• La difficile question libyenne…

    Avant de développer la réflexion qui suit, je voudrais préciser deux choses : 1. Comme objecteur de conscience, je suis en principe, contre l’usage des armes 2. La guerre, quelle qu’en soit la forme, est toujours un aveu d’échec

    En gardant ces deux affirmations comme balises, je suis aujourd’hui profondément embarrassé. La question libyenne fait débat et pour une fois, les arguments des uns me semblent valoir ceux des autres. Pourquoi ?

    D’abord, parce qu’il me faut reconnaître modestement que la Libye est sans doute le pays du Maghreb – ou du Machrek selon les sources – qui m’est le plus étranger. Ensuite, parce que par rapport aux autres pays de la région, les informations en provenance de Libye ont toujours été moins nombreuses que celles de Tunisie, d’Egypte, d’Algérie ou du Maroc… ce qui n’en facilite ni l’approche, ni une bonne perception.

    N’ayant pas la possibilité de réagir à tous les articles sur le sujet, j’en retiendrai un de mon ami Jean Bricmont, dont je partage la plupart des analyses, sauf dans ce cas ([http://www.michelcollon.info/La-Lib...]). Bien que mon avis ne soit d’aucune utilité, vu que « je ne suis pas au pouvoir – et ne désire pas l’être – avec d’importantes responsabilités, et suis peut-être un petit gauchiste qui bavarde dans mon coin », comme le pointe J. Bricmont, j’ai par honnêteté intellectuelle pris position sur la question libyenne. Avec recul et avec beaucoup de difficulté. Mais je l’assume pleinement, même au risque de n’être pas compris, et peut-être de perdre l’un ou l’autre camarade en cours de route…

    Je ne reviendrai pas sur la mainmise du clan Kadhafi sur le pays depuis 42 ans, ni sur les frasques du colonel dont chacun a pu apprécier les voltes-faces imprévisibles au cours de cette période. Pour ma part, j’en tire le constat que nous sommes bien en face d’un dictateur. Et que certains, au nom de leur opposition à l’intervention militaire étrangère, semblent d’un coup en tempérer les pires méfaits, me paraît plus qu’équivoque. Réticent à toute forme de pouvoir n’émanant pas du peuple, je n’en suis que plus déterminé face à une dictature.

    Le régime du colonel Kadhafi ne trouve donc pas à mes yeux le moindre espace de sympathie. Il me paraît dès lors incompréhensible que nos pays qui se targuent à la moindre occasion d’appartenir au camp démocratique, puissent fréquenter voire collaborent avec un tel régime. En théorie. Parce que dans la réalité, nos belles démocraties n’échappent pas à la duplicité d’un monde beaucoup plus complexe que nos morales l’exigeraient… et suite aux connivences multiples de nos pays avec les régimes déchus de Ben Ali et Mubarak, ne nous a-t-on pas dit que nos démocraties avaient pour usage de parler avec tout le monde, insistant même sur le fait qu’à force de ne vouloir des contacts qu’avec les seuls pays dont les pratiques convenaient à nos critères, peu d’entre eux auraient notre écoute ? Je cherche toujours les lieux où ces déclarations résolues ont favorisé la moindre rencontre avec le Hamas – pourtant élu de manière démocratique et sous leur contrôle ! – le Hezbollah, le régime de Mugabe, etc… sans grand succès, mais soit, on n’en est plus à une contradiction ou à une hypocrisie près…

    Ceci étant et pour en revenir à la question libyenne, je veux préciser qu’à mon opposition au recours aux armes, je dois ajouter : sauf quand la situation l’exige. Non-violent, oui ; pacifiste à tout crin, non. Si mes proches et moi sommes agressés ou menacés de mort, sans capacité à nous défendre seuls, je ferai appel à l’aide extérieure pour éviter le pire.

    Nombre d’articles écrits par une certaine gauche, dénoncent l’ingérence militaire actuelle, y voyant la plupart du temps une nouvelle occasion pour faire main basse sur le pétrole libyen. C’est une analyse à peu de frais qui me paraît erronée. Le pétrole coule à flots depuis la Libye vers quantité de pays occidentaux, et au contraire de ce que ces pseudo-analyses dénoncent, les tensions des derniers jours ne font que propulser ses cours de record en record, menaçant par-là même, la fragile reprise économique de nos pays.

    J. Bricmont écrit : « On a évoqué la notion de la « responsabilité de protéger » les populations, mais en brûlant un peu les étapes. De plus, il n’y a pas de preuves que Kadhafi massacre la population dans le simple but de la massacrer. C’est un peu plus compliqué que cela : il s’agit plutôt d’une insurrection armée et je ne connais pas de gouvernement qui ne réprimerait pas ce type d’insurrection. »

    D’abord, et pour ne pas « brûler les étapes » il conviendrait de s’arrêter sur ce principe relativement nouveau adopté par l’ONU sous Kofi Annan de « responsabilité de protéger les populations ». Lire à ce sujet, l’intervention de Hubert Védrine (http://www.medelu.org/spip.php?article768). Ensuite, si c’est effectivement « un peu plus compliqué », l’honnêteté intellectuelle se doit de corriger une première affirmation trompeuse : au départ, les manifestants au régime libyen étaient à l’instar des autres (Tunisie, Egypte, …) non-violents. C’est le régime qui a organisé la répression contre son peuple, mais les forces militaires étaient alors relativement maigres et quelque peu désorientées face à la masse des contestataires. Sans parler des nombreux soldats qui se sont rapidement ralliés aux manifestants, refusant les ordres de tirer sur des citoyens désarmés.

    Et c’est parce que dans un premier temps l’armée s’est retirée, que les manifestants ont eu accès aux dépôts d’armes que leur ont ouvert les déserteurs. Au départ, il ne s’agit donc pas du tout d’une « insurrection armée qu’aucun gouvernement ne réprimerait pas ». Il s’agissait comme ailleurs, d’une résistance populaire pacifique, opposée au régime…

    Par ailleurs, insinuer le doute que Kadhafi ne massacre sa population me semble également peu honnête, au vu des menaces mêmes du dictateur, des témoignages des déserteurs, des journalistes d’Al Jazeera ainsi que des opposants eux-mêmes… Et faut-il rappeler les deux chasseurs libyens qui se sont posés à Malte pour douter des intentions du colonel ? Mais, la question est peut-être bien celle-là : qui écoutons-nous ? Nos certitudes et nos principes, ou les manifestants démunis qui jusqu’à présent encore, remercient les pays qui sont intervenus pour les sauver in extremis d’un massacre de plus sur Benghazi…

    Plus loin dans l’article : « Il aurait déjà fallu essayer honnêtement toutes les solutions pacifiques. Ça n’aurait peut-être pas fonctionné mais là, il y a eu une volonté manifeste de rejeter ces solutions. »

    Ici aussi je pense qu’au départ, les manifestants ont tenté de faire comprendre au régime qu’il fallait dégager, mais cela « n’a pas fonctionné ». Et comme en Tunisie, en Egypte et ailleurs, le pouvoir a d’abord tenté de mâter la contestation populaire par la force. Mais à la différence de ces pays (et on suivra comment cela se passe au Yémen, au Bahreïn, en Syrie,…) le régime Kadhafi, loin de rechercher un dialogue avec son peuple s’est réorganisé en faisant appel à des mercenaires étrangers qui n’auraient pas d’état d’âme à tirer sur la population. Penser que dans de telles circonstances, l’on soit encore dans le temps du dialogue me paraît relever au minimum d’une singulière naïveté. Et imputer par cette réflexion, la responsabilité de la situation actuelle à ceux qui sont devenus malgré eux des « insurgés » (selon la terminologie utilisée par le régime) me paraît quelque peu douteux.

    Ensuite : « Au niveau politique, la plupart des partis soutiennent l’intervention. Même à gauche, des trotskistes à Mélenchon, tous partent la fleur au fusil. Les plus modérés soutenaient juste l’application d’une zone d’interdiction aérienne mais si Kadhafi envoie ses tanks vers Benghazi, qu’est-ce qu’on fait ? (…) La gauche, incapable de soutenir de vraies positions alternatives, se trouve piégée par la logique de l’ingérence humanitaire et est obligée de soutenir Sarkozy. Si la guerre se passe vite et bien, le président français sera sans doute bien positionné pour 2012 et la gauche lui aura mis le pied à l’étrier. Cette gauche n’assumant pas un discours cohérent opposé aux guerres est obligée de se mettre à la remorque de la politique d’ingérence. »

    Passons sur la caricature facile que « tous partent la fleur au fusil » (ce que je ne crois pas) et mettons cela sur l’émoi qu’une telle problématique peut soulever. En ce qui me concerne, la Résolution votée à l’ONU me paraît claire et il convient de s’y tenir. N’y a-t-il pour autant, aucun risque de dérapage ? Sans doute que si. Et ce ne serait pas la première fois. C’est pourquoi les mouvements anti-guerre doivent rester plus vigilants que jamais. Le cadre a été donné, il convient de s’y tenir. Et cela représente un travail constant. Par ailleurs, si je me situe à gauche – sans me reconnaître dans celle du PS qui n’y est plus depuis longtemps – cela ne me met pas des œillères au point de ne rien accepter qui vienne de Sarkozy , d’Obama ou d’ailleurs.

    C’est quoi ce délire !? Et c’est-là qu’à mon tour « je suis furieux » et que j’en veux à cette gauche qui décrète que parce que cela viendrait d’un tel ou d’un autre, cela n’aurait aucune valeur et devrait être automatiquement rejeté. Une telle attitude n’a pour fondement qu’une fixation sur des principes, ce que je conteste. Il faut me semble-t-il garder sa capacité d’analyse et ne jamais manquer de souplesse ni de recul dans toute réflexion. En d’autres occasions, ce type de fixation et de rigidité s’appelle de l’intégrisme, et pourrait être de la même manière que J. Bricmont le dénonce, le « piège » de cette gauche arcboutée coûte que coûte sur des principes bien éloignés des réalités de terrain…

    Plus loin : « Pour s’assurer le contrôle de la région et protéger Tel-Aviv, les Occidentaux veulent probablement se débarrasser des gouvernements déjà hostiles à Israël et aux Occidentaux. Les trois principaux sont l’Iran, la Syrie et la Libye. Cette dernière étant la plus faible, on l’attaque. »

    Oui, peut-être. Mais dans un tel entretien, n’eût-il pas fallu relever qu’un des fils de Kadhafi s’est rendu en Israël pour demander l’appui des « spécialistes » en termes de répression des révoltes populaires, et faut-il taire qu’Israël semble avoir fourni les bonnes adresses où recruter des mercenaires ? Etrange collaboration quand même pour ceux que l’on dit être des ennemis jurés…

    Ensuite : « L’Occident, qui pensait pouvoir contrôler le monde arabe avec des marionnettes comme Ben Ali et Moubarak, se dirait soudainement : « On a eu tout faux, maintenant on va soutenir la démocratie en Tunisie, en Egypte et en Libye. » ? C’est d’autant plus absurde que l’une des grandes revendications des révolutions arabes est le droit à la souveraineté. Autrement dit, pas d’ingérence ! »

    Il arrive peut-être un moment où l’Occident prenant conscience de ses déconfitures en Irak, en Afghanistan et ailleurs, se dit qu’en effet cela ne peut plus continuer, ni pour une question de faillite virtuelle de nos Etats désargentés, ni d’autant quand les forces populaires telles qu’on les a vues dans les pays du Maghreb et du Moyen-Orient exigent le changement et n’ont plus rien à perdre pour l’obtenir. Mais les changements politiques qui surviennent dans le monde sont-ils toujours de cette nature : du tout ou rien !? Ici aussi, il me semble qu’une certaine nuance aiderait au débat…

    Enfin : « (…) si tout le monde faisait comme la Suisse, pour les raisons que j’ai expliquées précédemment, le monde irait beaucoup mieux. (…) Selon moi, la meilleure alternative est la coopération avec les différents pays, quels que soient leurs régimes. A travers le commerce, mais pas celui des armes évidemment, les idées circulent et les choses peuvent évoluer, sans guerre. On peut bien-sûr discuter des modalités : commerce équitable, écologique, etc. Mais le commerce est une alternative beaucoup moins sanglante aux sanctions et aux embargos qui sont la version soft des guerres humanitaires. »

    Est-il bien certain que tout irait mieux si nos pays se comportaient comme la Suisse, à savoir : devenir des endroits où tout l’argent sale du monde converge pour les trafics les plus obscurs !? Combien de mafieux sans scrupules, de trafiquants de drogue, d’armes et de réseaux de prostitutions ne lavent-ils pas plus blanc via le système bancaire suisse !? Et même à mettre entre parenthèse ce système bancaire des plus troubles, cela ne me semble pas suffire à la démonstration.

    En restant lucide et pragmatique, il me paraît une fois encore quelque peu naïf de penser que « le commerce est une alternative beaucoup moins sanglante »… Et penser qu’il suffit de s’opposer au commerce des armes pour se dire que la solution se trouve-là me paraît non seulement léger mais dans le cas précis, particulièrement hors de toute réalité de terrain. Combien de sombres et odieux commerces sont pratiqués dans quantité de pays, jetant dans la famine, la misère et la mort nombre d’indigents… et dans un silence complice !?

    Pour conclure, je dirais à J. Bricmont que si je le rejoins sur certains points – non au principe de la guerre ; réserve sur le droit d’ingérence ; rejet de toute course aux armements ; privilégier le dialogue tant qu’il est possible ; regret que la proposition Chavez n’ait pas été prise en compte ; etc… – je ne peux, cette fois, le rejoindre de manière globale. Parce que dans les exemples pris pour étayer les nombreux articles sur le sujet dont celui-ci, il est souvent fait référence à d’autres situations, en oubliant de rappeler d’une part, que comparaison n’est pas raison et d’autre part, que c’est la résistance libyenne qui a appelé à l’aide, relayée par la Ligue arabe.

    Ce n’est pas l’ONU qui a décidé d’une intervention de manière unilatérale. Et aujourd’hui, malgré les frappes aériennes, l’on peut voir les difficultés de cette résistance désorganisée, non-préparée et inapte au maniement des armes, avoir bien des difficultés à reconquérir les villes reprises par les mercenaires et l’armée du régime. C’est dire que s’il n’y avait pas eu d’intervention, l’on aurait probablement assisté à un bain de sang sur Benghazi dont le contentieux avec le pouvoir n’est pas vierge.

    Je lis aussi ici-et-là qu’au lieu d’intervenir directement, il eût fallu armer la résistance. Déjà, une telle option s’inscrit dans une logique de guerre – or, les manifestants libyens ne s’inscrivaient pas dans cette logique au départ – puis, à partir du moment où l’on choisit d’armer ceux qui par obligation sont devenus résistants, d’où donc proviendraient les armes sinon des Etats-mêmes que l’on condamne pour leur intervention ? De la Chine ou de la Russie qui se sont abstenues lors du vote de la résolution onusienne ? Les armes chinoises ou russes seraient-elles moins létales que celles de l’Occident !? Et nous revoilà bien vite ramenés à la logique cynique mais implacable du monde qui est le nôtre…

    Je me permets de rappeler aussi que nombreux sont les intervenants condamnant l’intervention en Libye qui la réclament pour la protection du peuple en Palestine. Alors de deux choses l’une : ou dans certains cas, une intervention est nécessaire ou elle ne l’est jamais. Et le fait qu’elle n’arrive pas pour soulager les Palestiniens nous rappelle autre chose : que nous sommes comme l’évoque J. Bricmont dans un rapport de force.

    Nous n’attaquons pas la Corée du Nord écrit-il, parce que l’on croit que le pays possède la bombe atomique (à vérifier !)… nous n’intervenons donc pas en Palestine, parce qu’on sait qu’Israël bénéficie d’une redoutable machine de guerre… Il est fort regrettable de devoir établir ce constat, mais c’est la stricte réalité. Et il y a ainsi deux manières de se positionner : rêver à des lendemains meilleurs – mais je laisse cela à la démagogie politique ou aux discours religieux – ou tenir compte de la stricte réalité pour construire le monde d’aujourd’hui. Si nous intervenons en Libye, c’est donc aussi parce que de manière bassement pragmatique, nous pensons la chose possible. Et plutôt que de la dénoncer, cela devrait servir à révéler le deux-poids deux-mesures dans le cas palestinien et rappeler aux politiques cette criante injustice.

    En vérité, la seule loi qui régit nos rapports aux autres dans le monde, est la loi du plus fort. Et il en est ainsi depuis que la terre tourne. Nos bagnoles, nos écrans plats, nos portables, nos piscines, nos systèmes de chauffage, nos machines à laver, nos salles de bains climatisées, nos sorties-ciné ou resto, nos loisirs, nos congés payés, et jusqu’au moindre gadget… tout cela dont ne pouvons (voulons) plus nous passer, nous le construisons depuis toujours, par la force, mais on ne veut pas le voir. C’est ce confort sans pareil que nous ne voyons même plus, auquel tentent d’accéder les milliers de jeunes qui gisent au fond de la Méditerranée.

    Nous pouvons le déplorer, nous pouvons le dénoncer, nous pouvons tenter d’y mettre fin sous prétexte que ce qui fait la grandeur humaine est d’échapper à ce type de loi. Cela n’enlève rien aux faits. Et les faits sont sans appel et se vérifient chaque jour. Ne pas s’en rappeler, ne pas le reconnaître, ne pas en tenir compte est une hypocrisie ou une erreur de base de toute analyse, d’autant si elle est politique, terrain d’excellence de rapports de force entre parties. Si la politique peut être l’espace de réalisations concrètes de nos rêves, les acquis sont toujours la résultante d’âpres luttes, de grèves pugnaces, de combats sociaux déterminés pour arracher pouce par pouce au pouvoir un mieux-être toujours relatif. En réalité, rien ne change sous le soleil !

    Daniel Vanhove – Observateur civil - Auteur - 25.03.11

    URL de cet article 13219
    http://www.legrandsoir.info/La-difficile-question-libyenne.htm


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  • Rapport sur les violations israéliennes des droits humains

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    Les Forces d’occupation israéliennes (FOI) poursuivent leurs agressions méthodiques contre les Palestiniens et leurs biens dans les Territoires palestiniens occupés (TPO).
     

    Pendant cette semaine du 17 au 23 mars :

    • 10 Palestiniens, dont 4 mineurs, ont été tués par les FOI dans la bande de Gaza :
      • et parmi ces victimes, 10 civils ;
      • 24 Palestiniens, dont 11 mineurs, ont été blessés par les FOI et les colons israéliens dans la bande de Gaza et en Cisjordanie ;
      • un poste de police et un certain nombre de bâtiments civils ont été démolis dans la bande de Gaza ;
    • les FOI ont continué de prendre pour cible les travailleurs, agriculteurs et pêcheurs palestiniens dans les zones frontalières à l’intérieur de la bande de Gaza :
      • les FOI ont arrêté un pêcheur palestinien et son enfant ;
    • les FOI ont continué d’utiliser la force contre les manifestations non violentes en Cisjordanie :
      • 4 civils palestiniens ont été blessés ;
    • les FOI ont conduit 45 incursions dans les communautés palestiniennes en Cisjordanie et deux, limitées, dans la bande de Gaza :
      • elles ont arrêté 20 civils palestiniens et 2 militants internationaux défenseurs des droits humains ;
    • Israël a maintenu un siège total sur les TPO et l’isolement de la bande de Gaza du monde extérieur :
      • les soldats de l’occupation postés sur les check-points militaires en Cisjordanie ont arrêté un civil palestinien ;
    • les FOI ont poursuivi leurs activités de colonisation et les colons israéliens leurs agressions contre les civils palestiniens et leurs biens :
      • les colons israéliens ont lancé toute une série d’agressions violentes contre les civils palestiniens et leurs biens ;
      • les colons ont attaqué un travailleur palestinien dans une colonie du nord de la Cisjordanie et en ont agressé un autre au couteau dans le sud ;
      • les colons ont brûlé 2 voitures et en ont endommagé 3 autres.

    (JPG)

    Des magasins appartenant à la municipalité de Khzaa à l’est de Khan Younis bombardés
    par les avions israéliens le 22 mars 2011.


    Violations israéliennes recensées durant la semaine du 17 au 23 mars

    1 - Incursions dans les zones palestiniennes et agressions contre les civils palestiniens et leurs biens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza

    Jeudi 17 mars

    1 h du matin, les FOI entrent dans Bedya, à l’ouest de Salfit, patrouillent quelques temps dans les rues et arrêtent deux Palestiniens :

    • ‘Obaida ‘Abdul Karim Bulad, 21 ans, et
    • Yasser ‘Abdul ‘Azizi Hussein, 20 ans,

    et dans Bir Zeit, au nord de Ramallah.

    10 h, incursion dans Zeita, au nord de Tulkarem, l’armée patrouille dans les rues et monte un check-point dans le centre du village, arrête et fouille les voitures palestiniennes et les voyageurs, avant de retirer.

    10 h 30, dans al-Zababda, au sud-est de Jénine, l’armée convoque 4 Palestiniens pour interrogatoire :

    • Taha Najeh Shjarqawi, 23 ans ;
    • Muhanna Khaled Sharqawi, 23 ans ;
    • Ahmed Khaled Sharqawi, 23 ans, et
    • Ahmed Qassem al-Sa’di, 25 ans.

    10 h 50, dans Khirbat Abu Falah, au nord-est de Ramallah.

    11 h 30, dans al-Bireh.

    16 h 10, dans Nabi Elias, à l’est de Qalqilya, l’armée patrouille dans les rues et investit un certain nombre de boutiques pour les fouiller, et se retire vers 18 h.

    17 h, dans ‘Azzoun, à l’est de Qalqilya.

    20 h 30, dans ‘Azzoun ‘Atma, au sud de Qalqilya.

    23 h 40, dans Jeet, au nord-est de Qalqilya.

    Vendredi 18 mars

    1 h 30, les FOI entrent dans Jéricho, patrouillent et se retirent un peu plus tard.

    2 h, dans Qabatya, au sud-est de Jénine, l’armée fait irruption dans la maison d’Ameen Hashem Kmayel, 32 ans. Elle retient son épouse dans une maison voisine, lui est arrêté. Ensuite, l’armée pénètre dans une maison de 4 étages appartenant au père de Kmayel, et arrête son frère Ameen, 34 ans.

    10 h 30, dans ‘Izbat Nasser, périphérie est de Tulkarem, l’armée patrouille quelques temps dans les rues et se retire ; idem dans Deir al-Ghossoun, au nord de la ville.

    11 h, idem dans al-Jaroushiya, même secteur ; puis dans Tulkarem.

    13 h, dans al-Bireh.

    19 h 20, dans al-‘Ouja, au nord de Jéricho.

    19 h 40, dans Jeeba, au nord-ouest de Ramallah.

    21 h, dans Fassayel, au nord de Jéricho.

    Samedi 19 mars

    3 h 30, incursion dans le camp de réfugiés d’al-Am’ari, à l’ouest d’al-Bireh.

    8 h, les FOI postées à la frontière entre la bande de Gaza et Israël, à l’est de Khan Yunis, tirent des obus d’artillerie sur les zones agricoles et habitées palestiniennes, dans l’est des villages d’al-Qarara, ‘Abassan, Khuza’a et al-Fukhari. Les tirs d’artillerie se poursuivent sporadiquement jusqu’à 11 h. Un obus endommage le minaret de la mosquée ‘Amar Bin Yasser, à ‘Abassan, mais sans faire de victimes.

    9 h 30, les FOI postées à la frontière entre la bande de Gaza et Israël, à l’est de Gaza ville, tirent 3 obus d’artillerie sur un site des forces de la Sécurité nationale palestinienne, près de la place al-Mansoura, dans l’est du quartier al-Shuja’yha, dans la partie est de Gaza ville, à près de 2000 mètres de la frontière.

    6 Palestiniens sont blessés :

    • Sa’ab Maher Abu Safiya, 20 ans, agent de la Sécurité, grièvement blessé par un éclat d’obus à la tête et au pied gauche ;
    • ‘Emad Saleh Sa’id, 35 ans, agent de la Sécurité, blessé par un éclat dans le corps, et souffre d’une fracture du pied droit ;
    • Midhat Saleem al-Dayah, 20 ans, blessé par un éclat à travers le corps ;
    • Nasser ‘Omar Abu Shanab, 22 ans, blessé par un éclat dans le dos ;
    • Qussai Fadi Abu Shanab, 22 ans, blessé par un éclat à travers le corps, et
    • ‘Abdul Mon’em Mahmoud Sa’ad, 2 ans, blessé par un éclat au visage.

    11 h, les avions israéliens tirent deux missiles sur une zone cultivée dans l’est d’al-Qarara, dans le sud de Khan Yunis. Les missiles visaient des militants de la résistance palestinienne, mais ne font pas de victimes.

    Au même moment, des avions tirent deux autres missiles sur une zone cultivée dans le secteur d’Abu Tu’aima, à ‘Abassan, à l’est de Khan Yunis. Pas de victimes non plus.

    21 h 30, les FOI en position à la frontière entre la bande de Gaza et Israël, à l’est de Juhor al-Dik, dans le centre de la bande de Gaza, tirent des obus d’artillerie sur deux jeunes Palestiniens qui se trouvent à 300 mètres de la frontière. Les deux ados sont tués sur le coup. Les FOI continuent leurs tirs sur la zone pendant toute la nuit. Le lendemain matin, les FOI pénètrent sur près de 400 mètres à l’intérieur de la zone. Vers 11 h 30, une ambulance du Croissant-Rouge palestinien parvient à entrer sur le secteur après une coordination entre le Comité international de la Croix-Rouge et les FOI. Les ambulanciers trouvent les corps des deux jeunes à près de 300 mètres de la frontière, et les emmènent à l’hôpital Shifa, à Gaza ville.

    Les deux adolescents sont :

    • ‘Emad Mohammed ‘Eissa Farajallah, et
    • Qassem Salah Abu ‘Otaiwi,

    tous deux âgés de 16 ans, et du camp de réfugiés d’al-Nussairat.

    Il faut indiquer que jeudi matin, 17 mars, les avions des FOI ont largué des tracts sur la zone frontalière dans la bande de Gaza, avertissant les Palestiniens de ne pas s’approcher à moins de 300 mètres de la frontière.

    Dimanche 20 mars

    7 h, incursion dans Beit ‘Our al-Fouqa, à l’ouest de Ramallah, l’armée patrouille quelques temps avant de se retirer.

    10 h, dans Beit Seera, même secteur.

    13 h, la marine de guerre israélienne arrête deux pêcheurs palestiniens qui naviguent à bord d’un bateau de pêche à près de deux miles nautiques de la côte à hauteur de Gaza ville. Les deux pêcheurs sont embarqués jusqu’au port israélien d’Ashdod. Les FOI les relâchent le lendemain matin à Beit Hanoun (passage d’Erez), mais gardent leur bateau.

    Les deux pêcheurs sont :

    • Nasser Fadel Baker, 45 ans, et
    • son fils, ‘Allam, de 15 ans.

    14 h 15, dans Habla, au sud de Qalqilya.

    14 h 25, dans ‘Izbat al-Tabib.

    18 h 35, dans ‘Azzoun, à l’est de Qalqilya.

    Lundi 21 mars

    1 h 10, les FOI entrent dans Kufor Qaddoum, au nord-est de Qalqilya.

    8 h 30, dans Bir al-Basha, au sud de Jénine, où elles s’emparent d’une tour-relais de la compagnie Wataniya de téléphones mobiles, et ratissent le secteur, avant de se retirer.

    9 h 35, dans la ville de Qalqilya.

    13 h 30, dans ‘Azzoun à l’est de Qalqilya.

    19 h, dans la zone située entre ‘Azzoun et ‘Izbat al-Tabib, qu’elles ratissent avant de partir.

    20 h, dans Qarawat Bani Hassan, au nord-ouest de Salfit.

    21 h 45, un avion israélien tire un missile sur un site des Brigades al-Ahrar, à proximité des tours d’appartements d’al-Maqqoussi, dans le nord de Gaza ville. Pas de victimes.

    22 h, dans al-Bireh.

    23 h, des avions israéliens tirent deux missiles sur le site d’‘Abdul ‘Aziz al-Rantissi de la police palestinienne, près du carrefour d’al-Twam, dans l’ouest de Beit Lahia, dans la partie nord de la bande de Gaza. Les bâtiments de la police et deux véhicules sont détruits.

    Un policier, Mohammed Hussein Abu ‘Amira, 43 ans, de Jabalya, souffre d’ecchymoses. De plus, 6 Palestiniens, dont 2 mineurs et 2 femmes, sont blessés légèrement par des morceaux de verre. Des dizaines de maisons voisines, 7 boutiques et 2 véhicules sont endommagés. L’immeuble de l’association Bytona pour le Développement social, située à près de 100 mètres de la cible, est gravement endommagé.

    Au même moment, un avion israélien tire un missile sur un hangar de 1200 m² servant au recyclage des déchets de nylon et appartenant à Mamdouh Yousef Zaidan, dans le quartier d’al-Sha’af, dans l’est de Gaza ville. le hangar est complètement démoli, et le bâtiment d’une entreprise de matériaux de construction, appartenant à Riad Yousef Hassanain, est endommagé.

    23 h 30, un avion israélien tire un missile un atelier de maréchal-ferrant de 500 m², appartenant à ‘Abdul Salam ‘Abdullah Dalloul, dans le quartier d’al-Zaytoun, dans l’est de Gaza ville. L’atelier est détruit.

    23 h 55, un avion israélien tire deux missiles sur un immeuble de magasins et sur des machines de la municipalité de Khuza’a, à l’est de Khan Yunis. Le bâtiment de 150 m² et une cour attenante sont complètement détruits. De plus, un élevage de 120 m² appartenant à Shawqi Saleem al-Najjar, est détruit , et une salle voisine, ainsi que la clôture d’une maison voisine sont endommagées.

    Mardi 22 mars

    Minuit cinq, les FOI entrent dans Marda, au nord de Salfit, fouillent deux maisons appartenant à ‘Aadel ‘Emad Khuffash et Na’el Ahmed Khuffash, et les convoquent pour interrogatoire.

    Le lundi 21 mars, à 23 h 55, Mahmoud Hussein al-Najjar, 61 ans, avait reçu un coup de téléphone d’un numéro israélien, l’appelant qui se présente lui-même comme officier israélien lui donne l’ordre d’évacuer sa maison à Khuza’a. A 00 h 14, ce mardi, un drone des FOI tire un missile sur la maison de son fils, Hussein, une maison voisine de 130 m², à deux étages. Le missile défonce le plafond et tombe dans le salon, où se trouve Hussein, mais il en réchappe. La famille quitte la maison aussitôt. Plus tard, les FOI retéléphonent à Mahmoud al-Najjar et lui ordonnent à nouveau d’évacuer sa maison, il a cinq minutes. Al-Najjar et ses deux fils, qui vivent dans les deux maisons voisines, évacuent les trois maisons. Pourtant, aucune de ces maisons n’est bombardée.

    Minuit vingt, des avions israéliens tirent un missile sur un espace à l’est de Khuza’a, à l’est de Khan Yunis. Pas de victimes.

    Minuit et demi, les FOI entrent dans Jéricho, patrouillent dans la ville et se retirent.

    Minuit quarante, dans Deir Estia, au nord-ouest de Salfit, où elles fouillent la maison d’Ahmed ‘Abdul Rahman Khalaf, et le convoquent pour interrogatoire.

    Minuit cinquante, un avion israélien tire un missile sur une boutique de 240 m², inoccupée, appartenant à Hatem Mohammed al-Farra, près de la Banque de Palestine, à Khan Yunis. La boutique et des maisons voisines sont endommagées.

    1 h, incursion dans ‘Arraba, au sud-ouest de Jénine.

    3 h, dans Fassayel, au nord de Jéricho.

    4 h, dans ‘Awarta, au sud-est de Naplouse, l’armée impose un couvre-feu, arrête 9 Palestiniens, dont 5 frères, un homme et son fils :

    • Ramzi ‘Abdul Hafiz Yousef, 36 ans ;
    • Ma’awia ‘Abdul Hafiz Yousef, 35 ans ;
    • Mohammed ‘Abdul Hafiz Yousef, 32 ans ;
    • Ahmed ‘Abdul Hafiz Yousef, 30 ans ;
    • ‘Abdullah ‘Abdul Hafiz Yousef, 23 ans ;
    • Kamal Sa’id Shurrab, 47 ans ;
    • Fadi Kamal Shurrab, 18 ans ;
    • Hazzaa’ Hamdan ‘Amouri, 35 ans, et
    • Munadel Falah Shurrab, 33 ans.

    En outre, les soldats ont violemment frappé Raja Hamdan ‘Awad, 35 ans, prétendant qu’il avait violé le couvre-feu.

    6 h, incursion dans Hares, au nord-ouest de Salfit.

    8 h 15, les FOI entrent sur près de 300 mètres à l’intérieur du nord-est de Gaza ville. Elles y rasent des terres palestiniennes, lesquelles terres l’ont déjà été par les obus. Elles quittent le secteur vers 11 h 30, pas de victimes.

    Dans la soirée, les FOI tuent 4 Palestiniens, dont 2 mineurs, et en blessent 11 autres, dont 8 mineurs, avec des obus d’artillerie, dans le quartier d’al-Shuja’iya, dans l’est de Gaza ville. La radio israélienne cite des sources israéliennes prétendant qu’un obus d’artillerie s’est perdu et a provoqué des victimes civiles. Les investigations menées par le PCHR contredisent cette affirmation, car c’est une zone habitée qui a été ciblée par 4 obus, et qu’un obus soit allé se perdre ou non, c’est bien cette zone habitée qui était ciblée.

    D’après l’enquête menée par le PCHR, il est environ 15 h 10, les FOI postées à la frontière entre la bande de Gaza et Israël tirent 4 obus sur la rue al-Nazzaz, dans le quartier al-Shuja’iya, dans l’est de Gaza ville, soit à près de 2 kilomètres de la frontière.

    Le premier obus touche une maison de deux étages, de 150 m², appartenant à Samer Waleed Mushtaha. Le second étage de la maison est complètement démoli et le premier, gravement endommagé.

    Le deuxième obus tombe sur une bande de terre voisine appartenant à la famille al-Hilu.

    Le troisième atterrit près de plusieurs jeunes garçons qui jouent au football près de chez eux. Deux jeunes sont tués, et leurs corps démembrés :

    • Mohammed Saber Harara, 19 ans, et
    • Mohammed Jalal al-Hilu.

    Le quatrième tombe près de Yasser Hamed al-Hilu, 51 ans, et son petit-fils, Yasser ‘Aahed al-Hilu, 15 ans, alors qu’ils essaient d’ouvrir le garage de leur maison pour sortir la voiture afin d’emmener le blessé à l’hôpital.

    • Le grand-père et son petit-fils sont tués sur le coup.

    De plus, 11 Palestiniens, dont 8 mineurs, sont blessés :

    • Ahmed Talal al-Hilu, 10 ans, grièvement blessé par un éclat au ventre ;
    • Tariq Ziad al-Hilu, 14 ans, a la main coupée ;
    • Mo’ammar ‘Aameer al-Mubayidh, 15 ans, blessé par un éclat à une main et à un pied ;
    • Yasser ‘Aamer al-Hilu, 3 ans, grièvement blessé par un éclat à la tête ;
    • Mo’ammar ‘Aadel al-Mubayidh, 15 ans, blessé par un éclat à travers le corps ;
    • Mohammed ‘Alaa’ al-Hilu, 10 ans, grièvement blessé par un éclat à travers le corps ;
    • Alaa’ Rami Abu Sakran, 9 ans, blessé par un éclat à travers le corps ;
    • Tamer ‘Aahed al-Hilu, 13 ans, blessé par un éclat à travers le corps ;
    • Jamal Mahmoud al-Hilu, 53 ans, blessé par un éclat à travers le corps ;
    • ‘Abdullah Ziad al-Hilu, 53 ans, blessé par un éclat à travers le corps, et
    • ‘Abdul Karim Nabeel Abu Sirriya, 19 ans, blessé par un éclat à travers le corps.

    19 h 50, un avion israélien tire deux missiles sur des militants des Brigades al-Quds (branche armée du Jihad islamique) qui se trouvent près de la mosquée ‘Abdul ‘Aziz al-Rantissi, dans l’est du quartier al-Zaytoun, dans la partie est de la Gaza ville.

    4 militants sont tués sur le coup :

    • Sa’di Mahmud Hilles, 22 ans ;
    • Adham Fayez al-Harazin, 28 ans ;
    • Mohammed ‘Atiya al-Harazin, 27 ans, et
    • Mohammed Akram ‘Aabed, 32 ans.

    23 h 20, des navires de guerre israéliens, ayant stoppé en face de la côte au niveau de Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, ouvrent le feu sur des bateaux de pêche palestinien. Les pêcheurs palestiniens sont contraints de revenir à la côte, mais pas de victimes.

    Mercredi 23 mars

    11 h, incursion dans ‘Ein ‘Arik, à l’ouest de Ramallah.

    13 h, dans Turmos’iya, au nord de la ville.

    13 h 35, dans Deir Ghassana, au nord-ouest.

    13 h, les FOI postées à l’entrée principale de Beit Ummar, à proximité du cimetière, au nord d’Hébron, interceptent des Palestiniens qui participaient au cortège funèbre d’une femme décédée, et tentent de les obliger à prendre une autre route au lieu de la leur qui les conduit directement à l’entrée du cimetière. Les FOI tirent des grenades lacrymogènes et des bombes sonores sur les civils. Dans le même temps, des soldats israéliens poursuivent et tirent sur deux jeunes hommes qui quittent la ville. Les deux jeunes sont blessés, l’un d’eux est arrêté sur le champ et l’autre sera arrêté deux heures plus tard :

    • Rami Hassan Abu Hashem, 31 ans, blessé d’une balle au pied droit, et
    • Suhail Mohammed Braighaith, 24 ans, blessé d’une balle dans une jambe.

    Les FOI arrêtent également 4 civils parmi les Palestiniens participant aux funérailles :

    • Mohammed Hussein Abu ‘Ayash, 27 ans ;
    • Nabeel Hammad Abu Maria, 28 ans ;
    • Saddam Hussein Za’aqiq, 32 ans, et
    • ‘Omar Mohammed Braighaith, 33 ans.

    De plus, les FOI arrêtent deux militants de la solidarité internationale, et les relâchent plus tard.

    16 h 10, des soldats israéliens déguisés en arabe, escortés par des véhicules de l’armée d’occupation, entrent dans Beit Ummar. Le détachement clandestin investit et fouille la station essence d’al-Shurafa, au nord de la ville. Les soldats confisquent un ordinateur et arrêtent un salarié de la station, Yousef Bader Ekhlil, 30 ans.

    Dans le même temps, les FOI entrent chez Mohammed Mahmoud Ebraighaith, et perquisitionnent sa maison. Elles frappent avec violence les membres de la famille et arrêtent deux des fils, dont l’un est blessé (voir ci-dessus). En outre, Rawan Ahmed Ekhamyes, 26 ans, la belle-fille du propriétaire, qui est enceinte de neuf mois, se retrouve couverte d’ecchymoses suite aux coups donnés par les soldats israéliens.

    19 h, les FOI ferment la grande entrée du village avec des blocs de béton et des tas de sable.

    Voir aussi le communiqué du PCHR : Israël s’attaque aux civils dans la bande de Gaza : 8 tués en 2 jours, dont 2 enfants

    (JPG)

    Un des enfants assassinés dans l’attaque israélienne du 22 mars.
    Photo : Ma’an/Mohammed Abed


    2 - Usage d’une force démesurée contre les manifestations non violentes protestant contre la colonisation et la construction du mur d’annexion

    Durant la semaine écoulée, les FOI ont continué d’user de la force contre les manifestations non violentes organisées par les Palestiniens, avec des militants internationaux et israéliens, contre le mur et la colonisation en Cisjordanie. 4 Palestiniens, dont 2 mineurs, ont été blessés. Des dizaines d’autres ont respiré les gaz lancés par l’occupant, d’autres encore sont couverts d’ecchymoses suite aux coups reçus des soldats.

    Bil’in, à l’ouest de Ramallah : vendredi 18 mars, après la prière, la manifestation hebdomadaire non violente se dirige vers le mur d’annexion qui vole les terres du village. Arrivée près du mur, elle subit l’agression des soldats israéliens qui tirent à balles caoutchouc, lancent des lacrymogènes et des bombes sonores sur les manifestants.

    Quatre Palestiniens sont blessés, dont deux mineurs :

    • Eyad Mohammed Bernat, 38 ans, touché par un corps de grenade lacrymogène à la tête ;
    • Mohammed Shawkat al-Khatib, 17 ans, même blessure au pied gauche ;
    • Nasmi Mohammed Abu Rahma, 16 ans, atteint par une balle au pied droit, et
    • Mohammed Suleiman Bernat, 20 ans, touché par un corps de grenade au pied droit.

    En outre, nombre de manifestants souffrent de l’inhalation des gaz.

    Ni’lin, à l’ouest de Ramallah : vendredi 18 mars, après la prière, la manifestation non violente hebdomadaire se dirige vers le mur en construction dans le village. Les soldats les agressent avec des balles caoutchouc, des grenades lacrymogènes et des bombes sonores. Nombre de manifestants inhalent les lacrymogènes.

    Nabi Saleh, au nord-ouest de Ramallah : vendredi 18 mars, après la prière, manifestation hebdomadaire non violente contre le vol de terres palestiniennes dans la zone de Wad al-Raya, entre Nabi Saleh et Deir Nizam. Quand les Palestiniens, militants internationaux et israéliens arrivent sur ces terres confisquées au profit des colons israéliens d’Halmish, l’armée attaque, toujours avec la même violence.

    De plus, les FOI arrêtent 2 militants internationaux. Elles transforment aussi le centre culturel du village en site militaire jusqu’à 16 h 30.

    3 - Maintien du bouclage des TPO

    Israël maintient un bouclage serré sur les TPO de même que les restrictions à la liberté de déplacement des Palestiniens, dans leur propre pays, en Cisjordanie dont Jérusalem-Est et dans la bande de Gaza.

    Bande de Gaza

    Mouvements des personnes et des biens aux postes frontière

    Rafah International

    Date  :
     :
    Palestiniens
    sortant
     :
     :
    Palestiniens
    entrant
    16 mars  : 203  : 131
    17 mars  : 253  : 195
    18 mars  : fermé  :
    19 mars  : fermé  :
    20 mars  : 214  : 248
    21 mars  : 214  : 208
    22 mars  : 239  : 156

    Karm Abu Salem (Kerem Shalom)

    Date  : Importations Qté  : Exportations Qté
    13 mars  : denrées alimentaires 889 tonnes  : tomates 206 tonnes

     : matériel agricole 857 tonnes  : fleurs 224 000

     : denrées diverses 1146 tonnes  :


     : gaz domestique 217 tonnes  :


     : fioul industriel
     :


     : aide humanitaire
     :


     :

     :

    14 mars  : denrées alimentaires 8941 tonnes  : fleurs 125 000

     : matériel agricole 869 tonnes  :


     : denrées diverses 1315 tonnes  :


     : gaz domestique 208 tonnes  :


     : fioul industriel
     :


     : essence 38 000 litres  :


     : diesel 151 005 litres  :


     : aide humanitaire 787 tonnes  :


     :

     :

    15 mars  : denrées alimentaires 1339 tonnes  : fleurs 184 000

     : matériel agricole 1402 tonnes  :


     : denrées diverses 1684 tonnes  :


     : gaz domestique 191 tonnes  :


     : fioul industriel
     :


     : fer à béton pour UNRWA 112 tonnes  :


     : ciment pour UNRWA 280 tonnes  :


     : aide humanitaire 1143 tonnes  :


     :

     :

    16 mars  : denrées alimentaires 1082 tonnes  : fleurs 230 000

     : matériel agricole 1514 tonnes  :


     : denrées diverses 1702 tonnes  :


     : gaz domestique 210 tonnes  :


     : fioul industriel
     :


     : fer à béton pour UNRWA 74 tonnes  :


     : ciment pour UNRWA 200 tonnes  :


     : agrégats pour UNRWA 26 tonnes  :


     : aide humanitaire 987 tonnes  :


     :

     :

    17 mars  : denrées alimentaires 1002 tonnes  : fleurs 79 000

     : matériel agricole 1419 tonnes  :


     : denrées diverses 2108 tonnes  :


     : gaz domestique 213 tonnes  :


     : fioul industriel
     :


     : ciment pour UNRWA 287 tonnes  :


     : matériaux construction UNRWA 25 tonnes  :


     : ciment pour ANERA 120 tonnes  :


     : aide humanitaire 1132 tonnes  :

    20 mars  : denrées alimentaires 2302 tonnes  :


     : matériel agricole 218 tonnes  :


     : denrées diverses 1336 tonnes  :


     : gaz domestique 207,53 tonnes  :


     : fioul industriel
     :


     : ciment pour UNRWA 300 tonnes  :


     : aide humanitaire 894 tonnes  :

    21 mars  : denrées alimentaires 2097 tonnes  :


     : matériel agricole 267 tonnes  :


     : denrées diverses 1119 tonnes  :


     : gaz domestique 207,79 tonnes  :


     : fioul industriel
     :


     : ciment pour l’ANERA 240 tonnes  :


     : aide humanitaire 943 tonnes  :

    Al-Mentar (Karni)

    Fermé toute la semaine Sofa (au nord-est de Rafah)

    Le 9 mars, les FOI ouvrent le poste frontière pour l’entrée de 512 tonnes de matériaux de construction. Selon les informations recueillies par le PCHR, les FOI devraient laisser entrer 70 000 tonnes de matériaux bloqués depuis des années pour le compte de l’UNRWA et du secteur privé.

    Beit Hanoun (Erez)

    Population  : 16 mars - 17 mars - 18 mars - 19 mars - 20 mars - 21 mars - 22 mars
    Patients  : 26 20 0 0 47 34 42
    Accompagnateurs  : 30 20 0 0 45 33 42
    Palestiniens venant d’Israël  : 10 1 5 0 17 9 27
    Diplomates  : 12 16 0 0 0 3 3
    Presse  : 2 9 1 0 4 0 1
    Internationaux  : 32 16 11 0 3 21 29
    Gazaouis  : 0 4 0 0 0 0 1
    Gens d’affaires  : 72 70 0 0 0 0 61
    Réunions d’affaires  : 10 4 0 0 0 0 0
    Entretiens sécurité  : 4 0 0 0 1 1 4
    Personnalités  : 0 0 0 0 0 0 0
    Ambulances vers Israël  : 1 2 0 1 2 3 3
    Ambulances venant d’Israël  : 3 3 0 0 3 2 3


    Cisjordanie

    Israël continue de boucler l’ensemble de la Cisjordanie, et d’imposer toujours de nouvelles restrictions aux passages des Palestiniens aux check-points qui parsèment la Cisjordanie.

    Jérusalem : la ville est toujours soumise à restrictions pour les Palestiniens qui veulent en sortir ou y entrer. Des milliers n’y ont toujours pas accès. Les restrictions sont renforcées chaque vendredi où des milliers de Palestiniens voudraient se rendre à la mosquée al-Aqsa pour prier.

    Ramallah : les FOI multiplient les difficultés aux déplacements des Palestiniens :

    • jeudi 17 mars, 16 h 30, les FOI reprennent position sur le check-point ‘Attara, au nord de Ramallah ;
    • vendredi 18 mars, 14 h 30, les FOI montent un check-point à l’entrée de Nabi Saleh, au nord-ouest ;
    • dimanche 20 mars, 12 h 30, les FOI reviennent sur le check-point ‘Attara ;
    • mardi 22 mars, 19 h 30, les FOI montent un check-point à l’entrée de Silwad, au nord-est de Ramallah, et interdisent toute entrée et sortie aux Palestiniens ;
    • mardi 22 mars, 20 h 30, pose d’un check-point à l’entrée est de Qarawat Bani Zaid, au nord-est ;
    • mardi 22 mars, 22 h 45, pose d’un check-point sur la route Dura al-Qare’/’Ein Yabroud ;
    • mercredi 23 mars, 14 h, les FOI reviennent à ‘Attara.

    Qalqilya :

    • jeudi 17 mars, les FOI posent deux check-points autour de la ville ;
    • samedi 19 mars, 7 check-points ;
    • dimanche 20 mars, 2 check-points ;
    • lundi 21 mars, un check-point, près d’‘Izbat al-Tabib, à l’est de Qalqilya.

    Jéricho :

    • jeudi 17 mars, 11 h 40, les FOI posent un check-point à l’entrée sud de Jéricho ;
    • jeudi 17 mars, 13 h, un autre à l’entrée d’‘Ein al-Dyouk, au nord ;
    • mardi 22 mars, 23 h, un autre à l’entrée sud de Jéricho.


    4 - Activités de colonisation et agressions des colons contre les Palestiniens et leurs biens

    Israël poursuit la colonisation des TPO, en toute violation du droit international, et à la vue de toute la communauté internationale.

    Jeudi 17 mars

    9 h 30, au moins 8 colons attaquent un travailleur palestinien dans la colonie Shilo, au nord de Ramallah, à l’aide d’outils tranchants. Le Palestinien est roué de coups sur tout le corps.

    Dans son témoignage au PCHR, la victime, Sami ‘Abdul Mo’ti Snoubar, 31 ans, du village de Yatma, déclare :

    « Jeudi 17 mars, vers 9 h 30, je travaillais à la colonie de Shilo. Alors que j’étais au deuxième étage du bâtiment où je travaillais, j’ai été surpris par 8 colons montés à l’étage. L’un d’eux m’a frappé à la tête avec un outil tranchant, et je suis tombé à terre. Un autre m’a aspergé d’un gaz au visage et dans les yeux. Et ils se sont mis à me frapper en se servant d’outils tranchants et de pierres. Ils ont continué ainsi pendant 15 minutes. Le garde du bâtiment est arrivé et a essayé de les arrêter, mais en vain. Il a téléphoné alors au garde de la colonie et quand celui-ci est venu plus tard, les colons étaient partis. Le garde a ensuite appelé la police israélienne et une équipe de secours. Personne ne m’a parlé. Les secouristes m’ont donné les premiers soins et ils m’ont transporté par ambulance au village voisin, Turmos’iya. Là, une ambulance palestinienne m’a emmené à l’hôpital de Ramallah. »

    Midi, des colons de la colonie Karni Shomron, se rassemblent au carrefour de Kufor Laqef, au nord de Qalqilya. Ils se mettent à jeter des pierres sur les voitures palestiniennes. Une voiture, appartenant à Bassam ‘Abed Abu Khaled, de Kufor Qaddoum, est endommagée. 15 h 45, des colons de la colonie Qidoumim, au nord-est de Qalqilya, brûlent deux voitures, appartenant à Na’im ‘Abdul Karim Tayem et Bashar ‘Abdul Latif Tayem, tous deux d’al-Fundoq, à l’est de Qalqilya, proche de la colonie.

    Bashar Tayem témoigne auprès du PCHR :

    « Vers 15 h 30, jeudi 17 mars, Na’im Tayem et moi nous travaillions dans la colonie Qidoumim ? Nous avions arrêté nos voitures près du carrefour de Jeet, comme d’habitude. Et alors que nous étions au travail, le garde de la colonie nous a téléphoné et nous a dit que nos voitures étaient en train de brûler. Nous y sommes allés immédiatement, pour trouver nos voitures complètement incendiées. La police israélienne est arrivée et nous avons demandé au garde qui étaient les auteurs, mais il a refusé de répondre. Nous avons déposé plainte au bureau de police israélien dans la colonie Ariel. »

    18 h, des colons, toujours de Qidoumim, se rassemblent sur la route Naplouse/Qalqilya et jettent des pierres sur les voitures palestiniennes. Pas de dégâts et les FOI qui sont intervenues ferment la route jusqu’au départ des colons.

    Vendredi 18 mars

    Ayman Talal Dmaidi, 36 ans, de Hawara, au sud de Naplouse, échappe à une tentative d’agression d’un colon israélien.

    Dmaid déclare au PCHR que vers 4 h 45, après la prière de l’aube, il sortait de la mosquée ‘Ali Bin Abi Taleb et rentrait à son domicile. Alors qu’il était rendu à environ 150 mètres de chez lui, une voiture israélienne le percute dans le dos, et il s’écroule. Les colons essaient de rouler sur lui, et ils prennent la fuite.

    14 h 40, des colons de la colonie Taffouh font irruption sur les terres agricoles à l’est de Yassouf, à l’est de Salfit. Les FOI interviennent et les font évacuer. 18 h 15, des colons se rassemblent au carrefour de Jeet, au nord-est de Qalqilya. Ils enflamment des pneus et ferment la route Naplouse/Qalqilya.

    18 h 30, des colons de Qidoumim à nouveau, se regroupent sur cette même route pour jeter des pierres sur les véhicules palestiniens.

    18 h 35, des colons de la colonie Karni Shomron se rassemblent au carrefour de Kufor Laqef, au nord de Qalqilya, pour jeter des pierres sur les voitures palestiniennes.

    Samedi 19 mars

    7 h 30, Mahmoud Rashad ‘Atallah, 30 ans, de Beit Leed, à l’est de Tulkarem, subit des jets de pierres par des colons israéliens, alors qu’il roule sur la route de contournement qui relie le carrefour de Hawara au sud de Naplouse, à celui de Jeet au nord-est de Qalqilya.

    8 h 30, des colons, dont certains armés, investissent des cultures palestiniennes à Twana, à l’est d’Hébron, et tentent d’empêcher les agriculteurs palestiniens et des militants internationaux de mettre en terre des plants d’oliviers. Les FOI interviennent et attaquent les agriculteurs palestiniens et les internationaux.

    Fadel Ahmed Reb’ei, 32 ans, est blessé à la tête. Les FOI détiennent aussi Jaber Saber al-Harini, 16 ans, pendant plusieurs heures. La terre concernée a été rasée par les FOI une semaine plus tôt, et des colons israéliens y ont établi un avant-poste colonial il y a 7 jours.

    14 h 30, des colons de la colonie Sousia, au sud d’Hébron, lâchent des centaines de moutons sur les champs de blé et de persil palestiniens appartenant à la famille al-Nawaj’a dans le secteur de Sousia, à près de 500 mètres de la colonie. Cette attaque intervient dans le contexte de tentatives israéliennes visant à empêcher les agriculteurs palestiniens de se rendre sur leurs terres. Les FOI sont présentes et n’interviennent pas pour arrêter l’agression. Il faut indiquer que les colons israéliens se sont déjà emparés de deux dunums (0,2 ha) de cultures appartenant à ‘Adnan Shihda al-Nawaj’a.

    16 h 30, des colons de la colonie Kharsina, au nord-est d’Hébron, interceptent Musbah Ghaleb al-Za’tari, 40 ans, alors qu’il circule dans sa voiture, accompagné de ses deux fils, Mahmoud, 5 ans, et Ahmed, 12 ans, dans le secteur d’al-Bwaira. Les colons lui jettent des pierres depuis tous les côtés. Al’Za’tari et ses enfants sont contraints d’ouvrir les portes et de s’échapper. Il souffre d’ecchymoses à la jambe gauche.

    Les colons poursuivent l’agression sur sa voiture pendant près d’un quart d’heure. Plus tard, les FOI arrivent et les font partir. La voiture d’Al-Za’tari est sérieusement endommagée.

    18 h 30, plusieurs colons armés de la colonie Douleb, à l’ouest de Ramallah, montent une tente à l’est d’‘Ein Qinya, et y célèbrent des rites religieux pour le Pourim juif. Les FOI sont présentes et laissent faire. Les colons quittent le secteur le lendemain matin.

    Lundi 21 mars

    8 h 30, des colons de la colonie Ma’oun, au sud d’Hébron, interceptent Mahmoud Ibrahim Zain, 31 ans, du secteur de Khirbat Tana. Celui-ci conduit son âne et fait la vente de lait. Il est gravement blessé à la poitrine et au bras droit.

    12 h 45, un colon roulant sur la route Hébron/Bethléhem, tire des coups de pistolet sur des dizaines de civils palestiniens qui participaient à un cortège de funérailles à Beit Ummar, au nord d’Hébron. 2 civils sont blessés et le colon prend alors la fuite vers la colonie Kfar Etzion.

    Les deux personnes blessées sont :

    • Ahmed ‘Ali Abu Safiya, 60 ans, grièvement blessé d’une balle à la poitrine, et
    • Eyad Bassam al-Za’aqiq, 35 ans, blessé d’une balle à la cuisse droite.

    15 h 15, des colons de la colonie Kharsina, au nord-est d’Hébron, jettent des pierres sur des maisons appartenant à la famille al-Za’tari, dans le secteur d’al-Bwaira. Sabrin ‘Abdul Karim al-Za’tari, 17 ans, est atteint d’ecchymoses graves à la jambe droite. Une maison appartenant à Ghaleb ‘Abdul Karim al-Za’tari et un taxi sont endommagés.


    (JPG) Document public

    Pour plus d’informations, merci de vous rendre sur le site du PCHR, ou de le contacter à son bureau à Gaza ville par courriel : pchr@pchrgaza.org, ou par téléphone : (+972 (0)8 2824776 - 2825893).


     
     

    Rapport hebdomadaire pour la période du 17 au 23 mars 2011 : PCHR
    traduction : JPP et pour ce qui concerne les mouvements dans la bande de Gaza : Jacques Salles

     

     


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  • Le Guatemala expulse de force des paysans indigènes

    Les autorités guatémaltèques doivent stopper les expulsions forcées visant des communautés paysannes indigènes, qui ont jusqu'à présent mis à la rue 2 500 personnes et entraîné la mort d'un homme.

    Selon certaines informations, les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes pour expulser de terres faisant l'objet d'un litige 12 communautés paysannes Kekchis à Valle del Polochic, dans le nord-est du Guatemala, entre le 15 et le 18 mars.

    Antonio Beb Ac, ouvrier agricole, a été tué lors des expulsions et deux personnes auraient souffert de complications causées par les gaz lacrymogènes. Deux autres communautés comprenant environ 300 personnes seraient elles aussi menacées d'expulsion.

    Les expulsions à Valle del Polochic ont jusqu'à présent été menées sans réelle consultation, sans préavis, ni solution appropriée de relogement. Ces agissements doivent cesser immédiatement, a affirmé Sebastian Elgueta, chercheur sur le Guatemala à Amnesty International.

    Des milliers de personnes ont perdu leur logement et leurs moyens de subsistance. Sans abri, nourriture ni eau, elles sont exposées à d'autres atteintes aux droits humains et doivent bénéficier de la protection des autorités. Les quelque 60 familles toujours menacées d'expulsion doivent également être protégées.

    En outre, les autorités doivent veiller à mener une enquête impartiale et approfondie sur la mort d'Antonio Beb Ac, à rendre ses conclusions publiques et à traduire en justice les responsables présumés de cet homicide.

    Un juge a émis l'arrêté d'expulsion visant les 14 communautés le 7 février. Cette décision a statué sur un litige concernant la propriété de ces terres, litige opposant une société locale qui en revendique la propriété aux communautés Kekchis, qui font valoir qu'elles vivent et travaillent sur ces terres depuis 30 ans.

    Le 14 mars, des membres des communautés indigènes ont rencontré les autorités afin de tenter de trouver une solution. Le lendemain, la police et l'armée ont commencé à procéder aux expulsions, semble-t-il sans préavis ni avertissement, évacuant les fermes de Miralvalle et d'Agua Caliente.

    Le 16 mars, l'exploitation de Quinich a été totalement rasée. Les 17 et 18 mars, neuf autres communautés ont été expulsées, dont deux qui auraient été chassées de chez elles par erreur.

    Dans les communautés de San Miguelito et Campanas, 60 familles (environ 300 personnes) vivent toujours sous la menace d'une expulsion forcée.

    Le 17 mars, le bureau de la présidence a publié un communiqué annonçant que les autorités appliqueraient tous les arrêtés d'expulsion avec effet immédiat, sans préciser toutefois si elles le feraient dans le respect du droit international.

    Amnesty International redoute que les expulsions forcées ne se déroulent, comme par le passé, sans consulter les populations touchées ni leur proposer des solutions de relogement adéquat.

    Les droits humains de tous doivent être respectés. Les autorités guatémaltèques doivent veiller à ce que les plus vulnérables, les communautés indigènes ainsi que tous les groupes marginalisés, voient leurs droits civils, économiques, sociaux, politiques et culturels dûment protégés, a estimé Sebastian Elgueta.

    Si le gouvernement n'érige pas en priorité les droits fondamentaux des communautés marginalisées, les principes du droit au Guatemala continueront d'être appliqués de manière discriminatoire au détriment des peuples indigènes et de pencher en faveur des grands propriétaires terriens.

    Autres expulsions ici


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  • Guerre de Libye : bavures médiatiques avant les premiers bombardements

    Publié par Julien Salingue

    Au moment où nous écrivons, les avions d’une « coalition » bombardent les positions militaires du Colonel Khadafi (N D LRV : selon d’autres sources des zones résidentielles auraient aussi été bombardéees, on compterait près de 90 morts civils). Quoi que l’on pense de cette guerre, force est de constater qu’elle fait l’objet d’un traitement médiatique digne du journalisme de guerre le plus exécrable. Les observations que nous rapportons ici ont été effectuées avant le début des bombardements. Et elles sont déjà annonciatrices du pire…

    Si tu veux la guerre…

    Lorsque l’éventualité d’une guerre s’est précisée, la plupart des grands médias ont manifesté un certain empressement. Cet empressement était-il dicté par la conviction qu’il fallait venir au secours de populations civiles et qu’il n’y avait pas d’autre solution que la guerre ? Ce serait une prise de position à présenter comme telle. Mais, contrastant avec la gravité des responsables qui ont décidé cette guerre, l’impatience des impatients revêt des formes passablement malsaines, comme si une guerre n’était pas avant tout une guerre !

    Dès le vote de la résolution de l’ONU le 17 mars au soir, la nouvelle se répand comme… une trainée de poudre : la guerre approche. Dans les médias, les bruits de bottes se font entendre. Le 18 mars, Reuters publie une dépêche : « Compte à rebours pour une intervention en Libye ». Le Point, l’Express, le Nouvel Obs (et bien d’autres) la reprennent et font leur l’image du « compte à rebours ». Le lecteur est averti : qu’il se tienne prêt…

    L’attente ne sera pas longue. La déclaration d’Alain Juppé selon lequel « tout est prêt » pour déclencher les hostilités est elle aussi reprise en boucle dès le vendredi 18 en une des sites internet. Entre autres : « Libye : "Tout est prêt" pour une intervention militaire » (site de Libération) ; « Lybie [sic] : "Tout est prêt pour une action militaire" » (site de l’Est Républicain) ; « Libye : tout est prêt pour une intervention, selon Juppé » (site du Nouvel Obs) ; « L’armée française prête à l’assaut contre Kadhafi » (site de la Tribune) ; enfin, sur un ton encore un peu plus belliqueux que ses confrères, le site de 20 minutes titre : « Libye : malgré le cessez-le-feu proclamé par le pouvoir, les Occidentaux sont prêts au combat ». De toute évidence, les médias aussi.

    Certains sont même un peu trop prêts… C’est ainsi que dans l’après-midi du 18 mars, la chaîne I>télé, sans doute un peu trop impatiente, ose le scoop :

    Aucune action militaire n’a alors été menée. Il faudra en réalité attendre le lendemain avant que soit annoncé le premier tir français. Au grand désespoir d’Itélé qui, se rendant compte que son scoop ressemble de plus en plus à une bourde, remplace subrepticement, en fin d’après-midi, le mot « frappes » par le mot « crise ». 24 heures plus tard, l’information étant désormais correcte, le terme « frappes » refait son apparition à l’écran. Au grand soulagement d’Itélé ?

    Le 19 mars, Reuters publie une dépêche au titre des plus audacieux :

    « Vers des frappes imminentes ». En substance : les frappes ne sont pas encore imminentes, mais elles le seront bientôt. Une redondance qui révèle l’impatience ?

    La guerre, ça fait vendre, coco

    Cette impatience peut difficilement se prévaloir de visées exclusivement « humanitaires ». Elle traduit aussi une toute autre préoccupation : être le premier sur le coup. Concurrence journalistique ou compétition commerciale ? La seconde est loin d’être absente, car la guerre, c’est vendeur. Et rien de tel, pour appâter le chaland, que de lui proposer un pseudo-sondage en ligne. C’est le Parisien, rapidement rejoint par le Figaro, qui a ouvert les hostilités :

    S’agit-il d’informer ? Evidemment pas… D’ouvrir un « débat » ? A quoi bon, puisque la « communauté internationale » est unanime (voir plus loin). Il s’agit d’attirer le lecteur et de le fidéliser en le mettant directement à contribution et en créant l’illusion que son avis compte !

    Toutes les méthodes sont bonnes pour vendre et faire vendre. La palme du cynisme revient à Libération qui, en raison de la double actualité (Libye+Japon), a proposé à ses lecteurs un numéro spécial le vendredi 18 mars, avec une « double une ». Le communiqué de presse annonçant cet « événement » est des plus révélateurs :

    « Vendredi dans Libération : un numéro exceptionel [sic] consacré à la Libye et au Japon » […] « Citation de Nicolas Demorand, directeur de la rédaction de Libération : "Au moment où une série de catastrophes au Japon bouleverse chacun de nous, la communauté internationale semble enfin se mobiliser pour empêcher le colonel Kadhafi d’écraser l’insurrection du peuple libyen. Nous avons voulu donner toute sa mesure à cette actualité d’une incroyable densité, où se télescopent ces deux événements". Ce numéro « collector » de Libération sera disponible en kiosque vendredi 18 mars 2011 ».

    Les morts, coco, c’est collector.

    Moi, Kadhafi, il me fait pas peur

    Collector, aussi, certains propos forts courageux de va-t-en guerre parisiens, avant même le début de l’offensive.

    Le vendredi 18 mars, le Grand journal de Canal plus reçoit « trois grands observateurs de l’actualité » : Thomas Legrand (de France Inter), Yves Thréard (du Figaro), Alain Duhamel (d’un peu partout). La Libye est bien évidemment évoquée : Michel Denisot explique que suite à la résolution de l’ONU, les autorités libyennes ont annoncé un cessez-le-feu. On assiste alors à une scène surréaliste, au cours de laquelle Jean-Michel Aphatie et son camarade Yves Thréard nous livrent une analyse d’une exquise finesse :

    - Alain Duhamel : « (…) Un cessez-le-feu, c’est parce qu’ils veulent voir venir, sûrement ».
    - Jean-Michel Aphatie : « Ils ont les jetons. »
    - Yves Thréard : « Kadhafi est un peureux. »
    - Alain Duhamel : « Faut pas non plus les caricaturer… »
    - Jean-Michel Aphatie : « Moi je pense qu’ils ont un peu la trouille. »

    Aphatie et Thréard, confortablement installés sur leur plateau de télévision, triomphent et ironisent : Kadhafi a peur d’une intervention armée. On imagine que nos deux journalistes, à qui la guerre ne fait pas peur, ont déjà réservé leur billet d’avion pour la Libye afin de prendre part aux combats.

    A l’instar de leur confrère d’I>télé Olivier Ravanello qui, le samedi 19 mars, quelques heures avant les premiers bombardements, s’emporte, sourire aux lèvres : « On veut se débarrasser de Kadhafi, on va peut-être même arriver, par chance, à ce qu’une bombe lui tombe sur la tête ».

    Il est difficile de se contenter de comptabiliser ces mouvements de menton parmi les faux frais de la liberté d’opinion. Une fois encore ces commentaires qui n’éclairent rien, même pas les raisons de ceux qui soutiennent inconditionnellement cette guerre, contrastent avec la gravité de ceux qui l’ont décidée. Que dire alors du respect dont ils témoignent pour ceux qui, non moins gravement, ne sont pas convaincus par cette intervention ou lui sont hostiles ? L’indécence fait-elle partie des nouvelles règles de la déontologie ?

    Mais nos journalistes sont courageux. Nul doute que le Ministère de la Défense les décorera pour acte de bravoure médiatique. Contrairement à ces traîtres d’Allemands.

    Les « alliés » et les traîtres

    Nul n’aura échappé à l’argument-massue repris dans la plupart des grands médias : la guerre bénéficie du soutien de la « communauté internationale ».

    Une « communauté internationale » dont on ne cesse de nous rappeler qu’elle inclut des pays arabes. Ce ne serait donc pas une guerre de l’Occident… comme le Monde, en un lapsus révélateur, le dit pourtant en « une » le 19 mars, accompagné de cette sympathique invitation au« monde arabe » : « Il faut associer le monde arabe aux opérations militaires. Il en a les moyens : il dispose de centaines de chasseurs. Il a l’occasion de faire l’Histoire, pas de la contempler ». Typiquement « occidental ».

    Pour Thomas Legrand, toujours sur le plateau du Grand journal, la messe est dite : « Avant de commenter tout ça, il faut quand même souligner cette résolution extraordinaire. Moi je trouve que c’est historique, et c’est extraordinaire. Je crois que c’est la première fois qu’on peut dire que, enfin c’est pas la première fois, mais la communauté internationale ça veut vraiment dire quelque chose aujourd’hui ».

    Thomas Legrand, comme la plupart de ses confrères, « oublie » commodément de rappeler que quelques pays mineurs, périphériques et peu influents, n’ont pas voté la résolution de l’ONU, : la Russie, la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Allemagne… Mais tout ceci n’est qu’un détail car, comme on nous le répète jusqu’à l’usure, le Qatar a proposé de participer à l’intervention, et on ne va tout de même pas perdre du temps avec ceux qui veulent gâcher la fête. Plutôt que d’exposer leurs raisons et de tenter de les comprendre, avant de les justifier ou, dans le cas de nos commentateurs va-t-en-guerre, de les condamner, on préfère s’ériger en tribunal de la « communauté internationale » Quant aux raisons, bonnes ou mauvaises, qui ont conduit certains Etats « amis », comme l’Allemagne, à refuser de soutenir l’expédition militaire, elles sont balayées d’un revers de manche d’uniforme :

    - Pour Jean-Michel Aphatie, l’explication est simple : « L’Allemagne est dirigée par quelqu’un qui n’est pas à la hauteur de la situation, de cette situation » (le Grand journal, 18 mars).

    - Le Monde, dans son éditorial du 20 mars (« Berlin face à ses responsabilités internationales »), ne fait pas non plus dans la nuance : « L’Allemagne souhaite obtenir un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies. Soutenue par la France, cette demande est légitime […]. Encore faut-il être à la hauteur des responsabilités auxquelles on aspire. L’Allemagne d’Angela Merkel n’en a pas fait la démonstration, le 17 mars, en refusant d’approuver la résolution de l’ONU permettant l’usage de la force contre le régime du colonel Kadhafi ».

    Et, plus loin : « [L]e non-engagement allemand dans l’affaire libyenne est révélateur d’une hésitation qui peut être perçue par les partenaires de la République fédérale comme un manque de solidarité, voire de maturité ».

    - Sur son blog qui engage, au moins indirectement, Libération (puisque son site, en fait la promotion à la « Une »), l’incontournable Jean Quatremer se joint lui aussi au concert anti-allemand. Le 19 mars, dans un billet subtilement titré « L’honneur perdu d’Angela Merkel », il fait à son tour la leçon à la chancelière. Extraits : « Angela Merkel, une nouvelle fois, gouverne en fonction d’impératifs de politique intérieure, sans aucune considération pour ses engagements européens et atlantistes, et surtout sans aucune commisération pour le peuple libyen qui lutte pour sa liberté ». […] « Cet accès de pacifisme est d’autant plus curieux que la chancelière n’a toujours pas annoncé qu’elle allait retirer ses troupes d’Afghanistan… Bref, entre l’abstention et le soutien à Kadhafi, il n’y a qu’un pas ». Avant de conclure : « Angela Merkel chercherait à administrer la preuve qu’elle n’a strictement aucun sens de l’histoire qu’elle ne s’y prendrait pas autrement ». Rompez les rangs.

    L’entrée en guerre de la France réveillerait-elle, chez plusieurs journalistes et éditorialistes, de bons vieux réflexes anti-allemands ? Rien n’est moins sûr : « pas à la hauteur », « manque de maturité », « strictement aucun sens de l’histoire »… L’exact opposé, en somme, de notre bon président Sarkozy.

    Cocorico !

    C’est une évidence, surtout depuis que les hostilités ont débuté : nos chers médias exaltent leur fierté d’être français. En témoignent ces unes :

    Le Monde daté du 20-21 mars, après avoir titré la veille (voir plus haut) sur la « riposte » (la riposte ?) de « l’Occident », se drape lui aussi de tricolore.

    Même Daniel Schneidermann, que l’on a connu mieux inspiré, cède à la tentation chauvine dans son billet du 18 mars : « Sacré matin ! Soyons honnêtes. Qui, ici, sur ce site, dans ces forums, qui peut jurer qu’il reste indifférent, en voyant les rebelles de Benghazi, ce peuple qui a risqué sa vie en se soulevant contre le dictateur fou,brandir le drapeau français cette nuit ? Qui peut rester indifférent à leur gratitude envers le rôle joué par la France dans l’adoption de la résolution 1973 du Conseil de sécurité, qui va autoriser la « communauté internationale » à bombarder les colonnes de Kadhafi ? […] Et pour une fois, le cocorico français est sans doute partiellement justifié ».

    Certes, le gouvernement français a joué un rôle moteur dans l’adoption de la résolution de l’ONU. Mais est-ce la principale information dans cette affaire ? Pourquoi cette insistance malsaine sur le « rôle de la France » ? Se réjouir aux côtés des habitants de Benghazi, oui, mais pourquoi serait-on plus heureux, ou moins « indifférent », parce que des drapeaux français ont été brandis ? Cette fierté, qui fait appel aux sentiments chauvins les plus primaires, n’est-elle pas mal placée ? On chercherait à susciter un engouement populaire pour une guerre aux objectifs et à la durée indéterminés qu’on ne s’y prendrait pas autrement…

    De l’exaltation de la guerre au chauvinisme le plus franchouillard, en passant par les pitreries de journalistes qui rêveraient d’être des GI’s, le traitement médiatique des prémisses de l’expédition militaire contre la Libye nous rappelle cruellement que l’information est, souvent, parmi les premières victimes de la guerre. Et ce n’est, malheureusement, qu’un début.

    Julien Salingue

    Annexe. De l’expertise avant toute chose…

    On ne s’improvise pas expert d’un pays étranger. On a pu le vérifier à de nombreuses reprises ces dernières semaines au sujet, entre autres, de l’Egypte et de la Tunisie. Et parfois, à vouloir jouer les experts, on frôle le ridicule. Nous rapporterons ici un exemple, parmi bien d’autres, de ces approximations expertes. Le 18 mars, l’Edition spéciale (Canal plus) reçoit l’homme qui a personnellement convaincu Barack Obama, par SMS, de décider de bombarder la Libye : BHL moi-je. Les chroniqueurs de l’émission ont bien travaillé : alors qu’ils sont en train de discuter avec un expert militaire, une carte « explicative » s’affiche à l’écran. La voici :

    En bleu, les « zones contrôlées par Kadhafi ». En rose, les « zones contrôlées par les rebelles ». Question à 1000 euros : qui contrôle les zones en gris ? Mystère…

    Chacun aura en outre noté l’Hénaurme faute d’orthographe : « LYBIE » au lieu de « LIBYE ». Mais que Canal plus soit pardonné : la chaîne n’est pas la seule à s’être trompée. Même les meilleurs font des erreurs. La preuve, de nouveau, en images :

    Gageons que Jean-Michel Aphatie et Thomas Legrand qui ont, comme on l’a vu, beaucoup de choses à dire à propos de la guerre en cours, savent placer la « Lybie » sur une carte.

    Source : http://www.acrimed.org/article3558.html


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  • Ziad Medoukh ici 

     Depuis une semaine, les forces de l’occupation israélienne poursuivent leurs attaques, incursions et bombardements contre la bande de Gaza, attaques qui ont déjà fait beaucoup de martyrs, de blessés, en majorité des civils, et évidemment beaucoup de destructions des infrastructures de cette prison à ciel ouvert.

    Gaza la blessée, Gaza l’enfermée, Gaza sous blocus, Gaza la ville martyre, a de nouveau subi les attaques sanglantes d’une armée barbare qui se sert d' avions, de chars, de missiles et de toutes sortes d’armes interdites pour  atteindre des enfants et des femmes dans leurs maisons , dans  leurs immeubles.

    L'armée israélienne profite de ce que tous les regards soient tournés vers les régions voisines et les évènements qui s'y déroulent, révolutions populaires dans le monde arabe et intervention militaire en Lybie, pour accentuer son escalade

    Son objectif  est de saboter les efforts des jeunes palestiniens qui ont organisé des manifestations pacifiques contre la division et pour l'unité nationale, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza

    Ces crimes israéliens sont un nouvel épisode  dans  l'histoire sombre de cette occupation qui s'installe sur la souffrance et le sang des enfants, des femmes et des vieillards innocents

    Tous ces massacres se font sous le regard d'une communauté internationale insensible face aux violations permanentes des droits des Palestiniens par un Etat qui se prétend libre et démocratique, un Etat qui n'a jamais respecté ni appliqué aucune résolution des Nations Unies

    L’absence de réaction efficace de cette communauté comme toujours complice, aveugle  et silencieuse,  encourage l'occupant à poursuivre ses agressions contre Gaza

    Depuis 63 ans dans l'histoire de notre pays, le point noir  est incontestablement l'impunité d'Israël. Cet Etat colonial a commis des massacres des crimes, des faits de guerre et impose actuellement à une population blessée et enfermée un blocus inhumain sans aucune sanction des puissances internationales. Bien au contraire, celles-ci encouragent cet état raciste par leur soutien politique, économique et militaire.

    La communauté internationale se garde bien de dénoncer, voire même de blâmer ces massacres perpétrés par les israéliens, bien au contraire elle les protège de toute critique que ce soit aux Nations Unies ou au Conseil de Sécurité

    La réaction de ces grandes puissances internationales est d'une grande hypocrisie Elles appliquent constamment la politique du "deux poids, deux mesures": elles réagissent rapidement dans certains pays comme la Lybie, sous prétexte de protéger la population civile et quand il s'agit des crimes israéliens quotidiens contre les Palestiniens de Gaza ou de Cisjordanie, c'est toujours le silence complet, le silence complice.

    Nous réclamons l'application du droit international, nous demandons la protection immédiate des habitants de notre pays  qui continuent de souffrir et de donner leur sang parce que personne ne bouge dans ce monde dit libre qui déclare protéger les populations civiles , ce monde qui se manifeste ailleurs et  fait semblant de ne rien voir et de ne rien entendre quand il s'agit des Palestiniens.

    Notre message, adressé aux Israéliens comme à cette communauté internationale impuissante, est clair et précis : nous, Palestiniens,  sommes déterminés, nous allons continuer de résister  sur notre terre, elle est ici notre terre, elle est ici notre patrie,  ni les massacres israéliens contre nos civils, ni les attaques aveugles de leur armée contre nos maisons, nos écoles et nos usines,  ne pourront jamais changer l' attachement qui est le nôtre à ce grand pays qui s'appelle : la Palestine, la Palestine, la Palestine.

    *************

    Ziad Medoukh, Palestinien, est responsable du département de français à l'université Al Aqsa
    et coordinateur du Centre de la Paix de Gaza


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