative Security Location serait donc la réponse à cette limitation : « Jusqu’à ce que le Commandement Sud établisse un plan d’engagement plus robuste, la stratégie consistant à faire de Palanquero une CSL devrait être suffisante pour assurer la mobilité aérienne sur le continent sud-américain ».

    Opérations de spectre complet

    Un second document donne un éclairage supplémentaire sur la stratégie suivie. Il s’agit du Fiscal Year (FY) 2010 Budget Estimates du Department of Air Force des États-Unis. Ces prévisions budgétaires pour 2010, qui datent de mai 2009 et ont été depuis lors approuvées par le Congrès, prévoient un investissement de 46 millions de dollars pour convertir la base de Palanquero en Cooperative Security Location (CSL). Le document justifie de cette manière cet investissement :


    La région à la portée des C-17 (sans réapprovisionnement en carburant)
    « L’établissement d’une Cooperative Security Location (CSL) à Palanquero permettra un meilleur appui à la stratégie de positionnement de défense globale du Commandement de Combat (COCOM) et montrera notre engagement dans notre relation avec la Colombie. Le développement de cette CSL nous offre une occasion exceptionnelle pour réaliser des opérations de spectre complet dans une sous-région critique de notre hémisphère, dans laquelle la sécurité et la stabilité se trouvent sous la menace constante des soulèvements terroristes financés par le narcotrafic, des gouvernements anti-étatsuniens, de la pauvreté endémique et des fréquents désastres naturels. »

    Le document ne précise pas quels sont les « gouvernements anti-étatsuniens », mais on peut imaginer sans peine qu’il s’agit du Venezuela, de l’Équateur, de la Bolivie, du Nicaragua et de Cuba, pays membres de l’Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA). Tous se trouvent à portée de la base de Palanquero.

    Intelligence, surveillance, reconnaissance

    Le document justifie ensuite le choix du site : « Palanquero est incontestablement le meilleur site pour un investissement destiné à développer les infrastructures en Colombie. (…) Sa situation centrale met à sa portée les divers secteurs d’opération, tandis que son isolement maximise la sécurité opérationnelle (OPSEC) et la protection des forces tout en minimisant le profil militaire des États-Unis. L’intention est d’utiliser au maximum l’infrastructure existante, d’améliorer la capacité des États-Unis de répondre rapidement aux crises et de nous assurer un accès à la région ainsi qu’une présence au moindre coût. Palanquero vient en appui à la mission de mobilité des troupes en offrant un accès au continent sud-américain tout entier à l’exception du Cap Horn, pour autant que le carburant soit disponible. »


    Carte de la base de Palanquero


    Le document précise encore : « Le développement de cette CSL va renforcer la partenariat stratégique forgé entre les États-Unis et la Colombie et est dans l’intérêt des deux nations. (…) Une présence augmentera également notre capacité à mener des actions d’intelligence, de surveillance et de reconnaissance (ISR), améliorera la portée mondiale de nos actions, appuiera les besoins en logistique, renforcera les partenariats, améliorera la coopération pour la sécurité et augmentera la capacité de guerre expéditive [expeditionary warfare]. »

    Difficile après cela de croire encore aux déclarations officielles des gouvernements colombiens et étatsuniens concernant l’innocuité pour la région de la présence militaire des États-Unis dans les bases colombiennes.

    Quelques questions surgissent : Hugo Chávez a-t-il raison de dénoncer cette nouvelle intromission des États-Unis dans les affaires latino-américaines? Les États-Unis sont-ils devenus moins impériaux depuis l’accession de Barack Obama à la présidence?

    Je vous laisse le soin d’y répondre.

    Voir le site de Palanquero sur Google Maps (haute définition) ICI 

    SOURCE 


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