• 25e Sommet Afrique-France: parler de tout, sauf des travailleurs sans-papiers!


    Le brûlot des africains sans-papiers: la honte à nos dirigeants !

    Tout au long de la rencontre avec leur Maître Sarko, les élèves africains tiers-mondistes, dociles, malléables, nantis et bien lotis, avaient tous droit tour à tour à la parole, à condition de ne pas taper du poing sur la table en évoquant le thème sensible des travailleurs sans-papiers. Des consignes bien respectées : ce thème a été sournoisement passé sous silence pendant tout le Sommet. Les présidents des pays très pauvres, à la peau éclatante, aux joues bien pommelées, aux chaussures brillantes de cirage, et surtout en costumes de milliardaire bien cravatés, assortis de chemises aux cols amidonnés, se sont mis à pavaner et à gambader face à la misère de leurs propres ressortissants en détresse. D’où le baroud d’honneur des trente mille sans-papiers, après le départ de nos présidents. En un mot, l’indifférence a été totale envers les soldats de l’aventure.



    25e Sommet Afrique-France: parler de tout, sauf des travailleurs 
sans-papiers!
    D’une manière concertée, les représentants de l’Union africaine, de l’Union européenne, de l’Organisation des Nations Unies, de l’Organisation Internationale de la Francophonie et de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture ont tenu un point de presse pour révéler les vingt quatre mesures d’une ‘Déclaration finale’. Ces mesures ne sont que des paillettes visant à leurrer encore une fois notre cher Continent toujours naïf et docile.
     
    Méfions-nous des grandes puissances prédatrices qui ne défendent que leurs propres intérêts : les Etats n’ont que des intérêts, martelait un ami ! Sarko ne disait-il pas à Bamako : ‘La France n’a pas besoin de l’Afrique’. Toutefois, les sans-papiers ont réussi leur coup. D’autant plus qu’ils ont fait découvrir au monde entier la face sombre d’une Europe de plus en plus hostile aux boucs émissaires d’une crise sans précédent. D’où le mécontentement et le rejet de l’autre qui vont crescendo. Le chômage est actuellement endémique en Europe. Ces grandes puissances malhonnêtes doivent arrêter de nous seriner leur insipide farce du thème de ‘l’immigration choisie’, insupportable et agaçante. Si cette crise élit domicile en Europe, les soldats de l’aventure n’y sont pour rien. De plus, la France est le pays qui en Europe subit le moins la vague d’immigration.

    Des émigrés sans-papiers, travailleurs ignorés et évités comme des pestiférés par une élite égoïste, investie pour plaider la cause du peuple et de toute la diaspora africaine. Mais il n’empêche que nos sœurs et nos frères victimes des contingences de la vie politique africaine ont été très déterminés à braver le silence et l’ingratitude de ces élèves dévoués à leur Seigneur métropolitain. Cependant, les élèves accrédités et toujours prêts à coopérer avec un Occident soucieux de damer le pion aux Chinois en Afrique, ont été surpris par l’attroupement et les sollicitations de leurs ressortissants piégés à la métropole par les ‘critères’ de régularisation et le ‘faux débat’ de l’identité nationale. De plus, ces mêmes autorités françaises mettent en avant l’immigration choisie, au détriment d’un Continent qui a plus que jamais besoin de ses cerveaux intrigués et apeurés par l’idée d’un éventuel retour au bercail non encadré.

    Les haussements d’épaules de nos dirigeants face aux sollicitations de leurs ressortissants déboussolés !

    Hélés et assaillis par les banderoles et les pancartes des manifestants soutenus par leur syndicat (la CGT) ainsi que par des associations, nos présidents n’ont même pas pris le temps de répondre aux ovations de leurs militants submergés in extremis par une foule immense, déterminée, digne et désireuse de ne plus vivre dans l’anonymat le quotidien de la clandestinité.

    Venus à pied des quatre coins de la France, nos compatriotes sont victimes des contrecoups de la corruption et de la mal-gouvernance de nos Chefs d’Etat. Ces derniers ont illico déféré à la convocation de leur Maître (Sarkozy) avec qui ils ont papoté ensemble deux jours durant en se faisant des accolades et des tapes dans le dos, loin des regards indiscrets de leurs ressortissants sans-papiers.
     
    Si seul le Sommet des Chefs d’Etat avait été annoncé, la surprise a été grande, au regard de la forte mobilisation et de l’ampleur de la manifestation de ces trouble-fêtes encombrants. En tout cas, ils ont bien fait d’envahir la Côte d’Azur où les caméras de la planète s’étaient donné rendez-vous. Résultat : les organisateurs du Sommet ont été déçus et choqués par cette omniprésence imprévue, malgré la complicité et les haussements d’épaules de nos dirigeants qui snobaient leurs propres ressortissants, désemparés et livrés à eux-mêmes.

    Le Sommet s’est déroulé sans la moindre évocation du sort des sans-papiers. Agglutinés sur les trottoirs où devaient passer nos éminents hôtes de la métropole, les trente mille sans-papiers se sont fait entendre à travers toute la ville azuréenne, malgré les regards fuyants et les têtes baissées de nos Chefs d’Etat vautrés dans des voitures de luxe rutilantes.

    Peuple d’Afrique

    Peuple d’Afrique et Jeunesse africaine, ne fuyons pas la misère de notre Continent à bout de souffle ! Rentrons une fois les diplômes en poche car un intellectuel ne doit jamais s’exiler volontairement. Le retour fait partie d’une des étapes les plus importantes afin de relever le défi du Millénaire, dans un continent où plus de la moitié de la population est analphabète! Si nous ratons cette opportunité, quelle génération encore relèvera-t-elle le défi ?

    L’Afrique a besoin de tout, sauf des ‘Conclusions de l’atelier présidé par Eric Besson’ clôturant ce Sommet: ‘Mobiliser les migrants par la création d’entreprise et l’investissement en Afrique’. Une aubaine pour seulement une poignée de ‘richissimes’ hommes d’affaires ! De plus, nous n’avons pas de leçons à recevoir du promoteur de ce ‘faux débat’ de l’identité nationale, incriminant les étrangers africains, et surtout ceux de la troisième génération nés sur le territoire français dont le seul handicap est d’être issue de la race négro-africaine ou maghrébine. Besson et Sarko ont-ils eux-mêmes oublié leurs origines respectivement libanaises et hongroises. Bref, à quoi servent nos Chefs d’Etat si la misère sociale de leurs administrés et de leurs ressortissants sont aux antipodes de leur programme gouvernemental ?

    Dame Diop

    ddiopdame@hotmail.com
    Publications : « Les rêves de la fleur », recueil de poésie publié aux éditions EDILIVRE, Paris, 2010 ; pages 164 ; prix 15 Euros.

    Lien pour consulter le livre :

    http://www.edilivre.com/doc/20343


    Samedi 12 Juin 2010

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  • La pire chose qui soit arrivée au peuple juif, après l’Holocauste

    Soldats israéliens entrant dans la vieille ville de Jérusalem durant la guerre des Six-jours. Photo publiée sous licence Creative Commons par dAVIDb1

     

    La pire chose qui soit jamais arrivée au peuple juif, après l’Holocauste, c’est la création de l’état d’Israël.

    Sur le plan international, les choses sont si désespérantes qu’il ne reste plus qu’à rêver.

    Alors je rêve d’une Turquie, membre de l’OTAN, qui exige que l’alliance vienne la défendre d’une attaque israélienne. Selon l’article 5 de la charte de l’OTAN, une attaque armée contre un de ses membres constitue une attaque contre tous ses membres. C’est la raison avancée par l’OTAN pour combattre en Afghanistan – une attaque contre les Etats-Unis le 11 septembre 2001 a été considérée comme une attaque contre tous les membres de l’OTAN (tout en omettant le fait que l’Afghanistan n’avait rien à voir avec les attentats). L’attaque israélienne contre un navire battant pavillon turc, opérée par une organisation humanitaire turque, tuant neuf citoyens turcs et blessant beaucoup d’autres, constitue sans aucun doute une attaque contre tous les membres de l’OTAN.

    Ainsi, après que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la France et autres membres importants de l’OTAN ont présenté des arguments ridicules non-sequitur pour expliquer pourquoi ils ne peuvent... euh... invoquer l’Article 5, et que les médias internationaux ont avalé l’histoire tout rond sans la moindre indigestion, la Turquie exige qu’Israël perde au moins sont statut informel de membre associé à l’OTAN en tant que membre du Dialogue Méditerranéen. Cette dernière demande aussi est sévèrement rejetée par les puissances mondiales éminentes de l’OTAN parce qu’une telle décision représenterait une victoire pour le terrorisme. Et pour l’antisémitisme aussi, évidemment.

    Alors la Turquie se retire de l’OTAN. L’Azerbaïdjan et cinq autres pays de l’Asie centrale, membres du Partenariat pour la Paix de l’OTAN envers les communautés turkmènes, lui emboîtent le pas. L’OTAN connaît alors une crise. Les autres membres commencent à questionner la politique de l’organisation... et veulent enfin savoir pourquoi nos jeunes tuent et meurent en Afghanistan, et pourquoi on les a envoyés au Kosovo et en Irak et à d’autres endroits que les Américains considèrent comme cruciaux pour leur Sécurité Nationale qui est sans cesse menacée.

    Lorsque le Vice-président Biden déclare à la télé au célèbre conservateur déguisé en progressiste, le pseudo intellectuel Charlie Rose, que « nous avons exercé toute la pression possible et tenté de convaincre par tous les moyens Israël d’autoriser l’entrée des matériaux de construction (à Gaza), » (1), Rose pour une fois se comporte comme un véritable journaliste et demande à Biden : « Avez-vous menacé Israël de mettre fin à l’aide économique et militaire ? ... Avez-vous inscrit des officiels israéliens sur la liste des étrangers qui ne sont pas autorisés à entrer aux Etats-Unis et avez-vous gelé leurs comptes en banques aux Etats-Unis comme vous l’avez fait pour de nombreux officiels qui ne soutiennent pas l’Empire ? ...

    Puisque Israël a commis à la fois des crimes contre la paix et des crimes contre l’humanité et puisque ces crimes ont une juridiction internationale, certains membres des appareils politique et militaire israéliens peuvent être cités à comparaître devant n’importe quel tribunal dans le monde. Allez-vous donner des instructions au Ministère de la Justice pour lancer de telles mises en examen ? Ou si un autre pays membre de la Cour Internationale de Justice demande à la Cour de poursuivre ces individus, est-ce que les Etats-Unis tenteront de bloquer la procédure ? ... Et pourquoi est-ce que les Etats-Unis n’ont-ils pas délivré eux-mêmes les matériaux de construction ? »

    Lorsque Israël justifie ses meurtres par « l’autodéfense », les comédiens de la télé Jay Leno et David Letterman trouvent ça très drôle et font remarquer qu’une nouvelle note biographique du Premier ministre chinois en poste au moment de la répression violente de la Place Tienanmen en 1989 vient de justifier l’action des militaires en déclarant que les soldats ont agi par « autodéfense » lorsqu’ils ont tiré sur les militants démocrates. (2)

    Lorsque Israël qualifie de « terroristes » les passagers des bateaux qui ont offert une certaine résistance aux envahisseurs israéliens, le New York Times fait remarquer que les passagers qui ont résisté aux pirates le 11 septembre (2001) lors du détournement d’un avion qui s’est écrasé en Pennsylvanie sont qualifiés de « héros ». (Soi dit en passant, il mérite d’être rappelé que les Etats-Unis utilisent le 11 Septembre comme Israël utilise l’Holocauste – comme une excuse pour justifier tous leurs comportements illégaux et violents sur la scène internationale.)

    Pendant ce temps, le Washington Poste rappelle à ses lecteurs qu’en 2009 Israël a attaqué un bateau dans les eaux internationales qui transportait de l’aide médicale à Gaza avec à son bord l’ex-membre du Congrès Cynthia McKinney, et qu’en 1967 Israël a attaqué un navire américain, le USS Liberty, faisant 34 morts et environ 173 blessés, et que le Président Johnson a fait exactement ce qu’Obama est en train de faire aujourd’hui et qu’il aurait fait à l’époque : rien.

    Et enfin, la Secrétaire d’Etat Clinton déclare qu’elle a eu une révélation. Elle réalise que ce qu’elle a récemment déclaré au sujet de la Corée du Nord accusée d’avoir torpillé un navire de guerre sud-coréen s’applique aussi à Israël. Mme Clinton a exigé que Pyongyang « cesse ses provocations, cesse ses menace de guerre contre ses voisins, et prenne des mesures irrévocables pour sa dénucléarisation et respecte le Droit International. » (3) Elle ajoute que la culpabilité de la Corée du Nord n’est pas clairement établie, tandis qu’Israël ne nie pas son attaque contre la bateau ; pire encore, il n’est même pas certain que la Corée du Nord possède l’arme nucléaire, alors qu’il ne fait aucun doute que Israël en possède une bonne quantité.

    Voilà le tableau. L’hypocrisie règne. Malgré mes rêves les plus fous. L’hypocrisie est-elle une absence de morale ou un manque d’intelligence ? Lorsque le Président Obama déclare, comme il l’a souvent fait, que « personne n’est au-dessus des lois » et qu’il enchaîne aussitôt pour affirmer que son administration ne mettra pas en examen Bush et Cheney pour crimes, est-ce qu’il pense que personne ne remarquera la contradiction de son propos, son hypocrisie ? Il s’agit d’un mépris pour l’opinion publique et/ou une idiotie digne de son prédécesseur.

    Et lorsqu’il déclare : « l’avenir n’appartient pas à ceux qui rassemblent des armées sur un champ de bataille ou enfouissent des missiles sous terre », (4) ne lui vient-il pas à l’esprit qu’il est en train de décrire crûment l’avenir des Etats-Unis, ou sa propre politique, consciente et délibérée, qui consiste à accroître encore la taille de l’armée américaine et son stock de missiles ?

    Camarades, l’hypocrisie et les mensonges peuvent-ils atteindre une telle ampleur que suffisamment d’Américains sincères commencent à se poser des questions sur leur foi et que leur nombre atteigne une masse critique et provoque une explosion ? Eh bien, c’est chose faite pour d’innombrables Américains mais la tâche est immense lorsqu’il s’agit de contrer la quantité de propagande produite par l’éducation et les médias. Ils sont très doués pour ça. Tant pis. Mais n’abandonnez pas la lutte pour autant. Quelle meilleure façon pour mener nos vies que de résister ? Et rappelez-vous, ce n’est pas parce que le monde est passé sous le contrôle d’une bande de cinglés menteurs, hypocrites et tueurs en série que cela devrait nous empêcher de prendre du bon temps.

    Les Bons et les Méchants

    A Lahore, Pakistan, selon un article du Washington Post du 29 mai, « des militants ont lancé une attaque coordonnée... contre deux mosquées d’un secte minoritaire musulmane, en prenant des otages et en tuant au moins 80 personnes... Au moins sept hommes armés de grenades, de fusils d’assaut et de ceintures de bombes ont pris d’assaut les mosquées alors que les prières du vendredi prenaient fin. »

    Super, vraiment super, très civilisé. Il n’est pas étonnant que de bons Américains pensent que c’est contre cela que les Etats-Unis sont en train de se battre – des fanatiques islamistes, des maniaques suicidaires, qui tuent leurs semblables pour un point obscur de dogme religieux, qui veulent tuer des Américains pour un pêché quelconque, parce que nous sommes des « infidèles ». Comment raisonner avec de telles personnes ? Où est leur humanité que les pacifistes naïfs et les militants anti-guerre nous demandent de respecter ?

    C’est là que l’on tombe sur le dernier paragraphe de l’article. « Selon des officiels de la région, le même jour, des missiles tirés par un drone US auraient frappé un camp Taliban au sud de la zone tribale du Waziristân, tuant huit personnes. » Nos dirigeants nous demandent de croire que ceci représente un niveau d’humanité supérieur. Les Etats-Unis font ça tous les jours, ils envoient des engins de mort télécommandés appelés Predators au dessus de l’Afghanistan et du Pakistan, pour tirer des missiles Hellfire qui vont s’abattre sur des mariages, des funérailles, des maisons, sans savoir qui sont les victimes, sans se soucier de leurs identités, on en compte désormais plusieurs centaines, tant que Washington peut prétendre à chaque fois – à raison ou à tort – que parmi les victimes se trouvaient un éminent infidèle, qu’on l’appelle le Taliban, Al-Qeada, insurgé ou militant.

    Comment raisonner avec de telles personnes, les personnes de la CIA qui dirigent les vols ? Quelle différence entre eux et les kamikazes ? Le kamikaze connaît le même sort que ses victimes et les voit de près avant de les tuer. L’assassin de la CIA est confortablement assis dans une salle dans le Nevada ou la Californie et fait semblant de jouer à un jeu vidéo, puis sort pour dîner tandis que ses victimes agonisent. L’assassin de la CIA croit passionnément en quelque chose qu’on appelle le Paradis. L’assassin de la CIA croit passionnément en quelque chose qu’on appelle le drapeau et la patrie.

    Le conseiller juridique du Département d’Etat justifie les bombardements par Predator comme étant de... ah oui... de « l’autodéfense ». (5) Essayez donc de raisonner avec ça.

    Ces bombardements américains par drones constituent bien sûr le summum de l’agression, l’ultime crime international. Ils ont été employés sur l’Irak dés le début des années 90. Au mois de décembre 2002, peu avant l’invasion US au mois de mars, les Irakiens ont réussi à abattre un de ces engins. En réaction, le porte-parole de la « Commande Centrale US », qui supervise les opérations militaires US au Moyen Orient, a déclaré qu’il s’agissait d’un nouveau signe de la « campagne d’agression militaire » menée par le Président irakien, Saddam Hussein. (6)

    En fait, cette démonstration d’hypocrisie a été battue par le Secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, lorsqu’il a commenté les vols US et les bombardements sur l’Irak durant cette période : « Cela me met hors de moi de savoir que des pilotes US et Britanniques se font tirer dessus, jour après jour après jour, en toute impunité. » (7)

    Envoyez-moi une enveloppe timbrée pour recevoir une copie du « Guide d’Incendiaire des Maisons des Officiels du Pentagone ».

    Lorsque les politiciens se comportent mal. En disant la vérité.

    Le président allemand, Horst Koehler, a démissionné la semaine dernière parce qu’il a dit quelque chose que les officiels du gouvernement ne sont pas censés dire. Il a dit que l’Allemagne combattait en Afghanistan pour des raisons économiques. Aucun référence à la démocratie. Aucune référence à la liberté. Pas un mot sur les Bons contre les Méchants. Le mot « terrorisme » n’a pas été prononcé. Et « Dieu » n’a pas été invoqué. Lors d’une visite aux troupes allemandes stationnées en Afghanistan, il a déclaré qu’un pays comme l’Allemagne, qui dépendait de ses exportations et du libre commerce, devait être préparé à employer la force militaire. Le pays, a-t-il dit, devait agir « pour protéger nos intérêts, par exemple, des routes de commerce libres, ou pour empêcher une instabilité régionale qui aurait très certainement des effets négatifs sur notre commerce, nos emplois et nos revenus. »

    « Koehler a dit ouvertement ce qui paraissait évident depuis le début, » a déclaré le dirigeant du parti allemand La Gauche. « Les soldats allemands prennent des risques en Afghanistan pour défendre les exportations de certains gros intérêts économiques. » (8)

    D’autres politiciens de l’opposition ont demandé à Koehler de retirer ses propos et l’ont accusé de porter un coup au soutien de l’opinion publique allemande aux missions militaires à l’étranger. (9)

    Quel est le contraire d’un théoricien du complot ?

    David Remnick, rédacteur du magazine New Yorker en ancien journaliste au Washington Post, vient de publier un nouveau livre, "The Bridge : The Life and Rise of Barack Obama". Dans les trois pages que Remnick consacre aux années 1983-1984 où Obama a travaillé pour Business International Corporation (BIC) à New-York, il ne fait aucune mention des liens bien connus entre BIC et la CIA. En 1977, par exemple, le New York Times a révélé que BIC avait fourni une couverture à quatre employés de la CIA dans différents pays au début de la Guerre Froide, (10) que la BIC avait aussi tenté d’infiltrer la gauche radicale, dont Students for a Democratic Society (SDS). (11)

    Est-ce que l’idée de mentionner que le futur président des Etats-Unis a travaillé plus d’un an pour une compagnie appartenant à la CIA a traversé l’esprit de Remnick ? Même si la CIA et BIC n’ont jamais tenté de recruter Obama, chose qu’elles ont par ailleurs peut-être faite ? C’est ce genre d’oubli volontaire qui alimente la pensée conspirationiste de gauche.

    Parce que Remnick a une réputation impeccable au sein de l’establishment, son livre a été largement annoncé. Mais aucun de ceux qui l’ont lu n’a cru bon de mentionner cet oubli. Et les choses étant ce qu’elles sont, évidemment, si on n’en parle pas, ça n’a jamais eu lieu. Et si vous mentionnez la chose, vous n’êtes plus qu’un théoricien du complot pathétique. Comme moi, qui en ai parlé au mois de janvier (12).

    (...)

    William BLUM
    http://killinghope.org/bblum6/aer82.html

    Traduction VD pour le Grand Soir  ici

    Notes

    1. Charlie Rose Live, June 2, 2010 program http://www.charlierose.com/view/int...

    2. Associated Press, June 4, 2010

    3. State Department press conference, May 24, 2010

    4.Talk given in Moscow, July 7, 2009, text released by the White House

    5. National Public Radio, March 26, 2010

    6. Washington Post, December 24, 2002

    7.Associated Press, September 30, 2002

    8. London Times Online, May 31, 2010

    9. Associated Press, May 31, 2010

    10. New York Times, December 27, 1977, p.40

    11. Carl Oglesby, "Ravens in the Storm : A Personal History of the 1960s Antiwar Movement" (2008), passim

    12. William Blum, The Anti-Empire Report, January 3rd, 2009


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  • “Nous sommes en guerre économique”, dit le Président vénézuélien

    2 Juin 2010 par Eva Golinger, http://www.chavezcode.com/2010/06/we-are-in-economic-war.html, traduit de l’anglais par Marc Harpon pour Changement de Société


    “Faites hurler leur économie, avait écrit Henry Kissinger dans une note aux forces de la CIA qui travaillaient à renverser le Président Salvador Allende au Chili au début des années 1970. Peu après, le pays Sud Américain était submergé par une vague de sabotage économique, tandis que des travailleurs se mettaient en grève et que des patrons montaient leurs prix, fermaient leurs portes temporairement et causaient une inflation massive, créant un climat général d’instabilité, qui a conduit au coup d’Etat qui a renversé Allende.

    La même stratégie a été appliquée au Venezuela en 2002. Un coup d’Etat d’abord réussi, mais qui s’est ensuite soldé par un échec, a été suivi par un sabotage économique qui a fait fermer l’industrie pétrolière et privé la nation de produits de consommation de base, provoquant plus de 20 millions de dollars américains de dégâts à l’économie, mais échouant à chasser Chavez du pouvoir. Les groupes patronaux, médiatiques, politiques et syndicaux qui ont soutenu le coup et le sabotage ont reçu un financement direct de Washington et de ses agences, y compris l’USAID, la National Endowment For Democracy, l’International Republican Institute et le National Democratic Institute For International Affairs.

    En 2007, ils ont à nouveau essayé, provoquant, à l’échelle de la nation, des pénuries de produits qui ont fait monter en flèche l’inflation, tout en faisant descendre des manifestations dans les rues et en alimentant l’attention des médias internationaux qui tentaient de dépeindre le gouvernement de Chavez comme dictatorial, répressif et en pleine crise.

    L’ancien Secrétaire d’Etat Américain Lawrence Eagleburger, a expliqué la stratégie et le rôle américains à l’époque sur Fox News, “la capacité de [Chavez] à attirer derrière lui le peuple vénézuélien, ne fonctionne que tant que le petit peuple du Venezuela voit la possibilité d’un meilleur niveau de vie. Si à un moment l’économie va vraiment mal, la popularité de Chavez dans le pays va diminuer à coup sûr et c’est l’unique arme que nous ayons contre lui et que nous devions utiliser : les outils économiques permettant d’essayer de rendre la situation économique encore plus difficile pour que son aura dans le pays et dans la région décline”

    Eagleburger, également conseiller du Président George W. Bush à l’époque, a continué en déclarant que “Tout ce que l’on peut faire pour rendre leur situation économique du moment plus difficile est une bonne chose, mais faisons le si possible d’une façon qui ne nous mette pas en conflit direct avec le Venezuela.”

    Sabotage

    Peu après les déclarations d’Eagleburger, l’économie du Venezuela a dégringolé. Mais la vague de nationalisations de plusieurs industries et compagnies menée par le gouvernement Chavez, combinée avec la ferme action légale engagée contre les entreprises stockant leurs produits et montant illégalement les prix, a sauvé le pays de la récession. L’année 2007 au Venezuela a été incroyablement difficile : même le papier toilette manquait dans le pays. On a découvert des tonnes de produits cachés au consommateur dans des entrepôts appartenant à des compagnies nationales et transnationales. D’autres produits étaient transportés illégalement à travers la frontière, vers la Colombie et le Panama, pour être revendus à des prix plus élevés.

    Ces dernières semaines, les vagues de sabotage se sont poursuivies. Parfois, le sucre est absent des rayons des supermarchés, provoquant la panique, d’autres fois, c’est le lait, ou la farine de maïs, les mouchoirs ou les haricots noirs. Ensuite, des quantités massives de ces produits sont trouvées dans des containers ou des entrepôts appartenant à des entreprises privées ou gérés par des fonctionnaires corrompus.

    Tout récemment, 32 tonnes de nourriture décomposée, y compris de l’huile, du café, du sucre, du beurre, du riz, des pâtes, de la viande et du lait, ont été découverts par l’agence de renseignements vénézuéliens, Sebin, dans 1300 containers à Puerto Cabello, au milieu de la côte nord. Les produits étaient destinés à être vendus dans les supermarchés subventionnés par l’Etat, Mercal et Pdval, mais des fonctionnaires corrompus les avaient volontairement laissés pourrir là pour provoquer des pénuries. Plusieurs fonctionnaires ont déjà été détenus et font l’objet d’enquêtes sur leur rôle dans cette affaire et dans d’autres actes de corruption et de sabotage dans l’industrie alimentaire.

    Le Président Chavez a déclaré la « guerre à la corruption » mercredi, ajoutant que «  Ces vices sont des vices du passé, et nous avons découvert de nombreux fonctionnaires impliqués dans la corruption, sur lesquels nous enquêterons pour les envoyer devant la justice. Personne ici n’est protégé de la corruption, celui qui tombe, tombe.» Chavez a révélé que, ces dernières années, plus de 30 fonctionnaires ont déjà été jugés et emprisonnés pour des faits de corruption liés à l’industrie alimentaire.

    Guerre économique

    Lors d’un événement qui s’est tenu mercredi dans une nouvelle usine socialiste, Diana Oil, Le Président Chavez a répondu à ses détracteurs du secteur privé, tempérant leurs accusations. “Ils disent que Chavez est en train de détruire le pays, que les travailleurs n’ont pas la capacité de gérer des compagnies et que la production gérée par les travailleurs est une idée folle. Ils disent que nous détruisons toutes les compagnies que nous dirigeons.”

    Chavez a également appelé à une réponse à ce qu’il perçoit comme une “guerre économique déclarée” contre le peuple et la Révolution. “J’appelle la vraie classe ouvrière du Venezuela à prendre part à la guerre économique contre la bourgeoise” s’est-il exclamé, ajoutant, “Je suis né pour cette bataille. Ils ont déclaré la guerre économique contre moi et j’appelle les travailleurs à me rejoindre dans le combat pour reprendre notre économie”

    Le Président Vénézuélien s’est exprimé en particulier en direction du plus gros producteur et distributeur d’aliments et de boissons du pays, Lorenzo Mendoza. L’un des hommes les plus riches du Venezuela, et un millionnaire répertorié par le magazine Forbes, Mendoza dirige les Entreprises Polar, qui produisent et distribuent des produits tels que la bière Polar, Pepsicola et toutes sortes de jus, vinaigres, sauces, crèmes glacées, céréales, conserves et surgelés.

    Chavez a répondu directement à l’affirmation de Mendoza que le Président Vénézuelien est en train de détruire le pays et a déclaré : “J’accepte votre défi. Allons-y. Vous avec vos millions et moi avec ma morale. Voyons qui dure le plus longtemps, vous avec votre Polar et vos riches, ou moi avec mon peuple et ma dignité de soldat révolutionnaire.” Chavez a également averti Mendoza que si sa compagnie continuait à stocker des produits, à spéculer et à violer la régulation des prix, Les Entreprises Polar seraient nationalisées.

    “Je n’ai pas peur de nationaliser Polar, Mendoza, alors faites attention. La loi est la loi” a déclaré le chef de l’Etat Vénézuélien.

    Polar a été l’une des principales compagnies qui ont provoqué des pénuries alimentaires ces dernières années, en stockant les biens de consommation dans ses centaines d’entrepôts dans tout le pays jusqu’à ce qu’assez de panique et de mécontentement aient été générés dans le pays. Ensuite, les produits sont mis sur le marché à des prix plus élevés, violant les régulations financières, provoquant l’inflation et dans le but d’handicaper l’économie.

    Mais cette semaine, le Président Chavez en a appelé à tous les secteurs, privés et publics, pour résister et combattre cette guerre économique. “Nous travaillions pour le bien être de tout le monde, même des classes supérieures et des entrepreneurs privés. Vous n’aurez pas la stabilité avant que le reste du pays ne l’ait, alors travaillons ensemble pour l’atteindre.”

    En dépit de la tourmente économique qui affecte le Venezuela, le taux de chômage a décru ces dernières années, et la pauvreté a été réduite de 70% à 23% depuis 1999.

    Source ici


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  • 18 Joint 2010

    Pour le quarantième anniversaire de la loi sur les stupéfiants, plus connue sous le nom de « Loi de 70 », le CIRC appelle les amateurs du cannabis et leurs amis à participer massivement à « l’Appel du 18 joint ».


    sticker_18joint_2010.jpg


    Alors que la société a évolué, que le cannabis est intégré dans la vie de nombreux citoyens de tous les âges et de toutes les classes sociales aux quatre coins de la France, la seule réponse que le gouvernement donne à nos propositions pragmatiques, c’est la répression.
    Saviez-vous qu’en 2009, 83 673 personnes ont été mises en garde-à-vue pour stupéfiants, dont 54 171 pour simple usage ?

    Si vous voulez que le gouvernement prenne en compte nos justes revendications, la dépénalisation de l’usage de toutes les drogues et la légalisation du cannabis, il faut que nous soyons nombreux, partout en France, pour dire NON à la politique sécuritaire de Sarkozy. 

    Rendez-vous vendredi 18 juin à 18 heures à Paris sur la pelouse du  parc de La-Villette pour l'Appel du 18 joint !

     

    18 JOINT 2010

     

    Venez nombreux !!!

     et n'hésitez pas à imprimer et distribuer ce tract :

     tract2010


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  • L'Iran fouillera les navires dans le Golfe si un de ses navires est fouillé
       
     

    L'Iran a annoncé qu'elle fouillera les navires étrangers dans le Golfe Arabe ** en cas de la mise en œuvre de la dernière résolution onusienne qui stipule la fouille de tous les navires destinés à l'Iran.
     
    Le vice-président de la commission de la sécurité nationale et de la politique étrangère au Parlement iranien Hussein Ibrahimi a affirmé que dès qu'un seul navire iranien sera fouillé, l'Iran procèdera à la fouille de plusieurs navires présents dans le Golfe, notamment dans le détroit d'Hermès.  
     
    Cité par l'agence de presse iranienne Mehr, Ibrahimi a ajouté que le Golfe et Hermès seront le champ de manouvres iraniennes dans ce domaine. "Celui qui a l'intention de nous faire du mal, subira plus de dégâts en contrepartie", a-t-il averti.   

    ** Je ne suis pas d'accord avec ce terme de "Golfe Arabe" pour ma part, il s'agit du Golfe Persique

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