• Un conte sur le capitalisme

    Jordi SOLER ALOMA

    Sur la planète Ómniun vivaient quatre habitants seulement. Chacun d’eux possédait une zone de la planète. Ils n’avaient pas de besoins physiques, car leur organisme était un circuit clos.

    Dans la zone où vivait Admetus il y avait de petits cailloux de couleur bleue, tous de même taille et de même forme, avec lesquels il faisait des mosaïques sur le sol ce qui lui procurait un très grand plaisir esthétique. Dryads faisait de même, mais avec des cailloux de couleur verte, et de son côté Nyx en faisait tout autant avec des cailloux rouges tout comme Syrinx avec des cailloux jaunes.

    Un jour, Admetus rêva qu’il faisait une mosaïque avec des cailloux de différentes couleurs et ce rêve l’impressionna énormément. Il se réveilla tout bouleversé et réfléchit : comment puis-je me procurer des cailloux d’autres couleurs ? Il s’en alla voir Dryads et lui raconta son rêve qui impressionna ce dernier également beaucoup. Alors, il lui demanda quelques-uns des cailloux de couleur verte qu’il possédait. Dryads lui répondit qu’il devait aller les chercher dans une grotte et que cela lui prendrait un certain temps. Admetus lui répondit qu’il attendrait le temps nécessaire.

    Dryads se dirigea donc vers sa grotte, mais en chemin il pensa que lui aussi il aimerait bien faire une mosaïque de plusieurs couleurs et que puisqu’il rapporterait à Admetus des cailloux, ce dernier pourrait bien en faire tout autant pour lui-même. Lorsqu’il fut de retour avec une douzaine de cailloux, il dit à Admetus qu’il voulait des cailloux bleus. Admetus fut d’accord et lui dit qu’il ne tarderait pas longtemps. Au bout d’une demi-heure, il revint avec douze cailloux bleus. Dryads resta songeur un moment. Il avait mis quatre heures pour rapporter douze cailloux alors qu’Admetus n’avait mis que trente minutes.

    Dryads fit un rapide calcul et expliqua à Admetus que s’il avait obtenu 12 cailloux en 30 minutes, chaque caillou avait requis 2,5 minutes. De sorte que dans le temps nécessaire à Dryads pour obtenir un caillou vert, Admetus, lui, avait obtenu 8 cailloux bleus. Admetus, chagriné, convint qu’il avait raison et échangea 8 cailloux bleus contre 1 caillou vert. La première transaction économique de la planète Ómnium venait d’avoir lieu.

    Ce que venaient de faire Dryads et Admetus c’était calculer la valeur de leurs cailloux respectifs en fonction du temps nécessaire pour les obtenir. Il était par conséquent établi que :

    8 cailloux bleus = 1 caillou vert.

    Du point de vue d’Admetus, les 8 cailloux bleus n’avaient pas d’autre valeur que le fait d’avoir investi un certain temps pour leur obtention, alors que le caillou vert possédait la valeur de pouvoir être utilisé comme élément innovant dans sa mosaïque : c’est-à-dire qu’il avait une « valeur d’usage ». Admetus voyait dans cette « valeur d’usage » le reflet de ses 8 cailloux bleus (c’est-à-dire, la « valeur d’échange » de ses cailloux bleus s’exprimait dans la « valeur d’usage » du caillou vert). Cette relation donnait à un caillou vert la qualité d’être l’équivalent de 8 cailloux bleus, c’est-à-dire conférait à un caillou vert la propriété d’être directement échangeable contre 8 cailloux bleus, d’être par conséquent le miroir dans lequel les cailloux bleus pouvaient voir l’image de leur valeur (invisible autrement).

    Admetus avait, en outre, besoin de cailloux rouges et jaunes pour réaliser la mosaïque de son rêve. Il rendit donc visite à Nyx et à Syrinx avec qui il établit respectivement que :

    4 cailloux bleus = 1 caillou rouge
    2 cailloux bleus = 1 caillou jaune

    Comme il leur manquait encore les concepts pour se référer à ces nouvelles situations qu’ils venaient de créer, ils nommèrent cette façon de mettre les cailloux bleus en rapport avec les autres cailloux pour fixer leur valeur « forme relative de la valeur », et la propriété que possédaient les autres cailloux de refléter la valeur (autrement invisible) des cailloux bleus « forme équivalente ». Désormais, ils possédaient une grille pour la valeur des cailloux bleus :

    1 caillou vert
    8 cailloux bleus = 2 cailloux rouges
    4 cailloux jaunes

    Ils nommèrent cette liste : « forme dépliée de la valeur » et ils nommèrent le procédé précédent pour le distinguer de celui-ci : « forme simple ».

    Dès lors, tous les cailloux reflétèrent leur valeur en cailloux bleus. Cela convertit les cailloux bleus en l’équivalent universel, de sorte que chacun voulait posséder des cailloux bleus pour pouvoir les échanger sans aucune difficulté contre des cailloux d’autres couleurs. Ils nommèrent cette norme établie pour l’échange « forme argent » et les cailloux bleus commencèrent à prendre le nom d’« argent » au lieu de cailloux bleus.

    Admetus finit sa mosaïque. Il n’eut plus besoin d’autres cailloux. Cependant, les trois autres étaient encore en pleine réalisation de leur mosaïque. Il advint soudain qu’Admetus ressentit une immense paresse et lorsque les autres vinrent échanger leurs cailloux il leur dit qu’il n’en avait plus en magasin, mais il leur proposa un marché : Admetus les autorisait à pénétrer dans sa zone pour y chercher des cailloux bleus, mais à deux conditions : a) : ils devaient le faire selon un horaire déterminé, et b) : ils déposeraient tous les cailloux dans l’entrepôt d’Admetus et lui, Admetus, leur remettrait des petits rectangles de papier portant inscrite la quantité déterminée de cailloux bleus qu’ils représentaient et, en outre, en guise de compensation, chacun d’eux devrait réaliser une copie de sa propre mosaïque dans la zone d’Admetus.

    On convint aussi d’une clause de sécurité : Admetus pourrait devenir propriétaire de la zone de la planète appartenant à celui qui ne respecterait pas ce pacte. Comme les papiers d’Admetus remplacèrent ses cailloux en tant qu’équivalent, on commença à leur donner le nom d’« argent » (alors qu’en réalité ce n’étaient que des bouts de papier rectangulaires avec un nombre imprimé dessus). L’action d’échanger des bouts de papier contre des cailloux fut appelée « acheter » et l’action d’échanger des cailloux contre des bouts de papier fut appelée « vendre ». Le fait d’utiliser les cailloux dans la mosaïque s’appela « consommation ». La quantité de bouts de papier (argent) que chacun recevait en échange de son action de ramassage de cailloux fut appelée « salaire ».

    Admetus comprit l’énorme pouvoir sur les autres que lui conférait le fait d’être l’émetteur de l’argent et le propriétaire des cailloux bleus. Il commença à en user pour s’amuser aux dépens des autres. La première chose qu’il fit ce fut d’acheter tous les cailloux jaunes que possédait Syrinx et il les vendit plus cher aux autres. Il en fit autant avec les cailloux d’autres couleurs. Finalement, tous les cailloux de la planète aboutirent dans l’entrepôt d’Admetus qui les disposa sur des présentoirs avec un numéro qui représentait le coût de chaque caillou (ce numéro fut appelé « prix »). Admetus fixa arbitrairement des prix élevés pour tous les cailloux, en même temps qu’il baissa les salaires de sorte que les autres furent incapables de respecter la clause de sécurité si bien qu’Admetus devint le propriétaire de la totalité de la planète. Désormais, il possédait tout. Que pouvait-il désirer de plus ? Il ne lui restait qu’une passion : accumuler (même au prix de la soumission des autres à l’esclavage salarial).

    Nota : le lecteur est libre d’imaginer les prolongements ultérieurs du conte.

    Jordi Soler Alomà
    Rebelión
    http://www.rebelion.org/noticia.php...

    traduit par Manuel Colinas pour InvestigAction http://www.michelcollon.info/


    1 commentaire
  • La Belgique, complice de crimes de guerre ?

     

     

     

     

     

     

     

    A la suite de l’attaque meurtrière israélienne sur la flottille humanitaire Free Gaza, une "carte blanche" (texte ci-dessous) a été rédigée par des professeurs d’Universités et divers acteurs de la société civile. La publication de ce texte a été refusée par les deux quotidiens belges francophones de référence, Le Soir et La Libre Belgique ainsi que par le quotidien français Le Monde. L’argument avancé par les trois journaux est identique : « Manque de place ! ».

    Il est à noter qu’entre l’envoi de notre texte à La Libre Belgique et la réception de leur réponse négative : il s’est exactement écoulé 18 minutes ... Les auteurs sont aussi consternés par ce triple refus que par la gravité des faits qui ont suscité le texte. Contournant ce rejet d’ouvrir un débat à la hauteur de l’indignation planétaire qu’à provoqué le dernier crime de l’État d’Israël, nous avons entrepris de faire circuler ce texte en dehors des médias traditionnels. Nous vous invitons à le diffuser largement. Sa circulation massive démontrera la futilité des efforts de ceux qui pensent qu’il est encore possible aujourd’hui d’étouffer un débat légitime et nécessaire.

    Olivier Mukuna

    La Belgique, complice de crimes de guerre ?

    En 2009, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies adopte une résolution condamnant l’absence de collaboration d’Israël à l’enquête de la commission conduite par le juge Goldstone. Son rapport concluait que des « actes assimilables à des crimes de guerre et peut-être, dans certaines circonstances, à des crimes contre l’humanité » avaient été commis par l’armée israélienne et des militants palestiniens lors de l’offensive militaire israélienne contre Gaza fin décembre 2008. Que fait la Belgique lors du vote de ladite résolution ? Elle s’abstient !

    1,5 millions de Gazaouis survivent dans une bande de terre équivalente à 1% de la superficie du territoire belge, en situation de catastrophe humanitaire depuis l’embargo illégal imposé par Israël en juin 2007. Un convoi civil maritime tente de forcer ce blocus en apportant une aide humanitaire aux assiégés. Il est assailli dans les eaux internationales par les militaires israéliens qui tuent, blessent ou enlèvent un nombre encore indéterminé de civils dont 5 Belges. Le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU vote une résolution relative à la mise en place d’une "mission d’enquête internationale". Que fait la Belgique ? Elle s’abstient !

    Le blocus de Gaza est justifié par la prise du pouvoir par le Hamas en juin 2007. Mais pourquoi celui-ci ne pourrait-il pas exercer le pouvoir, alors qu’il a gagné les élections en janvier 2006 dans l’ensemble du territoire plus ou moins administré par les Palestiniens ? En quoi le Hamas serait-il moins légitime que le parti d’extrême-droite du ministre israélien des Affaires étrangères ?

    Le Hamas est accusé de vouloir détruire Israël, ce qui est supposé justifier toutes les sanctions contre les habitants de Gaza. Mais la revendication fondamentale du Hamas, comme de tout le mouvement national palestinien depuis la création d’Israël en 1948, c’est le droit au retour pour les réfugiés expulsés ou ayant fui à l’époque. Au nom de quoi refuse-t-on à des réfugiés de rentrer chez eux après un conflit ? De plus, ce droit est sanctionné à la fois par l’article 13 de la Déclaration Universelle des droits de l’homme et par la résolution 194 du Conseil de Sécurité de l’ONU. Mieux, comment peut-on considérer qu’un « peuple » a le droit de « revenir » sur une terre habitée par ses supposés ancêtres il y a 2000 ans, mais que les habitants de cette terre en 1948 ou leurs enfants n’ont pas ce droit ?

    En pratique, le mouvement national palestinien, y compris le Hamas, accepte de renoncer à ce droit et se borne à demander l’établissement d’un Etat palestinien sur les seuls 22% de la Palestine historique conquis par Israël en 1967. Plus globalement, un plan de paix adopté par le Sommet arabe en 2002 propose la reconnaissance d’Israël par les Etats arabes en échange de son retrait des territoires conquis en 1967. Ceux-là même que la résolution 242 du Conseil de Sécurité de l’ONU exige qu’Israël évacue.

    Depuis le « processus de paix » d’Oslo, qui remonte à 1993, cette solution -deux Etats pour deux peuples - est bloquée. Mais par qui ? Comment peut-on penser que c’est le faible, celui qui n’a pas d’Etat, qui empêche le fort de lui en octroyer un ? Quand la résistance palestinienne est non violente, on étend la colonisation. Quand elle devient violente, Israël en prend prétexte pour justifier l’arrêt des négociations.

    Guerre du Liban, blocus et assauts contre Gaza, assassinats ciblés de leaders politiques palestiniens, extension constante des colonies, et aujourd’hui, attaque en haute mer de civils ressortissants de plus de 40 pays différents. A chaque fois, Israël oppose la même justification : sa raison d’Etat prime sur le droit et les institutions internationales. Un tel mépris de la Communauté internationale n’est possible que par la complaisance conciliante des gouvernements des Etats-Unis et de l’Union européenne.

    Sans doute les pacifistes du Free Gaza Flotilla n’avaient-ils plus grande confiance dans les organisations internationales pour exprimer leur refus du blocus de Gaza. Ils ont cher payé, certains de leur vie, la lâcheté de leurs représentants politiques, souvent si prompts à condamner verbalement Israël pour mieux occulter leur obstruction à toute action coercitive sanctionnant l’état hébreu. La récente adhésion d’Israël à l’OCDE à l’unanimité de ses membres, dont la Belgique, n’est pas faite pour les contredire.

    Faut-il rappeler qu’en 2007 la Belgique fut le cinquième exportateur d’armes européen vers Israël ?

    Faut-il rappeler que les aéroports belges demeurent des points de passage obligés pour les importations israéliennes ? Que l’Union Européenne est le premier partenaire commercial d’Israël ?

    Faut-il rappeler que le droit international reconnait la légitimité de la résistance armée en cas d’occupation ? Que face à la répression coloniale, les peuples recourent bien souvent à la violence, y compris parfois sous des formes terroristes ?

    Faut-il rappeler que l’immense majorité du monde non occidental, ainsi qu’une partie croissante de notre opinion publique, s’indignent de la duplicité de nos représentants politiques et considèrent que celle-ci discrédite nos principes et valeurs démocratiques ?

    Il convient donc de prendre acte de la complicité passive de nos Autorités et de balayer devant notre porte : comment pouvons-nous en tant que citoyens de Belgique nous désolidariser de l’ethnocide en cours des Palestiniens ?

    Notre intérêt bien compris doit nous mener à répondre positivement à l’appel de la société civile palestinienne demandant le boycott d’Israël tant qu’il violera le droit international.

    Jamila Bouajaja (Economiste ULB)
    Jean Bricmont (Professeur UCL)
    Souhail Chichah (Economiste ULB)
    Jean-Marie Dermagne (Avocat et ancien Bâtonnier)
    Jamal Essamri (Sociologue)
    Oscar Flores (CRER - Coordination de solidarité avec les refugies)
    Bahar Kimyongür (Membre du Front populaire - Turquie)
    Olivier Mukuna (Journaliste)
    Monique Mbeka Phoba (Réalisatrice)
    Anne Morelli (Professeure ULB)
    Nouria Ouali (Sociologue ULB)
    Pierre Piccinin (Professeur Sciences-Po Ecole Européenne)
    Aurore Van Opstal & Abdellah Boudami (Co-auteurs de « Israël, parlons-en »)

    Source Ici


    votre commentaire
  • Raid sanglant de l’armée israélienne : informations pointues et commentaires ajustés ?

    Publié le 14 juin 2010 par Amir Si Larbi, Henri Maler

    Les médias dominants ne nous avaient pas habitués à une telle débauche d’informations sur les réactions aux actes de guerre de l’armée israélienne et la plupart des éditorialistes à de tels accès de prise de conscience, ne serait-ce que parcellaire. Mais, à bien lire ce qui a été publié sur les sites Internet et sur la presse quotidienne régionale des 31 mai et 1er juin [1], on découvre, conditionnant d’apparents détails, des prismes déformants, souvent très déformants.

    Que s’est-il passé ? Une « interception meurtrière » (Pierre Rousselin, Le Figaro), un « abordage sanglant », (Daniel Ruiz, La Montagne), un « arraisonnement meurtrier » (Didier Pobel, Le Dauphine Libéré), un « drame survenu en pleine mer » (Bertrand Meinnel, Le Courrier Picard) ». Les éditorialistes du 1er juin cherchent leurs mots, tandis que les journalistes d’information traquent les « faits ».

    (1) Des commencements incertains

    « Qui a déclenché les violences ? » : « Faut-il incriminer, comme le font les autorités israéliennes, des provocations de la part de certains passagers de la flottille, ou une réaction disproportionnée des unités israéliennes, comme l’affirment les organisateurs du convoi ? », s’interroge, comme la plupart des médias, Le Monde du 1er juin qui expose ainsi les versions en présence « …les membres du mouvement Free Gaza, principal organisateur du convoi, affirment que les soldats ont été les premiers à ouvrir le feu, sans justification. De son côté, Israël accuse les militants d’avoir déclenché les violences en attaquant les soldats, à coups de massue et de couteaux, alors qu’ils étaient hélitreuillés depuis les hélicoptères sur le pont du bateau… »

    Soit ! Mais la façon dont certains médias ont traité la question s’apparente au récit d’une bagarre de cour de récréation.

    « Qui a commencé » ? La focalisation de l’information sur cette question est lourde de présupposés accablants. Selon cette version, le blocus imposé à Gaza n’est pas la première et la principale violence. Un acte de piraterie, puisqu’il s’est déroulé dans les eaux internationales, ne relèverait pas de la violence. L’intervention armée de commandos de l’armée israélienne ne serait pas, par elle-même, un acte de violence. La menace armée de recourir à la force, avant et pendant le débarquement, non plus. La violence ne commencerait qu’avec le recours à des armes et non avec l’attaque proprement dite, ni même avec le parachutage de commandos surarmés sur les navires.… Seule importerait l’origine du premier coup porté ou du premier tir.

    Et comme dans la bataille des images, l’armée israélienne dispose d’une vidéo prise par une caméra thermique depuis un hélicoptère, celle-ci est complaisamment diffusée un peu partout. Certes, la présentation de cette vidéo prend généralement quelques précautions d’usage, mais elle entérine la version sélective de la question « qui a commencé ? », quand elle conforte la thèse israélienne en affectant de prendre ses distances, puisqu’elle ne montre que les actes de violence commis par les militants agressés.

    Le Point.fr, par exemple, épouse cette version : « Flottille pour Gaza interceptée. Regardez La vidéo de l’armée israélienne pour se défendre », peut-on lire en titre le 31/05/2010 à 17:52 (dans un article modifié le 01/06/2010 à 08:44) : « […] la vidéo ne semble laisser aucun doute sur la violence utilisée par les occupants de la flottille contre les soldats de l’armée de défense israélienne. Prise de plongée, le premier plan montre un soldat israélien débarqué par hélicoptère, attaqué et frappé par les occupants qui le jettent sur le pont inférieur. Sur la seconde scène, on aperçoit un occupant armé d’une longue barre de métal qui frappe l’assaillant. Puis une dizaine de rebelle s tenteraient d’immobiliser un soldat de l’armée israélienne. […] »

    Or ce que montre la vidéo de l’armée israélienne ne dit rien du début des affrontements proprement dits. Mais surtout une agression armée en pleine mer est un acte de violence et de piraterie et, quel que soit le moment où sont intervenus les actions des militants, ce sont des actes de légitime défense. Mais qu’importe au Point.fr ! Un « soldat débarqué » est « attaqué ». Mais un soldat qui débarque est d’abord un attaquant ! Pourquoi pas « un agresseur de l’armée israélienne est agressé à son tour ? » L’armée israélienne – privé pour une fois du doux nom de « Tsahal » - est désignée comme « l’armée de défense israélienne. Aux « soldats » sont opposés des « rebelles ».

    Autre exemple : Ouest France.fr, le 31 mai, expose les deux versions, mais sous un titre qui tranche d’emblée : « Flottille de Gaza. Les commandos israéliens attaqués à la barre de fer » [2]

    Cette version sélective des « violences » ouvre la voie à une querelle d’interprétation sur les sens de l’action.

    (2) Une action troublante

    - Des objectifs contestables ? Un journalisme scrupuleux ne s’en laisse pas conter et pose des questions. Le 31 mai, Claire Servajan, sur France iinter,interroge Leïla Shahid sur sa « réaction » : « Est-ce que vous approuvez Leila Shahid l’opération telle qu’elle était montée, l’opération de cette flottille internationale ? Est-ce que les militants qui étaient sur les bateaux ont eu raison d’insister malgré les mises en garde d’Israël ? ». Puis, elle la coupe « Mais Israël avait prévenu que c’était de la provocation, hein, à ses yeux, une telle opération ? ».

    Un journalisme scrupuleux ne s’en laisse pas conter et se pose des questions. Voici en deux sous-titres, l’alternative que L’Express.fr du 31-05 propose à ses lecteurs : « Initiative humanitaire... ou provocation armée ? » Toute autre signification semble être exclue.

    Les présupposés d’une question de ce genre sont consternants. Ils laissent entendre qu’une initiative humanitaire cesse de l’être quand elle poursuit un objectif politique et qu’une telle initiative cesse d’être pacifique quand elle se donne quelques moyens de défense. Aux yeux de qui cet objectif politique – contester le blocus de Gaza – peut-il passer pour une provocation, sinon pour ceux qui le soutiennent ?

    … Comme Bernard-Henri Lévy qui s’est empressé de déplorer les moyens employés pour « empêcher une provocation. ». Prise de position qui ne dissimule pas son parti-pris en faveur du blocus. Et si tous les commentateurs ne se sentent pas obligés de désavouer explicitement le convoi humanitaire, quelques-uns emboitent le pas à Bernard-Henri Lévy. Ainsi Denis Chaumin dans La Nouvelle République du Centre-Ouest, le 1er juin : « (...) Certes Israël pourra plaider la provocation , s’adossant à de troublants arguments. Les intentions des commanditaires de cette armada humanitaire cinglant en Méditerranée n’étaient probablement pas aussi limpides qu’ils s’appliquent à le soutenir désormais. Et la flottille, bravant un blocus renforcé depuis trois années, n’avait aucune chance raisonnable de parvenir à bon port. Rien à voir avec l’"Exodus" de 1947. L’objectif était ailleurs et le piège tendu a parfaitement fonctionné. »

    Si le « piège » ne consistait pas dans la « provocation » elle-même, il résidait dans la recherche de la médiatisation, ne se lassent pas de répéter les commentateurs : « L’opération une ’Flottille de la paix’ n’avait pas caché son intention de braver l’embargo naval de la bande de Gaza et de chercher la plus grande publicité ». (Pierre Rousselin, Le Figaro) ; « Une "embuscade médiatique" tendue par des "humanitaires" pro-palestiniens pas seulement armés de bons sentiments. » (Jacques Camus, La République du Centre) ; «  (...) L’opération maritime menée au départ d’Istanbul misait sur la médiatisation. L’avertissement d’Israël de ne pas laisser les navires se rendre jusqu’à Gaza avait renforcé le projet des militants pro-palestiniens, certains que des images d’arraisonnement feraient le tour du monde et serviraient leur cause. Mais l’intervention des commandos israéliens est allée au-delà de l’accostage attendu. » (Dominique Quinio, La Croix) – « Qu’il y ait eu, sinon de la provocation dans l’opération "flottille de la paix", au moins une volonté d’orchestration médiatique, sans doute. Pour autant, il est parfaitement stupéfiant de voir avec quelle facilité les responsables israéliens - militaires et civils - sont tombés tête la première dans le piège qui leur était tendu (Jacques Guyon, La Charente Libre)

    Chercher à attirer l’attention des médias sur un blocus et sur ses effets – attention que ces mêmes médias accordent… avec parcimonie –, serait donc un « piège » que le gouvernement israélien n’a pas su (aurait dû ?) déjouer ? C’est ce que laisse entendre Le Point.fr (31.05) dans un « Décryptage », en provenance de Jérusalem [3] titré en lettre capitales : « Flottille pour Gaza interceptée ». Une simple « interception » dont la suite du titre nous livre le sens : « Le gouvernement israélien de Netanyahou pris aux pièges ». Pas un seul piège mais plusieurs ! Essayez d’expliquer dans ces conditions que ce gouvernement n’est pas une « victime »…

    Et de qui ? On se le demande…

    - Des acteurs équivoques ? - Alors qu’ils ne se sont guère inquiétés des liens politiques du gouvernement de Benjamin Netanyahou avec l’extrême-droite religieuse qui pèse lourdement sur la politique de l’Etat d’Israël, nombre de médias qui nous avaient peu habitués à s’interroger sur l’identité des organisations impliquées dans des actions humanitaires, ont souligné à l’envie l’existence de liens de tout ou partie des organisations partie prenante de « Free Gaza » avec le Hamas : sans même distinguer les liens politiques et les liens « opérationnels » indispensables à l’acheminement de l’aide et alors même qu’une multitude de personnalités peu suspectes de sympathies « islamistes » étaient à bord des bateaux. Des pseudo-informations, souvent invérifiables, suffisent à disqualifier peu ou prou des humanitaires qui ne le seraient pas vraiment.

    Pas vraiment des humanitaires puisqu’il s’agit d’ « un convoi censé transporter des [...] humanitaires  » (iTélé, 31 Mai 2010, 19:02). Des humanitaires, « certains bien intentionnés, d’autres moins », note François Sergent dans Libération, sans préciser à quelle aune il juge la valeur des intentions. Pas vraiment des « humanitaires » puisqu’ils poursuivent un objectif politique : obtenir la levée du blocus. Pas vraiment des humanitaires puisque certains d’entre eux nourrissent d’obscurs desseins. Pas vraiment des humanitaires puisqu’ils entretiennent des liens troubles avec le Hamas (« l’organisation, controversée, entretient des relations proches avec le Hamas » (Le Monde, Guillaume Perrier 2 juin), voire avec al-Quaida ! [4].

    Mais d’ailleurs, « est-ce qu’on est tous d’accord pour dire que le Hamas est un mouvement terroriste ? », interroge Raphaël Enthoven pour conclure et recentrer le débat de « Ce soir ou jamais » de France 3, au lendemain du raid sanglant de l’armée israélienne. [5].

    (3) Une violence invisible

    Quoi qu’il en soit, cette focalisation sélective sur une violence qui n’aurait commencé qu’avec le recours à ses formes visibles non seulement dissimule la violence même d’une action armée dans les eaux internationales, mais cette dissimulation est renforcée par l’omission de la violence… du blocus lui-même.

    Rares, très rares sont les articles ou les reportages qui se sont attachés à restituer le contexte général du conflit israélo-palestinien, de le mettre en perspective et d’apporter un éclairage qui ne soit pas focalisé sur les seules préoccupations israéliennes.

    Les informations sur les effets du blocus israélien (et égyptien) et, particulièrement les conditions de vie des Gazaouis ont généralement été ignorées ou reléguées au second plan. Parmi les exceptions : un court reportage de France 3 dès le 31 mai et un article de Libération : « « Gaza, l’interminable châtiment » de Jean-Pierre Perrin.

    Les responsables israéliens ont pu ainsi, sans être vraiment contredits, affirmer qu’il n’y avait pas de « crise humanitaire à Gaza ». Voici par exemple comment l’AFP rapporte leurs propos : « "Il n’y a pas de crise humanitaire à Gaza", a affirmé M. Carmon, soulignant que les biens et matériels destinés au territoire doivent emprunter les points de passage autorisés. Le diplomate a rappelé que la bande de Gaza est " occupée par des terroristes qui ont renversé l’Autorité palestinienne lors d’un coup de force violent" et que "des armes y sont continuellement introduites, y compris par mer". ». Un peu de distance – et de recul – n’aurait pas nui…

    Pis : il arrive que « la question du blocus » ne soit soulevée que du point de vue israélien, c’est-à-dire de son efficacité : « La question du blocus se pose [...] ce blocus est totalement inefficace » (iTélé, 1er Juin 2010, 19:15).

    L’inscription de l’agression de l’armée israélienne dans le passé récent et dans le contexte global de sa politique n’est rappelée qu’au détour de quelques éditoriaux et commentaires [6]. Le bilan de la guerre de Gaza est-il évoqué ? C’est pour relever que le rapport dit Goldstone du nom de son auteur, fruit d’une enquête internationale diligentée par les Nations Unies à la suite de l’offensive israélienne de décembre 2008, a été classé sans suite et qu’il en irait sans doute de même d’une enquête sur les circonstances de l’assaut meurtrier : « …Il est plus que probable qu’un récit ne puisse jamais faire l’unanimité des deux camps si on se fie au précédent rapport Goldstone, du nom du juge sud africain chargé en vain par les nations unies de faire la lumière sur l’offensive meurtrière de l’armée israélienne sur la bande de Gaza… » (Gille Paris, Le Monde). Soit ! Mais encore ?

    (4) Un langue châtiée

    Dispensées, en principe, de prendre position, les informations sont fournies dans une langue qui, quand elle n’est pas celle du gouvernement israélien, en épouse l’optique, à grand renfort d’euphémisations [7].

    Dans la langue de Bernard Kouchner, l’attaque israélienne est un « incident ». Dans celle de BFM TV (1 Mai 2010, 19:07) aussi puisque, a-t-on pu entendre, « l’incident de ce matin » risque de remettre en cause les relations entre la Turquie et Israël. Comment désigner l’agression de l’armée israélienne ? Si « Assaut » est le terme le plus communément employé, on peut lui préférer « abordage », apparemment plus pacifique [8] : « le conseil de l’ONU condamne l’abordage » (France 2, 1er Juin 2010, 13:00).

    Pour évoquer la résistance à cet assaut – dont on omet, comme on l’a vu, le caractère « violent » puisque des violences lui ont succédé –, on pourra dire, parlant du commando, « à peine hélitreuillé, un comité d’accueil les attend » (France 3, 31 Mai 2010, 19:31) : une façon détournée de parler d’une « embuscade ».

    Comme on a pu le lire et l’entendre un peu partout, les participants au convoi humanitaire sont des « militants » ou des « activistes » (par exemple France 2, 31 Mai 2010, 20h 00). Humanitaires et strictement désintéressés ? On peut en douter. Et le doute se loge dans un qualificatif : ils sont « pro-palestiniens » [9] En d’autres circonstances, parlerait-on de militants pro-éthiopiens ou pro-tchétchènes ?

    Evidemment, la séquestration des militants enlevés en violation de toutes les règles de droit a eu lieu dans un centre de rétention : « le centre de rétention de Be’er Sheva » (BFM TV, 1er Juin 2010, 12:07). Cette expression remplace opportunément le terme de « prison » ou est donnée comme son synonyme [10]. Mais « prison » pourrait suggérer – c’est fâcheux – que les militants sont… « emprisonnés », voire provisoirement séquestrés.

    Heureusement, les séquestrés ne vont pas le rester longtemps (c’est ce que France Info dès 7h le 2 juin, appellera un « geste d’apaisement ») : « Israël annonce ce soir que tout les ressortissants étrangers arrêtés lors de l’assaut seront expulsés » (BFM TV, 1er Juin 2010, 22 h.31.) Cette annonce est présentée sans distance dans un vocabulaire qui reprend la perspective du gouvernement israélien. En effet, ces « ressortissants étrangers » ne le sont et ne sont présents sur le territoire israélien que parce qu’ils y sont séquestrés à la suite d’une arrestation illégale et arbitraire effectuée dans le cadre d’une opération militaire, elle-même illégale, menées par des forces armées qui les ont enlevés dans les eaux internationales. Pourtant, le mercredi 2 juin, nombre de médias titrent : « Israël expulse les étrangers de la flottille » [11]

    Or il aurait il aurait été plus exact, quitte à être plus long, de dire : « Les participants au convoi humanitaire, enlevés puis séquestrés par le gouvernement israélien, vont donc être relâchés et reconduits hors des frontières d’Israël ». En revanche, parler des « ressortissants étrangers expulsés » les assimile à ces immigrés sans papiers, que le consensus dominant traite en « indésirables » et dont il arrive qu’on dise plutôt, pour atténuer cette fois l’effet de leur expulsion qu’ils ont été … « reconduits » à la frontière ou dans leur pays ! Quant à « libérer », il peut revêtir un sens émancipateur. Ainsi, en Une du Figaro du mercredi 2 juin 2010, ce titre : « Israël libère les membres de la flottille de la paix. Leur "expulsion" du territoire israélien devrait être terminée demain ». « Libère » est en gras et en plus gros. Sympathique et magnanime gouvernement d’Israël ! Mais on a pu entendre beaucoup mieux sur BFM TV, (1er Juin 2010, 23:20) : « Israël annonce l’extradition des militants ». Or la notion d’extradition désigne une procédure par laquelle l’auteur d’une infraction est livré par un Etat à un autre qui le réclame

    (5) Une « faute » ? Quelle « faute » ?

    Que penser de l’agression israélienne ? Ici commencent les commentaires proprement dits. Le gouvernement et l’armée israélienne auraient commis une faute. Si les éditorialistes sont quasiment unanimes à la condamner, cette condamnation n’est guère monocolore :

    - du désaveu d’un simple « dérapage » (Hubert Coudurier, Le Télégramme] à celui, très rare, du « terrorisme d’état » (Jean-Claude Kiefer, Les Dernières Nouvelles d’Aasace ou Patrick Le Hyaric, L’Humanité) [12]
    - d’un acte d’autodéfense « stupide » (Bernard-Henri Lévy ) ou d’une « riposte mal contrôlée » (Dominique Quinio, La Croix) à « la voie du pire » (Michel Lepinay, Paris Normandie) [13] voire, mais très rarement, d’une action qui vise non seulement à étouffer le peuple palestinien de Gaza (Patrick Le Hyaric, L’Humanité), mais à « rendre impossible un État palestinien » (Chantal Didier, L’Est Républicain) [14].

    En général, pourtant, la condamnation dénonce un raid « injustifiable, tant sur le plan moral que juridique. (Patrick Fluckiger, L’Alsace), « une faute politique, morale et historique » (Jacques Guyon, La Charente Libre). Mais la plupart des commentaires (quand ils ne se bornent pas à s’alarmer de la « spirale de la violence » et à en appeler à la paix [15], s’inquiètent d’abord des intérêts de l’Etat israélien : de l’altération de son « image » et son isolement éventuel.

    (6) Une mauvaise image

    Toute guerre est « également » une guerre d’images, note Gilles Paris dans Le Monde du 1er juin. : « Pour Israël, le prix de cet assaut risque d’être une nouvelle fois coûteux. Il confirme une incapacité à se mouvoir dans la guerre d’images qu’est également le conflit israélo-palestinien, que ce soit en termes d’anecdote, lorsque l’un de ses critiques les plus virulents, Noam Chomsky, est empêché de se rendre à Ramallah, ou dans des drames tels que l’assaut du 31 mai ».

    Une simple « anecdote » ? Le terme est pour le moins tendancieux. Mais on peut faire pire… Quand BHL parle, l’AFP se précipite et, le jour même publie une dépêche qui nous apprend que « BHL juge "stupide" l’assaut meurtrier israélien ». « Stupide » seulement, puisque cet assaut constitue une grosse erreur de communication : « Les images (du raid) vont faire le tour du monde. Elles sont plus dévastatrices pour ce pays (Israël) qu’une défaite militaire ».

    (7) Un déplorable isolement

    Autre constat : l’isolement d’Israël. Autre évaluation implicite : cet isolement est néfaste, parce qu’il est néfaste pour Israël : « L’interception meurtrière de la flottille humanitaire au large de Gaza aggrave durablement l’isolement diplomatique d’Israël […] Après la remise en cause de son arsenal nucléaire par la conférence d’examen du TNP, la semaine dernière, Israël est dangereusement isolé. » (Pierre Rousselin, Le Figaro)

    « Il faudra attendre pour savoir qui a tiré le premier »  : ainsi commence, comme si cette question était décisive, La République des Pyrénées, l’éditorial de Jean-Marcel Bouguereau qui se corrige aussitôt par cette déploration à sens unique : « Mais au fond peu importe, car le mal est fait. Israël est plus isolé que jamais, le monde entier proteste. » Le « mal », c’est le tort porté à Israël.

    ***

    Ainsi, par delà la diversité indéniable des informations et des commentaires, leur plus grande pente reste la même : la majorité des médias s’est surtout préoccupée, non du sort des assaillis ou du droit des palestiniens, mais de l’isolement international du gouvernement israélien. Et plus des conséquences géopolitiques, pour lui-même, de la politique de ce gouvernement que des conditions d’une paix juste et durable au Moyen-Orient.

    Henri Maler et Amir Si-Larbi.

    Notes

    [1] Ainsi que de I-télé et BFM TV et France Inter. Pour les principales télévisions, voir notre article précédent. Une fois n’est pas coutume, nous n’avons évoqué que partiellement la presse imprimée nationale.

    [2] Dernier exemple : dans Le Monde du mercredi 2 juin, un article intitulé « Israël isolé après l’assaut contre la flottille pour Gaza » est illustré par une photo manifestement appropriée à son contenu légendée comme suit : « Photo fournie par l’armée israélienne montrant le matériel saisi à bord du “Mavi-Marmara” après l’assaut du 31 mai ».

    [3] Par Jean-Marie Hosatte, à Jérusalem.

    [4] Voir « « Rumeurs sur des rumeurs » dans notre article précédent.

    [5] Un remarquable Raphaël Enthoven qui explique d’abord qu’il est trop tôt pour prendre position, et qu’il y a une guerre des images de part et d’autre. Si Gaza a souffert du blocus israélien, il ne faudrait pas oublier les villages israéliens qui subissent les tirs de roquette palestiniens. Et quand Kouchner a dénoncé l’action israélienne, comme une « incident, il a réagi de façon trop hâtive. Enfin, lorsque Roland Dumas précise que le Hamas a été élu, Enthoven qui, quelques minutes plus tôt, s’indignait que Dumas renvoie les arguments d’autodéfense d’Elizabeth Lévy aux arguments de Hitler invoquant les Sudètes, lui réplique aussitôt : « Hitler aussi a été élu. »

    [6] « Le tollé est général. Une fois de plus Israël a choisi la voie du pire. Comme au Liban envahi à l’été 2006, comme à l’hiver 2008-2009 si meurtrier à Gaza. » (Michel Lepinay, Paris Normandie).

    [7] La suite s’inspire en partie des observations et remarques transmises par Kamel Makhloufi.

    [8] Quoiqu’il renvoie aussi à l’univers de la « piraterie »…

    [9] « Les militants pro-palestiniens étaient ils-armés ? » (iTélé, 1er Juin 2010, 11h.32) ; « militants turcs pro-palestiniens » (BFM TV, 1er Juin 2010, 11:35, 12:01) ; « les militants pro-palestiniens » (France 2, 1er Juin 2010, 13:06)…

    [10] iTélé parle de « prison de Be’er Sheva » à 12:31 et de « centre de détention » à 15:33, et enfin « centre de rétention » à 19:33.

    [11] Voir notre article précédent.

    [12] Dérapage ? Hubert Coudurier : « […] le poids relatif des Palestiniens, qui avait culminé lors des accords d’Oslo, a singulièrement décru, autorisant tous les dérapages , dont l’arraisonnement de ce convoi humanitaire fournit le dernier et triste exemple ». Terrorisme d’État ? Jean-Claude Kiefer : « Mais quelle image Israël donne-t-il ! Ce pays qui gagnait toutes les sympathies bascule à son tour dans ce qu’il faut bien appeler le “terrorisme d’État” […] » ; Patrick Le Hyaric  : « Ces méthodes confinent à l’extrémisme d’État, au terrorisme d’État. ».

    [13] Riposte mal contrôlée ? Dominique Quinio, « Mais l’intervention des commandos israéliens est allée au-delà de l’accostage attendu. (...) Pour une armée aussi entraînée que Tsahal, la riposte semble avoir été mal contrôlée. ». Voie du pire ? Michel Lepinay, «  Une fois de plus Israël a choisi la voie du pire. Comme au Liban envahi à l’été 2006, comme à l’hiver 2008-2009 si meurtrier à Gaza  ».

    [14] Patrick Le Hyaric : « (...) Par cet acte barbare et sanglant, les dirigeants israéliens signifient bien qu’ils veulent que le blocus de Gaza soit total. Autrement dit, ils souhaitent étouffer ce peuple aux mains nues. »,(Patrick Le Hyaric, L’Humanité). Chantal Didier, : « Tout à sa volonté de rendre impossible un État palestinien, Tel Aviv prend le risque de s’aliéner jusqu’à ses amis. »

    [15] Voir l’ éditorial « ontologique » de Didier Pobel (Le Dauphiné Libéré) dans notre article précédent.


    votre commentaire
  • La marée noire dans le golfe du Mexique est un évènement tragique. Du côté de BP, on a multiplié les plans foireux (aux noms ronflants) et les communiqués pour noyer le poisson (sans mauvais jeu de mots.) Et pendant ce temps, le pétrole se déverse toujours. UCBcomedy a imaginé ce qu’il se serait passé si chez BP, lors d’une réunion, quelqu’un avait renversé son café…

     

     


    votre commentaire
  • Racistes Hors de la goutte d'or

    A l'heure des débats nauséabonds sur l'identité nationale, des expulsions massives de sans-papiers et des replis nationalistes, le racisme et les idées d'extrême droite sont de plus en plus banalisés. Dans ce contexte favorable à leurs idées, des groupes racistes, identitaires et fascistes osent aujourd'hui appeler à un apéro géant « Saucisson et pinard » (via facebook) dans notre quartier la Goutte d'Or.

    Leurs motivations ? Partir en croisade contre une pseudo « islamisation » du quartier. Ces racistes veulent affirmer une identité imaginaire, mythique, d'un Paris blanc, culturellement chrétien, sali par l'immigration. Leur discours est un appel à la haine raciale et au choc des civilisations. Mais pour nous, les habitants du quartier, ce sont eux qui représentent une véritable menace.

    Nous ne les laisserons pas faire ! Montrons leur que ce quartier est le nôtre : populaire et riche de son histoire pluriculturelle. C'est tous ensemble que nous empêcherons les racistes de se rassembler pour propager la haine dans notre quartier.

    Venez nombreux vendredi 18 Juin à 19 h devant l'église Saint-Bernard.

    Notre identité c'est notre diversité, pas de racistes dans notre quartier !

    Des associatifs et des militants du quartier la goutte d'or

    Merci de relayer cet appel le plus largement possible

    Source : http://paris.indymedia.org/spip.php?article17...

     

    Lieu :Paris 18e

    devant l'Eglise Saint Bernard
    rue Affre
    Métro La Chapelle ou Barbès Rochechouart

    carte


    1 commentaire