• Rapport sur les violations israéliennes des droits humains

    Les Forces d’occupation israéliennes (FOI) poursuivent leurs agressions méthodiques contre les Palestiniens et leurs biens dans les Territoires palestiniens occupés (TPO).
     

    Pendant cette semaine du 14 au 20 octobre :

     

    • 2 membres de la résistance palestinienne ont été tués par les FOI dans la bande de Gaza ;
    • les FOI ont continué d’utiliser la force contre les manifestations non violentes en Cisjordanie :
      • un Palestinien a été blessé ;
      • 5 manifestants, dont 2 militants israéliens, ont été arrêtés ;
    • les FOI ont continué de tirer sur les travailleurs et agriculteurs palestiniens dans les zones frontalières à l’intérieur de la bande de Gaza ;
      • 2 Palestiniens, dont un mineur, ont été blessés ;
    • les FOI ont mené 34 incursions dans les communautés palestiniennes en Cisjordanie et 5 autres, limitées, dans la bande de Gaza :
      • elles ont arrêté 7 Palestiniens, dont un membre du Conseil législatif palestinlien ;
    • les FOI ont maintenu un siège total sur les TPO et l’isolement de la bande de Gaza du monde extérieur :
      • les soldats de l’occupation postés aux check-points et passages frontaliers en Cisjordanie ont arrêté au moins un Palestinien ;
    • Israël a poursuivi ses mesures visant à créer une majorité démographique juive dans Jérusalem :
      • les FOI ont tenté de démonter une tente dans Silwan ;
      • elles ont arrêté un enfant palestinien qui avait été renversé par la voiture d’un colon israélien à Silwan ;
    • les FOI ont poursuivi leurs activités de colonisation en Cisjordanie et les colons leurs agressions contre les Palestinniens et leurs biens :
      • elles ont confisqué des portions de terres palestiniennes à Kufor Qaddoum, à l’est de Qalqilya, pour faire passer une route coloniale ;
      • un colon israélien a déclanché un incendie criminel contre une école près de Naplouse ;
      • les colons israéliens se sont emparés d’un bulldozer et d’un camion à Beit Ummar, au nord d’Hébron ;
      • ils ont mis le feu à 100 dunums (10 ha) de terres agricoles près de Naplouse et brûlé au moins 600 arbres près de Bethléhem ;
      • les FOI et les colons ont imposé des restrictions aux déplacements des Palestliniens près des colonies israéliennes et du mur d’annexion ;
      • les Israéliens ont commencé la construction de 350 logements dans différentes colonies de Cisjordanie.

    (JPG)

    Le bâtiment dans lequel les FOI ont tué 2 militants palestiniens à Hébron le 8 octobre 2010


    Violations israéliennes recensées durant la semaine du 14 au 20 octobre 2010

    1 - Incursions dans les zones palestiniennes et agressions contre les Palestiniens et leurs biens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza

    Jeudi 14 octobre

    Vers 1 h 25, les FOI entrent dans Seilat al-Harthiya, au nord-ouest de Jénine, elles perquisitionnent la maison de Mahmoud Mas’oud Jaradat, 48 ans, et l’arrêtent.

    Vers 1 h 30, dans Tammoun, au sud de Tubas, où elles fouillent un certain nombre de maison et arrêtent Jawad Matar Baqni ‘Ouda, 40 ans.

    Vers 8 h, du haut de leurs miradors situés à Erez-Beit Hanoun, les FOI font feu sur des ouvriers en train de récupérer des matériaux de construction sur l’ancienne zone industrielle. Yahia Mahmoud al-Za’anin, 16 ans, de Beit Hanoun, prend une balle dans la jambe droite alors qu’il est à 400 mètres de la frontière.

    Vers 18 h 30, incursion dans al-‘Ouja, au nord de Jéricho ; vers 21 h, dans ‘Arraba, au sud-ouest de Jénine ; au même moment, à Ertah, banlieue sud-ouest de Tulkarem. Et vers 22 h, dans Beit Liqya, à l’ouest de Ramallah, où des enfants palestiniens se regroupent et se mettent à jeter des pierres sur les FOI ; celles-ci répliquent en tirant des balles caoutchouc, en lançant des lacrymogènes et des bombes sonores ; de nombreux enfants souffrent de l’inhalation des lacrymogènes.

    Vendredi 15 octobre

    Vers 11 h 30, les FOI pénètrent dans le quartier d’al-Swaitat, dans le sud-est de Jénine ; vers midi, dans Kfairet, à l’ouest de la ville et dans la zone située entre les villages de Jaba’ et Sanour.

    A midi, l’armée entre dans le quartier d’al-Bustan, au sud de la vieille ville de Jérusalem. Vers 13 h 30, après la prière qui s’est tenue dans une tente montée exprès, les FOI lancent des lacrymogènes et tirent à balles caoutchouc sur les fidèles. Elles utilisent également des tuyaux propulsant de l’eau teintée. Le soir, 10 Palestiniens, dont 3 mineurs, souffraient des lacrymogènes. 3 d’entre eux durent être évacués vers des hôpitaux pendant que les 7 autres étaient soignés sur place.

    Dimanche 17 octobre

    Vers 4 h, l’aviation tire 2 missiles sur plusieurs résistants membres des brigades Al Quds, le bras armé du Jihad islamique, regroupés sur le secteur de al-Sudaniya dans le nord de la bande de Gaza ; Mohammed Hisham Zaqqout, 24 ans, est sérieusement blessé par un éclat dans le dos. Il décède à l’hôpital Shifa de Gaza ville quelques heures plus tard. Les bureaux d’une entreprise de carreaux de faïence sont endommagés.

    Vers 10 h, les FOI entrent dans Kufor Ra’ei, au sud-ouest de Jénine, patrouillent dans les rues et se retirent ; idem dans ‘Arraba, vers 11 h 20, même secteur ; et vers 11 h 50, dans ‘Anza, au sud de Jénine.

    Vers 21 h, les FOI pénètrent à 350 mètres dans ’Abassan à l’est de Khan Younis. Elles procèdent au nivelage de terres agricoles sous la protection d’un feu nourri tous azimuts. Elles se retirent 3 heures plus tard. On ne compte aucune victime.

    Lundi 18 octobre

    Vers 1 h, incursion dans le quartier al-Harayiq, dans le sud-ouest d’Hébron. L’armée met le siège devant un immeuble de trois étages, appartenant à la famille de Hatem Rabah Qaffisha, 50 ans. L’armée fait irruption dans l’appartement de Qaffisha et l’arrête. Il faut indiquer que Qaffisha a été arrêté et détenu par l’occupant à plusieurs reprises. La dernière fois, il fut relâché en novembre 2009.

    Vers 1 h 30, l’armée entre dans la ville de Tulkarem, fouille la maison d’Ahmed al-Hamshari et, de chez lui, les soldats jettent de pierres sur une maison voisine appartenant à Sufian Ahmed Staiti, 38 ans. Quand Staiti sort de chez lui pour voir ce qu’il se passe, les FOI l’arrêtent.

    Vers 2 h 30, à nouveau dans la ville de Tulkarem. L’armée entre dans la maison de Na’im Salim al-Karmi, 70 ans, le père de Nash’at al-Karmi qui a été tué par les FOI à Hébron la semaine dernière. Les soldats ordonnent à al-Karmi et à son épouse de se présentere à la police israélienne à 10 h, ce qu’ils feront. Un officier de police prend des échantillons de salive d’al-Karmi et de son épouse, prétendant que la police israélienne voulait vérifier que l’homme qui a été tué était bien leur fils. Vers 2 h 30 également, incursion dans le camp de réfugiés d’al Far’a, au sud de Tubas, où l’armée fouille certaines maisons et arrête Mohammed ‘Ali ‘Abbas, 24 ans, étudiant universitaire.

    Vers 8 h, les FOI reviennent sur le même lieu pour achever le travail de nivelage. Elles se retirent 3 heures plus tard.

    Vers 11 h, dans Zeita et dans Attil, au nord de Tulkarem ; vers 12 h 25, dans Beit Leed, à l’est de la ville ; vers 22 h 15, dans Maithaloun et dans Sanour, au sud-est de Jénine.

    Mardi 19 octobre

    Vers minuit et demi, incursion dans Bal’a, à l’est de Tulkarem ; et au même moment dans Beit Ummar, au nord d’Hébron où l’armée perquisitionne la maison d’’Aayad Mohammed Braighaith, 20 ans, et l’arrête.

    Vers 14 h 30, les FOI pénètrent d’une trentaine de mètres dans la localité de Jabaliya au nord de la bande de Gaza pour niveler les terres précédemment défoncées en bordure de frontière.

    Vers 16 h 30, incursion dans Beit Liqya, à l’ouest de Ramallah, et vers 18 h, dans Jeet, à l’est de Qalqilya.

    Vers 20 h, les FOI pénètrent à 350 mètres dans la localité de Al Qarara au nord-est de Khan younis pour niveler des terres précédemment défoncées. Confrontation armée avec la résistance mais pas de victimes.

    Et vers 23 h, l’armée entre dans Jainsafout, à l’est de Qalqilya pour y patrouiller quelques temps dans les rues avant de se retirer.

    Mercredi 20 octobre

    Vers minuit et demi, l’armée entre dans Ethna, au nord-ouest d’Hébron, fouille la maison d’’Abdul ‘Azim al-Qaissi, mais sans l’arrêter.

    Vers 7 h, les FOI pénètrent à 300 mètres dans al-Fukhari au sud-est de Khan Younis pour niveler des terres déjà défoncées en se protégeant par des tirs non ciblés ; Hussein Salman Abu Raida, 65 ans, prend une balle dans le cou alors qu’il récoltait des olives à plus de 1 000 mètres de la frontière.

    Vers 9 h 30, incursion dans Eastern Barta’a, village isolé par le mur d’annexion, à l’ouest de Jénine. L’armée envahit une carrière d’extraction de charbon appartenant à Yasser ‘Othman Qabaha et Jamal Sharif ‘Amama. Les soldats se saisissent d’au moins 40 tonnes de bois et ordonnent la fermeture de la carrière, prétendant qu’elle appartient à des colons israéliens.

    Vers 16 h, un détachement de l’infanterie israélienne arrive à son tour dans Eastern Barta’a. Les soldats patrouillent sur le marché et investissent un certain nombre de boutiques. Un officier des renseignements israéliens, qui accompagnent les soldats, interrogent des Palestiniens.


    (JPG)

    Le mur entre le camp de réfugiés de Shufat et le quartier juif Pisgat Ze’ev annexé, à Jérusalem
    AP/Emilio Morenatti


    2 - Usage d’une force démesurée contre les manifestations non violentes protestant contre la colonisation et la construction du mur d’annexion

    Durant la semaine, les FOI ont utilisé la violence contre les manifestations pacifiques organisées par les Palestiniens, avec des militants internationaux et israéliens, contre la construction du mur et la colonisation en Cisjordanie ; et contre la mise en place d’une zone tampon le long de la frontière à l’intérieur de la bande de Gaza. Résultats : un Palestinien a été blessé, des dizaines d’autres et de militants des droits de l’homme ont respiré les lacrymogènes, et d’autres ont pris des coups de la part des soldats. De plus, les FOI ont arrêté deux militants israéliens, qui furent relâchés plus tard, et 3 Palestiniens.

    Le vendredi 15 octobre, après la prière, les Palestiniens, avec des internationaux et des Israéliens organisent la manifestation hebdomadaire contre le mur qui traverse le village à Bil’in, à l’ouest de Ramallah. Quand la manifestation se dirige vers le mur, les troupes stationnées à proximité de la clôture tirent à balles caoutchouc, et lancent leurs grenades lacrymogènes et assourdissantes. De nombreux manifestants souffrent des gaz respirés, et d’autres des coups des soldats.

    Le même jour, au même moment, à Ni’lin, dans le même secteur, la même manifestation non violente hebdomadaire s’avance vers le mur à l’intérieur du village. La même réaction de violence provient des soldats d’occupation, comme chaque semaine. De nombreux manifestants sont indisposés par les lacrymogènes.

    Toujours le vendredi 15, Palestiniens, internationaux et militants israéliens organisent une manifestation à Nabi Saleh, au nord-ouest de Ramallah, pour protester contre la confiscation de terres dans la zone de Wad al-Raya, entre les villages de Nabi Saleh et Deir Nizam. Quand les manifestants tentent de se rendre sur les terres volées au profit des colons de la colonie d’Halmish, l’armée tire sur les manifestants. ‘Omar Saleh al-Tamimi, 21 ans, est touché par un corps de grenade lacrymogène au pied droit. Des manifestants respirent les lacrymoègnes. Des soldats israéliens, en civil, qui se sont déployés parmi les manifestants arrêtent deux militants israéliens, et les relâchent un peu plus tard. Ils arrêtent également 3 Palestiniens : Mohammed ‘Attalah Tamimi, 21 ans, Mahdi ‘Abdul Wahab Tamimi, 19 ans, et Malek Talal Tamimi, 21 ans.

    Le samedi 16, à midi, les Palestiniens avec des internationaux manifestent de façon non violente à Beit Ummar, au nord d’Hébron. La manifestation se dirige vers les terres palestiniennes que les FOI veulent confisquer, près de la colonie Karmi Tsur, au sud du village. Les FOI attaquent la manifestation, tirent et frappent. Un militant américain, Jiff, 65 ans, souffre d’ecchymoses sur tout le corps.


    3 - Maintien du bouclage des Territoires palestiniens occupés

    Bande de Gaza

    Mouvements des personnes et des biens aux postes frontière

    Rafah International

    Date  :
     :
    Palestiniens
    sortant
     :
     :
    Palestiniens
    entrant
    13 octobre  : 199  : 189
    14 octobre  : 283  : 324
    15 octobre  : 164  : 253
    16 octobre  : 263  : 186
    17 octobre  : 244  : 197
    18 octobre  : 221  : 198
    19 octobre  : 246  : 244

    Karm Abu Salem (Kerem Shalom)

    Date  : Importations Qté  : Exportations Qté
    13 octobre  : denrées alimentaires 1 278 tonnes  :


     : matériel agricole 230 tonnes  :


     : denrées diverses 1 576 tonnes  :


     : gaz domestique 161 tonnes  :


     : fioul industriel 441 018 litres  :


     : aide humanitaire 225 tonnes  :


     :

     :

    14 octobre  : denrées alimentaires 814 tonnes  :


     : matériel agricole 134 tonnes  :


     : denrées diverses 1 778 tonnes  :


     : gaz domestique 160 tonnes  :


     : fioul industriel 565 430 litres  :


     : aide humanitaire 178 tonnes  :


     :

     :

    17 octobre  : denrées alimentaires 697 tonnes  :


     : matériel agricole 244 tonnes  :


     : denrées diverses 1 443 tonnes  :


     : gaz domestique 178 tonnes  :


     : fioul industriel 316 989 litres  :


     : aide humanitaire 52 tonnes  :


     :

     :

    18 octobre  : denrées alimentaires 1 022 tonnes  :


     : matériel agricole 204 tonnes  :


     : denrées diverses 2 819 tonnes  :


     : gaz domestique 155 tonnes  :


     : fioul industriel 310 960 litres  :


     : aide humanitaire 598 tonnes  :


     :

     :

    19 octobre  : denrées alimentaires 748 tonnes  :


     : matériel agricole 194 tonnes  :


     : denrées diverses 1 867 tonnes  :


     : gaz domestique 155 tonnes  :


     : fioul industriel 360 000 litres  :


     : aide humanitaire 118 tonnes  :

    Al-Mentar (Karni)

    Ouvert le 13 octobre pour laisser entrer 1 050 tonnes de matériaux de construction et le 18 octobre, pour 2 184 tonnes de céréales et 2 106 tonnes de nourriture animale.

    Beit Hanoun (Erez)

    Population  : 13 oct. - 14 oct. - 15 oct. - 16 oct. - 17 oct. - 18 oct. - 19 oct.
    Patients  : 17 21 1 0 37 34 47
    Accompagnateurs  : 18 21 2 0 37 35 44
    Palestiniens d’Israël  : 4 2 10 0 18 5 7
    Diplomates  : 12 21 7 0 0 0 0
    Presse  : 2 8 4 0 1 2 1
    Internationaux  : 24 54 12 0 15 16 12
    Gazaouis  : 1 5 11 0 0 0 0
    Commerçants  : 30 3 0 0 34 17 15
    Hommes d’affaires  : 4 13 0 0 0 16 8
    Réunions  : 3 6 0 0 3 7 1
    Ambulances vers Israël  : 0 1 0 0 1 1 2
    Ambul. venant d’Israël  : 0 1 0 0 0 3 0


    Cisjordanie

    L’ensemble de la Cisjordanie est maintenue sous le bouclage de l’armée d’occupation. De même que sont maintenues les restrictions aux déplacements des Palestiniens.

    Jérusalem : la cité subit toujours les mêmes restrictions pour les Palestiniens qui veulent entrer ou sortir. Des milliers de Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza sont toujours interdits d’accès à la ville. De nombreux check-points sont installés dans et autour de la ville. Les restrictions sont plus sévères encore les vendredis, jours de prière, empêchant ainsi de nombreux Palestiniens de venir prier à la mosquée Al-Aqsa dans la vieille ville palestinienne.

    Hébron : samedi matin, 16 octobre, les FOI déclarent le quartier de Tal al-Rumaida, dans le centre d’Hébron, zone militaire fermée. De nombreux universitaires ne peuvent entrer dans le secteur alors qu’ils veulent aider les agriculteurs palestiniens à cueillir leurs olives. Dans l’après-midi, les FOI ferment le square de la vieille ville dans le centre d’Hébron, pour empêcher des dizaines de Palestiniens et d’internationaux de manifester contre la fermeture de la rue al-Shuhada.

    Bethléhem : l’armée maintient sa présence sur les 41 check-points autour de la ville. Bethléhem subit aussi les conséquences de la construction du mur d’annexion au nord et à l’ouest, de vastes bandes de terre palestinienne sont isolées de la ville par le mur. Durant la dernière semaine, les soldats sur le check-point 300 (tombeau de Rachel), au nord, ont maintenu leurs restrictions sévères au passage des Palestiniens qui voulaient se rendre à Jérusalem. A ce check-point, les Palestiniens sont tenus de se ranger sur deux colonnes, de chaque côté de la route. Les soldats les contrôlent avec des machines électroniques, contrôles qui sont souvent très longs et humiliants. Seuls, les Palestiniens qui détiennent une autorisation spéciale peuvent se rendre à Jérusalem.

    Naplouse : dans la région, les soldats continuent de monter des barrages volants sur les routes qui conduisent à la cité, pour bloquer et fouiller les véhicules palestiniens et leurs passagers. Jeudi 14, l’un de ces barrages a été monté sur la route Naplouse/Tulkarem, à l’ouest de Naplouse.

    Ramallah : sur les check-points de Jaba’ et Qalandya, au sud-est de Ramallah, les restrictions renforcées sont maintenues. Des barrages volants ont été posés à différents endroits, et le vendredi 15 octobre vers 8 h, l’armée est revenu sur le check-point d’’Attara, au nord de la ville. Le samedi 16, vers 20 h 30, un barrage volant est posé sous le pont Kharabtha al-Misbah, à l’ouest de Ramallah. Le lundi 18, vers 9 h 30, idem à l’entrée d’’Ein Yabroud, au nord-est. Vers 14 h 30, le même jour, barrage à l’entrée de Silwad, au nord-est et vers 8 h 30, le mardi 19, l’armée reprend position sur le check-point d’’Attara.

    Qalqilya : la route agricole située à l’est d’’Azzoun est toujours fermée, et ce depuis 2009. Le village est également coupé de la route coloniale n° 55 par des barbelés qui l’isolent aussi de ses terres cultivées au nord. Des barrages temporaires sont montés sur les principales routes qui vont à Qalqilya. Vers 6 h le samedi 16, les portes de Jayyous sont fermées, empêchant les agriculteurs palestiniens de se rendre sur leurs oliveraies cueillir les olives. Vers midi, le mardi 19, les FOI posent un barrage à l’entrée de Kufor Laqef, à l’est de Qalqilya.

    Tulkarem : vers 11 h le dimanche 17 octobre, nouveau barrage à l’entrée nord de Beit Leed, sur la routte Tulkarem/Naplouse.

    Jénine : jeudi 14 octobre, les soldats postés au check-point sur la route qui relie Jénine aux villages situés au nord de Tulkarem imposent des restrictions renforcées sur les déplacements des Palestiniens, arrêtant tous les véhicules palestiniens pour les fouiller. Vers 13 h, le vendredi 15, nouveau check-point à l’entrée d’’Ejja, au sud de Jénine. Vers 11 h, le dimanche 17, idem à l’entrée de Fahma, au sud-ouest.

    Salfit : l’entrée nord de Salfit est toujours fermée avec des blocs de béton et des tas de sable, depuis 2000. Les deux routes qui relient le village de Marda à ses cultures également. Vers 18 h le mardi 19, nouveau barrage à l’entrée de Hares, au nord-ouest de Salfit.

    Jéricho : vers 7 h 30, le jeudi 14 octobre, l’armée pose un barrage à l’entrée d’’Ein al-Dyouk, au nord de Jéricho.

    Arrestations sur les check-points de l’armée

    Jeudi 14 octobre, vers 8 h, l’armée sur le check-point près du carrefour à l’ouest de Yatta, au sud d’Hébron, arrête ‘Aadel ‘Abdul Fattah ‘Amru, 29 ans, du village de Dura, au sud-ouest d’Hébron.


    4 - Mesures visant à créer une majorité démographique juive dans Jérusalem

    Les mesures arbitraires prises par les Israéliens s’étant accélérées pour chasser les Palestiniens de Jérusalem-Est, le PCHR consacre cette section de son rapport hebdomadaire pour les dénoncer.

    Jeudi 14 octobre, le matin, les FOI convoquent pour interrogatoire, Na’im Ahmed al-Rwaidi, 36 ans, de Silwan au sud de la vieille ville de Jérusalem, dans un centre de détention. Elles l’interrogent pour savoir avec quelle autorisation les Palestiniens du quartier d’al-Bustan ont monté une tente pour manifester au sommet de sa maison. Elles lui ordonnent de la démonter avant dimanche matin, 17 octobre, à défaut il sera sanctionné.

    Vers 13 h le dimanche 17, les FOI tentent de démolir la tente, mais les Palestiniens réussissent à les arrêter. Les Israéliens vont réessayer dans la soirée, avec le même échec, et une troisième fois le lundi 18.

    Dimanche 17 octobre vers 5 h du matin, les FOI entrent dans le secteur de Wad Hilwa à Silwan, dans le sud de la vieille ville de Jérusalem. Elles font irruption dans la maison de la famille d’’Omran Mufeed Mansour, 12 ans, qui a été renversé par la voiture d’un colon israélien le 8 octobre, et l’arrêtent. Elles vont l’interroger et le garder en détention jusqu’à 13 h 30 quand un tribunal israélien va ordonner de le relâcher, mais pour le placer en résidence surveillée à son domicile, et condamner la famille à payer une amende de 2 000 NIS (nouveau shekel israélien, environ 400€). Selon les parents de l’enfant, celui-ci a très peur depuis qu’il a été renversé par le colon israélien. Il souffre de problèmes psychologiques, notamment de tendance à l’isolement et de fuites urinaires.


    (JPG)

    Raeifeh Zakarneh, 83 ans, palestinienne de Kabatyeh près de Jénine, à la cueillette des olives
    AP/Mohammed Ballas


    5 - Colonisation et agressions des colons contre les Palestiniens et leurs biens

    La colonisation se poursuit dans les Territoires en violation du droit international humanitaire, ainsi que les agressions des colons installés illégalement en Cisjordanie.

    Durant la semaine écoulée, les FOI ont remis un ordre militaire au conseil local du village de Kufor Qaddoum, à l’est de Qalqilya, confisquant 11 245 m² de terres pour y faire passer une « route de sécurité » près de la colonie Qidoumim, au nord-est du village. Des sources locales font part de leur inquiétude craignant que de nouvelles terres cultivées ne soient confisquées encore des deux côtés du tracé prévu pour la route, et ce, afin de les annexer à la colonie. Ces terres appartiennent à :

    1. Sa’ed ’Abdullah Barham (30 donums) ;
    2. Salem ’Abdul Karim Shtaiwi (50 donums) ;
    3. ’Abdul Latif Hassan Yassin (30 donums) ; et
    4. Yasser Ahmed Qassem (20 donums).

    Au cours de cette semaine, des colons de la colonie Alkanah se sont emparés d’un grand nombre de terres agricoles dans le village de Mas’ha, au nord-ouest de Salfit. Ils ont saccagé au moins 100 dunums (10 ha) de cultures. Ces terres sont isolées du village par le mur d’annexion. Dans son témoignage au PCHR, l’agriculteur palestinien déclare :

    « Vers 7 h le jeudi 14 octobre, je me rendais sur mes terres en passant par la porte nord du village, pour laquelle j’ai un permis valide. Un garde de la colonie, qui me connaît, essaye de m’en empêcher. Je lui dis que je vais sur une bande de terre de l’autre côté et qui est à moi, alors il m’autorise à passer. Quand j’arrive sur ma terre, je la trouve complètement chamboulée. Je vois des bulldozers en train de déraciner mes oliviers. Je vais plus loin, sur d’autres terres, et je vois la même scène. »

    Vendredi 15 octobre, vers 10 h, des colons israéliens armés de la colonie Allon Moreh, au nord-est de Naplouse, attaquent des agriculteurs palestiniens qui cueillent leurs olives à l’ouest d’’Azmoun. Ils les pourchassent et tirent sur eux pour les obliger à quitter le secteur.

    Même jour, vers midi et demi, des colons de la colonie Zuhar, à l’est de Qalqilya, mettent le feu à des oliveraies dans le secteur d’’Amayer al-Mansour, à l’ouest du village de Til, au sud de Naplouse. Les véhicules anti-incendie palestiniens sont empêchés d’arriver sur les lieux pendant plus d’une heure. L’incendie a brûlé au moins 100 dunums d’oliveraies.

    Samedi 16, vers 14 h, une quinzaine de colons de la colonie Brakha, au sud de Naplouse, attaquent les agriculteurs palestiniens lors de leurs cueillettes d’olives dans le secteur de Karm al-Rasheed, au nord de Bourin. Aussitôt après, les FOI arrivent sur les lieux et obligent... les Palestiniens à partir de leurs oliveraies. Lundi matin, 18 octobre, des colons d’Etzion au nord de Beit Ummar, au nord d’Hébron, déversent des eaux usées sur les cultures palestiniennes dans le village et s’emparent d’un bulldozer et d’un camion appartenant à un Palestinien.

    D’après l’enquête du PCHR, le samedi matin, 16 octobre, ‘Omar Musleh ‘Awadh, 38 ans, se rend sur des terres près de la colonie Etzion, pour travailler sur une bande de terre appartenant à la famille Sabarna. A la fin de la journée, il gare son bulldozer pour son travail du lendemain. Le dimanche matin, 17 octobre, des colons israéliens se mettent à déverser des eaux usées sur le secteur. De grandes portions de terrains cultivés, ainsi que le bulldozer, sont endommagés. ‘Awadh appelle son frère qui l’aidait pour monter le bulldozer sur un camion, et pour qu’il amène un autre bulldozer. Le lundi matin 18, les colons déversent encore plus d’eaux usées sur le même endroit. Vers 15 h 30, ‘Awadh arrive pour prendre son bulldozer, mais il voit les colons, escortés par l’armée, s’emparer de l’engin. Il va à son camion et tente de les intercepter. Immédiatement, les colons et les soldats pointent leurs armes sur lui. Ils prennent aussi sa carte d’identité et lui confisque son téléphone portable. Ils l’emmènent, avec son camion, à la colonie. Il est libéré plus tard, mais les autres gardent le bulldozer et le camion. Selon Mohammed ‘Ayad ‘Awadh, au moins 50 dunums (5 ha) de cultures sont endommagés.

    Mardi 19 octobre vers 9 h, des colons de la colonie Bitar Elite, à l’ouest de Bethléhem, mettent le feu à des cultures palestiniennes près de la colonie. Le feu prend sur au moins 30 dunums de terre appartenant à des fermiers palestiniens de Housan. Les FOI retardent l’arrivée des véhicules de pompiers sur les lieux, ce qui va doubler les dégâts. Selon des sources du conseil local de Housan, ce sont au moins 600 oliviers qui ont été brûlés par les colons.

    Même jour, vers 17 h, des dizaines de colons escortés par les soldats se rassemblent dans le secteur d’Abu Martin, près de la route Tulkarem/Naplouse. Ils se dirigent vers un monument posé pour un colon israélien qui a été tué en décembre 2009. Ils sont restés sur place pendant plusieurs heures.

    Mercredi 20 octobre, le matin, des colons de la colonie Elli, au sud de Naplouse, mettent le feu à une réserve où sont rangés les articles de sport d’une école secondaire palestinienne, et taguent des mots en hébreu sur les murs de l’école. La réserve a complètement brûlé. Selon la proviseure de l’établissement, Maysoun Sawalha, les colons ont brisé les verrous de la porte de la réserve et brûlé les équipements. Elle ajoute que les colons israéliens ont renouvelé leur attaque contre l’éqole et que les FOI n’ont rien fait pour les arrêter.

    Même jour, vers 10 h, des colons armés de la colonie Allon Moreh, au nord-est de Naplouse, attaquent des agriculteurs palestiniens qui cueillent leurs olives dans ‘Azmout. Ils pourchassent les agriculteurs et tirent sur eux.

    Toujours mercredi, vers 12 h 45, des colons de la colonie Qidoumim, à l’est de Qalqilya, se mettent à jeter des pierres sur les véhicules palestiniens sur la route Naplouse/Qalqilya. Pas de blessés de signalés.


    (JPG) Document public

    Pour plus d’informations, merci de vous rendre sur le site du PCHR, ou de le contacter à son bureau à Gaza ville par courriel : pchr@pchrgaza.org, ou par téléphone : (+972 (0)8 2824776 - 2825893).

    http://www.pchrgaza.org/portal/en/index.php ?option=com_content&view=article&id=7081 :weekly-report-on-israeli-human-rights-violations-in-the-occupied-palestinian-territory-14-20-october-2010&catid=84 :weekly-2009&Itemid=183


     
     

    Rapport hebdomadaire pour la période du 14 au 20 octobre 2010 : PCHR
    traduction pour ce qui concerne Gaza : Jacques Salles, et la Cisjordanie : JPP.

     

     


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  • La Banque nous asphixie
    Le Patronat nous exploite
    Les Politiques nous mentent
    Les syndicats nous vendent
    AUX CHIOTTES
    Ensemble tout est possible !

     

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  • Il faut répéter encore et partout que la retraite à 60 ans n’a jamais existé !

    Nous constatons aujourd’hui, après 6 mois de « débats » sur les retraites, que beaucoup de citoyens pensent encore que les Français ont la retraite à 60 ans et que la réforme Sarkozy veut la faire passer à 62 ans.

    Or depuis longtemps des millions de Français ont droit à une retraite à taux plein (les décotes ont toujours été très dissuasives) seulement à partir de 62, 63, 64 ou 65 ans. Pour la simple et bonne raison qu’il y a toujours eu en France 2 conditions pour bénéficier d’une retraite à taux plein : une condition d’âge (âge légal ou minimal), et une condition d’annuités.

    De 1945 à 1983 : âge mini 65 ans et nombre d’annuités 37,5

    De 1983 à 1993 : âge mini 60 ans et nombre d’annuités 37,5

    A partir de 1993 (réforme Balladur) : âge mini 60 ans et nombre d’annuités 40 (seulement pour les salariés du privé et par transition progressive de 1993 à 2003)

    A partir de 2003 (réforme Fillon) : âge mini 60 ans et nombre d’annuités 40 également pour la Fonction publique (par transition progressive de 2003 à 2008) … et passage à 41 annuités pour tous (par transition progressive de 2008 à 2012)

    Le taux plein étant garanti à 65 ans (Sarkozy veut le repousser à 67 ans), même pour ceux n’ayant pas les 41 annuités

    Ces « réformes » passées ont donc conduit à ce que des millions de Français aient droit à une retraite à taux plein seulement à partir de 62, 63, 64 ou 65 ans. Prenons pour être concret et précis l’exemple des salariés qui ont aujourd’hui entre 55 et 58 ans. Avant la réforme Sarkozy-Medef, à quel âge ont-il droit à une retraite à taux plein, puisqu’il faut avoir 41 annuités ? Il suffit d’ajouter 41 ans à l’âge auquel ils ont commencé à travailler.

    Ceux qui ont commencé à travailler à 18 ans ont leurs droits à 60 ans (seront concernés par le report à 62 ans)

    Ceux qui ont commencé à travailler à 19 ans ont leurs droits à 60 ans (seront concernés par le report à 62 ans)

    Ceux qui ont commencé à travailler à 20 ans ont leurs droits à 61 ans (seront concernés par le report à 62 ans)

    Ceux qui ont commencé à travailler à 21 ans ont leurs droits à 62 ans

    Ceux qui ont commencé à travailler à 22 ans ont leurs droits à 63 ans

    Ceux qui ont commencé à travailler à 23 ans ont leurs droits à 64 ans

    Ceux qui ont commencé à travailler à 24 ans ont leurs droits à 65 ans

    Ceux qui ont commencé à travailler à 25 ans ont leurs droits à 65 ans (66 ans après la réforme Sarkozy)

    Ceux qui ont commencé à travailler à 26 ans ont leurs droits à 65 ans (67 ans après la réforme Sarkozy)

    Ceux qui seront concernés par le report à 62 ans de l’âge minimal sont donc eux qui ont commencé à travailler les plus jeunes et auront cotisé le plus ( 44 annuités pour ceux qui ont travaillé à partir de 18 ans)

    La sous-information que l’on constate fréquemment tient principalement à 3 facteurs :

    Par raccourci, tout le monde parle de retraite à 60 ans que Sarkozy veut faire passer à 62 ans.

    Sarkozy-Medef-UMP ne cessent de répéter que tous les autres pays sont déjà passés à 65 ou 67 ans, sans jamais dire :

    a) quel est le nombre d’annuités requises dans ces pays (souvent très inférieur aux 41 annuités en France)

    b) qu’en France tous les bacs + 3 ont droit à une retraite à taux plein au plus tôt à 62 ans (21 ans + 41 annuités) … s’ils trouvé du travail dès la fin de leurs études

    c) qu’en France tous les bacs + 5 ont droit à une retraite à taux plein au plus tôt à 64 ans (23 ans + 41 annuités) … s’ils trouvé du travail dès la fin de leurs études

    Enfin, la désinformation fonctionne à plein régime, par omission volontaire ou involontaire. D’où le titre de l’appel que nous avions lancé en février 2010 : « Retraites, Chômage - Arrêtons la désinformation ! »

    Quelques éléments de conclusions

    Avant même la réforme Sarkozy, la France figure déjà parmi les pays qui ont les conditions les plus drastiques, en matière de retraite à taux plein, c’est-à-dire sans décote dissuasive.

    Des « opposants déterminés au report à 62 ans » proposent à la place d’allonger la durée de cotisation. Ils veulent donc repousser à plus de 62 ans l’âge de la retraite à taux plein des bacs+3 et à plus de 64 ans l’âge de la retraite à taux plein des bacs+5 … Surtout n’oubliez pas d’ajouter votre nombre d’années de redoublement et le nombre d’années que vous avez mis à trouver un premier emploi ! Ces « opposants déterminés au report à 62 ans » devraient, dans leurs propositions alternatives, donner des ordres de grandeur en matière de taux de remplacement (rapport entre la première pension et le dernier salaire), au moins pour les salaires bas et moyens. Sinon, des millions de salariés pourraient remplir les conditions d’âge et d’annuités pour prendre leur retraite, mais être condamnés à travailler 2, 3 ou 4 années de plus. Afin de bénéficier des surcotes, sans lesquelles leur maigre pension de retraite ne leur permettrait pas de (sur)vivre décemment.

    Au lieu de proposer une augmentation des 41 annuités pour financer les retraites, certains partis ou syndicats devraient commencer par informer correctement les citoyens. Par exemple, expliquer les 2 conditions à remplir pour avoir droit à une retraite à taux plein. Car si nous avons du les rappeler ci-dessus, c’est que nous constatons tous les jours que plus d’un Français sur deux ne les connaissent pas (faites le test auprès de vos amis).

    Avant de proposer de travailler plus longtemps, ce qui est aberrant quand il y a plus de 4 millions de demandeurs d’emploi, certains partis et syndicats devraient informer les Français au moins de 3 chiffres essentiels à connaître :

    · le total des exonérations sociales et fiscales s’élève à 140 milliards d’euros par an (dossier complet de Libération du 28 janvier 2010 – Résumé à lire sur http://www.retraites-enjeux-debats.org/spip.php?article63 )

    · les gouvernements qui se sont succédés depuis 10 ans ont massivement baissé l’ensemble des impôts, notamment via les exonérations ou niches fiscales citées à l’alinéa précédent. L’Etat a ainsi renoncé à 100 milliards d’euros de recettes par an (chiffre donné récemment par Michel Sapin – député PS et ancien ministre de l’économie)

    · les dividendes versés aux actionnaires sont passés de 3,2% du PIB en 1982 à 8,5% en 2007, soit une augmentation de 100 milliards d’euro par an

    Mais peut-être que si trop de Français connaissaient ces 3 chiffres, trop de Français comprendraient qu’il y a nul besoin d’augmenter encore les 41 annuités ?

    (Toute diffusion ou publication sur vos blogs est autorisée et même encouragée)

    andré martin

    co animateur du site http://www.retraites-enjeux-debats.org/


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  •   Décodage de 25 techniques de désinformation Voici quelques techniques courantes utilisées par différents organes de pouvoir – publics ou privés – cherchant à occulter des vérités qui dérangent. Il est utile de garder ces concepts à l’esprit lors de la lecture d’informations relatives à des sujets controversés (ils sont nombreux) … pour autant, règle n°1, que vous sachiez même qu’ils le sont. Faites le test. Vous serez sans doute surpris de constater à quel point ces procédés percolent au travers de nombre de propos tenus par des instances officielles, des "experts" et par extension de nombreux médias.

    Jean-Luc Guilmot – Juin 2008

    Technique n°1 : Evitement
    Ne pas écouter la controverse, ne pas la voir, ne pas en parler. Si elle n’est pas rapportée, elle n’existe pas et il n’y a pas lieu de s’en occuper.

    Technique n°2 : Superficialité
    N’aborder la controverse qu’en périphérie, sur des points mineurs voire pittoresques. Eviter soigneusement les points clés de l’argumentation.

    Technique n°3 : Indignation
    Rejeter le sujet de façon indignée ("jamais une chose pareille ne serait possible"). Jouer sur le sentiment d’incrédulité ("il y aurait eu des fuites", "ça se saurait", …)

    Technique n°4 : Rumeur
    Considérer la controverse comme une rumeur de plus, sans fondements, quels que soient les arguments présentés.

    Technique n°5 : Homme de paille
    Présenter la position de son adversaire de façon volontairement erronée, en sélectionnant son argument le plus faible, en amplifiant sa portée puis en le détruisant.

    Technique n°6 : Messager
    Décrédibiliser le porteur du message. Par extension, associer les opposants à des dénominations impopulaires telles que "excentrique", "extrême-droite", "gauchiste", "terroriste", "conspirationniste", "radical", "fanatique", ou même "blonde" etc…

    Technique n°7 : Biais
    Exacerber tous les faits qui pourraient donner à penser que l’opposant opère en dissimulant ses véritables intentions ou est sujet à tout autre forme de biais.

    Technique n°8 : Confusion
    Quelque soit le niveau de la polémique mais sans y faire référence, confirmer la thèse officielle par un communiqué laconique sur une nouvelle étude favorable et rassurante.

    Technique n°9 : Autorité
    S’associer à l’autorité (organismes internationaux etc.) et présenter ses arguments avec suffisamment de jargon, de détails techniques et de sources pour les crédibiliser.

    Technique n°10 : Innocence
    Faire l’innocent. Quelle que soit la solidité des arguments de l’opposant, éviter la discussion en leur contestant toute crédibilité, toute existence de preuves, toute logique ou tout sens. Mélanger le tout pour un maximum d’efficacité.

    Technique n°11 : Amalgame
    Associer les charges de l’opposant à des charges farfelues facilement réfutables, qu’elles soient antérieures ou le fait d’autres opposants. En y étant associées, les charges subséquentes, quelle que soit leur validité, sont alors beaucoup plus facilement discréditées.

    Technique n°12 : Diviser
    Diviser pour mieux régner et par extension mettre l’accent sur les différences entre les différents courants des opposants et l’impression de chaos que cela procure.

    Technique n°13 : Pseudo-débat
    Présenter la version de l’opposant en premier lieu puis démentir par une succession de déclarations issues de sources faisant apparemment autorité.

    Technique n°14 : Confession
    Admettre avec candeur que des manquements (mineurs) ont été identifiés et que des solutions ont été apportées. Les opposants cependant en ont tiré parti pour gonfler la controverse et tenter de démontrer ce qui n’existe pas.

    Technique n°15 : Edulcorer
    Utiliser des termes techniques sans contenu émotif pour décrire le problème.

    Technique n°16 : Enigme
    Les énigmes n’ont pas de solution. Etant donné la multitude des paramètres, des intervenants et de leurs interactions, le sujet est bien trop complexe pour ne pouvoir être jamais résolu. Une technique couramment utilisée pour décourager ceux qui cherchent à suivre…

    Technique n°17 : Solution complète
    Eviter le problème en exigeant de l’opposant qu’il fournisse une solution complète à la résolution de la controverse.

    Technique n° 18 : Omission
    Omettre des preuves, des publications ou des témoignages contraires. S’ils n’existent pas, ce ne sont pas des faits, et le sujet ne doit pas être couvert.

    Technique n°19 : Sang froid
    Amener l’opposant à argumenter dans une position difficile et jouer sur sa perte de sang froid pour le décrédibiliser.

    Technique n°20 : Expertise
    "You don’t bite de hand that feeds you", disent les Anglais. Créer son propre groupe d’experts et le financer directement ou indirectement.

    Technique n°21 : Preuve impossible
    Ignorer les preuves présentées par l’opposant comme étant non pertinentes et lui demander des preuves inaccessibles, que ce soit matériellement (non disponibles ou soustraites au regard du public), techniquement (années de recherche) ou financièrement.

    Technique n° 22 : Déni
    Dénier toute crédibilité ou être extrêmement critique vis à vis de publications, de témoignages ou même de propos officiels d’organes de pouvoir, en les désignant comme des "sources non valides" ou "des éléments sortis de leur contexte".

    Technique n°23 : Fausse preuve
    Introduire des éléments contradictoires par rapport à l’argument de l’opposant, au besoin en fabriquant de fausses preuves, par exemple sous la forme d’études scientifiques au protocole particulièrement étudié.

    Technique n°24 : Grand Jury
    Organiser un grand jury ou des états généraux avec tous les atours de la consultation la plus large et la plus ouverte qui soient. Neutraliser ensuite les sujets qui fâchent et présenter le rapport final comme étant l’état du consensus général.

    Technique n°25 : Diversion et distraction
    Créer l’événement ailleurs pour distraire et écarter l’attention du public

    «transmis par florent bigel»
    http://www.vigli.org/PDF911/Decodage_de_25_techniques_de_desinformation.pdf

    Alter Info l'Information Alternative


    Auteur : vigli.org - Source : Alter Info


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  • Retraites : Sarkozy veut nettoyer au Karchër les contestataires

    Il a renvoyé son super-flic, Brice Hortefeux, répliquer à la contestation toujours énergique à sa réforme des retraites. La réponse est claire. A la demande d'un débat, Sarkozy préfère la force et la fermeté. Qu'importe s'il est le premier responsable de la situation, lui qui voulut passer en force, mais en traînant. Qu'importe si la contestation est une réaction à sa propre action. Qu'importe si Sarkozy a choisi d'économiser sur la retraite du plus grand nombre pour ne pas toucher à la fiscalité de quelques-uns. A quelques jours de l'adoption de la loi au Sénat puis à l'Assemblée, Nicolas Sarkozy veut jouer à Napoléon ou Clémenceau au risque de paraître tel Louis XVI.


    Retraites : Sarkozy veut nettoyer au Karchër les contestataires


    Le show sécuritaire

    Mercredi, Brice Hortefeux s'est rendu à Lyon, après le Conseil des ministres. Auparavant, il avait tenu un point presse, place Place Beauvau, « en tant que président de la cellule interministérielle de crise ». Ses propos furent d'une incroyable violence verbale. Le ministre de l'intérieur ne fait pas dans la demi-mesure. Le show sécuritaire doit reprendre ses droits : « Nous ne laisserons pas bloquer le pays et nous ne laisserons pas les voyous impunis. » a conclut Hortefeux.

    Plutôt que d'engager le débat et discuter, enfin, de sa réforme, l'Elysée veut faire peur à la « majorité silencieuse » et caricaturer l'opposition comme une minorité incontrôlable, une curieuse alliance de jeunes racailles et de grévistes marginaux dans les raffineries et dépôts de carburant. Les scènes de violence, en marge des manifestations de mardi 19 octobre et le spectre d'une pénurie d'essence et de gasoil - qui frappe déjà plus d'un tiers des départements français - sont les deux prétextes tous trouvés pour ce glissement politique. Pourtant, à en croire tous les sondages, la contestation à la réforme, après quatre jours de pénurie croissante de carburant, reste populaire : mercredi, d'après un sondage BVA pour les Echos, 59% des Français interrogés se déclaraient toujours favorables à la poursuite du mouvement de grève même après l'adoption de la loi par le Parlement. Selon une autre enquête, 79% des sondés étaient favorables à une renégociation de la réforme.

    Au Sénat, le ministre Woerth a refusé de suspendre les débats demandés par les 3 groupes socialistes, radicaux et communistes : « Nous avons été au bout du dialogue social lors de la préparation du texte, ce texte, il n'est pas tombé du ciel comme cela, tout cru, tout emballé, il est le fruit d'un dialogue avec les organisations syndicales, avec les partis politiques, avec les Français. » Cet argument est faux. Primo, le gouvernement n'a pas négocié sa réforme. Il a consulté puis annoncé son projet. Secundo, il avait posé comme préalable non négociable le triptyque 62 ans/67 ans/41 ans de cotisations.

    La stratégie de la peur
    Mercredi, Hortefeux devait donc jouer les durs : « l'immense majorité n'a pas à subir la loi d'une minorité. » Dénonçant les « blocages d'une vingtaine de dépôts parmi les plus importants de notre territoire », il a oublié d'une pirouette l'imprévision gouvernementale du weekend, quand les ministres et responsables UMP se succédaient dans les médias pour expliquer qu'il n'y avait aucun problème d'approvisionnement. Pire, Hortefeux a agité la menace d'une paralysie des services publics et d'urgence : « Ce blocage a gravement désorganisé la distribution des carburants dans notre pays et peut menacer désormais le fonctionnement des services publics et des services de secours et d'urgence

    Les forces de l'ordre sont intervenues très tôt pour débloquer les dépôts de La Rochelle, du Mans et de Donge. Mais les grévistes, s'ils n'opposèrent aucune résistance, se sont déplacés sur d'autres dépôts. Des barrages filtrants et des opérations escargots se sont multipliés. Mercredi, Jean-Louis Borloo a confirmé que 3 190 stations service étaient à sec. Dénoncer la gêne occasionnée par une grève est un argument traditionnel de la droite au pouvoir. Cette fois-ci, le gouvernement pousse le bouchon un cran plus loin. A Paris, Hortefeux en rajoute :
    « Ces actes sont inacceptables, mais ils sont aussi irresponsables. Irresponsables, car ils ont pour première conséquence d'empêcher nos concitoyens de circuler librement. Irresponsables, car ils empêchent des salariés d'aller travailler et de gagner leur vie. Irresponsables aussi, je vous le dis, car ces travailleurs, ce sont notamment des médecins chargés d'aller soigner en urgence, des infirmières à domicile qui doivent dispenser des soins quotidiens aux malades, des parents qui doivent aller chercher leurs enfants, des conducteurs de bus qui, dans l'impossibilité d'aller eux-mêmes au travail, pénalisent par ricochet les usagers du service public. La liste est longue et dans ces cas-là, la spirale, infernale.»

    L'irresponsabilité du gouvernement est pourtant évidente : à droite, on reproche désormais à Sarkozy d'avoir fait traîner le vote de la loi alors que la marge de négociation était dès le départ très faible. Rapidement, le monarque a lâché ses quelques concessions, convenues d'avance, croyant qu'elles suffiraient à calmer la contestation. Certaines mesures proposées, comme assimiler la pénibilité au handicap physique, ont pu agir comme de véritables provocations.

    Jouer les durs

    Hortefeux, mercredi, a ensuite dérivé sur les violences : « Je l'affirme de manière la plus directe, la plus ferme et la plus déterminée : le droit de manifester, ce n'est pas le droit de casser, le droit d'incendier, le droit d'agresser, le droit de piller. » Il faut faire peur. Et sur ce registre, Hortefeux avait des exemples tous trouvés : « Hier encore à Lyon, 1 300 casseurs, dont la moitié de mineurs, ont semé la terreur dans le centre-ville, pillé 10 magasins, incendié 7 véhicules, en ont retourné 21, et détruit de nombreux abris-bus.» Après les statistiques roumaines sur la délinquance, Hortefeux déploie ses statistiques spéciales « jeunes » D'où sort-il ses chiffres ? Le même jour, le ministre expliquait n'avoir interpelé « que » 1400 casseurs en une semaine sur l'ensemble du territoire. Mais à Lyon, il en sûr et certains, plus de 600 d'entre eux étaient des mineurs ! « A Nanterre, deux jours de suite, une bande de délinquants n'a eu de cesse de terroriser les lycéens du lycée Joliot-Curie. »

    Le ministre de l'intérieur aurait pu se poser la question des moyens de la police, ou de l'efficacité de son dispositif, sans cesse renforcé, de répression. Ainsi à Lyon, Jean-Paul Borrelly, secrétaire local du syndicat Alliance Police National, demandait à ce que les moyens « légaux » d'intervention soient élargis. La requête est dangereuse. Borrelly pense notamment au flashball - dont Hortefeux a déconseillé l'utilisation après le drame de Montreuil vendredi dernier. Mais, plus globalement, l'affaiblissement des moyens et effectifs de police depuis 2007 est un vrai sujet. La désorganisation des services de renseignements en est un autre, déjà pointé du doigt lors des émeutes dans la banlieue de Grenoble en juillet dernier. Les RG ne jouent plus leur rôle d'alerte. Mercredi, [Marianne2]url:http://www.kazeo.com/../Exclusif-le-N-2-du-Renseignement-claque-la-porte_a198740.html révélait que le numéro 2 de la DCRI, le directeur de la sous-direction de l’information générale (SDIG) avait démissionné de son poste en pleine crise sociale. Serge Guillen n'aurait pas supporté la faible place accordée aux ex-Renseignements généraux dans la nouvelle organisation des services français.
    Que dire de l'efficacité du fameux décret anti-cagoules, pris au début de l'année 2009 ? Sarkozy devait enrager de voir autant de casseurs, le visage dissimulé. La Sarkofrance accumule des lois d'affichage, à défaut de moyens.

    Provoquer sur le terrain


    Brice Hortefeux a ensuite poursuivi sa journée sécuritaire par une visite à Lyon. Le maire Gérard Collomb, découvrant le dispositif médiatique entourant cette venue, a refusé de participer à la réunion prévue. Hortefeux souhaitait se montrer. 70 journalistes avaient été conviés à la dite réunion ! Après une petite heure de discussions avec des responsables policiers locaux, il s'est empressé de débouler, accompagné de ministres et responsables UMP, dans les rues du centre-ville pour se faire filmer et photographier auprès des commerçants victimes de saccages la veille pendant les manifestations. Cinq jeunes osèrent l'apostropher, à coups de « fasciste » et autres « T'es pas le bienvenu ici ». « La France n'appartient pas aux casseurs, aux pilleurs et aux caillasseurs. Elle appartient aux honnêtes gens qui veulent travailler paisiblement » a rétorqué le ministre.

    Hortefeux, à Lyon, rappelait l'un de ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy, à l'automne 2005, quand ce dernier était venu promettre à la Courneuve, près de Paris, qu'il nettoierait « au Karchër » la  « racaille » de la cité des 4000. On connaît la suite : une flambée de violence inédite et inouïe après un fait divers dramatique quelques semaines plus tard, et... une progression des agressions contre les personnes.

    A Paris, un député UMP suggérait d'expulser les casseurs étrangers. Rien sur la déchéance de nationalité ? 

    Jeudi, Nicolas Sarkozy devrait parler ruralité, à Bonneval, en Eure-et-Loire. Le déplacement était tenu secret, pour éviter, comme souvent, les manifestations d'hostilité. Le décalage entre l'agenda « officiel » du président français et l'actualité du pays demeure incroyable : un sommet international à Deauville (lundi et mardi), une nouvelle visite aux agriculteurs (jeudi), déplacement en Suisse pour le XIIIème sommet de la Francophonie (samedi); jamais la réforme des retraites, et ses contestations, n'est à l'ordre du jour. On aimerait que Sarkozy prenne le temps et le courage de s'expliquer publiquement, plus longtemps que quelques phrases de commentaires lâchées en fin de conférence de presse, ou par le biais de ses ministres.


    Rédigé par juan sarkofrance le Jeudi 21 Octobre 2010

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