• Le Groupe Casino tremble devant Fakir (et réclame 75 000 €)

    Fakir sort son numéro d'été, avec un reportage consacré à « Jean-Charles Naouri, l'économie casino ». Mais avant même la parution du dossier, nous avons reçu des assignations au tribunal : le Groupe Casino et son PDG réclament 75 000 € à notre multinationale...
    Le journal Fakir est un journal papier, en vente chez tous les bons kiosquiers ou sur abonnement. Il ne peut réaliser des enquêtes, des reportages, que parce qu'il est acheté.

    dessin: Le Groupe Casino tremble devant Fakir (et
 réclame 75 000 €)

    « CASINO et son président, Monsieur Jean-Charles Naouri sont les victimes d'un véritable acharnement médiatique piloté par le journal FAKIR. »

    Vous ignoriez, ça, vous. Nous aussi.

    On se croyait un petit canard militant, brinquebalant, entièrement rédigé, dessiné, mis en page par des bénévoles, essaimant timidement depuis la Picardie, mais voilà qu'en dix minutes chez l'huissier, hier après-midi, mercredi 23 juin, d'un coup, il nous est poussé des ailes de géant. Mieux que l'Incroyable Hulk, hop, d'un coup, notre association se transformait en conglomérat médiatique, en super-lobby, capable de « piloter » un « véritable acharnement médiatique » . On est fortiches, non ?

    On comprend qu'ils tremblent, en face. Ils sont si chétifs, si fragiles. Le pauvre Jean-Charles Naouri, seulement la 63ème fortune du pays, à la tête du petit Casino, 11 000 magasins dans le monde, 200 000 « collaborateurs » , 26,8 milliards de chiffres d'affaires – et cette frêle société, contre l'énorme, la puissante, la gigantesque multinationale Fakir. Ce choc contre un titan de la presse doit leur donner des sueurs froides, la nuit.

    On comprend, dès lors, que ces malheureux nous réclament plus de 75 000 €. C'est une paille, pour une holding comme la nôtre. 75 000 €, notre trésorière, Aline, elle va à peine s'en rendre compte : des chèques comme ça, avec plein de zéros, elle en signe deux trois chaque matin en prenant son café. Et au pire, en décembre, les dirigeants de la Fakirie diminueront un peu leurs stock-options...

    On ne va pas pleurnicher. On le sait bien, en dix années d'enquête, que notre journalisme est un sport de combat. Que notre canard a frôlé la mort judiciaire, un paquet de fois, déjà. Et bizarrement, pourtant, de toutes ces batailles – dévoreuses de temps, d'énergie, d'argent – à chaque fois nous sommes sortis plus forts. Parce que vous étiez là, camarades lecteurs. Parce que vous serez là, on le devine déjà, enthousiastes, solidaires, combatifs. A la dernière Assemblée Générale de Casino, nous étions huit – et à huit seulement, nous avons perturbé le ronron. L'an prochain, prenons les paris : nous serons huit cents.

    Pourquoi le cacher, enfin ? Il y a un soupçon de fierté. Jean-Charles Naouri, face à nous, c'est l'homme qui, dans les années 80, aux côtés de Pierre Bérégovoy, a libéré la Finance. Depuis, de fonds de pension en « private equity » (il a d'ailleurs fondé le sien), de rentabilité à 15 % en super-dividendes, la dictature des actionnaires dévaste l'économie comme un nuage de sauterelles : la crise, c'est un peu, beaucoup, sa crise. Dans une démocratie normale, Jean-Charles Naouri devrait s'expliquer, en pleine lumière, au journal de 20 heures, devant des commissions parlementaires, sur les choix qu'il a opérés, dans l'ombre, il y a un quart de siècle. Mais il n'a pas à s'expliquer. Il trône tranquillement sur sa fortune, qu'il a bâtie depuis – grâce à la Finance. Alors, il y aura un espace public, maintenant, où cette histoire sera évoquée : ce ne sera pas son procès, ce sera le nôtre.
    Bon voilà.

    Maintenant, c'est l'été. On va réfléchir à comment on se défend, comme on contre-attaque avec une gigantesque campagne nationale. Si vous avez des idées, si vous souhaitez nous soutenir, envoyez un courriel à laurent@fakirpresse.info.

    Et puis, on vous souhaite de bonnes vacances. Qui seront quand même plus belles avec un Fakir sur la plage...

    Dans le numéro d'été de Fakir, vous trouverez surtout :
    Gros pognon et ballon : 50 ans de capitalisme racontés par le football

    • Petits budgets : Bricolez votre sex machine
    • Vie de famille : Mes cousins sont des terroristes, comment réagir ?
    • Ecologie : L'échec de la technique (la preuve par le chasse d'eau de BP)
    • Décomplexé : La France fière de ses patrons
    • Agences de notation : la Voix de la finance


    > Lire le sommaire complet du Fakir numéro 46 (en kiosque depuis le Samedi 26 Juin 2010)

    Sans vous, on ne peut rien. Avec vous, on peut tout.
    Et c'est pour ça qu'à la fin c'est nous qu'on va gagner...

    (exclusivité édition électronique)

    Fakir n'est lié à aucun parti, aucun syndicat, aucune institution. Il est fâché avec tout le monde, ou presque.


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  • La prison n’est pas un lieu de soins, la prison tue.
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    Jean-Luc Depré a mis fin à ses jours au Centre Pénitentiaire de Liancourt le 8 mars 2010. Depuis, Nicolas Rahmani, psychologue dans cet établissement, a été écarté pour avoir osé dénoncer le refus d’Hospitalisation d’Office de son patient.
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    Jean-Luc DUPRE
    Suicidé au CP de Liancourt le 08 mars 2010
     
    Jamais de ma carrière un suicide n’aura été aussi prévisible…
    Jamais de ma carrière je n’ai autant alerté sur l’imminence d’un suicide…
    Jamais de ma carrière je n’ai été confronté à une telle surdité de la part d’un chef de service…
    Jamais de ma carrière je n’ai été renvoyé, pour avoir fait mon travail…
     
     
    Psychologue clinicien du CHI de Clermont de l’Oise, sur mise à disposition et affecté au CP/CD de Liancourt, j’ai été renvoyé brutalement de la Fédération de Soins aux Détenus le 05 mai 2010, pour avoir dénoncé ce que l’on aurait bien aimé que je taise, à savoir les conditions inadmissibles du suicide d’un de mes patients, le 08 mars 2010, monsieur Jean-Luc DUPRE.
     
    De nombreuses fautes ont été commises, tant médicales que pénitentiaires. Fautes que j’ai eu, pour certains, le tort de dénoncer auprès de ma hiérarchie puis des autorités. Aujourd’hui des enquêtes sont en cours et détermineront les responsabilités. J’ai décidé, après m’être souvent tu sur les violences psychologiques voire physiques auxquelles nous sommes quotidiennement confrontés dans notre exercice en milieu carcéral, de ne pas me taire cette fois. Lorsqu’il y a mort d’homme, je ne peux plus me taire. Lorsque plus tard j’apprends que ce n’est pas la première fois, je peux encore moins me taire.
    Afin que l’on comprenne la situation, je joins une partie du courrier que j’ai adressé le 17 mai dernier au Ministre de la santé ; au garde des Sceaux ; à M. Robert Badinter, sénateur, qui a saisi la CNDS à ma demande ; à M. Jean-Marie Bockel, Secrétaire d’Etat à la Justice ; à l’inspection générale des affaires sociales ; à l’agence régionale de santé de Picardie ; au Conseil national de l’ordre des médecins ; à Monsieur le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Beauvais ; à MM. Gilbert Barbier, Jean-René Lecerf, Jean-Pierre Michel, sénateurs, et Mme Christiane Demontès, sénatrice :
     
    « Psychologue clinicien au centre pénitentiaire de Liancourt (fédération de soins aux détenus, FSD) jusqu’au 4 mai 2010, je tiens à vous alerter sur les conditions dans lesquelles M. Jean-Luc Dupré, l’un de mes patients, s’est suicidé le 8 mars 2010, dans sa cellule du quartier maison d’arrêt du centre pénitentiaire de Liancourt.
     
        1. Un patient qui avait fait quatre tentatives de suicide depuis août 2009
    Son suicide correspondait à sa cinquième tentative depuis 2009. M. Dupré a fait une première tentative en août 2009, consécutive aux violences contre son épouse ayant motivé son incarcération, ce qui a entraîné son hospitalisation au centre hospitalier (CH) de Beauvais. Il a été écroué le 7 septembre 2009. Il a fait trois autres tentatives, la dernière en janvier 2010, et à chaque fois a été sauvé in extremis par le service de réanimation de l’hôpital de Creil. Chacune de ces quatre tentatives s’est faite par ingestion médicamenteuse, et a occasionné un coma. Lors de la tentative de janvier 2010, son co-détenu, qu’il avait semble-t-il contraint à ingérer une partie des médicaments, a également été découvert inanimé.
    Le risque suicidaire évident du patient a été identifié dès son incarcération. La fiche d’observation du quartier arrivants (9 septembre 2009) mentionne sa tentative de suicide d’août 2009, et la grille d’aide à l’évaluation du potentiel de dangerosité et de vulnérabilité (15 septembre 2009) mentionne une tentative de suicide par médicaments et reconnaît des « risques auto-agressifs ».
    Face à un patient au risque suicidaire aussi évident, les administrations pénitentiaire et hospitalière ont pris des mesures. L’administration pénitentiaire l’a placé sous surveillance spéciale. En ce qui concerne l’administration hospitalière, il a fait l’objet, depuis son incarcération, d’un suivi et d’un traitement psychiatriques (Dr S., chef du service de la fédération de soins aux détenus) et psychologique, dans un premier temps hebdomadaire avec un unique psychologue thérapeute (moi-même), puis (à compter de février 2010) toutes les deux semaines avec deux psychologues co-thérapeutes (moi-même et une collègue).
     
     
    2. Un refus du chef du service psychiatrique de demander une hospitalisation d’office, malgré l’imminence évidente d’une nouvelle tentative de suicide
     
     a. Les faits
     - Plusieurs faits objectifs indiquaient, à compter du lundi 1er mars 2010, qu’une nouvelle tentative de suicide était imminente :
    - tentative de détournement et de stockage de son traitement médicamenteux, constatée par les infirmiers le 1er mars, et traduisant de manière incontestable son intention de passer à l’acte ;
    - aggravation manifeste de son état psychologique, consécutive notamment à l’interruption du traitement médicamenteux par le Dr S. en conséquence des faits indiqués ci-avant et manifestée notamment dans un courrier qu’il m’a adressé le 3 mars 2010 ;
    - survenue simultanée de facteurs de stress importants : initiation d’une procédure de divorce (pour laquelle il avait demandé l’aide juridictionnelle totale le 15 février) ; erreur du juge d’instruction, qui l’a informé d’un permis de visite de son fils (signalé par M. Dupré à l’administration pénitentiaire le 3 mars 2010), avant d’indiquer à l’administration pénitentiaire qu’il s’agissait d’une erreur (5 mars 2010) ; imminence d’une confrontation avec sa fille, prévue le 8 mars 2010 ;
    - refus des entretiens psychologiques programmés et des entretiens psychiatriques. Dans son courrier précité du 3 mars 2010, il m’indiquait que son mal-être, aggravé par l’interruption du traitement médicamenteux, était trop grand pour lui permettre de se rendre à l’entretien psychologique. Le 4 mars 2010, il a refusé de rencontrer le Dr K., psychiatre vacataire remplaçant le Dr S., absent ce jour-là.
     
     L’imminence d’une nouvelle tentative de suicide semblait alors évidente.
     
    Le 4 mars 2010, en l’absence du Dr S., ma collègue co-thérapeute et moi-même avons obtenu du Dr Olivier Sannier (chef de l’UCSA) qu’il accepte de demander une hospitalisation d’office (HO) le vendredi 5 mars au soir, sous réserve de l’avis du Dr S.. Lors de la réunion de service du 4 mars 2010, j’ai explicitement demandé qu’à son retour le lendemain le Dr S. fasse une telle demande (comme le montre le compte-rendu de la réunion). Toujours le 4 mars, ma collègue co-thérapeute et moi-même avons demandé au chef de détention une vigilance accrue, qui compte tenu du risque vital encouru par les co-détenus de M. Dupré (cf. modalités de sa tentative de suicide de janvier 2010) s’est traduite par le remplacement, le 5 mars au soir, de ses deux co-détenus par deux détenus plus solides physiquement, ce qui montre bien que le risque était reconnu par l’administration pénitentiaire. Dans une note en date du 5 mars 2010, M. D., conseiller d’insertion et de probation, signalait le risque accru de suicide au chef de bâtiment.
     
    C’est alors que, contre toute attente, à son retour le 5 mars, le Dr S. a refusé, à 14 h 15, de demander une HO comme je le sollicitais, alors même qu’elle n’avait pas reçu le patient (elle le croisera juste quelques instants dans les couloirs en sortant de la prison). Je suis retourné voir le Dr Sannier, qui s’est plié à la décision de sa consoeur, pour ne pas alimenter un conflit institutionnel déjà fort entre l’UCSA et la FSD, et prenant acte de l’avis d’une consoeur spécialiste en psychiatrie.
     
    b. Les arguments mis en avant par le Dr S. :
     
     Apparemment le refus du Dr S. de demander une HO s’explique par le fait qu’elle avait déjà été contrainte ce jour-là de demander, sous la pression d’un magistrat, une HO qu’elle avait initialement refusée.
    Les arguments mis en avant les jours suivants pour justifier sa position ne sont pas convaincants.
    Elle a évoqué son « intuition clinique ». Il est vrai que tout refus ou demande d’HO se fait sur la base d’une intuition clinique, et que, dans une activité comme la psychiatrie où le « risque zéro » n’existe pas, on ne peut reprocher à un médecin d’avoir parfois de mauvaises intuitions. Encore faut-il qu’il prenne en compte l’information disponible. On ne peut admettre qu’un médecin balaie d’un revers de main non seulement le point de vue des thérapeutes habituels du patient, mais aussi des faits aussi incontestables que ceux indiqués ci-avant, et, sans avoir rencontré le patient, refuse de demander une HO, pour ensuite tenter de se déresponsabiliser et de prétendre qu’il n’y avait pas d’éléments cliniques alertant ce vendredi 5 mars.
     
    Le Dr S. a également affirmé avoir refusé de demander l’HO aux motifs qu’il n’y avait pas de cellule d’isolement libre à l’hôpital et qu’elle ne demandait jamais d’« HO préventive » (du suicide). Ces deux arguments ne sont pas plus convaincants. En effet, comme le Dr S. l’a explicitement reconnu lors de la réunion de service du 11 mars 2010, en cas de nécessité l’hôpital libère une cellule d’isolement pour y placer un détenu. Quant à l’argument « de principe » selon lequel le Dr S. ne demanderait pas d’« HO préventive », il est tout simplement faux, comme l’a montré quelques jours plus tard l’exemple d’un autre patient.
     
    En fait, le refus de demander l’hospitalisation de M. Dupré résulte simplement d’un refus de prendre en compte l’information disponible lorsque la demande lui a été faite, ce qui est une attitude pour le moins paradoxale de la part d’un chef de service.
    Je dois ici souligner que c’était la deuxième fois que je demandais à ma chef de service de réaliser une HO, le cas précédent (patient délirant) n’ayant pas soulevé d’objection de sa part.
     
    3. Le suicide du patient le 8 mars 2010, dans des conditions qui suscitent des interrogations sur la responsabilité de l’administration pénitentiaire
     
    M. Dupré s’est suicidé le lundi 8 mars dans la nuit. Son corps a été découvert par une infirmière à 10 h 30, dans un état de rigidité. L’autopsie a conclu à un suicide par intoxication médicamenteuse. Je n’ai pas eu communication du rapport d’autopsie, mais selon les informations dont je dispose il aurait eu recours à des benzodiazépines.
    Certes, l’administration pénitentiaire n’est pas restée totalement inactive :
    - le patient était depuis son incarcération sous surveillance spéciale ;
    - à la demande du Dr Sannier, suite à l’insistance de ma collègue co-thérapeute et de moi-même, le 5 mars au soir ses deux co-détenus ont été remplacés par deux détenus plus solides physiquement, pour les raisons indiquées ci-avant.
    Cependant, il existe des doutes sérieux sur le fait que l’administration pénitentiaire ait bien réalisé ses rondes toutes les deux heures, comme elle était censée le faire. En effet, les benzodiazépines, même à très forte dose, ne peuvent tuer en moins de deux heures à ma connaissance.
    On peut en outre s’étonner qu’un détenu puisse à quatre reprises accumuler suffisamment de médicaments pour tenter de se suicider.
     
    4. Des précédents au centre pénitentiaire de Liancourt
     
    Selon les informations informelles dont je dispose, deux autres suicides de détenus se seraient produits ces dernières années dans des conditions analogues, après refus de demande d’HO de la part du Dr S.. Dans le second cas, le Dr S. avait été sollicité par le Dr Caroline Tang, actuellement en poste à l’UCSA.
    Ces faits mériteraient d’être investigués. »
     
    Est il professionnel de s’entendre dire « je risque un conseil de discipline mais moi je suis chef de service ils ne peuvent pas me virer, c’est toi qui t’en vas » (propos tenus par le Dr S. lorsqu’elle m’annonce mon renvoi le 26 mars 2010).
     
    Le Dr S. a beaucoup oeuvré pour les soins psychiatriques et psychologiques en prison. Elle a créé la Fédération de Soins aux Détenus, obtenu des moyens humains et matériels considérables, elle s’est battue pour assurer en milieu pénitentiaire une qualité et une quantité de soins très remarquables. Certainement l’un des meilleurs services de soins en prison de France. Mais le Dr S. peut aussi faire, parfois, preuve d’une surdité invraisemblable, et agir avec despotisme. Lorsque des patients le paient de leurs vies, même de façon indirecte, et des soignants de leurs postes, il est permis de s’interroger.
     
     Pour la seconde fois en deux ans, l’équipe de la Fédération de Soins aux Détenus a éclaté. Quelques mois avant mon arrivée en mai 2009 la psychiatre Anne D. a aussi été renvoyée très brutalement après seulement quelques mois d’exercice, par le Dr S., et une partie de l’équipe s’est déjà révoltée face à ce départ contraint. De nouveau, une partie de mes collègues ont marqué leur soutien à mon égard en particulier et face à la situation de soins en général.
     
    Ces collègues auxquelles je rends un hommage appuyé sont depuis, pour deux d’entre elles, inquiétées. Marianne, Anne, Gretel, bravo pour votre courage.
     
    D’autres collègues ont fait preuve d’une lâcheté certaine, entre mutisme et promesse d’engagement non tenue. Merci Quentin, Amalia, Coralina et enfin Jean-Philippe, le maître de la politique de l’autruche.
     
    L’ensemble des médecins de l’UCSA et le professeur Michel Tort, qui m’a supervisé durant ce suicide, m’ont également apporté un soutien franc et total. Je tiens à les en remercier vivement ici.
     
    Au delà des conflits que génère ce suicide, ce qui importe, c’est qu’une leçon en soit tirée, qui permette que cette situation ne se répète jamais. Quelle leçon ?
     
    Il s’agit d’améliorer la prévention du suicide en milieu carcéral. Dans notre cas, il n’y a pas de problème de détection du risque suicidaire, mais un problème de conflits institutionnels majeurs et de « petits arrangements » entre un hôpital de secteur qui, comme souvent, répugne à recevoir la population carcérale, et un chef de service tout puissant qui décide, seule, de façon autoritaire, quel patient peut bénéficier d’une hospitalisation ou non.
     
    Il faut donc que l’avis de professionnels de santé mentale, des psychologues, puisse être suivi en cas de crise suicidaire, particulièrement quand il s’agit de demande d’hospitalisation d’office. Il s’agit de ne pas donner tout pouvoir à un seul individu, toujours susceptible de commettre une erreur, même involontaire.
     
    J’espère que les pouvoirs publics que j’ai alertés, réagiront face à cette situation après enquête.
     
    Nicolas RAHMANI, psychologue clinicien non muselé et engagé.
     
     
    A lire également l’article de maître Laure Heinich-Luijer publié sur le site Internet de Rue 89.
     
     
    Contact presse :

    Nicolas RAHMANI
    Psychologue clinicien
    0660585125

    Laure Heinich-Luijer
    Avocate à la Cour
    Ancien Secrétaire de la Conférence
    12, rue aux Ours
    75003 PARIS
    Tel. 01 44 54 36 30
    Fax. 01 44 54 30 40

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  • “Libérez Gaza” sur le mur du ghetto de Varsovie


    Un groupe de militants anti-colonialistes israéliens, conduits par un objecteur de conscience de l’armée, viennent d’effectuer un geste hautement symbolique la semaine dernière, en peignant l’inscription « Libérez Gaza » sur le bout de mur rappelant l’existence du ghetto à Varsovie.

    “Libérez Gaza et la Palestine » (en anglais) «  ! Libérez tous les ghettos” (en hébreu), ont inscrit les protestataires, dont l’action est racontée lundi dans le quotidien Haaretz.

    Parmi eux, Yonathan Shapira, l’un des 27 pilotes de l’armée de l’air israélienne qui avaient publiquement annoncé, en 2003, qu’ils refusaient toute mission au-dessus des territoires palestiniens occupés. Ce qui avait valu à Shapira d’être aussitôt rayé des cadres de l’armée de reserve, et de perdre son emploi de pilote dans l’aviation civile.

    Shapira a publiquement revendiqué l’initiative, devant l’opinion israélienne. “L’Holocauste n’est pas quelque chose qui peut être confisqué par des gens comme Netanyahou, Lieberman, ni personne d’autre au sein du gouvernement”, a-t-il declaré lundi à la radio israélienne.

    "Je ne cherche pas la polémique. Je ne cherche pas à établir un parallèle quelconque avec la monstruosité des camps de la mort Nazis. Mais on doit briser le silence qui prévaut en Israël et dans le monde alors qu’un peuple est enfermé dans une sorte de ghetto », a-t-il ajouté.

    “La plus grande partie de ma famille est originaire de Pologne, et beaucoup de ses membres ont été assassinés dans les camps de la mort. Mais quand je marche à l’emplacement de que fut le ghetto de Varsovie, je ne peux m’empêcher de penser aux habitants de Gaza. Ces derniers ne sont pas seulement enfermés dans une prison à ciel ouvert, ils sont aussi bombardés par des chasseurs, des hélicoptères et des drones pilotés par des gens aux côtés desquels je servais, avant mon acte de refus en 2003 », poursuit le refuznik.

    “Et puis, je pense aussi à toutes ces délégations de jeunes Israéliens qu’on emmène voir ici l’histoire de notre peuple, mais qui sont parallèlement soumis quotidiennement à un lavage de cerveau militariste et chauvin. Alors, s’ils aperçoivent ce que nous avons écrit, peut-être cela les aidera-t-il à comprendre que l’oppression c’est l’oppression, l’occupation c’est l’occupation, et que les crimes contre l’humanité sont des crimes contre l’humanité, qu’ils aient été commis à Varsovie ou à Gaza”, tempête encore Yonathan Shapira.

    “Je sais bien que cela peut faire mal à des oreilles israéliennes, mais ce n’est pas une raison pour se taire. On n’est pas en train de dire que les Israéliens sont des nazis. Mais on dit que des gens sont enfermés dans un ghetto. Un ghetto peut avoir différentes formes : aucune d’entre elles n’est acceptable ».

    CAPJPO-EuroPalestine Ici


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  • Quand l’actualité est riche d’évènements qui rebondissent, s’entrechoquent comme les billes d’acier d’un flipper devenu fou, quand les déclarations, les commentaires fusent de formules assassines, de condamnations intransigeantes, reflétant l’indignation, le questionnement et les débats qui agitent le pays,

    j’aime lire ceux qui se sont posés, au fil du temps, en vieux sages ou en pamphlétaire fougueux, en voix autorisées ou décalées afin d’aiguiser mon intellect et préparer ma plume.

    Simple obligation de blogueur qui aime prendre l’avis de tous afin de forger le sien. Parmi, les gens que je vais lire souvent, il y a l’incontournable Bernard-Henry Lévy.

    L’affaire Woerth, l’enquête d’Israël sur ses propres crimes, la défaite des bleus et les tentatives de récupération politique et idéologique de la droite réac et de l’extrême droite, la marée noire aux Etats-Unis. Il y en avait des sujets.

    De quoi allait donc nous parler BHL ?

    Il est vrai que, parfois, le nouveau philosophe de mes deux, comme dirait Pierre Desproges, ne suit pas toujours l’actualité et aime parler sur son bloc-note, d’un livre qu’il a lu ou d’un film qu’il aurait aimé voir aux plus hauts sommets de la gloire.

    Gourmand de lire les mots des autres avant de pondre les miens, je me rendais en diligence à quatre chevaux, sur le site du Point. Je jetais un œil surl’éditorial de Franz-Olivier Giesbert dit FOG, un vrai contorsionniste du journalisme, celui-là. Son truc : critiquer le sarkozisme de façon si convenable que le propos ne pourrait en aucun cas être vu comme blessant.

    Pour lui, Eric Woerth est un bouc-émissaire, une victime expiatoire qui n’enlève rien aux revendications légitimes d’une république plus propre. On en pleurerait presque.

    L’analyse de Claude Imbert ne me fit ni chaud ni froid, alors je cliquai sur la page de BHL.

    Et là, stupeur dés le titre : « La preuve par Taddéï »

    Il y a toujours quelque chose d’énigmatique chez BHL, dans son visage toujours crispé. Qui peut se vanter de l’avoir vu rire en public ou tout simplement sourire avec franchise?

    Le philosophe revient sur une interview de Frédéric Taddéï aux « Inrockuptibles ». Une phrase du journaliste l’a choqué : « Si j’ai invité Dieudonné à mon émission, "Ce soir ou jamais", c’est bien la preuve qu’il n’existe pas de lobby interdisant à celui-ci l’accès aux grands médias. Je suis la preuve et la seule, qu’il n’existe pas de complot ! »

    Apparemment, cette phrase empêche BHL de dormir. Et il s’en explique puisqu’il y consacre tout son papier. Mais imaginons comment il en est arrivé là.

    BHL, a dû se réveiller en pleine nuit, la peau ruisselant d’une sueur inhabituelle, avec cette réflexion : Mais si Taddéï n’était pas là, cela voudrait dire, qu’il existe un lobby qui interdirait à certains humoristes de se produire. Damned!

    Le fait qu’on dise qu’il n’existe pas de lobby pour finalement sous-entendre qu’il existerait si son inexistence n’était ni avérée ni démontrée, ça rend BHL fou. Oui, il y a un double-bind dans cette affirmation de Taddéï. Une façon de dire que quelque chose qui n'existe pas, existe tout en ne niant pas que ça n'existe pas; ce qui réfute l'idée que quelque chose qui existe, n'existe pas. Oui, le non dit, la dénégation de l'évidence conduit au double-bind, donc au malentendu dont on ne se sort jamais. Un peu comme si vous apercevez un panneau sur lequel est écrit: "ce panneau n'existe pas, j'en suis la preuve".

    BHL lui, n'en dort plus!

    La tristesse de BHL est que personne, à part lui, n’a relevé ce qui apparaît pour lui essentiel.

    Que les idées « »pestilentielles » (sic) de Dieudonné puissent être de temps en temps abordées au cours d’un débat télévisé à une heure tardive.

    Qu’un journaliste puisse faire son boulot en donnant la parole à ceux qui ne l’ont jamais, sans parti pris, sans faillir à son métier, sans manipuler l’opinion par des questions entendues.

    Insupportable pour BHL. Mais pas seulement ça!

    D’où la teneur de son indignation de la semaine.

    Plus essentiel que les propos racistes d’Alain Finkielkraut sur l’équipe de France.

    Plus essentiel que les liens étranges entre les grandes fortunes françaises et la classe politique.

    Plus essentiel que les contorsions du monde.

    Et vous savez pourquoi ?

    Parce que cela sous-entend que l’ambiance n’est plus à l’angélisme vis-à-vis d’Israël et de ses soutiens en France. Parce que cela montre que l’accusation d’antisémitisme aux critiques de la politique israélienne sera de plus en plus difficile à porter.

    Parce que nombreux sont ceux pour qui le climat de censure qui règne de plus en plus en France devient insupportable et le font savoir.

    Parce que beaucoup ont compris que si Dieudonné est classé comme antisémite, c'est parce qu'il a eu à souffrir, en tant qu'artiste, d'un harcèlement sans précédent dans les trente dernières années.

    Parce que les gens se rendent compte que la fameux antisémitisme rouge-brun dont certains nous ont rabattu les oreilles en le décrivant comme un très grand danger ne représente rien à côté des forces obscures qui agitent certains milieux d'extrême droite revigorées par deux années de sarkozisme. On l'a vu avec le scandale de l'école privée catholique traditionnaliste de Bordeaux.

    D’ailleurs, BHL s’est bien gardé de sous-entendre que Frédéric Taddéï serait complaisant avec l’antisémitisme.

    Il a juste émis un doute sur Frédéric Taddéï, à qui il reproche sans pouvoir le dire, non pas d’inviter Dieudonné une ou deux fois par an mais d’inviter souvent des intellectuels, des militants bien plus efficaces dans leur dénonciation des crimes de l’impérialisme occidental dont fait partie le sionisme.

    Alors on aura eu droit dans son bloc-note, juste au petit doute perfide du faux philosophe pour salir un vrai journaliste. Mais la mayonnaise n’a pas pris si on en croit les commentaires…

    Les temps changent. Une chemise blanche ouverte et des cheveux longs ne cachent plus l’inéluctable : Non seulement, BHL est un has been mais il se fait vieux…

    Milton Ici


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  • Liberté pour Adrien ! Relaxe pour tous les inculpé-e-s de la Fête de la musique !


    Contrairement à ce qui a été relaté dans la presse, c’est un véritable tabassage policier de militants connus pour leur engagement politique qui a eu lieu lors de la Fête de la musique à Poitiers. En effet, les journaux locaux, caisse de résonance de la propagande policière, parlent de « rixe » ou de « bagarre » avec la police. Or, ce 21 juin, cela ne s’est pas du tout passé de cette façon. Comme l’ont expliqué des témoignages concordants, les policiers en uniforme et la brigade anticriminalité (BAC) n’ont en fait pas lâché une quinzaine de jeunes militants connus d’eux depuis les derniers mouvements lycéens et étudiants.

    M. Papineau, le directeur départemental de la sécurité publique qui s’est rendu célèbre par sa capacité à attirer vers lui des petits objets tels que pile, briquet ou caillou… sans en tirer jamais la moindre égratignure mais plutôt l’obtention d’amendes, était également à la parade, en uniforme. Les forces de l’« ordre » étaient donc prêtes à en découdre. Et c’est effectivement ce qui est arrivé. Prenant pour prétextes – ou alors, plus probable, inventant – une menace proférée contre lui, ainsi qu’une bouteille ayant atterri à ses pieds, et ayant aperçu un – en fait, une – de ces jeunes militants, M. Papineau le désigne à ses troupes, déterminé à créer l’incident. A moins que ce ne soit l’inverse : apercevant cette militante, il invente, nous dirions comme à son habitude, cette histoire, et se sert du prétexte de l’insulte et de la bouteille pour la désigner à ses troupes.

    Précisons que M. Papineau a expliqué lors de l’« enquête » qu’il avait tourné la tête dans la direction d’où la voix était venue : il n’a pas vu la bouteille arriver vers lui (ce qui tendrait à prouver que celle-ci n’a pas été lancée de ce côté-là) ; en revanche, ô merveille ! il a aperçu cette jeune militante qu’il a immédiatement désignée à ses troupes. L’occasion fait le larron, on le sait : cette militante avait été condamnée en correctionnelle pour « bris de “sucette” Decaux ». Mais elle a été relaxée depuis. Evidemment, la décision n’a guère plu dans les rangs de la police ; et donc sa présence sur les lieux – comme celle de ses camarades « anarcho-autonomes » que la BAC a particulièrement dans le collimateur depuis plus d’un an – était une bonne occasion de provocation pour remettre les pendules à l’heure de la répression.

    La jeune militante est arrivée en courant place de la Liberté et s’est adossée à un mur. Aussitôt la police l’a encerclée et a cherché à disperser, y compris à coups de tonfa, les gens qui venaient voir ou demander des explications. Plusieurs, ceux qui sont harcelés par la police depuis des mois, ont été roués de coups et arrêtés sans ménagement. Les tabassages ont continué jusque dans le commissariat. Pour couvrir leurs forfaits – ou leur manque de professionnalisme, c’est selon –, là encore les policiers ont inventé une fable.

    Ce seraient eux qui se seraient fait attaquer par « un groupe de jeunes qui veulent s’opposer à l’interpellation de leur copine », comme il est si bien écrit dans la presse. Ils ajoutent à cela des « blessures » si peu évidentes que les policiers auront toutes les peines du monde à obtenir des ITT de la part des médecins du CHU ; et enfin ils se sont tous portés partie civile, et le tour a été joué. Mais quand même, comment expliquer que cinq de ces policiers surentraînés soient blessés par quatre jeunes garçons et deux jeunes filles, sinon en postulant qu’ils ont simulé – comme simulait le policier qui se déplaçait avec une attelle, et qui peinait surtout à faire semblant de boiter, lors de la demande de comparution immédiate ?

    Il a suffi de voir l’état de nos camarades (yeux pochés, contusions, fatigue…) lors de cette dernière, ainsi que les sourires des nombreux policiers présents dans la salle et autour, pour comprendre que ces derniers se sont fait plaisir tout en gérant bien leur affaire afin de les envoyer en prison.

    Pour le Comité contre la répression des mouvements sociaux, les événements qui viennent de se dérouler sont une illustration supplémentaire des méthodes de répression policières mises en œuvre contre les mouvements sociaux – des méthodes expérimentées dans les quartiers puis généralisées : harcèlement suivi de tabassages, d’arrestations, de gardes à vue prolongées et de procès. Que les forces de l’« ordre » se sentent aussi libres dans leurs façons d’agir traduit un rapport de forces en leur faveur. Grévistes, jeunes militants, sans-papiers, « radicaux » en font les frais depuis trop longtemps. Il faut que la peur change de camp.

    Rassemblement devant le palais de justice de Poitiers le 7 juillet à 18 h et soutien le jour du procès le 8 juillet à 16 h

    Comité poitevin contre la répression des mouvements sociauxantirep86@free.frhttp://antirep86.free.fr


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