• Libye. Il faut sauver le soldat Hydrocarbure.

    Une impressionnante armada s’apprête à fondre sur la Libye.

    Il est rare que l’occident déploie une telle puissance pour la seule sauvegarde de vies humaines.

    Il ne le fit pas quand Pinochet saignait son peuple, quand des militaires l’écrabouillèrent au Brésil, en Argentine, au Guatemala, ou pour épargner au peuple palestinien des bombardements qui tuent surtout des civils, etc.

    Il ne le fait pas pour éradiquer l’esclavage des émirats arabes, pour débarrasser le Maroc d’un dictateur couronné, pour faire émerger un début de droits des femmes en Arabie-Saoudite.

    Sans nous, la Tunisie et l’Egypte ont renversé les dictatures que nous avions financées et armées.

    Moammar Kadhafi vaincu comme Saddam Hussein, la Libye va découvrir les charmes d’une démocratie paisible à l’irakienne, sans pillage de ses richesses naturelles par les libérateurs.

    Théophraste R. (pacifiste bêlant). ici

    PS. Pas de quiproquo : Kadhafi, je l’aime comme vous.


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  •  

    Ce matin, alors que Mo, Mohammed Nabbous, était dans les rues de Benghazi une caméra à la main, pendant l'attaque des forces de Kadhafi, il a été grièvement blessé.

    Il est mort peu après à l'hôpital de Benghazi.

    Ne l'oubliez pas...

     

    Sur Libya Alhurra, l’épouse de Mo confirme l’information aux membres du chat:



    « Je voulais vous dire que Mohammed est mort. Merci à tous. Priez pour lui. Il faut qu’on continue ce qu’il a fait peut importe ce qu’il s’en suit. Je ne vais pas pouvoir me connecter régulièrement, à cause des funérailles. J’ai besoin de tout le monde (…) S’il vous plaît gardez cette web TV-chat ouvert. Continuez à poster vos vidéos et à poster les informations que vous avez. Ici il y a toujours des bombardements et toujours des tirs. »

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  • Si on me demande de choisir entre un dictateur et le peuple…

    sergio

    Si on me demande de choisir entre un dictateur et le peuple…

    Si on me demande de choisir entre un dictateur et le peuple (souverain ? apparemment pas) je n’hésite pas une seconde, je choisi évidemment le peuple souverain. Ce qui n’était pas le cas, il y a quelques semaines, pour le clan sarkozy et les membres de son gouvernement (et certains adhérent(e)s à l’ump, ceux du « premier cercle » par exemple ). Quand il fallait choisir entre un dictateur et le peuple souverain, leur choix se portaient immanquablement sur les dictateurs. A leur décharge, ils n’étaient pas seuls, car la « Communauté internationale » (cette appellation désigne généralement l’Empire étasunien, quelques états occidentaux inféodés au « leadership mondial » et quelques pays satellites mineurs), faisait allégrement de même, ce n’est pas une excuse, mais ceci expliquant cela (la dure loi de la « realpolitik ») les intérêts bien compris des uns étant respectés par les autres.

    A quel manège se livre actuellement sarkozy ?

    Il paraît qu’il aime faire des coups (médiatiques) en force (ce qu’on peut désigner aussi par « un coup de bluff ») il serait même un génie dans ce domaine ( ??? on a beaucoup de mal à croire une telle affirmation). On comprend mieux lorsque l’on sait où il veut en venir, car tout le monde sait qu’il aimerait faire oublier « le bordel national » qui règne à la tête de l’Etat français et dans lequel baigne la France. Bordel généré par le clan sarkozy et son gouvernement (fiascos diplomatique à répétition, présidences déplorables (française, européenne, etc.) résultats économiques désastreux, bordel dans les institutions judiciaires, dans les laboratoires et instituts de recherche fondamentale, à l’hôpital publique, à l’Education nationale, et même (ce qui est plus rare) dans le corps de police nationale et au plus haut de la hiérarchie militaire), ainsi que l’abysse sondagière dans laquelle il paraît durablement plongé. Rien d’étonnant à cela, après **l’image désastreuse qu’il donnât de la France et de lui-même lors de la visite de Kadhafi à Paris (les contrats d’armes et de centrales nucléaires,… d’ailleurs les bombes qui tombent actuellement sur la tête des insurgés, sont en grande partie de fabrication française, grâce aux compétences commerciales sarkosiennes), les menaces à peine voilée du fils Kadhafi le menaçant de rembourser l’argent que son père lui aurait octroyé (lors de la campagne des présidentielles françaises de 2007), sinon ils feraient des révélations aux médias preuves à l’appui ( ?).

    Les membres du gouvernement qui ont participé aux transactions (magouilles serait plus approprié pour ce genre de transactions) avec l’horrible dictateur (un sanguinaire complètement fou, dixit ses anciens amis), Ollier, Guéant, etc. (ce dernier l’ouvre beaucoup en ce moment (la phrase immonde sur la soit-disant "Immigration incontrôlée" qui provoqua le tollé que l’on sait à droite (sauf évidemment le dernier carré de fanatiques du clan sarkozy) comme à gauche, et pas pour Marine Le Pen non plus *puisqu’elle lui offrit une carte de "membre d’honneur" du FN pour cette déclaration) pour essayer de détourner notre attention en espérant nous faire oublier toutes les bassesses commises au nom de l’intérêt supérieur de la Nation, mais en réalité de minables intérêts privés.)

    * c’est Longuet et Buisson qui doivent jubiler ! (l’ancien membre du groupe occident ne sera pas entré au gouvernement Fillon-sarkozy pour rien…) **voyages dans des jets privés et vacances à l’œil aux frais de dictateurs qui eurent l’honneur de la visite d’Alliot-Marie, ou du très moraliste et très pieu 1er ministre Fillon, etc. ; collusion objective et opportunisme diront certains, en réalité il s’agit d’arrangements entre amis et gens de même monde.

    Rester l’esprit clair et sur vos gardes Ô chers peuples arabes, sinon gare…

    Certains peuples arabes commencent à comprendre le manège qui se déroule sous leurs yeux (grâce entre-autre, à la chaîne de télé arabe « Al Jasera » un reporter de cette chaîne télé a malheureusement été tué en Libye) et mettent en garde les occidentaux (tout spécialement les Etats-Unis, la France et l’Angleterre) contre toute ingérence dans les affaires de leur pays (comme la Tunisie et l’Egypte ou la méfiance règne envers les pays occidentaux, et une défiance diffuse envers ceux qui conduisent les "réformes" constitutionnelles). Car on a du mal à comprendre pourquoi les occidentaux laissent faire les monarchies du golf Persique (Arabie Saoudite en tête) (les répressions violentes (et c’est peu dire) au Yémen au Bahrein contre des manifestants pacifistes) en échange de quoi ? Quels sont les véritables enjeux ? Et qui seront les dupes ?

    Voilà ce qu’écrit Craig MURRAY dans un article intitulé, « L’invasion du Bahreïn (Consortium News) » paru sur le site « LGS » : « …Un haut diplomate d’une mission occidentale aux Nations Unies à New York, que je connais depuis plus de dix ans et en qui j’ai confiance, m’a dit qu’en fait la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton a donné son feu vert pour l’entrée des troupes afin d’écraser la démocratie dans le Golfe, en guise d’échange de bons procédés avec la Ligue Arabe qui a soutenu l’intervention occidentale en Libye. … », « Mais le terrible outrage des cheiks arabes sera passé sous silence en Occident parce que ce sont « nos » fils de pute (allusion à la célèbre phrase d’un président US en référence à un dictateur sud-américain « c’est peut-être un fils de pute, mais c’est notre fils de pute » - NdR), ils hébergent « nos » troupes ; ils achètent « nos » armes – et ils « nous » vendent du pétrole. … », « J’espère que les derniers évènements vont faire prendre conscience à eux qui ont été dupés à soutenir l’intervention occidentale en Libye, ceux qui croient que les dirigeants des armées occidentales sont motivés par des préoccupations humanitaires. … », « Il y avait déjà des forces étrangères stationnées au Bahreïn – notamment la 5ème Flotte US.

    Croyez-vous que la Secrétaire d’Etat la meuf de Clinton ou le Président Obama vont menacer d’intervenir pour se porter au secours des manifestants pro-démocratie si les armées d’Arabie Saoudite et d’autres royaumes locaux se déchaînent contre eux ? Je ne crois pas. … », « Nous savons, grâce à l’Irak, l’Afghanistan, la Serbie, le Liban et Gaza, que les « dommages collatéraux » d’un bombardement des défenses aériennes libyennes fera plus de victimes que les terribles événements en cours. … », « Une conséquence a déjà eu lieu aujourd’hui, conséquence involontaire de la part des progressistes qui se sont rangés derrière les appels à une agression militaire contre Kadhafi. La campagne menée contre Kadhafi a permis de couvrir l’écrasement de la démocratie au Bahreïn par une armée étrangère. … », « Clinton et Obama gagnent sur tous les fronts : l’imposition de la politique étrangère des Etats-Unis en Libye où Kadhafi a longtemps été la bête boire des Etats-Unis, et dans les états pétroliers du Golfe où la démocratie est considérée comme une menace pour la stabilité. Il y a vraiment de quoi pleurer. … », etc. Oui cher Craig, il y a vraiment de quoi pleurer de rage.

    Bien sûr, au Proche-Orient on ne peut oublier les tirs à balles réelles de l’armée israélienne sur des civiles désarmés (femmes et enfants compris),… un démocratie exemplaire et une armée "de haute morale" (comme le dit si bien BHL à bord du char israélien venu écrasé des populations civiles même pas armées d’un revolver, le même qui a pris la tête de la croisade anti-kadhafiste sur tous les plateaux télés ou autres médias, sans arrières pensées bien entendu ).

    Ni au Yémen. Véritable carnage vendredi dernier dans la capitale Sanaa au Yémen (1), des dizaines de morts et des centaines de blessés mais les Etats-Unis considèrent toujours M. Saleh comme un allié dans leur lutte contre les émules d’Oussama ben Laden dans la péninsule arabique, qui menacent la sécurité du grand voisin du Yémen, l’Arabie saoudite. Alors ils peuvent massacrer mais avec retenue… les Etats-Unis via madame la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton veille sur les intérêts Américains ! (ces derniers ont laissé pénétrer une importante livraison d’armes par la frontière égyptienne, afin d’alimenter l’insurrection (contrairement aux médias occidentaux je n’aime pas le mot « rébellion », trop connoté péjorativement à mon sens) C’est la preuve qu’ils (les militaires Egyptiens) peuvent laisser passer des armes à leur frontière quand ils veulent.

    D’autre se pose des questions essentielles, par exemple François Bonnet dans un article intitulé : « Libye : pour ne pas céder à un unanimisme béat » , paru sur le site de « Mediapart », il se demande pourquoi « Se débarrasser de Kadhafi et assumer un choix de « régime change », comme aurait dit George Bush, en faisant tout pour éliminer le tyran. Pourquoi pas ? Et, on demeure, au passage, dubitatif sur l’incapacité des services occidentaux à conduire une opération ad hominem visant à assassiner ou neutraliser le dictateur. Ou convaincre son entourage de le faire. … » et oui pourquoi pas - il suffirait de demander quelques conseils avisés aux Américains ou aux Israéliens qui se ferait un plaisir d’envoyer leurs propres tueurs – se sont de véritables spécialistes du meurtre et de l’assassinat ciblé (il y a bien sûr d’inévitables bavures et de nombreuses victimes "collatérales", mais ça les laissent plutôt froid) comme en Palestine ou en Afghanistan, par drones ou missiles interposés par exemple, etc. .

    Il parle d’ambiguïté, pas celle de Mélenchon car voici ce qu’il écrit sur le chef du « PG » : « Au moment donc où un unanimisme béat et presque patriotique submerge le pays, où la quasi-totalité des éditorialistes et responsables politiques (même Jean-Luc Mélenchon dit soutenir la résolution de l’ONU donnant le feu vert à ce qu’il faut bien appeler une entrée en guerre, peut-on se permettre de ne pas participer à la fête ? Et peut-on seulement, sans être aussitôt accusé d’indifférence coupable, souligner toutes les ambiguïtés, les risques et petits calculs d’une telle opération ? … »

    Après l’Irak et l’Afghanistan, sarkozy organise sa propre ratonnade

    Et là ou ça pose de sérieux problèmes (la réunion organisé à Paris par sarkozy permettra-t-elle de lever quelques ambiguïtés ( ?) ; par exemple quand la rédaction de certains médias occidentaux affirment qu’il serait question de coalition internationale composée en partie de pays arabes comme le Liban (on devrait plutôt dire le clan libanais Hariri), le Qatar, ou les Emirats Arabes Unis (en réalité l’Arabie Saoudite dont on connaît la proverbiale soumission à l’Empire), c’est pas tous le Proche-Orient (loin de là), d’Etats africains (c’est d’un flou), l’Europe (pas toute l’Europe, l’Allemagne refuse mordicus de participer à cette ratonnade), etc. en restant le plus vague possible, c’est louche tout ça ), l’Inde, le Brésil, la Turquie, la Chine, la Russie (ces deux derniers pays pour les raisons que l’on connaît parfaitement), etc., etc., ça commence à faire beaucoup de monde tout ça (une majorité de terriens est contre la ratonnade organisée par les pays occidentaux cités plus haut et leurs affiliés), et les termes de la résolution (la résolution 1973 adoptée par 10 voix pour et 5 abstentions) sont assez vagues pour être interprétés. Les Indiens se demandent pourquoi l’ONU n’envoie pas des émissaires sur place pour vérifier les déclarations des uns et des autres ? Que cachent tous ces micmacs ?

    Dans cet article il est écrit que : « … Il y a deux semaines, les responsables de l’Otan et ceux de l’armée américaine nous expliquaient l’extrême complexité de la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne et les risques d’engrenage. Pourquoi ce qui semblait alors impossible est-il devenu soudain si simple ? Une entrée en guerre mérite informations, débats et votes des parlementaires. Ce doit être fait en Grande Bretagne et en Allemagne aujourd’hui. L’Elysée veut en faire l’économie, François Baroin, ayant annoncé dès vendredi matin le lancement des opérations « dans les heures qui viennent » , « … Peut-on ainsi approuver, en aveugle et sans débat, et oublier les plus spectaculaires des désastres précédents ? L’intervention étasunienne en Somalie qui s’acheva par une déroute rapide et totale. La guerre d’Afghanistan engagée à l’automne 2001 : elle devait durer quelques semaines, elle se poursuit depuis dix ans dans un pays dévasté. La guerre d’Irak et le renversement de Saddam Hussein en 2003, construite sur un mensonge d’Etat ( les armes de destruction massive ) et qui a provoqué des catastrophes en chaîne. Et chaque fois, des « frappes aériennes ciblées »... tombant sur les populations civiles. … » va-t-on vers un nouveau coup de force de la part de sarkozy ? Pourquoi s’obstiner à ne pas consulter la représentation nationale comme en Angleterre ou en Allemagne (tellement cité en exemple par sarkozy), qu’est-ce que ça cache ?

    NOTES

    1) Quatre manifestants tués dans le sud de la Syrie, de nombreux morts et blessés au Bahrein (les nombreux manifestants qui occupaient en permanence la place de la Perle ont été délogés ce mercredi par les forces de sécurité lors d’un assaut très violent, qui a fait au moins trois tués et plusieurs dizaines de blessés) , au Yémen, ce vendredi, des partisans du régime allongés en position de "snipers" sur le toit d’habitations environnantes (selon de nombreux témoins les tirs provenaient des toits d’habitations proches de la place de l’Université) et ont ouvert le feu sur des opposants, tuant au moins 46 personnes et faisant des centaines de blessés, etc. Sans parler des tueries en Afrique, comme au Soudan, ou en Côte d’Ivoire où le clan Gbagbo se déchaîne (tout particulièrement sur des femmes qui manifestent contre lui)… Que fait la « Communauté internationale » et sarkozy en particulier ? Pas de réunion spéciale à Paris ?

    PS : il est grand temps que « sarkozy dégage ! », car selon l’AFP l’ump vient de créer une carte "Union des Français musulmans". A quand une carte pour " l’Union des Français catholiques", ou " l’Union des Français juifs", ou encore " l’Union des Français protestants", etc., etc. ? De plus en plus débile…

    URL de cet article 13127
    http://www.legrandsoir.info/Si-on-me-demande-de-choisir-entre-un-dictateur-et-le-peuple.html
     

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  • L’invasion du Bahreïn (Consortium News)

    Dans le presse occidentale, l’invasion saoudienne du Bahreïn est poliment qualifiée de « mouvement de troupes » ou « arrivée » - et les réactions de Washington et des autres capitales occidentales brillent par leur absence, alors que le roi sunnite du Bahreïn autorise l’écrasement violent des manifestants pro-démocratie de la majorité chiite.

    L’outrage sélectif est de retour – par exemple, (la radio) Democracy Now est à peu près le seul média qui mentionne qu’un autre allié brutal des Etats-Unis, l’Ouzbékistan, vient d’expulser l’organisation Human Rights Watch.

    Imaginez l’outrage si l’homme fort de la Libye, Muammar Kadhafi appelait en renfort les armées du Tchad, du Mali et du Burkina Faso pour attaquer les rebelles de Benghazi.

    Croyez-vous que les dirigeants occidentaux, qui condamnent à juste tire le recours apparent de Kadhafi à des mercenaires étrangers, condamneront le recours à une force militaire étrangère par les cheikhs pétroliers pour écraser une majorité de manifestants à Bahreïn ? Bien-sûr que non.

    Un haut diplomate d’une mission occidentale aux Nations Unies à New-York, que je connais depuis plus de dix ans et en qui j’ai confiance, m’a dit qu’en fait la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton a donné son feu vert pour l’entrée des troupes afin d’écraser la démocratie dans le Golfe, en guise d’échange de bons procédés avec la Ligue Arabe qui a soutenu l’intervention occidentale en Libye.

    On a aussi entendu la chaine Sky News, appartenant à la famille Murdoch, justifier l’invasion saoudienne du Bahreïn en déclarant que la Conseil de Coopération du Golfe a un accord militaire qui permet à un état de demander de l’aide en cas d’attaque. Ce qui n’inclue pas une attaque par son propre peuple qui, soi-dit en passant, n’est pas armé.

    L’OTAN est une alliance militaire. Cela ne signifie pas que le Premier Ministre britannique aurait le droit d’appeler les troupes US pour abattre des manifestants pacifiques devant le Parlement.

    Mais le terrible outrage des cheiks arabes sera passé sous silence en Occident parce que ce sont « nos » fils de pute (allusion à la célèbre phrase d’un président US en référence à un dictateur sud-américain « c’est peut-être un fils de pute, mais c’est notre fils de pute » - NdR), ils hébergent « nos » troupes ; ils achètent « nos » armes – et ils « nous » vendent du pétrole.

    J’espère que les derniers évènements vont faire prendre conscience à eux qui ont été dupés à soutenir l’intervention occidentale en Libye, ceux qui croient que les dirigeants des armées occidentales sont motivés par des préoccupations humanitaires.

    Il y avait déjà des forces étrangères stationnées au Bahreïn – notamment la 5ème Flotte US. Croyez-vous que la Secrétaire d’Etat Clinton ou le Président Obama vont menacer d’intervenir pour se porter au secours des manifestants pro-démocratie si les armées d’Arabie Saoudite et d’autres royaumes locaux se déchaînent contre euxx ? Je ne crois pas.

    Quel sera l’effet de l’invasion militaire du Bahreïn sur une opinion politique entraînée derrière l’intervention militaire en Libye ?

    Je serais fasciné d’entendre, par exemple, si Menzies Campbell et Philippe Sand, qui ont écrit un éditorial dans The Guardian intitulé « Notre Devoir est de Protéger le Peuple Libyen », pensent que l’Occident a pour devoir de protéger aussi les manifestants pro-démocratie au Bahreïn – de les protéger des attaques des forces militaires du roi et de ses alliés.

    Nous savons, grâce à l’Irak, l’Afghanistan, la Serbie, le Liban et Gaza, que les « dommages collatéraux » d’un bombardement des défenses aériennes libyennes fera plus de victimes que les terribles événements en cours.

    Si l’interdiction de survol de l’espace aérien remontera le moral des rebelles, le fait est que la majorité des dommages subis par les rebelles proviennent des tirs d’artillerie. Une telle mesure ne changera donc pas le rapport de forces sur le terrain.

    Il semblerait que se débarrasser de Kadhafi risquerait de prendre plus de temps que prévu par l’Occident, mais une tentative de rafistolage aboutirait à un autre Irak et donnerait à Kadhafi l’aura immérité d’un patriote. C’est l’ancien ambassadeur britannique en Libye, Oliver Miles, qui a déclaré qu’il faut éviter une intervention militaire occidentale surtout à cause des conséquence imprévisibles.

    Une conséquence a déjà eu lieu aujourd’hui, conséquence involontaire de la part des progressistes qui se sont rangés derrière les appels à une agression militaire contre Kadhafi. La campagne menée contre Kadhafi a permis de couvrir l’écrasement de la démocratie au Bahreïn par une armée étrangère.

    Clinton et Obama gagnent sur tous les fronts : l’imposition de la politique étrangère des Etats-Unis en Libye où Kadhafi a longtemps été la bête boire des Etats-Unis, et dans les états pétroliers du Golfe où la démocratie est considérée comme une menace pour la stabilité. Il y a vraiment de quoi pleurer.

    Craig Murray

    Ancien ambassadeur britannique en Ouzbékistan de 2002 à 2004. Il fut démis de ses fonctions lorsqu’il a protesté contres les renseignements obtenus lors d’interrogatoires sous des tortures extrêmement violentes par les autorités Ouzbèkes.

    http://www.consortiumnews.com/2011/...

    Traduction VD « la Gauche la Plus Conne de la Planète a encore frappé très fort » pour Le Grand Soir avec probablement les fautes et coquilles habituelles.

    URL de cet article 13118
    http://www.legrandsoir.info/L-invasion-du-Bahrein-Consortium-News.html
     

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  • Le reporter imaginaire

    Double page, rubrique "grand reportage", JDD du 8 mars dernier. Bernard-Henri Lévy raconte son séjour en Libye aux côtés des rebelles. Un reportage qui n'obéit pas vraiment aux règles du genre...

    Par Marc Mentré 

    Le Journal du Dimanche du 6 mars 2011 a publié sous la rubrique grand reportage, un article signé Bernard-Henri Lévy titré Dans la Libye libérée. Ce texte fait partie d’un ensemble de 6 pages consacré aux événements qui se déroulent en Libye. Il comprend deux pages et demi d’une interview « exclusive »1 de Muammar Kadhafi, recueillie par un des envoyés spéciaux du journal, Laurent Valdiguié. Ce dossier comprend aussi deux articles de synthèse, l’un sur la situation dans le pays (Massacre à Zawiya, ville martyre) et l’autre sur les réactions diplomatiques (Attentisme à la Maison-Blanche et à l’Onu). Un traitement donc assez complet.

    Dans le Parisien Dimanche de la semaine suivante (daté du dimanche 13 mars 2011), Bernard-Henri Lévy, interviewé par Frédéric Gerschel, revient sur son travail:

    Je suis quelqu’un qui ne fait pas les choses à moitié. Je vais sur le terrain. Je rapporte un reportage sur les horreurs d’une guerre où on envoie des populations désarmées.

    Et effectivement, il va sur le terrain. Mais pourquoi y va-t-il et que rapporte en terme d’informations ce « reporter de guerre » ?

    Personnification de l’image

    La double page, du grand reportage de Bernard-Henri Lévy, telle qu’elle est publiée dans le JDD, est atypique, d’abord par sa mise en page :

    Le Journal du Dimanche du 6 mars 2001

    Sur la page de gauche, une photo de Bernard-Henri Lévy souriant serrant la main d’un rebelle enveloppé dans le drapeau « révolutionnaire » libyen.

    Dans ce dispositif scénique, Bernard-Henri Lévy est au premier plan, surplombant légèrement son interlocuteur. L’absence de légendage2 renforce encore cet effet. Le lecteur ignore qui est l’interlocuteur de BHL, le lieu et la date à laquelle a été prise la photo. En raison de ce flou, il est le seul personnage clairement identifiable, ce qui renforce la personnalisation de l’image.

    Cette « photo » est détourée pour s’imbriquer dans le texte, si cela n’avait pas été le cas, elle occuperait les deux-tiers de la surface de la page, sans doute pour respecter un principe de maquette : la règle des deux-tiers / un tiers.

    Sur la page de droite, le JDD publie deux autres photos, l’une montre [d'après la légende] « les ruines d’un dépôt de munitions situé à Benghazi » et l’autre Bernard-Henri Lévy, posant hiératique, costume de ville sombre, au milieu de personnages, dont certains —lesquels?— seraient [en se fiant à la légende] des « mercenaires de Kadhafi en fuite, mêlés à des réfugiés ».

    Le sens de cette iconographie est donc limpide: le sujet n’est pas la Libye, mais Bernard-Henri Lévy.

    BHL protagoniste

    Maintenant, le texte. Il est rédigé selon un procédé narratif classique —avec l’emploi du « Je »— qui est foncièrement subjectif. L’écriture est donc « raccord » avec l’iconographie. Il l’est d’autant plus que Bernard-Henri Lévy se fait le personnage —et acteur— principal de son reportage.

    « Reportage », il faut immédiatement mettre des guillemets, car dès la première phrase, il nous précise ce qu’il est venu chercher la réponse à une seule question : « Que pouvons-nous faire pour la jeune révolution libyenne ? » Il s’agit donc d’une quête et non d’un reportage, ce travail de terrain où le journaliste est un « témoin direct », où il « se laissera impressionner comme une plaque photographique. (…) Le reporter, c’est un œil, un nez, une oreille branchés sur un stylo », comme l’explique Jean-Luc Martin-Lagardette dans son Guide de l’écriture journalistique.3

    Il ne s’agit pas non plus avec l’emploi de ce « Je », de pratiquer cette forme d’échanges, que décrit Myriam Boucharenc à propos des écrivains-reporters des années 1930:

    Voir, c’est aussi être vu par l’autre. Segalen avait admirablement mis en valeur le décentrement du regard qui permet de se « voir vu », en quoi consiste selon lui la véritable expérience exotique. « Je le regardai avec effarement », note Albert Londres à propos d’un bagnard et aussitôt il ajoute : « Il me regarda avec commisération et lui se demanda d’où je sortais ». L’auteur s’emploie à restituer, en même temps que sa vision des lieux visités, la manière dont les indigènes le voient, lui ou le pays d’où il vient. En faisant ainsi se croiser les points de vue, l’enquête introduit à la relativité des vérités et des jugements, dans la tradition du conte philosophique ».4

    À l’évidence, Bernard-Henri Lévy n’est pas, sur ce point là non plus, l’héritier des Blaise Cendrars, Pierre Mac Orlan et autres Andrée Viollis. Il fonctionne à sens unique.

    Formules vagues

    Peu de choses vues dans le texte : une poignée de dessins dans une école, une scène de bataille « reconstituée » par « deux paysans », une rencontre avec des membres du Conseil national de transition, quelques témoignages… et au final, bien peu d’informations.

    L’auteur au lieu de s’attacher à vérifier, compléter et préciser ses informations, se contente de lancer quelques formules vagues, comme celle concernant une tentative de bombardement des « terminaux de Braygah, à 100 kilomètres de Benghazi ». Elle eut lieu « pendant notre séjour », écrit-il. Quand précisément ? Combien d’avions concernés ? Quels dégâts éventuels ? Le lecteur n’en saura rien. Pas plus qu’il n’aura d’informations précises sur « le mitraillage en piqué de foules de civils manifestants pacifiquement dans les rues de Tripoli ou d’ailleurs ». Quant a eu lieu ce mitraillage ? Où se situe cet « ailleurs » ? [il récidive dans la même imprécision dans son interview au Parisien Dimanche où il parle de nouveau de "ces horreurs d'une guerre où on envoie des avions mitrailler des populations désarmées"].

     

     

    Il ne s’agit pas de faire de la « critique facile », mais de rappeler que le journalisme est aussi un travail ingrat, difficile [et très dangereux dans le cas de la Libye] de collecte et de recoupement des informations. Un travail nécessaire pour que le lecteur comprenne ce qui se passe sur ce fameux « terrain ».

    Mieux. Lorsqu’une information est de notoriété publique5, comme la présence de Daniel Rondeau, ambassadeur de France à Malte, aux côtés d’Henri Guaino, pendant les vacances de Noël de ce dernier dans le Tripoli de Kadhafi, BHL annonce dans les colonnes du JDD qu’il n’a pas pu l’identifier. Il est vrai que Daniel Rondeau et Bernard-Henri Lévy ont un très vieux compagnonnage intellectuel et politique (notamment à propos de la Bosnie). Une omission révélatrice.

    Autre épisode où le manque de précision (voire d’information tout court) est gênant. Il écrit qu’il a rencontré des membres du Conseil national de transition. Mais comment est organisé ce Conseil, qui représente-t-il, qui y siège, etc. ? Autant de questions qui n’auront pas de réponse, car l’important pour BHL est ailleurs. Il tient dans le fait que les membres de ce Conseil « m’ont fait l’honneur d’assister à l’un de leurs conseils et d’y prendre la parole ». Que s’est-il dit ? Quel(s) a(ont) été le(s) sujet(s) abordé(s) ? Là encore, le lecteur du JDD n’en saura rien. Il apprendra par la suite — s’il lit le Parisien Dimanche de la semaine suivante — que BHL a appelé Nicolas Sarkozy, à ce sujet.

    Des commentaires, tous les commentaires, que des commentaires

    Mais l’un des problèmes soulevés par cet article tient au parti-pris de l’auteur. Ce n’est pas tant l’engagement qu’il s’agit de remettre en cause que le traitement qu’il fait subir aux maigres informations qu’il recueille. Faut-il au nom d’une cause que l’on croit juste écrire ceci :

    Ali Fadil, vieux professeur de physique-chimie qui expose dans son école désaffectée, des dessins de jeunes gens où l’on voit Kadhafi affublé de moustaches grotesques; Kadhafi grimé en Sa majesté des rats; Kadhafi en femme fardée et botoxée; Kadhafi nu, les mains cachant son sexe, en train de fuir une foule insolente et joyeuse; la tête de Kadhafi en train de se noyer dans une mer de sang, etc. Merveille d’imagination drolatique et d’invention populaire; la révolution donne du talent… [souligné par moi]

    Au moment d’écrire ce  passage, il aurait dû se souvenir du conseil que reçoit tout journaliste débutant : « Contente-toi de raconter les faits, soit précis. N’en rajoute pas. Ne fait pas de commentaires, ils  affaiblissent ton propos ».

    Il est vrai que ce texte a un rapport très lointain avec le journalisme et que son objet est tout autre. Le problème ne vient de son contenu, il aurait tout à fait sa place dans des pages « opinions » ou « débats », mais du statut que Le Journal du Dimanche lui a donné en le propulsant dans la rubrique « grand reportage ». Il offre ainsi un label de « bon journalisme » à cet article qu’il est très loin de mériter et montre que la loi de Gresham, « la mauvaise monnaie chasse la bonne », ne s’applique pas qu’à l’économie, mais aussi à l’information.

    >> Article initialement publié le 13 mars 2011 sur le blog de Marc Mentré Media Trend sous le titre : “BHL ceci n’est pas du reportage”.

    >> Crédits Photo FlickR CC : researchgirl / Jilligan86

    1. Je ne reviens pas ici sur la polémique qui a accompagné la manière dont cette interview a été obtenue, et qui a provoqué un début de polémique, en particulier au sein du journal. Plus de détails ici. Olivier Jay, le Directeur de la rédaction, a publié une mise au point dans le numéro du 13 mars, précisant que « Notre envoyé spécial a posé librement et sans complaisance ses questions. Les réponses n’ont fait l’objet d’aucune relecture. Cette interview ni people, ni trash, a été obtenue sans contrepartie. » []
    2. En fait, la légende de cette photo existe, mais sur le site de Bernard-Henri Lévy, où l’article du JDD est repris : « Benghazi. Avec un représentant du Comité Jeunesse de défense de la ville. Le 4 mars 2011. » []
    3. Le Guide de l’écriture journalistique (7e édition), par Jean-Luc Martin-Lagardette, La Découverte, Paris, 2009, pp 112-113. []
    4. L’Écrivain-reporter au cœur des années trente, par Myriam Boucharenc, Presses Universitaires du Septentrion, Villeneuve d’Ascq (59), 2004, p. 141. []
    5. Il suffit de lire l’interview qu’a accordé Henri Guaino aux Inrocks, et publiée sur le site le 28 février 2011. Ce dernier y cite nommément Daniel Rondeau. []

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