• Colombie : Silence on tue !

    Par Primitivi

    Relais d’un article venant de Colombie envoyé par mail, à propos de la situation alarmante et du terrorisme d’État dans le nord Santander.

    COLOMBIE : SILENCE ON TUE !

    CAMPAGNE INTERNATIONALE POUR LA LIBERATION DES PRISONNIERS POLITIQUES DU CATATUMBO ET L’ARRÊT DES MONTAGES JUDICAIRES.

    La plus vieille démocratie d’Amérique Latine continue, en toute impunité et dans le silence effrayant de la communauté internationale, sur le chemin des plus sombres dictatures. Nous ne sommes plus beaucoup à être dupe de la farce démocratique des républiques électoralistes, et pourtant nous déplorons que ces seuls attributs, la démocratie écrite dans la constitution d’une part et un semblant d’élection d’autre part, suffisent à absoudre tous les crimes commis en leurs noms.

    Il faut alors rappeler ceci : si on additionne les crimes, les exécutions, les assassinats, les disparitions, les cas de tortures et les déplacements forcés de population des dictatures des années 70-80 du cono sur (Argentine, Chili, Paraguay et Uruguay), ce compte macabre reste en dessous de tous les crimes commis par la “démocratie” colombienne depuis le début des années 80.

    Combien de sang, d’horreurs et de tragédies pour que la Colombie soit en première page des journaux du monde entier, combien de temps encore pour que soient jugés les crimes d’une oligarchie si perverse ? Combien de morts, de fosses communes, d’exécutions extra-judiciaires, de “falsos positivos” et de montage judiciaires pour que les peuples se lèvent contre cette démocratie-là ? Parce que, ce laboratoire de la perversité ne préfigure pas seulement les futures “démocraties” d’Amérique Latine, mais bien le futur de toutes les démocraties du monde, où, drapées dans des mots et des concepts vidés de leur sens, la terrible loi des puissants et des riches, la terreur du capitalisme et de ses mercenaires, dirigeront l’avenir des hommes et des femmes dans le plus terrifiant des silences et la plus totale absence de justice.

    Ce qu’il faut faire ? Suivre l’exemple de ceux et celles qui luttent avec courage et dignité : l’ASCAMCAT.

    L’association paysanne du Catatumbo (La Asociación Campesina del Catatumbo - Ascamcat), est une organisation fondée à la fin de l’année 2005 par les habitants de la zone rurale formée par les municipalités de Convención, Teorama, El Tarra et El Carmen, lesquelles font partie de la région du Catatumbo, dans le département Norte de Santander. Cette région frontière avec le Vénézuela est une région stratégique riche en ressource pétrolière et carbonifère, en ressource aquifère et minérale (gisement de coltan et d’or notamment).

    Notons également que le Catatumbo est le territoire ancestral de l’ethnie Barri, et par la même un lieu historique de résistance à toute les formes d’oppression de puis la conquête espagnole. L’Ascamcat s’est créée comme une proposition associative de reconstruction du tissu social suite à la “démobilisation” des blocs paramilitaire en 2005. Elle se positionne comme une alternative qui permette de générer les conditions d’une vie digne et d’un développement juste pour les habitants du Catatumbo. Sa proposition s’appuie sur ces quelques points intransigeables : La défense du territoire et le refus de tout nouveau déplacement de population ; le respect des communautés indigènes, et plus avant de tous les hommes et femmes, ainsi que des enfants du Catatumbo , l’interdiction de la fumigation des cultures à usage illicite et l’arrêt de l’éradication manuelle sans plan de substitution ,la résolution des facteurs socio-économiques qui ont donné naissance à l’expansion des cultures de coca ; la défense des ressources naturelles et la préservation des écosystèmes ; la participation dans les prises de décisions concernant l’aménagement du territoire, le respect à la vie et la défense des droits de l’homme dans la région. Vaste est ambitieux programme pour une région ensanglantée par le paramilitarisme de 2000 à 2005 et submergée par la militarisation des années de la sécurité démocratique des deux mandats du présidents Uribe. Selon les sources, entre 5 000 et 15 000 morts.

    Le scandale des “faux positifs” est né par là-bas, avec la brigade XXX (la treinta), aujourd’hui dissoute, qui séquestrait des jeunes des quartiers populaires de Bogotá pour les abbatre dans la région du Catatumbo, les déguisait en guérillero et ensuite les présentait comme morts au combat, profitant ainsi de cette absurde et macabre politique de résultat instituée par l’actuel candidat à la présidence, Juan Manuel Santos, alors en poste comme ministre de la défense. Vaste est ambitieux programme, qui ne pouvait donc qu’attirer les foudres de l’oligarchie et la mobilisation de toute la force macabre de ceux d’en-haut.

    La stratégie d’aujourd’hui, celle du moindre coût pour les puissants, est celle des montages judiciaires. Pourquoi se mettre à dos les investisseurs étrangers avec des paramilitaires sanguinaires et violeurs d’enfants, pourquoi se mettre à dos les organisme internationaux à cause de soldats de l’armée nationale prompt à tuer puis déguiser même les ânes en guérilleros, pourquoi tout cela lorsqu’on dispose de tout l’arsenal d’une justice de façade, d’une démocratie de papier, d’un état de droit fictif ? Et ainsi vont les crimes perpétraient à l’encontre de la population catatumbera proche de l’ASCAMCAT depuis 2009 :

    - Luz Marina Rodríguez Casadiego, assassinée le 14 juin 2009. Âgée de 46 ans, elle était responsable du poste de santé de Caño Escondido, municipalité de Convención. Deux tirs à bout portant dans la tête alors qu’elle transitait à dos de mule sur un chemin.
    - Raúl Navarro, assassiné le 7 aout 2009. Il était vice-président de la junta de acción communal (mairie locale) de la vereda (petite agglomération paysanne) El Suspiro. Un tir dans la tête et des signes de torture à l’arme blanche à l’estomac et à la jambe droite.
    - Freddy González García, disparu le 17 septembre 2009 et retrouvé mort le 20 septembre 2009. Âgé de 33 ans, il était juge (fiscal) de quatre veredas. Torturé et mis à mort, son corps a été retrouvé prêt de la vereda Puerto Barranca.
    - Léider Antonio Hernández Velásquez et Ánderson Camargo Ramírez deux jeunes paysans morts le 5 octobre 2009 à la vereda de San Pablo, municipalité de Teorama. Morts suite à la fusillade organisée par un groupe paramilitaire qui fit irruption dans le village et tira au hasard.

    Depuis la fin de l’année 2009, les actes d’intimidation à l’encontre de la communauté et des leaders de l’Ascamcat n’ont pas cessé. De l’emprisonnement pour quelques jours de dizaine de personnes à l’intrusion de plus de cinquante militaires dans le territoire de paix qu’est le refuge humanitaire situé à la vereda de Caño Tomas. Le plus grave se déroule cependant depuis le début du mois de février 2010. Suite aux témoignages de supposés démobilisés de la guérilla, la Fiscalia (département de la justice colombienne) a promulgué pas moins de 68 ordres de capture à l’encontre d’affiliés de l’Ascamcat.

    La communauté à pourtant reconnu le supposé démobilisé de la guérilla et formellement identifié comme un délinquant de la région, impliqué notamment dans des vols à la portière et des extorsions minables. Il faut noter que le statut de démobilisé et de collaborateur de “la justice” offre à ce trouble personnage, outre une protection policière et un salaire, la permission de ne pas être contre-interrogé par les avocats de la défense comme de ne pas participer à un éventuel procès, pour “sa sécurité”. Il n’en faut pas plus pour définir parfaitement ce qu’est un montage judiciaire. Ceux de l’Ascamcat actuellement incarcérés, au nombre de 19, sont sous le coup d’une juridiction exceptionnelle pour les accusations de narcotrafique et de terrorisme, ce qui permet à “la justice” de les maintenir jusqu’à un an en prison, le temps de l’investigation.

    Liberté pour la Catatumbo, plus de montages judiciaires !

    Suite à cette vague d’arrestation et à la décapitation de fait de la direction de l’ASCAMCAT, les leaders campesinos ont organisé une rencontre nationale et internationale les 28 et 29 avril, à la vereda de Caño Tomas, municipalité de Teorama, dates qui correspondent également à l’anniversaire du refuge humanitaire monté en ce lieu en 2009 suite aux concentrations de l’armée nationale et des “bavures” en résultant (saccages et vols des cultures, extorsions et intimidations, bombardements et mitraillages au hasard, etc, etc...).

    Convoqués au lancement de cette campagne intitulé : Libertad por el Catatumbo, no mas montajes judicales. Somos campesinos no terroristas !, de nombreuses associations de défense des droits de l’Homme, comme les collectifs d’avocats Humanidad Vigente et le collectif Luis Carlos Pérez, des organisations paysannes d’autres départements comme l’ACVC du Magdalena Medio ou ASTRACATOL de Tolima, des syndicats universitaires comme la FEU, des organisations de défense des droits des prisonniers politiques comme la fondation Lazos de dignidad, des journalistes indépendants ou d’organes nationaux comme Caracol Radio, et quelques organisations du Catatumbo vénézuelien voisin comme MOJUCAT – Movimineto de la Juventud del Catatumbo, des organisations internationales de défense des droits de l’Homme comme IPO ou PBI, et bien d’autres compagnons de route de la lutte, venant du pays et de bien au-delà.

    Récit de la rencontre, 28 et 29 avril 2010, Refuge Humanitaire, Caño Tomas, Teorama.

    Depuis Bogotá est parti un groupe d’étudiant pour rallier Cúcuta, la capitale de l’état de Norte de Santander. Après quatorze heures de voyage, c’est au terminal de bus que d’autres étudiants de Pamplona et de Cúcuta, les journalistes, d’autres organisations sociales et ceux de Barracabermeja et Buccaramengua se joignent à la troupe. Également, à partir de là, tous conterons avec l’accompagnement des internationaux de IPO, l’observatoire international de la paix : c’est qu’il faut maintenant rejoindre La Gabarra et donc passer de nombreux barrages de la police et de l’armée.

    Ces quelques six heures de camion-bus sur une route parfois défoncée, enjambant des rivières sur des ponts bringuebalant, voient défilés les plantations de palme africaine, la maldita palma, ce vaste méga-projet du gouvernement de substitution des cultures de coca et de développement pour la région, programme qui ne profitent qu’aux grands propriétaires, qui empêchent les cultures traditionnelles et la souveraineté alimentaire des paysans de la région, en un mot qui participe à l’anéantissent du monde paysan et ne vise qu’à en faire un vaste sous-prolétariat au service des propriétaires terriens, et qui par-dessus tout appauvrit irréversiblement les terres fertiles. Sur le bord des routes on voit aussi des blindés et des troupes de l’armée nationale armées jusqu’au dents, surtout prêt des forages de pétrole de la zone de Tibú.

    La ville est dernière nous, les vaste étendues de forêt tropicale remplacent le béton et le bruit tenace de la circulation, la chaleur humide endormirait avec force si les embardées du camion le permettaient, voilà plus de vingt heures que nous sommes en route.

    Arrivée à La Gabara, une ville forteresse dont les stigmates de la prise de la ville par les paramilitaires sont encore tenace, dix ans après. Là, avec le concours tacite des militaires de l’armée nationale, les mercenaires des AUC ont tué quelques deux cents personnes en une seule nuit, bombardant et mitraillant, volant et violant, jetant les cadavres dans le fleuve Catatumbo et inaugurant leur sinistre emprise sur la région, ces années de terreur et de sang que certains n’oublieront jamais. Les pirogues qui doivent emmenées les quelques cinquante participants ne sont pas là. On se repose un peu, on déjeune, mais on s’agite aussi.

    Il reste six heures de pirogues et une heure de marche, et si elles ne sont pas là, les embarcations, la piste qui mène au refuge humanitaire sera difficilement praticable en cette saison d’hiver. On apprend que les pirogues ont eu des difficultés, la veille, pour atteindre Caño Tomas avec un autre groupe. Elles ne sont pas là, il faut improviser. La majeure partie part donc entassée sur deux pick-up, le reste passe la nuit à la Gabara. Les volontaires ne se bousculent pas : qui veut passer la nuit dans une ville bastion du paramilitarisme ? Pas les leaders d’organisation paysanne ! Après quelques mesures de sécurité, le groupe restant s’organise et s’apprête à profiter d’une courte nuit. Le lendemain il faudra se lever vers les trois heures du matin et emprunter aussi la piste.

    Que le Catatumbo est beau à l’aube ! Sa végétation luxuriante baigné par la transpiration de la terre qui s’éveille, les oiseaux colorés accompagnent de leur chant le ronronnement du moteur qui s’essouffle dans les marres de boue, un paradis meurtri que nous sillonnons avant que l’accablante chaleur de la matinée s’installe. En plein territoire de l’ethnie Barri nous avançons, parfois lentement, sautant du pick-up pour désembourber une roue, et chacun partage ses expériences, de luttes sociales, de luttes étudiantes, de résistance.

    Un paysan sexagénaire, alias « Clinton », assez robuste pour aider les voyageurs, nous raconte l’histoire triste des lieux que nous dépassons. Ici el cimetario, ici el mortero... des fosses communes et des bosquets où l’on peut encore voir, sans sépulture, les os blanchis des victimes du paramilitrisme. Le compagnon journaliste Manuel demandera plus tard, lors de la conférence de presse, si les autorités n’ont jamais enquêté sur ces lieux de malheur connus de toute la région. Jamais. C’est une plaie mortelle qui fait du Catatumbo un territoire sacré, une raison suffisante pour interdire n’importe quel bulldozer, n’importe quel forage, n’importe quel projet capitaliste. Clinton nous raconte comment la police et l’armée lui ont volé deux mois auparavant la récolte de coca... de ce dur et laborieux travail il n’a pas profité, mais le poste de police s’est enrichi depuis lors de ventilateurs et autres objets de confort.

    C’est ainsi, par ici, qu’ils s’engraissent sur le dos des paysans. Chemin faisant, la piste défoncée endolorie les corps et saigne les mains accrochées à la carlingue, pas un peso d’investi dans les infrastructures. Et pas seulement la route, depuis bien des heures il n’y a pas un poste de santé, pas une école, rien et personne, seulement la jungle. Enfin, après quelques quatre heures, nous arrivons au refuge humanitaire de Caño Tomas.

    Malgré la difficulté du voyage, plus de cinq cents personnes participent finalement à la rencontre internationale. Il faut saluer la parfaite organisation de l’ASCAMCAT qui a surmonté toutes les épreuves pour accueillir dans les meilleures conditions tous les participants, et par ici rien n’est facile. Après l’enregistrement des nouveaux venus et un robuste petit déjeuner cuisiné sur les feux de bois, il est temps de rentrer dans le vif du sujet. Sous un vaste ranch au toit de palme et aux piquets de bois, l’estrade accueille le défilé des participants et des leaders campesinos. Les viva fusent et la température augmente encore d’un cran.

    Les messages de soutien des participants venus de tout le pays finissent en applaudissements sous la harangue des étudiants qui concluent leurs mots par de vibrant Hasta la victoria siempre ! Les camarades du Vénézuela sont copieusement applaudit. L’esprit bolivarien soutient l’assemblée. Les présentations laissent place aux mots des collectifs d’avocats, l’assemblée intervient, la logique de la résistance s’impose dans ces mots d’ordre de la rencontre : plus de montages judiciaires ; nous sommes défenseurs des droits de l’Homme, pas terroristes ; nous sommes campesinos pas terroristes !


    Un petit groupe électrogène fournit l’électricité et permet de voir les messages enregistrés des compagnons qui vivent dans la clandestinité depuis la promulgation des ordres de capture. Des messages de soutien arrivent depuis l’Europe et même depuis les États-Unis. Les banderoles décorent le refuge, ce petit territoire de paix d’à peine un kilomètre carré, bordé par un cours d’eau clair et rafraichissant, par une plantation de cacao abandonnée depuis que les fumigations ont irréversiblement condamnées toutes les récoltes futures, résonne pendant quelques heures de la détermination d’une communauté prête à surmonter toutes les oppressions.

    Qu’importe la fatigue, le manque de médicaments, de professeurs, d’infrastructures et de respect de la part de ceux de la ville, qu’importe le blocus sur la nourriture et le manque de débouchés de la culture traditionnelle, qu’importe même les morts et les prisonniers politiques, ici on reste debout, digne et fier, jusqu’aux ultimes conséquences de ses choix réfléchis.

    Je ne peux que raconter ces deux moments forts où l’assemblée toute entière est parcourue d’un intense frisson d’émotion malgré la fournaise de l’après-midi. Viennent partager sur l’estrade les familles des camarades injustement emprisonnées. Une femme dans la force de l’âge, des sanglots dans la voix, surmontant le trac de parler devant une si grande foule, nous parle de son père, un vieux paysan déjà, qui se désespère et se meure entre les quatre murs d’une sordide prison d’état, et dont le seul crime est d’être un bon père de famille, humble et travailleur, qui a choisit de se joindre à l’organisation plutôt que de laisser à ses enfants le même monde que lui a du supporter. En prison il pleure souvent. Dans l’assemblée certains retiennent leurs larmes face à se témoignage poignant. Par ici, camarade ou simple lecteur, la vie dure endurcit la peau mais pas les cœurs.

    Un peu plus tard, Olga, dirigeante de l’ASCAMCAT dont et le père et l’oncle sont incarcérés, rappel alors que dans le Catatumbo un ordre de capture ne se refuse à personne, et que tous et toutes sont sous cette vicieuse épée de Damoclès. Elle qui a déjà échappé de peu à la mort lors d’une poursuite avec des tueurs aux ordres des paramilitaires il y a quelques mois, rappelle aussi que d’autres camarades, comme ceux de ASTRACATOL de TOLIMA ont dans leurs rangs plus d’un mort.

    Et que la mort est une possibilité. Une possibilité acceptée comme prix à payer pour la liberté et l’émancipation du peuple. Je ne saurai expliquer avec quelques mots le nouveau frisson qui traversa certains d’entre nous lorsque Olga s’est dite confiante en la combativité de l’assemblée présente au cas ou la mort viendra la prendre. Ce fut le silence, et pourtant, il n’y a aucun doute, si la situation empire encore, plus d’un(e) ce lèvera et acceptera, comme elle, comme tous et toutes qui sommes investis de cet espoir pour des lendemains meilleurs et conscients de la nécessité du combat, et bien ensemble nous reprendrons la lutte jusqu’aux ultimes conséquences de nos actes réfléchis.

    Lors de la conférence de presse, ceux qui sont étrangers au territoire et aux terribles banalités du quotidien des zones rurales en Colombie, restent médusés quand Pablo, l’actuel coordinateur du refuge humanitaire, répondant à une question d’un jeune journaliste barbu, nous expliquera que les deux bureaux de vote pour le secteur de Teorama, La cooperativa et La pista, sont des lieux fantômes depuis plus de dix ans, et que malgré tout à chaque élection sortent des bulletins de vote se répartissant également, 40% pour le parti du président Uribe (partido de la U), 40% pour le parti conservateur et 20% pour le parti libéral. Malgré les dénonciation auprès des autorités compétentes, rien ne change, et les élections pour le congrès du mois de mars dernier n’ont pas fait exception à la règle. Pas de bureau de vote mais des résultats quand même ! Comment donc sera élu le prochain président de la république pour l’élection de cette fin de mois de mai ? Devinez ! Certains disent encore que en Colombie il y a un état de droit, et démocratique en plus !

    Il est impossible de raconter en détail tous les événements de cette imposante rencontre. Ceux de la tribune et ces quelques moments partagés avec la vie paysanne des camarades du Catatumbo. Simplement la campagne internationale pour la libération des prisonnier politiques et pour l’arrêt des violations des droits de la communauté est lancée. Elle doit vivre, chaque jour et chaque seconde enfler comme un fleuve turbulent qui cherche par tous les moyens à se frayer un chemin vers la mer, cette campagne doit aboutir à la vérité et à la libération inconditionnelle des camarades internés. Parce que chaque jour qui passe, chaque heure qui s’écoule, les camarades sont en prison sous le coup d’infâmes et ridicules montages judiciaires, et leurs familles sont dans l’angoisse de l’attente de chaque décision de « justice ». Il n’est pas besoin de rappeler que les prisons colombienne sont loin d’être des endroits sécurisés pour les prisonniers politiques accusés d’être en relation avec la guérilla.

    Alors ils faut mobiliser toutes nos forces pour que cesse le silence, pour que les violeurs des idées de justice et de liberté ne soient pas les maîtres, et pour soutenir sans l’ombre d’une hésitation ceux et celles qui luttent depuis les magnifiques collines du Catatumbo. Rien de plus et rien de moins :

    Libertad por el Catatumbo, no mas montajes judicales. Somos campesinos no terroristas !

    Pour les compagnons emprisonnés et leurs familles : Soutien inconditionnel !

    Les personnes actuellement injustement détenues sont :

    Diosmel Galvis Vergel
    Roimar Carrascal
    José de Dios Benítez
    Edilson Márquez
    Gabriel Quintero
    Aleida Angarita
    Jesus Antonio Quintero Salazar
    José Alberto Quintero Salazar
    Olinto Salazar Pabón
    Diorgen Acosta
    Héctor Saúl Carrascal
    Neyder Carrascal.
    Eneil Pérez Calderón

    Tous et toutes, reconnus dans la région pour leur travail auprès de la communauté, sont accusés de rebellion, terrorisme et association de malfaiteurs ; certains sont poursuivis en plus pour narcotrafique. Par ailleurs, la fiscalia a lancé deux ordres de capture contre José del Carmen Abril Abril président et représentant légal de L’ASCAMCAT et contre Jhonny Feldred Abril Salcedo qui a été jusqu’alors le coordinateur du refuge humanitaire de Caño Tomas.


    votre commentaire
  • Il n’y a pas d’issue de secours


    Note au sujet de la manifestation du 5 mai et de la mort des trois employés de la banque Marfin, à l’attention des grévistes qui continuent à foutre la merde.


    Il est bien sûr inapproprié de rejeter  «l’entière responsabilité» de la faute sur M. Vgenopoulos en ce qui concerne la mort navrante des trois employés dans l’incendie de la banque Marfin. Que celui-ci ait forcé ses employés, sous la menace du licenciement, à rester enfermés dans les bureaux des étages supérieurs d’une banque vide et non protégée, sans aucune installation contre le feu ou issue de secours, à l’épicentre de la plus grande manifestation de grève générale des trente dernières années, n’est pourtant pas un autre sacrifice d’une négligence criminelle sur l’autel du profit [Pour le moment, gardons cela en tête : les bénéfices nets de la banque Marfin ont cru cette année de 36,1%, au moment de la «plus dure des crises» alors que tout travailleur devait se résigner face à son travail, et obéir au nom de la nation.], à laquelle sa classe nous a habitués.

    Cet usage conscient des travailleurs comme bouclier humain pour les banques et les entreprises [Des incidents similaires à celui de la banque Marfin ont éclaté au 23 rue Stadiou, dans un supermarché Bazaar derrière la place Omonoia, où un employé à l’intérieur a pu éteindre le feu avec un extincteur, et à la librairie Ianos, qui était ouverte (car c’est bien connu, l’industrie culturelle se fout totalement des grèves).] est une des réponses de la classe des patrons aux événements de décembre et à la violence partagée de l’insurrection qui s’étend, sort des lois et détruit la circulation des biens, frappant et incendiant véhicules, boutiques, ses corps de police et plus que tout ses quartiers généraux : les banques.


    Pour être clair, il s’agit de répondre en tant que telle à la volonté de Vgenopoulos et de sa classe de sacrifier quelques travailleurs pour stopper le processus insurrectionel à l’œuvre jusqu’à maintenant. Les discussions juridiques ou les sorties gauchistes telles que : l’insurrection coïncide avec la prise du Parlement, et non des banques et des boutiques, n’ayant aucune conscience de ce qui se déroule actuellement, ne font rien moins que refuser de faire face au problème.



    Vous voyez, il est fréquent qu’un patron sache mieux que les travailleurs où sont ses interêts et comment s’y consacrer. Et n’importe quel patron sait toujours que «nous sommes en guerre», même si ils ne le crieront jamais haut et fort, tandis que ces personnes naïves croient qu’en guerre, il est bon de frapper, mais qu’il s’agit après de se remettre à la soit-disant neutralité de la justice.

    En nous plaçant sous la tutelle de l’État, nous plaçons même l’acte le plus extrême sous la seule égide d’un violent réformisme. La seule justice dans la rue, jusqu’à ce qu’ils soient en notre pouvoir, est nôtre. La responsabilité de n’importe quel événement, de la vie et de la mort de tous, est nôtre : cela correspond à la dictature du prolétariat (sic).

    Si nous manquons d’une confiance essentielle entre nous — autre que celle effective, d’un service d’ordre qui ne laisserait aucun collègue aux mains des patrons, une confiance créée dans et par nos expériences communes au sein des luttes et dans les réunions de rue —, alors la prochaine étape serait de nous appeler nous-mêmes «police» au sein de nos manifestations, d’être en charge et de porter la responsabilité de tout ce qui pourrait advenir. Celui qui exerce la violence, impose la justice. Utiliser la violence, en dépit du droit par rapport auquel elle se définit, vouloir aboutir à un chaos — abstrait —, ne fait la promotion de rien d’autre que des structures hautement organisées et de leur préconçue «justice» armée (les staliniens, la police, la mafia, les groupes para-étatiques). La victoire appartient à ceux qui amènent le chaos sans pour autant le porter à l’intérieur d’eux.


    Le fait de fétichiser l’insurrection comme l’acte de destruction représentant une phase antérieure de notre mouvement, qui fut faible et marginale en son temps, après Décembre, et le décapage de cette fétichisation de la violence par la «mise en commun» spontanée qui l’accompagne, doit maintenant être dépassé. Un second Décembre ne serait alors pas une victoire, mais bien une défaite. Toute invocation des événements de l’année dernière ne montre rien d’autre qu’un manque total de plan pour ce qui allait suivre. Notre ennemi a avancé, nous sommes forcés de faire de même si nous ne voulons pas disparaître de la scène de l’Histoire.



    Nous ne devons pas rester assis à la maison, soumis à la discipline de leur programme télé comme si nous étions de méchants garnements à qui trop a été donné trop vite. Nous devons nous réemparer du Logos (la parole) et le porter dans la rue. Cracher sur la justice médiatique et bourgeoise qui «justifie» la souffrance des uns en utilisant la douleur les autres, accumulant la misère pour tous et socialisant le cannibalisme qui est le sien.

    Le moins intelligent de ces vautours, avant d’asséner que la mort des trois employés allait nous paralyser, s’efforçait de nous rendre coupables pour un tas de choses ridicules, telles que la chute prévue du tourisme ou la mauvaise image du pays à l’étranger. De nous faire culpabiliser parce que nous nous battons. De nous diviser entre «travailleurs pacifiques» et «criminels encapuchonnés armés de molotov», maintenant que tout le monde sait (à l’exception bien sûr du parti communiste qui n’y voit que des provocateurs) que le 5 mai, il n’est aucun des travailleurs pacifiques qui ne se soit soulevé — avec ou sans capuche, avec ou sans molotov — face au va-tout de l’État : sa terreur policière.


    Cette justice dévore de la chair, la chair de ses opposants, de n’importe qui leur ressemblant, et plus encore des anarchistes, puisqu’ils ont généreusement offert leur drapeau à n’importe quelle violence insurrectionelle, même celle des éléments les plus isolés de notre classe [La nuit du 5 mai, des escadrons armés de Delta, Zeta, police en uniforme et anti-émeute ont pris d’assaut le squat des «anarchistes pour un mouvement polymorphe» dans la rue Zaimi, le centre social «Accueil des migrants» de la rue Tsamadou, et de nombreuses maisons et cafés d’Exarchia, frappant et intimidant les personnes présentes. Au même moment à la télévision, rien de plus ou de moins n’était exigé que les têtes des anarchistes.].

    Mais elle veut plus que cela. Il s’agit d’ouvrir un traumatisme encore plus grand dans la mémoire sociale, qui nous couperait de toute familiarité avec notre propre violence, avec la violence de notre lutte, avec ses sujets et les liens qu’ils entretiennent. Notre justice ne s’occupera que d’une seule chose : la réparation.

    Nous ne savons pas quel genre de personnes étaient ces morts, si leur sens de la dignité aurait ou non fait face à l’ordure fasciste et aux vautours télévisés négociant leur mort, mais nous sommes sûrs qu’en tant que travailleurs, leur interêt aurait été la victoire de notre lutte, avec l’ensemble des travailleurs d’Europe et du monde. Nous ne nous entraînerons pas mutuellement vers le fond, mais nous nous soulèverons ensemble : GRÈVE SAUVAGE ET GÉNÉRALE ! Participons aux occupations ! Tenons les rues ! Prenons la parole !


    Traduit de l’anglais (Act for freedom now!) pour  Le Jura Libertaire Ici , 8 mai 2010.

     

     


    1 commentaire
  • Rapport sur les violations israéliennes des droits humains

    PCHR du 29 avril au 5 mai 2010


    Les Forces d’occupation israéliennes (FOI) poursuivent leurs agressions méthodiques contre les civils palestiniens et leurs biens dans les Territoires palestiniens occupés (TPO).
     
     

    Durant la dernière semaine du 29 avril au 5 mai :

     

    • 7 civils palestiniens, dont 2 mineurs et un journaliste, ont été blessés par des tirs israéliens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza ;
    • les FOI ont continué d’employer la force contre les manifestants non violents en Cisjordanie ;
    • elles ont continué leurs tirs sur les agriculteurs et travailleurs palestiniens dans les zones frontalières à l’intérieur de la bande de Gaza ;
    • elles ont mené 23 raids à l’intérieur des communautés palestiniennes en Cisjordanie et un, limité, dans la bande de Gaza ;
    • elles ont arrêté 40 civils, dont 8 mineurs, 3 journalistes et deux militants des droits de l’homme, en Cisjordanie ;
    • elles ont maintenu leur siège total des Territoires palestiniens et l’isolement de la bande de Gaza du monde extérieur ;
    • les troupes israéliennes sur les check-points en Cisjordanie ont arrêté 2 civils palestiniens ;
    • les FOI poursuivent la construction du mur d’annexion à l’intérieur de la Cisjordanie ;
    • elles ont démoli une maison dans le village d’al-Khader, au sud-ouest de Bethléhem ;
    • elles ont ordonné la démolition de plusieurs bâtiments civils dans Ethna, un village à l’ouest d’Hébron ;
    • elles ont poursuivi également leurs mesures visant à créer une majorité démographique juive dans Jérusalem ;
    • les colons israéliens se sont emparés d’une maison palestinienne à Beit Safafa, au sud de Jérusalem ;
    • Israël poursuit ses activités de colonisation en Cisjordanie et les colons leurs agressions contre les Palestiniens et leurs biens ;
    • les colons ont arraché 30 oliviers vers Qalqilya et en ont brûlé 20 autres vers Naplouse.

    (JPG)

    Une mosquée a été incendiée par des colons israéliens
    dans le village d’al-Lubban al-Sharqi près de Naplouse, le 4 mai.


    Violations israéliennes recensées durant la période du 29 avril au 5 mai 2010

    1 - Incursions dans les zones palestiniennes et agressions contre les civils palestiniens et leurs biens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza

    Jeudi 29 avril 2010

    -  Incursions dans la région de Jénine : vers 1 h 30, les FOI pénètrent dans le village de Jaba’, au sud de Jénine. Elles mènent leur incursion en fouillant un certain nombre de maisons et elles arrêtent Mohammed ‘Abed ‘Alawna, 29 ans.

    Au même moment, elles entraient dans Bouqin, village à l’ouest de Jénine, même opération, sans arrestation.

    -  Incursion dans la région de Bethléhem : vers 2 h, l’armée d’occupation entre dans la ville de Bethléhem, fouille des maisons et arrête 2 Palestiniens :

    -   Hussein Ahmed Souman, 24 ans, et
    -   Tamer Mustafa Abu Daya, 24 ans.

    -  Incursion dans la région de Ramallah : vers 2 h, dans Ni’lin, à l’ouest de Ramallah, où l’armée procède à des fouilles de maisons et à 2 arrestations de mineurs palestiniens :

    -   Mohammed Talal Sorour, 17 ans, et
    -   ‘Alaa’ ‘Ata Qahoush, 16 ans.

    -  Incursion dans la région de Jéricho : vers 3 h, dans le village d’al-Jeftlik, au nord de la cité, où l’armée fouille la maison de Muneer Mahmoud al-‘Aaidi, et l’arrête.

    Vendredi 30 avril

    -  Région de Salfit : vers 1 h 30, incursion dans le village de Deir Estia, à l’ouest de Salfit : fouilles de maisons et arrestations de 4 civils palestiniens, dont un mineur :

    -   Jihad Nihad ‘Abdullah, 17 ans,
    -   ‘Aahed ‘Ezzat Mansour, 20 ans,
    -   Mohammed ‘Adnan Diab, 21 ans, et
    -   Muntasser Mohammed al-Qaissi, 22 ans.

    Dimanche 2 mai

    -  Région de Ramallah : vers 1 h 30, les FOI pénètrent dans le village de Beit Reema, au nord de Ramallah, où elles fouillent la maison de la famille de Ahmed Fahed al-Baourghouthi, et le convoquent pour interrogatoire.

    -  Région de Tubas : vers 1 h 30, dans la ville de Tubas. Fouilles de maison et arrestations de 3 Palestiniens :

    -   Jihad Hassan ‘Anboussi, 22 ans,
    -   Mohammed Ibrahim Daraghma, 29 ans, et
    -   Mahmoud Ibrahim Daraghma, 29 ans.

    -  Région de Jénine : vers 2 h, cinq incursions au nord-est de Jénine, sans arrestations : dans Deir Ghazala, Deir Abu Da’if, Beit Qad, Jalboun et Faqqou’a.

    Et une autre au même moment, au sud-ouest de Jénine, dans ‘Arraba, pas d’arrestations également.

    Beit Lahiya, dans la bande de Gaza : 6 h 30, une unité d’infanterie des FOI pénètre à 250 mètres sur le secteur de Al-Sayafa au nord-ouest de Beit Lahiya. Elle ouvre le feu sur plusieurs travailleurs en train de récupérer des matériaux de construction sur les emplacements des anciennes colonies de Dogit et de Elli Sinaï. ’Aayesh As’ad al-Sous, 25 ans, prend une balle dans le pied et des éclats de projectiles dans la jambe. Il était à plus de 450 mètres de la frontière.

    9 h 30, les vedettes gardes-côtes tirent sur des bateaux en pêche au large de Beit Lahiya. Ils sont sommés de retourner à terre. Pas de victimes.

    Lundi 3 mai

    -  Beit Lahiya, dans la matinée, même scénario que la veille par les gardest-côtes au large de Beit Lahiya.

    -  Région d’Hébron : vers 1 h du matin, incursion dans Beit Oula, au sud-ouest d’Hébron, où l’armée fouille des maisons et arrête 5 Palestiniens, dont un mineur :

    -  ‘Aziz Ahmed al-’Adarba, 35 ans,
    -  Sa’ed ’Abdul ’Afu al-’Amla, 21 ans,
    -  Hussein Tayseer al-Hilali, 16 ans,
    -  ’Abdullah Yousef Ershaidat, 19 ans, et
    -  Ra’fat Khalil Ershaidat, 19 ans.

    -  Région de Jénine : incursion vers 2 h, dans le village de Kfairet, au sud-est de Jénine. L’armée patrouille dans les rues pendant quelques temps et se retire. Pas d’arrestations.

    Mardi 4 mai

    -  Région d’Hébron : vers minuit, les FOI entrent dans Hébron par l’ouest, fouillent la maison de Wissam ‘Essam ‘Amru, mais pas d’arrestations.

    Vers 1 h, dans Ethna, à l’ouest d’Hébron, fouille de la maison familiale d’Isma’il Ahmed Tmaizi, 24 ans, qui est arrêté. Et dans le village d’al-Sammou’, au sud d’Hébron, fouille de la maison de ‘Omar ‘Abdullah Abu ‘Oqail, 26 ans, qui est arrêté. Mercredi 5 mai

    -  Région de Naplouse : incursion vers 1 h 30, dans le village de Bourin, au sud de la ville, l’armée fouille différentes maisons et arrête 5 Palestiniens :

    -  Nidal Jameel al-Najjar, 50 ans,
    -  Sameh Mohammed Qadous, 20 ans,
    -  Muntasser Maher al-Najjar, 20 ans,
    -  Mahmoud Waleed al-Najjar, 25 ans, and
    -  Ra’ed Rustom al-Tirawi, 24 ans.

    Et vers 2 h 20, dans le village de Til, au sud-ouest de Naplouse, fouilles de maisons et arrestations de Hussam Ibrahim Eshtayeh, 25 ans, et de son frère, Mohammed, 23 ans.

    -  Région de Jéricho : incursion dans al-Jeftlik, où l’armée revient dans la maison familiale de Muneer Mahmoud al-‘Aaidi, 42 ans, qui a été arrêté le 29 avril. Pas de nouvelles arrestations.

    -  Beit Lahiya, bande de Gaza : pour la 3ème journée consécutive les pêcheurs de Beit Lahiya sont contraints de rentrer. Pas de victime.

    12 h 50, depuis le poste frontière de Beit Hanoun Erez les FOI tirent par intermittence pendant deux heures en direction de Ahmed ’Ouda Abu Shallouf, 42 ans, et de Fareed Mohammed Sha’ban, qui se tenaient à distance du poste de contrôle et manifestaient contre leur transfert sur la bande de Gaza. Ils demandaient aux FOI de les autoriser à rentrer chez eux dans leurs familles à Be’r al-Saba’. Les FOI considèrent qu’ils vivaient dans l’illégalité en Israël. Sous la menace, ils ont du reculer de 150 mètres et vers 17 h, ils ont été sommés de rentrer dans la bande de Gaza.


    2 - Construction du mur d’annexion

    Israël poursuit la construction du mur d’annexion à l’intérieur de la Cisjordanie, en violation du droit international.

    - Ethna : Le dimanche 2 mai, aux environs de 10 h, les FOI pénètrent dans le village d’Ethna, à l’ouest d’Hébron. Elles remettent des avis à ‘Abdul Hamid Ahmed Abu Zalata, ‘Awadh ‘Abed Rabbu Abu Zalata, et à Sa’di Mohammed Abu Zalata, leur ordonnant de démolir deux étables. Elles remettent également des avis à Nihad et à Zaher Mohammed Abu Zalata, pour la démolition de deux maisons qui leur appartiennent et actuellement en cours de construction. Les FOI prétendent que ces constructions sont faites sans le permis israélien. Selon des gens du village, ces bâtiments sont situés à plus d’un kilomètre du mur d’annexion. Les FOI ont également pris des photos d’un certain nombre de maisons dans le secteur.

    Le lundi 3 mai, les FOI positionnées à proximité du mur d’annexion à l’ouest d’Ethna, bloquent le seul camion d’éboueurs de la municipalité d’Ethna, prétendant qu’il se trouvait sur un secteur aux droits de déplacements restreints pour les Palestiniens. Elles ont interrogé le chauffeur et les deux salariés pendant 4 heures, puis confisqué le camion.

    Al-Khader : mardi 4 mai, vers 10 h, les FOI entrent par l’ouest dans le village d’al-Khader, au sud-ouest de Bethléhem, à proximité du mur d’annexion. Elles entourent une maison de 160 m2 qui appartient à ‘Ali Saleem Mousa, où vivent 8 personnes. Elles ordonnent à la famille d’évacuer sa maison avec tout ce qui lui appartient, elle a 30 minutes ; puis elles démolissent la maison. Les FOI prétendent là également que la maison a été construite sans le permis israélien. Il faut indiquer qu’en 2006, la Haute Cour israélienne avait pourtant annulé l’ordre de démolition de la maison, qui est située à environ 150 m du mur.


    (JPG)

    L’armée d’occupation face aux manifestants non violents à Beit Jalah,
    près de Betlhéhem, le 2 mai.
    (AP/Nasser Shiyoukhi)


    3 - Usage d’une force démesurée contre les manifestations non violentes contre la colonisation et la construction du mur d’annexion

    Au moins 6 Palestiniens, dont 2 mineurs et un journaliste, ont été blessés et bien d’autres souffrent d’avoir respiré les gaz et d’avoir pris des coups de la part des soldats de l’occupation.

    - A Bil’in, à l’ouest de Ramallah : le vendredi 30 avril, après la prière, la manifestation non violente hebdomadaire organisée par les Palestiniens, des internationaux et des Israéliens pour les droits de l’homme, se dirige vers le mur et tente d’arriver jusque sur les terres du village annexées derrière le mur. Aussitôt, l’armée tire à balles caoutchouc sur les manifestants, lance des lacrymogènes et des bombes assourdissantes. De nombreux manifestants suffoquent sous les gaz et certains se font tabassés par les soldats. Ceux-ci arrêtent deux membres de la chaîne satellite al-Jazeera et un journaliste irlandais : Majdi George Bannoura, 40 ans, Nader Helmi Bathri’a, 31 ans, et Tom Donald, 63 ans. Ils arrêtent également un international dont l’identité n’est pas connue. Les personnes interpellées sont libérées par la suite.

    - A Ni’lin à l’ouest de Ramallah : ce même vendredi, même manifestation non violente hebdomadaire des Palestiniens, d’internationaux et d’Israéliens des droits de l’homme, contre le mur d’annexion. Ils sont pris à partie par les troupes d’occupation postées près du mur. Tirs à balles caoutchouc, grenades sonores et lacrymogènes. Des dizaines de manifestants sont indisposés pour avoir respiré les gaz, d’autres souffrent de contusions.

    - A Nabil Saleh, au nord-ouest de Ramallah : ce même vendredi, une même manifestation non violente est organisée par des Palestiniens, internationaux et Israéliens des droits de l’homme pour protester contre la confiscation de terres dans la zone de Wad al-Raya, entre les villages de Nabi Saleh et de Deir Nizam. Quand les manifestants sont près d’arriver sur les terres volées par les colons de Halmish, l’armée tire sur eux à balles caoutchouc et lance ses grenades. 2 civils palestiniens, dont un mineur, sont blessés :

    -   Ussama Bilal al-Tamimi, 12 ans, touché par un corps de grenade lacrymogène à la tête, et
    -   Fadel Tamim al-Tamimi, 45 ans, blessé » par une balle caoutchouc à la poitrine.

    Les FOI arrêtent également 5 manifestants, dont 2 mineurs, et un Israélien :

    -   ‘Odai Ma’zouz Snaif, 19 ans,
    -   Rasem ‘Abdul Karim Rizqallah, 21 ans,
    -   Mohammed Ibrahim Hjaiji, 17 ans,
    -   Hamada Ibrahim Hjaiji, 15 ans,
    -   Ben, 25 ans, militant israélien.

    De plus, de nombreux manifestants souffrent de l’inhalation des gaz et de coups reçus.

    - A Beit Ummar, village au nord d’Hébron, le 1er mai, des Palestiniens et des internationaux manifestent dans le village pour protester contre le mur et la colonisation. Alors qu’ils se dirigent vers les terres menacées par la colonisation, ils reçoivent les tirs des troupes israéliennes et leurs grenades. 4 Palestiniens souffrent d’avoir respiré les gaz.

    - A Beit Jala, à l’ouest de Bethléhem, le 2 mai, Palestiniens et internationaux manifestent de façon non violente contre la construction de sections du mur dans la ville. Ils se dirigent vers la route des Tunnels, l’armée boucle le secteur et tire sur les manifestants et les journalistes présents à balles caoutchouc, grenades lacrymogènes et sonores. 4 Palestiniens, dont un journaliste et un mineur, sont blessés :

    -   Mo’ammar ‘Awadh, 23 ans, photographe à APA, touché par un corps de grenade à la tête,
    -   Mohammed Masalma, 23 ans, blessé par une balle caoutchouc à la jambe droite,
    -   Suhaib ‘Omar Mesleb, 17 ans, blessé par une balle caoutchouc à la jambe gauche, et
    -   Jiryes Batarsa, 223 ans, blessé par une balle caoutchouc à la main droite.


    4 - Maintien du siège sur les TPO

    Israël maintient son siège et ses limitations aux déplacements des Palestiniens dans la bande de Gaza et la Cisjordanie, dont Jérusalem-Est occupée.


    Bande de Gaza

    Mouvements des personnes et des biens aux postes frontière

    Rafah International

    Date  : Détails
    28 avril  : 2 Palestiniens sortent ;
    145 autres rentrent.
    29 avril  : 4 Palestiniens sortent ;
    151 autres rentrent.
    30 avril  : 20 membres d’organisations des Droits de l’Homme entrent.
    1er mai  : 4 personnalités dont le ministre des Affaires étrangères d’Afrique du Sud sont autorisés
    à rentrer et à ressortir de la bande de Gaza.
    2 mai  : 6 membres d’une délégation du Koweit entrent.
    3 mai  : 1 Palestinien et le corps d’un patient décédé rentrent.
    4 mai  : 8 Palestiniens sortent.

    Karm Abu Salem (Kerem Shalom)

    Date  : Importations Qté  : Exportations Qté
    27 avril  : denrées alimentaires 675 tonnes  :


     : matériel agricole 456 tonnes  :


     : denrées diverses 370 tonnes  :


     : gaz domestique 175 tonnes  :


     : fioul industriel 218 000 litres  :


     : aide humanitaire 338 tonnes  :


     :

     :

    28 avril  : denrées alimentaires 646 tonnes  :


     : matériel agricole 151 tonnes  :


     : denrées diverses 1 269 tonnes  :


     : gaz domestique 199 tonnes  :


     : fioul industriel 307 000 litres  :


     : aide humanitaire 373 tonnes  :


     :

     :

    29 avril  : denrées alimentaires 861 tonnes  :


     : matériel agricole 361 tonnes  :


     : denrées diverses 465 tonnes  :


     : gaz domestique 174 tonnes  :


     : fioul industriel 364 000 litres  :


     : aide humanitaire 537 tonnes  :


     :

     :

    2 mai  : denrées alimentaires 986 tonnes  :


     : matériel agricole 230 tonnes  :


     : denrées diverses 221 tonnes  :


     : gaz domestique 174 tonnes  :


     : fioul industriel 393 000 litres  :


     : aide humanitaire 496 tonnes  :


     :

     :

    3 mai  : denrées alimentaires 663 tonnes  :


     : matériel agricole 211 tonnes  :


     : denrées diverses 613 tonnes  :


     : gaz domestique 197 tonnes  :


     : fioul industriel 312 000 litres  :


     : aide humanitaire 413 tonnes  :


     :

     :

    4 mai  : denrées alimentaires 653 tonnes  :


     : matériel agricole 173 tonnes  :


     : denrées diverses 518 tonnes  :


     : gaz domestique 177 tonnes  :


     : fioul industriel 224 000 litres  :


     : aide humanitaire 59 tonnes  :

    Al-Mentar (Karni)

    Ouvert le mercredi 28 avril pour l’entrée de 663 tonnes de céréales et de 1 911 tonnes d’aliments pour le bétail. Ouvert à nouveau le mardi 4 pour l’entrée de 1 911 tonnes de céréales et 1 950 tonnes d’aliments pour le bétail.

    Beit Hanoun (Erez)

    Date  :
     :
    Patients  :
     :
    Accompagn.  :
     :
    Arabes
    d’Israël
     :
     :
    Diplomates  :
     :
    Presse  :
     :
    Internat.  :
     :
    Gazaouis  :
     :
    Commerç.
    28 avril  : 25  : 26  : 6  : 4  : 1  : 38  : 3  : 0
    29 avril  : 21  : 22  : 15  : 5  : 7  : 82  : 4  : 5
    30 avril  : 3  : 5  : 2  : 0  : 2  : 11  : 0  : 0
    1er mai  : 0  : 0  : 0  : 0  : 0  : 0  : 0  : 0
    2 mai  : 39  : 43  : 19  : 3  : 0  : 9  : 5  : 2
    3 mai  : 50  : 49  : 9  : 2  : 2  : 27  : 3  : 8
    4 mai  : 39  : 41  : 17  : 4  : 3  : 0  : 2  : 5


    Cisjordanie

    Toute la Cisjordanie est sous le siège, et des restrictions plus graves sont appliquées pour les déplacements des Palestiniens.

    - Jérusalem : entrer et sortir de la cité sont toujours limités aux Palestiniens tant de Cisjordanie que de la bande de Gaza, bloqués à tous les check-points posés autour de Jérusalem-Est. Les restrictions sont même renforcées le vendredi jour de prière pour empêcher des Palestiniens de se rendre à la mosquée al-Aqsa à Jérusalem-Est.

    - Ramallah : les troupes postées aux check-points de Jaba’ et Qalandya, au sud-est de Ramallah, imposent des restrictions plus sévères pour limiter le passage des Palestiniens. Des barrages volants sont posés sur différentes routes du secteur pour bloquer les véhicules palestiniens et les fouiller.

    - Naplouse : le jeudi 29 avril à midi, le dimanche matin, 2 mai, et le mercredi matin, 5 mai, les troupes sur le check-point de Za’tara, au sud de Naplouse, exercent des contrôles renforcés.

    - Jénine : vers 6 h, le mardi 4 mai, les FOI montent deux check-points aux carrefours d’‘Arraba et de Jaba’, sur la route Jénine/Naplouse. Elles arrêtent et fouillent tous les véhicules palestiniens.

    Arrestations sur les check-points militaires

    Dimanche 2 mai, vers 22 h, les troupes d’occupation sur le check-point de Jabara, au sud de Tulkarem, arrêtent Saleh Mohammed Noufal, 25 ans, membre du Service palestinien de sécurité préventive, et Mo’ayad Mohammed Khaled, 30 ans, membre des Forces nationales de sécurité.


    (JPG)

    Culture du concombre près de Jénine, Cisjordanie occupée.
    (AP/Mohammed Ballas)


    5 - Mesures visant à créer une majorité démographique juive à Jérusalem

    Israël a, dans la dernière période, intensifié ses mesures arbitraires contre les Palestiniens dans Jérusalem-Est afin de les contraindre à quitter la ville. Le PCHR consacre cette section de son rapport hebdomadaire à ces violations importantes des droits humains contre les civils palestiniens de Jérusalem-Est.

    -  Dimanche matin, 2 mai, des dizaines de colons israéliens, escortés par des FOI, s’emparent d’une maison appartenant à ‘Ali Ibrahim Salah dans le village de Beit Safafa, au sud de Jérusalem.

    D’après l’enquête du PCHR, ce dimanche, vers 10 h 30, au moins 150 colons des colonies de Bethléhem et de Kiryat Araba, au sud-est d’Hébron, entrent en force dans la maison de Salah. Ils perturbent toute la zone jusqu’à 21 h. Des troupes israéliennes s’étaient déployées dans le secteur afin de protéger les colons. Il faut savoir que la famille de Salah avait été obligée d’évacuer sa maison pour céder la place aux colons israéliens la semaine précédente, après décision du tribunal israélien rendue le 15 décembre 2009 qui ordonnait l’entrée des colons dans la maison sous 120 jours. La Haute Cour israélienne prétend que la maison et le terrain sur lequel la maison est construite appartient à des colons israéliens, conduits par Yitzhak Hershkowitz, qui habite à Kiryat Arba et qui orchestre une campagne d’expulsion de Palestiniens du secteur afin d’y implanter un nouvel avant-poste colonial. La famille Salah, qui comprend 50 membres, vivait dans cette maison de 200 m2 depuis 1967. Hershkowitz prétend avoir acquis la maison du premier propriétaire en 1991. Les colons essaient de s’emparer de la maison depuis les années 90, et la famille a été sujette à des attaques répétées de la part des colons israéliens, la plus notable ayant eu lieu le 20 octobre 2009, quand les colons ont brûlé une bergerie appartenant à la famille et que les FOI ont confisqué 120 moutons.


    6 - Activités de colonisation et agressions des colons contre les civils palestiniens et leurs biens

    Israël poursuit sa colonisation dans les TPO en violation du droit international humanitaire et les colons continuent d’agresser les Palestiniens et de s’en prendre à leurs biens.

    -  Le jeudi 29 avril, vers 10 h, une quarantaine de colons de Yits’har, au sud de Naplouse, envahit la partie ouest du village d’Hawara, au sud de la ville. Les colons se mettent à balancer des pierres sur le parc municipal et sur trois maisons inhabitées, y provoquant des dégâts. Pendant ce temps, les FOI patrouillaient dans les rues du village, couvrant l’action des colons.

    -  Le vendredi matin, 30 avril, des colons de Givat Gilad, colonie construite sur les terres du village de Kufor Qaddoum, à l’est de Qalqilyan, arrachent au moins 30 oliviers appartenant à Saleh Yousef Eshtaiwi.

    -  Le mardi 4 mai, vers 10 h, à nouveau sur le village d’Hawara, des colons, une quarantaine, de Yits’har reviennent et occupent le secteur d’al-Naqar, à l’ouest du village. Ils mettent le feu à une bande de terre cultivée, appartenant à Mohammed Taha Dmaidi. 20 oliviers ont été brûlés.


    (JPG) Document public

    Pour plus d’informations, veuillez consulter notre site : http://www.pchrgaza.org ou contacter le bureau du PCHR à Gaza ville par courriel : pchr@pchrgaza.org ou par téléphone, au : +972 (0)8 282 4776 - 282 5893.


     
     

    Rapport hebdomadaire pour la période du 22 au 28 avril 2010 : PCHR
    traduction pour ce qui concerne Gaza : Jacques Salles, et la Cisjordanie, JPP.

     

     


    votre commentaire
  •  Sécurité d'Israël ou nettoyage ethnique?

    Edward S. Herman   
    L’un des clichés les plus classiques de l’establishment politique américain, c’est de prétendre que l’axe principal de notre politique israélo-palestinienne est notre volonté de « garantir la sécurité d’Israël ». Dans la même mesure, c’est bien sûr la nécessité de garantir notre propre « sécurité nationale » qui sert d’excuse pour justifier un budget militaire astronomique, un réseau de bases militaires qui se ramifie presque partout dans le monde, et un solide soutien à l’expansion de l’OTAN ainsi qu’à un impressionnant continuum de guerres menées sans exceptions à bonne distance de nos frontières nationales.


    Le terme de « Sécurité Nationale » est le blanc linceul qui permet d’occulter la réalité d’ambitions expansionnistes très affirmées. De même qu’avec la « loi Hoover » [J. Edgar Hoover] – selon laquelle moins il y a de communistes, plus grande est la menace communiste – en matière de Sécurité Nationale, plus les budgets et les capacités de l’armée augmentent, plus on redoute de négliger des menaces qui pourraient ne pas avoir l’air de devoir retenir l’attention d’une superpuissance. Les USA s’en sont même pris à Grenade, la plus petite capitale du monde, au nom de la Sécurité Nationale.

    Mais tandis que le cycle vertueux qui porte notre monde paralyse régulièrement toute opposition à l’establishment, les élites économiques et politiques sont les premières à attirer l’investissement vers le domaine sécuritaire, que ce soit chez nous ou en Israël. Là, le poids énorme du complexe militaro-industriel et de ses plus proches alliés des sphères politique, financière, universitaire et médiatique, a permis de normaliser des budgets pharaoniques exponentiels et le principe de la guerre permanente.

    Dans le cas d’Israël, le poids du lobby pro-israélien, l’interpénétration israélo-américaine dans les domaines de la finance, des affaires, de l’armement et de la planification stratégique et militaire, ainsi que le noyautage et les pressions visant les sphères politiques et médiatiques, ont offert aux leaders israéliens la possibilité de peser considérablement sur les orientations politiques qui touchent à leurs intérêts. Ici, c’est comme on dit « la queue qui remue le chien », mais bien que le chien en question soit un molosse gavé de « sécurité », la moindre puce piquant sa queue le fait aussitôt hurler à la mort et se gratter avec fureur.

    L’un des aspects les plus consciencieusement occultés de la campagne belliciste des leaders politiques américains et européens, qui brandissent l’urgence de garantir la sécurité d’Israël, c’est qu’elle est ouvertement raciste. Jour après jour, nos hommes politiques nous rabâchent que notre « solidarité » avec Israël est un « devoir absolu », qu’il n’y a pas entre Israël et nous le plus petit écart sur ces questions, et que notre « dévouement à la sécurité d’Israël est total » (Hilary Clinton) ; la majeure partie du Sénat et du Congrès US se produit régulièrement aux meetings annuels de l’AIPAC [le très officiel lobby pro-israélien US] pour prêter allégeance à l’Etat d’Israël ; et l’actuel Vice-président, Joe Biden, qui ne se cache nullement d’être sioniste, déclare publiquement qu’Israël a toujours été « au centre de son travail en tant que Sénateur des Etats-Unis comme à présent en tant que Vice Président des Etats-Unis ».

    Suite au récent accrochage entre Obama et Netanyahu, l’AIPAC a obtenu des trois quarts du Congrès US la signature d’une pétition exigeant que l’on cesse de critiquer publiquement Israël et appelant à un « renforcement » de l’alliance [israélo-américaine], sur la base de nos « valeurs communes », etc. La tournure même de la lettre paraphrasait d’ailleurs singulièrement une lettre de l’AIPAC portant les mêmes revendications.

    Mais cette dévotion sioniste et pro-israélienne, cette déférence envers l’AIPAC, cette allégeance répétée à Israël, sont elles réellement compatibles avec le serment qu’ont prêté nos leaders politiques au moment de leur investiture ? Le Général David Petraeus a récemment fait scandale en déclarant que ce dévouement à Israël finissait par nuire aux intérêts de la Sécurité Nationale US : « Ce conflit suscite un sentiment anti-américain, en donnant l’impression d’un favoritisme US en faveur d’Israël ». L’attitude de Biden, entre autres affidés des intérêts israéliens, serait-elle alors effectivement répréhensible et condamnable ? (Encore qu’on a peu de chances, inutile de le dire, de la voir un jour entraîner des poursuites…)

    Mais la dimension raciste de cette allégeance, n’en est justement que plus flagrante. Ce qui n’apparaît nulle part dans tous ces vibrants témoignages de solidarité, c’est la « Sécurité » des Palestiniens. Pourtant les violences israéliennes à leur encontre ne datent pas d’hier. Militairement spoliés de leurs terres comme de leur accès à l’eau, il est bien sûr parfaitement clair que ce sont les Palestiniens qui ont réellement besoin de sécurité et de protection, sur le terrain et tout de suite – comme c’est d’ailleurs le cas depuis des décennies.

    Mais il est implicitement entendu que les Palestiniens sont un non-peuple, des untermenschen [une sous-race] auxquels on peut infliger les pires sévices, sans restriction ni sanction aucune. Depuis des années, la plupart des Sud-Africains qui ont visité la Palestine ont déclaré que le système d’apartheid que les Israéliens ont imposé aux Palestiniens est nettement pire que celui qui avait cours en Afrique du Sud, et nombreux sont les Israéliens qui le confirment. Mais tout cela laisse les Occidentaux de marbre et leurs leaders peuvent continuer de clamer leur dévotion à la sécurité israélienne comme ils ne se seraient certainement jamais permis de le faire ouvertement au sujet du régime sud-africain.

    Là, l’establishment occidental, tout en soutenant discrètement le gouvernement, se devait de faire profil bas et s’abstenait de revendiquer ouvertement son soutien à la « sécurité » du régime d’apartheid. Leur racisme apparaissait principalement à travers leur alignement politique et leur soutien aux forces sud-africaines en Angola et en Namibie, avec lesquelles ils collaboraient au travers de programmes de renseignements et de contre-terrorisme, et en les gardant le plus possible à l’abri de toute sanction ou condamnation internationales.

    En soutenant Israël, les pays occidentaux se trouvent activement engagés aux côtés d’un Etat qui depuis des années viole ouvertement et quotidiennement la Quatrième Convention de Genève, qui ne tient aucun compte des positions de la Cour de Justice Internationale (et de la communauté internationale) sur des questions telles que la construction du mur, qui s’accapare continuellement les terres et l’eau des Palestiniens pour les céder exclusivement aux colons juifs, et qui lance régulièrement en toute impunité des attaques hors de ses frontières dans le cadre de campagnes de bombardements ou de programmes d’assassinats.

    Lors de récents échanges concernant l’annonce officielle d’un projet gouvernemental portant sur la construction de 1 600 logements supplémentaires à Jérusalem Est, les grands médias occidentaux se sont exclusivement focalisés sur l’offense que pouvaient y voir Joseph Biden (alors en visite officielle) et Obama lui-même, et sur les éventuels contretemps qui pourraient en résulter au niveau des « pourparlers de proximité ». Mais on se garda bien d’insister par exemple que ces nouveaux logements étaient strictement réservés aux juifs. Comme le souligne Gideon Levy, tandis que l’expulsion des Palestiniens de Jerusalem Est progresse méthodiquement depuis des décennies, « nous ne devons pas oublier que cet énorme projet de construction dans Jérusalem est exclusivement réservé aux juifs. Pas une seule banlieue palestinienne n’a été construite en 43 ans d’occupation. Ça n’est pas ce qu’on appelle l’apartheid ?

    « Même la nouvelle solution magique et ridicule du grand maître des mots, le Président Shimon Perez, ne trompe personne : Israël (annonce désormais le Président à ses hôtes étrangers) a le droit de construire dans des « quartiers juifs ». Et comment, monsieur le Président, ces quartiers sont-ils devenus juifs alors que tous sont construits sur des terrains palestiniens, sinon par l’implantation massive et illégale de colons, comme à Ariel, Ma’aleh Adumim et Gush Etzion, qui font désormais partie du « consensus » que nous nous sommes inventés ? Un consensus ? Seulement en Israël ! Et dans une très large mesure, ce consensus aussi a été fabriqué de toutes pièces (Gideon Levy : “Netanyahu did one thing right in the Jerusalem debacle,” Haaretz, 21 mars 20l0).

    Pour « l’Occident éclairé », la dimension raciste de la politique israélienne est totalement normalisée au moyen d’artifices du type « processus de paix », « négociations », « pourparlers de proximité », qu’il faut constamment reprendre, avec l’aide d’un « médiateur honnête ». Tout ça a l’air directement sorti d’Orwell sinon de Kafka. En réalité il n’y a pas de véritable processus de paix, ni de négociations, dans la mesure où les dirigeants israéliens n’envisagent absolument pas qu’un accord ou un tracé de frontières puisse interférer avec la méthodique déportation de leurs untermenschen ou freiner leur colonisation de la Cisjordanie.

    C’est depuis longtemps une évidence pour quiconque refuse de porter des œillères devant la prétendue constante impossibilité pour Israël de trouver « un interlocuteur valable ». Quant à l’intérêt même des Israéliens, il est bien évident qu’il leur est beaucoup plus facile de spolier et s’accaparer les terres de Palestine dans des territoires occupés qu’au milieu de frontières fixes. Les dirigeants israéliens eux-mêmes le reconnaissent à l’occasion. Ainsi, comme l’expliquait Dov Weisglas : « Tout l’intérêt du plan de Sharon [l’évacuation des juifs de la bande de Gaza], c’est le gel du processus de paix… En réalité, le Plan de Désengagement fournit le formol dans lequel on peut plonger tous les autres plans [de paix] (Ari Shavit, “The Big Freeze,” Haaretz, October 8, 2004).

    Thomas Friedman [Journaliste américain, éditorialiste au New York Times], explique pour sa part que la paix, pour les Israéliens, est récemment devenue un « passe temps » plutôt qu’une « nécessité ». Ils constatent qu’ils peuvent très bien se passer de la paix pour vivre heureux et ne se font plus d’illusions sur « le naufrage du processus de paix d’Oslo qui complète le retrait unilatéral du Liban et de Gaza – qui n’ont pas débouché sur la paix mais sur les attaques à la roquette du Hezbollah et du Hamas contre Israël, éradiquant le camp de la paix israélien et les partis politiques qui s’étaient alignés sur ses positions » (“Hobby Or Necessity?,” NYT, 28 mars 2010).

    Pour Freidman, Israël avait parfaitement le droit de se trouver au Liban et à Gaza : Israël avait un droit d’agression et d’occupation. Les solutions de sortie de crise que proposait Israël étaient donc généreuses et pacifiques – contrairement à l’époque où on s’en remettait à la « non-viabilité » et au « formol » pour geler le processus de paix. Et que le continuum de raids, d’assassinats, de spoliations, de blocus israéliens contre Gaza ou la Cisjordanie puisse être à l’origine des tirs de roquettes, est bien sûr parfaitement inconcevable. En réalité, prétendre que rétablir la paix ait été une nécessité pour Israël, mais qu’elle soit toujours restée hors d’atteinte à cause de l’intransigeance des Palestiniens et de leur « terrorisme », c’est de l’apologie de crimes de guerre au niveau le plus abjectement grotesque.

    De même, il n’y a jamais eu de « médiateur honnête » dans ce pseudo processus de paix – la contradiction entre « médiateur honnête » et « solidarité inconditionnelle », « devoir absolu » ou « dévouement total » à un seul camp est bien trop flagrante. Compte tenu du rapport de force monstrueusement déséquilibré entre Israël et les Palestiniens, le règlement du conflit impliquerait que les USA se positionnent à l’opposé des souhaits des dirigeants israéliens, ce qui est totalement incompatible avec une alliance si étroite qu’elle ne laisse pas « entre Israël et nous le plus petit écart ».

    En fait de solidarité, on se contente de prétendre que le processus de paix tient toujours, même si l’on se dispense d’exercer la moindre pression du côté du plus fort – une position qui, lorsqu’on la rajoute au flot d’armement que reçoit l’agresseur et au soutien diplomatique qui couvre toutes ses exactions, met clairement en évidence un authentique programme israélo-américain de spoliation systématique des Palestiniens.

    Mais la normalisation de ce processus raciste implique aussi au regard des faits historiques une attitude révisionniste. L’un des traits les plus saillant de ce révisionnisme est la soi-disant prédominance du terrorisme palestinien et l’idée qu’Israël ne fait que répondre à cette constante agression. En réalité la violence que l’on retrouve dès l’origine du conflit est bien la constante spoliation qui depuis des décennies dépouille progressivement les Palestiniens de leurs terres et de leur accès à l’eau, sous la bienveillante protection des USA et des autres nations éclairées d’Occident.

    Depuis près d’un siècle, les Palestiniens se sont efforcés de résister, le plus souvent pacifiquement, parfois par la violence, mais avec des pertes infiniment plus lourdes que celles de leurs agresseurs, du fait de leur armement dérisoire (vingt fois plus de morts que l’adversaire avant la seconde intifada, une proportion qui tomba à trois ou quatre fois plus au début de celle-ci pour remonter à cent fois plus au cours de l’attaque contre Gaza).

    De leur côté, les Israéliens avaient indispensablement besoin d’un certain niveau de violence palestinienne pour justifier leur annexion progressive de la Palestine. Et les bienveillantes nations éclairées d’Occident d’avaliser cette dépossession inexorable comme participant d’une légitime réponse au « terrorisme » palestinien. Les Israéliens devaient en outre mettre en échec tout accord négocié concernant le tracé des frontières séparant leur Etat de tout éventuel Etat Palestinien, de sorte qu’on ne laissa jamais au « processus de paix » la moindre chance de déboucher sur des accords de paix. Mais là encore, les magnanimes nations éclairées d’Occident jouèrent ostensiblement le jeu du « processus de paix », sans jamais exercer la plus infime pression sur l’Etat d’Israël pour qu’il règle le problème, offrant par là même la couverture idéale pour la poursuite des spoliations et du nettoyage ethnique.

    Cette ahurissante démonstration de racisme à l’état brut de la part d’Israël et des nations occidentales flanque cul par-dessus tête la prétendue nouvelle vocation des Occidentaux aux grands principes du « devoir de protection » et des « interventions humanitaires ». Leurs interventions soutiennent inconditionnellement la violence d’Etat israélienne à l’encontre de populations civiles que les Occidentaux s’efforcent dans le même temps de désarmer sans cesse davantage, mais qui ont désespérément besoin de protection.

    Il s’agit en outre d’un formidable cas de nettoyage ethnique mené systématiquement et ouvertement. Qui ne se souvient de la vertueuse indignation des Occidentaux devant le « nettoyage ethnique » de la Bosnie et du Kosovo, où cette accusation visait un pays cible (la Serbie) – d’ailleurs au détriment des faits – et permettait surtout de justifier une violente réaction internationale (principalement américaine) au prétexte de protéger les victimes ? Mais dans le cas du nettoyage ethnique israélien – un cas sans la moindre équivoque, mené le plus ouvertement du monde par la cinquième puissance militaire mondiale contre un groupe ethnique précis et presque totalement désarmé – les Occidentaux continuent tranquillement de soutenir le processus de nettoyage ethnique et y participent même activement.

    Tout cela montre à quel point l’idée de « garantir la sécurité d’Israël » n’est qu’un boniment de propagande de première classe. Ce que garantissent les Etats-Unis et les puissances occidentales, ce sont les opérations de nettoyage ethnique d’Israël. Si tant est que quoi que ce soit menace réellement la sécurité d’Israël, ce sont seulement les conséquences de son refus de mettre fin à son nettoyage ethnique et de faire la paix avec les Palestiniens et avec ses autres voisins. Tout le monde sait que les Etats arabes ont proposé de longue date à Israël un règlement complet du conflit qui impliquait pour Israël de renoncer aux territoires annexés après 1967 en échange d’une reconnaissance pleine et entière et d’accords de paix définitifs. Les Israéliens ont toujours rejeté ces perspectives de paix et poursuivi inexorablement leur nettoyage ethnique.

    Quant à savoir si le dernier affront de Netanyahu à Joseph Biden, au cours de sa dernière visite à Israël, les déclarations de Petraeus suggérant que les politiques israéliennes nuisent aux intérêts américains, le soi disant accrochage entre Netanyahu et Obama et les nouvelles exigences des Etats-Unis envers Israël, constituent réellement un « nouveau tournant » dans les relations américano-israéliennes, c’est plus que douteux. Les bases du problème demeurent les mêmes, le lobby n’a rien perdu de sa puissance, la politique administrative d’Israël penche toujours plus à droite et vers l’intérêts des colons, dont le poids politique ne cesse de croître, et la marge de manœuvre pour permettre des négociations susceptibles de déboucher un jour sur la création d’un Etat palestinien reste extrêmement réduite.

    Aux Etats-Unis comme en Israël, l’establishment politique considère l’Iran comme une menace de premier ordre. La récente déclaration du bloc Hoyer-Cantor-AIPAC appelant à davantage de solidarité en faveur du nettoyage ethnique, insiste que « par-dessus tout, nous devons rester focalisés sur la menace que le programme iranien d’armement nucléaire constitue pour la paix et la stabilité au Proche-Orient ». Avec d’un côté Obama, Clinton, Hoyer et Cantor plus d’accord que jamais sur la gravité de la menace iranienne et qui cherchent les moyens d’ouvrir sur une issue avantageuse, et de l’autre les Israéliens qui semblent y voir l’opportunité de « forcer la crise » (Steven Goldberg, in Y Net, premier avril 2010), se pourrait-il qu’un Obama très déterminé, s’offre une victoire supplémentaire en obtenant des Israéliens un gel des colonies et l’ouverture de négociations avec les Palestiniens de leur choix, en échange d’une guerre contre l’Iran ?

    Traduit de l’Anglais par Dominique Arias pour Investig'Action


    Edward S. Herman est Professeur Emérite de Finance à la Wharton School, Université de Pennsylvanie. Economiste et analyste des médias de renommée internationale, il est l’auteur de nombreux ouvrages dont : Corporate Control, Corporate Power (1981), Demonstration Elections (1984, avec Frank Brodhead), The Real Terror Network (1982), Triumph of the Market (1995), The Global Media (1997, avec Robert McChesney), The Myth of The Liberal Media: an Edward Herman Reader (1999) et Degraded Capability: The Media and the Kosovo Crisis (2000). Son ouvrage le plus connu, Manufacturing Consent (avec Noam Chomsky), paru en 1988, a été réédité 2002 aux USA puis en 2008 au Royaume Uni.

    Source: Investig'Action


    1 commentaire

  • Le peuple grec est en colère, et il a bien raison : alors qu’on essaye de lui mettre sur le dos la responsabilité de la faillite de l’État grec, nous affirmons au contraire que la responsabilité revient aux institutions financières internationales et à l’Union Européenne. Les institutions financières ont précipité le monde et notamment la Grèce dans une crise économique et sociale d’ampleur historique, qui a obligé les États à s’endetter, et aujourd’hui ces mêmes institutions se plaignent que certains États risquent de ne pas pouvoir rembourser leur dette. Nous dénonçons cette hypocrisie et affirmons que même si la Grèce, et tous les autres pays, pouvaient rembourser leur dette, ils ne devraient pas le faire : c’est aux responsables de la crise, les institutions financières, pas aux peuples, de payer les pots cassés de la crise. Il n’est que justice que le peuple grec refuse de rembourser la dette de son État.


    Refusons de payer leur crise !


    Attaquons-nous donc plutôt aux capitalistes : le capital grec est très rentable, il s’attire les marges parmi les plus importantes d’Europe, en raison d’investissements dans les pays pauvres des Balkans, de l’absence de protection sociale, de garanties collectives et de salaire minimum pour les travailleurs de Grèce, d’un travail au noir gigantesque et d’une exploitation encore plus grande de la main d’œuvre immigrée. Il est de plus très peu taxé, du fait d’un État très faible (vis-à-vis des riches) et d’une grande corruption permettant la fraude et l’évasion fiscale à très grande échelle. C’est donc aux capitalistes grecs de payer la crise !


    Nous devons également dénoncer l’attitude de l’Union Européenne. Celle qu’on essaie de nous vendre comme une garantie de paix et de solidarité entre les peuples montre ici son vrai visage : celui d’être un soutien inconditionnel du néolibéralisme, dans le plus complet déni de la démocratie. Aussitôt qu’une économie se trouve plongée dans une situation difficile, toute espèce de solidarité s’évanouit, et l’on agonit la Grèce d’accusations de laxisme et d’insultes flirtant avec le racisme. «L’Europe qui nous protège» que vantaient les socio-libéraux au moment de la scandaleuse adoption au forceps (notamment en France et en Irlande) du traité de Lisbonne, semble bien loin.



    En fait de protection, l’UE et les institutions financières ont conjugué leur effort pour faire avancer la Grèce à marche forcée vers le démantèlement des services publics, à travers des plans d’austérité qui rappellent les «plans d’ajustement structurel» du FMI : non-remplacement des fonctionnaires, gel de leur salaire, privatisations, hausse de la TVA. Aujourd’hui, l’Union Européenne réclame le report de l’âge de la retraite à 67 ans, en Grèce mais aussi dans les autres pays, menaçant de démanteler également la sécurité sociale. En faisant tout cela elle ouvre de nouveaux marchés aux investisseurs, tout en garantissant les avoirs des riches épargnants, au détriment des intérêts fondamentaux des classes populaires. C’est une Europe de classe à laquelle nous avons affaire, à laquelle nous devons nous opposer tous ensemble. C’est pourquoi nous appelons à participer partout en Europe à des initiatives de solidarité avec le peuple grec et les futures victimes de l’acharnement des banques. Aux valeurs de cupidité et de prédation sur lesquelles est fondée l’Union Européenne, répondons par la solidarité de classe !

    La Grèce est le laboratoire du démantèlement social, de ce qui nous attend toutes et tous demain. Cette politique est menée par tous les partis institutionnels, des bourgeois pur sucre aux sociaux-libéraux, par tous les gouvernements, par toutes les institutions du capitalisme globalisé. Il n’y a qu’une voie pour faire reculer cette politique de barbarie capitaliste : l’action directe populaire, la généralisation du mouvement de grève et les manifestation d’un bout à l’autre de l’Europe.

    Solidarité avec la lutte du peuple grec ! 
    Grève générale partout !


    Alternative Libertaire (France), Federazione dei Comunisti Anarchici (Italy), Organisation Socialiste Libertaire (Switzerland), Workers Solidarity Movement (Ireland), Zabalaza Anarchist Communist Front (South Africa) - Anarkismo.net

    sOURCE JURA LIBERTAIRE ICI


    votre commentaire