•   COMMUNIQUÉ DES FATALS FLATTEURS. ICI 1e9fc83ca7f8e6c3e2f3feb06d6b3f6f.png

    A l’heure où l’époux d’Arielle Dombasle, parfois appelé BHL, est l’innocente victime d’une campagne de presse organisée par les ennemis de la philosophie et de la liberté, les Fatals Flatteurs déclarent qu’ils n’ont rien à voir avec les flots de messages louangeurs publiés par des fans sur le site officiel de BHL (www.bernard-henri-levy.com/c...). En effet, ces courriers contiennent un taux d’encens susceptible de provoquer de graves intoxications (botuliques) chez des lecteurs habitués à des textes rationnels. Pour preuve, cet échantillon :

     

    Le 10/02/2010 sur le site Nouvel Observateur, Jean Daniel défend Bernard-Henri Lévy « ce glorieux cadet qui se rêve à la fois l’héritier de Malraux, de Levinas et de Brummell, et assume avec une élégance provocatrice son dandysme philosophique ».http://www.bernard-henri-levy.com/j...

    Emmeline 11 Feb 2010 09:54:36 
    Merci à Jean Daniel pour ses mots simples et justes. Il est rassurant que la voix de la sagesse s’exprime.

    alexandre 11 Feb 2010 10:09:56 
    Jean Daniel vient d’écrire l’essentiel. Je trouve que ceux qui se gaussent de BHL pour un canular anodin feraient mieux d’essayer d’être à la hauteur de son oeuvre qui nous donne des outils pour comprendre le monde.

    Juliette 12 Feb 2010 07:12:44 
    Dans une librairie parisienne ce jeudi soir : je vois une pile de « pièces d’identité, une pile de « De la guerre en philosophie » et une pile de « livres » de « Botul ». J’ai regardé les gens faire pendant une heure : tous se précipitaient sur les livres de BHL. Cela montre que l’oeuvre de BHL est reconnue pour son importance et son originalité.

    Lucie 12 Feb 2010 08:52:14 
    Heureusement que nous avons BHL pour penser la complexité du monde dans lequel nous vivons !

    patrick 15 Feb 2010 09:12:22 
    J’ai eu la chance d’écouter Jean Daniel aux Collège des Bernardins la semaine dernière. Cet homme est un trésor national vivant (comme on dit au Japon). Son témoignage en faveur de Bernard-Henri Lévy est largement suffisant pour mettre fin à la campagne de calomnie dont Bernard-Henri Lévy est victime.


    Le 10/02/2010 Christophe Barbier, le directeur de L’Express, soutient fermement BHL dans l’émission « Arrêt sur image ». http://www.bernard-henri-levy.com/c...

    corinne 12 Feb 2010 14:09:49 
    Il est rassurant d’entendre des journalistes de qualité soutenir Bernard-Henri Lévy. Cette affaire Botul est comme un révélateur : on peut voir et entendre ceux qui soutiennent BHL d’un côté et de l’autre le clan des aigris, des grincheux et des acrimonieux qui attaquent BHL.

    Sylvie 15 Feb 2010 08:20 
    Je suis heureuse pour la démocratie de voir que des hommes de qualité comme Jean Daniel et Christophe Barbier défendent courageusement BHL face aux marxistes hargneux et sans talent.


    Le 11/02/2010 BHL « avoue » dans son bloc-notes du Point « éprouver un certain plaisir à [s]’être laisser piéger, à mon tour, par une mystification aussi bien ficelée ».http://www.bernard-henri-levy.com/v...

    Claudia 11 Feb 2010 13:27:24 
    On peut se demander si l’importance donnée par certains au canular Botul n’a pas pour objectif de détourner les gens des vraies questions que pose BHL et notamment celles sur le voile.

    Hélène 11 Feb 2010 15:23:10 BHL réagit avec Panache au canular Botul. Ses ennemis se comportent en vautours. Merci BHL [pour] votre sens de l’understatement.


    Le 11/02/2010 « La règle du jeu », la revue de BHL, met en ligne un texte du faux impertinent Fernando Arrabal. Comme l’écrit la webmistress du site officiel de BHL « Dans la fosse aux vipères qui s’agitent, ces jours ci, autour de Lévy ce sont des lignes rafraîchissantes ».http://www.bernard-henri-levy.com/a...

    Internaute 11 Feb 2010 15:01:20 
    Les gens qui se moquent de BHL sont de piètres personnes qui ne réalisent pas à quel point BHL a dédié sa vie à la défense de la démocratie dans le monde.

    Cynthia 11 Feb 2010 15:04:53 
    Je tiens à compléter mon premier message en faisant remarquer qu’il est d’un total ridicule que de vouloir réduire les milliers de pages pleines de bruit et de fureur de BHL à un canular.

    Marina 11 Feb 2010 15:50:22 
    En parfait judoka BHL a su retourner la situation dans laquelle ses détracteurs croyaient l’enfermer : BHL a réussi à mettre les rieurs de son côté et à montrer la hargne de ceux qui lui envient son immense talent.

    Marie-Christine 12 Feb 2010 11:15:33 
    Je trouve que BHL a un sens de l’humour génial. Ce n’est pas le cas de ceux qui le traînent dans la boue. BHL symbolise ce que la pensée peut faire de grand.

    Anne 12 Feb 2010 12:25:34 
    Conversation entendue ce matin dans le métro (station Odéon) entre une jeune femme et son ami : « les livres de BHL me font vibrer car BHL est un homme en perpétuelle quête de vérité ». Il est évident que les détracteurs de BHL sont incapables de susciter un enthousiasme comme BHL.

    Christelle 12 Feb 2010 13:24 
    L’affaire Botul est un cas d’école : ceux qui pensaient discréditer BHL se discréditent eux-mêmes car ils n’ont pas 1% de l’humour dont fait preuve BHL.

    Jocelyne 15 Feb 2010 08:05:56 
    BHL parle quand les couards se taisent. 
    BHL agit quand les peureux se cachent. 
    BHL s’engage quand les craintifs esquivent. 
    BHL philosophe quand les serviles s’aplatissent.

    Anne-Charlotte 15 Feb 2010 08:49:52 
    Pascal dit quelque part : La vraie philosophie se moque de la philosophie. BHL est donc un vrai philosophe, peut-être le seul vrai philosophe de notre époque.

    Evelyne 15 Feb 2010 10:04:07 
    Salut à toi BHL ! Grâces te soient rendues pour ton impassibilité dans le tourbillon médiatique. Tu as une vraie vision du monde qui te permet d’avancer imperturbablement. Dans dix ans, dans trente ans, qui se souviendra des pauvres types qui tentent de te faire taire depuis trente cinq ans ? Je compte sur toi pour que tu continues à porter haut l’étendard de la liberté.


    Le 11/02/2010, dans Libération dont BHL est actionnaire et membre du conseil de surveillance, Robert Maggiori rend compte des deux nouveaux livres de BHL. http://www.bernard-henri-levy.com/d...

    Marie-Hélène 15 Feb 2010 15:24:58 
    Il y a, quoiqu’en disent les mauvais oiseaux, une manière BHliènne de philosopher à coups d’analyses, de fulgurances et d’éclairs. Avec BHL on y voit plus clair.


    Le 13/02/2010 BHL est l’invité du « Journal inattendu » de RTL. A cette occasion BHL convie Maria de França, rédactrice en chef de La règle du jeu, la revue de BHL. http://www.bernard-henri-levy.com/b...

    Estelle 15 Feb 2010 11:10:51 
    J’ai eu le privilège d’entendre Bernard-Henri Lévy chez Harry Roselmack. BH Lévy a un réel talent de journaliste et ses propos mettent l’actualité en perspective.


    Le 13/02/2010 « le Figaro magazine » publie un portrait de BHL dans lequel on apprend qu’« alors qu’il était en pleine campagne américaine pour la sortie de l’un de ses livres, BHL s’est (...) engouffré dans un avion pour aller embrasser sa fille qui venait d’accoucher à Paris ».http://www.bernard-henri-levy.com/b...

    Anna 15 Feb 2010 13:09:39 
    Quand on s’intéresse à la vie et à l’oeuvre de BHL on se rend compte qu’il a fait de sa vie une oeuvre d’art.

    Stéphanie 15 Feb 2010 14:32:59 
    Bonjour Liliane. Je suis en terminale et je trouve votre site très complet. BHL est pour moi un excellent initiateur à la philo (même si mon prof de philo ne comprend pas ce que je lui trouve à BHL). Que puis-je faire pour vous aider dans l’aventure de votre site ?

    Florence 15 Feb 2010 15:50:34 
    L’éthique et l’esthétique de Bernard-Henri Lévy sont les deux faces d’une médaille solaire.


    Le 13/02/2010, Libération, dirigé par Laurent Joffrin, publie un entretien-fleuve avec son actionnaire BHL. http://www.bernard-henri-levy.com/l...

    Constance 15 Feb 2010 10:43:49 
    Il y a un logiciel BHL qui fournit la compréhension de l’histoire en train de se faire. C’est éblouissant !

    Bathilde 15 Feb 2010 11:01:08 
    Oui, les livres de BHL sont des armes contre les barbares. Ses livres, ses pensées, ses concepts nous offrent des moyens de combattre les barbares polymorphes qui nous assaillent.

    Pauline 15 Feb 2010 12:42:17 
    Je trouve très courageux de sa part que BHL laisse passer sur son site des commentaires qui lui sont très hostiles. C’est aussi l’occasion de voir que ceux qui le détestent n’ont rien à proposer.



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  • Où ils ont la tête, à Rue89 ? Ok, le contenu du site se fait chaque jour moins intéressant. Mais ce n’est pas une raison pour employer quelqu’un comme Michel Faure. Anti-chaviste hystérique, très coulant avec les crimes d’Uribe, il livre régulièrement des petits chefs d’œuvre réactionnaires sur l’Amérique latine. La région est certes habituée à la désinformation mais… il y a des limites.

    Michel Faure chez les Soviets

    mercredi 19 mai 2010, par Lémi

     

    «  On peut regretter aussi que Zelaya, qui était censé, en tant que président, être le gardien des institutions de son pays, ait cherché à contourner la constitution pour obtenir un deuxième mandat (interdit par cette même constitution). Le dire signifie-t-il qu’on soutient le coup d’état ? Lequel, d’ailleurs. Celui de Zelaya (parce que qu’est-ce que c’est, quand on préside, de ne pas respecter sa propre constitution) ? ou celui de Michelleti ?  » (Michel Faure, parlant en commentaire de son dernier article, du récent coup d’état au Honduras)

    Dans le croustillant et déplorable « Bons points et mauvais points de la présidence Uribe », publié le 25 mars dernier et consacré à la fin de règne du président colombien, Michel Faure était allé si loin dans l’abjection journalistique partisane que j’avais préféré ne pas en parler ici. La cible était trop grosse, trop simple et évidente. L’imposture se révélait d’elle-même, nul besoin d’en faire un billet (à noter, d’ailleurs, que la quasi intégralité des nombreux commentaires de cet article criaient au scandale pur et simple).

    La substance de l’article ? Du lourd, du très lourd : Uribe, un peu « bourrin  » sur les bords, avait un bilan plutôt positif (quatre points pour, deux contre). Certes, il était préférable qu’il ne soit plus au pouvoir, qu’il s’esquive par la grande porte. Mais il fallait quand même reconnaître qu’il avait admirablement su renforcer l’État et la justice, pas comme ces sagouins de gauchistes caudillesques (suivez son regard) qui, de toute part, envahissent l’Amérique latine. Le lapidaire, "Il a été, nous l’avons vu, un Président populaire", trônait en bonne place, paravent à toute critique.

    Voilà qui devait faire chaud au cœur aux myriades de paysans, syndicalistes et militants assassinés par les milices d’extrêmes droites (dont Uribe était l’héritier autant que le soutien), qui ont récemment reconnu la bagatelle de 30 000 meurtres (chiffre provisoire) entre 1980 et 2003 [1] Même Le Monde, pourtant coutumier de la désinformation en terre sud-américaine (ah, le traitement des référendums d’Hugo Chavez, caudillo sanguinaire, un must…) n’avait jamais été si loin. C’est dire.

    Michel Faure, le bien nommé, fait partie de cette caste de journaleux atteints du syndrome Tapioca (dont je parlais ici), ces acharnés de la démolition des gauches en Amérique latine. Non pas critiques (ce qui serait fort honorable), mais terriblement partisans, à droite toute. Ainsi de Paulo A Paranagua, correspondant du Monde en terre andine, abonné aux ricanements anti-chavistes les plus subjectifs (et sévèrement étrillé par Sébastien Fontenelle, ici).

    Des spécialistes du syndrome Tapioca (tout homme politique de gauche élu démocratiquement cache en lui un caudillo sanguinaire qui attend son heure, planqué comme l’Alien dans Sigourney Weaver), mais également de l’art du trapèze journalistique, ainsi décrit par Thierry Derrone et l’ami Grégoire Souchay (dans un article du Grand Soir parlant de Jean-Pierre Langellier, autre correspondant vespéral en terre andine, ici) : «  La technique du trapèze est simple et nécessite une connexion internet : papillonner de thème en thème, reprendre les "informations" des médias d’opposition (majoritaires au Venezuela), refuser le droit de suite au lecteur, ne jamais enquêter sur les réformes en cours. [2] »

    Comme l’expliquait Marc Saint-Upéry sur ce site (ici) : «  Au-delà des préjugés idéologiques des observateurs, il ne faut pas sous-estimer le poids de la simple paresse intellectuelle et journalistique. Essayer de vraiment comprendre ce qui se passe, c’est difficile, c’est fatigant, et ce n’est pas toujours gratifiant pour votre confort mental et vos préjugés, quels qu’ils soient.  » Ça a le mérite d’être clair.

    Bref. Revenons à nos moutons (journalistes). Michel Faure est donc un autoproclamé spécialiste de l’Amérique latine. De lui, je l’avoue humblement, je ne connais pas grand chose, hormis sa détestation viscérale de tout ce qui sous Mexico, se positionne à gauche, en général, et du président vénézuélien Hugo Chavez, en particulier (Fontenelle© - oui, encore lui). Comme je ne lis plus beaucoup Rue89 (chaque jour un peu plus vide), je le croise assez peu ; ce n’est pas plus mal, quelques expériences suffisent. Mais voilà : hier, par distraction, j’ai fait l’erreur de cliquer sur un article qui s’annonçait plutôt anodin : «  Présidentielle en Colombie : la percée du candidat Vert Mockus.  » Pas de quoi fouetter un Chavez, a priori.


    Bah… en fait, si. Passons rapidement sur la performance consistant à titrer « candidat Vert » sans jamais faire la moindre référence à l’écologie dans l’article, si bien qu’on ne sait pas trop si ce Mockus est un candidat écolo ou si c’est uniquement parce que sur la photo, il porte un sweat vert [3] (À un lecteur s’étonnant de cette bizarrerie, Faure répond en commentaire : «  Il faudrait avoir l’avis de nos lecteurs vivant en Colombie. A vrai dire, je ne suis pas sûr que l’écologie soit la priorité des Colombiens.  » Du journalisme comme on l’aime).

    Qu’importe, pendant les premiers paragraphes de cet article, Michel Faure se tient. Il décrit le parcours de ce Mockus, invité surprise des présidentielles colombiennes, fait son boulot de pisse-copie sans prendre trop de distance avec la réalité. Le lecteur avance confiant, le sujet ne se prêtant pas aux habituelles vitupérations hystériques sauce Tapioca. Et puis, dans les derniers paragraphes, patatras. Il replonge, c’est plus fort que lui, sous le très beau intertitre Son attitude vis-à-vis de Chavez inquiète (brrr) :

    Il est jugé par certains comme un « futur Zelaya », le président conservateur du Honduras devenu en cours de mandat un allié de Chavez. On peut admettre un brin de paranoïa quand on connaît les liens de Chavez avec les Farc et l’ETA, le prosélytisme du président vénézuélien, sa volonté de construire un bloc anti-yankee en Amérique latine, voire d’encercler l’allié des Etats-unis qu’est la Colombie.

    Boum ! Crise aiguë ! En trois petites phrases, tout est résumé. Primo, Zelaya est évacué en une phrase comme petit copain du grand méchant Hugo (on devine que le putsch au Honduras n’a pas vraiment chagriné Monsieur Faure : « devenu en cours de mandat un allié de Chavez », Zelaya avait rejoint l’axe du mal). Puis, balancé sur le ton de l’évidence : « quand on connait les liens de Chavez avec les Farc et l’ETA. » Sauf que ces liens n’ont jamais été prouvés.

    Ni avec l’ETA (procédure en cours à l’instigation d’un juge espagnol, sac de nœud dont il est difficile de tirer quelque chose pour l’instant), ni avec les FARC. Thème fétiche des antichavistes, cette question de l’appui au terrorisme reste en tout cas beaucoup plus complexe que ne veut le faire croire Mister Faure.


    Continuons. Le meilleur est à venir : «  le prosélytisme du président vénézuélien, sa volonté de construire un bloc anti-yankee en Amérique latine, voire d’encercler l’allié des États-unis qu’est la Colombie.  » Sous la plume de notre Rouletabille made in Rue89, le progressif rapprochement des gauches latino-américaines, plutôt porteur d’espoir, se transforme ici en sorte de rouleau compresseur prêt à écraser la pauvre et faible Colombie sous ingérence américaine (sept bases installées sur la territoire). Hugo, Correa, Morales, tous unis dans un même but : encercler la Colombie avant de la convertir, de force, à la dictature du prolétariat. Pour le moins.

    La suite de l’article recèle quelques autres perles, mais il me semble que les relever toutes n’apporterait pas grand chose au débat. Une dernière pour la route :«  Le pays avait espéré la paix, du temps de Pastrana, et les Farc n’en ont pas voulu. » S’il n’est pas question de relativiser la nuisance des Farc, les mentionner sans signaler également les milliers d’assassinats ainsi que les ingérences liées aux paramilitaires relève de la désinformation pure et simple, ou de ces mêmes œillères partisanes capables de l’amener à considérer le bilan Uribe comme globalement positif [4]. Si les Farc n’ont pas œuvré à la paix, les paramilitaires portent une responsabilité au moins aussi grande. La récurrence de cet oubli dans la prose faurienne est pour le moins révélatrice (et rédhibitoire).

    Le journalisme à la Faure est une catastrophe. Pour autant, j’admets sans hésiter que les pro-chavistes, par exemple, ne brillent pas toujours (euphémisme) par leur objectivité. Renvoyer Uribe à ce qu’il est - un politique véreux et éminemment criminel - ne doit pas empêcher, de loin, de critiquer Chavez, Morales [5] ou Correa, d’interroger l’ALBA… bref, il s’agit de ne pas verser dans le béni ouiouisme ou la dénonciation sans fondement [6]. Ce que Marc Saint-Upéry résumait ainsi sur Article11 : «  Le problème c’est qu’effectivement, entre les dénonciations libérales hystériques de la menace "totalitaire" chaviste dans la presse dominante et les fables enchantées sur la huitième merveille autogestionnaire du monde qu’on rencontre dans certains médias de gauche ou alternatifs, vous aurez du mal à trouver des analyses sérieuses et informées de ce processus complexe.  »

    Une chose de sûre : ces analyses sérieuses et informées sur ce processus complexe ne viendront pas de Michel Faure.

    Notes

    [1] Sur la question du sanguinaire règne d’Uribe, j’avais écrit un article, ici. Tu trouveras sans mal une littérature abondante sur la question, notamment sur le Monde Diplo. Même Rue89 a publié des démentis aux allégations de Michel Faure, par exemple cet article de la présidente d’Amnesty International, ici.

     

     

    [2] Voir cette recension d’Acrimed, évoquant le traitement journalistique des élections honduriennes et boliviennes.

    [3]

    [4] Georges Marchais represents…

    [5] Certes souvent défendu sur ce site, mais sur lequel il n’est pas question de s’aveugler. CQFD : quelques remises en question suivront sûrement.

    [6] D’ailleurs, il semble – jusqu’à preuve du contraire – que Maurice Lemoine du Monde Diplo ait été un peu vite en besogne en évoquant cette sombre histoire de charnier colombien sans y mettre les guillemets nécessaires. À suivre.

    Source ARTICLE XI


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  • Le bilan 2009 de la violence au Guatemala : une augmentation préoccupante

    Photo : www.daylightmagazine.org "Dans un pays où la simple possession d’un appareil photo peut se réveler dangereuse, être un photojournaliste est non seulement un acte de résistance mais aussi un acte de foi"

    Bilan global de l’année 2009.

    Comme chaque fin d’année, le Guatemala compte ses morts. Et comme chaque début d’année, différentes organisations dévoilent leur bilan de l’année passée concernant la violence.

    A coup de chiffres effrayants, chacun essaie d’expliquer pourquoi la violence a augmenté, pour la dixième année consécutive. Cette année, ni le gouvernement, ni la Police Nationale Civile (PNC) n’ont publié de chiffres officiels sur le nombre de morts. Des sources internes de la police indiquent 6472 homicides entre janvier et décembre 2009. Malgré ce manque d’information claire et alors même que la loi sur l’accès à l’information publique a été votée en cours d’année, le gouvernement se targue d’avoir réussi à combattre la violence et à la faire reculer.

    “Un nouveau Guatemala est en train de naître”, comme l’annoncent les affiches du gouvernement dans tout le pays. Et pourtant, plus de 6000 morts dans un pays comme le Guatemala, ce serait équivalent à plus de 25.000 morts par an en France (1).

    Parmi ces quelques 6472 homicides, le Groupe d’Appui Mutuel (GAM) en reconnaît 3949 comme étant des morts violentes, c’est-à-dire, excluant les homicides involontaires et ne comptabilisant que les meurtres. Voir le tableau ci-dessous.

    Morts violentes durant l’année 2009

    MOIS TOTAL
    Janvier 358
    Février 336
    Mars 344
    Avril 260
    Mai 286
    Juin 324
    Juillet 327
    Août 345
    Septembre 354
    Octobre 352
    Novembre 329
    Décembre 334
    Total 2009 : 3949

    Source : GAM.

    Toujours selon les analyses du GAM, ce chiffre représente une augmentation de 20% par rapport à 2008, soit 644 morts supplémentaires. Ce point de vue est intéressant si on le compare avec celui du gouvernement. En effet, ce dernier ne calcule qu’à peine 5% d’augmentation des homicides sur 2009, car il inclut dans les chiffres les homicides involontaires. Cela donne alors une impression de réduction de la violence et de la criminalité, en inadéquation totale avec la réalité vécue des guatémaltèques. Cette augmentation est d’autant plus inquiétante qu’elle ne montre pas de signe de reflux. En outre, 2010 étant une année pré-électorale, on peut s’attendre à une nouvelle année de violence en hausse, sans que les pouvoirs publics ne parviennent à mettre en place des politiques efficaces pour lutter contre la criminalité.

    Pourtant, différents événements de 2009, conjugués à la pression de différents acteurs de la société civile (églises catholique et protestante, Université de San Carlos, PDH, etc.) avaient poussé le gouvernement à instaurer une table de dialogue sur le problème de la sécurité et de la violence, dialogue qui avait donné naissance à l’Accord National sur la Sécurité (2). Cet accord, constitué principalement de réformes institutionnelles qui permettraient le fonctionnement réel du système de justice, proposait des mesures phares qui n’ont jusqu’ici pas été mises en œuvre.

    C’est notamment le cas de la création du Ministère de la Sécurité. Mieux encore, le budget alloué au Ministère de l’Intérieur a été réduit. Au travers de ces décisions, on peut se demander quelle est la stratégie sécuritaire du gouvernement Colom. En effet, au-delà de campagnes de publicité et de débats nationaux sur le thème de la violence, la réponse du gouvernement en matière sécuritaire est loin d’être claire. Discours d’un côté, actions de l’autre. Réduire le budget du Ministère de tutelle de la police nationale est un signe que la volonté du gouvernement n’est pas aussi forte qu’elle puisse sembler à première vue. Surtout, à y regarder de plus près, on constate que si stratégie il y a, elle est plus proche de celle des gouvernements antérieurs que de celle d’un gouvernement social-démocrate comme se voudrait Colom et ses comparses de l’UNE (Union Nationale de l’Espérance).

    Ainsi, Colom a favorisé tout au long de l’année 2009 le Ministère de la Défense, notamment au travers de transferts de budgets d’un Ministère à l’autre. En outre, 2009 a été l’année de la réouverture de différentes brigades et détachements militaires, comme celui de Playa Grande en Ixcán, qui n’avait plus été en service depuis la fin du conflit armé. « L’armée au service de l’humanité » (3), selon les propres mots de Président, aura donc à charge de protéger plusieurs départements qui ont en commun le fait d’être sur le passage de la « Frange Transversale du Nord », mégaprojet de communication routière qui reliera le Mexique à la côte Atlantique du Guatemala.

    Un autre détachement militaire est prévu à San Marcos et à Izabal, deux régions qui connaissent actuellement une augmentation conséquente de la conflictualité sociale, due à l’installation ou la continuation de projets d’exploitation des ressources naturelles.

    Remilitarisation du pays et criminalisation du mouvement social.

    Dans ce contexte, la remilitarisation du pays peut être vue comme une manière pour le gouvernement d’assurer ses arrières en cas d’aggravation des conflits sociaux. Cependant, les raisons officielles sont d’assurer la sécurité des citoyens et de lutter contre le narcotrafic. En outre, il est vrai que dans nombre de régions, la population demande la présence de l’armée pour maintenir l’ordre et la sécurité. Si cela peut sembler surprenant dans un pays qui a connu 36 ans de guerre civile et dont certains membres de l’armée sont accusés de crimes contre l’humanité pour génocide, la réalité est qu’une partie de la population a davantage confiance en l’armée qu’en la police considérée, à juste titre, comme une institution corrompue et inefficace.

    S’ajoute à cette remilitarisation du pays un autre moyen par lequel le gouvernement entend assurer et maintenir la « paix sociale », c’est l’instauration d’États d’urgence. L’État d’urgence est un recours exceptionnel par lequel un État entend répondre à une situation de danger immédiat et d’ampleur pour le pays. Il permet aussi de restreindre les libertés individuelles et constitutionnelles des citoyens, telles que : la liberté de réunion et de manifestation, la liberté d’expression, la liberté de mouvement, etc.

    Or, le président Colom fait un usage quelque peu différent de l’État d’urgence. Sous couvert de maintenir la sécurité et la gouvernabilité et de lutter contre le narcotrafic, Colom déclare et prolonge les États d’urgence à n’en plus finir. Ainsi, Coatepeque a été maintenu 8 mois sous État d’urgence, en raison du conflit entre la municipalité et les commerçants.

    A San Juan Sacatepequez en 2008, le gouvernement avait également utilisé cette stratégie pour « apaiser » le conflit social, en profitant pour arrêter plus de 80 leaders communautaires en résistance contre le projet de cimenterie « Cementos Progreso ». Enfin, l’exemple le plus récent est celui du département de San Marcos. Suite à des blocages de route en décembre dernier, Álvaro Colom a de nouveau usé de son pouvoir pour décréter l’État d’urgence dans tout le département. Prolongé tous les 15 jours depuis le 22 décembre, il est toujours en vigueur au moment d’écrire ces lignes.

    Les blocages de route à l’origine de ce décret étaient liés au conflit existant entre la population et l’entreprise espagnole Unión Fenosa dont la filiale, DEOCSA, est chargée de la distribution de l’énergie électrique dans le département. Depuis des années déjà, un mouvement de base d’ampleur revendique le droit à une gestion publique de la distribution électrique, à travers la création d’entreprises municipales. Les revendications portent également sur les mauvais services de l’entreprise et surtout, sur les tarifs pratiqués, jugés beaucoup trop élevés pour une population qui n’a souvent qu’une ampoule ou deux dans la maison. Cette lutte sociale a notamment été menée à travers l’arrêt des paiements des factures à l’entreprise. Ainsi à Malacatán, plus de la moitié des usagers ne paie plus ses factures à DEOCSA et tente de mettre en œuvre un réseau « pirate » de distribution.

    C’est à la suite d’une coupure générale d’électricité que les habitants de différentes localités de San Marcos ont commencé à protester et à occuper les axes routiers menant au Mexique, bloquant de ce fait tout le commerce entre les deux pays. Face à cette situation, la décision de l’exécutif a donc été de décréter l’État d’urgence. Pourtant, 15 jours après et alors que l’ordre était rétabli, l’État d’urgence est prolongé de 15 jours.

    C’est pendant ces 15 autres jours que sera assassinée Evelinda Ramírez Reyes, militante du FRENA et du CUC. Prise dans une embuscade alors qu’elle revenait d’une série de réunions sur le problème de Unión Fenosa à la capitale, l’État d’urgence n’a semble-t-il pas suffi à assurer sa sécurité. Par contre, il a bien empêché toute manifestation de la population pour protester contre son assassinat, qui montre pourtant tous les signes d’une exécution ciblée.

    Situation des défenseurs des droits humains en 2009.

    L’assassinat de Evelinda Ramírez débute tristement l’année 2010 pour les défenseurs des droits humains au Guatemala et ne présage pas de changements immédiats mais bien au contraire, montre que la tendance ne fléchit pas. Selon le dernier rapport de UDEFEGUA (4), 15 personnes ont été assassinées en 2009 pour le travail qu’elles effectuaient en faveur des droits du territoire, droits des peuples autochtones, droits économiques, sociaux et culturels. Au-delà des morts, 353 agressions ont été recensées contre des activistes, ce qui représente une augmentation de 36% par rapport à 2008. Le secteur le plus touché par les attaques est celui des activistes luttant contre l’impunité et pour la justice (91 attaques, soit une augmentation de 303% par rapport à 2008). Viennent ensuite les syndicalistes (augmentation de 255%) et les journalistes (augmentation de 358%).

    En outre, il est intéressant de noter que les défenseurs des droits politiques et civils et des droits économiques, sociaux et culturels sont victimes d’attaques et de menaces dans les mêmes proportions. Cela signifie une augmentation des attaques contre les personnes revendiquant les droits du territoire en défense des droits des peuples autochtones. Cela a été plus particulièrement vrai en 2009 dans quelques cas emblématiques de défense du territoire et lutte contre les mégaprojets.

    Alors que la situation ne s’est guère améliorée à San Juan Sacatepequez, dans le cas de la cimenterie de Cementos Progresos, la situation est également restée très conflictuelle à San Miguel Ixtahuacán, où opère la mine Marlin, de Montana Exploradora (filiale de Goldcorp). En plus de menaces contre les personnes impliquées dans la résistance à la mine, la criminalisation et les tensions sociales se sont accentuées, particulièrement après les événements de Saqmuj, en juin passé, suite auxquels a été émis un mandat d’arrêt contre Crisanta Peréz, déjà poursuivie dans l’affaire de la coupure électrique de l’entreprise. (5)

    Un autre cas d’ampleur a été l’assassinat, le 27 septembre dernier, de Adolfo Ich, maître d’école de la Unión (Izabal). Sa mort s’est produite lors d’affrontements entre les populations Q’eqchies et les membres de la sécurité privée de la Compagnie Guatémaltèque de Nickel (CGN), qui souhaite exploiter les gisements de la région et pour ce faire, déloger les habitants de leurs terres. Sa mort a provoqué la consternation et la révolte de l’ensemble du mouvement social guatémaltèque et a ainsi avivé un peu plus la conflictualité déjà très forte existante autour de ce projet.

    Enfin, un autre cas d’importance a été l’assassinat, le 24 octobre 2009, de Víctor Gálvez, leader du mouvement contre Unión Fenosa à Malacatán. Abattu en plein jour par plus de 30 balles, le cas n’a toujours pas avancé jusqu’à aujourd’hui. La mort récente de Evelinda Ramírez rappelle également que le mouvement reste menacé pour le travail effectué en faveur d’un service public de l’énergie. Cependant, l’État échappe une fois de plus à son rôle de protecteur de la population et préfère déclarer des États d’urgence.

    Dans le contexte de Malacatán, comme dans beaucoup d’autres endroits du Guatemala, le risque est que cette région se transforme en zone de non-droit dans laquelle puissent opérer librement des acteurs tels que les bandes organisées ou les narcotrafiquants, généralement en bonne entente avec des dirigeants politiques corrompus ou achetés. La présence de ces acteurs, si elle n’est pas nouvelle au Guatemala, tend à se généraliser et à s’étendre sur l’ensemble du territoire. Elle est sans aucun doute un défi pour toutes les organisations de droits humains travaillant dans le pays et qui doivent s’adapter à cette nouvelle configuration des pouvoirs locaux.

    Perspectives.

    Que l’on interroge telle ou telle organisation de défense des droits de l’Homme au Guatemala, une chose semble sûre : les perspectives de changement pour 2010 sont limitées. D’une part car il n’y a pas de signe réel d’une volonté politique de changement mais aussi, car 2010 est une année pré-électorale. Or, ces années-là sont réputées pour être particulièrement difficiles pour les défenseurs des droits humains et pour l’ensemble de la population en général.

    Un espoir reste permis avec le travail effectué par la Commission contre l’impunité au Guatemala (CICIG). Après sa réussite dans l’éclaircissement de l’affaire Rosenberg, la CICIG évalue les possibilités de se charger du cas de Víctor Gálvez et de Evelinda Ramírez, ainsi que d’autres cas d’assassinats de défenseurs. Cette perspective engendre évidemment de l’espoir pour les familles et les compagnons de lutte, puisque seule la CICIG semble à l’heure actuelle suffisamment indépendante et professionnelle pour mener à bien une enquête de ce type. Néanmoins, il ne faut pas oublier que la CICIG a également des moyens limités et surtout, un mandat qui se termine dans un an et demi (6). Que restera-t-il alors si ce n’est un système de justice inopérant, dans ce pays où seuls 2% des crimes sont résolus ?

    C’est bien à l’État d’avoir une volonté forte de changement qui lui permette de mettre en oeuvre les mesures définies dans l’Accord National de Sécurité, afin de faire le ménage dans les différentes institutions de l’État et rétablir la confiance auprès de la population. UDEFEGUA, dans son dernier rapport, rappelle également l’importance que le gouvernement approuve l’institutionnalisation de l’Instance d’analyse des attaques contre les défenseurs de droits humains (7) ainsi que la création du Programme de protection des défenseurs des droits de l’Homme, aucun programme de ce type n’existant pour l’heure dans le pays. Cependant, à un an des élections présidentielles, il paraît peu probable que le gouvernement Colom change de cap, au risque de provoquer un échec et de remettre en cause la candidature (presque) annoncée de son épouse Sandra Torres, que certains sondages donnent déjà gagnante.

    Le travail de la société civile et de ses différentes expressions restera donc d’une importance capitale afin de réclamer les changements dont le pays a besoin et de peser dans les différentes décisions du gouvernement afin que la dernière année du mandat de Colom ne soit pas en vain et que puissent être mises en œuvre les mesures nécessaires pour la consolidation de l’État de droit au Guatemala.

    Cynthia Benoist Ici
    coordinatrice terrain du Collectif Guatemala
    http://collectif-guatemala.chez-alice.fr/

    (1) Alors que le nombre d’homicides en France oscille entre 700 et 1000 par an. Source : Ministère de l’Intérieur. Voir chiffres de la criminalité en 2009, http://www.interieur.gouv.fr/sectio...

    (2) http://www.pdh.org.gt/images/files/...

    (3) El Periódico, Presidente reabre brigada militar en Ixcán, Quiché. 3 décembre 2009. http://www.elperiodico.com.gt/es/20...

    (4) UDEFEGUA, Informe sobre situación de defensoras y defensores de derechos humanos-Violencia, respuesta a 10 años de lucha.

    (5) Voir la vidéo « La compagnie Gold Corp SA contre 8 femmes Mayas ». 7 mn20. http://www.youtube.com/watch?v=03lB...

    (6) Le mandat de la CICIG termine officiellement le 4 septembre 2011.

    (7) L’Instance d’analyse des attaques aux défenseurs de droits humains, avec l’Unité des droits humains de la DINC (Département d’enquête de la Police Nationale Civile-PNC) travaillent notamment pour améliorer et rendre effective la coordination entre le Ministère de l’Intérieur, la PNC, la Direction Générale du Renseignement Civil (DIGICI), la société civile, le Bureau du Procureur Général et la communauté internationale.


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  • LISTE DES PRISONNIER-E-S POLITIQUES MAPUCHE DANS LES PRISONS DE L’ÉTAT CHILIEN

    Dernière actualisation : mai 2010

    Organisation Mapuche KILAPAN

        Depuis qu’ont explosé de nouveau les conflits revendiquant la terre dans les années 90, notre peuple, en processus de libération, subit une évidente persécution politique. Celle-ci s’est manifestée par des irruptions policières répétitives au sein des communautés « suspectes » d’appuyer des « activités illégales » ou de donner refuge à celleux qui y participeraient.

        A cela s’ajoutent la persécution et l’emprisonnement de celleux d’entre nous qui vivent au coeur de la lutte, en particulier les longkos, werken ou dirigeant-e-s de la communautés (1) . La répression de l’Etat chilien touche même les réseaux de soutiens en ville qui se dédient à la contre information.
        Il existe des arguments politiques, historiques et de cosmovision qui nourrissent notre propre idéologie, c’est-à-dire notre pensée. Pour autant, la stratégie de désinformation qu’a joué l’État chilien ne nous laisse pas d’autre alternative que lui répondre depuis notre propre vision et de cette façon combattre la dictature idéologique imposée.

        Les tribunaux ont employé tous les outils nécessaires pour maintenir les nôtres emprisonné-e-s : l’application de la loi anti-terroriste, de la loi sur la sécurité intérieure de l’État, et de la justice militaire, des détentions arbitraires, des temps d’investigation irréguliers, des montages judiciaires aussi bien que policiers, et la torture entre autres mesures.

        La Loi Antiterroriste construite en 1984 a été léguée de la dictature et est appliquée aujourd’hui contre les mapuche et non-mapuche. Cette loi qui a eu pour objectif de combattre le MIR, le FPMR et le Mapu-Lautaro (2)  a été analysée comme la loi la plus dure de la législation chilienne. Ses applications se sont endurcies sous la « démocratie » pour sauvegarder les intérêts de l’élite économique et politique du Chili. Il est nécessaire de préciser que la loi sur les Conduites Terroristes s’est modifiée en 1994, ajoutant de nouveaux arguments répressifs juridiques (politiques) puis en 2000, elle a été de nouveau réajustée pour répondre à la lutte Mapuche et en particulier celle développée par la Coordinadora de Comunidades en Conflicto Arauco-Malleco (CAM).

        La prison cherche à briser le moral, la conviction et les idéaux des nôtres en prétendant affaiblir notre juste lutte et en effrayant le reste de notre peuple. Cependant, exactement comme l’a démontré l’échec de l’Opération Patience (3) , les mécanismes répressifs ne sont pas effectifs pour empêcher notre lutte centenaire. De la même manière qu’auparavant, nos pu Longko, pu Machi, pu Werken, pu Weichafe et kona réussiront à éluder la répression. Nous savons qu’elle s’est initiée, et nous sommes dans une nouvelle phase de celle-ci, touchant à l’oxygène même de nos communautés que sont nos réseaux de soutiens disséminés dans plusieurs recoins du Wallmapu (Territoire Mapuche). Malgré tout, illes ne pourront pas taire la voix qui permet de faire connaître au monde les perquisitions, persécutions politiques et le plus important, notre pensée mapuche qui se renouvelle chaque jour sur notre territoire ancestrale.


    Liste de Prisonnier-e-s Politiques Mapuche emprisonné-e-s au Chili (4)
    Renseignements obtenus de la Gendarmerie et d’organisations Mapuche et non-Mapuche.

    COMPLEXE PÉNITENCIAIRE DE CONCEPCION – EL MANZANO

    Camino Concepción a Penco S/N, Lote B1, El Manzano.

    1-    Ramón Llanquileo Pilquiman*#. Puerto Choque, Tirúa.
    2-    José Huenuche Reiman*#. Puerto Choque, Tirúa.
    3-    Luis Menares Chanilao*#. Nalcahue – Chol Chol.
    4-    Jonathan Huillical*#. Secteur Lonquimay.
    5-    Victor Llanquileo Pilquiman #. Puerto Choque, Tirúa.
    6-    Norberto Parra Leiva #. Puerto Choque, Tirúa.
    Accusation : Vol avec intimidation, association illicite terroriste, dommages créés aux biens de la police, dommages créés à la propriété d’un procureur, tentative d’homicide contre le procureur Elguita.
    Situation : Prison préventive durant les neufs mois d’investigation.

    7-    Cesar Parra Leiva#. Puerto Choque, Tirúa.
    Accusation :
    A - Vol avec intimidation, association illicite terroriste, dommages créés aux biens de la police, dommages créés à la propriété d’un procureur, tentative d’homicide contre le procureur Elguita.
    B – Incendie terroriste d’un campement forestier à Ranquilhue, 10 novembre 2005.
    Situation : Prison préventive durant les neufs mois d’investigation.

        8 – Hector Llaitul Carrillanca*#. San Ramón, Tirúa.
    Accusation :
    A - vol avec intimidation, association illicite terroriste, dommages créés aux biens de la police, dommages créés à la propriété d’un procureur, tentative d’homicide contre le procureur Elguita.
    B – Incendie terroriste d’un campement forestier à Ranquilhue, 10 novembre 2005.
    C – Incendie terroriste des propriétés Ebensperger y Aguayo le 12 avril 2009..
    Situation : Prison préventive durant les neufs mois d’investigation.

    C.D.P. CENTRE DE DÉTENTION PRÉVENTIVE DE LOS ANGELES
    (Vicuña Mackenna nº530)

    9    - Roberto Manquepi Vita. Butalelbun, Alto Bío Bío.
    Situation : Condamnation à cinq ans et un jour plus une amende de 11 UTM. Bénéfice de sortie dominicale une semaine sur deux. Participation à une récupération de terre en 2003.

    C.D.P. CENTRE DE DÉTENTION PRÉVENTIVE DE LEBU.

    (Calle Perez nº775)

    10    – Jorge Santi Leal #. Pascual Coña, Cañete.
    Accusation : Association illicite terroriste et incendie terroriste les 8 et 9 août 2009.
    Situation : prison préventive durant les huit mois d’investigation.

    11    – Eduardo Painemal Peña #. Pascual Peña, Cañete.
    Accusation :
    A - Association illicite terroriste et incendie terroriste les 8 et 9 août 2009.
    B – Incendie terroriste d’une maison à Coihueco, Contulmo, 30 mai 2009.
    C – Incendie terroriste des propriétés Ebensperger y Aguayo le 12 avril 2009.
    Situation : prison préventive durant les huit mois d’investigation.

    12    – Juan Parra Leiva #. Puerto Choque, Tirúa.
    13    - Carlos Muñoz Huenuman #. Puerto Choque, Tirúa.
    14    – Juan Muñoz Huenuman #. Puerto Choque, Tirúa.
    15    - Segundo Nehuei Nehuei #. Puerto Choque, Tirúa.
    Accusation : Vol avec intimidation, association illicite terroriste, dommages créés aux biens de la police, dommages créés à la propriété d’un procureur, tentative d’homicide contre le procureur Elguita.
    Situation : Prison préventive durant les neufs mois d’investigation.

    16    – Marco Millanao Mariñan #. Pascual Coña, Cañete.
    Accusation :
    A - Association illicite terroriste et incendie terroriste les 8 et 9 août 2009.
    B – Incendie terroriste d’une maison à Coihueco, Contulmo, 30 mai 2009.
    C – Incendie terroriste des propriétés Ebensperger y Aguayo le 12 avril 2009.
    D - Incendie terroriste d’un campement forestier à Ranquilhue, 10 novembre 2005.
    E - Attaque à trois camions et un bus sur le bypass de Temuco le 29 juillet.
    Situation : 7 mois de prison préventive.

    C.DP. CENTRE DE DÉTENTION PRÉVENTIVE DE ANGOL

    (Los Confines S/N)

    17    – Luis Millacheo Ñanco. Chequenco, Ercilla.
    Accusation : Incendie d’un camion forestier le 26 avril 2008 dans le secteur de Pidima, Ercilla.
    Situation : condamné à cinq ans et un jour 

    18    – Jose Millanao Millape #. Temukuykuy Autónoma, Ercilla.
    19    – Victor Queipul Millanao #. Temukuykuy Autónoma, Ercilla.
    20    - Felipe Huenchullan Cayul #. Temukuykuy Autónoma, Ercilla.
    21     - Camilo Tori Quiñinao # Temukuykuy Autónoma, Ercilla.
    22    – José Mariman Loncomilla #. José Guiñón, Ercilla.
    Accusation : Association illicite terroriste, tentative d’homicide terroriste, incendie et vol avec intimidation le 11 octobre 2009.
    Situation : prison préventive durant les deux mois d’investigation.

    23    – Jose Queipul Huaiquil #. Temukuykuy Autónoma, Ercilla.
    Accusation :
    A - Association illicite terroriste, tentative d’homicide terroriste, incendie et vol avec intimidation le 11 octobre 2009.
    B - Attaque à trois camions et un bus sur le bypass de Temuco le 29 juillet.
    Situation : Prison préventive durant les sept mois d’investigation.

    24    – Alex Curipan Levipan. Rankilko, Ercilla.
    Accusation : incendie, usurpation violente, désordre public sur les propriétés forestières El Carmen et San Sebastian de la Mininco.
    Situation : prison préventive.

    25    – José Millacheo Ñanco.Newen Mapu, Ercilla.
    Accusation : incendie d’un camion forestier le 26 avril 2008 dans le secteur de Pidima, Ercilla.
    Situation : prison préventive.

    C.E.T CENTRE D’ÉTUDES ET DE TRAVAIL DE ANGOL.
    (Pedro Aguirre Cerda nº62)

    26 – José Huenchunao Mariñan #. El malo, Tirúa.
    Accusation : incendie terroriste dans l’affaire Poluco Pidenco. 20 décembre 2001.
    Situation : condamné à 10 ans et un jour. Bénéfice de sortie trimestrielle.

    27 – Patricia Troncoso Robles #. Solidaire avec le peuple mapuche.
    Accusation : incendie terroriste dans l’affaire Poluco Pidenco. 20 décembre 2001.
    Situation : condamnée à 10 ans et un jour. Réclusion nocturne et week-end libre.

    C.E.T. CENTRE DE DÉTENTION PRÉVENTIVE DE COLLIPULLI.

    (Bilbao nº131)

        28 – Juan Bautista Millalen Milla. Catrio Ñancul, Collipullli.
    Situation : condamné à cinq ans et un jour avec bénéfice de sortie dominicale. Accusé de vol et incendie en manifestation près de Collipulli en 2000.

    C.E.T. CENTRE D’ÉTUDE ET DE TRAVAIL DE VICTORIA
    .
    (Av. Arturo Prat nº210)

        29 – Juan Carlos Huenulao Lielmil #. Tricauco, Victoria.
    Situation : Condamné à 10 ans et un jour pour l’affaire Poluco-Pidenco pour un incendie terroriste le 20 décembre 2001.

        30 – Carlos Cayupe Aillapan. Domingo Trangol, Victoria.

    Situation : Condamné à cinq ans plus une amende de 11 UTM pour l’incendie d’un camion sur la route 5 sud dans le secteur de Quino, Victoria le 26 décembre 2007.

    CENTRO DE DÉTENTION DE TRAIGUEN


        31 – Pascual Pichun
    Situation : Pascual a passé plus de 6 ans en Argentine comme réfugié politique alors que pesait sur lui une accusation reliée à l’incendie d’un camion. À son retour, il y a trois mois, il a été immédiatement détenu. La justice n’a pour le moment fourni aucun antécédent clair sur les raisons de sa détention.

    C.C.P. CENTRE PÉNITENCIER DE TEMUCO.

    (Av. Balmaceda nº450)

        32 – Mauricio Waikilao Waikilao #.Yeupeko, Vilcun.
    Accusation :
    A - Incendie de machines agricoles et d’un champs cultivé à Lautaro en 2005.
    B – incendie simple et incendie terroriste dans le cadre d’un attentat sur la propriété de Eduardo Luchinger le 16 août 2008.

        33 – Sergio Catrilaf Marilef #. Yeupeko, Vilcun.
    34 – Jose Tralcal #. Yeupeko, Vilcun.
    35 – Claudio Sanchez Blanco #. Yeupeko, Vilcun.
    36 - Pablo Canio Tralcal #. Yeupeko, Vilcun.
    37 - Pedro Cheuque #. Yeupeko, Vilcun.
    Accusation : Attaque à trois camions et un bus sur le bypass de Temuco le 29 juillet.
    Situation : prison préventive durant les 7 mois d’investigation.

        38 – Luis Tralcal Quidel #. Yeupeko, Vilcun.
    Accusation :
    A – Incendie sur la propriété latifundiste Las Praderas de Chol Chol en 2006.
    B - Attaque à trois camions et un bus sur le bypass de Temuco le 29 juillet.
    C – Menace terroriste contre Eduardo Luchinger.
    Situation : Prison préventive durant les sept mois d’investigation.

        39 – Daniel Canio tralcal #. Yeupeko, Vilcun.
    Accusation :
    A - Attaque à trois camions et un bus sur le bypass de Temuco le 29 juillet.
    B – Incendie terroriste, tentative d’incendie simple, vol avec intimidation sur la propriété latifundiste Brasil le 11 septembre 2009 près de Vilcun.
    Situation : prison préventive.

        40 – Jose Llanquileo Antileo. Rukañanko, Contulmo.
    Situation : condamné à un cinq et un jour avec bénéfice d’emprisonnement nocturne et week-end libre. Affaire poluco-Pidenco, 2001.

        41 – Antonio Cadin Huentulao. Juan Paillalef, Cunco.
    Situation : condamné à cinq ans et un jour avec bénéfice d’emprisonnement nocturne pour attentat contre l’autorité (désordre dans des tribunaux).

    42 - Angel Reyes Cañupan #. Mateo Ñirripil, Muko.
    43 – Jorge Cayupan Ñirripil #. Mateo Ñirripil, Muko.
    44 – Francisco Cayupan ñirripil #. Mateo Ñirripil, Muko.
    Accusation : Incendie, tentative d’homicide et de lésions, de caractère terroriste, vol et incendie sur la propriété latifundiste Leandro à Lautaro le 12 janvier 2009.
    Situation : Prison préventive durant les six mois d’investigation.

    45 - Elvis Millan Colicheu #. Mateo Ñirripil, Muko.
    Accusation :
    A - Incendie, tentative d’homicide et de lésions de caractère terroriste, vol et incendie sur la propriété latifundiste Leandro à Lautaro le 12 janvier 2009.
    B – Incendie terroriste, tentative d’incendie et incendie simple, vol avec intimidation, le 11 septembre 2009 sur la commune de Vilcun.
    Situation : Prison préventive durant les six mois d’investigation.

        46 – Eliseo Ñirripil Cayunao #. Mateo Ñirripil, Muko.
    Accusation :
    A – Incendie, tentative d’homicide et lésions de caractère terroriste, vol et incendie sur la propriété latifundiste Leandro à Lautaro le 12 janvier 2009.
    B – Violation de domicile violente sur la propriété latifundiste Tres Luces a Lautaro en 2008.
    C - Incendie terroriste, tentative d’incendie et incendie, vol avec intimidation sur la propriété latifundiste Brasil le 11 septembre 2009 près de Vilcun.
    Situation : prison préventive.

    C.P.F. CENTRE PÉNITENCIER FEMININ DE TEMUCO

    (callejon Carmin nº249)

        47 – Juana Calfunao Paillalef. Juan Paillalef, Cunco.
    Situation : condamnée à quatre ans et demi de prison pour attentat contre l’autorité (désordre dans des tribunaux).

    C.P. COMPLEXE PENITENCIER DE VALDIVIA

    (av. Picarte nº 4100)

        48 – Andres Guttierez Coña #. Cristobal Remul, Nueva Imperial.
    Accusation : Incendie, tentative d’homicide, lésions de caractère terroriste, vol et incendie sur la propriété latifundiste Leandro à Lautaro le 12 janvier 2009.
    Situation : Prison préventive durant les 11 mois d’investigation. Module de Haute Sécurité.

        49 – Miguel Angel Tapia Huenulef #. Santiago.
    Accusation:
    A - Incendie, tentative d’homicide, lésions de caractère terroriste, vol et incendie sur la propriété latifundiste Leandro à Lautaro le 12 janvier 2009.
    B – possession illégale d’armes à feu, munitions et cartouches, possession illégale de substances pour la confection d’explosifs, possession illégale d’arme de guerre et de grenades.
    Situation : Prison préventive durant les 11 mois d’investigation.

    CENTRE DE DÉTENTION DE MINEURS DE CHOL CHOL.

    (km 1 camino a Chol Chol)

         50- Cristian Cayupan Morales #. Mateo Ñirripil, Muko.
    Accusation : Incendie, tentative d’homicide, lésions de caractère terroriste, vol et incendie sur la propriété latifundiste Leandro à Lautaro le 12 janvier 2009.
    Situation : Prison préventive durant les 6 mois d’investigation.

        51 – Leonardo Quijon Pereira. Hueñaco Millao.
    Accusation : port illégal d’armes, tentative d’homicide contre un policier, dommages aux biens de la police, vol avec intimidation, attaque incendiaire à des camions le 20 octobre 2009 dans le secteur de Lolenco.
    Situation : prison préventive durant les quatre mois d’investigation.

        52 – Luis Marileo Cariqueo #. Cacique José Guiñon. Ercilla.
    Accusation : association illicite terroriste, tentative d’homicide, incendie, vol avec intimidation, le 11 octobre 2009.
    Situation : prison préventive.

    CONDAMNÉ-E-S À DES MESURES PRÉVENTIVES.

    1-    Luis Amable Catrimil Huenupe. Tricauco Ercilla.
    Situation : condamné à quatre ans et un jour dans l’affaire Poluco-pidenco (2001). Aujourd’hui en liberté conditionnelle.

    2-    Florencio Jaime Marileo Saravia #. Jose Guiñon Ercilla.
    3-    Juan Patricio Marileo Saravia #. Jose Guiñon Ercilla.
    Situation : condamnés à dix ans et un jour dans l’affaire poluco-Pidenco. Détention nocturne au commissariat de Collipulli.

    4-    Luisa Calfunao Paillalef. Juan Paillalef, Cunco.
    Situation : condamnée à venir signer périodiquement au commissariat pour attentat a l’autorité (désordre dans les tribunaux).

    5-    Andres Lican Lican
    6-    Juan Bernardo Lican Melinao. Chequenco, Ercilla.
    Situation : quatre ans de liberté conditionnelle pour l’incendie d’un camion forestier le 26 mars 2008 dans le secteur de Pidima, Ercilla.

    7-    Alex Bahamondes Garrido. Osorno.
    8-    Juan Medina Hernandez. Concepcion.
    9-    Erick Von Jestick Vergara. Osorno. (décédé suite au raz-de-marée qui a suivit le tremblement de terre du 27 février 2010)
    Situation : trois ans de liberté conditionnelle plus une amende mensuelle de deux UF pendant un an) pour participation à un incendie de deux camions sur la route 5 sud, secteur Chamicaco, Ercilla le 5 janvier 2008.

    SOUMIS-E-S À DES MESURES PRÉVENTIVES DURANT LE TEMPS DE L’INVESTIGATION


        10- Ivan Llanquileo Antileo*. Rukañanco, Contulmo.
    Accusation : Possession illégale d’armement de guerre.
    Situation : Dans l’attente de la résolution de la justice militaire, signe chaque mois au tribunal militaire.

    11- Fenix Deldago Ahumada #. Temuco.
    12 – Jonathan Vega gajardo #. Coronel.
    13- Rodrigo Huechipan #. Temuco.
    Accusation : Tentative d’incendie terroriste le 30 octobre 2008 sur le bypass de Temuco.
    Situation : Détention à domicile durant les 8 mois d’investigation.

    14- Richard Nehuey #. Puerto Choque, Tirúa.
    15- Javier Navarro Jorquera #. Puerto Choque, Tirúa.
    16- Alcides Pilquiman Liencura #. Puerto Choque, Tirúa.
    17- Leonel Carilao Liencura #. Puerto Choque, Tirúa.
    Situation : Liberté surveillée durant les neufs mois d’investigation pour l’embuscade au procureur Elguita.

    18- Juan Carlos Painemal. Pascual Coña, Cañete.
    Accusation :
    A – Association terroriste et incendie terroriste les 8 et 9 août 2009.
    B – Incendie terroriste d’une maison à Coihueco le 30 mai 2009.
    C – Incendie terroriste sur la propriété de Ebensperger y Aguayo le 12 avril 2009.
    D- Incendie terroriste sur un campement forestier à Ranquilhue le 10 novembre 2005.
    Situation : Liberté surveillée.

        19- Claudio Tranamil Ñanco #. Pascual Coña, Cañete.
        20 – Jose Lepicheo Machacan #. Pascual Coña, Cañete.
    Accusation : Association illicite terroriste et incendie terroriste le 8 et 9 août 2009.
    Situation : Liberté surveillée.

        21 – Jose Ñirripil Perez #. Mateo Ñirripil, Muko.
    Accusation : attaque à la propriété latifundiste à Lautaro le 12 janvier 2009.
    Situation : détention à domicile.

        22- Mireya Figueroa Araneda #. Tricauco, Ercilla.
    Accusation : Incendie terroriste dans l’affaire Poluco Pidenco.
    Situation : absoute pour état de santé grave dû à un cancer du sein avancé. Hôpital Barros Luco, santiago.

    *  prisonnie-er-s jugé-e-s par la justice civile et la justice militaire.
    #  prisonnier-e-s qui tombent sous le coup de la loi antiterroriste.


    NOTES :

    1-  Dans beaucoup de communautés mapuche, deux formes organisationnelles se superposent ; l’une imposée par l’État chilien sous forme d’association type président – trésorier - secrétaire (les dirigeant-e-s de la communautés) et l’autre, traditionnelle avec, entre autres, le longko et le werken. Dans bien des cas, l’organisation traditionnelle a subi de fortes modifications ces derniers siècles d’abord à cause de la guerre presque permanente avec les espagnol-e-s et du commerce en temps de paix, et ensuite et surtout avec les chilien-ne-s qui peu à peu imposeront une espèce de centralisation des pouvoirs qui n’avait jamais existé auparavant. Par la suite, l’État chilien imposera aux communautés un statut légal conforme à l’organisation occidentale de n’importe quel État moderne afin d’annuler le caractère représentatif du lonkgo au sein de sa communauté, et donc en définitive d’effacer un peu plus la culture mapuche. Cependant, ces dernières années, un mouvement inverse a commencé à s’initier dans les communautés ou ont éclaté des conflits pour la terre revalorisant l’organisation ancestrale. Ntr.
    2-  Le Movimiento Izquierdista Revolucionario, le Frente Patriotico Manuel Rodriguez et le Mapu –Lautaro sont trois organisations politiques nées sous la dictature militaire de Pinochet (1973-1989) pour la combattre. Aucune des ces organisations n’ont cessé la résistance une fois effectuée la passation de pouvoirs entre les militaires et les démocrates, ayant compris qu’il ne s’agissait là que d’un changement de visage et non d’un changement de programme politique et économique. Ntr
    3-  L’opération Patience est le nom de l’opération policière initiée en 2000 pour achever la lutte mapuche. Ntr
    4-  Cette liste n’est pas exhaustive et elle est actualisée régulièrement compte tenu du fait que la situation des prisonnier-e-s est souvent instable. La seule chose qui ne change pas depuis plusieurs années est l’augmentation constante de mapuche emprisonné-e-s. 

    Source AMERIKENLUTTE Ici


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    Honduras: imaginez que l’équivalent se passe à Cuba, que diraient nos médias, et le maire de Paris ?

    L’expulsion de cinq juges qui ont renoncé à inculper des membres de la Résistance a soulevé des manifestations de protestation. amnistie Internationale dénonce le fait que la décision répond à des “motifs politiques” . Ce qui est clair est que la situation au Honduras est révoltante, non seulement il y a eu renversement du président Zelaya par un coup d’Etat avec le soutien actif des USA, mais une mascarade d’élection sous dictature a imposé les putshistes, et réprime ceux qui protestent, tue les journalistes et syndicalistes, mais institue l’amnistie pour les putshistes et la refuse à ceux qui protestent, la cour suprême nommée par le nouveau pouvoir, destitue les juges qui refusent ces viols de la légalité consitutionnelle. Imaginez que cela se passe à Cuba, que ferait le maire de paris, le Monde et les autres thuriféraires de l’ordre étasunien ?

     La répression contre les magistrats honduriens qui ont refusés d’ inculper des membres de la Résistance contre les putschistes qui ont renversé le président Manuel Zelaya le 28 juin 2009 a provoqué une vague de protestations dans le pays de l’Amérique centrale.

    Les conséquences de la destitution de Zelaya continuent à poursuivre les autorités honduriennes. Le veto à la présence du nouveau président, de Porfirio Lobo, au sommet entre l’Union Européenne et l’Amérique latine la semaine prochaine à Madrid a été mis par les autres présidents.

     La Commission de la Vérité, qui est chargée d’éclairer les évènements qui ont entouré le coup d’Etat, est repoussée par la Résistance qui propose une commission alternative .

    La Cour Suprême de Justice (CSJ) le 6 mai dernier a démis cinq membres de l’association “Juge pour la Démocratie de San Pedro avec l’argument de ce qu’ils avaient participé aux manifestations contre le coup d’Etat et en faveur de l’ordre constitutionnel. Les juges Guillermo López Lone, Raymond Barrientos, Luis Alonso Chévez, la magistrate Tirza del Carmen Flores et le défenseur public Osmán Fajardo ont été réprimés “pour des motifs politiques”, selon Amnistie Internationale qui exige la restitution immédiate dans leurs fonctions.

    Les magistrats renvoyés ont fait état publiquement depuis le premier moment de leur désaccord avec le coup d’Etat qui a renversé  Zelaya,ils l’ont fait par écrit leurs supérieurs hiérarchiques.

    Mais le plus important était que ce Groupe appelé des Cinq, appuyé par d’autres fonctionnaires de la Justice et par le Front des Avocats contre le Coup d’Etat, a obtenu qu’aucun membre de la Résistance ne fût inculpé dans cette zone du pays. La police arrêtait , les avocats présentaient l’habeas corpus et les juges prononçaient la mise en liberté des accusés.

    En revanche dans le reste du pays il a été procédé à l’arrestation de 150 membres de la Résistance.

     ”Nous sommes un collectif de juges très indépendants, critiques avec le manque d’indépendance et les influences politiques au sein de la CSJ”, a dit le juge démis López Lone, le président des Juges pour  la Démocratie. “Notre positionnement a été antiputschiste, en face du discours sur la succession constitutionnelle imposé par la CSJ”.

    Depuis la direction de la CSJ, des directives ont été envoyés par le chef de personnel, Sandra Rivera, qui interdisaient aux fonctionnaires de participer aux marches contre le coup d’Etat. Une amnistie a proclamé que les juges et les fonctionnaires judiciaires qui ont participé aux manifestations des putschistes en revanche “ne seront pas soumis à des procédures similaires”. Le système judiciaire est sérieusement abimé à cause du harcèlement pour des motifs politiques”.

    Les mesures “contre nous contredisent le discours de réconciliation du président Lobo”, López Lone réfléchit. “Nous sommes la démonstration qu’il n’y a pas de volonté de changement. Le secteur progolpiste est consolidé dans les strates de l’État”. Le vote qui a abouti au licenciement des cinq juges met à nu l’indignité des putschistes de la CSJ. Le résultat, dix votes pour et cinq contre, démontre que le noyau dur continue d’avoir la majorité. Et c’est seulement le Parlement, qui les a choisis, qui peut les destituer.

    Ce qui est improbable, puisque au moins la moitié des députés élus  dans les élections de décembre derrniers sont eux-mêmes des putschistes. Le même parlement qui en toute hâte a  approuvé le décret d’amnistie pour les délits commis lors du  coup d’Etat. Un décret qui fait des remous. “L’État ne peut pas nier que nous avons  plus de 100 inculpés à qui l’amnistie ne s’est pas appliquée”, explique Nectalí Rodezno, leader du Front d’Avocats contre le Coup d’Etat. “Leurs cas devraient être annulées d’office. Mais ni le président de la CS, ni le ministre ne veulent qu’il en soit ainsi”.

    Le Groupe des Cinq, appuyé par beaucoup de collectifs, contestera  ces licenciements. “Nous savons qu’il y a peu de chance.Puisque cela  dépend de l’autre organe de la CSJ”, a déclaré López Lone . “Après, nous porterons notre requête  devant la Cour Interaméricaine de Droits humains. Et nous nous appuyons sur un précédent au Pérou, qui a ordonné  la restitution des juges renvoyés  dans un cas similaire”. La Commission Interaméricaine, qui a inclus le Honduras dans la liste noire de ceux qui violent des droits humains, commence aujourd’hui une  visite à Tegucigalpa.

    Une destitution qui a coûté beaucoup de vies

    161 morts
    Depuis le coup d’État qui a renversé  Manuel Zelaya en juin dernier, 161 morts reconnus “extra-légales” ont été” recensés au Honduras de par le rapport que le Comité pour la Défense des Droits humains a remis à la Cour Interaméricaine de Droits humains, un organe judiciaire de l’Organisation des États Américains (OEA).
    Le couvre-feu
     105 morts se sont produits durant les couvre-feux. Les victimes se sont trouvées dans les rues. Dans ce groupe on comptabilise aussi les morts qui ont été atteint d’une manière  sélective et durant les manifestations.

    Des maîtres et des paysans
    Parmi les victimes d’homicide il y a 14 maîtres d’école, 16 militantsde mouvements sociaux, quatre syndicaliste et six paysans rebelles.

    Des séquestrations et des tortures
    Quatre membres de la Résistance et des journalistes ont été séquestrés et soumis aux interrogatoires et des tortures.

    note et traduction de Danielle Bleitrach ici

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