• Le racisme ordinaire contre les Arabes : État des lieux d’une intolérance assumée en Europe

     
    « Toute vérité passe par trois stades : en premier lieu on la ridiculise ; en deuxième lieu on s’y oppose violemment ; enfin on l’accepte comme si elle allait de soi. »
    Schopenhauer

    Cet été est assurément l’été de tous les dangers ! Après les colères de Gaïa, voilà que refait surface et au grand jour, dans des pays qui se piquent de dicter la norme, le spectre de l’intolérance dans tous les pays européens et même aux Etats-Unis avec le feuilleton de la mosquée de Ground Zero. Pratiquement, dans tous les pays européens, Suède, Danemark, Belgique, Italie et France, l’extrême droite se sent pousser des ailes. Nouvelle particularité, le thème récurrent est de plus en plus assumé par les pouvoirs en place et est vu comme un argument de campagne, bref, c’est une machine à gagner les élections.

    L’Arabe musulman c’est le cocktail explosif on gagne à tous les coups, il n’est que de voir comme le terme de l’insécurité a fait gagner Wildes aux Pays Bas et est un thème de compagne porteur transversal en France.

    Naturellement, le thème de la xénophobie et du racisme est contagieux. Les pays arabes ne brillent pas, à titre d’exemple, par leur tolérance et le racisme est toujours en sommeil ; Pour rappel l’esclavagisme a été supprimé en Mauritanie il y a à peine deux décades. Cependant, ces mêmes pays ne s’intronisent pas donneurs de leçons et "dépositaires en ce qui concerne la norme des droits de l’Homme", qui deviennent, on l’aura compris, de plus en plus les droits de l’homme blanc chrétien. Dans cet ordre d’idées, il nous a paru important de répondre à quelques faits constatés, notamment à une interview du sieur Jean-Marie le Pen, tortionnaire de son état et député en France, que la vulgate officielle des médias français a cru bon de rediffuser en boucle pour bien leur donner des arguments visant à légitimer le discours ultrasécuritaire du pouvoir.

    Sous la plume de Seargent Pepper nous lisons : « Un documentaire daté d’avril et consacré à Jean-Marie Le Pen vient de refaire surface avec force remous. Dans une séquence pendant laquelle le vieillard rugissant aborde ses souvenirs, il lâche une de ces immondes petites phrases dont lui seul, autrefois, avait le secret : "J’ai acheté une maison de campagne pour permettre à mes enfants, qui habitaient le XVe, de voir des vaches au lieu de voir des Arabes." Le dérapage, c’est plutôt quand la droite dite républicaine ou modérée se met à mener une politique d’extrême-droite pour se maintenir au pouvoir quoi qu’il en coûte. (...)

    Aux étages supérieurs de notre société, la parole s’est libérée, le mépris a été légalisé. (..) Mais que l’on se rallie en masse derrière des étendards xénophobes pour hurler que des exceptions sont la règle, non. Que l’on se mette à croire, à l’unisson et d’un pas cadencé, que des groupes ethniques sont responsables de tous nos maux, non encore. Qu’on en oublie que nous n’avons jamais voulu intégrer ceux que nous accusons aujourd’hui de ne pas vouloir s’intégrer, non toujours. » (1)

    Un autre exemple toujours actuel Nous lisons sous la plume de Iman Kurdi journaliste d’un quotidien saoudien qui prend au mot et se livre à une explication de texte accablante des dérapages du ministre de l’intérieur lors de l’université d’été de l’UMP en septembre 2009 : « Brice Hortefeux, le ministre de l’Intérieur français, a été condamné pour injure raciale contre les Arabes. Le ministre de l’Intérieur, condamné pour injure raciale, va faire appel : il avance que ses propos auraient été mal compris. Le 4 juin, un tribunal parisien l’a reconnu coupable d’"injure non publique envers un groupe de personnes en raison de leur origine". Hortefeux a le douteux privilège d’être le premier ministre en exercice condamné pour racisme. Dans de nombreux pays, il aurait dû présenter des excuses et démissionner. »(2)

    « Mais voyons, poursuit Iman Kurdi, de quoi il est précisément coupable. Toute l’affaire tourne autour d’un jeune homme appelé Amine Brouch-Benalia. Son père est algérien. En septembre 2009, lors de l’université d’été de l’UMP à Seignosse [Landes], ce jeune militant a souhaité se faire prendre en photo aux côtés de Brice Hortefeux. Tandis que ce dernier s’exécute, on entend une femme dire au ministre : « Il [Amine] mange du porc et boit de la bière », ce à quoi Hortefeux réplique : « Ah, mais ça ne va pas du tout, alors, il ne correspond pas du tout au prototype. » Tous rient. On entend alors une autre militante signaler : « C’est notre petit Arabe. » (...)

    Tout d’abord, il y a cette femme qui nous dit avec fierté que cet Arabe mange du porc et boit de l’alcool [elle précise également qu’il est catholique]. En d’autres termes : c’est un type bien parce qu’il ne fait pas comme les autres Arabes. Il est l’exception qui confirme la règle, un « bon » Arabe au milieu de la multitude des « mauvais » Arabes.(...) Le recours au terme « prototype » suggère que les Arabes sont tous les mêmes ; sa connotation déshumanisante est avilissante. Quand le ministre déclare que « un, ça va », mais que ça commence à poser problème « quand il y en a beaucoup », non seulement il affirme que tous les Arabes sont des fauteurs de troubles, mais il confirme l’idée qu’on pourrait à la rigueur en sauver un ou deux, sur une majorité de bons à rien. En outre, il signale aux citoyens français nés de parents arabes qu’ils ne sont pas de « véritables » citoyens français. (2)

    Un autre pourfendeur heureux des Arabes est un émigré de la troisième génération, en l’occurrence, Eric Zemmour dont le père, juif natif d’Algérie, lui se veut carrément « plus royaliste que le roi ». Il en rajoute au grand bonheur de tous ceux qui règlent leur compte avec l’Arabe, voire avec le musulman par juif interposé. Hichem Hamza écrit à ce propos : (...) Alors que ses propos, relatifs aux « trafiquants, pour la plupart, noirs et arabes » ont déchaîné les passions sur le Web, sa tolérance, déclarée le même jour sur France ô, à l’égard du racisme à l’embauche, n’a pas été remarquée par les internautes.

    Une injustice médiatique qu’il était temps de réparer. (...) Loin d’être une bévue regrettable, l’attitude de Zemmour résulte davantage d’une posture réfléchie et stratégique. (...) Eric Zemmour qui affirma lors d’un débat, et sans la moindre preuve statistique à l’appui, que « 90 à 95% des mineurs délinquants sont noirs ou arabes ». (....)En cette fin d’hiver, Zemmour récidive en commettant un nouvel ouvrage, Mélancolie française, consacré à l’Histoire de France. Le titre sibyllin évoque la tristesse qui se serait emparée de la nation, affligée, de ne pas avoir accompli sa mission quasi divine, sa destinée manifeste, de succéder à l’Empire romain. (...) » (3)

    « Aux yeux du journaliste, la France de 2010 est comparable à un Empire submergé par de « nouveaux barbares » - comprenez les immigrés afro-maghrébins - qui refuseraient de se « romaniser » ou de s‘assimiler. (....) Même Jean-Marie Le Pen a estimé, que Zemmour faisait partie de ces rares journalistes, avec Elizabeth Lévy et Serge Moati, à le traiter « correctement ». (...) Défense de l’existence des races, banalisation de l’arabophobie et de l’islamophobie, nostalgie de la domination occidentale, lepénisation des esprits, apologie de la haine sous couvert de liberté d’expression (3) Dieudonné constate que, malgré son dérapage, Zemmour n’a pas été sanctionné : « Il faut être juif pour avoir la liberté d’expression en France. » (3)

    Qui sont ces Arabes et d’où viennent-ils ?

    Dès le IXe siècle av. J.-C., des textes assyro-babyloniens et hébraïques mentionnent sous le nom d’Arabes des populations parlant une langue sémitique et venant périodiquement du désert arabique vers la région syro-mésopotamienne. Puis ce nom est donné à toutes les tribus nomades de la péninsule arabique, et, à partir de l’expansion du VIIe siècle après. J.-C., il désigne les peuples nomades et agriculteurs qui adoptent cette langue. Les historiens nous assurent qu’en des temps immémoriaux, quand l’Europe en était à la préhistoire, l’Arabie était une contrée verdoyante et fertile, irriguée par plusieurs fleuves, un pays souriant où les pâturages alternaient avec les forêts. Le changement climatique survenu il y a environ dix mille ans fut important.

    La sécheresse, qui s’installa peu à peu, favorisa l’avancée du désert, déterminant ainsi un mode de vie particulier et modifiant les relations entre les peuples : aux lisières de l’Arabie, des civilisations naquirent, montèrent vers leur zénith, brillèrent d’un éclat fulgurant, puis déclinèrent...De grand royaumes surgirent ainsi et retournèrent au néant. Pourtant, des marchands qui traversaient cette contrée parlaient, parlent avec émerveillement, des royaumes qu’ils avaient traversés en faisant des descriptions enthousiastes. Par leur langue comme par leurs croyances religieuses, les Arabes font partie du monde sémitique. Le Royaume de Saba fondé dans l’Arabie du Sud-Ouest vers le XIe avant J.-C accomplit des prouesses technologiques qui dénotent un haut degré de développement.

    A partir du premier siècle après J.-C. trois peuples se trouvent sous la souveraineté d’un même roi : les Sabéens, les Hymiarites et un troisième peuple habitant l’Arabie méridionale converti au judaïsme. Les langues sémitiques (araméen, arabe, hébreu,) écrit Chouikha forment un groupe de langues parlées depuis la plus haute Antiquité au Moyen-Orient, au Proche-Orient ainsi qu’en Afrique du Nord. L’araméen apparut vers 850 avant J.-C. en Syrie, et dès le VIe siècle fut utilisé comme Linga franca de l’Égypte à l’Afghanistan. (4)

    Le fameux appel du Christ sur la croix en araméen : « Ya Ilahi, Ya ilahi, limasabaktani » que les Chrétiens ânonnent sans comprendre, un locuteur de la langue arabe le comprend aisément : « ô Mon Dieu, ô Mon Dieu, Pourquoi m’as-tu abandonné ! ». Littéralement [Pourquoi Tu as pris de l’avance sur moi]. L’arabe est une langue très riche ; les Arabes se vantent, d’avoir 80 mots pour désigner le miel, 500 pour le lion, 1000 pour le chameau et l’épée.

    Le vocabulaire comprend 60.000 mots. La latinisation des noms des penseurs musulmans montre leur influence auprès des savants européens : Ibn Sina Avicenne, Ibn Tufayl Abubacer, Ibn Bajjah Avempace. Les califes abbassides créent au début du IXe siècle une académie de traduction appelé Bayt al Hikma (Maison de la sagesse) à Bagdad et envoient des émissaires à Byzance pour acquérir les manuscrits grecs à prix d’or. (...) Parmi les traducteurs fameux, on peut mentionner au IXe siècle le médecin Hunayn ibn Ishaq (Johannitius) qui transcrit les corpus médicaux d’Hippocrate et de Galien, qui serviront de base au Canon de la médecine d’Avicenne qui sera lui-même traduit en latin et fera autorité durant cinq siècles. (...) (4)

    Malgré ces évidences on constate déjà que dès le XIXe siècle des thèses racistes de la supériorité de l’homme blanc de religion chrétienne apparaissent. Ernest Renan s’en était fait le chantre dans « L’avenir de la science » :« On parle souvent d’une science et d’une philosophie arabes, et, en effet, pendant un siècle ou deux, au Moyen âge, les Arabes furent bien nos maîtres, mais c’était en attendant que nous connussions les originaux grecs. (...) » (4)

    S’agissant justement de cette langue arabe, Jacques Berque le fin connaisseur de l’islam et de la langue arabe, explique que la fonction de la langue, pour les Arabes, est différente, supérieure à celle qu’elle remplit pour les Occidentaux : « (...) Non seulement elle exprime et suggère, mais elle guide, transcende. » (...) Il donne un exemple : ainsi, en arabe, les mots se rapportant à l’écrit dérivent tous de la racine k.t.b. : Maktûb, maktab, maktaba, kâtib, kitâb. En français, ces mêmes mots sont : écrit, bureau, bibliothèque, secrétaire, livre.

    Les mots français sont tous les cinq arbitraires, mais les mots arabes sont, eux, « soudés, par une transparente logique, à une racine, qui seule est arbitraire ». « Alors que les langues européennes solidifient le mot, le figent, en quelque sorte, dans un rapport précis avec la chose, que la racine n’y transparaît plus, qu’il devient, à son tour, une chose, "signifiant" une chose, le mot arabe reste cramponné à ses origines. Il tire substance de ses quartiers de noblesse. » (5)

    On estime justement que la langue française compte plus de 480 mots provenant de l’arabe. De même on estime qu’il y a environ 4000 mots espagnols empruntés à l’arabe. Des douzaines d’étoiles ont une étymologie arabe. Le plus notable des ouvrages Le livre des Etoiles fixes est dû à Abd al-Rahman al-Sufi (Azophi en Occident). Qu’en est-il justement de l’arabe et de sa destinée en France ? L’enseignement de la langue arabe est ancien sur le territoire français. Il remonte dit-on à l’époque de François 1er.

    Bien plus tard, l’agrégation d’arabe fut créée en 1905. L’enseignement de l’arabe était essentiellement lié au phénomène colonial et à la politique du « diviser pour régner ». Ainsi, le maréchal Lyautey écrivait dans une circulaire de 1925 : « Nous n’avons pas à enseigner l’arabe à des populations qui s’en sont toujours passé. L’arabe est facteur d’islamisation, puisqu’il est la langue du Coran, et notre intérêt nous commande de faire évoluer les Berbères hors du cadre de l’Islam. » Après la décolonisation, la langue arabe continua d’être enseignée et en 1975 le Capes d’arabe fut créé. Dans le courant des années 1990, l’enseignement de l’arabe devient victime de choix idéologiques. En 2005, la session du Capes d’arabe a été supprimée.

    L’Education nationale en France considère que l’arabe est une langue étrangère, bien qu’elle soit usitée dans les familles, dans les cages d’escaliers, dans les quartiers. Elle domine dans les banlieues, dans les prisons. L’arabe en France est la langue des sous-scolarisés et des savants. Pourtant, la langue arabe ne peut pas être considérée comme une langue « rare » puisqu’elle est parlée par plus de 350 millions d’individus dans le monde. L’âge d’or de la langue arabe c’est aussi l’âge d’or de la science et de la technologie musulmanes dont les plus grands auteurs étaient arabophones sans être arabes. Maïmonide écrivit son livre Dellalat el haïrin, (Le guide des égarés) en arabe et non en hébreu.

    L’horloge et les lévriers

    La recherche d’un bouc émissaire en fonction de son appartenance religieuse ou ethnique est vieille comme la civilisation et elle n’est que le produit des frustrations de ceux qui cherchent des réponses rapides et simples, en tout cas à faible risque, face au véritable mal qui les ronge : le racisme. Ce « fond rocheux » qui sommeille dans l’inconscient de cet Occident imbu de sa « pureté du sang », « limpeiza de sangre » et seul habilité à gouverner le monde. Elles ne comprennent pas que l’infortune et les hasards de l’histoire peuvent les amener à la même condition qu les Arabes actuels eux qui furent les héritiers paresseux d’une civilisation qui éclairait le monde. Bagdad était illuminée quand l’Europe émergeait aux temps historiques.

    On raconte que Haroun Er Rachid envoya comme présent à Charlemagne vers l’an 800 une horloge à eau ; une clepsydre. Charlemagne lui aurait envoyé en retour des lévriers. D’un côté, les premières horloges du monde révolution technologique majeure s’il en est, de l’autre des lévriers... ! Non, les Arabes n’étaient pas des barbares ! Ce plaidoyer pour raison garder, n’a nullement pour ambition de contribuer à un retour en grâce [j’aurai convoqué d’autres arguments spécifiques à la décharge de ces Arabes Algériens qui étaient de toutes les compagnes de la France pendant plus d’un siècle, leur nationalité française actuelle, il ne la tienne pas, certes, du du droit du sang comme le français de souche, mais du droit du sang versé...] ;

    On ne peut être naïf à ce point mais simplement pour témoigner que les Arabes sont ce qu’ils sont avec leurs parts de lumière et d’ombre aux même titre que les autres humains, ni plus ni moins . Par ailleurs, face à l’immensité des défis de tout ordre qui menacent la Terre, cet Occident ne comprend pas que l’humanité est une, elle est issue d’une Eve quelque part dans la Corne de l’Afrique, il y a de cela sept millions d’années.

    Pr Chems Eddine CHITOUR
    Ecole Polytechnique Alger enp-edu.dz

    1. Sergeant Pepper : Les boutades sur les Arabes me font rire... Agoravox 27 août 2010

    2. Iman Kurdi : Brice Hortefeux se moque des Arabes. Arab News15.06.2010

    3. Hicham Hamza : De quoi Zemmour est-il le nom ? Site Oumma.com.10 mars 2010.

    4. Chouikha:La langue arabe, son histoire, son originalité:Agoravox 25 juin 2010

    5. Jacques Berque : Les Arabes. Editions du Seuil 1959, Réédition , 1970

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  • Rapport sur les violations israéliennes des droits humains

    PCHR du 26 août au 1er septembre 2010

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    Les Forces d’occupation israéliennes (FOI) poursuivent leurs agressions méthodiques contre les civils palestiniens et leurs biens dans les Territoires palestiniens occupés (TPO).
     

    Durant la semaine du 26 août au 1er septembre :

    • les FOI ont continué d’utiliser la force contre les manifestations non violentes en Cisjordanie et dans la bande de Gaza :
      • 6 Palestiniens et un militant international ont été blessés ;
      • les FOI ont arrêté 4 auxiliaires médicaux palestiniens et 2 militants de B’Tselem ;
    • les FOI ont continué leurs tirs sur les agriculteurs et travailleurs palestiniens dans les zones frontalières à l’intérieur de la bande de Gaza :
      • 2 travailleurs palestiniens ont été blessés dans le nord de la bande de Gaza ;
    • les FOI ont mené 37 incursions dans les communautés palestiniennes en Cisjordanie et une limitée dans la bande de Gaza :
      • elles ont arrêté 15 Palestiniens, dont 3 mineurs, en Cisjordanie ;
    • Israël a maintenu le siège total qu’il impose sur les TPO et l’isolement de la bande de Gaza du monde extérieur :
      • des limitations supplémentaires aux déplacements des Palestiniens sont imposées à Jérusalem et dans les autres communautés de Cisjordanie durant le mois du Ramadan ;
      • les troupes d’occupation sur les check-points ont arrêté au moins 8 Palestiniens, dont 2 mineurs ;
    • Israël a poursuivi ses mesures visant à créer une majorité démographique juive à Jérusalem :
      • les colons israéliens ont tenté d’entrer de force dans la mosquée d’al-‘Ein à Silwan ;
      • les autorités israéliennes ont demandé aux églises dans Jérusalem de régler le cumul de leurs factures d’eau depuis 1967 alors que, historiquement, les églises en sont exemptées ;
    • les FOI ont poursuivi leurs activités de colonisation de la Cisjordanie et les colons leurs agressions contre les Palestiniens et leurs propriétés :
      • les colons ont agressé des agriculteurs et des bergers palestiniens à Hébron et à Salfit ;
      • ils ont agressé également en différents endroits les Palestiniens circulant sur les routes importantes après une attaque contre les colons à Hébron.


    (JPG)

    La clôture de sécurité entre la bande de Gaza et Israël : des Palestiniens ramassent des agrégats pour la construction, dont l’entrée est interdite par Israël.

    Violations israéliennes recensées durant la semaine du 26 août au 1er septembre 2010

    1 - Incursions dans les zones palestiniennes et agressions contre les civils palestiniens et leurs biens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza

    Ces incursions s’opèrent généralement la nuit, avec patrouille dans les rues, bruits de bottes dans les quartiers, villages et villes, et souvent des tirs sur les maisons, sinon sur les hommes. L’armée pénètre de forces dans les maisons palestiniennes pour les fouiller, et souvent les vandaliser, emmener du matériel, arrêter des Palestiniens. La plupart de ces Palestiniens arrêtés sont des jeunes, dans les vingt ans. (ndt)

    Jeudi 26 août

    Vers minuit et demi, les FOI entrent dans Kufor al-Dik, au sud-ouest de Salfit, elles patrouillent dans les rues pendant quelques temps avant de se retirer ; même opération vers 1 h dans Sanour, puis vers 1 h 30, dans Qabatya, au sud-est de Jénine et vers 2 h, dans la ville de Jénine.

    Vers 2 h 30, c’est dans Surda, au nord de Ramallah, puis vers 3 h, dans Bir Zeit, où l’armée fouille des maisons et arrête 3 Palestiniens :

    1. ’Omar Mitri Qassis, 25 ans,
    2. Ramez ’Abdul Rahim Wash’ha, 25 ans, et
    3. Yousef Mousa Housha, 46 ans.

    Au même moment, des soldats entrent dans Jafna, même secteur, et arrêtent 2 Palestiniens :

    1. Tariq Nasser Matar, 21 ans, et,
    2. Emile Ghassan ’Abdu, 24 ans ;

    et dans Kufor ‘Aqaqb, au sud de Ramallah avec l’arrestation de Tha’er ‘Abdul Rahim Wash’ha, 26 ans.

    Un peu plus tard, vers 8 h 55, c’est dans la région de Tulkarem : al-Jaroushiya, au nord de la ville, puis repli après l’incursion ; vers 13 h 25, dans Far’oun, au sud, et vers 13 h 45 dans la ville de Tulkarem.

    Vers 16 h, village de Fassayel, au nord de Jéricho, patrouilles et repli.

    Vendredi 27 août

    Vers minuit et demi, incursion dans ‘Azzoun, à l’est de Qalqilya ; vers minuit 45, dans Kufor al-Dik à nouveau, au sud-ouest de Salfit et un peu plus tard, dans Brouqin, même secteur.

    Vers midi et demi, retour dans ‘Azzoun, à l’est de Qalqilya et dans l’après-midi, vers 17 h 30, incursion dans al-Taybeh, au nord-ouest de Ramallah.

    Dans toutes ces communes, l’armée est entrée, a patrouillé avant de se retirer.

    Samedi 28 août

    Vers 6 h, stationnées à la frontière, les FOI ouvrent le feu sur plusieurs ouvriers palestiniens en train de récupérer des matériaux de construction sur l’ancienne colonie de Elli Sinaï au nord de la bande de Gaza. Rami Ibrahim Ghaben, 19 ans, prend une balle dans le pied gauche et Sharif Sa’id Ghaben, 25 ans, une balle dans la jambe gauche. Les FOI ciblent également des charrettes tirées par des ânes. Elles en tuent un et un autre est blessé.

    Vers 13 h 30, incursion dans Hares, au nord-ouest de Salfit.

    Dimanche 29 août

    Au sud-ouest d’Hébron, vers 1 h du matin, incursion dans al-Zahiriya, l’armée fouille la maison de la famille de Eyad Shihda Jabarin, 33 ans, et l’arrête ; vers 1 h 25, dans Qalqilya, où l’armée arrête 4 Palestiniens :

    1. ’Imad Ahmed Doula,
    2. Ahmed Mohammed al-Dalu,
    3. Ameer Hassan Jibara, 19 ans, et,
    4. Anas Hassan Jibara, 18 ans.

    Vers 1 h 30, une unité d’infanterie des FOI pénètre à 150 mètres dans le camp de réfugiés de al-Bureij au centre de la bande de Gaza. Affrontement armé entre la résistance palestinienne et les FOI. Celles-ci se font envoyer des renforts et bombardent le secteur. 3 membres des brigades Al-Qds, le bras armé du Jihad islamique, sont blessés.

    Vers 3 h du matin, l’armée pénètre dans le quartier d’al-Irsal, dans Ramallah. Elle entre dans l’immeuble d’habitation de 5 étages appartenant à la famille d’ Abu ‘Ein, fouille un appartement au deuxième, et arrête Yazan ‘Abdul Hadj al-Shrouf, 22 ans.

    Au nord-ouest de Salfit, vers 15 h, incursion dans Bedya, patrouilles dans les rues, et repli. Idem un peu plus tard dans Bani Hassan, même secteur.

    Lundi 30 août

    Vers minuit et demi, encore ‘Azzoun près de Qalqilya, et retour vers 9 h 15. Cette fois l’armée envahit un garage et confisque 6 voitures ayant des plaques d’immatriculation israéliennes.

    Début d’après-midi, vers 13 h 40, toujours dans la région de Qalqilya, incursion dans les villages d’Habla, ‘Izbat al-Ja’oud et ‘Izbat al-Salman. Vers 17 h, dans Zeita près de Tulkarem toute proche, et 17 h 45, dans Jeet, à l’est de Qalqilya.

    Dans la soirée, après l’attaque par des militants de la résistance palestinienne contre des colons d’Hébron, les FOI pénètrent dans Bani Na’im, à l’est de la ville, et y imposent un couvre-feu. L’armée fait irruption dans de nombreuses maisons et les transforme en postes militaires. L’opération prend fin le lendemain soir.

    Et plus tard encore, vers 23 h 25, incursion dans la ville de Tulkarem, puis repli, sans arrestations.

    Mardi 31 août

    3 nouvelles incursions dans la région de Salfit : vers 1 h du matin, dans Kufor al-Dik à nouveau, et dans l’après-midi, vers 16 h, dans Sarta au nord-ouest et dans la soirée, retour à Kufor al-Dik

    Tulkarem : vers 1 h 30 du matin, incursion dans ‘Anabta ; dans Hébron vers 2 h, dans le camp de réfugiés d’al-‘Arroub, au nord de la ville où l’armée arrête 3 enfants palestiniens :

    1. Saleh ’Imad Abu Sharar, 14 ans,
    2. Mohammed Zakaria al-Qiq, 16 ans, et,
    3. Firas Zakaria al-Qiq, 14 ans.

    Mercredi 1er septembre

    9 h 30, du haut de leurs miradors situés au poste frontière de Erez-Beit Hanoun, les FOI font feu sur des ouvriers palestiniens en train de récupérer des matériaux de construction sur l’ancienne zone industrielle. Les ouvriers se retirent. Pas de victime.


    2 - Usage d’une force démesurée contre les manifestations non violentes protestant contre la colonisation et la construction du mur d’annexion

    Durant la dernière semaine, la même violence de l’armée d’occupation s’est manifestée contre les Palestiniens, internationaux et Israéliens qui s’opposent pacifiquement à la construction du mur et à la colonisation. 7 civils palestiniens ont été blessés. Des dizaines ont souffert de l’inhalation des lacrymogènes et d’autres des coups donnés par les soldats de l’occupation. 4 auxiliaires médicaux palestiniens et 2 militants des droits de l’homme de l’association israélienne B’Tselem ont été interpellés, et relâchés une heure plus tard.

    A Bil’in, à l’ouest de Ramallah : le 27 août, à la manifestation hebdomadaire non violente du vendredi participent Martin Linton, responsable de l’association britannique Amitié-Palestine et ancien membre du Parti travailliste, ainsi que différents dirigeants et membres du FPLP (Front populaire pour la libération de la Palestine). La manifestation hebdomadaire est une protestation non violente contre la construction du mur qui traverse et vole les terres du village. Les manifestants cette semaine commémorent aussi le 9è anniversaire de la mort d’Abu Ali Mustafa, ancien secrétaire général du FPLP. La manifestation se dirige vers les murs mais comme chaque semaine, la violence de l’armée se fait sentir et 3 Palestiniens dont un journaliste sont blessés :

    1. Ashraf Mohammed al-Khatib, 27 ans, blessé par une balle caoutchouc dans la jambe gauche,
    2. Bassam Mohammed Hamad, 30 ans, touché par un corps de grenade lacrymogène à la jambe droite, et,
    3. Haitham Mohammed al-Khatib, 34 ans, photographe du Comité public contre le mur et la colonisation à Bil’in, touché par un corps de grenade lacrymogène dans le dos.

    Plusieurs manifestants souffrent aussi de l’inhalation des gaz et d’autres des coups reçus.

    Ni’lin, à l’ouest de Ramallah, autre manifestation hebdomadaire, tous les vendredis après la prière, contre la construction du mur. Palestiniens, internationaux et Israéliens se rassemblent dans le village et se dirigent vers le mur. L’armée les agresse systématiquement dès qu’ils approchent du mur, à balles caoutchouc, lacrymogènes et bombes sonores. De nombreux manifestants, ce 27 août, souffrent des lacrymogènes et des coups. 4 auxiliaires médicaux palestiniens et 2 militants israéliens sont également interpellés, avant d’être libérés plus tard :

    1. Murad Khalil ’Amira, 35 ans,
    2. Mohammed Mousa Jabazi, 23 ans,
    3. Ma’ath Mohammed ’Amira, 18 ans,
    4. Tariq Hani ’Amira, 21 ans,
    5. Hamouda Sa’id ’Amira, 34 ans, photographe de l’association israélienne B’Tselem, et,
    6. Madame Sirit, 39 ans, porte-parole de B’Tselem.

    Al-Ma’sara, au sud de Bethléhem, ce même vendredi, Palestiniens et internationaux partent en manifestation, direction les terres que les FOI ont l’intention de confisquer pour construire un tronçon du mur d’annexion. Les FOI ont déjà fermé l’entrée du village. Une fois que les manifestants arrivent sur la zone, l’armée tire et lance ses grenades et roue de coups certains d’entre eux. 4 manifestants, dont un militant américain, prennent des éclats et souffrent de brûlures :

    1. Jom’a Yousef Zawahra, 40 ans, blessé par un éclat au pied droit,
    2. Mohammed Yousef Banat, 37 ans, idem, dans le dos,
    3. Mahmoud Mousa ’Aladdin, 27 ans, idem, à la cuisse droite, et,
    4. Elika Ross, 21 ans, qui souffre de brûlure jà la main droite.

    3 - Maintien du bouclage des TPO

    Un bouclage très serré est maintenu sur les TPO ainsi que les restrictions aux déplacements des Palestiniens, dans la bande de Gaza comme en Cisjordanie, dont Jérusalem-Est.

    Bande de Gaza

    Mouvements des personnes et des biens aux postes frontière

    Rafah International

    Date  :
     :
    Palestiniens
    sortant
     :
     :
    Palestiniens
    entrant
    25 août  : 509  : 292
    26 août  : 460  : 371
    27 août  : 523  : 406
    28 août  : 599  : 350
    29 août  : 318  : 269
    30 août  : 450  : 228
    31 août  : 304  : 285

    Karm Abu Salem (Kerem Shalom)

    Date  : Importations Qté  : Exportations Qté
    25 août  : denrées alimentaires 1 135 tonnes  :


     : matériel agricole 319 tonnes  :


     : denrées diverses
     :


     : gaz domestique 151,49 tonnes  :


     : fioul industriel 513 500 litres  :


     : aide humanitaire 339 tonnes  :


     :

     :

    26 août  : denrées alimentaires 1 189 tonnes  :


     : matériel agricole 257 tonnes  :


     : denrées diverses 2 012 tonnes  :


     : gaz domestique 176 tonnes  :


     : fioul industriel 604 999 litres  :


     : aide humanitaire 254 tonnes  :


     :

     :

    29 août  : denrées alimentaires 1 164 tonnes  :


     : matériel agricole 208 tonnes  :


     : denrées diverses 952 tonnes  :


     : gaz domestique 175 tonnes  :


     : fioul industriel 335 996 litres  :


     : aide humanitaire 161 tonnes  :


     :

     :

    30 août  : denrées alimentaires 1 177 tonnes  :


     : matériel agricole 287 tonnes  :


     : denrées diverses 1 096 tonnes  :


     : gaz domestique 155 tonnes  :


     : fioul industriel 285 516 litres  :


     : diesel 130 000 litres  :


     :

     :

    31 août  : denrées alimentaires 1 587 tonnes  :


     : matériel agricole 263 tonnes  :


     : denrées diverses 1 357 tonnes  :


     : gaz domestique 89 tonnes  :


     : fioul industriel 419 971 litres  :


     : diesel 120 750 litres  :


     : essence 38 000 litres  :


     : aide humanitaire 420 tonnes  :

    Al-Mentar (Karni)

    Ouvert le 25 août pour,l’entrée de 975 tonnes de céréales et 2 886 tonnes de nourritures animales et le 31 août pour 1 911 tonnes de céréales et 2 457 tommes de nourritures animales.

    Beit Hanoun (Erez)

    Population  : 25 août - 26 août - 27 août - 28 août - 29 août - 30 août - 31 août
    Patients  : 23 26 1 0 35 38 37
    Accompagnateurs  : 23 27 1 0 34 38 34
    Palestiniens d’Israël  : 5 3 27 0 34 6 17
    Diplomates  : 1 10 0 0 0 2 0
    Presse  : 0 3 0 0 3 0 2
    Internationaux  : 30 43 4 0 20 19 15
    Gazaouis  : 0 0 0 0 2 0 1
    Commerçants  : 8 24 0 0 9 13 11
    Hommes d’affaires  : 17 2 0 0 8 2 16
    Réunions  : 0 3 0 0 1 5 0
    Ambulances vers Israël  : 0 2 0 1 1 2 2
    Ambulances venant d’Israël  : 4 3 1 0 3 4 3


    Cisjordanie

    La Cisjordanie tout entière est bouclée. Pendant la semaine, de nouvelles limitations aux déplacements sont imposées.

    Jérusalem : des milliers de Palestiniens ne peuvent toujours entrer ou sortir de la cité. Les restrictions sont renforcées les vendredis, jours de prière, empêchant de nombreux Palestiniens d’aller prier à la mosquée Al-Aqsa dans la vieille ville palestinienne. Vendredi matin, 27 août, deuxième vendredi du mois saint du Ramadan, les FOI imposent de nouvelles limitations autour de Jérusalem. Les Palestiniens de moins de 50 ans ne peuvent entrer dans la ville. La présence militaire et policière s’est également renforcée, avec de nouveaux check-points dans différents quartiers.

    Bethléhem : l’armée est toujours présente sur les 41 check-points qui entourent la ville. Celle-ci est également touchée par la construction du mur d’annexion, au nord et à l’ouest, et de vastes parcelles de terres palestiniennes se retrouvent isolées par le mur. Durant cette semaine, sur le check-point 300 (Tombe de Rachel), au nord, les Palestiniens qui veulent aller prier à Jérusalem sont soumis à des règles plus strictes pour passer le barrage. Ils sont obligés d’attendre sur deux files, de chaque côté de la route, avant le check-point. Ensuite ils sont contrôlés par des soldats qui utilisent des machines électroniques. De tels contrôles sont très longs et humiliants. Durant cette semaine, seules les personnes âgées de plus de 50 ans sont autorisées à se rendre à Jérusalem. De leur côté, les troupes postées au check-point Container imposent également des restrictions plus sévères et des contrôles approfondis pour les véhicules palestiniens.

    Hébron : après l’attaque de la résistance contre des colons israéliens, mardi dernier 31 août, les FOI imposent des restrictions nouvelles ; elles posent également des check-points sur les principales voies de circulation. Elles ferment aussi toutes les entrées d’Hébron et celles d’un certain nombre de villages. De plus, les FOI interdisent toute circulation palestinienne sur la route de contournement n° 60.

    Naplouse : lundi matin, 30 août, l’armée pose un check-point en face de l’usine al-Tanib, à l’ouest de Naplouse. Mercredi matin, 1er septembre, idem au carrefour de Jeet, au sud-ouest, et à celui de Yits’har, au sud.

    Ramallah : à Qalandya et à Jaba’, les FOI imposent des restrictions renforcées sur ces barrages. Par ailleurs, d’autres barrages sont posés sur certaines routes. Le 27, l’armée ferme celui de Jaba’ et des milliers de Palestiniens qui étaient allés prier à la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem doivent attendre de longues heures avant d’être autorisés à traverser pour rentrer chez eux. Le samedi 28, vers 9 h 30, l’armée revient sur le check-point d’‘Attara, à l’entrée nord de Bir Zeit, au nord de Ramallah et vers 18 h, nouveau barrage à l’entrée de Beit Liqya, à l’ouest de la ville.

    Qalqilya : la route agricole qui passe à l’est d’‘Azzoun, à l’est de Qalqilya, est toujours fermée, depuis 2009. Le village est ainsi séparé de la route n° 55, qui relie Naplouse à Qalqilya, par des barbelés. Cette clôture coupe le village de ses terres cultivées qui se situent au nord. Les nouveaux barrages posés : jeudi 26 août, vers 8 h, à l’entrée d’‘Azzoun et vers 15 h 40, à l’entrée est de Qalqilya ; vendredi 27, vers 10 h 30, à ‘Azzoun et vers 22 h 15, à l’entrée d’‘Asila ; samedi 28, vers 8 h 10, à nouveau ‘Azzoun ; dimanche 29, à 14 h 20, sur la route Jayous/’Azzoun, vers 17 h, à l’entrée nord d’‘ Azzoun, et vers 20 h 45, au carrefour de Jainsafout ; lundi 30 vers 9 h, à l’entrée est de Qalqilya, vers 14 h, à l’entrée d’‘Azzoun (où l’armée retient 4 Palestiniens menottés pendant une heure) ; mardi 31 août, vers minuit dix, à l’entrée d’‘Azzoun, vers 11 h 30, à l’entrée d’‘Izbat al-Tabib et vers 14 h 45, à l’entrée d’‘Azzoun.

    Tulkarem : le jeudi 26 août, l’armée pose un barrage à l’entrée du village de Deir al-Ghossoun, au nord de Tulkarem.

    Salfit : l’entrée nord de Salfit est toujours fermée, avec des blocs de béton et des tas de sable, depuis... 2000. Les deux routes qui relient Marda à ses terres cultivées sont fermées. Vers 19 h 30, ce lundi 30, nouveau barrage à l’entrée de Hares, au nord-ouest de Salfit.

    Arrestations sur les check-points

    Jeudi 26 août dans la matinée, les FOI arrêtent Zaid Burhan Hamdallah, 19 ans, du village d’‘Anabta, à l’est de Tulkarem, après l’avoir convoqué pour interrogatoire.

    Vendredi 27, vers 23 h, arrestation de Ahmed RAsheed Basheeer, 20 ans, de Jainsafout, à l’est de Qalqilya, alors qu’il se rend à son travail, dans la colonie Emanuel.

    Dimanche 29, vers midi, sur le check-point à l’entrée de Qiffin, au nord de Tulkarem, l’armée bloque et fouille les véhicules palestiniens, elle arrête ‘Abdul Rahim Mohammed Daoud, 23 ans.

    Dimanche 29, environ 16 h, l’armée arrête Mohammed Mashour Salim et Yousef Mahmoud ‘Edwan, 15 ans tous les deux, et d’‘Azzoun, au prétexte qu’ils auraient lancé des pierres sur les voitures israéliennes qui circulaient sur la route n° 55, au nord du village.

    Lundi 30, vers 18 h, sur le check-point de Za’tara, au sud de Naplouse, arrestation de Hani Mohammed Mas’oud.

    Mardi 31, vers 17 h 30, sur le check-point au carrefour de Jeet, à l’est de Qalqilya, l’armée arrête Jabal Ameen Samara, lors du contrôle systématique des véhicules palestiniens.

    4 - Mesures visant à créer une majorité démographique juive dans Jérusalem

    Compte tenu de l’intensification de ces mesures, le PCHR consacre cette partie de son rapport hebdomadaire aux violations flagrantes des droits humains des Palestiniens, dans le but de les chasser de la ville.

    Le jeudi matin 26 août, des colons israéliens essaient d’entrer de force dans la mosquée al-‘Ein dans le quartier Wadi Hilwa, à Silwan, Jérusalem-Est. Selon des témoins, au moins une dizaine de ces colons tentent l’opération, vers 3 h 30, s’avançant furtivement dans la zone et portant des outils pour forcer la porte de la mosquée. Des Palestiniens remarquent leur présence et, comprenant leur tentative, ils s’affrontent aux colons. Aussitôt, les FOI arrivent sur place pour protéger les colons. 5 jours plus tôt, les colons avaient tenté d’attaquer la mosquée, et au début du mois d’août, ils en avaient défoncé la porte.

    Le lundi matin, 30 août, les FOI entrent dans le quartier de Wad Hilwa, à Silwan. Elles ont lancé une campagne d’arrestations de civils palestiniens et ce jour, elles arrêtent Su’ad Abu Ramouz et son frère Jawad. La femme sera libérée quelques heures plus tard, mais l’armée garde son frère en détention. Elles arrêtent également Fadi Siam, 28 ans, son frère Nour, 20 ans, et Adam Samrin, 68 ans, le garde de la mosquée al-‘Ein. Ils sont libérés à midi.

    La compagnie des Eaux israélienne Jihon a récemment envoyé des avertissements aux églises et aux couvents de la vieille ville de Jérusalem, leur demandant de payer les factures de leur consommation d’eau depuis... 1967. Elle les menace de couper l’eau si les redevances ne sont pas réglées. Il faut préciser que les églises et les couvents à Jérusalem sont exemptés du paiement des factures d’eau depuis... des centaines d’années.

    5 - Activités de colonisation et agressions de colons contre les Palestiniens et leurs propriétés

    La colonisation se poursuit, en toute illégalité.

    Vers 14 h le vendredi 27, des colons agressent Jamal, Ahmed et Mohammed al-Nawaj’a, alors qu’ils font paître leur bêtes dans le secteur de Sushia, à 800 mètres environ de la colonie Sushia, au sud d’Hébron. Les colons se servent de pierres et de cannes.

    Le mardi 31, des colons de la colonie Emanuel, au nord-ouest de Salfit, agressent 3 Palestiniens qui travaillent sur leurs terres, près de Deir Estia. Les colons poursuivent Yousef Mohammed al-Qaissi, 17 ans, Sharaf Daoud ‘Obaid, 18 ans, et ‘Odai ‘Azzam ‘Obaid, 18 ans. Ils mettent la main sur al-Qaissi alors qu’il est à terre, ils l’insultent et lui interdisent de revenir dans le secteur.

    Ce même jour, vers 20 h, après l’attaque de la résistance contre les colons israéliens près d’Hébron, des colons se rassemblent près du carrefour de Jeet, à l’est de Qalqilya. Ils lancent des pierres sur les voitures des Palestiniens qui circulent sur la route Naplouse/Qalqilya. De nombreux véhicules sont endommagés. Les colons rouent de coups un Palestinien qu’ils attrapent, Nasser Nafe’ Mansour.

    Le mardi matin 31 août, des colons de Yits’har, au sud de Naplouse, se rassemblent devant l’entrée de la colonie et font la même opération, jetant des pierres sur les véhicules palestiniens qui passent sur la route de contournement entre le carrefour d’Hawara, au sud de Naplouse et celui de Jeet, au sud-ouest.

    Même jour, même opération, à l’est de Qalqilya : vers 22 h 30, les colons de Karni Shomron se rassemblent à l’entrée de la colonie et s’en prennent aux voitures palestiniennes sur la route de Naplouse à Qalqilya.

    Mercredi matin, 1er septembre, idem. Les colons de Yits’har (Naplouse) recommencent au même endroit que la veille.

    Vers midi, une cinquantaine de colons de Kiryat Arba (Hébron) attaque la maison de Younis Mohammed EDris, dans le secteur d’al-Jalajel, à coups de pierres et de bouteilles vides. Ils mettent aussi le feu à l’herbage proche de la maison. Celle-ci est endommagée.

    Et vers 17 h 30, des colons escortés par des soldats, envahissent un secteur de 15 dunums (1,5 ha) appartenant à ‘Ata ‘Abdul Jawad Jaber, et commencent à y monter un avant-poste colonial. Les soldats maintiennent les membres de la famille à l’intérieur de leur maison, située à 150 m du terrain que les colons convoitent. Les colons et les FOI restent sur place jusqu’à 22 h 30.

    (JPG) Document public

    Pour plus d’informations, merci de vous rendre sur le site du PCHR, ou de le contacter à son bureau à Gaza ville par courriel : pchr@pchrgaza.org, ou par téléphone : (+972 (0)8 2824776 - 2825893).

     
     

    Rapport hebdomadaire pour la période du 26 août au 1er septembre 2010 : PCHR
    traduction pour ce qui concerne Gaza : Jacques Salles, et la Cisjordanie : JPP.

     

     


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