• Décrypter le décryptage islamophobe de l'Express

    Christophe Barbier, rédacteur en chef de l'Express, a une longueur d'avance sur les organisateurs d'apéros saucisson-pinard : instigateur dès février 2010 d'une réunion éditoriale placée sous le signe de la charcuterie - "pâté, rillettes, saucisson" - il a aussi gravé ses thèses riches (c'est-à-dire grasses) dans le papier glacé de l'hebdomadaire - dernière livraison, n°3092 semaine du 6 au 12 octobre.

    Le dossier s'intitulait "L'Occident face à l'Islam" et s'étalait sur 11 pages interrompues par six rappels publicitaires : un grand bol d'air consumériste pour donner à cette enquête une haleine idéologique aussi fraîche que celle des journalistes du Point fantasmant dans leurs salons sur les polygames de banlieue. Retour sur ce dossier symptômatique d'une construction, à la fois ignorante et maligne, de l'Islam comme péril.


    La couverture d'abord est exemplaire : en lettres capitales, un titre se décline selon plusieurs pistes qui convergent toutes vers le niveau d'alerte maximal - en quatre phases : "le retour de la menace terroriste", "la poussée des fondamentalistes", "l'échec de l'intégration", "les forces politiques qui en profitent". Une rhétorique où la menace est évidemment mondiale et la générosité pure qui visait à civiliser le métèque en l'intégrant à l'échelle de la nation, vaine en tous points. Enfin, on attise la rancoeur en imputant la droitisation de l'Europe aux musulmans - qui ne sont pourtant pas ceux qui votent en majorité pour les partis ultra-nationalistes. Tous nos malheurs ne découleraient en somme que de cette affreuse religion : c'est dire la subtilité de la problématique unidimensionnelle mise en place par l'Express.


    L'Occident - dont l'évidence de la définition et la supériorité morale sont tenues pour acquises tout au long du dossier - est d'emblée positionné "en face". L'imaginaire haineux de la confrontation déployé par la rédaction de l'Express est implicitement prêté à l'autre partie - celui de la "musulmanerie". Or, d'un point de vue islamique et dégagé de la gangue orientaliste des préjugés qui représentent le musulman comme un barbu au couteau entre les dents - un tel dispositif est non seulement absurde, mais contraire à la lettre :

    "La piété ne consiste point en ce que vous tourniez vos visages vers le Levant ou le Couchant. Vertueux sont ceux qui croient en Dieu et au jour dernier, aux Anges, au Livre et aux prophètes, qui donnent pour l'amour de Dieu des secours à leurs proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l'aide, et pour délier les jougs, qui observent la prière, qui font l'aumône. Et ceux qui remplissent les engagements qu'ils contractent, se montrent patients dans l'adversité, dans les temps durs et dans les temps de violences. Ceux-là sont justes et craignent le Seigneur." Coran 2-77

    La photographie choisie pour la couverture de l'hebdomadaire représente un paysage crépusculaire, avec un minaret bien visible en premier plan à droite et un pauvre petit clocher - réduit à la pénombre - en second plan. L'Express met lui-même en scène le péril qu'il prétend analyser en construisant, au moyen notamment de cette imagerie islamophobe, un discours aux références très discutables et dont le peu de légitimité morale et de fiabilité théorique ont déjà été avérés - deux entretiens sont publiés, l'un avec la menteuse Ayaan Hirsi Ali et l'autre avec l'ego hypertrophié d'Abdennour Bidar. On a connu des sources mieux habilitées pour délivrer un discours crédible et rationnel sur l'Islam. Pour qu'une critique puisse être prise en compte, encore faudrait-il qu'elle soit posée sur des fondements honnêtes qui ne cherchent pas systématiquement à nuire et à tourner en dérision l'objet qu'elle prétend investiguer.


    Ce décryptage d'un clash annoncé, s'il prétend donc éclairer le lecteur, remplit de fait une autre mission : interpréter la partition néo-conservatrice bien connue d'une prétendue guerre de civilisations entre deux blocs monolithiques fantasmés. Sa réactivation actuelle au sein de l'opinion publique française assure des fonctions géopolitiques bien précises que l'Express, tout en prétendant promouvoir une réflexion critique et informer son lectorat, se contente en réalité de valider - et non sans malhonnêteté : puisque d'une part, il ne dit évidemment jamais d'où il parle et, d'autre part, il emploie une imagerie grossière et un style excessif dignes des "tabloïds" - ce qui ne fait pas vraiment honneur à son histoire.


    Dès la page 60, on voit une de ces photographies dont raffolent les sites laïcards ultra-nationalistes : des musulmans qui prient dans la rue - sûrement par goût de l'exhibitionnisme, et certainement pas faute de locaux adéquats, propres, fermés et propices au recueillement. L'usage de cette image sans autre commentaire que : "l'islam à la française reste une gageure des années 1990" témoigne d'une bonne dose de mépris et d'un refus de penser.

    La photographie est surplombée de lettres énormes et rouges sur fond noir - une esthétique qui relève davantage du remake de Dracula que de l'analyse rationnelle. Dans ce premier article, on nous annonce dès le chapô qu'il sera "sans tabous". Putasserie oblige. Le lecteur islamophobe en aura pour ses 3, 50 euros.


    Christian Makarian, qui signe le premier papier, observe que : "la supériorité des valeurs occidentales est d'un faible secours face à un faisceau convergent d'éruption planétaire". La religion musulmane est donc ici réduite aux groupes variés et armés qui se revendiquent de l'Islam politique. Ce dispositif idéologique est récurrent dans les discours islamophobes : on s'étonne que les musulmans s'en émeuvent, on leur prête une trop grande sensibilité.

    Mais enfin, les catholiques par exemple aimeraient-ils que leur foi et le message des Évangiles soient résumés aux pratiques du Ku-Klux-Klan - qui se réclame lui aussi du christianisme?


    Le journaliste poursuit, sans avoir questionné "la supériorité des valeurs occidentales", ni même seulement donné une définition, un exemple ou une manifestation de ces "valeurs" supérieures. Alors que sa prose y participe, il dénonce à la page 62 un "funeste amalgame" entre les "musulmans anonymes" et une "noria de groupuscules agissant pour le compte d'un islamisme affiché et conquérant". Or, par le choix précis de la photographie des hommes contraints de pratiquer leur culte dans la rue, il y a un glissement, une confusion même entre ces deux ces catégories. Le journaliste persiste à feuilleter le dictionnaire des idées reçues sur l'Islam en sortant la carte prévisible de l'Islam politique, sans avoir pris soin d'expliquer au lecteur quelle tendance de l'Islam politique il dénonçait et en oubliant d'expliquer qu'au sein de cet Islam politique, il existait des groupes extrêmement variés, porteurs de projets différents - certains incitant leurs frères à relever la tête dans une perspective anticoloniale, tandis que d'autres la leur écrasent plutôt en adoptant les intérêts géo-stratégiques des "sociétés occidentales" - dont l'Express a établi pour mémoire l'indiscutable supériorité.

     

    Fort de ses préjugés, le journaliste résume la mentalité islamique - alors même qu'il n'a mentionné que les groupuscules dits terroristes et des musulmans anonymes - à "une spiritualité exogène [qui] se transforme en angoisse endogène". Joli chiasme parfaitement creux dont la trouvaille a, faute d'enquête sérieuse, sans doute réjoui le journaliste.

    D'autres expressions irrationnelles ponctuent l'article dénué d'argument précis et rigoureusement fondés : "une amplification du risque", "aucun pays ou presque n'échappe à la question de l'islam", la désormais bien connue "maladie de l'islam"...

    On n'échappe pas non plus à l'argument fallacieux de la démographie, cher à Oriana Fallacci et aux antisémites des années 1930 - le journaliste énonce la liste de prénoms musulmans donnés aux nouveaux-nés bruxellois...


    Page 67, c'est l'entretien avec Abdennour Bidar - un des philosophes auto-proclamés de l'Islam des Lumières. La citation, qui donne son titre à l'article, n'est rien de moins qu'une nouvelle bidarade en forme constat - comme à son usage, illégitime et infondé : "Beaucoup de musulmans étouffent". Beaucoup : on appréciera le degré de précision de cette rumeur. L'ego surdimensionné de Bidar déplore que les "penseurs susceptibles de faire évoluer le dogme [n'aient] trouvé aucun relais." Une publicité télévisuelle vantait autrefois les mérites du poisson (pané et surgelé) - la même joyeuse mélodie vient à l'esprit quand on lit cet ersatz de pensée philosophique qui n'est pas de toute fraîcheur : Heu-reu-se-ment qu'il y a Bidar!

    Plus sérieusement, il y a dans le Traité de la réforme de l'entendement de Spinoza - que Bidar devrait daigner parfois relire - une critique des différents degrés de connaissance ; un énoncé tel que "Beaucoup de musulmans étouffent" relève assurément du degré le plus bas de la connaissance, quelque part entre "l'ouïe-dire" et "l'expérience vague" - c'est-à-dire très loin de la vérité.

     

    Comme dans ses autres textes, le petit Abdennour est très arrogant ; il s'agace et s'invente des obligations là où personne ne lui a rien demandé : "De quel droit cette tradition islamique me commande-t-elle de prier cinq fois par jour? C'est à moi de juger quand prier." Invente donc ton propre culte si tu tiens absolument générer des dogmes!

    Il poursuit : "Je n'ai pas besoin d'un muezzin hurlant dans son micro, mais d'apprendre à entendre un appel intérieur à la prière ou à la méditation." Ce crétin ne s'est apparemment jamais demandé pourquoi les églises sonnaient les cloches, ni si le "muezzin hurlant" ne participait pas précisément de la même fonction de rappel que les cloches - que Bidar trouve sûrement mélodieuses.

     

    L'être exceptionnel qu'est Abdennour Bidar - une cloche elle-même fondue dans le plus dissonant des métaux - n'a nul besoin de rappel. La chose est entendue. Mais pourquoi donc cet acharnement à en priver les autres - nous autres, pauvres musulmans qui n'avons pas atteint son degré d'intelligence et de foi?


    Les musulmans, s'ils étouffent, c'est d'abord sous la pression d'âneries érigées en discours philosophique.


    Le prix de l'article le plus comique de ce dossier islamophobe revient néanmoins à celui de Noria Ait-Kheddache qui s'intitule "France : Polémique au menu" (p.68). Tout un programme. La journaliste, comme ses collègues, ne s'embarrasse pas de précision mais se permet d'asséner comme une vérité générale : "Un islam rigoriste s'immisce depuis quelques années dans les revendications des citoyens français".

     

    La dénonciation du péril halal - si chère au rédacteur en chef, mais c'est sans doute pur hasard - ressurgit : "A Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) depuis la rentrée scolaire, les cantines de la ville propose deux menus : l'un avec viande, l'autre sans." C'est très grave en effet, soufflez trompettes et sonnez tocsins : les "valeurs occidentales" sont en danger, il y a des plats sans viande à la cantine!

     

    Le développement de cet article ridicule se poursuit en citant l'exemple d'un maire de la ville voisine n'ayant rien de mieux à faire pour l'intérêt général de sa commune que de se féliciter de servir une bonne carne industrielle aux enfants tous les midis. Voilà le genre de "résistance", à hauteur de talonnettes, dont la France se flatte aujourd'hui : contrer "l'alliance" entre musulmans et végétariens - ériger un rempart contre l'islamo-vegétarisme, en quelque sorte !


    Les pages 72 à 76 sont pour l'essentiel consacrées à des exemples internationaux, notamment européens et américain puisqu'en dehors de cet espace, selon l'Express, point de culture ...

     

    Un portrait de l'imam Feisal Abdul Rauf, dans le prolongement de l'entretien avec Bidar, offre un modèle de "bon musulman" - au "CV moderne et humanisme". Qu'est-ce qu'un CV moderne? Celui qui n'est pas rédigé à la plume? Ou celui d'un musulman qualifié de "prêcheur soufi" et promoteur d'un Islam tolérable, réduit à sa seule dimension culturelle, vidée de sa pratique? En ligne de mire : un Islam sans Islam - "assemblage d'installations sportives, de galeries, de restaurants, de salles de conférence et d'activités culturelles ouverts à tous." Un espace où, à l'instar de l'Institut des Cultures d'Islam à Paris, on peut vraiment tout faire - sauf pratiquer sa religion.


    Le tour d'Europe traverse l'Allemagne, l'Autriche, la Suède, le Danemark, la Norvège et les Pays-Bas. Chaque fois, la xénophobie dans le débat public est, selon un étrange tour de force, corrélée aux musulmans et non pas à ceux qui produisent le discours xénophobe. Ce qui reviendrait à imputer le sexisme aux femmes, l'antisémitisme aux Juifs, la négrophobie aux Noirs. Ils l'ont bien cherché.


    En dehors de l'Europe et des Etats-Unis, le dossier islamophobe examine sur une page le cas algérien - ce qui n'a rien de surprenant. Dans cette page, Anis Allik, correspondant de l'Express s'emploie à démontrer combien les fidèles non musulmans sont persécutés par des musulmans. Les non musulmans sont des chrétiens. Mais le journaliste oublie de souligner le fait que ces chrétiens n'appartiennent à aucune Eglise - d'Orient ou d'Occident - établie mais relèvent d'une secte néo-évangéliste américaine - qui serait même en France tenue pour dangereuse.

     

    Sans naturellement minimiser les persécutions dont les membres de cette secte font l'objet, on doit cependant ne pas en ignorer le contexte. En outre, ceux qui ont le plus souffert d'arrestations arbitraires et de tortures au Maghreb - avec la complicité de cet Occident aux valeurs supérieures - sont les islamistes. Mais les droits humains, pour le journaliste de l'Express, ne s'étendent pas jusque là.


    L'article qui clôt assez superbement ce dossier mensonger est un entretien avec la menteuse Ayaan Hirsi Ali. Elle vient de publier un livre non encore traduit en français où elle raconte sa vie, sans doute émaillée des mythes qui ont fait sa célébrité. Elle critique le pourtant "bon musulman" Feisal Abdul Rauf mais déclare : "Je suis prête à lui accorder le bénéfice du doute". Les scientifiques devraient se pencher sur une possible corrélation entre arrogance et Islam désislamisé : le travers déjà constaté chez Bidar se retrouve dans les propos de Hirsi Ali ; et tous les deux partagent cet amour pour la "dimension spirituelle de l'islam".

     

    Mais ce goût pour la spiritualité n'empêche malheureusement pas Hirsi Ali de condamner a priori tous les musulmans, coupables tant qu'ils n'ont pas prouvé leur innocence - ses concitoyens, accessoirement : "Le danger [peut] venir aussi des musulmans américains." Que cette humaniste soit conséquente avec elle-même et suggère, en guise de prévention, de les déporter tous à Guantanamo!

     

    Même le journaliste de l'Express - Philippe Coste - esquisse un doute : "Les millions de musulmans américains vous paraissent-ils vraiment tentés par une mouvance extrémiste?"


    En définitive, ce qui se voulait un décryptage de l'Islam n'est qu'une synthèse journalistique des préjugés islamophobes en cours. Les promesses de la couverture ont été tenues : aucun effort n'a été tenté pour rendre intelligible la situation concrète des musulmans. Le dossier brosse en revanche un tableau irrationnel et sombre qui porte en lui le mépris de l'Autre, tenu pour inférieur. Ce choix délibéré en faveur de l'ignorance et de l'activation des peurs n'est pas seulement dommageable pour la réputation des musulmans : il neutralise, plus profondément, toute possibilité d'une réflexion vraiment critique, et dégagée des idées préconçues sur l'Islam conçu comme une idée abstraite - une bannière aussi inadéquate que celle de l'Occident, brandie par les journalistes de l'Express.


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  • Après avoir critiqué la politique israélienne en Palestine, le chercheur Souhail Chichah est menacé.

    Le 20 septembre dernier, à l’ULB, s’est tenue une conférence sur le thème de "La liberté d’expression", précédée du film du journaliste Olivier Mukuna, "Est-il permis de débattre avec Dieudonné ?", à propos de l’humoriste dont les sketches s’attaquent régulièrement aux milieux sionistes et à la politique israélienne en Palestine.

    Parmi les intervenants, Souhail Chichah, chercheur en économie de la discrimination, a critiqué sans détour cette politique, concluant qu’Israël se comporte en "Etat raciste, ségrégationniste et colonial". Il a en outre dénoncé l’impossibilité d’ouvrir ce débat sans être systématiquement vilipendé par les organisations juives et qualifié d’antisémite. Souhail Chichah a ainsi regretté l’instrumentalisation de la Shoah, utilisée pour bâillonner les opposants à la politique d’expansion de l’Etat hébreu. A aucun moment, cependant, il n’a tenu de propos haineux ou irrespectueux envers les Juifs.

    La suite sur le site

     

    Bonjour,
     
    Pour vos archives (si déjà lus) ou pour vous tenir au courant, je vous transfère, en pièces-jointes, 4 pdf reprenant l'article et les 3 tribunes publiées par Le Soir, suite à la projection-débat à l'ULB autour de mon film "Est-il permis de débattre avec Dieudonné ?".
     
    Egalement diffamé par Maurice Sosnowski (président du CCOJB, Professeur à l'ULB et chef de département à Erasme) le chercheur Souhail Chichah (ULB) devrait, à son tour, publié une "carte blanche" ce lundi ou mardi dans Le Soir
     
    Pour info, Souhail Chichah reste menacé de licenciement suite au lobbying délirant de Sosnowski et face auquel, les Autorités académiques de l'ULB gardent un étrange silence ... Or, depuis le 20 septembre, Souhail Chichah a reçu une quinzaine de mails de menaces dont des menaces de mort. Il a déposé plainte contre X auprès de la police et a averti sa hiérarchie à l'ULB.
     
    Pour rappel, à l'issue du débat du 20 septembre à l'ULB, le militant Nordine Saïdi (Egalité) a aussi été menacé de mort par un groupe de miliciens sionistes. Ensuite, le journaliste indépendant Mehmet Koksal a été menacé de se faire tabasser par le même groupe s'il n'effaçait pas les photos qu'il avait prise d'eux. Il a également déposé plainte.   

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    Au-delà de nos personnes respectives, un vrai débat s'est enfin ouvert sur la question cruciale de notre liberté d'expression et du respect de notre intégrité physique et professionnelle lorsque nous souhaitons nous exprimer publiquement sur la question d'Israël et du lobbying sioniste en Europe.
     
    En soi, c'est déjà une victoire citoyenne. Il ne tient qu'à vous, qu'à nous, de la confirmer ... 
     
    Bonne semaine,
     
    Olivier Mukuna
    Journaliste indépendant
     
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  • Quand Paris-Match envoie Fillon au Front…

    Par Olivier Beuvelet Ici


    Heureux qui comme Fillon va retrouver Pénélope…

    Montrer le premier ministre en tenue printanière (photo de mai 2007), se promenant tranquillement dans la douceur du clos de son manoir angevin, aux côtés de sa fidèle épouse anglaise et de son fidèle setter irlandais, voilà qui est donner une belle image de la retraite telle qu’on la rêve en France… Après une dure vie de labeur, revenir, encore jeune, vivre entre ses proches le reste de son âge… Beau pied de nez à la réforme !

    Depuis jeudi 14 octobre, l’image fleurit sur les kiosques et sur les murs de la capitale et de tout le pays qui s’apprête à vivre une grande journée de manifestations demain et probablement une seconde mardi encore… Alors que les lycéens se font entendre tous les jours… et que le ton monte de part et d’autre… De quoi attiser la colère et offrir une belle effigie à la créativité contestataire… On imagine les paroles et les moqueries que cette Une déployée dans l’espace urbain va s’attirer… Voilà la cible ! nous dit Paris-Match. Cet homme qui affiche son bonheur de futur jeune retraité …

    Car ce n’est pas qu’au niveau du feuilletage du magazine, comme seuil de la lecture distraite des nouvelles légères qu’il distille, que cette Une a une efficacité, c’est au niveau de la rue. La Une est une image qui agit comme une affiche, elle constitue en soi un message, et un message public qui inonde l’espace public de la rue. Comme ces publicités que certains détournent ou abîment, les Unes sont affirmatives et intrusives, elles délivrent parfois un message très différent de celui qui est présent dans les pages du magazine, comme nous l’a montré André Gunthert ici. Elles constituent, indépendamment du magazine lui-même, une entité autonome dont le pouvoir s’exerce sur des regards involontairement saisis, elles saturent l’espace urbain et font naître un discours intérieur chez le badaud… Tiens encore lui ! Ah, il a l’air malin la tête en bas ce crétin ! Oh, la ils y sont allés un peu fort !

    Au moment où il se fait discret et attend que l’orage passe, alors que la réforme des retraites est surtout portée par Sarkozy et sa garde rapprochée, François Fillon se retrouve placardé en Une d’un  magazine qui appartient au groupe Lagardère, proche de la présidence comme on le sait, dans une posture people insouciante et pour le moins provoquante. Libération. fr, un blog du monde.fr, et le post.fr s’interrogent à juste titre sur l’oportunité et les vraies raisons de cette Une qui reprend une photographie de mai 2007 que les conseillers de Matignon considéraient comme la seule concession faite par le premier ministre aux exigences bling bling de la vie politique de l’ère Sarkozy… Matignon s’indigne d’ailleurs de cette utilisation anachronique et particulièrement malvenue… Surtout que le sous-titre “sereins en pleine tourmente” au-dessus de cette image ancienne est particulièrement trompeur et ressemble à une vraie provocation…

    De là à y voir un coup illustrant parfaitement la manière dont fonctionne l’imaginaire Sarkozyste, il n’ y a qu’un pas… que je franchis allègrement.

    (Il ne s’agit pas de dire que cette Une est le fruit d’une demande d’un conseiller de l’Elysée… on ne le saura jamais et ce n’est pas important de le savoir… Il est évident qu’elle sert les intérêts de la présidence et comme elle relève d’une manipulation d’image ancienne et gêne Matignon qui communique négativement à son sujet, il est clair que cette opération, venant d’une entreprise proche de Sarkozy, peut raisonnablement être considérée comme un coup médiatique contre Fillon.)

    Cette manipulation avérée de l’image de François Fillon à des fins politiciennes, témoigne d’une sorte de principe d’équivalence de l’image et de la réalité qu’elle représente, qui est selon moi au coeur des croyances qui fondent le sarkozysme. Comme on a pu le constater en diverses occasions, et André Gunthert le rappelait encore au sujet de la visite faite au pape récemment, Sarkozy fait de la politique par l’image, essentiellement, le principal étant non pas d’intervenir sur la réalité des problèmes mais sur la perception que les français en ont… Son conseiller Laurent Solly avait déjà théorisé ce point dans une célèbre formule rapportée par Yasmina Réza et reprise sur sa fiche Wikipédia : “La réalité n’a aucune importance, il n’y a que la perception qui compte”. Précisions au passage que ce profond penseur est à la direction de TF1 où il peut chaque jour contribuer à mettre en pratique son aphorisme préféré.

    Dans cette perspective réjouissante, le story telling ou l’art de produire du récit, c’est-à-dire de donner une certaine image de… est un horizon indépassable… et la finalité de toute action politique s’apparente à celle d’une démarche de branding ciblée (persécution des Roms, visite au Vatican)… Dans le même temps, puisqu’elle est la seule réalité sur laquelle peut agir le pouvoir (les chiffres sont ici a considérer eux aussi comme une sorte d’image, une représentation de la réalité), l’image se dote d’une aura particulière. La distinction entre la chose et sa représentation, l’idée qu’il puisse y avoir un hiatus entre les deux, semble faire défaut à Nicolas Sarkozy (qui a lui-même épousé une image), ainsi qu’à son entourage proche, ceux qu’on peut qualifier de sarkozystes. Poursuites judiciaires contre une poupée de chiffon, lutte contre la retouche pour préserver une pureté photographique, maîtrise scientifique de la taille des ouvriers rencontrés par le président dans ses déplacements, sorties diverses et variées pour la photo, représentation de la France en Disneyland constitué d’images américaines… On voit bien que le pouvoir en place tourne un film auquel il s’évertue à faire croire plus qu’il ne gouverne un pays dont la réalité vécue s’écarte de plus en plus des images ou trop violentes ou trop roses qu’on lui sert au vingt heures pour lui faire percevoir ce que l’on veut.

    Ainsi donc, ici, Fillon devenant trop indépendant, Fillon devenant trop menaçant au sein de l’UMP, devant la radicalisation de la contestation de la réforme qui doit redorer le blason réformateur du président, Fillon est envoyé au front, sur des affiches, en retraité heureux et surtout encore bien vert ! L’homme réel échappe encore à la vindicte populaire et ne semble pas prompt à soutenir une réforme qui pourrait bien constituer le tombeau politique de Sarkozy, ce n’est pas grave ! Envoyons son image !

    Et Paris-Match, dont la Une avait jadis blessé le président, lui  fait ce petit cadeau ; envoyer son désormais rival au front, dans les rues, sous l’oeil énervé des manifestants… Reste à voir ce que ces Unes deviendront pendant les prochaines manifestations… et comment le peuple se saisira de ces effigies que lui offrent les amis du président.

    Olivier Beuvelet


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  • Rapport sur les violations israéliennes des droits humains

    Les Forces d’occupation israéliennes (FOI) poursuivent leurs agressions systématiques contre les Palestiniens et leurs biens dans les Territoires palestiniens occupés (TPO).
     

    Pendant cette période du 7 au 13 octobre :

    • les FOI ont tué deux Palestiniens à Hébron ;
    • les FOI ont tenté d’exécuter extrajudiciairement un Palestinien dans la bande de Gaza :
      • la personne ciblée, son ami et deux enfants ont été blessés ;
    • les FOI ont continué de se servir de la force contre les manifestations non violentes en Cisjordanie :
      • un mineur palestinien a été blessé ;
      • 3 Palestiniens et 4 militants internationaux ont été arrêtés ;
    • les FOI ont continué de prendre pour cibles les travailleurs et agriculteurs sur les zones frontalières à l’intérieur de la bande de Gaza :
      • 2 travailleurs mineurs ont été blessés ;
    • les FOI ont mené 27 incursions dans les communautés palestiniennes de Cisjordanie :
      • 33 Palestiniens, dont 9 mineurs et un homme âgé, ont été arrêtés ;
    • Israël a maintenu un siège total sur les TPO et l’isolement de la bande de Gaza du monde extérieur :
      • les troupes israéliennes stationnées sur les check-points militaires et passages frontaliers en Cisjordanie ont arrêté au moins 8 Palestiniens ;
      • elles ont arrêté un commerçant palestinien au passage frontalier de Beit Hanoun (Erez) dans le nord de la bande de Gaza ;
    • les FOI ont poursuivi leurs activités de colonisation en Cisjordanie, et les colons leurs agressions contre les Palestiniens et leurs biens :
      • un colon a renversé 2 enfants palestiniens à Silwan, Jérusalem ;
      • les FOI ont rasé 17 dunums (1,7 hectare) de terre à Taffouh et Beit Ummar, près d’Hébron ;
      • elles ont imposé des restrictions à la circulation des agriculteurs palestiniens près des colonies israéliennes et du mur d’annexion.

    (JPG)

    L’immeuble dans lequel les FOI ont tué 2 militants palestiniens à Hébron, vendredi 8 octobre 2010


    Violations israéliennes recensées durant la semaine du 7 au 13 octobre 2010


    1 - Incursions dans les zones palestiniennes et agressions contre les Palestiniens et leurs biens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza

    Jeudi 7 octobre

    Vers minuit, les FOI entrent dans Ta’nak et ‘Aanin, au nord-ouest de Jénine, patrouillent dans les rues quelques temps avant de se retirer. Pas d’arrestations.

    Minuit 50, l’aviation des FOI tire un missile sur un camp d’entraînement des brigades ’Izziddin al-Qassam, le bras armé du Hamas. Ce bâtiment est situé à l’ouest du chantier de construction d’immeubles « al-Maqqoussi » dans la banlieue nord de Gaza ville. Un magasin est détruit, les fenêtres des maisons voisines sont soufflées et 3 voitures mises hors d’usage. On ne compte aucune victime.

    Vers 1 h 30, l’armée entre dans Zawata, à l’ouest de Naplouse, fait irruption dans un certain nombre de maisons et arrête 2 Palestiniens :

    1. Mahmoud Khalil Joudallah, 21 ans, et
    2. Anas Khalil Joudallah, 18 ans.

    Et au même moment, incursion dans le camp de réfugiés d’’Ein Beit al-Maa’, même secteur, arrestation de Anwar ‘Abdul Rahman Ashqar, 30 ans.

    Vers 5 h, dans Bardala, dans le nord de la vallée du Jourdain, à l’est de Tubas : fouille des maisons de certains agriculteurs qui sont convoqués pour interrogatoire par l’armée d’occupation.

    8 h 30 environ, au nord de Jéricho, incursion dans Fassayel ; vers 16 h 30, au nord de Jéricho, incursion dans al-‘Ouja ; vers 22 h, dans Beit Liqya, à l’ouest de Ramallah et vers 22 h 30, dans Kufor al-Labad, à l’est de Tulkarem où l’armée entre dans la maison de ‘Abdullah Yassin Fuqaha, 45 ans.

    Un officier israélien des renseignements interroge Fuqaha sur sa détention par les FOI de 2007 à 2010. Il l’interroge également à propos de sa détention par les services de sécurité palestiniens. Dans le même temps, les soldats israéliens fouillent la maison. Un autre officier des renseignements avertit Fuqaha de ne se lancer dans aucune activité contre les FOI. Celles-ci se retirent du village deux heures plus tard.

    15 h 40, du haut de leurs miradors situés à la frontière nord à Beit Lahiya, les FOI ouvrent le feu sur des ouvriers en train de récupérer des matériaux de construction sur l’ancienne colonie de Elli Sinaï. Mahmoud Ziad ’Abdul Jawad, 17 ans, de Beit Lahiya, prend une balle dans la cuisse droite alors qu’il est à plus de 400 mètres de la frontière.

    15 h 40, selon les enquêteurs du PCHR, un avion des FOI cible son missile sur une voiture qui était engagée sur le pont reliant al Mughraqa au camp de réfugiés de Nusseirat au centre de la bande de Gaza. Un résistant du Fatah, un de ses amis et le chauffeur parviennent à sauter hors du véhicule. ’Abdul Ra’ouf Ahmed al-Safadi, 27ans, de al-Daraj banlieue de Gaza ville, le chauffeur Eihab ’Abdul Fattah Wishah, 29 ans du camp de Nusseirat et deux enfants à proximité : Anwar Yahia Abu Jahjouh, 10 ans, du camp de Nussairat et Eshraf Yahia Abu Jahjouh, 2 ans, également de Nusseirat sont blessés à différents endroits du corps, le dernier avec un éclat de missile à l’abdomen.

    Vendredi 8 octobre

    A l’aube, les FOI abattent 2 militants palestiniens membres des Brigades ‘Izzidin al-Qassam, la branche armée du mouvement de la résistance islamique (Hamas) à Hébron. Les deux militants sont tués lors d’une opération militaire d’envergure que les FOI exécutent dans un quartier habité du sud d’Hébron. Durant l’opération, les FOI bombardent un certain nombre de maisons au prétexte que les deux militants se cachent à l’intérieur.

    Selon l’enquête du PCHR, vers 23 h, jeudi soir 7 octobre, un drone des FOI survole le sud d’Hébron. Simultanément, des patrouilles de l’armée israélienne se déploient dans les zones de Jabal Johar, Abu Esneina et al-Salaymeh et près des carrefours de Tariq Bin Zeyad, al-Muktar, et al-Diq. Vers 23 h 50, les FOI envahissent al-Okhwa, quartier du centre de Jabal Johar, et ferment la zone depuis toutes les directions. Tout en tirant, les FOI encerclent de nombreuses maisons en face la mosquée al-Shuhada. Elles ciblent particulièrement un immeuble de 3 étages qui appartient à Sa’di Mousa Yousef Barqan et à son frère Radwan. Les premier et deuxième étages de l’immeuble sont composés d’appartements habités par plus de 30 personnes, la plupart des femmes et des enfants. Le rez-de-chaussée comporte un certain nombre de magasins. Les FOI appellent des renforts et des soldats utilisent des haut-parleurs pour appeler les résidents de l’immeuble. Ils les forcent à sortir de leur domicile, au milieu des tirs et des bombes sonores, et les rassemblent devant l’immeuble, les mains en l’air. Les soldats israéliens prennent position sur les terrasses des maisons avoisinantes pour tirer sur l’immeuble. Selon les témoignages de personnes présentes, c’est alors que des tirs croisés sont entendus dans le secteur pendant plusieurs minutes, les FOI continuant à tirer sur l’immeuble depuis plusieurs positions. Ils tirent à la mitrailleuse, à calibre moyen, et au lance-grenade M-16, provoquant des dommages en différentes parties de l’immeuble.

    Vers 1 h 40, le vendredi 8, les FOI amènent un bulldozer et une pelleteuse et les dirigent vers l’immeuble. Le bulldozer se met à démolir les murs extérieurs et la porte de l’immeuble, ainsi que le couloir et une partie du jardin de l’habitation voisine. La pelleteuse est mise en action alors pour aider le bulldozer et démolir des parties du bâtiment à l’est et au sud. Vers 2 h 30, des témoins voient deux corps sur le sol près d’un figuier, derrière le bâtiment ciblé. Les FOI continuent leur démolition, détruisant de grandes parties de l’immeuble et de son contenu. Elles poursuivent aussi leur fouille des décombres, des parties démolies du bâtiment, des environs et à l’intérieur. Elles tirent des balles et utilisent des chiens d’attaque pendant leurs fouilles. Vers 10 h, ce jour, un certain nombre d’habitants du lieu réussissent à arriver jusqu’aux deux corps, et à les enlever et les sortir du secteur. Les deux corps sont emmenés par des ruelles jusqu’à l’hôpital Mohammed Ali al-Muhtaseb, dans le sud d’Hébron. Plus tard, les deux militants sont reconnus comme étant :

    1 - Nazhat Na’im al-Karmi, 33 ans, de Tulkarem, touché par deux balles de gros calibre à la mâchoire supérieure et à la tête, et
    2 - Ma’moun TAysir Yasin Natsheh, 25 ans, d’Hébron, touché par deux balles à la mâchoire supérieure et à l’épaule droite.

    Dans son opération, l’armée israélienne a démoli trois appartements, chacun de 120 m², dont deux étaient habités. En plus, 4 maisons, dans les 100 à 120 m², dont 2 habitées, sont gravement endommagées, un magasin est complètement détruit, et deux autres partiellement. Une voiture Subaru modèle 1983, appartenant à un particulier, est également hors service, et des réseaux d’électricité et d’eau sont endommagés.

    (Voir aussi : Deux résistants palestiniens assassinés à Al Khalil)

    Durant l’opération, les FOI arrêtent 12 Palestiniens, dont 3 frères et leur oncle :

    1. Radwan Mousa Barqan, 54 ans ;
    2. Mousa Sa’di Barqan, 27 ans ;
    3. ’Alaa’ Sa’di Barqan, 25 ans ;
    4. Haroun Sa’di Barqan, 23 ans ;
    5. Mohammed ’Abdul Raziq al-Rajabi, 32 ans ;
    6. Najib ’Abdul Rahim Taha, 28 ans ;
    7. ’Alaa’ Abu Sbaih ;
    8. Shaddad Erfa’iya ;
    9. Rushdi Abu Rmouz ;
    10. Helmi al-Zaru ;
    11. Mos’ab al-Atrash ; et
    12. Ibrahim Abu Rmouz.

    Vers 22 h, l’armée entre dans Zeita, et vers 22 h 30, dans Schaika, au nord de Tulkarem.

    Samedi 9 octobre

    Incursions vers 1 h 30, dans Zeita à nouveau et vers 18 h, dans Deir Estia, au nord-ouest de Salfit.

    Dimanche 10 octobre

    Vers 1 h, les FOI entrent dans ‘Azzoun, à l’est de Qalqilya, fouillent certaines maisons et arrêtent 6 Palestiniens, dont 3 mineurs :

    1. ’Amru ’Omran Hussein, 15 ans ;
    2. Lu’ai Yousef Abu Haniya, 15 ans ;
    3. Ibrahim Nidal Salim, 18 ans ;
    4. Majd Saber Radwan, 23 ans ;
    5. Mujahed Saber Radwan, 25 ans ; et
    6. ’Ammar Yasser Hussein, 16 ans.

    6 h 45, les vedettes garde-côtes stationnées au large de Beit Lahiya font feu sur des bateaux qui partent en pêche. Pas de victime.

    Lundi 11 octobre

    Vers 1 h du matin, les FOI entrent dans Kufol Hares au nord de Salfit, arrêtent 2 mineurs Palestiniens :

    1. ’Alaa’ Ra’d al-Qaq, 16 ans ; et
    2. Lu’ai Ra’ed al-Qaq, 17 ans.

    Puis, vers 1 h 30, dans Beit Reema, au nord-ouest de Ramallah, avec fouille de la maison de la famille de Suhaib Mo’in al-‘Aalem, 18 ans, qui est convoqué pour interrogatoire. Quand il s’y rend le lendemain, au centre du poste militaire d’Oufar, il est arrêté.

    7 h 15, même scénario pour les vedettes garde-côtes que la veille à Beit Lahiya.

    Vers 17 h 30, un détachement militaire israélien, déguisé en civil, entre dans Silwan, au sud de la vieille ville de Jérusalem. Les soldats arrêtent 4 mineurs palestiniens. Bientôt, des dizaines d’enfants palestiniens se regroupent et lancent des pierres sur les soldats israéliens qui se mettent aussitôt à tirer des balles caoutchouc et lancer des bombes sonores sur les enfants. Résultat : Suleiman ‘Abed Siam, 11 ans, est blessé par une balle au genou gauche et par un éclat de grenade dans l’œil gauche. Les FOI arrêtent 4 enfants le lendemain matin. Il s’agit de :

    1 - Mohammed Mansour, 13 ans ;
    2 - Jihad Shwaiki, 12 ans ;
    3 - Bahaa’ al-Rajabi, 12 ans ; et
    4 - Eihab Shwaiki, 12 ans.

    Mardi 12 octobre

    Vers 2 h, incursion dans Jayyous, au nord-est de Qalqilya, où l’armée fouille certains maisons et arrête ‘Alaa’ Fahim Shamasna, 24 ans ; elle convoque également Mahdi ‘Essam Noufal, 21 ans, pour interrogatoire.

    Vers 9 h 30, dans Tulkarem, et dans Seilat al-Harthiya, au nord-ouest de Jénine, et dans Kifret, à l’ouest.

    Mercredi 13 octobre

    Vers 1 h, incursion dans Jayyous à nouveau ; vers 1 h 30, dans Yassid, au nord-ouest de Naplouse, où l’armée arrête Dib As’ad Mashaqi, 70 ans, et son fils Hussam, 27 ans.

    Au même moment, incursion dans le nord d’’Assira, au nord de Naplouse ; vers 2 h 20, dans Maithaloun, au sud-est de Jénine où l’armée fouille la maison de Ussama Jameel Rabai’a, 40 ans, et l’arrête ; ainsi que la maison de Tha’er Mohammed Rabai’a, 24 ans, qui est arrêté également.

    8 h 40, aux miradors à la frontière au nord-est de la bande de Gaza. Des ouvriers récupèrent des matériaux sur l’ancienne zone industrielle de Beit hanoun. Tirs. Ahmed Tawfiq Abu Hashish, 17 ans, de Bedouin village, prend une balle dans le pied gauche alors qu’il est à environ 600 mètres de la frontière.

    Vers 22 h, l’armée entre dans Beit Liqya, à l’ouest de Ramallah.

    2 - Usage d’une force démesurée contre les manifestations non violentes protestant contre la colonisation et la construction du mur d’annexion

    Durant cette dernière semaine, les FOI ont continué d’utiliser la force contre les manifestants non violents, palestiniens, israéliens et internationaux, contre la construction du mur et la colonisation. Un enfant palestinien a été blessé et des dizaines de manifestants ont dû respirer les lacrymogènes lancés par l’occupant. 4 internationaux et 3 Palestiniens ont été arrêtés. Les internationaux ont été libérés par la suite.

    Vendredi 8 octobre, après la prière, les Palestiniens, internationaux et Israéliens partent en manifestation, comme chaque semaine, vers le mur qui traverse le village de Bil’in, à l’ouest de Ramallah. L’armée qui est postée près du mur tire à balles caoutchouc, lance des lacrymogènes et des bombes sonores sur les manifestants.

    Ce même vendredi, après la prière, les Palestiniens de Ni’lin, à l’ouest de Ramallah organisent leur manifestation non violente hebdomadaire, avec des internationaux et des Israéliens, contre le mur d’annexion. Le même affrontement a lieu près du mur quand l’armée d’occupation tire et lance ses grenades.

    Même manifestation non violente, le vendredi, de Palestiniens, internationaux et Israéliens à Nabi Saleh, au nord-ouest de Ramallah, pour protester contre la confiscation de terres dans la zone de Wad al-Raya, entre les villages de Nabi Saleh et Deir Nizam. Quand les manifestants approchent des terres volées au profit des colons israéliens de la colonie Halmish, l’armée les attaque. Karim Saleh Ayoub, 13 ans, est blessé par une balle caoutchouc à la tête. De nombreux manifestants souffrent de l’inhalation des gaz.

    Samedi 7 octobre, vers 11 h 30, des Palestiniens et des internationaux organisent une manifestation non violente à Beit Ummar, au nord d’Hébron, comme chaque semaine. Ils se dirigent vers la terre palestinienne menacée de confiscation, près de la colonie Karmi Tsur, au sud. Les soldats attaquent les manifestants en tirant. En outre, 4 militants internationaux sont arrêtés et 3 Palestiniens. Les premiers sont libérés peu après, mais les 3 Palestiniens sont gardés en détention. Ce sont : Jihad Hisham Abu Maria, 20 ans, Hussein Shihda Slaibi, 18 ans, et Zaid Mohammed ‘Awadh, 28 ans.

    3 - Maintien du bouclage des TPO

    Bande de Gaza

    Mouvements des personnes et des biens aux postes frontière

    Rafah International

    Date  :
     :
    Palestiniens
    sortant
     :
     :
    Palestiniens
    entrant
    6 octobre  : 267  : 175
    7 octobre  : 337  : 245
    8 octobre  : 177  : 210
    9 octobre  : 229  : 220
    10 octobre  : 248  : 183
    11 octobre  : 272  : 246
    12 octobre  : 218  : 256

    Karm Abu Salem (Kerem Shalom)

    Date  : Importations Qté  : Exportations Qté
    5 octobre  : denrées alimentaires 2 780 tonnes  :


     : matériel agricole 204 tonnes  :


     : denrées diverses 1 576 tonnes  :


     : gaz domestique 9,08 tonnes  :


     : fioul industriel 359 991 litres  :


     : aide humanitaire 60 tonnes  :


     :

     :

    6 octobre  : denrées alimentaires 814 tonnes  :


     : matériel agricole 134 tonnes  :


     : denrées diverses 1 552 tonnes  :


     : gaz domestique 158 tonnes  :


     : fioul industriel 451 503 litres  :


     : aide humanitaire 487 tonnes  :


     :

     :

    7 octobre  : denrées alimentaires 831 tonnes  :


     : matériel agricole 193 tonnes  :


     : denrées diverses 966 tonnes  :


     : gaz domestique 160 tonnes  :


     : fioul industriel 447 994 litres  :


     : aide humanitaire 195 tonnes  :


     :

     :

    10 octobre  : denrées alimentaires 1 174 tonnes  :


     : matériel agricole 256 tonnes  :


     : denrées diverses 1 831 tonnes  :


     : gaz domestique 158 tonnes  :


     : diesel 45 000 litres  :


     : fioul industriel 432 514 litres  :


     : aide humanitaire 161 tonnes  :


     :

     :

    11 octobre  : denrées alimentaires 1 000 tonnes  :


     : matériel agricole 210 tonnes  :


     : denrées diverses 1 008 tonnes  :


     : gaz domestique 136 tonnes  :


     : diesel 225 005 litres  :


     : essence 29 499 litres  :


     : fioul industriel 180 000 litres  :


     : aide humanitaire 95 tonnes  :


     :

     :

    12 octobre  : denrées alimentaires 983 tonnes  :


     : matériel agricole 256 tonnes  :


     : denrées diverses 1 140 tonnes  :


     : gaz domestique 166 tonnes  :


     : fioul industriel 308 005 litres  :


     : aide humanitaire 329 tonnes  :

    Al-Mentar (Karni)

    Ouvert le 6 octobre pour l’entrée de 1 287 tonnes de céréales et 2 847 tonnes de nourriture animale et le 11 octobre pour 1 365 tonnes de céréales et 3 276 tonnes de nourriture animale.

    Beit Hanoun (Erez)

    Population  : 6 oct. - 7 oct. - 8 oct. - 9 oct. - 10 oct. - 11 oct. - 12 oct.
    Patients  : 28 23 1 0 38 20 34
    Accompagnateurs  : 24 24 1 0 40 22 28
    Palestiniens d’Israël  : 9 3 6 0 29 7 4
    Diplomates  : 9 4 0 0 0 0 3
    Presse  : 3 7 1 0 3 1 3
    Internationaux  : 37 65 22 0 26 40 17
    Gazaouis  : 4 18 2 0 2 0 0
    Commerçants  : 19 21 0 0 18 23 24
    Hommes d’affaires  : 15 3 0 0 11 14 7
    Réunions  : 7 10 0 0 8 0 5
    Ambulances vers Israël  : 5 1 2 0 3 2 1
    Ambul. venant d’Israël  : 0 0 0 0 0 0 0


    Cisjordanie

    Israël maintient un bouclage serré sur toute la Cisjordanie et ses restrictions à la circulation des Palestiniens.

    Jérusalem : la ville reste toujours interdite à des milliers de Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza. Et ces restrictions sont renforcées encore chaque vendredi, jour de prière, empêchant davantage de Palestiniens de venir dans la ville pour prier à la mosquée al-Aqsa.

    Bethléhem : la présence de l’armée est maintenue sur les 41 check-points autour de la ville. Celle-ci est également touchée par la construction du mur d’annexion au nord et à l’ouest, et de vastes pans de terres palestiniennes sont isolés par le mur. Au check-point 300 (tombeau de Rachel) au nord, des limitations serrées ont été imposées aux déplacements. A ce check-point, les Palestiniens sont tenus de se mettre sur deux colonnes, de chaque côté de la route, pour être contrôlés au check-point. Les soldats les contrôlent à l’aide de machine électronique. Ces contrôles sont très longs et souvent humiliants. Seuls les Palestiniens détenteurs d’une autorisation peuvent passer et se rendre à Jérusalem.

    Naplouse : l’armée continue de poser des barrages sur les différentes routes qui vont à Naplouse. Dimanche 10 octobre, vers 8 h, 10 octobre, le check-point d’ Huwara, au sud de la ville, a été fermé pendant une heure.

    Ramallah : aux check-points de Jaba’ et Qalandya, les contrôles sont toujours prolongés et renforcés. Des barrages volants ont été posés sur différentes routes de la région, pour bloquer et contrôler les véhicules palestiniens. Vendredi 8 octobre, vers 8 h 45, l’armée est revenue sur le check-point ‘Attara, à l’entrée nord de la ville. Le samedi 8, vers 17 h, elle pose un barrage à l’entrée de Nabi Saleh et vers 22 h 35, un autre sous le pont Kharabtha al-Misbah.

    Qalqilya : la route agricole située à l’est d’’Azzoun est maintenue fermée depuis 2009. La séparation de la ville de la route n° 55 par des barbelés la coupe également de ses terres situées au nord.

    Tulkarem : le jeudi 7 octobre, vers 18 h, nouveau barrage au carrefour de Ramin, à l’est de la ville.

    Jénine : le jeudi 7, vers 21 h, nouveau barrage sur la route de Ya’bad-Zibda, au sud-ouest de Jénine.

    Salfit : l’entrée nord de la ville est toujours bouclée par des blocs de béton et des tas de sable. Les deux routes qui relient Marda à ses terres agricoles sont toujours fermées également.

    Jéricho : le vendredi 8, vers 18 h 20, nouveau barrage à l’entrée d’’Ein al-Dyouk, au nord de Jéricho.

    Arrestations sur les check-poins militaires

    Jeudi 7 octobre, vers 15 h 30, les soldats israéliens postés au check-point Huwara au sud de Naplouse, arrêtent Mohammed Bashar Shabaru et Ahmed ‘Abdul Karim al-Kharaz, tous deux âgés de 15 ans, prétendant qu’ils portaient sur eux des explosifs.

    Vendredi 8 octobre, vers 11 : 25, l’armée ferme le check-point d’Huwara, et garde en détention Mahmoud Saleh Jabarin, 17 ans, parce qu’il aurait eu sur lui un couteau. Ils l’interrogent et finalement le relâche une heure plus tard.

    Dimanche 10 octobre, vers 13 h 20, sur ce même check-point d’Huwara, ‘Abdul Hadi ‘Azzam Jawabra, 38 ans, du village d’’Assira, au nord de Naplouse, est arrêté ; il est professeur à l’université al-Najah de Naplouse.

    Lundi 11 octobre, vers 14 h, sur le check-point posé au carrefour d’al-Sarra, au sud d’Hébron, l’armée arrête Sajeda Rezeq al-‘Awawda, 20 ans. Elle est interrogée à propos de son époux qui a été détenu par les FOI. L’armée la relâche vers 18 h, le même jour.

    Mercredi 13 octobre, vers 10 h, les FOI arrêtent Mohammed ‘Ayad ‘Awadh, militant anticolonisation israélienne, Ma’moun Isma’il Wazwaz, 35 ans, caméraman de Reuters, et Hazem Bader, caméraman de France Presse, alors qu’ils photographient les terres qui ont été rasées par les colons israéliens près de la colonie Karmi Tsur, au nord d’Hébron. Les FOI confisquent leurs caméras et gardent les Palestiniens en détention durant deux heures, pendant lesquelles un colon israélien vient pour les insulter. Vers 13 h 20, les FOI emmènent les détenus vers un poste de police près de la colonie Kyriat Arbat, prétendant qu’ils se trouvaient sur une zone militaire fermée. Un policier les interroge, et ils sont libérés vers 14 h 40.

    Harcèlement sur les check-points militaires

    Lundi 11 octobre, vers 17 h 30, un véhicule de police poursuit, sans raison apparente, un véhicule civil palestinien dans le secteur d’al-Carmel, à l’est de Yatta au sud d’Hébron. 11 travailleurs palestiniens se trouvent dans le véhicule. Les policiers l’arrêtent et ordonnent au conducteur, Sa’ed al-Dabdoub, 24 ans, de descendre. Ce qu’il fait. Soudain, ils lui jettent des pierres et l’obligent à s’étendre au sol. Ils obligent tous les passagers à descendre et à faire de même. Les policiers les frappent et les insultent. Une heure plus tard, la police libère les passagers mais garde le conducteur en détention et confisque le véhicule, prétendant que les travailleurs transportés n’ont pas de permis pour aller en Israël. Trois passagers sont blessés :

    1. Ra’fat Mousa Makhamra, 20 ans, blessé au bras gauche et souffre d’ecchymoses sur le corps ;
    2. Hijazi Nasser al-Nawaj’a, 18 ans, souffre de coupures et d’ecchymoses au visage ; et
    3. Mohammed Ghazi Makhamra, 20 ans, souffre d’ecchymoses sur le corps.

    4 - Colonisation et agressions des colons contre les Palestiniens et leurs propriétés

    Vendredi après-midi, 8 octobre, un colon israélien dans sa voiture fait un écart pour poursuivre des enfants palestiniens et essaient de les renverser, à Silwan, au sud de la vieille ville de Jérusalem. Deux enfants sont blessés.

    D’après l’enquête du PCHR, il est environ 13 h, vendredi, des enfants sont rassemblées près du quartier al-Bustan, à Silwan. Un colon qui vit dans l’avant-poste colonial de Wad Hilwa, roulant très vite, fait un écart vers les enfants, ceux-ci lui lancent des pierres en essayant de faire éloigner la voiture. Aussitôt, le colon renverse deux enfants : ‘Omran Mansour, 10 ans, qui souffre d’ecchymoses à l’épaule, et Eyad Ghaith, 10 ans, qui souffre d’ecchymoses à un pied. Le colon est identifié comme étant Gad David Perry, ancien commandant des unités militaires clandestines israéliennes en Cisjordanie.

    (Voir aussi : Un colon renverse deux enfants palestiniens avec sa voiture)

    Dimanche matin, 10 octobre, un bulldozer de la compagie Ben Ari, escorté par les FOI, commence à raser de vastes bandes de terre palestinienne à Tafouh, village à l’ouest d’Hébron. Ces terres ont été confisquées par les FOI en 1982. Au moins 7 dunums de terre (0,7 ha) ont été rasés.

    Dimanche midi, 10 octobre, des colons qui s’étaient emparés d’une maison appartenant à la famille Qirsh dans le quartier al-Sa’diya, dans la vieille ville de Jérusalem, vident ses 5 maisons de leurs meubles, les emmenant chez un garde-meubles de Sheikh Jarrah. Il faut indiquer que la famille Qirsh avait déposé une plainte devant le tribunal de district israélien il y a deux mois pour empêcher les colons de prendre ses meubles. Cependant, suite à une autre plainte déposée cette fois par les colons, le tribunal a autorisé ceux-ci à s’emparer du mobilier.

    En début de journée, vendredi 8 octobre, deux gardes des maisons saisies par les colons, en présence de policiers israéaliens, agressent Kamal Mazen Qirsh, 20 ans, alors que celui-ci vérifie une canalisation d’eau de sa maison. Quand Qirsh essaie de s’opposer à son agresseur, la police l’interpelle et le garde pendant trois heures. Elle l’oblige également à rester éloigné de sa maison pendant une semaine.

    Mardi 12 octobre, des colons israéliens de la colonie Karmiu Tsur, au nord d’Hébron, escortés par l’armée, rasent des terres près de la colonie dans le but de l’agrandir. Ces terres appartiennent aux familles de Bahar et Abu Maria. Au moins 10 dunums (1 ha) ont été rasé.

    Au cours de la semaine écoulée, des colons ont agressé des agriculteurs palestiniens qui cueillaient leurs olives. Les FOI limitent également les accès des agriculteurs palestiniens à leurs oliveraies.

    Samedi 9 octobre, vers 6 h 15, les FOI ferment la porte sud du village de Jayyous, au nord-est de Qalqilya, et empêchent les agriculteurs palestiniens de se rendre sur leurs oliveraies.

    Mardi 12 octobre, vers 6 h 30, les soldats israéliens aux portes du village de Mas’ha au nord-ouest de Salfit, empêchent les agriculteurs paleestiniens de se rendre sur les terres cueillir leurs olives.

    Durant cette période, les colons de la colonie Havat Gilad, à l’est de Qalqilya, cueillent et volent les olives appartenant à des agriculteurs de Jeet, Ematin et Far’ata. Dans son témoignage au PCHR, un fermier déclare : « A 7 h, le dimanche 10 octobre, je me rends avec d’autres fermiers sur nos terres près de la colonie Gilad, après autorisation des FOI. Nous constatons que les olives ont déjà toutes été cueillies. J’ai 170 oliviers dans ce seceur, ils ont tous été traités.


    (JPG) Document public

    Pour plus d’informations, merci de vous rendre sur le site du PCHR, ou de le contacter à son bureau à Gaza ville par courriel : pchr@pchrgaza.org, ou par téléphone : (+972 (0)8 2824776 - 2825893).


     
     


     

     


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  • Le Nobel de la guerre aux Messieurs du « Nobel de la paix »
    Domenico Losurdo

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    Faisant fi des instructions laissées par Alfred Nobel, le jury Nobel ne récompense plus le courage au service de la paix, mais l’utilité médiatique au service de l’impérialisme. La liste des lauréats n’est plus qu’une énumération d’alibis pour des politiques coercitives et des guerres. Dernier en date, le prix Nobel de la paix 2010 a été remis à un « dissident » chinois pour justifier le containement de la Chine, observe le philosophe Domenico Losurdo.

     

    Logo du jury Nobel

     

     

    Ces dernières semaines a eu lieu en Australie un vif débat. Dans un article publié par Quartely Essay et en partie anticipé par l’Australian, Hugh White a mis en garde contre d’inquiétants processus en cours : à l’ascension de la Chine, Washington répond par la traditionnelle politique de containment, en renforçant de façon menaçante son potentiel et ses alliances militaires ; Pékin, en retour, ne se laisse pas facilement intimider et « contenir » ; tout cela peut provoquer une polarisation en Asie d’alliances opposées et faire émerger « un risque réel et croissant de guerre de vastes proportions et même de guerre nucléaire ». L’auteur de cette mise en garde n’est pas un illustre inconnu : il a derrière lui une longue carrière d’analyste des problèmes de défense et de politique étrangère, et fait partie en quelque sorte de l’establishment intellectuel.

    Ce n’est pas un hasard si son intervention a provoqué un débat national, auquel a aussi participé le Premier ministre, Julia Gillard, qui a réaffirmé la nécessité du lien privilégié avec les USA. Mais les cercles jusqu’au-boutistes australiens sont allés bien plus loin : il faut s’engager à fond pour une Grande alliance des démocraties contre les despotes de Pékin. Pas de doute : l’idéologie de la guerre contre la Chine s’appuie sur une idéologie de longue date qui justifie et même célèbre les agressions militaires et les guerres de l’Occident au nom de la « démocratie » et des « droits de l’homme ». Et voici qu’à présent le « Prix Nobel de la paix » est conféré au « dissident » chinois Liu Xiaobo : un sens de l’opportunité parfait, d’autant plus parfait si l’on pense à la menace de guerre commerciale contre la Chine brandie cette fois de façon ouverte et solennelle par le Congrès états-unien.

    La Chine, l’Iran et la Palestine

    Parmi les premiers à se réjouir du choix des Messieurs d’Oslo s’est trouvée Shirin Ebadi, qui a immédiatement surenchéri : « Non seulement la Chine est un pays qui viole les droits de l’homme mais c’est aussi un pays qui appuie et soutient de nombreux autres régimes qui les violent, comme ceux qui sont au pouvoir au Soudan, en Birmanie, en Corée du Nord, en Iran… » ; en outre, c’est un pays qui est responsable de la « grande exploitation des ouvriers ». Donc, il faut boycotter « les produits chinois » et « limiter au maximum les échanges économiques et commerciaux avec la Chine » [1]. Et une fois de plus : la contribution à l’idéologie de la guerre conduite au nom de la « démocratie » et des « droits de l’homme » est claire, et la déclaration de guerre commerciale est ouverte. Mais alors, pourquoi Shirin Ebadi a-t-elle eu en 2003 le « Prix Nobel de la Paix » ? Le prix a été attribué à une femme qui a une vision manichéenne des relations internationales ; dans la liste des violations des droits de l’homme il n’y a pas de place pour Abou Ghraib et Guantanamo, pour les complexes carcéraux dans lesquels Israël enferme en masse les Palestiniens, pour les bombardements et les guerres déclenchées sur la base de prétextes faux et mensongers, pour l’uranium appauvri, pour les embargos à tendance génocidaire mis en acte en défiant l’écrasante majorité des membres de l’ONU et de la communauté internationale…

    Et pour ce qui concerne la « grande exploitation des ouvriers » en Chine, Shirin Ebadi parle sans nul doute à tort et à travers : dans le grand pays asiatique, des centaines de millions de femmes et d’hommes ont été soustraits à la faim à laquelle ils avaient été condamnés en tout premier lieu par l’agression impérialiste et par l’embargo proclamé par l’Occident ; et ces jours-ci on peut lire dans tous les organes de presse que les salaires des ouvriers sont en train de progresser à un rythme assez rapide. En tous cas, si l’embargo contre Cuba fait rage exclusivement contre les habitants de l’île, un éventuel embargo contre la Chine provoquerait une crise économique planétaire, avec des conséquences dévastatrices même pour les masses populaires occidentales, et bien le bonjour aux droits de l’homme (du moins aux droits économiques et sociaux). Il n’y a pas de doute : en 2003, celle qui a reçu le « Prix Nobel de la Paix » est une idéologue de la guerre, médiocre et provinciale. A-t-on voulu récompenser une activiste qui, si ce n’est sur le plan international, du moins sur le plan intérieur à l’Iran, entend défendre la cause des droits de l’homme ?

    Si cela avait été l’intention des Messieurs d’Oslo, ils auraient dû récompenser Mohammed Mossadegh qui, au début des années 1950 s’engagea à construire un Iran démocratique mais qui, ayant eu l’audace de nationaliser l’industrie pétrolière, fut renversé par un coup d’Etat organisé par la Grande-Bretagne et les USA, ces pays qui se dressent aujourd’hui en champions de la « démocratie » et des « droits de l’homme ». Ou bien les Messieurs d‘Oslo auraient-ils pu récompenser quelque courageux opposant de la féroce dictature du Shah, soutenu par les habituels, improbables champions de la cause de la « démocratie » et « des droits de l’homme ». Mais alors, pourquoi en 2003 le « Prix Nobel de la Paix » a-t-il été attribué à Shirin Ebadi ? A ce moment-là, tandis que l’interminable martyr du peuple palestinien subissait un nouveau tour de vis, la Croisade contre l’Iran se profilait clairement. Une reconnaissance attribuée à une militante palestinienne aurait été une contribution réelle à la cause de la détente et de la paix au Proche-Orient.

    Les militants palestiniens « non-violents » manquent-ils ? Il est difficile de qualifier de « non-violent » Obama, le leader d’un pays qui est engagé dans diverses guerres et qui dépense à lui seul en armements autant que tout le reste du monde pris dans son ensemble. En tous cas, les « non-violents » ne manquent pas en Palestine, et non-violents sont en tous cas les militants qui arrivent de tous pays en Palestine pour défendre ses habitants d’une violence déferlante, et qui, parfois, ont été balayés par des tanks ou par des bulldozers de l’armée d’occupation. Sauf que les Messieurs d’Oslo ont préféré récompenser une militante qui depuis lors n’a de cesse d’attiser le feu de la guerre en premier lieu contre l’Iran, mais maintenant contre la Chine aussi.

    Après la consécration et la transfiguration de Liu Xiaobo, le président états-unien est tout de suite intervenu : et il a demandé la libération immédiate du « dissident ». Mais pourquoi, en attendant, ne pas libérer les détenus sans procès de Guantanamo ou au moins faire pression pour la libération des innombrables Palestiniens (parfois à peine adolescents) emprisonnés par Israël, comme le reconnaît même la presse occidentale, dans des complexes carcéraux terrifiants ?

    Les Messieurs d’Oslo, les USA et la Chine

    Avec Obama nous tombons sur un autre « Prix Nobel de la paix » aux caractéristiques assez singulières. Quand il l’a obtenu, l’an dernier, il avait déclaré qu’il avait l’intention de renforcer en Afghanistan la présence militaire des USA et de l’OTAN et de donner une impulsion aux opérations de guerre. Conforté aussi par la prestigieuse reconnaissance qu’il avait reçue à Oslo, il a été fidèle à sa parole : ils sont maintenant bien plus nombreux qu’à l’époque de Bush, ces escadrons de la mort qui du haut du ciel « éliminent » les « terroristes », les « terroristes » potentiels et les suspects de « terrorisme » ; et ces hélicoptères et avions sans pilotes qui font office d’escadrons de la mort font rage aussi au Pakistan (avec les nombreuses victimes « collatérales » qui s’en suivent) ; l’indignation populaire est si forte et répandue que même les gouvernants de Kaboul et d’Islamabad se sentent obligés de protester contre Washington. Mais Obama ne se laisse certes pas impressionner : il peut toujours exhiber son « Prix Nobel de la paix » !

    Ces jours derniers, a filtré une nouvelle qui fait froid dans le dos : en Afghanistan, se trouvent des militaires états-uniens qui tuent par divertissement des civils innocents, en conservant ensuite quelque partie du corps des victimes comme souvenir de chasse. L’administration états-unienne s’est empressée de bloquer immédiatement la diffusion des détails ultérieurs et surtout des photos : choquée, l’opinion publique états-unienne et internationale aurait pu ensuite faire pression pour la fin de la guerre en Afghanistan ; pour pouvoir la continuer, cette guerre, et la rendre encore plus âpre, le « Prix Nobel de la paix » a préféré infliger aussi un coup à la liberté de la presse.

    Mais on peut faire ici une considération de caractère général. Au 20ème siècle, ce sont les USA qui ont été le pays qui a vu couronner du « Prix Nobel de la paix » le plus grand nombre d’hommes d’Etat : Théodore Roosevelt (pour qui le seul « bon » Indien était celui qui était mort), Kissinger (le protagoniste du coup d’Etat au Chili et de la guerre au Vietnam), Carter (le promoteur du boycott des Jeux Olympiques de Moscou en 1980 et de l’interdiction d’exportation de blé à l’URSS, est intervenu en Afghanistan contre les freedom fighters musulmans), Obama (qui intervient maintenant, contre les freedom fighters, entre temps devenus terroristes, a recours à un monstrueux appareil de guerre). Voyons sur le versant opposé de quelle façon les Messieurs d’Oslo se positionnent à l’égard de la Chine.

    Ce pays, qui représente un quart de l’humanité, ne s’est engagé dans les trois dernières décennies dans aucune guerre et a promu un développement économique qui, en libérant de la misère et de la faim des centaines de millions de femmes et d’hommes, leur permis d’accéder en tous cas aux droits économiques et sociaux. Eh bien, les Messieurs d’Oslo n’ont daigné prendre en considération ce pays que pour attribuer trois prix à trois « dissidents » : en 1989 le « Prix Nobel de la paix » est décerné au XIVème Dalai Lama, qui avait quitté la Chine depuis déjà trois décennies ; en 2000 le Nobel de littérature est attribué à Gao Xingjan, un écrivain qui était désormais citoyen français ; en 2010, le « Prix Nobel de la paix » couronne un autre dissident qui, après avoir vécu aux Etats-Unis et avoir enseigné à Columbia University, retourne en Chine « en vitesse » [2] pour participer à la révolte (tout autre que pacifique) de la Place Tienanmen.

    De nos jours encore, il parle ainsi de son peuple : « Nous les Chinois, si brutaux » [3]. Ainsi, aux yeux des Messieurs d’Oslo, la cause de la paix est représentée par un pays (les USA) qui se croit souvent investi de la mission divine de guider le monde, qui a installé et continue à installer des bases militaires menaçantes dans tous les coins de la planète ; pour la Chine, (qui ne détient aucune base militaire à l’étranger), pour une civilisation millénaire qui, après le siècle d’humiliations et de misère imposé par l’impérialisme, est en train de revenir à son antique splendeur, ceux qui représentent la cause de la paix (et de la culture) sont seulement trois « dissidents » qui n’ont désormais plus grand-chose à voir avec le peuple chinois et qui voient dans l’Occident le phare exclusif qui illumine le monde. Nous voyons sans aucun doute ré-émerger ici dans la politique des Messieurs d’Oslo l’antique arrogance colonialiste et impérialiste.

    Alors qu’en Australie résonnent des voix inquiètes des périls de guerre, à Oslo on redonne du lustre à une idéologie de la guerre de funeste mémoire : les guerres de l’opium ont été célébrées en son temps par J. S. Mill comme une contribution à la cause de la « liberté » de l’ « acquéreur » en plus de celle du vendeur (d’opium), et par Tocqueville comme une contribution à la cause de la lutte contre l’ « immobilisme » chinois. Les mots d’ordre agités aujourd’hui par la presse occidentale ne sont pas très différents ; presse qui ne se lasse pas de dénoncer le despotisme oriental immobile. Il faut en prendre acte : peut-être sont-ils aussi inspirés par de nobles intentions, mais avec leur comportement concret les Messieurs du « Prix Nobel de la paix » ne méritent à l’heure actuelle que le Nobel de la guerre.


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