• A Paris, le jasmin a l'odeur des menottes

    Mercredi, au square de la Porte de la Vilette ©Pierre Pytkowicz
    « La police : le soir, le matin, tout le temps ! » Hier, dans le square de la porte de la Villette où plusieurs centaines de Tunisiens ont trouvé refuge depuis leur arrivée à Paris, les esprits étaient encore échauffés par les nombreuses arrestations des dernières heures.

    Dans la nuit de mardi à mercredi, une soixantaine de personnes, en majorité des Tunisiens récemment arrivés en France, ont été placées en garde à vue à Paris et en Seine-Saint-Denis. L’opération policière, qui s’est déroulée dans les 10e, 18e, 19e et 20e arrondissements de Paris, avait pour « visée d’établir un diagnostic de (leur) situation » a osé expliquer la préfecture de police de Paris.

    « Ce matin encore, deux policiers en civil sont venus nous dire qu’ils allaient prendre nos empreintes » peste Chaibi Maher, tunisien d’une quarantaine d’années, arrivé il y a un mois dans la capitale.

    Procédures judiciaires en cours

    La soixantaine de personnes interpellées et placées en garde à vue se trouvaient toujours hier au commissariat de Pantin. Ils font l’objet d’une procédure judiciaire pour « infraction à la législation sur le séjour » et un juge devait se prononcer hier sur de possibles expulsions.

    « Il y a deux cas de figures, explique Me Samia Maktouf, qui défend plusieurs de ces Tunisiens. Ceux qui ont un passeport provisoire italien seront certainement renvoyés vers l’Italie. Ceux qui n’ont aucun papier seront placés en centre de rétention. Comme le consulat tunisien n’est pas en mesure de délivrer des laissez-passer, ils seront certainement libérés. »

    Venue leur rendre visite sur place, l’avocate est assaillie par les témoignages de violences policières. Celui-çi, qui dort dans le parc, assure qu’il a été réveillé par des coups de matraques à l’aube. Cet autre au visage juvénile et qui dit avoir quinze ans, explique que les policiers français l’ont arrêté la semaine dernière. Il mime une clef de bras et une grimace de douleur pour expliquer son arrestation. « Et tout cela aux frais du contribuable, soupire l’avocate. Pour le même prix, on aurait pu les loger dans un hôtel trois étoiles ! ».

    La ville débloque des fonds

    Depuis des semaines plusieurs centaines de Tunisiens vivent dans des conditions extrêmement précaires aux portes de Paris. Certains affirmaient hier ne pas avoir mangé depuis plusieurs jours.

    Mardi, le maire de Paris Bertrand Delanoë (PS) a débloqué 100 000 euros pour leur venir en aide et à chargé les associations France Terre d’asile et Emmaüs de mettre en place des dispositifs de soutien et d’accompagnement social et sanitaire.

    Mise à jour, jeudi, 10 heures

    Les interpellations de Tunisiens se sont poursuivies mercredi soir à Paris et Marseille. A Paris, l'opération s'est déroulée vers 21 heures, au moment où un repas chaud était distribué à plusieurs dizaines de migrants par la Croix Rouge Porte de la Villette. La préfecture de police a confirmé qu'"une opération similaire à celle d'hier", avait eu lieu mercredi soir, sans donner de précisions sur le nombre de personnes interpellées. Mercredi en fin de journée, la préfecture de police avait précisé que "la majorité" des Tunisiens arrêtés mardi soir "ont ou vont faire l'objet d'arrêtés préfectoraux de reconduite à la frontière".

    A Marseille, l’opération policière s'est déroulée entre 21 heures et minuit, au moment où des associations tentaient de trouver des solutions d'hébergement pour plusieurs dizaines de migrants installés dans un square près de la gare Saint-Charles. Quinze migrants ont été interpellés puis placés en garde à vue pour «infraction à la législation sur les étrangers».

    Enfin à Nice, 28 migrants ont été interpellés mercredi midi, selon Nice Matin, alors qu'ils manifestaient devant la préfecture pour réclamer des papiers.


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  • Selon le président Obama, Manning "a enfreint la loi". C’est ça le procès ?

    Le président Barak Obama a fait une déclaration stupéfiante concernant le PFC Bradley Manning accusé d’être la source de Wikileaks en affirmant clairement que Manning "avait enfreint la loi". Apparemment le président des USA qui se dit expert constitutionnel se moque que Manning n’ait pas encore été jugé ni convaincu du moindre crime.

    Dans un entretien hier avec Logan Price, un supporter de Bradley Manning qui faisait partie d’un groupe de militants qui s’est mis à chanter pendant la soirée des donateurs du Président à San Francisco, le président Obama a déclaré tranquillement que Bradley Manning avait "copié" des fichiers électroniques et qu’il "avait enfreint la loi."

    Voici une transcription de l’échange fournie par les amis anglais de Bradley Manning qui n’a pas été mise en forme :

    OBAMA : On peut avoir des opinions philosophiques [sur Bradley Manning] mais je ne peux pas faire de la diplomatie en toute transparence.... Ce n’est pas comme cela que le monde marche.

    Et si vous êtes un militaire... Et je dois respecter certaines lois concernant l’information classifiée. Si je communiquais des informations que je n’avais pas le droit de communiquer, j’enfreindrais la loi.

    Nous vivons dans un état de droit ! On ne peut pas laisser des individus décider par eux-mêmes de ce qui est légal. Il a enfreint la loi.

    [Q : Est-ce qu’il n’a pas révélé des crimes de guerre ?]

    OBAMA : Ce qu’il a fait c’est copier...

    [Q : Est-ce que ce n’est pas exactement ce qu’a fait Daniel Ellsberg ?]

    OBAMA : Non, pas du tout. Les informations fournies par Ellsberg n’avaient pas le même niveau de classification."

    C’est le président des USA qui parle d’une soldat emprisonné depuis presque un an parce qu’il est accusé d’avoir fait fuiter des documents classifiées (mais pas top secrets, comme l’étaient les dossiers que Ellsberg avait révélés). l’avocat de Manning a l’intention (avait l’intention car il a été transféré depuis) de déposer une ordonnance d’habeus corpus* portant sur la durée et la quantité des mauvais traitements subis par Manning pendant sa détention militaire.

    Le président Obama a déjà pris sa décision. Selon lui, Manning "a enfreint la loi". Il ne faut donc pas s’étonner qu’il considère que les mauvais traitements infligés à Manning "sont conformes aux normes de base" puisqu’il sait déjà que Manning est coupable.

    C’est une honte.

    Pour mémoire : le Pentagone a l’intention de garder Manning en prison indéfiniment. C’est normal puisqu’ils savent déjà qu’il est coupable.

    Note : *L’ordonnance, bref ou mandat d’habeas corpus (en anglais writ of habeas corpus), plus exactement habeas corpus ad subjiciendum et recipiendum, énonce une liberté fondamentale, celle de ne pas être emprisonné sans jugement. En vertu de cette loi, toute personne arrêtée a le droit de savoir pourquoi elle est arrêtée et de quoi elle est accusée. Ensuite, elle peut être libérée sous caution, puis amenée dans les trois jours qui suivent devant un juge. (Wikipédia)

    Pour consulter l’original : http://fdlaction.firedoglake.com/20...

    Traduction : D. Muselet pour LGS

    URL de cet article 13508
    http://www.legrandsoir.info/Selon-le-president-Obama-Manning-a-enfreint-la-loi-C-est-ca-le-proces.html

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  • Bahrein : la dictature s’attaque aux blessés, aux médecins et aux infirmiers

    mercredi 27 avril 2011 - 07h:18

    The Guardian

     

    Témoins des atrocités commises par les forces de répression, les médecins et infirmiers sont à présent pris pour cible.

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    Des médecins manifestent à l’extérieur d’un hôpital à Bahreïn après que la police ont pris d’assaut un camp de protestataires anti-gouvernementaux dans la capitale en février dernier - Photo : Getty

    [Avec l’aide des Saoudiens] les autorités de Bahreïn mènent une campagne systématique d’agressions et d’arrestations contre les médecins et infirmiers qui ont soigné des manifestants blessés au cours des mois de protestations dans le royaume [Golfe persique], selon un groupe américain de défense des médecins.

    L’association Physicians for Human Rights fait savoir que des médecins et les infirmièr[e]s ont été pris pour cible parce qu’ils disposaient « de preuves des atrocités commises par les autorités, les forces de sécurité et la police anti-émeute » dans la répression contre les dissidents chiites dans cette nation insulaire dominée par la minorité sunnite et qui a été placée sous la loi martiale.

    Le rapport du groupe est le deuxième à accuser les autorités de Bahreïn d’abus contre le milieu médical. Plus tôt ce mois-ci, l’organisation humanitaire internationale Médecins sans frontières avait qualifié les hôpitaux de Bahreïn « de lieux à risque » et affirmé que des policiers arrêtaient dans les hôpitaux les manifestants qui y étaient soignés.

    Les militaires ont envahi le principal centre médical de Salmaniya à Manama le mois dernier, et des médecins et des patients ont raconté que les soldats et la police avaient procédé à des interrogatoires et à des arrestations à l’intérieur même du complexe.

    L’association Physicians for Human Rights a communiqué qu’au moins 32 travailleurs de la santé avaient été détenus depuis que le Bahreïn a décrété la loi martiale le mois dernier - pour réprimer les manifestations anti-gouvernementale de la majorité chiite qui exige une plus grande liberté ainsi que l’égalité des droits.

    Le rapport détaille les attaques contre les médecins, le personnel médical et les patients « avec des armes, des coups et des gaz lacrymogènes ».

    « Ces attaques violent le principe de la neutralité médicale et constituent des violations graves du droit international », dit l’association, ajoutant que « des armes à forte propulsion et des fusils de chasse » ont été utilisés, ainsi que des balles en [acier entouré de] caoutchouc et des gaz lacrymogènes, contre des civils non armés.

    Environ 1500 soldats venus d’Arabie saoudite et des autres Etats du Golfe sont à Bahreïn pour épauler la dictature au pouvoir. Les dirigeants sunnites à travers le Golfe craignent que les chiites de Bahreïn ne puissent ouvrir la voie à une plus grande influence de l’Iran chiite dans cette nation stratégique qui héberge la 5e flotte américaine [navires de guerre].

    Au moins 30 personnes ont été assassinées et des centaines de manifestants - dirigeants de l’opposition, des militants chiites et divers professionnels comme des médecins et des avocats - ont été arrêtés depuis que les manifestations anti-gouvernementales ont commencé le 14 février dernier.

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    -  Libye, Bahrein, Yémen ... Des dictatures plus violentes et plus contestées que jamais - 19 février 2011
    -  Manifestations férocement réprimées en Libye et au Bahrein - 18 février 2011
    -  Bahrein, Lybie, Iran, Yémen : poursuite des manifestations - 16 février 2011


    22 avril 2011 - The Guardian - Vous pouvez consulter cet article à :
    http://www.guardian.co.uk/world/201...
    Traduction : Info-Palestine.net


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  • LA DÉMOCRATIE PRISE EN OTAGE



    S’il fallait trouver le mot le plus souvent mentionné dans notre « OCCIDENT CHRÉTIEN » ce serait sans nul doute le mot « DÉMOCRATIE ». En son nom, tous les pays qui en font partie se présentent au reste du monde comme modèles de liberté et de gouvernance. De la même manière, ils justifient les guerres, que ce soit celles en Irak, en Afghanistan ou encore, comme c’est présentement le cas, en Libye où, plus subtilement, ils y ajoutent la préoccupation d’aide humanitaire. En somme, un véritable humanisme soucieux de la volonté des peuples et du respect de leur liberté d’assumer leur propre destin.

    De quoi, rallier la grande majorité des citoyens, non seulement de l’Occident chrétien, mais encore ceux du monde entier. Personne ne peut être contre la liberté, la justice, le respect des droits fondamentaux des peuples dont celui de décider de leur destin.

    Mais qu’en est-il exactement dans la réalité? Que se passe-t-il .dans l’antichambre de nos élus, une fois les élections terminées? Qui sont ceux qui prennent le relai du peuple pour faire entendre leurs volontés?

    Ce n’est un secret pour personne que les représentants des grandes puissances viennent y prendre les premières places. Il y a de ces intérêts qui doivent s’imposer à tous les autres et sur lesquels les peuples ont peu d’influence. Nous n’avons qu’à penser à ces guerres où le Canada est devenu un combattant et une source importante de financement. Jamais le peuple canadien n’a été consulté pour savoir si c’était là sa volonté. À ce que nous sachions aucune force étrangère ne nous menace et encore moins nous attaque. Pourtant nos soldats y sont, plusieurs y meurent.

    L’antichambre ne comprend pas seulement les représentants des grandes puissances, mais aussi ceux des grandes entreprises nationales et internationales, intéressées aux milliards de dollars que les gouvernements ont à dépenser et aux centaines de millions de dollars qu’ils pourront économiser au titre de l’impôt. Ils sont intéressés à sortir gagnants sur les deux plans. Les ressources ne leur manquent pas pour faciliter la tâche à ceux ou celles qui sont en postes d’autorité. Cette mission sera d’autant plus facile qu’ils auront déjà manifesté leur bonne volonté en finançant par diverses voies les caisses électorales.

    Ces deux principaux intermédiaires entre le peuple que l’on dit souverain et ses élus ne peuvent qu’affecter sa souveraineté et l’exercice de la démocratie dont il est investi. Cette situation devient source de bien des mensonges et d’une constante manipulation de l’opinion publique. Il ne faut pas que le peuple sache tous les dessous de ces tractations. Ainsi, elle favorise la politique du secret et l’utilisation toujours plus fréquente d’expressions comme « la sécurité nationale », « les intérêts supérieurs de la nation », « la défense et la promotion de la démocratie dans le monde », « la lutte contre le terrorisme » etc. Les médias, ceux sous contrôle d’entreprises privées et ceux répondant à l’État, serviront de courroie de transmission de ces discours dont l’objectif est de garder le bon peuple dans l’illusion qu’il contrôle son destin grâce à ses représentants attentifs à ses besoins et à ses valeurs.

    Quelques exemples qui mettent en évidence la faible consistance de la démocratie dont s’enveloppe le Canada et ceux qui le représentent.

    Depuis quelques jours, M. Harper, en pleine campagne électorale, se fait le chef de file de ceux et celles qui ne veulent pas que le peuple Québécois se prononce sur son destin comme peuple et comme nation. Pourtant, quoi de plus démocratique que la tenue d’un référendum permettant au peuple de s’exprimer librement? N’est-il pas, M. Harper, celui qui s’est fait un ardent promoteur de l’indépendance de la Serbie en y envoyant des coopérants et des militaires pour y préparer la voie à son indépendance, laquelle s’est effectivement réalisée de façon unilatérale en 2008? Ce petit pays, d’à peine 2.5 millions d’habitants, bénéficie de toutes les attentions diplomatiques du Gouvernement canadien. Alors pourquoi ne pas vouloir pour le Québec, nation de plus de 7 millions d’habitants, ce qu’il a défendu pour la Serbie?

    Ce n’est un secret pour personne que le retour du Président Aristide ne faisait pas l’affaire du Canada, allié indéfectible de Washington. D’ailleurs, un document secret obtenu grâce à la loi d’accès à l’information, fait état d’une crainte d’un retour possible d’Aristide exigé par ses supporteurs, suite au tremblement de terre de 2010. On aura également remarqué que le parti politique, Fanmi Lavalas, auquel il s’identifie et qui est le plus populaire auprès de la population a été exclu des dernières élections présidentielles. Nous savons le rôle actif qu’a joué le Canada pour discréditer le candidat gouvernemental et faciliter l’accès du candidat de Washington au second tour des présidentielles. Est-ce là l’attitude et la pensée de véritables défenseurs de la démocratie?

    Au Moyen Orient, tant à Bahreïn qu’au Yémen, les peuples réclament la démission des dictateurs en place. Toutefois, dans ces deux cas, les interventions internationales ne viennent pas appuyer les peuples mais les dictateurs qui les répriment. L’Arabie Saoudite, avec plus de mille soldats, est entré à Bahreïn pour y réprimer le peuple et conforter le gouvernement. Dans ces deux cas le Canada se fait bien discret, lui qui n’a pas hésité à sortir ses F-18 pour voler au secours des mercenaires libyens dont le mandat est de renverser par la force des armes le gouvernement de Kadhafi et d’en finir avec ce dernier. Un exemple, s’il en fallait un, du deux poids, deux mesures.

    Un dernier exemple, question de ne pas trop faire long, se réfère à la politique canadienne à l’endroit du Venezuela. S’il y a un pays qui a fait la démonstration, depuis plus de 10 ans, d’une très grande démocratie tant au sens électoral qu’au sens du pouvoir du peuple pour le peuple, c’est bien le Venezuela sous la gouverne d’Hugo Chavez. Or le Canada, totalement aligné sur la politique agressive des États-Unis, se permet des déclarations mettant en doute cette démocratie et va jusqu’à s’impliquer dans la planification d’actes visant la déstabilisation du gouvernement et, si nécessaire, l’élimination physique de son Président.

    Que conclure de tout ceci? Il ne fait pas de doute que le peuple canadien est mis à l’écart des grandes décisions qui déterminent ses engagements internationaux. D’ailleurs, ce thème est pratiquement mis à l’écart des débats politiques. Il en va de même pour les budgets militaires et les services de renseignement. De plus, sur les grandes orientations concernant la fiscalité, le développement économique et industriel, il a peu à dire.

    Quant à l’exercice très démocratique d’un référendum sur l’indépendance du Québec, le Gouvernement canadien, M. Harper, en tête s’y refuse. De quoi se questionner sur l’esprit démocratique qui l’anime. Est-ce ce type de démocratie que vont défendre nos soldats en Afghanistan et ailleurs dans le monde? Plusieurs y ont déjà laissé leur vie et plusieurs autres sont morts sous les balles de leurs fusils et les bombes larguées de leurs avions. De quoi secouer la conscience des canadiens et canadiennes.

    Oscar Fortin


    Québec, le 20 avril 2011


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