• Entre la Pacha Mama et les mines à ciel ouvert

    MARTÍN CÚNEO / ENVOYÉ SPÉCIAL A LA PAZ (BOLIVIE)

    03/05/11

    « La consultation préalable du peuple figure dans la Constitution, mais la loi stipule qu’elle n’a pas de caractère inaliénable, en d’autres termes, d’après l’autorité de l’État, elle n’est pas obligatoire. Alors, à quoi sert-elle ? Voici une autre des grandes contradictions de ce processus », déplore Pablo Mamani.

    Pour la sociologue Silvia Rivera, auteur du livre Oprimidos pero no vencidos [Opprimés mais pas vaincus], « il existe tout un très beau discours sur la Pachamama et pourtant des centrales hydroélectriques immenses se construisent, des barrages qui inonderont des terres indigènes … une multitude d’infrastructures démontrant qu’il s’agit bien d’un projet néo-développementiste et en ce sens, il implique le mépris de l’indigène », affirme Rivera.

    L’un des sujets où le plus grand écart existe entre les discours et les politiques concerne l’exploitation et l’industrie minière. Au grand Sommet de Cochabamba sur le Changement Climatique et l’Environnement en avril 2010, la CONAMAQ avait proposé une table de discussion sur la pollution minière. « Le Gouvernement a catégoriquement refusé d’inclure ce sujet en déclarant qu’il ne s’agissait pas d’un sujet universel mais local. Mais alors : où les mines ne contaminent-elles pas ? », dit Silvia Rivera.

    Pourtant on contamine à San Cristobal, dans le département de Potosi. Le 16 avril 2010, environ 900 habitants de trois provinces de ce département ont assailli puis brûlé les bureaux de la plus grande mine de Bolivie, gérée par la japonaise Sumitono. Les membres des communautés [les comunarios] exigeaient, entre autres revendications, que la mine paye pour l’utilisation quotidienne de 50.000 mètres cubes d’eau. Une quantité qui menace sérieusement les cultures et l’approvisionnement d’eau dans une zone désertique.

    D’après les calculs du spécialiste Jorge Molina, le remplacement des eaux fossiles, piégées il y a dix mille ans, prendrait six décennies dès l’arrêt du pompage. À ces effets, il faut ajouter la pollution des eaux avec l’aluminium, l’arsénique, le cadmium, cobalt, cuivre, fer, manganèse, nickel antimoine et le zinc.

     

    Face à la mobilisation, le Gouvernement a réagit appelant les paysans à se replier et à accepter le dialogue car « des intérêt locaux et régionaux étaient en jeu », d’après les propos du vice-président Alvaro Garcia Linera. L’exportation de minerais, commencée en 2007, génère des bénéfices annuels d’un milliard de dollars pour Sumitono. L’État bolivien reçoit à peine 3,5 % du total.

    URL de cet article 13671
    http://www.legrandsoir.info/La-Bolivie-entre-l-euphorie-et-la-frustration.html


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  • ICRA News

    Le Costa Rica est en train de prévoir la construction du plus grand barrage hydroélectrique d'Amérique centrale. Le projet, nommé El Diquis, prévoit la submersion de 7000 hectares de terres. Un tiers de cette zone est une forêt vierge, habitée et gérée par le peuple Teribe. Leur réserve risque d'être engloutie.
    Aidez les Teribe à conserver leur forêt tropicale intacte.

    La centrale hydroélectrique El Diquis doit produire 680 mégawatts d'électricité, dont 90% prévus pour l'exportation. Le lac de barrage nécessite la destruction de plus de 2.200 hectares de forêt tropicale. Cette forêt, dans la vallée de Térraba, est la réserve protégée des Teribes, un groupe indigène de 750 personnes. Ces derniers résident depuis des siècles dans une zone qui jadis couvrait 9000 hectares. Il ne leur reste à ce jour que seulement 10% de cette surface suite à une vague de colonisation illégale. Le gouvernement du Costa Rica a laissé les non-autochtones s'approprier leurs terres.

    Ces derniers jours, James Anaya, rapporteur spécial de l'ONU sur la situation des droits humains et libertés fondamentales des peuples autochtones, s'est rendu dans la vallée de Térraba pour se faire une idée de la situation. Suite à ses entretiens avec les représentants de la communauté Teribe d'une part et de la société publique ICE (Instituto Costarricense de Electricidad), il a été décidé d'arrêter temporairement le chantier, la réserve indigène ayant déjà perdu 20 hectares.

    Nous avons un droit de regard sur les projets mis en oeuvre sur notre territoire”,
    déclare Manuel Villanueva, représentant de l'association ASSODINT (l'Association pour la défense des droits des Teribe). “Nous avons nos propres idées sur le développement et la façon dont notre environnement peut être protégé.” La minorité indigène est systématiquement désavantagée par le gouvernement costaricain.

    Le pays a ratifié en 1993 la convention 169 de l'Organisation Internationale du Travail (OIT) s'engageant à donner accès aux indigènes à toutes les informations disponibles concernant les conséquences sociales et environnementales des projets économiques sur leur territoire. Le gouvernement du Costa Rica a cependant ignoré cet engagement envers le peuple Teribe. Il ne s'agit pas seulement de la négation du droit à s'auto-administrer de manière autonome mais aussi du grave danger de voir disparaitre les moyens de subsistance et l'identité culturelle des indigènes.

    Le peuple Teribe vit depuis des siècles dans et de la forêt, la gérant de manière durable, la considérant comme son centre spirituel. En submergeant la forêt tropicale, le barrage détruirait non seulement de nombreuses espèces végétales et animales mais aussi 300 sites archéologiques du patrimoine culturel Teribe.

    ICRA vient d'envoyer un mail au Ministre de l'Energie du Costa Rica et à l'Ambassade du Costa Rica en France.
    Vous pouvez vous aussi aider les Teribes à conserver leur forêt tropicale intacte en envoyant un mail au Ministre de l'Energie du Costa Rica
    .


    1. Ouvrez un nouveau message dans votre boîte de courrier électronique
    2. Copiez l?adresse ci-contre et collez-la dans le message comme destinataire :
    ministrominae@minae.go.cr
    3. Copiez le message entre #### ci-dessous et collez le dans votre nouveau message.
    4. Ajoutez un sujet/titre
    5. Remplissez vos coordonnées et envoyez le message !

    ####
    Estimado Sr. Ministro de la Torre,


    con gran preocupación he podido saber, que en el Valle de Térraba al sur de Costa Rica, existe un plan para la construcción de la represa hidroéléctrica El Diquis, sin que los grupos indígenas que van a ser afectados hayan sido previamente consultados. Aunque el estado de Costa Rica se ha comprometido a asegurar los derechos de los Teribe a un territorio de 9000 hectáreas, permitió que el 90 de estas tierras fueran ilegalmente ocupadas, mientras los Teribe fueron confinados en tan sólo 700 hectáreas de tierras. Este último refugio se ve amenazado ahora por el proyecto hidroeléctrico El Diquis.
    Tras la visita del Relator de las Naciones Unidas para los Pueblos indígenas, Sr. James Anaya, el Instituto Costarricense de Electricidad ICE comunicó que detendrá temporalmente el proyecto hidroeléctrico El Diquís.


    En consonancia con esta decisión, le pido que respeten la autonomía de los pueblos indígenas de Costa Rica y que se comprometan especialmente con los Teribe, amenazados por el proyecto El Diquís.
    Por favor, aseguren el derecho a los Teribe de expresar su consentimiento, libre, previo e informado antes de cualquier nuevo plan de continuar con el Proyecto El Diquis. Para ello deben contar con la información completa y verdadera sobre los impactos y consecuencias del proyecto que debe ser puesta a su inmediata disposición. El proyecto deberá ser además consultado con los afectados. Para ello, el gobierno debe garantizar en primer lugar, que la empresa ICE cumpla con la promesa de abandonar la reserva y retirar toda su maquinaria.
    Y finalmente, el gobierno costarricense debe sacar adelante el proyecto de ley para la autonomía de los pueblos indígenas y la protección de su hábitat natural. Esto ha sido retrasado por más de 17 años.
    Atentamente,

    Nom et adresse :
    ####

    A diffuser largement


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  • Mexique : marcher contre la peur

    Jean-Pierre PETIT-GRAS

    A l’hallucinant décompte des cadavres (essentiellement de migrants) découverts dans une fosse dans le Tamaulipas (300 corps) ou dans le Durango (168), viennent s’ajouter des nouvelles alarmantes. Elles font état d’une véritable terreur au pays du peyotl, à Jicamórachi, commune de Uruachi, dans la montagne Tarahumara de l’Etat de Chihuahua.

    Ce village d’un millier d’habitants - des indigènes rarámuri - est occupé depuis plusieurs semaines par un groupe de tueurs, probablement au service de l’un des cartels de la régions. Plusieurs hommes ont déjà été assassinés. D’autres ont été enlevés, et 7 cadavres viennent d’être retrouvés. Le restant a dû fuir dans la montagne. C’est maintenant au tour des femmes, des vieillards et des enfants, dont les maisons ont été incendiées, de tenter d’échapper à ces sicaires lourdement armés. L’armée, présente bien sûr dans la région, n’est pas intervenue.

    Dans un article précédent, nous parlions d’une agression identique, en janvier dernier, contre un village tepehuano de l’Etat du Durango, Tierras Coloradas. Le président officiel de la municipalité avait été clair « le mieux est que ces gens-là émigrent vers d’autres régions ». Nous évoquions également un scénario désormais classique : des militaires font une "descente" dans un village qui s’est organisé contre la délinquance, la spoliation de ses terres, un projet minier, la construction d’un barrage, etc... Ils perquisitionnent et emportent les armes de chasse des habitants.

    Trois jours après, un commando de narco-tueurs débarque, et fait sa besogne... Cela s’est passé, par exemple, au printemps 2010, dans le village de Coire, sur la côte nahua du Michoacán. Ou encore, dans le même état, dans le village de Zirahuén, situé sur les rives d’un lac superbe...mais convoité par un gros entrepreneur et promoteur touristique de Morelia. Ou dans le Guerrero, avec les multiples tentatives pour désarmer les membres de la police communautaire, bénévoles nommés et contrôlés par les assemblées de villages mixtèques et tlapanèques. Cette police autonome protège depuis des années la population civile de la région de San Luis Acatlán, et y a fait baisser la délinquance de 95%.

    Le Congrès National Indigène (CNI) et de nombreuses organisations de défense des droits humains dénoncent de nombreux cas identiques dans tout le pays.

    La plupart des médias, au Mexique et ailleurs, se contentent de fournir les images sanguinolentes et les statistiques affolantes de la « violence » (plus de 40000 meurtres depuis 2006), sans permettre l’identification des véritables responsables, de ceux à qui profitent tous ces crimes. Ils préfèrent laisser planer le mystère, ou tenter de stigmatiser une partie de la population (« ces jeunes qui ne veulent pas travailler et cherchent l’argent facile »). Ils participent ainsi à une entreprise de dénigrement et de criminalisation des résistances populaires. Le résultat est la généralisation de la méfiance et de la peur, dans une société où subsistent pourtant des liens de convivialité et de solidarité bien plus puissants, par exemple, que dans notre pays.

    Si l’on observe la carte de la violence, il est relativement facile de voir qu’elle suit celle des luttes sociales, des oppositions à la politique de conquête et de spoliation que le capitalisme a entrepris de manière systématique contre le pays : cultures industrielles (destinées à l’exportation, ou à la production d’agro-carburants), barrages hydroélectriques, champs d’éoliennes, autoroutes, méga-projets touristiques, déforestation, mines à ciel ouvert, dépôts de déchets industriels, usines de montage, tels sont les principaux aspects de l’ économie qui se met en place dans les zones désertées par les paysans, les militants sociaux, hommes et femmes décimés, terrorisés par l’action conjointe des cartels et des forces de l’ordre. Car la route du « crime organisé » suit, curieusement, celle des ressources naturelles et humaines, sur lesquelles le système économique du capitalisme industriel a besoin, à tout prix, de mettre la main.

    Reprenant en boucle la thèse officielle de "guerre contre le narco", la plupart des commentateurs oublient de poser les questions qui dérangent.

    Qui fabrique et vend les armes ? Comment entrent-elles dans le pays ?

    On peut citer par exemple, l’énorme scandale de l’ opération "Fast and Furious,” (*) menée par les bureaux gouvernementaux étatsuniens de "Alcool, Armes à feux et Explosifs" (ATF) de l’Arizona. Les fonctionnaires US ont ainsi permis de faire passer en contrebande la frontière à une énorme quantité d’armes (2500 AK47 et fusils Barrett). Les destinataires ? Les cartels mexicains. Notamment celui de Sinaloa, dont on dit qu’il travaille main dans la main avec le gouvernement de Felipe Calderón (consulter sur le site Desinformémonos l’entretien avec la journaliste Anabel Hernández sur son livre "Los señores del narco") .

    Où vont les bénéfices du trafic de drogue ? Comment sont-ils réintroduits dans les circuits économiques ?

    Comment se fait-il que les massacres, qui se succèdent à une cadence obscène, se déroulent dans le cadre d’une militarisation sans cesse croissante, avec des contrôles, des patrouilles et des déploiements impressionnants de membres des forces de l’ordre ? Le Mexique est l’une des régions de la planète où la résistance à cette guerre capitaliste est la plus vive. Ou des alternatives s’imaginent, se construisent et se vivent, essentiellement dans les zones à forte population indigène. Et cela, la plupart des observateurs, à droite comme à gauche, se refusent à le voir, ou à le dire. Ceux de droite, on comprend pourquoi. A gauche, on est souvent, au Mexique comme ailleurs, dans le giron de la droite. Ou alors, les préjugés raciaux, le mythe du progrès, et une énorme paresse intellectuelle l’emportent. Essayer de comprendre ce qui se passe réellement pourrait pourtant nous permettre de sortir de la compassion, de transformer notre indignation en décisions et en action.

    A l’appel du poète et journaliste Javier Sicilia, une marche pour la paix se déroule en ce dimanche 8 mai, et progresse vers la place centrale de la ville, la place de la Constitution, également appelée le Zócalo. Les marcheurs ont quitté jeudi la ville de Cuernavaca, dans l’état de Morelos, située à près de 100 kilomètres. Partout, sur leur passage, ils ont reçu un accueil chaleureux et massif, de la part d’une population qui n’en peut plus de tant de violence, d’injustice, d’impunité et de mensonges.

    Samedi, 20000 indigènes zapatistes ont défilé en silence dans la ville de San Cristóbal de Las Casas. Au nom de l’EZLN, le commandant David a expliqué : « nous sommes ici pour répondre à l’appel de ceux qui luttent pour la vie, et à qui le mauvais gouvernement répond par la mort »1... On a pu voir, au passage, la « force tranquille » de ce mouvement zapatiste, qui construit au quotidien, dans un contexte extrêmement difficile, les bases de la vie autonome et solidaire que leur histoire et leur culture les a amenés à rêver.

    Dans plusieurs villes du pays, mais aussi à l’étranger, partout où vivent des Mexicains, les manifestations se sont multipliées ces derniers jours. La marche contre la peur ne fait que commencer. Comme aiment à dire les zapatistes, « ils peuvent arracher toutes les fleurs, ils ne tueront pas le printemps ».

    Jean-Pierre Petit-Gras

    (*) EN COMPLEMENT, sur l’opération "Fast and Furious"

    INFOS US :

    Agent : I was ordered to let U.S. guns into Mexico
    ATF agent says "Fast and Furious" program let guns "walk" into hands of Mexican drug cartels with aim of tracking and breaking a big case
    SOURCE : CBS http://www.cbsnews.com/stories/2011...

    Agent : ATF partly to blame for Mexico violence
    An agent with the Bureau of Alcohol, Tobacco and Firearms claims the agency has a policy that allows guns to get in the hands of the Mexican drug cartels. Sharyl Attkisson reports. VIDEO INTERVIEW : http://www.cbsnews.com/video/watch/... ;photovideo#ixzz1GOUlZ7mj

    INFOS MEXICAINES :

    Operacion "Rapido y Furioso" (EEUU Permitio Entrada Ilegal De armas A Mexico) 07-03-11 MVS 1/3 (VIDEO Carmen Aristegui)
    http://www.youtube.com/watch?v=X35I...

    México:enojo por operativo Rápido y Furioso - CNN México (VIDEO)
    http://m.cnnmexico.com/videos/2011/...

    Estados Unidos dejó pasar armas a México - journal Ocho Columnas (04/03)
    http://www.ochocolumnas.com.mx/inde...

    CNN - Carmen Aristegui - Operativo "Fast and Furious" 1/2 (VIDEO YOUTUBE à partir de l’excellente chaîne politicaypoliticosmx)
    http://www.youtube.com/watch?v=yL3d...

    México dDesconocía operativo “Rápido y Furioso” : PGR - LA JORNADA 10/03
    http://www.jornada.unam.mx/ultimas/...

    Operativo "Rapido y Furioso" - EU Afirma Que Autoridades De Mexico Sabian 11-03-11 MVS 1/2 (VIDEO YOUTUBE)
    http://www.youtube.com/watch?v=Uy3N...

    Rapido y Furioso (article de la journaliste Carmen Aristegui F. - 11/03)
    http://lastresyuncuarto.wordpress.c...

    URL de cet article 13633
    http://www.legrandsoir.info/Mexique-marcher-contre-la-peur.html

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  • Correa et Santos ont conclu un accord binational concernant la Sécurité

    La Colombie et l’Equateur ont souscrit jeudi 5 mai 2011 à un plan binational de sécurité aux frontières qui cherche à élever le niveau politique stratégique en cette matière et à établir une coopération en réponse aux menaces communes.

    Devant les présidents de Colombie et d’Equateur, respectivement Juan Manuel Santos et Rafael Correa, le document a été signé à Bogota par les Ministres de la Défense des deux pays

    Parmi les priorités de cet accord se trouve la lutte contre le crime international, particulièrement les problèmes de drogue, et les progrès vers un contrôle effectif d’une frontière commune de 586 km face à la présence de groupes armés illégaux.

    Le Plan inclut également la coopération dans le domaine du renseignement, de l’échange d’informations, des capacités et des activités liées à la sécurité aux frontières, pour combattre ce que les deux pays appellent des "menaces communes".

    Le titulaire de la Défense Colombienne, Rodrigo Rivera, a fait remarquer qu’avec cet accord on a avancé comme jamais auparavant dans la coopération binationale pour résoudre les problèmes de la sécurité aux frontières.

    La signature du Plan Binational a envoyé un message clair aux groupes qui sont en marge de la loi, les gouvernements de Colombie et d’Equateur étant fortement unis pour combattre tous les crimes, a-t-il souligné.

    L’accord stipule aussi la nécessité de travailler conjointement à la protection de la population indigène et des afro-descendants, de la biodiversité, des ressources naturelles, et à l’affrontement avec les groupes armés qui opèrent à la frontière.

    Cette initiative est le résultat de 6 mois de dialogue entre les ministres de la Défense des deux pays voisins, dialogue terminé lors d’une réunion à Quito en Avril dernier.

    Correa a profité de son séjour pour inaugurer avec Santos la XXIV° version de la Fête Internationale du Livre à Bogota, où l’Equateur était un invité d’honneur.

    Source



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  • Compañeros y Compañeras:


    Acabo de recibir un llamado urgente de Lucía Granados desde San Pedro Sula, me informa que muchos miembros de la resistencia se encuentran acorralados por la policía al interior de la UNAH.VS.

    Camarades:

    Je viens de recevoir un appel urgent de Lucia Granados de San Pedro Sula, qui m'informe que de nombreux membres de la résistance ont été raflés par la police dans le UNAH.VS.

    Uriel Gudiel, camarógrafo de Globo TV, fue herido en su rostro con una bomba lacrimógena y posteriormente arrastrado por la calle hasta llevarlo a una patrulla policial, mientras realizaba su trabajo.

    Uriel Gudiel,  cameraman de  Globo TV, a été blessé au visage par une bombe lacrymogène, battu, puis traîné dans la rue par  une patrouille de police, alors qu'il effectuait son travail.

     

    Según el informe, la policía no sólo ha agredido a los manifestantes con la tanqueta que lanza agua con químicos, con bombas lacrimógenas sino que también con bala viva.

    Selon le rapport, la police a non seulement attaqué les manifestants avec des canons à eau, des produits chimiques, des gaz lacrymogènes mais aussi à balles réelles.

    Por favor circulen esta alerta a todos sus contactos.

    S'il vous plaît diffusez cette alerte à tous vos contacts.


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  • Le président Hugo Chávez dans le labyrinthe colombien

    Maurice LEMOINE

    «  Le gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela informe que, le [samedi] 23 avril 2011, a été détenu à l’aéroport international Simón Bolivar de Maiquetía [Caracas], le citoyen de nationalité colombienne Joaquín Pérez Becerra, carte d’identité 16 610 245, alors qu’il tentait d’entrer dans le pays dans un vol commercial en provenance de la ville de Francfort (Allemagne). »

     

     

    Pérez Becerra sur lequel, selon la version officielle, pesait un mandat d’arrêt « code rouge » d’Interpol pour « terrorisme », a été extradé dès le lundi 25 en Colombie, à la demande du gouvernement de ce pays qui souhaite le juger en tant que responsable du front international des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) en Europe. Le ministère de l’intérieur et de la justice vénézuélien a fait savoir que, à travers cette expulsion, Caracas « ratifie son engagement inébranlable dans la lutte contre la délinquance et le crime organisé, dans le strict accomplissement de ses engagements et de la coopération internationale ».

    De son côté, le président colombien Juan Manuel Santos, après avoir remercié publiquement son homologue Hugo Chávez, a apporté quelques précisions sur les dessous de cette arrestation. D’après son récit, il a, le samedi matin, pendant le vol de Pérez Becerra entre l’Allemagne et le Venezuela, appelé M. Chávez : « Je lui ai donné le nom et lui ai demandé de collaborer à son arrestation. Il n’a pas hésité. C’est une preuve de plus que notre coopération est effective (1). » Caracas n’a pas démenti cette version des faits.

    Cette opération conjointe de deux pays que tout oppose et dont les relations tumultueuses ont alimenté la chronique ces dernières années provoque un fort malaise au sein des organisations sociales et des secteurs de gauche latino-américains qui, depuis 1998, se sont le plus mobilisés pour défendre la révolution bolivarienne face aux attaques dont elle est l’objet – et en particulier depuis la Colombie. L’attitude du président Chávez a été questionnée, critiquée, et parfois dans les termes les plus durs, tant au Venezuela qu’à l’étranger. La tonalité des réactions pourrait se résumer de la manière suivante : « Comment un gouvernant qui se dit révolutionnaire peut-il collaborer avec les services secrets colombiens et américains ? »

    Le sort réservé à Pérez Becerra soulève en effet de nombreuses questions.

    Né en Colombie, il a été membre de l’Union patriotique (UP), un parti légal né en 1985, dont les membres, militants et dirigeants ont été exterminés (4 000 morts) par les paramilitaires, instruments du terrorisme d’Etat. En 1994, après l’assassinat de son épouse, il a dû fuir son pays pour sauver sa vie et s’est exilé à Stockholm où, renonçant à sa nationalité d’origine, il est devenu légalement Suédois. Contrairement à ce que prétendent Bogotá et Caracas, il n’est donc pas (plus) colombien.

    S’il a refait sa vie et fondé une famille, ce survivant de la guerre sale n’a pas abandonné pour autant le combat politique et est devenu directeur de l’Agence d’information nouvelle Colombie (Anncol), créée en 1996 par des journalistes latino-américains et européens. Très critique à l’égard du palais de Nariño (2), dénonçant sans concessions la collusion entre paramilitarisme et sphères gouvernementales, les scandales des « chuzadas » et des « faux positifs » (3), Anncol publie également, entre de nombreuses autres sources, des communiqués des FARC. Cela ne fait pas du directeur de ce média alternatif un « terroriste », haut responsable de l’organisation d’opposition armée sur le continent européen.

    Comment se fait-il par ailleurs que ce citoyen – prétendument recherché par Interpol en « alerte rouge » – n’ait jamais été inquiété en Suède, pays dans lequel il vit depuis presque vingt ans ? Comment se fait-il qu’il ait pu aborder sans problèmes un avion à Francfort, aéroport européen dont on peine à imaginer une telle négligence en matière de sécurité ? Caracas et Bogotá seraient-elles les seules capitales au monde à recevoir les avis d’Interpol ? En l’état actuel des informations disponibles, on peut émettre une première hypothèse : un tel mandat d’arrêt n’existait pas.

    Organisme international, Interpol ne mène pas d’enquêtes criminelles et ne possède pas de « service action ». Il centralise simplement les avis de recherche émis par les polices des pays membres – chacun possédant un Bureau central national (BCN) – et, dans le cadre de la coopération transfrontalière, les répercute à tous ses correspondants. Il est donc parfaitement possible – sauf démentis, dans les jours qui viennent, des gouvernements suédois et/ou allemand – que le mandat d’arrêt international pesant sur Pérez Becerra ait été émis et transmis au BCN de Bogotá par la police colombienne lorsque celle-ci a su, grâce à ses services de renseignement, qu’il se trouvait déjà dans l’avion où, dès lors, il était piégé. Il ne restait au président Santos, deux heures avant l’atterrissage, qu’à appeler M. Chávez – qui est tombé dans la machination, tête baissée.

    Seule autre explication possible, au cas où ce mandat d’arrêt aurait existé antérieurement : les charges invoquées étaient trop inconsistantes pour que la police et le gouvernement suédois aient envisagé d’interpeller et d’extrader leur citoyen. Ou alors, il faut faire sienne la thèse (qui laisse perplexe, mais est évoquée par M. Chávez) d’une conspiration (Stockholm ?)-Washington-Bogotá-Interpol-CIA qui aurait patiemment attendu un voyage de M. Pérez Becerra au Venezuela pour sortir le mandat de sous la table et mettre Caracas dans l’embarras : « Si je l’extrade, je suis le mauvais, si je ne l’extrade pas, je suis le mauvais aussi (4). »

    Néanmoins… Pérez Becerra a été « expédié » en quarante-huit heures en Colombie, sans que la justice vénézuélienne n’ait eu à examiner son cas. Une telle précipitation fait-elle partie des usages ? Depuis 2005, Caracas réclame à Bogotá l’extradition de M. Pedro Carmona Estanga, ex-patron des patrons recherché pour avoir pris le pouvoir illégalement et dissous tous les pouvoirs publics, lors du coup d’Etat d’avril 2002 ; il semblerait que la justice colombienne prend davantage de temps pour « réfléchir » avant de prendre une décision.

    Durant sa détention dans les locaux du Service bolivarien du renseignement national (Sebin), Pérez Becerra a été soumis à un total isolement ; aucun de ses interlocuteurs n’a accepté de tenir compte de ses documents d’identité suédois ; il n’a pas eu droit à une assistance juridique ni à prendre contact avec un fonctionnaire de l’ambassade de Suède. Dans ces conditions, son affaire s’apparente de fait à l’enlèvement par un commando colombien bénéficiant de complicités locales, le 13 décembre 2004, en plein Caracas, de M. Rodrigo Granda – qui lui était réellement membre de la Commission internationale des FARC –, affaire qui avait provoqué à l’époque une réaction vigoureuse (et justifiée) du président Chávez.

    Nul ne peut sérieusement contester que le rapprochement entre la Colombie et le Venezuela, depuis l’arrivée au pouvoir de M. Santos, le 7 août 2010, constitue une évolution positive, tant la liste a été longue des incidents qui, durant la présidence de M. Álvaro Uribe, ont culminé avec la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, en novembre 2007 et juillet 2010. Une trêve s’est instaurée. Pour des raisons économiques, Bogotá a besoin d’une normalisation : en raison de la fermeture épisodique des frontières, les exportations colombiennes au Venezuela sont passées de 6 milliards de dollars en 2008 à 1,4 milliard en 2010.

    De son côté, la République bolivarienne, à qui ces importations font défaut, a également tout intérêt à ce que son voisin mette un terme à la campagne qui, en parfaite syntonie avec Washington, a tendu à faire du Venezuela un « complice du terrorisme » et un « narco-Etat ». Dès lors, chacun y trouvant avantage, c’est à celui des deux présidents qui donnera – en apparence ! – le plus de signes de bonne volonté. Et c’est au nom de la raison d’Etat qu’il a semblé difficile – voire impossible – à M. Chávez de refuser l’extradition demandée alors que M. Santos venait de lui en accorder une de toute première importance, celle du narcotrafiquant vénézuélien (présumé) Walid Makled.

    A l’époque de sa gloire, M. Makled, richissime homme d’affaires, a été propriétaire de la compagnie aérienne Aeropostal et a contrôlé plus d’un tiers des ports et aéroports vénézuéliens. En 2008, ses deux frères Alex et Abdalá ayant été arrêtés en possession de 400 kilos de cocaïne, il s’est enfui pour échapper au mandat d’arrêt émis contre lui, avant d’être finalement arrêté, le 18 août 2010, à Cúcuta, en Colombie. Son extradition a été réclamée par le Venezuela dès le 26 août (outre le trafic de drogue, on lui impute dans ce pays trois assassinats) et, le 6 octobre, par les Etats-Unis qui le considèrent comme un « capo » particulièrement important.

    Avec la complicité des autorités colombiennes, M. Makled a, depuis une prison de « haute sécurité » particulièrement permissive, passé son temps à accorder des interviews aux médias colombiens et vénézuéliens (d’opposition – pour ne pas dire « uribistes »), expliquant qu’il a bénéficié de complicités au plus haut niveau, civil et militaire, de la République bolivarienne, et participé au financement de telle ou telle campagne électorale, à l’occasion. Il a également précisé qu’il préférait être extradé aux Etats-Unis et qu’il était prêt à « négocier à 100 % avec la justice américaine ».

    On connaît le fonctionnement de celle-ci dans ce genre de cas. En échange de « révélations » réelles et/ou fabriquées qui servent la politique de Washington (et pas uniquement en matière de narcotrafic !), le prévenu peut se voir offrir des remises de peine particulièrement alléchantes. Ce qu’a parfaitement saisi le président Chávez quand il a déclaré : « Le jeu de l’Empire est d’offrir à cet homme va savoir combien de facilités, et y compris sa protection, pour qu’il commence à vomir tout ce qu’il veut contre le Venezuela et son président (5). » D’où l’intérêt de le juger à Caracas et – beaucoup l’espèrent en tout cas au sein de la base « chaviste » – de mettre à jour, si son procès en confirme l’existence, les réseaux de corruption qui, à tous les niveaux, gangrènent le Venezuela. C’est donc un cadeau royal qu’a fait M. Santos au gouvernement bolivarien lorsque, malgré les intenses pressions des Etats-Unis, il a annoncé, le 13 avril, que M. Makled serait extradé au Venezuela (à l’heure où nous rédigeons ce texte, ce dernier se trouve néanmoins toujours en Colombie !).

    Raison d’Etat, donc. Cruelle mais nécessaire, selon la formule consacrée. Mais le bât blesse – et doublement. Car à pragmatique, pragmatique et demi.

    M. Santos ne sort pas du néant. Ministre de la défense du président Uribe, il a activement participé à la mise en oeuvre de sa meurtrière politique de « sécurité démocratique » et est directement impliqué dans le scandale des « faux positifs ». Depuis son arrivée au pouvoir, il a pris ses distances et ne manque pas une occasion de se démarquer de son prédécesseur (qui le lui rend bien), s’offrant à peu de frais une image de « modéré ». Enfin, beaucoup plus subtil que M. Uribe, il « joue » (dans tous les sens du mot) l’apaisement avec le Venezuela. En est-il pour autant un nouvel « ami » ? Ce pays va-t-il voir se réduire le niveau d’agression auquel il a été jusque-là soumis ? On peut en douter sérieusement.

    Certes, la Colombie annonce l’extradition de M. Makled à Caracas. Mais ses autorités ont fait savoir que, auparavant, des fonctionnaires américains seraient autorisés à l’interroger. On peut donc s’attendre à ce que prochainement (c’est-à-dire avant l’élection présidentielle vénézuélienne de 2012), des « révélations fracassantes », qu’elles corroborent ou non celles que le trafiquant fera à la justice de son pays, alimentent les médias et la « communauté internationale » d’un délicieux venin made in USA. En un mot : la bombe à retardement que souhaitait neutraliser Caracas n’a nullement été désamorcée.

    Elle l’est d’autant moins que, par ailleurs, à Londres, l’International Institute for Stategic Studies (IISS) annonce la présentation publique, le 10 mai, d’un ouvrage intitulé The FARC Files : Venezuela, Ecuador and the Secret Archive of Raúl Reyes (Les dossiers des FARC : le Venezuela, l’Equateur et les archives secrètes de Raúl Reyes). Le livre contiendra, est-il annoncé, une analyse du matériel contenu dans les trois clés USB et les disques durs des deux ordinateurs trouvés près du corps du responsable des relations internationales des FARC, Raúl Reyes, lors de sa mort sous un bombardement, en territoire équatorien, le 1er mars 2008. Sujets à caution, indéfendables sur le plan juridique, les milliers de documents en question, censément certifiés par Interpol, ont déjà amplement servi, par le biais de médias acquis à « la cause », à accréditer la thèse selon laquelle Caracas (de même que Quito) apporte un soutien financier, politique et militaire massif à la guérilla (6).

    Quelque peu oubliés ces derniers temps, les « ordinateurs magiques » vont donc resurgir fort à propos. Le dossier sera accompagné, précise l’IISS, d’un CD-Rom contenant leurs e-mails les plus importants. Formidable ! Il s’agit de documents on ne peut plus inédits ! Ils surprendront sans doute le capitaine Ronald Ayden Coy Ortiz, rédacteur du rapport de la division antiterroriste de la Direction des enquêtes criminelles (Dijin) de la police colombienne sur le matériel informatique « appartenant à l’ex-guérillero ».

    Dès la fin 2008, entendu par la justice colombienne à la demande de son homologue équatorienne, il a révélé sous serment que l’« ordinateur » de Reyes ne contenait « aucun courrier électronique ». On n’y a trouvé que des fichiers Word et Microsoft, avec des « copies de courriers » (7) – que n’importe qui, dès lors, a pu introduire : le rapport d’Interpol consacré à ce matériel précise que des milliers de ces fichiers ont été créés, modifiés ou supprimés après qu’ils soient tombés entre les mains de l’armée, puis de la police colombiennes (8).

    Bien entendu, quand se réactivera cette « campagne » dont on peut prévoir qu’elle sera fort médiatisée – et fera passer au second plan les avancées sociales du gouvernement bolivarien –, M. Santos pourra toujours objecter à « son ami Chávez » qu’il n’est pas responsable des publications de l’IISS. Mais c’est bien lui qui, ministre de la Défense et aux ordres de ses patrons Uribe et George W. Bush, a, en 2008, organisé cette manipulation et diffusé les « archives de Raúl Reyes » aux quatre vents.

    Le chef de l’Etat colombien gagne donc sur tous les tableaux. Ni « l’Empire » ni la droite vénézuélienne ne sauront gré au président Chávez d’avoir agi dans le sens de leurs intérêts. Comble de l’ironie et du cynisme, on a même pu entendre M. Rafael Uzcátegui, secrétaire général du parti d’opposition Patrie pour tous (PPT ; deux députés) s’inquiéter : « Le pays se demande qui est président du Venezuela : Hugo Chávez ou Juan Manuel Santos (9) ? » A gauche, en revanche, une fracture apparaît – impliquant les plus fidèles soutiens de la révolution bolivarienne, qui s’estiment trahis dans leurs idéaux, leur internationalisme et leur solidarité à l’égard de Pérez Becerra.

    Nul ne peut décemment demander à Caracas de prendre fait et cause pour les guérillas. Le conflit colombien doit se régler en Colombie, entre colombiens (avec une médiation acceptée par tous les belligérants, le cas échéant). Le Venezuela, de son côté, peut légitimement estimer ne pas avoir à pâtir de la guerre interne qui – et il n’en est pas responsable – déchire son voisin. Mais le temps n’est pas si loin (en janvier 2008) où, l’analysant dans sa réalité profonde, le président Chávez invitait la communauté internationale à cesser de considérer les FARC (et l’Armée de libération nationale ; ELN) comme des « groupes terroristes » et à reconnaître les raisons politiques de leur lutte armée. Qui aurait pu imaginer alors la Patrie de Bolivar extradant un journaliste, exilé en Europe, dont le seul tort est de déchirer le voile de silence qui, pour une grande part, recouvre la Colombie ?

    Enfin, le Venezuela n’est pas le seul à devoir être interpellé…

    Cette pénible affaire n’aurait pas lieu d’être si, dès avant son départ de Suède, le voyage de Pérez Becerra n’avait été détecté et signalé. Depuis 2010, la Colombie a déployé, on le sait, dans le cadre d’une campagne d’intimidation – l’Opération Europe –, ses services de renseignement sur le vieux continent. Non seulement ceux-ci surveillent les Colombiens exilés, leurs amis latino-américains ou autres, les journalistes « mal pensants », mais ils ont été jusqu’à espionner, pour tenter d’en neutraliser l’influence ou les discréditer, la Commission des droits de l’homme du Parlement européen, les eurodéputés « non sympathisants » (du gouvernement colombien), les organisations de défense des droits de l’homme, etc.

    Le 25 octobre 2010, à Madrid, une vingtaine de membres d’organisations non gouvernementales (ONG) espagnoles ont porté plainte contre l’ancien président Uribe pour avoir été espionnés, écoutés sur leurs lignes téléphoniques, poursuivis et menacés. Cinq jours plus tard, c’est à Bruxelles, et pour les mêmes motifs – filatures, prises de photos et de vidéos, vols de documents et de disques durs d’ordinateurs, menaces lors de voyages effectués en Colombie dans le cadre de projets de coopération européenne – que les victimes de ce type de pratiques ont également saisi la justice.

    A ce jour, pas plus l’Union européenne que son Parlement – qui ne rêve que de finaliser la négociation d’un Traité de libre-commerce avec le pays andin – n’ont enquêté ou agi contre ces actions illégales de Bogotá. Si, comme c’est leur devoir, ils l’avaient fait, Pérez Becerra ne serait sans doute pas enfermé aujourd’hui, comme tant d’autres prisonniers politiques, dans une geôle de Colombie. Il ne peut désormais espérer qu’une action vigoureuse de la Suède qui, le 27 avril, a demandé des explications au Venezuela pour ne pas avoir été informée de la détention de son ressortissant et de son extradition.

    De l’ « affaire Pérez Becerra », il reste, pour l’instant : une droite vénézuélienne qui s’amuse et compte les points, une gauche bolivarienne troublée et divisée, donc affaiblie, un survivant de l’UP retombé entre les mains de ses bourreaux et un Santos qui mène le bal au niveau régional… Le bilan n’a rien de satisfaisant.

    MAURICE LEMOINE

    1 El Tiempo, Bogota, 25 avril 2010.

    2 Le palais présidentiel colombien.

    3 Chuzadas : écoutes téléphoniques organisées au plus haut niveau de l’Etat ; « faux positifs » : assassinats par l’armée colombienne de citoyens lambdas qu’on fait ensuite passer pour des guérilleros morts au combat (la justice a entre les mains plus de 3 000 cas).

    4 Radio Nacional de Venezuela, Caracas, 30 avril 2011.

    5 El Nacional, Caracas, 8 novembre 2010.

    6 Lire « La Colombie, Interpol et le cyberguérillero » et « Emissaire français en Colombie », Le Monde diplomatique, respectivement juillet 2008 et mai 2009.

    7 Canal Uno (Bogotá) et El Nuevo Herald (Miami), respectivement le 1er novembre et le 5 décembre 2008.

    8 Informe forense de Interpol sobre los ordenadores y equipos informáticos de las FARC décomisados por Colombia, OIPC-Interpol, Lyon, mai 2008, pages 31 à 35.

    9 El Nuevo Herald, 30 avril 2011.

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    http://www.legrandsoir.info/Le-president-Hugo-Chavez-dans-le-labyrinthe-colombien.html

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  • Une révolution invisibilisée par les grands médias et... par une part croissante de la gauche occidentale

    Elias Jaua "Il ne peut y avoir de changements sociaux sans confrontation avec le capital".

    mercredi 4 mai 2011

    Les deux dernières semaines ont vu une accélération sans précédent de la démocratie et de la révolution au Venezuela. Augmentation du salaire minimum de 25%, augmentation des salaires des universitaires et travailleurs du secteur public de 40 à 45%, financement par l’état d’un "new deal" en matière de logement qui va permettre la construction d’un logement décent pour chaque famille pauvre. Plan national de création d’ emploi pour 3,5 millions de chômeurs sur les 8 prochaines années. Le parlement discute actuellement de nombreuses lois structurantes : sur les droits du travail, sur la protection du pouvoir d’achat, contre la spéculation et les hausses de prix illégales, ou sur la démocratisation - à la suite de l’Argentine - du spectre radio et TV jusqu’ici monopolisé comme partout ailleurs par de grands groupes économiques. Cette loi équilibrera le patrimoine public des ondes - 33% pour le public, 33% pour le privé et 33% pour le secteur associatif, participatif.

    Dotés de plusieurs milliards de dollars ces trois dernières années, 42000 conseils communaux appliquent le budget participatif que la gauche altermondialiste avait découvert à Porto alegre (Brésil) et mobilisent les citoyens dans la reconstruction de leurs services publics et d’un nouveau type d’état.

    La Mision Agrovenezuela vient de financer 34.000 producteurs agricoles à hauteur de 1,4 milliards de bolivars, pour ancrer définitivement le pays dans une souveraineté alimentaire qui refuse les biocarburants ou les OGM. De la CEPAL à l’UNESCO, de l’ONG indépendante chilienne Latinobarometro a la firme privée Gallup, les rapports publics récents indiquent que le Venezuela est devenu le pays le plus égalitaire de la région mais aussi celui où les citoyen(ne)s croient le plus dans la démocratie.

    Ces transformations en profondeur passionnent, mobilisent les vénézuéliens mais sont invisibles à l’extérieur. La gauche occidentale, qui vit un fort désamour des secteurs populaires, impuissante face à la montée de l’extrême-droite, semble ignorer, voire mépriser, ces douze années d’une vaste construction du socialisme bolivarien et sa forte dose de démocratie participative. Une partie croissante d’entre elle préfère mettre son énergie dans des prises de distance médiatiques vis-à-vis de Chavez.

    Au moment où la réalisation du programme historique de la gauche s’accélère au Venezuela, il nous a paru utile de rencontrer un personnage peu connu de la nouvelle génération révolutionnaire, et actuel vice-président de la République bolivarienne, Elias Jaua. Né à Caucagua, état de Miranda, il y a 41 ans, il est licencié en sociologie de l’Université Centrale du Venezuela (UCV). Avant d’être nommé au poste de vice-président de la république, il fut ministre de l’Agriculture et des Terres, ministre de l’Économie Populaire et chef du cabinet présidentiel.

    Q/ Certains dirigeants de l’opposition viennent de dévoiler ce que sera leur programme électoral. Un thème qui, jusqu’ici, était entouré du plus grand mystère : il s’agit de privatiser tout ce qu’il y a à privatiser. Que vous inspire ce soudain élan de transparence ?

    R/ Ceci met en évidence les contradictions internes de l’opposition. D’un coté, ceux qui se présentent comme sociaux-démocrates se sont lancés dans la promotion d’un programme électoral démagogique en prétendant faire croire au peuple qu’il est possible de construire un état social de droit et de justice avec un gouvernement de droite et sans confrontation avec le capital. Mensonge ! Le peuple sait bien que tout ce qui a été acquis au niveau de l’inclusion sociale, des pensions, de l’éducation et de la santé le fut à travers une confrontation avec le capital. Il est impossible d’y arriver autrement. (1) D’un autre coté, Le patronat, qui finance l’opposition, trouve le programme électoral présenté par ce secteur, pour le moins indigeste. C’est donc sous la pression du patronat qu’un autre secteur de l’opposition exprime plus ouvertement l’objectif réel de leur projet à savoir la restauration du système de domination du capital sur l’État et les politiques publiques.

    Q/ Et dans le camp révolutionnaire ? Il y a des dirigeants qui devraient croitre mais dont l’évolution semble limitée par le leadership d’Hugo Chavez. Cela n’engendre-t-il pas une pression interne dangereuse pour le camp bolivarien ?

    R/ Non. Nous qui accompagnons Chavez, avons la maturité politique nécessaire et un idéal commun. Ceci nous permet de comprendre que cette période est marquée par le leadership d’Hugo Chavez. En tant que dirigeants issus de la révolution, désignés, formés et stimulés par Chavez, notre rôle est d’accompagner le leader que le peuple s’est choisi. Chavez n’est ni le fruit d’une imposition , ni issu de primaires , ni d’aucun décret. La légitimité de son pouvoir est née des espérances et des aspirations de notre peuple. Aucun de nous n’éprouve de complexes à cet égard.

    Q/ De fait, le président a déclaré que l’actuel cabinet ministériel est le meilleur qu’il est eu en 12 ans. Quel est le secret de ce succès ?

    R/ Il faudrait le lui demander. Je dirais cependant qu’aussi bien dans la direction du parti (PSUV) qu’au gouvernement, après tant de remaniements, de trahisons et de déceptions, le président est parvenu à conformer une équipe homogène politique et idéologiquement.

    Q/ Les spécialistes du PSUV assurent que vous êtes à la tête d’un courant interne. Existe-t-il un « jauisme », à qui s’opposerait-il ?

    R/ Non, cela n’existe pas. Je peux le nier et ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas partisan de ce genre de choses. Je suis bolivarien, socialiste et chaviste. C’est le seul courant auquel j’appartienne. Je me suis efforcé de contribuer à ce que les positions se basant sur des tendances personnalistes ne fassent pas partie de la révolution. Je crois au débat d’idées au sein de notre parti et de notre projet, à la lutte contre les déviations et le réformisme mais ceci ne saurait être personnalisé.

    Q/ Mais en tant que jeune et ex-membre de Bandera Roja (1), comment vous traite la droite endogène, à l’intérieur du camp bolivarien ?

    R/ Je me demanderais tour d’abord, s’il existe vraiment une droite endogène. Ce concept est utilisé comme une accusation par certains secteurs du chavisme. Je n’y souscris pas car ce concept n’a pas d’existence organique. Les idées de droite seront toujours présentes dans une révolution aussi ample et démocratique que la nôtre, mais l’orientation stratégique claire, courageuse et décidée du président Chavez élimine de fait toute possibilité qu’auraient ces idées de devenir hégémoniques au sein du parti ou de la révolution.

    Q/ Que vous inspire la présence de Bandera Roja (BR) dans la Mesa de Unidad Democratica (MUD, regroupement de la droite vénézuélienne) ?

    R/ Ceci a été digéré il y a longtemps car nous fumes expulsés de Bandera Roja (1) en 1991 à l’issu d’une rupture interne. Maintenant, tous ces mauvais exemples de dirigeants de gauche se retrouvant dans les rangs de la droite ne font que renforcer notre éthique mais aussi la conviction que ce triste rôle de traitre est exactement celui que nous ne voulons pas jouer.

    Q/ Vous faites partie de l’équipe opérationnelle de ce gouvernement. Qui de mieux placé que vous pour nous dire quelle serait le problème interne le plus grave ? Le bureaucratisme, le manque d’efficience, la corruption, la culture capitaliste ?

    R/ Ce qui nous a manqué jusqu’ici, c’est la capacité de suivi et de contrôle dans notre gestion. C’est cette défaillance qui nous rend vulnérable à tous ces maux. Quand nous aurons réussi à exercer un suivi et un contrôle sur notre gestion, aucun de ces fléaux ne pourra prospérer. Pour sur, cette faiblesse démontre que nous n’avons pas un État omnipotent contrôlant le moindre détail. Il faut une consolidation des institutions afin que ce contrôle soit possible.

    Q/ Si on suit les analyses les plus pessimistes postérieures à l’intervention militaire en Libye, quand cela sera-t-il le tour du Vénézuéla ?

    R/Une des grandes vertus du président et de la révolution bolivarienne est d’avoir empêché ce scénario avec beaucoup d’audace, une diplomatie courageuse, une capacité de nouer des relations avec différents pôles de pouvoir dans le monde et par le renforcement de l’organisation et de la conscience de notre peuple. L’impérialisme nous habitue depuis le Vietnam à agresser les peuples qu’il sait organisés et assez dignes pour défendre leur territoire et leur souveraineté. Nous allons continuer à lutter pour que notre pays ne soit jamais agressé.

    L’effort de renouer des relations avec la Colombie par exemple a neutralisé les plans impériaux d’attaquer à travers un pays voisin et frère. Cela reste possible, en particulier vu la rareté du pétrole dans le monde, et c’est pourquoi nous devons nous préparer mieux chaque jour. C’est la meilleure barrière contre l’impérialisme.

    “J’ai traité des vaches... et semé de la yucca”

    Q/Le président a défié les grands propriétaires à un moment très difficile. Comment avez vous relevé le défi d’assumer le ministère de l’agriculture sans avoir trait des vaches ?

    R/ Si, j’ai trait des vaches lorsque je suis allé me réunir avec les paysans de Mérida. J’ai coupé des bananes à Barlovento. Et j’ai aussi semé de la yucca (rires). Le thème de l’agriculture requiert beaucoup de directionnalité politique et de compréhension du phénomène social. Tout le reste, les aspects techniques, sont déjà élaborés et nous avons l’appui de puissances en la matière telles que la Chine, l’Argentine et le Brésil. Nous sommes arrivés dans ce secteur pour nouer un grand débat dans lequel ont participé tant la droite récalcitrante que les mouvements paysans. Les dirigeants patronaux du secteur privé n’ont pas voulu l’admettre publiquement mais ils savent que nous avons fait un grand effort pour arriver à des accords.

    Q/Les avancées de la révolution agraire ont coûté beaucoup de sang. Pourquoi n’a-t-on pu faire justice dans les cas de paysans assassinés par des mercenaires des grands propriétaires ?

    R/ Les cas de "sicaires" ne sont pas faciles, mais les assassins professionnels ne laissent pas de trace et dans la majorité des cas, ce sont des personnes qui viennent de l’étranger, commettent le crime et repartent. Sur ordre du commandant Chávez, on a cherché à garantir la sécurité sociale des survivants des victimes d ces assassinats. dans les dernières années il y a eu moins de cas et ce sont des cas résolus par la police, certains auteurs matériels et parfois intellectuels ont été arrêtés. Deux grands propriétaires ont été arrêtés et un autre a fui du pays, un avis de recherche a été lancé contre lui.

    Traduction : Yerko Ivan.

    URL de la version FR de cet article : http://www.larevolucionvive.org.ve/spip.php?article1525&lang=fr

    Source : http://www.minci.gob.ve/entrevistas...

    (1) ("Drapeau rouge". Organisation stalinienne des années 70, passée peu à peu à droite et qui a participé au coup d’état contre Chavez en 2002)


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  • Depuis la prison interview exclusive avec Joaquín Pérez Becerra, déporté du Vénézuéla vers la Colombie

    Dick Emanuelsson
     
    Note de LGS : étrange affaire. Etrange engagement de la diplomatie suédoise. Rappelons ce récent colloque à l’UNESCO organisé par la Suède. La Suède aurait-elle pris le relais de la Tchécoslovaquie au sein de l’Europe comme fer de lance des coups tordus contre les pays indociles à l’égard de Washington ? Rien de probant, juste un bon vieux instinct qui fait sonner quelques alarmes. Etranges réponses aussi de Perez qui semble plus préoccupé par le comportement des autorités vénézueliennes que par les risques qu’il encourt en Colombie. Etranges aussi le conditionnel (problème de traduction ?) lorsque Perez "pense" qu’Izarra fut ministre de la communication au Venezuela. Vous trouverez en fin une déclaration de Chavez sur ce sujet publié sur http://www.larevolucionvive.org.ve/...

    * * *

    TEGUCIGALPA / 2011-04-29 /

    Dans une première interview exclusive pour “ANNCOL SOMOS TODOS” (Nous sommes tous ANNCOL), le déporté Joaquín Pérez Becerra, directeur de l’Agence de Nouvelle Nouvelle Colombie, ANNCOL, répond depuis la prison La Modelo à Bogota aux questions et inquiétudes de milliers de personnes dans le monde qui ont suivit heure par heure "le développement des événements en pleins développement" comme sait le dire le maître Walter Martínez dans le programme “Dossier”.

    Ce qui a été relaté par Pérez Becerra à ce reporter est scandaleux, et encore plus lorsque nous savons que le directeur d’ANNCOL a été une des plus fidèles défenseurs de la Révolution Bolivarienne et de son commandant Chávez. Plusieurs fois Pérez Becerra et l’association Jaime Pardo Leal à laquelle il appartient ont organisé des actions d’information et des manifestations publiques en défense du processus politique qui débuté au Vénézuéla en 1999.

    Mais une chose est le mauvais traitement de la part de la Garde Nationale vénézuélienne. Une autre chose est l’attitude du représentant politique Andrés Izarra que Pérez Becerra pense fut ministre de la communication. Celui-ci démarra sa carrière journalistique sur NBC, CNN, des chaînes de télévision étasuniennes et la termina sur RCTV, Radio Caracas Televisión, le berceau médiatique du coup d’état d’avril 2002, avant d’assumer durant les années suivantes des hautes charges dans l’administration Chávez.

    Personne, ni Izarra, ni aucun représentant du service de migration vénézuélienne ne s’interrogèrent sur la citoyenneté de Joaquín Pérez. Il semble même qu’ils n’étaient pas intéressés de la savoir, dit Pérez dans l’interview, malgré qu’il ait un passeport suédois et une carte d’identité suédoise sur lui.

    Izarra avait déjà sa version écrite et la publia sur son compte Twitter une heure seulement après la détention de Joaquín Pérez à l’aéroport de Maiquetía il y a une semaine.

    Un journaliste ne doit jamais exagérer ou manipuler la réalité et les faits. Mais ce n’est pas une exagération que de dire que la réaction pour la détention et la déportation de Joaquín Pérez ne s’est pas limitée à la Colombie, la Suède et le Vénézuéla mais au monde entier. Des personnalités de tout type, des mouvements sociaux et organisations politiques se sont prononcées, en alertant le président Chávez, exprimant que "les révolutionnaires ne se déportent pas, ils se défendent si c’est une révolution authentique". Des juristes, des avocats et des juges ont corrigés les quelques fonctionnaires vénézuéliens qui se sont exprimés en défense de la déportation, soulignant qu’il y avait des alternatives juridiques et soutenables avant la déportation de Joaquín Pérez.

    Mais nous devons mettre en avant le communiqué de l’Association Nationale de Médias Communautaires Libres et Alternatifs du Vénézuéla (ANMCLA) qui se déclare très préoccupée par la déportation de Pérez et dit qu’elle "crée une fissure dans la confiance des millions qui construisons depuis en bas, collectif après collectif, conseil communal après conseil communal, mouvement après mouvement le socialisme et la belle patrie".

    Chávez n’est rien sans les masses populaires vénézuéliennes. Quand s’ouvre une fissure l’ennemi en profite.

    Transcription de l’interview avec Joaquín Pérez :

    * * *

    Journaliste : Dis-moi de manière rapide comment fut le traitement durant la détention à Caracas. L’ambassade suédoise dit qu’on ne lui a pas permis de prendre contact avec toi.

    Joaquín Pérez : La chose fut très grossière à Caracas ! Le traitement de la Garde (Nationale) fut très mauvais, très mauvais et très insultant. Même la police colombienne s’est comportée mieux qu’eux, elle fut plus correcte. Les vénézuéliens furent très grossiers. Ils ne n’ont pas laissé regarder la télévision, rien pour que je puisse me rendre compte de la situation.

    J : Tu étais totalement isolé ?

    J P : J’étais isolé au Vénézuéla, frère. Et rapidement tansféré à l’aéroport. Ils se sont très mal comportés ! J’ai dit ici (à la prison de La Modelo) que "je ne retourne pas à la patrie de Bolívar !"

    J : Y avait-il un quelconque représentant politique du ministère de l’intérieur où de ... ?

    J P : Quand ils m’ont livré, c’était un ministre d’Izarra, il me semble, je ne suis pas sûr.

    J : Celui qui t’a livré à la police colombienne ?

    J P : Je crois que c’était lui (Izarra), je n’en suis pas sûr, mais il était du ministère. Il ne m’a même pas parlé, il se cachait et il ... "quels fils de P... !

    J : Quelqu’un t’a demandé si tu étais suédois ou colombien ?

    J P : Eux... je leur ai expliqué que j’étais suédois.

    J : Tu es venu avec un passeport suédois, non ?

    J P : Mais oui, je leur ai dit et j’avais aussi la carte d’identité suédoise et, mais non ! Ils sont venus à l’avion avec l’ordre de la Colombie et m’ont arrêté, comme s’ils étaient de la police colombienne. Des médiocres ! Une attitude mesquine et grossière. Ils m’ont maltraité ! Mais il y avait des gens sur place, discrets, qui étaient un peu plus solidaires, mais comme l’ordre venait d’en haut ils n’ont rien pu faire. J’étais isolé.

    J : Aucun représentant suédois ou vénézuélien ...

    J P : Aucun, aucun !

    J : A Frankfort (quand il y eu une correspondance) il y eu in contrôle spécial ou ... ?

    J P : Non, non, non, non !

    J : Tout était normal ?

    J P : Tout était normal, j’ai même dit "bye bye" aux allemands et j’ai continué normalement.

    J : Dans le monde il y a eu une réaction sans précédent, une réaction d’indignation sur ta déportation (en Colombie). Qu’en penses-tu ?

    J P : Ils ne m’ont donné aucune chance, ils m’ont isolé pour être en bons termes avec le gouvernement de Colombie. C’est une chose alarmante.

    J : Lors de la première audience, le matin de mardi dernier (le lendemain de ta déportation), ils t’ont parlé de l’alerte rouge émise par Interpol ?

    J P : Oui, ils en ont parlé.

    J : D’après ton avocat, (les autorités colombiennes) ont déclenché il y a un an le processus et lancé des poursuites contre toi de manière quasi clandestine, se servant comme preuve de 700 supposés courriers électroniques de toi trouvés dans l’ordinateur de Raúl Reyes.

    J P : Combien ?

    J : 700, disent-ils.

    J P : C’est ce qu’ils disent eux. Tu sais qu’ils inventent et font un travail logistique pour toucher aux ordinateurs, créant des mails, créant des lettres, tu sais comment ils sont.

    J : Ce type de mails sont inventés ?

    J P : Ce ne sont pas des preuves car elles n’ont aucune crédibilité réelle parce qu’elles sont tirées d’ordinateurs qui ont été détruits et ont disparu. On ne peut pas y croire, c’est comme un fantôme. Il semble que chaque fois qu’ils en ont besoin, l’ordinateur de Reyes crache des courriers et des photos.

    J : ...Ca fait trois ans ...

    J P : Imagine toi ! Et il continue à cracher des courriers. Et à part ça, dans l’audience il y a eu un très gros débat. L’avocat (engagé par le gouvernement suédois) fut très bon et il y eu un débat, premièrement sur ma citoyenneté suédoise et eux (la justice) tentèrent d’expliquer que c’était une citoyenneté colombienne. Il y eut un cafouillis.

    J P : Ce qui s’est passé c’est qu’ils m’ont jugé en mon absence, ils ne m’ont même pas prévenu par le ministère des affaires étrangères suédois ou l’ambassade (colombienne à Stockholm) parce qu’ils savent que je vis là bas. Tout le monde sait que je vis là bas et que je suis un homme avec des papiers en règle et que je n’ai rien caché à personne. C’est grossier !

    J : Tu as renoncé à la citoyenneté colombienne quand tu es devenu suédois par naturalisation il y a dix ans ?

    J P : Oui. Je leur ai expliqué, mais ça n’a servi à rien. J’ai expliqué que je lutte pour une solution politique négociée au conflit (social et armé), que je n’ai joué aucun rôle dans le rapprochement avec les FARC (quand est venue en Suède la délégation mixte entre guérilla et industriels colombiens menée par Raúl Reyes, Víctor G. Ricardo, le commissionné de paix du président Andrés Pastrana, et Cesar Villegas président de ANDI, le 02 février 2000 - Note du Rédacteur) et que le site (ANNCOL) n’est pas un site terroriste parce que nous ne faisons pas de terrorismen j’ai expliqué tout ça. J’ai un très bon avocat et la solidarité de beaucoup de gens.

    J P : Evidemment, le journalisme colombien est très grossier et très astucieux au point qu’il ressemble à des organismes d’espionnage. Il est venu ici même des journalistes pour réaliser une interview et je m’y suis refusé. Parce qu’ils utilisent n’importe quoi pour te rabaisser, on ne peut pas avoir confiance en eux. Alors j’ai refusé une interview avec Vicky Dávila, du journal el Tiempo et RCN (chaîne de télévision et radio) et j’ai dit non. Quand le processus sera plus avancé et que je serais bien documenté et saurais les détails de cette affaire, alors j’accepterai mais je n’ai pas confiance en cette presse vraiment grossière et agenouillée devant le gouvernement colombien.

    J : On sait comment elle manipule l’information à son bénéfice. Ceci est-il le résultat de l’espionnage effectué par un des diplomates colombiens à l’ambassade de Stockholm en Suède, M. Ernesto Yamure, qui est aussi conseiller politique et ami personnel de Carlos Castaños ?

    J P : Bien sur ! Je crois que cela peut venir de là, comme nous sommes connus là-bas, il est alors très facile de connaitre nos noms, comment nous travaillons à la radio, comment je me nomme à la radio, comment je me nomme sur mon site web. Ils leur est très facile de le faire ou ils ont une information très vaste en général de ce que fait quelqu’un ici, il connaissait la radio, il connaissait l’action que nous avons fait face aux Bateau Gloria (juillet 2005), il nous a pris en photo. Il y a eu donc un documentation très fournie qu’il ont mis dans l’ordinateur et ils ont tenté d’établir une connexion avec cette organisation.

    J : Exactement et justement dans le compte-rendu de la manifestation à Stockholm on voir la photo de Yamure, parce que dans ce folio (registre du DAS contre ce journaliste) il y avait l’article que j’avais écris, il était dans le dossier que le DAS et le G3 ont fait sur moi comme journaliste à ce moment. Et celui qui est désigné comme "source habituelle" doit être l’employé de l’ambassade colombienne de Stockholm (Ernesto Yamhure) qui a fait ce dossier contre moi et contre vous qui êtes sur le quai.

    J P : C’est ça, en général je crois que ceci est une opération médiatique. Ou alors l’objectif est de criminaliser les médias alternatifs, faire taire une voix qui est contre le gouvernement colombien et obliger les gens a ce qu’ils ne parlent pas mal d’un gouvernement terroriste. C’est le but.

    J : Ce qu’ils ont gagné, c’est d’avoir crée des centaines de nouveaux correspondants d’ANNCOL.

    J P : Ouf, je me sens déjà mieux, je suis très heureux.

    J : C’est très impressionnant, réellement, la réaction à ta déportation du Vénézuéla vers la Colombie. Je te le dis personnellent, en tant que vieil mai. Ce n’est pas juste pour l’interview

    J P : Je te connais. Au fait, je ne me rappelle pas ce qu’a dit Nicolas Maduro (ministre des affaires étrangères vénézuélien). Qu’a-t-il dit ?

    J : On demande au ministre Maduro pourquoi les autorités suédoises ne vous ont pas arrêté à Stockholm. Alors je me demande pourquoi Maduro ne pose pas la même question aux autorités allemandes, dans l’aéroport le plus sûr, le plus surveillé du monde, qui est celui de Frankfort. Et pourquoi Maduro ne se demande pas pourquoi Santos était mieux informé que les deux autorités mentionnées, suédoise ou l’allemande. Et qu’il a appelé Chávez, alors que vous étiez en plein vol entre Frankfort et Caracas, pour l’informer si gentiment qu’un gros poisson arrivait et qui s’il pouvait lui rendre ce service et l’arrêter.

    J P : Oui, oui ...

    J : Imagine-toi !

    J P : Oui, oui, oui, un petit dérangement.

    J : Les autorités suédoises comment se sont-elles comportées ? Parce que je suis en contact tous les jours, plusieurs fois, aussi bien avec le ministère des affaires étrangères à Stockholm que l’ambassade de Suède à Bogota. Et ils ont été avec moi, en tant que journaliste, corrects, en tentant d’expliquer et de répondre à toutes mes questions. De toutes manières ils n’ont pas eu beaucoup de réponses parce qu’ils disent que le contact avec toi leur a été refusé à Caracas. Mais à Bogota, ils se sont réunis avec toi, la nuit où tu es arrivé, lundi dans la nuit, et j’ai aussi été en contact avec le consul Erick Wollin le matin du mardi à l’audience publique.

    J P : Oui il se sont comportés magnifiquement, me donnait de l’aide, ce mardi ils vont venir me rendre visite une nouvelle fois, pour s’occuper de ma situation et Erik était à l’audience toute la journée avec moi et l’avocat y a passé la nuit, ils se sont très bien comportés.

    J : Bien, je m’en réjouis. Quelques mots pour la communauté internationale et surtout pour les Colombiens ?

    J P : Oui, que je suis très déçu par l’attitude du gouvernement bolivarien. Un gouvernement que nous avons appuyé, un gouvernement dont nous avons diffusé à travers de Café Stereo et ANNCOL les buts de la Révolution Bolivarienne au Vénézuéla et pour cela je crois que ceci est un coup très dur. Ce n’est pas quelque chose dont le gouvernement bolivarien peut se sentir fier. Je ne sais pas comment il va y remédier, je ne sais pas comment il va changer d’attitude, mais il me semble que la solidarité va en souffrir parce qu’on ne peut accepter qu’un gouvernement livre un communicateur social qui a travaillé pour informer sur le terrorisme d’état en Colombie.

    Et à l’attention des autres latinoaméricains, suédois, européens, qui nous connaissent, eh bien, que nous sommes attendons la dénonciation parce que c’est une attaque contre la liberté d’expression, contre la liberté de la presse. C’est une manoeuvre pour faire taire les gens à l’extérieur (de la Colombie), c’est du terrorisme médiatique pour interdire que le monde connaisse la nature de l’oligarchie colombienne, qui assassine, qui viole les droits humains qui soi-disant seraient mieux respectés sous le gouvernement de Santos, mais c’est un mensonge total.

    J P : Alors à toute la colonie internationale, une accolade, je les aime beaucoup et que la partie continue parce qu’ici nous sommes décidés à affronter ce régime terroriste.

    J : Merci beaucoup, Joaquín Pérez Becerra et sache que tu n’es pas seul.

    http://anncolprov.blogspot.com/2011/04/desde-la-carcel-entrevista-exclusiva.html

    Bande son de l’interview

    Traduit par quelqu’un qui se demande quand est ce que le gouvernement colombien va le rajouter dans l’ordinateur de Raúl Reyes ? avec toutes les fautes et les coquilles habituelles + quelques corrections/modifications ici ou là par LGS (avec toutes les fautes et les coquilles habituelles).

    EN COMPLEMENT

    http://www.larevolucionvive.org.ve/...

    Chávez : "je n’ai pas le moindre doute qu’on l’a amené jusqu’ici à dessein, pour pouvoir dire que si je l’arrête je suis le mauvais et si je ne l’arrête pas, je suis le mauvais aussi"

    samedi 30 avril 2011

    Le président de la République Bolivarienne du Venezuela, Hugo Chávez, a expliqué ce samedi 30 avril que "le Gouvernement de Colombie, la Police Internationale (INTERPOL) et la CIA connaissaient même le numéro du siège occupé par le journaliste colombien, Joaquín Pérez Becerra, quand il voyageait vers le Vénézuéla".

    Il a ajouté que la responsabilité "n’est pas mienne, le premier responsable est ce monsieur qui est recherché par INTERPOL avec le code rouge, que chacun assume ses responsabilités" a souligné le chef de l’état.

    Cette explication a été réalisée le samedi durant l’inauguration de la Grande "Mission Logement" ce samedi depuis le théâtre Teresa Carreño, à Caracas.

    Pérez Becerra a été capturé le samedi passé par les autorités vénézuéliennes à l’Aéroport International de Maiquetía Simón Bolívar.

    Le président Hugo Chávez a expliqué : "je suis le responsable d’avoir envoyé ce monsieur au gouvernement de Colombie, j’en ai donné l’ordre, parce qu’il était recherché par INTERPOL".

    Il a également souligné que "je n’ai pas le moindre doute qu’on l’a amené jusqu’ici à dessein, pour pouvoir dire que si je l’arrête je suis le mauvais et si je ne l’arrête pas, je suis le mauvais aussi. J’ai assumé ma responsabilité au vu du droit international, et nous l’avons capturé".

    Ces déclarations ont été faites ce samedi au moment de lancer un vaste programme social qui vise à offir à chaque famille vénézuélienne un logement décent, et qui s’ajoute aux toutes récentes augmentations de salaire (25 % de plus pour le salaire minimum, et 40% de plus pour les travailleurs des universités et de l’administration publique).

    suite : http://www.larevolucionvive.org.ve/...

    URL de cet article 13555
    http://www.legrandsoir.info/Depuis-la-prison-interview-exclusive-avec-Joaquin-Perez-Becerra-deporte-du-Venezuela-vers-la-Colombie.html

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  • L’ordre de capture contre Pérez Becerra répond à un plan contre Chavez.

    Gouvernement du Vénézuéla

    Note du Grand Soir.

    LGS s’est fait l’écho d’une arrestation qui a ému les amis de la révolution bolivarienne.

    http://www.legrandsoir.info/Trahiso...

    http://www.legrandsoir.info/Lettre-...

    Voici une autre information à verser au débat, sans le clore.

    LGS




    29 Avril 2011 - Pour l’historien Martín Guédez l’"alerte rouge" d’Interpol déclenchée contre le journaliste Joaquín Pérez Becerra au moment de son arrivée sur le territoire vénézuélien correspond à un plan pour dévaloriser et mettre entre parenthèses le leadership du président Hugo Chavez et du Gouvernement Révolutionnaire.

    L’attitude de condamnation anticipée à l’égard du président Vénézuélien, sans le bénéfice du doute, sans réflexion et sans questions, avec pour seule réaction "Chavez, dégage !", selon l’opinion de l’analyste, s’aligne sur la position des secteurs de la droite.

    Durant l’ !émission Le Socialisme des choses les plus simples diffusée par la radio nationale du Vénézuéla, il a fait remarquer que les 20 derniers commentaires enregistrés sur un media alternatif vénézuélien, Aporrea, ce mercredi, demandaient la tête de Chavez, ce qui est en accord avec la publication d’un Vénézuélien agent de l’USAID, qui s’identifie comme "Rosca García".

    Le Parti Communiste Vénézuélien (PCV) s’est joint à cette condamnation en évoquant la possibilité de reconsidérer son appui au Gouvernement Bolivarien, a-t-il indiqué.

    "A mon avis, ils ont pris notre mesure et veulent maintenant nous faire danser sur la musique de la CIA", a-t-il considéré au moment de signaler qu’il est nécessaire de réfléchir sur ce point "avant de jeter aux chiens la tête de Chavez".

    Guédez a indiqué qu’il vaudrait la peine de se poser certaines questions comme :

    - Pourquoi la Norvège, la Suède et l’Allemagne, qui sont si efficaces en cas d’"alertes rouges", et où Pérez Becerra était de passage, n’ont-elles pas déclenché sa capture ? ou

    - Pourquoi l’"alerte rouge" a-t-elle été déclenchée juste au moment où Pérez Becerra prenait l’avion pour le Vénézuéla ?

    "Je ne sais pas s’il y a quelqu’un d’assez décidément idiot pour imaginer que ce processus révolutionnaire puisse aller de l’avant sans Chavez", a-t-il opiné pendant l’émission Le socialisme des choses les plus simples.

    Source : http://www.rnv.gov.ve/noticias/?act...

    Repris par Aporrea : http://www.aporrea.org/tiburon/n179...

    URL de cet article 13548
    http://www.legrandsoir.info/L-ordre-de-capture-contre-Perez-Becerra-repond-a-un-plan-contre-Chavez.html
     

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  • La résistance hondurienne approuve la médiation de Chavez

    Le "Front National de Résistence Populaire du Honduras" (FNRP) a approuvé aujourd’hui la médiation du président du Venezuela, Hugo Chávez, pour chercher une solution à la crise politique au Honduras.

    La direction du FNRP a fait part lors d’une conférence de presse d’un comuniqué dans lequel elle soutient les bons offices de Chávez, proposés lors de la rencontre avec le président de Colombie, Juan Manuel Santos, le 9 avril à Cartagena de Indias, pour que le Honduras retrouve l’ordre constitutionnel.

    Nous manifestons notre pleine confiance au président de la République Bolivarienne du Venezuela, Hugo Rafael Chávez Frías, pour sa volonté de lutter en faveur de la démocratie” déclare ce communiqué.

    Le FNRP a exprimé son appui aux quatre points proposés pour la médiation :

    - le retour des exilés, parmi lesquels le président Manuel Zelaya, chassé par le coup d’état militaire 2009 et qui vit en république dominicaine ;
    - la cessation des politiques répressives et le châtiment des responsables des violations des droits de l’homme, ce qui implique le démontage des ”structures putschistes” ;
    - le processus d’installation d’une Assemblée Nationale Constituante
    - la reconnaissance du FNRP comme organisation politique et force belligérante au Honduras.

    Les dirigeants du FNRP ont remercié pour leur appui les présidents et les chanceliers des pays d’Amérique Latine, "en particulier de l’ALBA et de l’UNASUR, qui mantiennent leur refus de reconnaître le régime de facto hondurien jusqu’à ce que soit initié un processus réel de retour à l’ordre constitutionnel et qu’il soit mis fin aux violations des droits de l’homme”.

    Source : Cubadebate, http://www.cubadebate.cu/noticias/2...


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