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    Le site Internet de l’office de tourisme de Malte annonce sans détour : « Les îles maltaises seront une fête pour vos sens. L’avantage d’y séjourner est de vous permettre d’expérimenter plusieurs séjours en un ». C’est en effet ce que constatent les milliers de boat-people africains faisant route vers l’Italie et qui, depuis 2002, se fracassent sur les côtes maltaises. Ils ont été arrêtés, parqués dans des centres de détention ou de rétention (ouverts ou fermés). Pour ces migrants interdits d’Europe, Malte est devenue une prison à ciel ouvert.

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  • Albert Libertad – La grève des gestes inutiles (1905-1908)

    … Pourquoi les hommes (tous les autres êtres de même, évidemment) travaillent-ils ? Dans quel but ?

    La réponse est simple. Si l’homme a frotté longuement deux morceaux de bois l’un contre l’autre, s’il a taillé un silex, s’il l’a usé pendant des heures contre la poussière, c’était pour obtenir du feu, c’était pour obtenir une arme, ou plutôt un outil.

    S’il a abattu des arbres, c’était pour s’en construire une hutte ; s’il a tissé les fibres végétales, c’était pour s’en former des vêtements ou des filets.

    Tous ses gestes étaient des gestes utiles.

    Quand la simplicité de ses goûts, et aussi l’horizon nécessairement borné de ses désirs, lui eurent procuré des loisirs, par suite de son adresse et des moyens découverts par lui et ses pareils, il trouva bon de faire des gestes dont l’utilité n’était pas si évidente, mais qui lui portaient une somme de plaisirs qu’il ne trouvait pas négligeables. Il donna à la pierre les formes qui lui parurent agréables ; il retraça, sur le bois les images qui l’avaient frappé.

    De toutes les façons, les gestes qu’il faisait, nécessaires pour ses besoins immédiats ou nécessaires pour ses plaisirs, étaient des gestes dont il ne contesta pas l’utilité ; d’ailleurs, il lui était loisible de ne pas faire ceux du second ordre.

    Par quelles formes l’homme d’alors travaillant la corne de renne, volontairement, pour son plaisir, passa pour arriver à l’homme d’aujourd’hui travaillant l’ivoire par force, pour le plaisir d’autrui, je n’entreprendrai pas de le décrire.

    Pour des milliers d’hommes, les gestes agréables, faits volontairement, sont, devenus du « métier » sans lesquels ils ne peuvent vivre. Les gestes qui servaient à embellir leur milieu deviennent la condition inévitable de leur vie. Les gestes qu’ils faisaient pour aiguiser leurs sens, ne font plus actuellement que les affaiblir, les user prématurément.

    Les autres hommes se trouvent alors dans l’obligation de faire les gestes nécessaires à entretenir la vie sociale, et ils usent leur force aux mêmes gestes. Ils travaillent pour ceux qui font « métier » de gestes agréables, pour ceux qui vivent dans l’inactivité absolue par suite d’un malentendu social.

    Ceux qui ne travaillent pas, aberration complète, extraordinaire, font contrôler à leur profil le travail utile ou agréable des autres. Et ce service de contrôle augmente le nombre de gens qui ne font pas de travail utile, ni même agréable. Par conséquent, il augmente la part de labeur des autres.

    Le cerveau a beau faire un travail perpétuel en vue d’améliorer le labeur du corps, faire de constantes découvertes, de constantes inventions, le résultat. est quasi nul, le nombre des intermédiaires, des contrôleurs, des inutiles, augmentant en proportion.

    Une sorte de folie finit par gagner le monde. On en arrive à préférer aux gestes de première utilité, les gestes agréables, voire même les gestes purement inutiles. Tel qui n’a pas mangé, ou que très peu, fera faire des cartes de visite en bristol. Tel qui n’aura pas de chemise, portera des faux-cols d’une blancheur impeccable. Que de stupidités engendrées par les préjugés et la vanité imbécile des individus !

    Par suite d’une force purement fictive, on emploie ses qualités à tort et à travers.

    Des hommes, dont l’intérieur est noir et sale, peindront des devantures au ripolin ; d’autres, dont les enfants ne peuvent aller à l’école, composeront ou imprimeront des prospectus ou des menus de gala ; d’autres encore tisseront des tentures merveilleuses, tandis que la femme qui est à leur foyer n’a pas une jupe chaude à mettre sur son ventre engrossé.

    L’homme a oublié que, primitivement, il faisait des gestes de travail, en vue de vivre tout d’abord, de s’être agréable ensuite. Ce que nous avons à faire, c’est de le lui rappeler.

    ― O ―

    …Chaque jour quelques faits nouveaux réveillent en moi cette obsession de l’ouvrier bâtissant lui-même la prison douloureuse, la cité meurtrière où il s’enfermera, où il respirera le poison et la mort.

    Je vois se dresser en face de moi, alors que je cherche à conquérir plus de bonheur, le monstre du prolétariat, l’ouvrier honnête, l’ouvrier prévoyant.

    Ce n’est pas le spectre du capital, ni les ventres bourgeois que je trouve sur ma route… c’est la foultitude des travailleurs de la glèbe, de l’usine qui entrave mon chemin… Ils sont trop nombreux. Je ne puis rien contre eux.

    Il faut bien vivre… Et l’ouvrier trompe, vole, empoisonne, asphyxie, noie, brûle son frère, parce qu’il faut vivre.

    Et son frère trompe, vole, empoisonne, asphyxie, noie, brûle l’ouvrier, parce qu’il faut vivre.

    O l’éternelle raison de vivre qui fait porter la mort entre les frères de la même famille, entre les individus de mêmes intérêts, comme elle résonne douloureusement à mes oreilles.

    Le tigre qui guette sa proie dans la jungle, ou le pélican qui va jeter son bec en l’eau pour happer sa nourriture, luttent contre les autres espèces afin de vivre. Mais ni le poisson, ni l’antilope n’échangent de vaine salamalecs avec le tigre et le pélican. Et le tigre et le pélican ne fondent pas des syndicats de solidarité avec l’antilope et le poisson.

    Mais cette main que vous serrez a versé l’eau mauvaise, empoisonnée, dans le lait que vous avez bu, tout à l’heure chez la crémière.

    Mais cet homme qui étend son corps près du vôtre, dans le même lit, vient de rafraîchir aux halles de la viande corrompue que vous mangerez à midi, au restaurant côtoyant l’usine.

    En retour, c’est vous qui avez fabriqué les chaussures en carton dont l’humidité a jeté l’un sur le lit, ou bien vous avez construit le mauvais soutènement du métro qui s’est écroulé sur la mère de l’autre.

    Vous vous côtoyez, vous vous causez, vous vous embrassez, fratricides mutuels, meurtriers de vous-mêmes. Et lorsque sous vos coups redoublés, l’un de vous tombe, vous levez le chapeau et vous accompagnez sa charogne sous terre, de façon que, même crevé, il continue son rôle d’assassin, d’empoisonneur et qu’il envoie les derniers relents de sa chair putride pour corrompre la jeune chair de ses enfants et des vôtres.

    ― O ―

    … Puisque l’on parle de préparation, d’organisation, que l’on impartit pour ce travail préliminaire un délai assez long, voyons s’il ne serait possible, au lieu de l’employer à une limitation fallacieuse de la durée de l’effort journalier, de chercher les rouages faisant double emploi ou complètement inutiles afin de les supprimer ; les forces inemployées ou mal employées, afin de les utiliser.

    Au lieu de cette limitation qui, dans l’état actuel, comportera tant d’exceptions (et quelquefois en toute raison), décidons de ne plus mettre la main à un travail inutile ou néfaste, à un travail de luxe ridicule ou de contrôle arbitraire.

    Que l’homme qui enchâsse le rubis ou qui confectionne la chaînette d’or, pour enrichir (?) le cou de la prostituée « légitime » ou « illégitime » ; que celui qui travaille le marbre ou le bronze afin de recouvrir la charogne de quelque illustre voleur ; que celui ou celle qui, des heures, enfile les perles de verre, pour façonner la couronne hypocrite des regrets conjugaux ou autres ; que ceux dont tout le travail est d’embellir, d’enrichir, d’augmenter, de fabriquer du luxe pour les riches, pour les fainéants, de parer les poupées femelles ou mâles jusqu’à en faire des « reliquaires » ou des châsses, décident de cesser le travail, afin de consacrer leur effort à faire le nécessaire pour eux et les leurs.

    Que ceux qui fabriquent le blanc de céruse et les matières empoisonnées ; que ceux qui triturent le beurre, mélangent les vins et les bières, qui rafraîchissent les viandes avancées, qui fabriquent les tissus mélangés, ou les cuirs en carton, que ceux qui font du faux, du truqué, qui trompent, qui empoisonnent pour « gagner leur vie », cessent de prêter la main à ce travail imbécile et qui ne peut profiter qu’aux maîtres dont le vol et le crime, sont les gagne-pain. Qu’ils se mettent à vouloir faire du travail sain, du travail utile.

    Que tous ceux qui percent du papier, qui contrôlent, qui visent, qui inspectent ; que les bougres que l’on revêt d’une livrée pour faire les chiens inquisiteurs ; que ceux que l’on met aux portes pour vérifier les paquets ou contrôler les billets ; que ceux dont tout l’effort consiste à assurer le bon fonctionnement de la machine humaine et son bon rendement dans les caisses du maître, que tous ceux-là, dis-je, abandonnent ce rôle imbécile de mouchards et surveillent la valeur de leurs propres gestes.

    Que ceux qui fabriquent le coffre-fort, qui frappent la monnaie, qui estampent les billets, qui forgent les grilles, qui trempent les armes, qui fondent les canons, lâchent ce travail de défense de l’État et de la fortune, et travaillent à détruire ce qu’ils défendaient.

    Ceux qui font du travail utile et agréable le feront pour ceux qui veulent bien donner leur effort en un échange mutuel.

    Mais combien la somme de travail de chacun se trouvera diminuée !… La machine humaine, débarrassée des rouages inutiles, s’améliorera de jour en jour. On ne travaillera plus pour travailler, on travaillera pour produire.

    Or donc, camarades, cessons tous de fabriquer le luxe, de contrôler le travail, de clôturer la propriété, de défendre l’argent, d’être chiens de garde et travaillons pour notre propre bonheur, pour notre nécessaire, pour notre agréable. Faisons la grève des gestes inutiles.

    (L’Unique n°14, octobre 1946) ici  et ici


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  • Le Vatican a fait de Franco le « caudillo de l’Espagne par la grâce de Dieu ».

    Benoit XVI en Espagne

    En tant qu’institution, l’Église catholique est un des lobbys, politique et économique, des plus influents à l’échelle mondiale. Ses membres agissent dans toutes les structures du pouvoir et font tout pour influer sur toute décision qui, à leurs yeux, attaque les principes qui guident leur foi. Pour y parvenir, ils n’ont pas hésité à s’allier au diable lui-même. Seulement ensuite viennent les justifications et les prières.

    Sous le nazisme et le fascisme, les papes Pie XI et Pie XII, sans compter les cardinaux, évêques et prêtres, ont donné leur bénédiction à Hitler et à Mussolini et, ce faisant, ont assumé la responsabilité de régimes coupables de crimes et d’exterminations.

    En Amérique Latine, tout en excommuniant les Théologiens de la Libération, Jean Paul II se faisait le complice de crimes contre l’Humanité en justifiant l’assassinat de chrétiens, de protestants, d’athées et d’agnostiques livrés aux mains des cerbères de la religion catholique. Les Pinochet, Videla, Banzer, Somoza et d’autres ont compté parmi ses amis personnels. En Espagne, le comportement de l’Église n’a pas été différent. Durant la tyrannie franquiste, elle a élevé son assassin suprême, le général Francisco Franco, à la catégorie de « caudillo de l’Espagne par la grâce de Dieu ». De sorte que ces messagers de Jésus-Christ sur Terre ont donné leur blanc-seing aux exécutions de centaines de milliers de Républicains accusés d’athéisme, de communisme ou de franc-maçonnerie. Et nul pardon pour ces derniers. Une telle conduite n’est pas nouvelle. Il y a quelques siècles, durant les croisades et, plus tard, durant l’Inquisition, des scientifiques, des « sorciers » et des agnostiques furent torturés à mort à cause de leurs « hérésies ».

    Et c’est ainsi qu’échoit à l’Église Catholique le néfaste honneur d’avoir légué au monde des tortures appliquées avec un zèle sans égal par des Jésuites, des Dominicains et des Franciscains durant des siècles. Aujourd’hui, depuis l’État du Vatican, on protège des prêtres pédophiles et on continue la politique de demander pardon aux victimes, mais de ne jamais excommunier les coupables.

    L’État du Vatican est un propagandiste de conduites racistes, homophobes et xénophobes et, du XVIIº au XIXº siècle, de l’esclavage. C’est le Pape Pie IX qui écrivit, en 1866 : « En aucune façon l’esclavage ne contrevient à la loi naturelle et divine et on peut lui trouver de nombreuses justifications comme on peut le vérifier en consultant les théologiens et interprètes approuvés par le canon sacré.

    Parce que la domination qu’un maître exerce sur un esclave ne doit être comprise que comme le droit éternel que possède le premier, pour son profit, de disposer du travail du serf, étant entendu qu’il est légitime qu’une personne fasse don à une du droit à exercer une domination sur elle ». On déduit de ce qui précède que la « loi naturelle et divine » admet parfaitement qu’un esclave soit vendu, acheté ou donné tant que dans cette vente, cet achat, ce troc ou ce don seront respectées les conditions que ces auteurs auront convenu entre eux …

    Pour diffuser ses idées, l’Église dispose de stations de radio, de journaux, de maisons d’édition et de chaines de télévision. En tant qu’État, le Vatican jouit d’une économie saine. La crise le touche peu. Sa richesse grandit de façon exponentielle. Pour la conserver, l’Église n’a pas recours au miracle de la multiplication des poissons et des pains. De façon moins glamour, elle agit exactement comme une entreprise capitaliste ; elle se livre à la spéculation financière, investit dans les bourses de New York, Tokyo, Paris, Londres, Rome ou Madrid. L’Église est un grand propriétaire foncier. Elle possède des banques et, parmi tous ses biens, on relève des palais, des châteaux, des immeubles, des maisons, des centres de loisirs, des cliniques, des collèges, etc. L’Église accumule le plus grand patrimoine culturel du monde.

    Des oeuvres d’art, des sculptures des joyaux, des tableaux, sans compter ses lieux de culte, authentiques chefs d’oeuvre architecturaux : témoin, sans aller chercher bien loin, la Sagrada Familia de Barcelone. L’Église possède des universités, des collèges, des écoles secondaires pour endoctriner les enfants que ces centres accueillent dans la morale catholique de la famille et du mariage, leur inculquer son refus du divorce et de l’avortement, leur prêcher l’abstinence sexuelle. En Espagne, l’épiscopat organise des manifestations contre les lois promulguées et appelle les enseignants, les médecins et les pères de famille à la désobéissance civile et à l’insoumission en cautionnant des conduites anticonstitutionnelles.

    Et c’est ainsi qu’une partie non rendue publique du programme de Benoit XVI sera consacrée à l’examen des politiques et des actions programmées contre les lois concernant l’avortement et le mariage des couples homosexuels. Il est donc surprenant que le gouvernement du Parti Socialiste Espagnol rende public, précisément en plein voyage du Pape, son renoncement à présenter devant le Parlement sa loi sur la liberté religieuse parce qu’il la considère inappropriée et contraire à la tradition catholique de l’Espagne.

    L’Église catholique, pour maquiller son intolérance et afficher son engagement au sein de la société, construit des cliniques, des orphelinats et des résidences pour personnes âgées ce qui lui permet de continuer à pratiquer son prosélytisme et à accroître son patrimoine grâce aux testaments dictés sur leur lit de mort par les pensionnaires. Il n’est donc pas étonnant que Benoit XVI, lors de sa visite à Barcelone, pose la première pierre d’un centre pour handicapés mentaux comme une manifestation de charité chrétienne. Quelle délicate attention de sa part ! Par ailleurs, l’Église possède les moyens économiques suffisants pour subvenir aux frais des voyages de ses représentants. Assurément, le coût de cette visite privée n’entrainerait pas sa faillite. Et même si elle devait lui poser quelque problème de trésorerie, il resterait au Vatican la solution de demander l’aumône à ses fidèles.

    Mais au lieu de cela, pour la visite de Benoit XVI, les municipalités de Barcelone et de Saint-Jacques-de-Compostelle vont soustraire à leur budget communal la somme de six millions d’euros pour que Sa Sainteté ne connaisse pas la gêne. Mesures de sécurité, tintouin et cérémonial et retransmissions télévisuelles seront au compte des institutions publiques. La justification avancée par les autorités civiles n’est pas piquée des vers. Ils déclarent que la visite du Pape est un événement extraordinaire qui va remplir les hôtels et que des millions de personnes dans le monde pourront contempler la Sagrada Familia de Barcelone et la cathédrale de Saint-Jacques et qu’au total, la visite papale rapportera aux finances publiques plus de 10 millions d’euros.

    Chiffre nullement négligeable par ces temps de crise. Par conséquent, ce voyage financé avec de l’argent qui appartient à tous les Espagnols, est une insulte au peuple espagnol. Mais en même temps, il démontre la faiblesse des autorités « démocratiques » dans un État confessionnel. Sans peur d’être dementis, nous pouvons affirmer que l’Église espagnole, depuis ses origines, a été caractérisée par ses liens avec les forces les plus obscurantistes et inquisitoriales et qu’elle joue désormais un rôle rétrograde, conservateur et antidémocratique.

    Marcos Roitman Rosenmann. La Jornada.

    Source : http://www.jornada.unam.mx/2010/11/...

    Traduction : Manuel Colinas pour Le Grand Soir.

    URL de cet article
    http://www.legrandsoir.info/Benoit-XVI-en-Espagne.html

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  • TRANS

    Je souris quand je vois certains frapper des mains et applaudir en disant : bravo la "Science", bravo pour sa découverte d'une nouveauté merveilleuse.

     

    Ne soyons pas simplistes!

    J'applaudis moi aussi si cela peut permettre à l 'espèce humaine, à l'homme, d'être mieux lui même Mais cela me révolte quand je perçois que cela va l'induire dans un "esclavagisme" plus important qu'on ne puisse l'imaginer. Nous avons tous applaudi lorsque, dans nos cours d'histoire, on nous a enseigné que,suite à la Révolution, l'homme était libre et qu'il naissait libre. Cela ne faisait d'ailleurs que reprendre un thème religieux fort ancien. Mais on continuait quand même le commerce d'une population noire, entre autres. Et les négriers ne s'en plaignaient pas. Eh bien, comme le montre brillamment Jeremy Rifkin2 dans son étude du processus à l'oeuvre aux USA depuis vingt ans, nous nous retrouvons dans une semblable position : nous allons devoir nous battre contre des négriers de nouvelle espèce.

    Lorsque la maladie de Creutzfeldt-Jacob, dite de la "vache folle", a été rendue publique, une large population bovine était déjà touchée, mais on a évité de noter que tout ce qui était nourri aux mêmes produits, c'est-à-dire la population porcine, ovine, les volailles et même les poissons de culture n'étaient pas indemnes. Certes, rapidement les autorités politiques et sanitaires ont imposé des réglementations, précisant qu'il fallait éviter de manger tel ou tel morceau, tels ou tels abats. Mais réfléchissons un peu. Une vache contaminée, elle l'est aussi bien, même si c'est à un degré autre, dans la cervelle que dans son jarret ou que dans son lait. Le lait est une protéine. Mais si nos experts l'avaient annoncé brutalement toute l'économie agricole et le commerce agro-alimentaire se seraient effondrés. Cela aurait provoqué une révolte civile.

    Alors, on préfère voir cette maladie se développer et se muter sur quelques vingt voire quarante ans pour ne pas effrayer la population. Eh bien, nous sommes déjà en pleine révolte génétique sans trop nous en apercevoir. Nos champs sont en train d'être mutés. On aura des herbes mutées, des fleurs mutées, des fleurs hybrides. Déjà les paysans ne peuvent pas ensemencer ce qu'ils veulent car les semences hybrides interdisent le recopiage et le réensemencement. Et ces produits peuvent être nocifs car ils sont "non naturels", c'est-à-dire non en harmonie avec l'ensemble de ce qui constitue la vie. On n'a pas pris la peine et le temps de s'en préoccuper. (Il faudrait aussi parler du respect de la biodiversité mais également du respect des pays du tiers-monde largement détenteurs de ce patrimoine don tl'Occident s'empare par brevetage interposé.)

    Côtoyant de près des responsables du domaine de la santé, j'entends dans les couloirs des propos peu rassurantssur les cancers, les sidas et autres maladies auto-immunes qui se développent et prennent des formes inattendues. Certes, nous pouvons en prendre notre parti et crever la bouche pleine. Mais n'est-il pas plus sage et réaliste d'attirer vertement l'attention sur ce qui est en train de se jouer pour que cela ne se joue pas dans notre dos ? A ce régime qu'en sera-t-il des dépenses de santé et de leur prise en charge ? Vous vous plaignez de verser trop d'écus à la Sécurité sociale et en même temps vous craignez qu'elle ne disparaisse. Elle peut effectivement cesser, un jour ou l'autre, pour cause de faillite. Eh bien, c'est tout un processus de vie en société qui est en débâcle et qu ipeut nous mener, les uns et les autres, à la faillite de nous-mêmes aussi. La solution n'est pas de faire des manifestations pour ce qui est en ruine.

    Manifestons en actes, par nos manières de vivre, pour seulement conserver nous-mêmes et les nôtres en bonne santé

    Le "transgénique" généralisé est donc une farce, qui risque d'être pour nous et nos successeurs une mauvaise farce. Il n'a jamais été demandé parles consommateurs, il lui est imposé. En même temps qu'une approche technique, c'est une approche anthropologique et économique que nous devons conduire. Même si on ne nous le dit guère, n'oublions pas que les enjeux sont aussi économiques, politiques, planétaires, bien sûr ; les enjeux sont financiers, sanitaires, etc. Par nos manières de vivre, c'est nous, collectivement, qui créons nos problèmes. Alors c'est à nous de les résoudre. Prenons un autre exemple. Dans la presse, on commence à avoir des échos d'un nouveau problème, celui de la résistance aux antibiotiques4. Dans nombre d'élevages forcés on utilise les antibiotiques, on inclut dans tel maïs un gène de résistance à tel antibiotique. A quoi donc jouons-nous ?

    Nous sommes tous des "mutés" ou mutants

    Mais, vous-mêmes, dès que vous avez un petit bobo,vous vous précipitez chez votre médecin et, de façon répétitive, vous consommez des antibiotiques. Or les antibiotiques sont faits pour constituer une frappe contre des maux résistants, mais une frappe rapide .Sinon vous devenez inondés d'antibiotiques, votre corps devient hyper-résistant. Ce qui veut dire que vous êtes "mutés" ou mutants. Vous devenez insensiblement des hommes et des femmes génétiquement modifiés et cela peut vous mener sur des chemins inattendus et peu désirables. Oh, ne vous imaginez pas avec trois yeux ou avec quelques bras en plus !

    Ce sur quoi je veux attirer l'attention, c'est sur les interéchanges constitutifs de notre vie corporelle, c'est sur les mutations géniques que nous pouvons provoquer en nous, en usant et abusant inconsidérément. Quand nos terres seront inondées d'une nouvelle génération végétale hyper-résistante, nous aurons aussi des bactéries et des virus hyper-résistants à tout traitement. Alors il sera un peu tard pour prier et pour vous réfugier dans les temples si des pans entiers de populations disparaissent. Les historiens parleront de l'épidémie de peste nouvelle. Déjà des cas de nouvelles "pestes" existent et deredoutables ennemis apparaissent puisque nos connaissances actuellesne permettent plus de les combattre.

    On a beau avoir découvert quelques gènes, quelques centaines de gènes, nous trouverons, chaque jour, de nouvelles parités de gènes, de nouveaux modes de fonctionnement.Nous ne connaissons pratiquement pas leurs répercussions.Plutôt que de passer notre temps à exploiter de façon juteuse quelques bribes de découvertes permettant de modifier les vivants, ne faudrait-il pas investir pour connaître en profondeur le système génétique, ses modes d'action et d'intercommunication ? L'optique actuellement dominante nous transforme en apprentis sorciers et, par ce chemin, nous allons apprendre à être des sorciers apprentis. Gare aux dégâts si nous nous obstinons à vivre idiots au lieu de poser des choix de manière de vivre.

    Pr Bernard HERZOG ici


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  • Police partout, justice nulle part !

    Posté par clarky le 7 novembre 2010

    police.jpgLa France serait-elle devenue un état policier ? On peut aisément  se poser la question quand la réalité dépasse la friction. Prenons au hasard une ville, Bobigny, son tribunal peu banal, un magistrat jusqu'alors inconnu des services de police, une phrase choc, vous savez “le poids des mots, le choc de photos”, des syndicats de poulagas le couteau entre les dents, et le meilleur pour la fin, une garde des sceaux dans son bac à sable qui, a sa seule vue, te donnerait des envies de faire 48 heures de garde à vue sans motif apparent.

    Cette miction impossible a pris des airs de police académie au cours du réquisitoire de monsieur Le Milon à l'encontre des sept nains de la police, poursuivis pour avoir accusé à tort un homme. Ce substitut a donc tiré le gros lot, l'euro Milon en quelque sorte, puisque dans sa recherche de vérité et surtout de la dire, il a osé affirmer que les méthodes employées, par nos sept mercenaires nationaux, étaient comparables à celles de la Gestapo.

    Que n'avait-il point dit ce brave homme, traiter nos fonctionnaires méritants de besogneux Teutons. Manquerait plus que l'état français soit accusé de pratiquer des rafles sur les Roms pour satisfaire un fils d'immigré arrivé au pouvoir, pure fiction je vous l'accorde !

    Il n'empêche, on ne badine pas avec l'amour et encore moins avec la police nationale, garante de la sécurité pour tous et soucieuse du respect d'autrui… et mon cul c'est des poulets assurément ! Ce pauvre magistrat venait de se faire flasher pour conduite dangereuse et dépassement de la ligne blanche, il devait être en état d'ébriété pour oser parler de Gestapo quand nos vertueux condés n'aspiraient qu'à une simple collaboration musclée avec le lascar qu'ils poursuivaient.

    Aussitôt dit, aussitôt défait. La chasse à l'homme est lancée. La proie semble toute désignée, sera-t-elle résignée pour autant… L'administration s'organise, mise en place du plan épervier et déclenchement d'Arlette enlèvement au cas où Chabot déciderait de nous faire un “à vous de juger” spécial puérils en la demeure !

    En France on ne touche plus à la police désormais, décrétée cause nationale par l'inspecteur gadgets de l'Elysée. Depuis que Sarkozy est au pouvoir, dire merci à un flic qui te met une prune risque d'être pris pour insulte à force de l'ordre. Le tollé adore les mises à mort, alors Michèle Alliot-Marie enfile son habit de lumière et balance son glaive vengeur. Suite à l'indignation des syndicats de policiers, l'immaculée Alliot-Marie décide donc d'éteindre rapidement l'incendie, et l'incident, en ordonnant une enquête administrative, et pourquoi pas préliminaire !!??!!, tout simplement parce que les préliminaires avec cette dame te donnent des envies d'éjaculation précoce pour que cela dure le moins longtemps possible, ne jamais abuser des bonnes choses, telle et ma devise en l'occurrence.

    Faut dire que ce procès n'a rien de banalisé, dans le box nos sept comparses donc, et dans l'assemblée une cohorte de poulets élevés en batterie, je présume, qui donnent de la voix, vox populiste, vox dei ! On connaissait le syndicat du crime, le Milon venait de faire connaissance avec les syndicats qui s'escriment à gueuler leur indignation. On attend avec gourmandise les chiffres de la préfecture de police pour connaître le décompte exact des outragés nationaux présents lors cette manifestation de mécontentement.

    Finalement, la justice a le droit de fermer sa gueule quand cela dérange les canidés de la République, par contre, elle se fend de conclusions farfelues lorsqu'il s'agit de balayer des accusations gênantes à l'encontre d'un ministre ou d'une vieille déglinguée du carafon. Que le principal syndicat de magistrats, l'USM, dénonce ces pratiques douteuses et disproportionnées dans la gestion de cette affaire, qu'il trouve déplorable qu'on engage une procédure pré-disciplinaire à l'encontre d'un magistrat parce que des policiers font la tronche, ne changera rien à la façon dont ladite justice est rendue dans notre beau pays. Mais il est certain que porter  une étoile de shérif confère certains avantages non négligeables quant à un éventuel soutien étatique.

    La République a beau blanchir ses ouailles policières, elle aura toujours les mains sales !


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