• La Knesset vote une loi contre la commémoration de la "Nakba"

    lalibre.be

    La nouvelle loi prévoit des amendes pour les organismes financés par des fonds publics qui marquent chaque année le "deuil" de la "Nakba" ou qui soutiennent à cette occasion des activités qualifiées de "contraires aux principes de l’Etat" israélien.

    Le Parlement israélien a adopté tard mardi une loi controversée pénalisant les organismes qui commémorent la "Nakba" ("catastrophe" en arabe), l’exode des Palestiniens ayant accompagné la création d’Israël le 15 mai 1948 et la guerre israélo-arabe qui a suivi.

    Le projet de loi, présenté par le parti national-populiste Israël Beiteinou du ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, a été définitivement adopté par 37 députés contre 25, selon des sources parlementaires.

    La nouvelle loi prévoit des amendes pour les organismes financés par des fonds publics, telles que des municipalités et des institutions éducatives, qui marquent chaque année le "deuil" de la "Nakba" ou qui soutiennent à cette occasion des activités qualifiées de "contraires aux principes de l’Etat" israélien.

    "Cette nouvelle législation vise avant tout la minorité arabe israélienne, ce qui contredit les valeurs fondamentales de la démocratie et de la liberté", a protesté l’Association pour les droits civiques en Israël (ACRI) dans un communiqué.

    "En pointant du doigt les citoyens arabes israéliens, en les décrivant comme dangereux et déloyaux vis-à-vis de l’Etat, certains tentent d’imposer leur vision et leur interprétation de l’Histoire", a déploré l’organisation.

    Les Arabes israéliens sont au nombre d’1,55 million, soit 20,4% de la population d’Israël. Ils sont les descendants des 160.000 Palestiniens restés sur leurs terres après la création de l’Etat d’Israël en 1948.Une autre loi controversée a été adoptée mardi par la Knesset.

    Elle accorde aux petites communautés rurales le droit de rejeter des personnes —en pratique des Arabes— souhaitant s’installer parmi elles si une commission d’admission juge que leur candidature est incompatible avec la nature de la communauté en question.

    "La loi légalise la pratique existante qui consiste à dénier aux Arabes le droit de rejoindre une communauté à majorité juive, ou à exclure des handicapés, des familles à faibles revenus, des gens ayant un autre type de pratiques religieuses", a dénoncé l’ACRI.

    Cette dernière a l’intention d’interjeter appel devant la Cour suprême israélienne pour annuler cette loi "qui cautionne la discrimination".

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    http://www.legrandsoir.info/La-Knesset-vote-une-loi-contre-la-commemoration-de-la-Nakba.html

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  • Syrie : un vendredi de colère

    vendredi 22 avril 2011 - 06h:35

    Al Jazeera

     

    L’armée se déploie dans Homs tandis que les militants se préparent aux plus importantes manifestation à ce jour contre le pouvoir du président Bachar al Assad.

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    Déçus par la réaction du pouvoir, les manifestants n’en sont plus à demander des réformes mais à exiger un changement de régime

    Des militants à travers la toute Syrie se préparent pour ce qu’ils appellent « un grand vendredi », qui devrait voir la plus grande mobilisation à ce jour contre le pouvoir du président Bachar al Assad, dans ce qui pourrait se révéler être une journée décisive pour la Syrie.

    Cal Perry d’al Jazeera, rapportant de Damas, a dit que des manifestations étaient attendues dans plus de 40 villes à travers le pays.

    « La grande question à l’esprit de tout le monde est : qu’allons-nous voit ici dans la capitale [Damas]. Vendredi dernier, des gens ont essayé de manifester dans la capitale, mais ils ont été refoulés à coups de gaz lacrymogènes... »

    « Ce que nous voyons maintenant, c’est que les forces de sécurité anticipent les manifestations en se positionnant dans le centre de villes comme Homs et Daraa, de sorte qu’il sera difficile pour les manifestants de se rendre au centre de ces villes où les forces de sécurité sont déjà stationnées. »

    Les manifestations permettront de vérifier si la décision d’Assad ce jeudi, de lever la loi d’urgence - imposée par son parti Baas quand il a pris le pouvoir dans un coup d’Etat il y a 48 ans - aura désamorcé le mécontentement des masses face à la répression et à la corruption.

    « Nous sommes déterminés à manifester pacifiquement ... Nous nous réjouissons de la chute de l’état ​​d’urgence. Il n’a pas été levé, il a été renversé ... Avec l’aide de Dieu, nous sommes en route pour la liberté », dit un commentaire sur un Page Facebook gérée par des militants.

    Des habitants [à Homs] ont commencé à organiser des patrouilles dans les quartiers après que 21 manifestants aient été tués lundi et mardi par la police et des hommes armés connu sous le nom de « al-shabbiha ».

    Aidé par sa famille et un appareil de sécurité omniprésent, Assad, âgé de 45 ans, dispose d’un pouvoir absolu en Syrie.

    Plus de 220 ​​manifestants ont été tués depuis que les manifestations pro-démocratie ont éclaté le 18 mars dans la ville méridionale de Daraa, et 21 manifestants ont tués rien que cette semaine à Homs, disent des militants des droits de l’Homme.

    Un décret signé jeudi par Assad et levant la loi d’urgence est considéré par l’opposition comme à peine plus que symbolique, puisque d’autres lois donnent aux forces de sécurité de larges pouvoirs.

    Human Right Watch a déclaré qu’Assad « a l’occasion de prouver ses intentions en permettant aux manifestations (ce vendredi) de se dérouler sans répression violente ».

    « Les réformes n’ont de sens que si les services de sécurité de la Syrie arrêtent de tirer sur les manifestants, de mettre les gens en prison, de torturer, » déclare Joe Stork, directeur adjoint du groupe pour le Moyen-Orienté.

    Patrouilles de l’armée

    L’armée a été déployée pendant la nuit dans la ville de Homs, ont indiqué des témoins.

    Un militant dit aussi que des camions transportant des soldats ainsi que des véhicules équipés de mitrailleuses ont été vus sur la route principale allant de Damas à Homs, une ville centrale qui est apparue comme le nouveau point focal de manifestations.

    Les soldats par groupes de cinq patrouillaient à pied cette nuit dans les rues de Homs. Des policiers en civil ou en tenue et des agents portant des tenues de camouflage étaient également présents, ont dit deux témoins.

    L’état d’urgence a été appliqué depuis qu’Assad [père] du parti Baas a pris le pouvoir, justifiant les arrestations arbitraires, les emprisonnements et l’interdiction de toute opposition.

    Le message de conciliation d’Assad s’engageant à lever l’état ​​d’urgence obéit à un schéma bien connu depuis que les troubles ont commencé il y a un mois : les promesses de réforme sont faites avant le vendredi, lorsque les manifestations sont les plus fortes, et celles-ci sont généralement suivies d’une intense répression.

    Les autorités ont accusé des groupes armés infiltrés et des groupes sunnites armés de provoquer la violence lors des manifestations en tirant sur ​​des civils et des forces de sécurité.

    Les pays occidentaux et les pays arabes ont pour la plupart mis en sourdine leurs critiques sur les meurtres commis en Syrie, de peur de déstabiliser le pays qui joue un rôle stratégique dans de nombreux conflits au Moyen-Orient.

    La Syrie est formellement en guerre avec Israël, mais elle a évité toute tension sur la question du plateau du Golan [occupé par l’état sioniste depuis 1967] depuis un cessez intervenu en 1974.

    La Syrie dispose de longues frontières avec l’Irak et soutient le mouvement palestinien Hamas [résistance palestinienne] et le mouvement chiite Hezbollah [résistance libanaise] dans le Liban voisin, mouvement également soutenu par l’Iran.


    22 avril 2011 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
    http://english.aljazeera.net/indept...
    Traduction : Info-Palestine.net


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  • Rapport sur les violations israéliennes des droits humains

    Les Forces d’occupation israéliennes (FOI) poursuivent leurs agressions méthodiques contre les Palestiniens et leurs biens dans les Territoires palestiniens occupés (TPO).

    Pendant cette semaine du 14 au 20 avril :

    • un civil palestinien de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, est décédé des suites de ses blessures ;
    • un civil palestinien a été blessé par des colons israéliens dans le sud de Naplouse ;
    • les FOI ont bombardé un camp d’entraînement des Brigades Izziddin al-Qassam, une école et des habitations voisines ont été endommagées ;
    • les FOI ont continué de cibler les travailleurs, agriculteurs et pêcheurs dans les zones frontalières à l’intérieur de la bande de Gaza :
      • les FOI ont ouvert le feu sur des agriculteurs et pêcheurs palestiniens dans le nord de la bande de Gaza, mais aucune victime n’a été signalée ;
    • les FOI ont continué d’user de la force contre les manifestations pacifiques en Cisjordanie :
      • 3 civils palestiniens, dont un mineur, ont été blessés à Ramallah ;
      • 3 manifestants, dont deux internationaux, ont été arrêtés ;
    • les FOI ont conduit 40 incursions dans les communautés palestiniennes en Cisjordanie :
      • elles ont arrêté 12 civils palestiniens, dont 5 mineurs ;
      • elles ont opéré sur les domiciles de militants de la résistance non violente contre la colonisation, et maltraité leur familles ;
    • Israël a maintenu un siège total sur la bande de Gaza et renforcé son siège sur la Cisjordanie :
      • les FOI ont complètement fermé la Cisjordanie et la bande de Gaza pour la Pessah ;
    • les FOI ont poursuivi la colonisation en Cisjordanie et les colons israéliens leurs attaques contre les civils palestiniens et leurs biens :
      • elles ont diffusé de nouveaux avis pour la destruction de bâtiments civils et l’évacuation d’agriculteurs ;
      • les colons israéliens ont poursuivi leurs agressions contre les civils palestiniens dans le nord et le sud de la Cisjordanie.

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    Un soldat israélien s’apprête à lancer une grenade lacrymogène sur des maisons palestiniennes de Nabi Saleh, village au nord-ouest de Ramallah


    Violations israéliennes recensées durant la semaine du 14 au 20 avril 2011

    1 - Incursions dans les zones palestiniennes et agressions contre les civils palestiniens et leurs biens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza

    Jeudi 14 avril

    Minuit, les FOI entrent dans le quartier de Bir al-Mahjar, dans le nord-ouest d’Hébron. Elles fouillent de nombreuses maisons et contrôlent les identités de leurs habitants. Parmi ces maisons, les domiciles de Salim al-Shaarawi, Mohammed Jihad al-Oweidi, Azzam al-Oweidi et de son frère Hatem, et Suleiman Ateya Refa’i. Les FOI se retirent vers une heure et demie.

    8 h, incursion dans al-Oja, village au nord de Jéricho ; l’armée patrouille dans les rues quelques temps avant de se retirer.

    9 h 25, incursion dans Aroura, au nord de Ramallah.

    9 h 30, dans Ejoul, même secteur.

    10 h, les services de l’hôpital européen de Khan Younis annoncent le décès de Mahdi Jumaa Abu Athreh, 22 ans, de al-Shokeh village au sud-est de Rafah. Selon les investigations du PCHR, il était 8 h le 8 avril quand les FOI ont tiré des obus sur l’aéroport Gaza International. 4 civils, dont un jeune mineur, avaient été blessés. Abu Athreh était dans un état critique

    18 h 50, incursion dans Kafr Qdoum, au nord-est de Qalqilya.

    20 h 30, dans le sud de Nabi Elias, à l’est de Qalqilya.

    22 h, dans Deir al-Ghsoun, au nord de Tulkarem.

    22 h 30, dans Ematin, au nord-est de Qalqilya.

    23 h 40, dans Azzoun, à l’est de Qalqilya.

    Vendredi 15 avril

    1 h 30, les FOI entrent dans Orta, au sud-est de Naplouse ; avant de se retirer vers 3 h, elles arrêtent :

    • Mohammed Hassan Awwad, 33 ans.

    18 h 30, incursion dans Khrebtha al-Musbah et Beit Or al-Tahta, à l’ouest de Ramallah.

    Samedi 16 avril

    Minuit, les FOI entrent dans Dora, une ville au sud d’Hébron, pour opérer dans la maison d’Ibrahim Mohammed Yousif al-Awawdeh, 27 ans. Elles arrêtent al-Awawdeh et le dirigent sur le centre de détention de Kfar Etzion, au sud-ouest de Bethléhem.

    Minuit dix, incursion dans Azzoun, à l’est de Qalqilya, où l’armée fouille de nombreuses maisons et avant de se retirer, arrête :

    • Ahmed Salim Derar Radwan, et
    • Mahmoud Khaled Sabri Badwan, tous deux de 16 ans.

    2 h, les FOI entrent dans Bir Zeit, à l’ouest de Ramallah ; dans Azzoun, à l’est de Qalqilya, où elles fouillent la maison de Khader Mahmoud Hamed Salim et arrêtent :

    • Abdullah Salim, 17 ans, fils de Salim.

    Khader Mahmoud a témoigné au PCHR :

    « Vers 2 h du matin, samedi 16 avril, nous dormions quand l’armée de l’occupation israélienne arrive dans le secteur et pénètre dans l’appartement de mon fils, au premier étage. Mon épouse a l’impression que quelque chose se passe dans la maison, elle ouvre les yeux et dit que les soldats entourent le lit. Elle crie vivement. Mon fils demande aux soldats, ‘qu’est-ce que vous faites ici ?’ ‘Qui vous a fait entrer ?’ Le soldat répond ‘Ca me regarde comment je suis entré ici’. Mon fils dit ‘Vous n’avez pas le droit d’entrer ici’. Le militaire alors le fait monter à l’étage du dessus et il frappe à la porte. J’ouvre la porte et je réveille ma famille.

    Les soldats entrent et pointent leurs armes sur mes petits enfants qui ont 6, 4 et 2 ans. Les enfants sont très paniqués. Alors, nous descendons sous la menace des armes et nous sommes détenus dans une seule pièce. Certains des soldats sont restés à l’étage du dessus. Je retrouve par terre la chemise que j’avais portée et que je cherchais, et je m’aperçois qu’une somme de 270 NIS (nouveau shekel israélien, soit 55 € environ) y a été volée. Quand je leur demande où est passé l’argent, ils répondent qu’il n’y avait rien dans la chemise. Ils se mettent à démolir les portes des placards et ils cassent aussi les lits. Ils vandalisent le salon et mettent la pagaille. Ils prennent mon fils et quand je leur demande ‘Pourquoi vous l’emmenez ? ’, ils répondent ‘s’il est déclaré coupable de rien nous vous le ramènerons’. Ils arrêtent mon fils et quittent la maison vers 4 h. »

    1 h 10, l’aviation tire sur le camp d’entraînement « Tunis » à l’est de Al Zaytoun, banlieue est de Gaza ville, utilisé par les brigades Izziddin al-Qassam, le bras armé du Hamas. Ce camp jouxte l’école primaire “Tunis” dont toutes les fenêtres explosent du fait de la déflagration. On ne déplore aucune victime.

    1 h 15, l’aviation tire un missile sur le site « Badr » utilisé par les brigades Izzidddin al Qassam, au nord-ouest du camp de réfugiés de Shati à l’ouest de Gaza ville. Toutes les vitres de l’immeuble voisin sont soufflées. On ne déplore aucune victime. Ce camp avait déjà été la cible des FOI par le passé.

    2 h, les FOI entrent dans Beit Ummar, au nord d’Hébron. Elles fouillent la maison d’Ahmed Khalil Abu Hashem, 43 ans, secrétaire du comité national contre le mur et la colonisation à Beit Ummar. Les soldats enferment Abu Hashem et les neuf membres de sa famille dans une pièce, et maltraitent deux de ses fils.

    D’après l’enquête du PCHR, une fois que la famille est enfermée dans une pièce unique, les FOI menottent et bande les yeux du fils d’’Abu Hashem, Yousif, 18 ans. Elles retiennent son fils pendant 50 minutes dans le salon et le frappent à plusieurs reprises. En plus, les FOI obligent un autre fils d’Abu Hashem, Mohammed, 15 ans, à sortir de la maison et à rester à l’extérieur. Elles le menottent, lui bandent les yeux et l’obligent à se mettre à genoux sur un tas de pierres. Elles le maintiennent à l’extérieur pendant 35 minutes, tout en le tabassant.

    10 h 30, incursion dans Meslieh, dans al-Jarba et dans Sanour, au sud de Jénine.

    2 h, dans Sourif, au nord d’Hébron, l’armée opère sur la maison de Mousa Ahmed Mohammed al-Hih, 21 ans, employé à l’hôpital du gouvernorat d’Hébron. Avant de se retirer, elle l’arrête et le conduit au centre de Kfar Etzion, au sud-ouest de Belthéhém.

    10 h, les FOI entrent dans Kafr Addik et dans Ein al-Matwi à l’ouest de Salfit ; et dans Saida et al-Nazla al-Sharqia, au nord de Tulkarem.

    13 h, les troupes d’occupation déployées et postées dans le centre et le sud d’Hébron pénètrent dans la vieille rue d’al-Shallala, qui est adjacente à la colonie de Beit Hadassa, dans le centre de la ville. Elles pénètrent dans la maison de la famille de Mutaz Mohammed Shaker Abdul Hamid al-Muhtaseb, 15 ans. Les soldats le frappent, l’arrêtent et le transfèrent au poste de police israélien dans le sud-est d’Hébron, puis au centre de détention de Kfar Etzion. On enquête à son sujet à propos de «  jets de pierres sur une patrouille israélienne comme l’aurait attesté un membre de cette patrouille ». Mutaz rejette cette accusation.

    Selon les informations recueillies par le PCHR, les FOI ont frappé et arrêté Mutaz juste dix minutes après que des colons israéliens voisins aient jeté des pierres sur sa maison. Dimanche, 17 avril, Mutaz est libéré sur caution. Il sera convoqué devant un tribunal militaire ultérieurement.

    15 h, incursion dans al-Nazla al-Sharqia, au sud de Tulkarem.

    20 h, les vedettes garde-côtes ancrées au large de Beit Lahiya font feu de façon intensive à l’aide de fusées éclairantes sur des bateaux en pêche. Pris de panique par l’intensité des tirs, les pêcheurs rentrent à terre par peur d’être blessés ou arrêtés. Pas de victimes. Pas de dégâts sur le matériel.

    20 h 40, les FOI entrent dans Azzoun, à l’est de Qalqilya, patrouillent dans les rues et posent un check-point près de l’entrée de la ville. Elles ferment une porte de fer posée à l’entrée nord d’Azzoun, pour empêcher les voitures des habitants palestiniens d’entrer ou de sortir de la ville. Vers 23 h 40, l’armée se retire.

    Dimanche 17 avril

    8 h 30, incursion dans Zabouba, au nord-ouest de Jénine.

    9 h 40, du haut de leurs miradors situés à la frontière à l’est de Beit Hanoun, les FOI font feu sur des agriculteurs occupés à leurs travaux dans la banlieue est de Beit Hanoun à l’est de la rue al-Qurman. Ils parviennent à échapper aux tirs. Aucune victime.

    10 h, incursion dans Beit Leed, à l’est de Tulkarem. Elles opèrent à l’entrée nord du village, appelée « Abu Martin ». L’armée patrouille quelques temps dans las rues et se retire.

    12 h 30, dans la ville de Tulkarem.

    13 h 30, dans Azzoun, à l’est de Qalqilya, où l’armée patrouille dans la ville et pose un check-point à une entrée de la ville, avant de se retirer vers 14 h 40.

    18 h 50, dans Jayyous, même secteur. L’armée patrouille dans les rues et fouille deux maisons, celles de Yousif Mahmoud Ahmed Qadoumi et de son frère. Les soldats menacent les deux frères d’expulser leurs familles de chez elles s’ils continuent de jeter des pierres sur le mur d’annexion. Vers 19 h 40, les FOI se retirent.

    21 h, les FOI entrent dans Balaa, à l’est de Tulkarem.

    Lundi 18 avril

    1 h 30, incursion dans Orta, au sud-est de Naplouse, où l’armée fouille de nombreuses maisons. Avant de se retirer vers 3 h 30, elle arrête :

    • Tawfiq Hendawi Mahmoud Qwariq, 16 ans.

    2 h 35, dans Aroura, au nord de Ramallah. L’armée arrête 4 Palestiniens et les conduit au centre d’interrogatoire d’al-Maskoubeyeh, dans Jérusalem occupée. Ces Palestiniens sont :

    • Mohammed Suleiman Mohammed Suleiman, 26 ans ;
    • Basel Nazmi Ahmed Yousif al-Arouri, 27 ans ;
    • Umar Mustafa Saleh al-Khasib, 25 ans, et
    • Mohammed Mustafa Saleh al-Khasib, 23 ans.

    Mardi 19 avril

    21 h 10, incursion dans Azzoun, à l’est de Qalqilya.

    21 h 20, dans Asala, au sud-est.

    Mercredi 20 avril

    17 h 30, les FOI entrent dans Deir Al-Ghsoun, et dans al-Jarousheyeh, au nord de Tulkarem,


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    Lundi 18 avril, des membres des forces de sécurité du Hamas portent le cercueil du militant pro-palestinien italien Vittorio Arrigoni, exécuté la semaine dernière par un groupe salafiste.
    Reuters


    2 - Usage d’une force démesurée contre les manifestations non violentes protestant contre la colonisation et la construction du mur d’annexion

    Durant la dernière semaine, les FOI ont continué d’utiliser la violence contre les manifestations pacifiques organisées par les Palestiniens, avec des militants internationaux et israéliens, pour protester contre la colonisation et la construction du mur.

    3 Palestiniens, dont un mineur, ont été blessés. Des dizaines de Palestiniens et de militants ont inhalé les lacrymogènes des Israéliens, et pris de coups de la part des soldats. En outre, les FOI ont arrêté 2 internationaux et un Palestinien.

    Bil’in, à l’ouest de Ramallah : vendredi 15 avril après la prière, la manifestation hebdomadaire non violente de Palestiniens et militants des droits de l’homme part du centre de Bi’lin, défile dans les rues du village en chantant des slogans nationaux. Cette manifestation coïncide avec le 9ème anniversaire de l’arrestation du député du Conseil législatif palestinien, Marwan al-Barghouthi. Les manifestants brandissent des drapeaux palestiniens, ainsi que des drapeaux jaunes avec le portrait de Vitorio Arrigoni, le militant italien assassiné à Gaza. Les manifestants se dirigent alors vers le mur. Les FOI ont monté une clôture de barbelés, à une centaine de mètres de là. Avant que les manifestants n’arrivent à la clôture, les FOI ferment le passage et se mettent à tirer à coups de balles caoutchoucs, de lacrymogènes et de bombes sonores sur les manifestants. Elles les aspergent aussi d’une eau polluée et leur font la chasse à travers les oliveraies.

    2 Palestiniens, dont un mineur, sont blessés et beaucoup d’autres souffrent des lacrymogènes. Les blessés sont :

    • Samir Suleiman Burnat, 35 ans, blessé d’uneballe dans une épaule, et
    • Fadi Fadel Al-Khati, blessé par un corps de grenade lacrymogène à la main gauche.

    Ni’lin, à l’ouest de Ramallah : après la prière du vendredi 15 avril, la manifestation hebdomadaire non violente, protestant contre la construction du mur se dirige vers le mur. La manifestation coïncide avec l’anniversaire de la mort de Khalil al-Wazir (Abu Jihad), et se déroule juste deux jours avant la Journée des Prisonniers palestiniens. Le cortège traverse le village, chantant des slogans nationaux, brandissant des drapeaux palestiniens et les portraits de Nael et Fakhri al-Barghouthi, prisonniers en Israël. Les FOI ont fermé la porte du mur avec des barbelés. Quand les manifestants essaient de passer le mur pour se rendre sur leurs terres de l’autre côté, les FOI les en empêchent. Les manifestants répondent en lançant des pierres sur les FOI qui répliquent en tirant et lançant des grenades sur eux. Et les poursuivent aussi entre les oliviers.

    Nabi Saleh, au nord-ouest de Ramallah : la manifestation hebdomadaire coïncide avec le neuvième anniversaire de l’arrestation du député Marwan al-Barghouthi, avec l’anniversaire du martyre de Khalil al-Wazir (Abu Jihad) et se trouve à deux jours de la Journée des Prisonniers palestiniens. Les manifestants marchent dans les rues du village, chantant des slogans nationaux, exprimant leur refus de l’occupation et de son arbitraire. Des drapeaux palestiniens sont brandis dans la manifestation, ainsi que des portraits de prisonniers. Les manifestants se dirigent vers les terres confisquées au profit des colons israéliens de Halmish.

    Dans la matinée, les FOI avaient fermé les entrées du village pour empêcher les manifestants palestiniens et internationaux d’accéder aux terres. Quand ils arrivent, l’armée tire. Elle arrose aussi les manifestants avec de l’eau polluée et leur fait la chasse. Beaucoup de manifestants respirent les lacrymogènes et de plus, les FOI arrêtent 2 internationaux dont les identités ne sont pas connues. L’armée transforme également la maison de Helmi al-Tamimi en site militaire, avant de se retirer vers 16 h 50.

    Prison d’Ofra, au sud-ouest de Ramallah : dimanche 17 avril, Journée des Prisonniers palestiniens, des dizaines de Palestiniens et de familles de prisonniers palestiniens enfermés dans les geôles israéliennes ont organisé une manifestation non violente en solidarité avec leurs prisonniers, à l’occasion de cette Journée des Prisonniers. Les manifestants sont rassemblés à proximité de la prison d’Ofra. Ils chantent des slogans nationaux, brandissent des drapeaux palestiniens et des portraits de prisonniers. Puis ils se dirigent vers la prison. Les FOI ont fermé les portes et avant que les manifestants n’arrivent, elles tirent sur eux. Les manifestants répondent en lançant des pierres.

    Ayman Ahmed al-Barghouthi, 20 ans, est blessé par une bombe sonore reçue dans le cou, pendant que d’autres manifestants souffrent des lacrymogènes et des coups portés par les soldats. En outre, les FOI arrêtent Fares Farouq Badr, 21 ans, et le conduisent à la prison.


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    Journée des Prisonniers palestiniens, des femmes de Gaza avec des portraits de leurs fils dans les geôles israéliennes. 750 Gazaouis emprisonnés n’ont pas reçu de visite depuis juin 2007. 5500 Palestiniens sont dans les prisons israéliennes (chiffre B’Tselem)
    (AP Photo/Adel Hana)


    3 - Maintien du bouclage des TPO

    Israël maintient un bouclage hermétique sur les TPO et des restrictions drastiques aux déplacements des Palestiniens dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, dont Jérusalem-Est occupée.

    Bande de Gaza


    Cisjordanie

    Jérusalem : les FOI maintiennent les restrictions pour entrer et sortir de la ville. Des milliers de Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza ne peuvent toujours y accéder. Et ces restrictions sont renforcées encore le vendredi, jour de prière, où de nombreux Palestiniens voudraient venir prier à la mosquée al-Aqsa, dans la vieille ville palestinienne.

    Ramallah : les restrictions aux déplacements se poursuivent et particulièrement aux check-points de Jaba et Qalandya, au sud-est de la ville.

    • jeudi 14 avril, 11 h, les FOI montent un check-point à l’entrée de Nabi Saleh, au nord-ouest ;
    • vendredi 15 avril, 16 h, les FOI reprennent position sur le check-point d’‘Attara, à l’entrée nord de Birzeit, au nord de Ramallah ;
    • 19 h 30, pose d’un check-point au carrefour de Beit Our al-Fouqa, à l’ouest ;
    • samedi 16 avril, 19 h 30, un autre sous le pont de Kharbatha al-Mesbah, même secteur, et
    • dimanche 17 avril, 20 h 45, un check-point à l’entrée de Beit Liqya, même secteur.

    Qalqilya :

    • jeudi 14 avril, les FOI posent 3 check-points autour de la ville ;
    • samedi 16 avril, 4 check-points ;
    • dimanche 17 avril, 4 check-points, et
    • mardi 19 avril, 3 check-points.

    Tulkarem :

    • jeudi 14 avril, les FOI posent un check-point sur la route Tulkarem/Qalqilya, près d’al-Ras, au sud de Tulkarem ;
    • 12 h 30, un autre à l’entrée de Beit Leed, à l’est ;
    • 21 h, un autre sur la route Tulkarem/Qalqilya, dans le secteur de Mothallath Jbarah, au sud ;
    • samedi 16 avril, 8 h, un check-point sur la même route, à 500 m du check-point de Jbarah, dans le même secteur ;
    • dimanche 17 avril, 11 h, les limitations aux passages des Palestiniens sont renforcées sur le check-point d’Ennab, sur la route Tulkarem/Naplouse ;
    • 19 h 30, les FOI posent un check-point sur la route Tulkarem/Qalqilya, à l’entrée de Phar’oun, au sud de la ville ;
    • lundi 18 avril, midi, pose d’un check-point sur la route Deir al-Ghsoun/’Eteil, au nord ;
    • 18 h, nouveau check-point sur la route d’Anabta/Bazarya, à l’est ;
    • mardi 19 avril, 13 h, un autre à l’entrée nord de Beit Leed, et
    • 19 h 30, un sur la route Tulkarem/Qalqilya, à Mothalath Jbarah.

    Jénine :

    • jeudi 14 avril, 9 h 30, pose d’un check-point près du carrefour de Sanour, au sud de Jénine ;
    • dimanche 17 avril, 18 h 30, un check-point au carrefour de Zaboula, au nord-ouest ;
    • mardi 19 avril, 8 h, un autre au carrefour de Zabouba, même secteur, et
    • mercredi 20, 3 h, un check-point sur la route qui mène à l’université américaine arabe, au sud-est de Jénine.

    Jéricho :

    • vendredi 15 avril, 14 h, pose d’un check-point à l’entrée de Fasayel, au nord de la ville.

    Salfit :

    • lundi 18 avril, 8 h 20, les FOI posent un check-point à l’entrée d’Eskaka, à l’est de Salfit ;
    • 9 h 50, un autre à l’entrée de Kufr al-Deek, à l’ouest, mais le check-point était ôté à 10 h 40 ;
    • 18 h 10, autre check-point à l’entrée de Bruqeen, à l’ouest, retiré à 19 h ;
    • mardi 19 avril, 12 h 40, pose d’un check-point à l’entrée sud de Kefel Hares, au nord, et
    • mercredi 20 avril, 7 h, autre check-point au carrefour de Bedia et Masha, au nord-ouest.


      4 - Colonisation et agressions des colons contre les Palestiniens et leurs biens

    Israël poursuit la colonisation des TPO, en violation flagrante du droit international humanitaire ; ainsi que les attaques des colons contre les Palestiniens et leurs biens.

    -  Jeudi 14 avril, les FOI donnent à Yasser Salem ‘Awawda, du village d’al-Bireh dans le sud-ouest d’Hébron, une annonce selon laquelle elles vont sous huit jours lui démolir un hangar et un puits, construit et creusé respectivement il y a 4 et 10 ans. Elles prétendent qu’il n’a pas eu l’autorisation pour les installer. Au cas où ‘Awanda ne répondrait pas à cette annonce, il devra les démolir lui-même et à ses frais. Le hangar fait 200 m² et son puits a une capacité de 250 mètres cube.

    -  Dans l’après-midi du même jour, les FOI envoient 8 autres annonces pour l’évacuation d’environ 100 dunums (10 ha) d’une exploitation agricole à al-Raihiya, au sud d’Hébron, au prétexte que ces « terres sont fermées et qu’il y est interdit d’y pénétrer ».

    -  Lundi 18 avril, des patrouilles israéliennes obligent un certain nombre d’agriculteurs de ce même village, al-Raihiya, à quitter leurs exploitations alors qu’ils y travaillent. Les patrouilles poursuivent les agriculteurs et les gardent sous la menace de leurs armes. Un membre du Conseil du village, Mohammed Salman al-Tobasi, insiste vivement en disant que les FOI ont pénétré de force sur le secteur de Khelet al-Ma’aser, au nord du village, qui se trouve au sud-ouest de la colonie de Hagai. Elles poursuivent et gardent les civils pendant plus d’une heure, dont un ingénieur qui est là pour une enquête sur l’agriculture locale. Les FOI les libèrent après les avoir informés qu’il leur est interdit de s’approcher ou de travailler sur ces terrains, sauf autorisation, donnée par elles-mêmes. Ces mesures interviennent 4 jours après la publication de 8 annonces pour l’évacuation de dizaines de dunums.

    -  Jeudi 14 avril, midi et demi, des colons de la colonie Bracha, installée sur les terres du village d’Iraq Burin, au sud de Naplouse, attaquent des exploitations et des agriculteurs dans le côté est du village. Des Palestiniens les affrontent et leur lancent des pierres. Plus tard, les troupes d’occupation arrivent et appuient les colons, tirent des lacrymogènes sur les Palestiniens pour les disperser.

    -  Lundi 18 avril, des colons d’un avant-poste colonial dans le sud de Yata, au sud d’Hébron, ont lâché du bétail sur des exploitations appartenant à des Palestiniens du village d’Um al-Khous. Les FOI présentes n’ont rien fait pour les en empêcher.

    Selon les informations recueillies par le PCHR et le témoignage de Mohammed Yusef al-Nawaj’a, un colon nommé Yaqoub Talia et deux autres avec lui, de l’avant-poste colonial de Yaakov Dalia qui s’est monté sur des terres confisquées au village d’Um al-Khous, ont lâché un grand nombre de bovins appartenant à une exploitation sur d’autres exploitations couvrant un secteur de 200 dunums (20 ha), dans le but de les endommager. Ces cultures de blé et d’orge appartiennent aux familles al-Nawaj’a et ‘Awad et sont considérées comme leur principale ressource pour vivre.

    Al-Nawaj’a souligne que c’est intentionnellement que les colons ont libéré des centaines de moutons sur les exploitations au cours des semaines passées, sur différents secteurs à Yatta, notamment al-Msafer, Sosya, Janaba, Mneizel, Bir al-‘Ad et al-Tawamin, dans le but de détruire ces exploitations, et ainsi d’aller à leur confiscation. Certaines de ces exploitations appartiennent à : Mohammed Ibrahim Msallam al-Nawaj’a, Mohammed Yusef al-Nawaj’a et Jihad Mohammed Ahmed al-Nawaj’a.

    -  Le mardi 19 avril, vers 17 h 45, 20 colons de l’avant-poste colonial Givat Arousa, qui est une extension de la colonie de Bracha, au sud de Naplouse, aggressent des maisons palestiniennes dans le secteur de Khelet al-‘Aqareb, dans la partie est du village de Bourin. Des Palestiniens s’affrontent avec eux, leur lançant des pierres. Des colons vêtus de noir tirent sur Brucelee Dakheel Abdul Aziz ‘Eid, 36 ans, à distance de 10 à 15 mètres. ‘Eid est touché de deux balles au coude droit et au bassin. Plus tard, arrivent les troupes israéliennes qui ouvrent le feu, lancent des grenades lacrymogènes et des grenades assourdissantes sur les Palestiniens

    Belal Abdul Qader Dhamiri, 28 ans, et Mos’ab ‘Atallah Abdul Rahman Sawwan, 21 ans, souffrent de l’inhalation des lacrymogènes. Les colons agressent aussi le journaliste Majdi Shtayya à coups de crosse de fusil dans la figure. Il souffre d’ecchymoses au visage et d’une hémorragie du nez. De plus, les colons jettent au sol le journaliste Nasser Shtayya. Les deux journalistes travaillent pour l’agence AP. Les FOI attaquent Zeid Mohammed Mostafa Omran, 46 ans. Celui-ci souffre d’une fracture de la jambe gauche et d’ecchymoses au dos et à la poitrine. Il constate aussi qu’il lui manque 900 dollars (618 €) après que les FOI lui aient confisqué sa carte de crédit.


    (JPG) Document public

    Pour plus d’informations, merci de vous rendre sur le site du PCHR, ou de le contacter à son bureau à Gaza ville par courriel : pchr@pchrgaza.org, ou par téléphone : (+972 (0)8 2824776 - 2825893).


    Rapport hebdomadaire pour la période du 14 au 20 avril 2011 : PCHR
    traduction pour ce qui concerne Gaza : Jacques Salles, et la Cisjordanie : JPP


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  • Brésil, 21.04.2011. La présidente Dilma Roussef rejette "les politiques impériales, les certitudes catégoriques et les réponses guerrières de toujours ».

    mercredi 20 avril 2011

    Après la présidente argentine Cristina Fernandez qui déclarait le 30 avril dernier : "quand je vois les dits civilisés régler leurs affaires à coups de bombes, je me sens très fière d’être sud-américaine, de faire partie de l’UNASUR", c’est au tour de la présidente du Brésil Dilma Rousseff de rappeler ce mercredi que sa politique extérieure a pour axes principaux la réforme de l’ONU et le renforcement des liens avec l’Amérique Latine, en particulier avec l’Argentine et le Mercosur. Priorité absolue : les pays sud-américains, dont « les destins comme le nôtre et comme celui de toute l’Amérique du Sud, sont intimement liés".

    "Il n’y aura pas d’espace pour les discordes et les rivalités qui nous ont séparés dans le passé " a déclaré Roussef lors d’une cérémonie de remise de diplômes à une promotion de jeunes diplomates.

    "Réformer le Conseil de sécurité n’est pas un caprice du Brésil. C’est une nécessité pour l’adapter à l’équilibre des forces du XXIe siècle et donner une importance effective aux questions de paix et de sécurité. Mais aussi pour que les décisions sur ces sujets soient prises par des groupes plus représentatifs et donc plus légitimes".

    La semaine dernière, le Brésil et les quatre autres pays émergents du BRICS (Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) se sont prononcés contre l’usage de la force en Libye, défendu par la France, la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis. "En ce qui concerne la sécurité, l’ONU a vieilli", a estimé Mme Rousseff, et "les politiques impériales, les affirmations catégoriques et les sempiternelles réponses guerrières ne sont plus acceptables".

    Le Brésil revendique depuis des années un siège de membre permanent au sein d’un Conseil de sécurité élargi. A l’heure actuelle, seuls cinq pays (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne) disposent d’un siège permanent et d’un droit de veto au sein du Conseil, instance inchangée depuis sa création à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

    "Il est nécessaire de réformer la gouvernance mondiale", en accordant aux "pays dits émergents" une place conforme à leur "poids véritable sur la scène internationale", a-t-elle insisté.

    Source Ici


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  • La grande diversion libyenne

    par Immanuel Wallerstein *

     

    Le conflit qui se déroule depuis un mois en Libye (guerre civile et action militaire conduite par les Etats-Unis contre Kadhafi) ne relève en rien ni d’une intervention humanitaire ni de l’approvisionnement immédiat de la planète en pétrole. Il s’agit d’une énorme diversion, d’une diversion délibérée par rapport à la lutte politique majeure en cours dans le monde arabe. Il existe en effet une chose sur laquelle Kadhafi et les dirigeants occidentaux de tous bords sont en accord total : ils veulent tous ralentir, canaliser, coopter et limiter la deuxième révolte arabe et l’empêcher de changer les réalités politiques fondamentales du monde arabe et son rôle dans la géopolitique du système-monde.

    Pour bien prendre la mesure de ceci, il faut retracer ce qui s’est passé dans la séquence chronologique. Même si la grogne politique dans les différents pays arabes est une constante depuis longtemps, comme le sont les tentatives de différentes forces extérieures pour soutenir tel ou tel élément au sein de tel ou tel Etat, le suicide de Mohamed Bouazizi le 17 décembre 2010 a ouvert un processus très différent.

    De mon point de vue, c’est la continuation de l’esprit de la révolution mondiale de 1968. Au cours des derniers mois dans le monde arabe, comme en 1968, c’est la jeunesse qui a eu le courage et la volonté de déclencher la protestation contre les autorités instituées. Leurs motivations ont été multiples : l’arbitraire, la cruauté et la corruption des personnes au pouvoir, l’aggravation de leur propre situation économique, et par-dessus tout, leur insistance sur leur droit moral et politique à jouer un rôle majeur dans la définition de leur destin politique et culturel. Ils ont également protesté contre la structure même du système-monde et contre les voies par lesquelles leurs dirigeants ont été soumis aux pressions de forces extérieures.

    Ces jeunes gens n’étaient pas organisés, du moins pas au départ. Et ils n’étaient pas toujours totalement au courant du monde politique. Mais ils ont fait preuve de courage. Et, comme en 1968, leur action fut contagieuse. Très vite, dans quasiment tous les pays arabes, et indépendamment de la politique étrangère de chacun des pays, ils ont menacé l’ordre établi. Quand ils montrèrent leur force en Egypte, qui demeure le pays clé du monde arabe, tout le monde commença à les prendre au sérieux. Il existe deux manières de prendre une révolte comme celle-ci au sérieux : soit s’y rallier pour tenter de la contrôler ; soit prendre des mesures énergiques pour l’étouffer. Ces deux options ont été tentées.

    Trois groupes s’y sont ralliés, comme la bien souligné Samir Amin dans son analyse de la situation égyptienne : la gauche traditionnelle revivifiée, la classe moyenne instruite et les islamistes. La force et les caractéristiques de ces groupes ont varié selon les pays arabes. Amin voyait la gauche et la classe moyenne (dans la mesure où ils étaient des nationalistes, pas des néolibéraux mondialisés) comme des éléments positifs et les islamistes, derniers à prendre le train en marche, comme les éléments négatifs. Enfin, il faut prendre en compte l’armée, bastion traditionnel de l’ordre, qui s’est tardivement jointe à la révolte égyptienne, précisément afin d’en limiter les effets.

    Aussi, quand il commença, le soulèvement en Libye fut une conséquence directe du succès des révoltes dans les deux pays voisins, la Tunisie et l’Egypte. Kadhafi est un dirigeant particulièrement impitoyable qui a fait des déclarations épouvantables sur ce qu’il réservait aux traîtres. Si, très vite, des voix s’élevèrent vigoureusement en France, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis en faveur d’une intervention militaire, ce n’était pas parce que Kadhafi était un anti-impérialiste gênant. Il vendait bien volontiers son pétrole à l’Occident et se vantait de sont aide à l’Italie pour endiguer la marée de l’immigration clandestine. Il proposait, en outre, des accords juteux aux entreprises occidentales.

    Le camp interventionniste comptait deux composantes : ceux qui ne peuvent résister à une intervention militaire de l’Occident quelle qu’elle soit et ceux qui ont défendu la cause d’une intervention humanitaire. Tous se heurtèrent, aux Etats-Unis, à la très forte opposition des forces militaires qui considérait cette guerre en Libye comme ingagnable et comme faisant peser un énorme fardeau militaire sur le pays. Ce groupe des militaires paraissait en passe de l’emporter quand soudain la résolution de la Ligue arabe changea le rapport de force.

    Comment cela a-t-il pu se produire ? Le gouvernement saoudien a travaillé d’arrache-pied et avec efficacité pour faire passer une résolution appuyant la création d’une zone d’exclusion aérienne (no-fly zone). Pour obtenir l’unanimité parmi les pays arabes, les Saoudiens firent deux concessions : leur demande ne portait que sur la zone d’exclusion aérienne et, d’autre part, une deuxième résolution qui s’opposait à l’intrusion de forces terrestres occidentales fut adoptée.

    Qu’est-ce qui poussa les Saoudiens à promouvoir tout ceci ? Est-ce que quelqu’un aux Etats-Unis téléphona en Arabie saoudite pour en faire la demande ? Je crois que ce fut plutôt l’inverse. Il s’agit d’un exemple où les Saoudiens ont cherché à modifier la politique étrangère américaine plutôt que le contraire. Et ils y sont parvenus. C’est ce qui changea le rapport de force.

    Ce que les Saoudiens voulaient et ce qu’ils ont obtenu, c’est une grande diversion par rapport à ce qu’ils considéraient comme le plus urgent et ce qu’ils étaient en train de faire : la répression de la révolte arabe, surtout en ce qu’elle affectait en premier lieu l’Arabie saoudite elle-même, les pays du Golfe ensuite, le reste du monde arabe enfin.

    Comme en 1968, ce type de révolte antiautoritaire crée des divisions curieuses dans les pays touchés et débouche sur des alliances inattendues. Les appels à des interventions humanitaires sont particulièrement clivants. Mon problème avec les interventions humanitaires, c’est que je ne suis jamais sûr qu’elles soient humanitaires. Leurs défenseurs rappellent toujours les cas où de telles interventions n’eurent pas lieu, comme au Rwanda. Mais ils ne regardent jamais les cas où de telles interventions eurent lieu. Oui, en effet, à relativement court terme, elles peuvent prévenir ce qui aurait autrement tourné au massacre de populations. Mais à long terme, y parviennent-elles vraiment ? Pour empêcher à court terme Saddam Hussein de commettre ses massacres, les Etats-Unis envahirent l’Irak. Est-ce qu’il en a découlé moins de massacres sur dix ans ? On peut s’interroger.

    Les avocats des interventions humanitaires semblent recourir à un critère quantitatif. Quand un gouvernement tue dix manifestants, c’est « normal » tout en méritant peut-être une critique verbale. Quand il en tue 10 000, c’est criminel et cela appelle une intervention humanitaire. Combien de personnes doivent être tuées avant que le normal devienne criminel ? Cent, mille ?

    Aujourd’hui, les puissances occidentales se sont lancées en Libye dans une guerre à l’issue incertaine. Probablement deviendra-t-elle un bourbier. Est-elle parvenue à distraire l’attention du monde par rapport à la révolte arabe en cours ? Peut-être. Nous ne le savons pas encore. Réussira-t-elle à chasser Kadhafi ? Peut-être. Nous le ne le savons pas encore. Si Kadhafi s’en va, qu’est-ce qui lui succèdera ? Même les porte-paroles étasuniens s’inquiètent de l’éventualité de son remplacement soit par ses vieux copains soit par Al Qaïda, soit par les deux.

    L’action militaire étatsunienne en Libye est une erreur, même du petit bout de la lorgnette des Etats-Unis et même du point de vue humanitaire. Elle n’est pas prête de se terminer. Barack Obama a expliqué son action d’une façon très compliquée et très subtile. Ce qu’il a dit, en substance, c’est que si le président des Etats-Unis, dans sa grande prudence, juge une intervention dans l’intérêt des Etats-Unis et du monde, il peut la faire et devrait la faire. Je n’ai guère de doute qu’il a dû connaître bien des tourments avant de prendre sa décision. Mais ce n’est pas encore assez. Il s’agit d’une proposition terrible, inquiétante et, en dernière analyse, vouée à l’échec.

    Dans le même temps, le plus grand espoir qu’on puisse avoir, c’est que la deuxième révolte arabe reparte de plus belle, ce qui sera maintenant peut-être assez difficile, et fasse trembler d’abord les Saoudiens.

    * Immanuel Wallerstein. Sociologue au Centre Fernand Braudel à l’Université de Birmigham, chercheur au département de sociologie de l’université de Yale.


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