• Les leçons des législatives vénézueliennes

    Joel LEON
    Les élections législatives Vénézuéliennes du mois de septembre dernier faisaient la une de tous les grands journaux de l’occident, qui tempêtant la fin de règne du Chavisme. En termes clairs, l’occident, fatigué par cette expérience populaire, souhaite ardemment un changement de régime. Plusieurs raisons peuvent être avancées pour expliquer cette ferme volonté de la part des pays riches.

    LE MAUVAIS EXEMPLE BOLIVARIEN

    Gabriel Garcia marquez, prix Nobel de littérature et auteur du roman « Chronique d’une mort annoncée », rencontrait a bord d’un avion le leader bolivarien, fraichement élu en 1999, et dialoguait avec lui. Ce qui lui avait fait dire qu’il avait « parlé à deux personnages (Hugo Chavez) contradictoires, à l’intérieur d’une même personne. L’un qui est chanceux d’avoir l’opportunité de sauver son pays. Et l’autre, un homme qui est condamné à entrer dans l’histoire, tout simplement comme un autre dictateur », fin de citation. Assertion que les 11 ans de pouvoir allaient démentir, non seulement Chavez n’est pas un dictateur, parce qu’il a organisé 14 élections ou référendums et a gagné 13 d’antre eux. Toutes ces élections furent supervisées par des organisations internationales, de véritables juges électoraux, incluant les plus réactionnaires, dont l’institut international républicain IRI. Leurs verdicts sont toujours élogieux a propos de la crédibilité de ces scrutins, y compris la dernière en date. Sans oublier que plus de 80% de radios et de télévisions du pays sont entre les mains des manitous de la droite.

    Par contre, Hugo Chavez fut victime d’un coup d’état en 2002 que l’IRI s’empressa d’appuyer, une organisation qui prétend promouvoir la démocratie dans le monde. L’hostilité a l’égard du régime Bolivarien est internationalement connue. Il est vilipendé quotidiennement dans la presse bourgeoise, ce qui a même porté une super star télévangéliste américain, Pat Robinson, a appelé publiquement son gouvernement a l’exécution du leader populaire vénézuélien. Chavez est l’homme qu’attendaient les latino-américains pour se réinvestir activement dans la vie publique de leurs pays. Il est un catalyseur, donc un symbole à détruire par tous les moyens, incluant le meurtre. De 1999 a aujourd’hui, le néo-libéralisme ne cesse d’encaisser des revers dans le continent. La banque mondiale et le fonds monétaire international ont perdu considérablement de leurs influences des années 70 et 80. Les oligarchies locales se voient dévoiler leurs mensonges de 200 ans et la psychose de peur qu’elles engendrent. Les masses populaires se conscientisent et s’organisent avec une rapidité et une robustesse qui menacent directement le statu quo. Partout, les peuples participent a la vie politique et matérialisent leurs volontés à travers l’élection des leaders sociaux et politiques à la présidence ou au parlement. Le Brésil, la Bolivie, l’Equateur, l’Argentine, le Nicaragua…sont autant de pays qui actuellement mettent en œuvre des politiques publiques dans l’intérêt de leurs pays.

    Donc, le grand capital financier international a intérêt à évincer Chavez du pouvoir. Les dernières législatives vénézuéliennes représentaient un important test pour les ennemis de la participation populaire au pouvoir. Ils préparent la grande offensive pour la présidentielle de 2012, ils jurent d’en finir avec le Chavisme au Venezuela, pour du même coup stopper le processus politique en cours dans le continent. Roger Noriega a déjà annoncé les couleurs en anticipant la fin du « populisme » en Amérique latine, tout en motivant leurs allies sur le terrain. Le résultat des législatifs est bien accueilli dans le monde occidental. Les media des Etats-Unis, l’Italie, la Grande Bretagne, la France, l’Espagne etc. saluent le retour de l’opposition de droite au parlement. Comme si elle était écartée de force par le pouvoir, la vérité c’est qu’elle avait boycotté les élections, 5 ans auparavant, à partir d’un mauvais calcul politique dont le but exclusif fut d’handicaper la légitimité du pouvoir.

    Le retour de l’opposition au parlement peut être vu sur plusieurs angles. Premièrement, c’est le respect d’une longue tradition purement vénézuélienne qui persiste, à savoir que la vie publique de ce pays est toujours marquée par une non-polarisation politique accrue et un morcellement excessif de la classe politique. Deuxièmement, après 11 ans de difficile gouvernance dans un pays à une forte tradition démocratique, les insatisfactions de la population se manifestent tranquillement mais surement. Les gangrènes administratives et politiques qui commençaient à ronger le pouvoir de l’intérieur et qu’un épais laxisme ignorait, devront être abordées avec force et efficacité, si le pouvoir veut se garantir une victoire en 2012. Troisièmement, le Chavisme, après 11 ans de pouvoir, doit prouver sa maturité politique à cohabiter avec des forces hostiles et démontrer sa capacité organisationnelle et psychologique à tenir motivés les partisans du régime. Aussi, on attend à ce que le pouvoir en place développe sa dextérité de négocier son plan socio-économique avec les autres forces politiques au bénéfice des masses pauvres du pays.

    L’avantage du pouvoir en place c’est qu’il peut faire des alliances. L’organisation politique « Patrie Pour Tous », PPT, qui dispose de 11 députés peut être courtistée a des fins d’alliance. Il faut noter aussi le fait que les sièges remportés par l’opposition de droite sont le résultat d’une alliance purement électoraliste, un peu hétéroclite, foncièrement animée par la haine chaviste. Toute alliance électoraliste, en général, comporte en soi les germes de sa destruction ou de sa défaillance, particulièrement dans un pays ou le régionalisme est toujours très présent dans le jeu politique. La encore, tout dépendra de la maturité politique acquise durant ces 11 ans de pouvoir exclusif, a trouver des accords avec des adversaires sans mettre en question l’essence du projet politique.

    Il doit être unanimement admis que le pouvoir, dans sa phase institutionnelle, ne sera plus le même. Cela exigera une attention permanente des autorités aux charges de l’état, d’où la nécessite de développer une « culture d’exécution » au niveau des fonctionnaires de l’état, basée sur le tangible. A la manière de cuba, au cours des années 90, un processus de rectification interne doit être mis en œuvre afin d’éliminer la corruption, le trafique d’influence et l’insécurité qui accablent les réalisations du gouvernement. En d’autres termes, c’est l’heure de la moralisation administrative.

    La forte personnalité politique du président Chavez joue un rôle important dans la vie politique vénézuélienne et du parti qu’il a fondé. Ce qui constitue un problème a l’épanouissement de l’instrument politique. Donc, le leader doit faire preuve d’une grande magnanimité pour ne développer aucune forme d’autoritarisme qui contrasterait avec le projet de doter le pays d’une organisation politique forte capable d’assurer la pérennité du changement en faveur des masses. L’organisation doit dépasser le cadre d’un homme pour s’imposer institutionnellement et nationalement comme une force politique incontournable.

    Finalement, le grand capital financier international a intérêt de mettre fin au processus bolivarien parce qu’il met en ébullition un continent docile depuis plus de 45 ans. Les derniers législatifs lancent un message fort aux dirigeants actuels afin d’agir vite pour corriger toute dérive administrative. Un moyen pour s’assurer d’une autre victoire en 2012. Et, renforcer les structures organisationnelles du parti, afin de continuer à s’imposer comme une force de changement au Venezuela pour les 50 ans à venir.

    Joël Léon

    URL de cet article
    http://www.legrandsoir.info/Les-lecons-des-legislatives-venezueliennes.html

    votre commentaire
  • Lettre du président de l’état plurinational de Bolivie

    AUX PEUPLES AUTOCHTONES DU MONDE

    Evo MORALES

    La nature, la forêt et les peuples indigènes ne sont pas en vente

    Frères indigènes du monde,

    Je suis profondément inquiet de la tentative d’utilisation de certains dirigeants et de groupes indigènes pour promouvoir la mercantilisation de la nature et de la forêt en particulier à travers la création du mécanisme REDD (Réduction des Emissions résultant du Déboisement et de la Dégradation des forêts dans les pays en développement) et ses versions REDD+ et REDD++.

    Chaque année une étendue de forêt et de jungle d’une superficie équivalente à 36.000 terrains de football disparaît. Chaque année, nous perdons 13 millions d’hectares de forêts. A ce rythme, les forêts disparaîtront avant la fin du siècle.

    Les forêts et la jungle sont les principales sources de biodiversité. Si la déforestation continue des milliers d’espèces animales et végétales disparaîtront à tout jamais. Plus des trois quarts de l’eau douce accessible proviennent de zones de captage en forêt, étant donné que la qualité de l’eau se dégrade lorsque l’état de la forêt se détériore. Les forêts constituent une protection contre les inondations, l’érosion et les catastrophes naturelles. Elles fournissent des biens à base de bois ou sans bois. Elles recèlent de médicaments naturels et de techniques de guérissons jusqu’ici inconnues.

    Les forêts et la jungle sont les poumons de l’atmosphère. 18 % de la totalité des émissions de gaz à effet de serre produites à travers le monde est dû à la déforestation.

    Il est fondamental de cesser la destruction de notre Terre Mère.

    Dans le contexte actuel des négociations sur le changement climatique, tout le monde reconnaît qu’il est essentiel d’empêcher la déforestation et la dégradation des forêts.

    Toutefois, pour ce faire, certains optent pour la mercantilisation des forêts en avançant le faux argument selon lequel on prend soin et on entretient uniquement ce qui a un prix et un propriétaire.

    JPEG - 25.8 ko

    Leur proposition est de ne prendre en compte qu’une des fonctions des forêts, à savoir sa capacité d’absorption de dioxyde de carbone, et d’émettre des « certificats », des « obligations » ou des « crédits-carbone » qui seront commercialisés dans un marché du carbone. Ainsi, les entreprises du Nord pourront choisir, soit de réduire leurs émissions dans leur pays, soit d’acheter des « certificats REDD » dans des pays du Sud en fonction de l’état de leur économie. Par exemple, si une entreprise doit investir 40 ou 50 dollars US pour réduire l’émission d’une tonne de CO² dans un « pays développé », elle préfèrera acheter un « certificat REDD » moyennant 10 ou 20 dollars US dans un pays « en développement », conformément à l’engagement portant sur la réduction des émissions de la tonne de CO² en question.

    Par l’intermédiaire de ce mécanisme, les pays développés transfèreront aux pays en développement leur obligation de réduire leurs émissions, et le Sud financera, une fois de plus, le Nord puisque cette entreprise du Nord économisera beaucoup d’argent en achetant des « certificats » de carbone des forêts du Sud.

    Non seulement, ils tricheront en ce qui concerne leurs engagements de réduction des émissions, mais ils ouvriront également la porte à la mercantilisation de la nature en commençant par les forêts. Les forêts feront l’objet d’une estimation en raison de la quantité de tonnes de CO² qu’elles sont capables d’absorber. Les « obligations » ou les « crédits-carbone » qui attestent de cette capacité d’absorption seront achetés et vendu(e)s comme n’importe quelle marchandise au niveau mondial. Pour s’assurer que personne ne viole la propriété des acheteurs de « certificats REDD », un ensemble de restrictions a été mis en place, lequel finira par bafouer les droits souverains des pays et des peuples indigènes sur leurs forêts et la jungle. C’est alors que commencera une nouvelle étape de privatisation de la nature jamais observée auparavant qui s’étendra progressivement à l’eau, à la biodiversité et à ce qu’ils qualifient de « services environnementaux ».

    Alors que nous affirmons que le capitalisme est la cause du réchauffement global et de la destruction des forêts, de la jungle et de la Terre Mère, eux cherchent maintenant à étendre le capitalisme à la mercantilisation de la nature sous couvert du dénominatif « économie verte ».

    Afin d’obtenir le soutien à cette proposition de mercantilisation de la nature, certains organismes financiers, gouvernements, ONG, fondations, « experts » et entreprises intermédiaires offrent un pourcentage des « bénéfices » de cette « mercantilisation » de la nature aux peuples indigènes et aux communautés vivant dans les forêts de peuples originaires et la jungle.

    La nature, la forêt et les peuples indigènes ne sont pas en vente !

    A travers les siècles, nous, peuples indigènes avons vécu en prenant soin et en préservant les forêts de peuples originaires et la jungle. Nous ne considérons les forêts et la jungle ni comme un objet ni comme une chose que l’on peut évaluer et privatiser.

    Nous n’acceptons pas que l’on réduise les forêts d’indigènes à une simple quantité mesurable de carbone. Nous n’accepterons pas non plus que l’on prenne les forêts d’indigènes pour de simples plantations d’une ou plusieurs espèces d’arbres. La forêt est notre foyer, elle est la grande maison où coexistent plantes, animaux, eau, sol, air pur et êtres humains.

    Il est fondamental que tous les pays du monde travaillent ensemble pour éviter la déforestation et la dégradation des forêts et de la jungle. Il incombe aux pays développés de contribuer économiquement à la préservation des forêts, celle-ci faisant partie intégrante de leur dette climatique et environnementale, mais NON à travers leur mercantilisation. Il existe de nombreux moyens d’aider et de financer les pays en développement, les peuples indigènes et les communautés locales qui contribuent à la préservation des forêts.

    Les pays développés dépensent des dizaines de fois plus de ressources publiques pour la défense, la sécurité et les guerres que pour le changement climatique. Même pendant la crise financière beaucoup ont maintenu voire augmenté leurs dépenses relatives à la défense. Il est inadmissible qu’en profitant des besoins des communautés et des ambitions de certains dirigeants et « experts » indigènes, on vise à impliquer les peuples indigènes dans la mercantilisation de la nature.

    Tout mécanisme de protection des forêts et de la jungle doit sauvegarder les droits et garantir la participation des indigènes. Toutefois, nous ne pouvons accepter, sous prétexte de participation des indigènes à la REDD, qu’on prise et qu’on négocie au sein d’un marché mondial le carbone des forêts et de la jungle.

    Frères indigènes, ne soyons pas dupes. Certains nous disent que le mécanisme de marché du carbone dans le cas de la REDD se fera sur la base du volontariat. C’est-àdire que celui qui le voudra pourra vendre et acheter, et celui qui ne le souhaitera pas, sera mis à l’écart. Nous ne pouvons pas accepter qu’avec notre consentement on crée un mécanisme dans lequel les uns vendent volontairement la Terre Mère alors que les autres regardent les bras croisés.

    Face à ces visions réductionnistes et mercantilistes des forêts et de la jungle, les peuples indigènes, conjointement avec les paysans les mouvements sociaux du monde, doivent lutter en faveur des propositions de la Conférence Mondiale des Peuples sur le Changement Climatique et les droits de la Terre Mère :

    Contrôle intégral des forêts d’autochtones en prenant en compte non seulement leur fonction de réduction des émissions de CO² mais également leurs fonctions et potentialités permettant de ne pas les confondre avec de simples plantations.

    Par rapport à la souveraineté des pays en développement dans la gestion intégrale de leurs forêts.

    Respect intégral des droits des peuples indigènes déterminés par la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, de la Convention 169 de la OIT et d’autres instruments internationaux ; reconnaissance et respect de ses territoires ; revalorisation et application des connaissances indigènes pour la préservation des forêts ; participation et gestion des forêts et de la jungle par les peuples indigènes.

    Financement des pays en développement et des peuples indigènes par les pays développés pour le contrôle intégral des forêts comme faisant partie de sa dette climatique et environnementale. Pas de mise en place d’aucun mécanisme de marché du carbone ou de « mesure d’incitation » qui impliquerait la mercantilisation des forêts et de la jungle.

    Reconnaissance des droits de la Terre Mère qui englobe les forêts, la jungle et toutes ses composantes. Afin de rétablir l’harmonie avec la Terre Mère, la marche à suivre n’est pas de faire une estimation de la nature, mais de reconnaître que non seulement nous les êtres humains avons droit à la vie et à nous reproduire, mais que la nature a également le droit à la vie et à se régénérer, et que sans la Terre Mère les êtres humains ne peuvent vivre.

    Frères indigènes, ensemble avec nos frères paysans et les mouvements sociaux du monde, nous devons nous mobiliser pour que les conclusions de Cochabamba soient défendues à Cancún, et pour impulser un mécanisme d’ACTIONS RELATIVES AUX FORETS basé sur ces cinq principes, en faisant toujours de l’unité des peuples indigènes et des principes de respect de la Terre Mère notre devise, qu’au travers des siècles nous avons préservé et hérité de nos ancêtres.

    EVO MORALES AYMA

    Président de l’Etat Plurinational de Bolivie

    Communiqué de Presse de l’Ambassade de l’État Plurinational de Bolivie en France.

    URL de cet article
    http://www.legrandsoir.info/AUX-PEUPLES-AUTOCHTONES-DU-MONDE.html

    votre commentaire
  • Rapport sur les violations israéliennes des droits humains

    Les Forces d’occupation israéliennes (FOI) poursuivent leurs agressions systématiques contre les Palestiniens et leurs biens dans les Territoires palestiniens occupés (TPO).

    Pendant cette période du 30 septembre au 6 octobre :

    • les FOI ont abattu délibérément un travailleur palestinien à Jérusalem occupée ;
    • les FOI ont continué de se servir de la force contre les manifestations non violentes en Cisjordanie :
      • deux enfants palestiniens ont été blessés ;
    • les FOI ont continué de tirer sur les travailleurs et les agriculteurs palestiniens le long de la frontière à l’intérieur de la bande de Gaza :
      • un travailleur a été blessé ;
    • les FOI ont mené 18 incursions dans les communautés palestiniennes en Cisjordanie et une, limitée, dans la bande de Gaza :
      • elles ont arrêté 6 Palestiniens, dont un juge et un mineur ;
    • Israël a maintenu son siège total sur les TPO et l’isolement de la bande de Gaza du monde extérieur :
      • les troupes stationnées sur les check-points et passages frontaliers en Cisjordanie ont arrêté 2 Palestiniens ;
    • les FOI poursuivent leurs activités de colonisation en Cisjordanie et les colons israéliens leurs agressions contre les Palestiniens et leurs biens :
      • les Israéliens ont commencé la construction de 350 logements dans un certain nombre de colonies de Cisjordanie ;
      • ils ont délivré des ordres de démolition de maisons à Far’oun, au sud de Tulkarem ;
      • les colons ont mis le feu à une mosquée à Beit Fajjar, au sud de Bethléhem.

    (JPG)

    Un bulldozer israélien déterre des oliviers, juste avant la cueillette.

    Violations israéliennes recensées durant la période du 30 septembre au 6 octobre 2010

    1 - Incursions dans les zones palestiniennes et agressions contre les Palestiniens et leurs biens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza

    Jeudi 30 septembre

    Dans la matinée, les FOI arrêtent un juge du tribunal de police d’Hébron, Jamal ‘Abdul Majid Shadid, 42 ans, du village de Kharsa, au sud-ouest d’Hébron. Selon son frère, Nasser, 47 ans, et son épouse, Nivine, 33 ans, il est environ 2 h quand les FOI mettent le siège devant la maison du juge. Les soldats lancent des pierres sur la maison, Jamal ouvre la porte. Alors qu’ils tentent de s’emparer de lui et de pénétrer de force dans la maison, il se présente de lui-même mais interdit aux soldats d’entrer chez lui. Il demande à discuter avec l’officier du détachement. Les soldats l’accompagnent auprès de l’officier qui est à 100 mètres de là. Dans le même temps, les soldats font irruption dans la maison et la fouille. Ils regroupent toute la famille dans une seule pièce. Plus tard, ils autorisent le juge à rentrer chez lui pour changer de vêtements. Puis, ils l’arrêtent. Le lundi midi, 4 octobre, un avocat réussit à le voir au centre de détention de Kfra Etzion. Mercredi soir, 6 octobre, la famille du juge apprend qu’il est transféré à la prison d’‘Oufar, à l’ouest de Ramallah, et qu’il sera présenté devant un tribunal militaire israélien le mardi 7 octobre prochain.

    Vers 11 h 30, l’armée entre dans Beit Leed, à l’est de Tulkarem, patrouille dans les rues quelques temps avant de se retirer ; idem vers 18 h, dans Beit ‘Ur al-Tahta, à l’ouest de Ramallah, et vers 20 h 10, dans Shoufa, à l’est de Tulkarem.

    Vendredi 1er octobre

    Trois incursions sans arrestations : minuit 15, dans Qiffin au nord de Tulkarem ; minuit 40, dans le camp de réfugiés de Nour Shams, à l’est de la ville ; et vers 2 h 30, dans Kharabtha, à l’ouest de Ramallah.

    Vers 23 h 20, du haut de leurs miradors situés au poste frontière d’Erez Beit Hanoun, les FOI ouvrent le feu sur des travailleurs palestiniens en train de récupérer des matériaux de construction à environ 600 mètres de la frontière. Pris de court, ils s’enfuient laissant là outils et charrettes. Sur le coup de minuit et demi ils reviennent pour récupérer leur matériel mais quelle n’est pas leur surprise de voir là des FOI, ayant pénétré en territoire de Gaza. Ces travailleurs à nouveau quittent les lieux. Pas de victimes.

    Dimanche 3 octobre

    Le matin, les FOI tuent un travailleur palestinien du village de Sa’ir, au nord-est d’Hébron, alors qu’il traverse le mur d’annexion près d’Al-Tour, à l’est de Jérusalem, pour se rendre à son travail. Un porte-parole de la police d’occupation prétend que la police « a remarqué un certain nombre de personnes (une quinzaine) en train de passer par-dessus le mur, en face du village d’‘Eissawiya, près de la grande route qui mène à la colonie Ma’ale Adumin. Deux policiers les ont poursuivis et l’un d’eux a pu en rattraper un. Une dispute a éclaté entre les deux, le travailleur palestinien a essayé de se saisir de l’arme de l’officier, et une balle est partie, qui a touché le Palestinien. » Cependant, l’enquête conduite par le PCHR et les déclarations des témoins réfutent cette version ; elles montrent plutôt que les soldats israéliens auraient pu l’arrêter sans le tuer.

    D’après l’enquête du PCHR, il est environ minuit alors que des salariés palestiniens, dont ‘Izziddin Saleh al-Kawazba, 37 ans, du village de Sa’ir au nord-est d’Hébron, se rendent à leur travail à Jérusalem. Vers 2 h 15, al-Kawazba arrive à une section du mur d’annexion près d’Al-Tour, à l’est de Jérusalem, où une cinquantaine de travailleurs sont rassemblés et tentent de franchir le mur par-dessus. Vers 2 h 30, ils y parviennent et traversent alors la grande route qui va vers la colonie Ma’ale Adumin. Puis ils débouchent sur une mauvaise route en direction d’Al-Tour. Quand al-Kawazba traverse la grande route, il est surpris par un véhicule militaire qui arrive sur lui, aussitôt il se met à courir en direction de l’autre route. Un soldat descend du véhicule et le poursuit.

    Quand le soldat s’en est rapproché, à une dizaine de mètres, il tire une balle. Al-Kawazba est touché dans le dos. Dix minutes plus tard, une ambulance israélienne arrive sur les lieux, mais les soldats n’autorisent pas les ambulanciers à soigner le blessé. Un témoin, Ghanem ‘Aabed al-Kawazba, 32 ans, déclare que les FOI ont évacué le corps de la victime vers le service médico-légal israélien. Les FOI remettent ensuite le corps à une ambulance palestinienne au passage de Tarqoumia, au sud-ouest d’Hébron, vers 16 h 30, ce même jour. Le témoin ajoute : « Quand nous avons reçu le corps du martyr, nous avons remarqué les traces d’une autopsie, et un médecin palestinien, qui avait assisté à l’autopsie, nous a dit que la balle était une balle explosive, qu’elle est entrée dans le dos et a pénétré jusqu’au cœur. » Al-Kawazba était marié, et père de 6 enfants.

    Vers minuit 50, l’armée conduit une incursion dans Shwaiba, ville limitrophe de Tulkarem ; et vers 2 h, dans le village de Jayyous, au nord-est de Qalqilya, où l’armée fouille un certain nombre de maisons et une boutique d’appareils électriques, elle remet des convocations pour interrogatoire à Rasheed Mohammed Saleem, 26 ans, et à son frère, Rashed, 28 ans.

    Lundi 4 octobre

    Vers 10 h 10, l’armée entre dans Beit Leed à nouveau. En patrouillant dans les rues, elle interpelle Ra’ed Taher Draidi, 19 ans, mais le relâche plus tard. Elle se retire du village quelques heures plus tard. 11 h 35, toujours près de Tulkarem, incursion dans ‘Anabta, et au même moment dans ‘Arraba, au sud-ouest de Jénine.

    Vers 20 h, l’armée entre dans ‘Azzoun, à l’est de Qalqilya, et ferme la route coloniale n° 55, elle ferme également les entrées du village et s’avance au milieu des oliveraies, prétendant que des personnes auraient été vues en train de leur jeter des pierres.

    Mardi 5 octobre

    Vers 1 h 30, incursion dans Jénine et le camp de réfugiés de Jénine, l’armée fouille la maison de la famille d’Ahmed Fayez al-Sa’di, 22 ans, et l’arrête.

    Vers 2 h 30, dans Ni’lin, à l’ouest de Ramallah : fouille de maisons et arrestations de 4 Palestiniens, dont un mineur :

    1. ’Othman Rezeq ’Amira, 40 ans ;
    2. Mohammed Ahmed ’Amira, 17 ans ;
    3. As’ad ’Abdul Fattah Nafe’, 20 ans ; and
    4. Tariq Hassan Musleh, 18 ans.

    Vers 9 h 15, les FOI installent un poste d’observation sur le haut d’une colline au nord-ouest de Beit Lahiya. De là elles surveillent l’ancienne colonie de Elli Sinaï où des ouvriers viennent récupérer des matériaux de construction. Elles ouvrent le feu : Ziad Mohammed Tanboura, 27 ans, de Beit Lahia, prend une balle dans le pied gauche alors qu’il est à plus de 500 mètres de la frontière.

    Et vers 20 h 30, les FDI entrent dans Zeita, au nord de Tulkarem, patrouillent dans les rues de la ville, interpellent 2 Palestiniens et les retiennent quelques temps : Ma’ath Mar’ei et Yasser Jaber Mahmlud, tous deux 20 ans.

    Mercredi 6 octobre

    Dans la matinée, les FDI entrent dans Tulkarem et photographient l’entrée d’un bureau de police à l’est de la ville. Puis, ils remontent vers le nord et photographient l’entrée des bâtiments du Service de sécurité préventive et du Service général de renseignements. Ils photographient également l’entrée du bâtiment du Service médical militaire.


    2 - Usage d’une force démesurée contre les manifestations non violentes protestant contre la colonisation et la construction du mur d’annexion

    Durant cette période, les FOI ont continué de réagir par la violence aux manifestations pacifiques organisées par les Palestiniens et des militants internationaux et israéliens. Ces manifestations protestent contre la construction du mur et la colonisation en Cisjordanie, et contre la création d’une zone tampon le long de la frontière dans la bande de Gaza. Cette semaine, deux enfants palestiniens ont été blessés, et de nombreux manifestants ont subi les lacrymogènes, d’autres des coups par les soldats.

    Bil’in : après la prière du vendredi, le 1er octobre, la manifestation non violente hebdomadaire se dirige vers le mur en construction qui traverse le village. Les soldats postés près du mur tirent sur les manifestants, à balles caoutchouc, des grenades assourdissantes et des lacrymogènes.

    Ni’lin : ce même jour, la même manifestation non violente des Palestiniens et de militants étrangers et israéliens pour s’opposer à la construction du mur, est prise à partie par l’occupant, avec toujours les mêmes violences.

    Nabi Saleh : ce même vendredi, les Palestiniens et des militants étrangers et israéliens organisent leur manifestation pacifique hebdomadaire en protestation de la confiscation de terres dans le secteur de Wad al-Raya, entre Nabi Saleh et Deir Nizam, au profit des colons israéliens de la colonie Halmish. Même réactions des soldats de l’occupation. Wa’d al-Tamimi, 13 ans, est touché par une grenade lacrymogène au pied droit. De nombreux manifestants respirent les lacrymogènes.

    Beit Ummar : le samedi 2, vers 11 h 30, une même manifestation non violente hebdomadaire est organisée dans cette ville au nord d’Hébron. Elle se dirige vers les terres palestiniennes menacées d’être confisquées par les FOI, près de la colonie Karni Tsur. L’armée attaque et tire sur la manifestation. Mohammed Jamal Abu Hashem, 14 ans, est touché par une grenade lacrymogène qui lui provoque des brûlures.


    3 - Maintien du bouclage des TPO

    La Cisjordanie, dont Jérusalem-Est occupée, et la bande de Gaza sont bouclées, et les restrictions aux déplacements des Palestiniens sont toujours imposées sur les territoires.

    Bande de Gaza

    Mouvements des personnes et des biens aux postes frontière

    Rafah International

    Date  :
     :
    Palestiniens
    sortant
     :
     :
    Palestiniens
    entrant
    29 septembre  : 363  : 201
    30 septembre  : 414  : 256
    1er octobre  : 173  : 327
    2 octobre  : 301  : 227
    3 octobre  : 258  : 209
    4 octobre  : 242  : 272
    5 octobre  : 239  : 213

    Karm Abu Salem (Kerem Shalom)

    Date  : Importations Qté  : Exportations Qté
    29 septembre  : denrées alimentaires 929 tonnes  :


     : matériel agricole 227 tonnes  :


     : denrées diverses 220 tonnes  :


     : gaz domestique 90 tonnes  :


     : fioul industriel 287 987 litres  :


     : aide humanitaire 236 tonnes  :


     :

     :

    3 octobre  : denrées alimentaires 657 tonnes  :


     : matériel agricole 222 tonnes  :


     : denrées diverses 1 619 tonnes  :


     : gaz domestique 158 tonnes  :


     : fioul industriel 623 575 litres  :


     : aide humanitaire 424 tonnes  :


     :

     :

    4 octobre  : denrées alimentaires 1 613 tonnes  :


     : matériel agricole 307 tonnes  :


     : denrées diverses 2 465 tonnes  :


     : gaz domestique 181 tonnes  :


     : fioul industriel 310 997 litres  :


     : aide humanitaire 516 tonnes  :


     :

     :

    Al-Mentar (Karni)

    Ouvert le 03 octobre pour l’entrée de 1 599 tonnes de céréales et 2 418 tonne de nourriture animale.

    Beit Hanoun (Erez)

    Population  : 28 sept. - 29 sept. - 30 sept. - 1 oct. - 2 oct. - 3 oct. - 4 oct. - 5 oct.
    Patients  : 14 0 0 0 0 45 27 54
    Accompagnateurs  : 12 0 0 0 0 39 35 49
    Palestiniens d’Israël  : 15 0 0 14 0 13 12 2
    Diplomates  : 0 0 0 3 0 0 2 6
    Presse  : 6 0 0 3 0 7 0 3
    Internationaux  : 42 0 0 36 0 20 49 22
    Gazaouis  : 4 0 0 3 0 0 1 0
    Commerçants  : 0 0 0 0 0 18 12 27
    Hommes d’affaires  : 0 0 0 0 0 9 6 11
    Réunions  : 0 0 0 0 0 1 3 2
    Ambulances vers Israël  : 0 0 0 0 0 0 0 2
    Ambul. venant d’Israël  : 2 0 0 0 0 3 2 1


    Cisjordanie

    Jérusalem : la cité subit toujours les restrictions et des milliers de Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza n’y ont toujours pas accès. Les restrictions sont plus serrées encore les vendredis, jours de prière, empêchant davantage de Palestiniens à entrer dans Jérusalem pour aller prier à la mosquée Al-Aqsa, dans la vieille ville palestinienne. Ce fut le cas ce vendredi matin, 1er octobre.

    Bethléhem : l’occupant maintient sa présence sur les 41 check-points qui entourent la ville. Celle-ci est également durement touchée par le mur d’annexion au nord et à l’ouest, et de vastes bandes de terres palestiniennes se retrouvent isolées par le mur. Au check-point 300 (le tombeau de Rachel) les Palestiniens sont obligés de se mettre en deux colonnes de chaque côté de la route et d’avancer. Ils sont contrôlés par des soldats qui utilisent des machines électroniques. Ces contrôles sont souvent humiliants, et très longs. Seuls les Palestiniens qui possèdent une autorisation on pu se rendre à Jérusalem.

    Naplouse : l’armée continue de monter des barrages volants sur les routes qui conduisent à la ville, bloquant et fouillant les véhicules palestiniens et leurs passagers. Vers 15 h, le jeudi 30 septembre, un nouveau check-point est mis près du carrefour de Deir Sharaf, sur la route Naplouse/Tulkarem. Vers 8 h, samedi 2 octobre, idem sur la route de Naplouse/Qalqilya, près du village d’‘Izbat al-Tabib.

    Ramallah : les restrictions sont plus sévères sur les check-points de Jaba’ et Qalandya. Des barrages temporaires sont régulièrement montés sur les routes de la région : samedi 2 octobre, vers 10 h 15, l’armée reprend position au check-point d’’Attara, à l’entrée nord de Bir Zeit ; dimanche 3, vers 17 h, nouveau barrage au carrefour de Beit ‘Out, à l’ouest de Ramallah ; et vers 23 h 45, le même jour, sous le pont Kharabtha al-Misbah, même secteur.

    Qalqilya : la fermeture de la route agricole à l’est d’’Azzoun, est maintenue. La route est fermée depuis 2009. ‘Azzoun est également séparé par des barbelés de la route n° 55, qui relie Naplouse à Qalqilya. Cette clôture coupe le village de ses terres situées au nord. Le lundi 4 octobre, vers 19 h 40, nouveau barrage à l’entrée nord d’’Izbat al-Tabib, et vers 6 h 30, les FOI ferment les portes du village de Jayyous, au nord-est de Qalqilya, et refusent l’accès des agriculteurs à leurs terres pour la cueillette des olives.

    Tulkarem : vers 13 h 30, le jeudi 30 septembre, nouveau barrage à l’entrée nord de Beit Leed, sur la route Tulkarem/Naplouse.

    Jénine : verrs 22 h 20, le samedi 2 octobre, nouveau check-point au carrefour Zabbouba, au nord-ouest de Jénine et le dimanche soir, 3 octobre, les soldats postés sur un check-point sur la route qui relie Jénine aux villages du nord de Tulkarem, imposent des restrictions renforcées aux passages des Palestiniens.

    Salfit : l’entrée nord de Salfit est toujours fermée par des blocs de béton et des tas de sable, depuis 2000. Les deux routes reliant Marda à ses terres agricoles, également.

    Jéricho : vers 12 h 10, le samedi 2 octobre, nouveau check-point à l’entrée d’’Ein al-Dyouk, au nord de Jéricho.

    Arrrestations sur les check-points militaires

    Vers 7 h 30, le lundi 4 octobre, Mahmoud ‘Ali Masa’id, 43 ans, et sa sœur, Fatima, 46 ans, rendent visite à leur frère Younis, 32 ans, détenu à la prison Ramoun. A midi, lui et sa sœur arrivent à la prison. Les soldats les contrôlent et arrêtent Mahmoud.

    Ce même jour dans la soirée, les soldats postés sur le check-point temporaire près de celui d’Huwara, au sud de Naplouse, arrêtent Yousef ‘Aaref Hajj Mohammed, 65 ans, alors qu’il se déplaçait avec sa famille.


    4 - Activités de colonisation et agressions des colons contre les Palestiniens et leurs biens

    La colonisation se poursuit des les TPO, en toute violation du droit humanitaire international, de même que les agressions des colons.

    Dimanche 3 octobre, vers 11 h 30, des colons de l’avant-poste colonial Aadi Aad, investissent des oliveraies au nord-ouest d’al-Mghayar, au nord-est de Ramallah. Ils essaient de voler les olives mais peu après, l’armée arrive sur les lieux.

    Lundi matin, 4 octobre, des colons envahissent la mosquée des prophètes du village de Beit Fajjar, au sud de Bethléhem, et y mettent le feu. La mosquée est gravement endommagée.

    D’après l’enquête du PCHR et le témoignage d’Ayman Ibrahim Taqatqa, 34 ans, qui habite près de la mosquée, il est aux environs de 2 h 40 quand un grand bruit se produit près de chez lui. Taqatqa regarde par la fenêtre et voit un véhicule civil garé près l’entrée de la mosquée, qui est ouverte. Il voit également trois personnes sur la place. Il monte immédiatement sur la terrasse de sa maison pour voir ce qui se passe. L’une des personnes lance un bidon en plastique à l’intérieur de la mosquée et un incendie se déclare. Il réalise alors que la mosquée est attaquée. Il appelle autour de lui pour sauver la mosquée. Aussitôt, les deux autres personnes sortent de la mosquée et rejoignent la troisième.

    Les trois montent dans le véhicule et se retirent en traversant le village. Les gens se précipitent pour éteindre l’incendie dans la mosquée. Plus tard, l’équipe de la défense civile palestinienne arrive et parvient à circonscrire l’incendie. Moins de 15 minutes plus tard, une jeep de l’armée israélienne arrive dans le village et tourne autour de la mosquée. Il est à noter que la colonie israélienne Migdal ‘Ouz est à moins de 700 mètres de la mosquée. Conséquences de l’agression : les tapis, d’autres équipements et 15 copies du saint Coran ont été brûlés. Vers 11 h, des FOI et la police israélienne entrent dans le village, avec des policiers et agents de liaison palestiniens, pour enquêter sur cette attaque.

    Vers 11 h 30, le mardi 5 octobre, les FOI entrent dans Far’oun, au sud de Tulkarem. Elles stoppent près d’un terrain de jeu à l’ouest du village et le photographient. Elles remettent également un ordre de démolition pour les bâtiments du terrain de jeu ; des ordres de démolition sont également remis pour 4 maisons palestiniennes qui sont en cours de constructions et qui appartiennent à : Mohammed Barham Abu Daqqa, ‘Abdul Hamid Mustafa Shalabi, Marwan Mohammed Saqallah, et Basha’er Saleh Abu Baker.

    Mercredi 6 octobre, le quotidien israélien Ha’aretz, fait savoir que 350 logements sont actuellement en cours de construction dans les colonies israéliennes en Cisjordanie, et qui, d’après l’article, se répartissent (partiellement) comme suit : 56 logements à Qidoumim à l’est de Qalqilya, 54 à Ariel au nord de Salfit, 56 à Kami Tsur au nord d’Hébron, 24 à Mateh Benjamin, 34 à Kiryat Arba au sud-est d’Hébron, et 1 dans chacune des colonies suivantes : Oranit, Sha’ari Tikva, Rafafah, Yakir, Kokhav, Hashahar, Burkan, Kfar Adomim, Taqqou, Dulif.


    (JPG) Document public

    Pour plus d’informations, merci de vous rendre sur le site du PCHR, ou de le contacter à son bureau à Gaza ville par courriel : pchr@pchrgaza.org, ou par téléphone : (+972 (0)8 2824776 - 2825893).


    Rapport hebdomadaire pour la période du 30 septembre au 6 octobre 2010 : PCHR
    traduction pour ce qui concerne Gaza : Jacques Salles, et la Cisjordanie : JPP.


    votre commentaire
  • L’humanitaire au service du capital : retour sur le cas de Haïti.

    Mohamed BELAALI

    « ...Alors que les Haïtiens ordinaires souffrent, les riches familles de Port-au-Prince continuent de vivre dans le luxe » (1). Si les soldats américains, les forces de l’ONU et les ONG humanitaires par dizaines sont toujours présents sur le sol de ce pays meurtri, rien ou presque rien n’a été fait pour la population qui continue à vivre dans des conditions inhumaines neuf mois après le terrible séisme qui a emporté des centaines de milliers de vies humaines. L’humanitaire n’est qu’un cynique prétexte utilisé par les puissances capitalistes pour servir leurs propres intérêts.

    Les rescapés du tremblement de terre du 12 janvier 2010 sont toujours livrés à eux-mêmes. Ils continuent à vivre dans des camps improvisés : « 1,5 million de personnes vivent encore dans des abris de fortune » selon l’ONU citant des sources gouvernementales (2). Les haïtiens par milliers s’entassent dans les rues et les places publiques chassés des camps installés auparavant sur des terrains privés. Les rues sont toujours encombrées de gravats rendant la circulation quasi impossible. « Je ne vois pas de changement, il n’y a aucune évolution » disait une rescapée de Port-au-Prince (3).

    Selon Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) en Haïti, « les hôpitaux de campagne et les cliniques mobiles ont disparu alors que paradoxalement, la situation des victimes n’a pas changé » (4).

    Le Service Jésuite aux Réfugiés (SJR) déplore une situation « critique » dans les camps non officiels et dénonce la violence exercée sur les femmes lors de la distribution de l’aide humanitaire (5).

    Les premières intempéries du mois de septembre 2010 ont déjà fait des victimes dans les camps, toujours provisoires, des sinistrés : « Une première évaluation a permis de dénombrer cinq morts dans les camps où sont réfugiés des dizaines de milliers de sans-abri du séisme du 12 janvier » a déclaré à l’AFP Edgard Célestin, responsable de communication de la Protection civile haïtienne.

    Des hommes, des femmes et des enfants déjà durement frappés par le séisme, se retrouvent à nouveau sans protection aucune, à la merci de vents violents et de fortes pluies.

    Les grands blessés du séisme vivent dans des conditions épouvantables et leur état de santé risque de se dégrader davantage encore. Les plus pauvres, c’est à dire la majorité de la population, sont maintenant menacés de famine et de maladies mortelles.

    Quel contraste entre le zèle déployé avec faste par les « humanitaires » les premiers jours du séisme et la sinistre situation actuelle de l’immense majorité de la population haïtienne !

    Où sont passés les milliards de dollars promis au peuple haïtien ? Qui va demander des comptes sur l’utilisation des fonds réunis par toutes ces ONG grâce à leur marketing « humanitaire » et à la cynique exploitation de la générosité des citoyens ?

    Quel est le résultat concret de ce show humanitaire et de ce tapage médiatique sur les sinistrés et notamment sur les plus démunis d’entre eux neuf mois après le séisme ? Nul ou quasiment nul.

    Car l’aide humanitaire n’a pas pour objectif d’aider les hommes et les femmes dans la détresse, mais d’utiliser les drames humains pour servir les intérêts de ceux qui la manipulent. Ce sont ces mêmes impérialistes qui ont détruit, à travers leurs programmes d’ajustement structurel, les services publics pour les remplacer par la charité des ONG humanitaires. L’aide humanitaire est subordonnée aux calculs et aux stratégies des puissances impérialistes notamment des États-Unis qui l’instrumentalisent cyniquement pour leurs seuls intérêts. L’humanitaire est une forme de corruption par des aumônes plus ou moins déguisées. Il sert à maintenir dans la dépendance les dominés pour mieux les asservir. Il est au service des classes dominantes.

    Mais les sinistrés savent en même temps que l’aide humanitaire ne leur est pas vraiment destinée puisque leur situation matérielle reste désastreuse malgré la présence massive de toute sorte d’acteurs humanitaires. Les ONG par exemple ne sont pas toujours bien vues par la population locale qui doute de leur impartialité. Les salaires élevés des cadres de ces organisations, les 4x4 qu’ils utilisent parfois pour circuler dans les quartiers sinistrés et les hôtels de luxe qu’ils fréquentent contrastent tristement avec la situation misérable des rescapés.

    Leur proximité avec l’armée américaine et l’arrogance avec laquelle elles traitent parfois les sinistrés les éloignent de ceux qu’elles veulent aider. « Nous ne voulons pas de ce type d’aide humanitaire qui profite beaucoup plus aux ONG qu’à nous autres qui sommes dans les camps à l’attente de miettes qui tombent des ONG comme si nous étions des mendiants », pense l’un des déplacés (6) . Il n’est pas rare de voir sur les murs de Port-au-Prince des slogans dénonçant les USA, l’ONU, le président René Préval et les ONG. L’hostilité de de la population locale à leur égard devient de plus en plus grande. Certaines ONG, obsédées par la sécurité, contractent à des prix exorbitants une protection armée auprès des compagnies de sécurité privées pour lesquelles l’humanitaire n’est qu’un marché parmi tant d’autres (7). Tout le monde trouve son compte sauf les... sinistrés !

    Les manifestations et les révoltes de la population sont réprimées par le pouvoir local très contesté et par la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti (Minustah) c’est à dire par ceux-là mêmes qui sont sensés « soutenir les efforts humanitaires » ! (8).

    L’un des objectifs des élections du 28 novembre 2010, outre de permettre de placer au pouvoir celles et ceux qui serviront le mieux les intérêts de l’impérialisme américain et de la bourgeoisie locale, est justement d’empêcher toute révolte populaire. C’est ce que craignent le plus les classes aisées et les acteurs humanitaires qui se précipitent à les organiser. Car ils sentent monter dans tout le pays la colère du peuple qui a plus besoin d’améliorer sa situation matérielle que de participer aux élections : « Le problème le plus immédiat, en dehors de la reconstruction, est l’organisation des élections présidentielles et législatives (...) Le risque d’agitation sociale existe, et le peuple haïtien peut être fier qu’il n’y ait pas eu de troubles importants jusqu’à présent, malgré la dureté et la précarité de la situation dans laquelle se trouvent tant de Haïtiens », écrit Ban Ki-moon (9).

    Il faut que l’ordre règne pour que les familles aisées continuent à s’engraisser. En effet pendant que des millions de travailleurs pauvres vivent dans des conditions dramatiques « ces familles (...) font des bénéfices actuellement grâce à la dernière tragédie de leur pays » (10).

    L’aide humanitaire est une forme de violence sociale invisible exercée sur les plus démunis qui doivent, de surcroît, se courber pour l’obtenir. C’est une espèce de charité laïque utilisée par les classes dominantes pour leurs seuls intérêts. L’humanitaire, comme la charité, c’est en quelque sorte la morale d’une société de classes amorale.

    Mohamed Belaali

    (1) wsws.org/articles cité in http://blog.emceebeulogue.fr

    (2) http://www.un.org/apps/news

    (3) tahiti-infos.com/Haiti-neuf-mois-apres-le-seisme

    (4) haitilibre.com/article-607-haiti-reconstruction-apres-6-mois

    (5) http://www.reliefweb.int/rw/rwb

    (6) http://elouidor.blog.fr

    (7) humanitaire.blogs

    (8) minustah.org

    (9) un.org/apps/news

    (10) Patrick Martin, wsws.org cité in http://blog.emceebeulogue.fr

    URL de cet article
    http://www.legrandsoir.info/L-humanitaire-au-service-du-capital-retour-sur-le-cas-de-Haiti.html


    votre commentaire
  • Question « banco » pour Jean-Marie Colombani.

    Question « banco » au « Jeu des mille euros » de France Inter, jeudi 7 octobre 2010 : « On sait ce qui s’est passé le 11 septembre 2001 à New-York, mais que s’est-il passé ailleurs, un autre 11 septembre ? »

    Le 11 septembre 2001 ne saurait faire l’objet d’une question « banco » : tours jumelles, 2 976 morts, 6 291 blessés.

    Ce qui est terrible pour la presse française, c’est qu’une question difficile (« banco ») porte sur le coup d’Etat de Pinochet au Chili : 2 279 morts et disparus dont 641 morts « dans des conditions non élucidées » et 957 « détenus disparus ». Une autre estimation porte le nombre de morts à 3 197. Près de 150 000 personnes ont été emprisonnées et près de 27 255 ont été torturées. On compte des centaines de milliers d’exilés politiques.

    « Nous sommes tous Américains », écrivit le directeur du Monde, Jean-Marie Colombani, dans un éditorial daté du 13 septembre 2001. Il n’eut jamais l’idée d’écrire : « Nous sommes tous Chiliens ».

    Colombani sévit aujourd’hui dans un magazine en ligne qu’il a fondé. Faut-il en dire le nom et accréditer cette idée que, sur le Net, on trouve n’importe quoi ?

    Théophraste R. (ex-lecteur de l’ex-journal « de référence »).

    URL de cette brève
    http://www.legrandsoir.info/+Question-banco-pour-Jean-Marie-Colombani+.html

    votre commentaire