• Le discret M. Woerth


     
    C'est un gars terne, limite insignifiant, looké chef comptable, l'air sérieux, limite ennuyeux, paraît pas trop à sa place dans le ramassis bling bling du gouvernement entre les hâbleurs, les faux culs, les cire pompes, les incompétents placés par décret "royal", il détonne le Woerth, on se demanderait presque ce qu'il fait là, si l'on n'oubliait pas régulièrement son existence.

    Moins grotesque que des Morano ou Lefebvre, moins envahissant que Bertrand, il est pourtant lui aussi un fidèle soldat de la sarkozie.

    Les petites lunettes du chef comptable mollasse dissimulent le regard d'un exécutant froid.

    Sous le regard d'une France qui s'en fout ou qui en rigole, le gouvernement se lance dans la chasse aux rumeurs, ou patauge dans son vieux plan sécuritaire, ça occupe le terrain journalistique et on ne parle de rien d'autre.

    Et Woerth, pendant ce temps, se prépare tranquillement à "réformer" les retraites , en attendant comme il faut bien s'occuper, le discret monsieur Woerth vient de flanquer à la trappe, coup de balai discret mais efficace, la liste rouge des entreprises les plus oppressantes pour les salariés, une tâche sur le tapis que lui avait laissé son prédécesseur le (dés)agrégé Darcos.

    Woerth au gouvernement, c'est un peu le Samouraï de Melville qui se serait égaré dans la la Folie des Grandeurs; mais tout déplacé qu'il soit, il reste un exécutant zélé.


    Le Blog De Rébus

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  •  

    De son lit d'hôpital, Alain Orsoni nous écrit une lettre, en forme d'appel. Une lettre bilingue, corse et français. Les nouvelles de son état sont alarmantes. Il y a urgence à intensifier le combat et surtout à le généraliser dans toute la Corse. Jeudi, 18h30, un appel au rassemblement est lancé devant la préfecture d'Aiacciu. Toute initiative, quelle qu'elle soit est nécessaire, car une seule chose est sûre, il faut faire vite ou nous risquons de nous trouver face à l'irrémédiable...


    La lettre d'Alain Orsoni

    "Quand cette lettre sera lue, cela fera un mois que j'aurai débuté une grève de la faim totale. Il n'y aura pas d'autre anniversaire mensuel car aucun organisme humain ne peut supporter plus de 45 jours sans manger. Et pourtant, malgré le danger, je suis décidé à ne pas céder. Je me suis déjà exprimé sur les raisons de cet acte que je qualifierais de résistance plutôt que de désespoir. Depuis le premier jour de mon incarcération, je n'ai eu de cesse de proclamer mon innocence étayée par dix évidence.

    La présomption d'innocence aurait dû jouer en ma faveur. Elle m'a tout simplement été niée contrairement à ce qu'impose la Constitution. Je jure sur ce que j'ai de plus sacré, à savoir la mémoire de mes chers disparus, que je ne suis pour rien dans l'acte qui m'est imputé. Mais la justice le sait bien, elle qui, sans craindre le cynisme ou le grotesque a été jusqu'à avancer l'argument de ma protection pour me maintenir derrière les barreaux. Je ne crois pas plus à la culpabilité de mon fils Guy à qui j'enjoins une fois encore de se rendre pour s'expliquer. Pourtant, au vu de mon traitement je comprends que toute personne même innocente, éprouve quelques craintes à tomber entre les mains d'une justice qui ne respecte même pas ses propres règles. Mais voilà : le magistrat instructeur m'a fait savoir qu'il était le seul maître à bord et que mon destin dépendait de son seul bon vouloir.

    Eh bien je n'accepte pas un tel diktat. Je le refuse. Je le récuse. Je le combats. Autant il me semble évident que toute société a le devoir de lutter contre les maux qui la corrompent: prévarication, trafics, banditisme etc. autant les règles doivent être égales pour tous : pour les puissants comme pour les misérables. Or elles ne le sont évidemment pas.

    Je végète depuis neuf mois dans les oubliettes de la République. Je n'y côtoie que des malheureux, de pauvres gens qui, pour la plupart manquent d'argent, d'avocats et tout simplement d'espérance. La plus grande partie de ces damnés est formée de prévenus et non de coupables qui sont pourtant traités comme tels. Pire, beaucoup paraissent souffrir de troubles psychiatriques, qui justifierait leur sortie du système pénal. Les conditions de vie sont pour la plupart d'entre eux atroces. Car celui qui n'a pas les moyens de cantiner est ici le plus pauvre d'entre les pauvres. Beaucoup ne savent ni lire ni écrire et nous sommes quelques-uns à leur servir d'écrivains publics. Les prisons françaises sont la négation de ce que ce pays prétend être : celui des droits de l'homme.

    Les règles doivent être égales pour tous, écrivai-je. Elles ne le sont pas lorsqu'à la seule énonciation de votre qualité de Corse, vos juges pensent que vous êtes un parrain en puissance et qu'ils préfèrent la rumeur à l'évidence. La JIRS de Marseille se vante de combattre le grand banditisme corse ce qui est en soi légitime. Mais la Corse serait-elle la seule terre pécheresse ? Et le grand banditisme serait-il dans le sud-est de la France frappé du sceau ethnique ? Combattre le grand banditisme oui mais tous les grands banditismes y compris ceux qui se cachent sous les cols blancs.

    Une justice égale pour tous dit la Constitution. La JIRS prétend tout à la fois être une justice de droit commun mais expérimenter de nouvelles voies répressives notamment la collégialité qui permet tous les abus et met un terme à la séparation entre l'accusation et l'instruction qui oublie tout simplement qu'elle doit instruire à charge mais auss à décharge ? La JIRS est une machine monstrueuse qui réclame son lot de chair humaine au nom de sa propre efficacité, au nom du résultat imposé par la nouvelle doctrine. Et malheureusement pour moi je fais partie de ce triste convoi.

    Toute ma vie, n'en déplaise à mes détracteurs, je me suis battu pour ce que j'estimais être juste. Il m'est arrivé de me tromper mais je ne j'ai jamais calculé préférant l'honneur me semble-t-il aux petits calculs mesquins. Je ne serai pas la victime consentante de comportements indignes qui, à terme mettent en péril l'idée même de démocratie. Et quitte à être vaincu, je préfère me battre avec mes moyens, avec mon énergie et désormais les vôtres, à vous qui me soutenez.

    Je suis Corse et j'en suis aujourd'hui particulièrement fier. Malgré tous nos défauts, nous sommes un peuple encore capable de ces solidarités qui deviennent tellement rares ailleurs. Je suis tenu au courant de la campagne qui se développe en ma faveur. Je voudrais ici remercier celles et ceux qui l'animent à commencer par la Ligue des droits de l'homme et mes amis de l'ACA. Les uns démontrent qu'on sait et qu'on peut encore se battre pour des principes nécessaires à l'exercice de la démocratie et les autres que la notion d'amitié et de don existe toujours dans un monde où tout s'achète et tout se vend.

    Je veux remercier les membres de la société civile et les milliers d'inconnus qui m'accompagnent dans mon combat qui sont la force de la Corse. Je veux remercier l'évêque de Corse qui m'a écrit être particulièrement sensible à ma situation et aux deux présidents de notre assemblée qui, bravant les rumeurs extravagantes et odieuses, ont tenu à souligner combien ils étaient humainement touchés par la façon dont la justice me traitait, lui demandant d'enfin se prononcer sur mon sort.

    J'avoue ne pas savoir comment tout cela va s'achever.

    Ou plutôt je n'y vois qu'une issue : ma libération.

    Que les miens, ma mère, ma pauvre mère, mon frère Stef, Frédérique, Antonia, Guy et Alessandra me pardonnent pour le mal que je leur procure bien malgré moi. Mais, parce qu'ils me connaissent, ils savent que ce que j'ai entrepris m'est apparu comme la seule voie honorable pour crier mon innocence.

    Je vous demande donc de continuer sans faiblir. La JIRS a voulu un rapport de force et elle l'a obtenu. Désormais l'affaire est politique au sens noble du terme. Il s'agit de savoir comme la cité mérite d'être gérée : par l'exception ou par la norme, par la citoyenneté ou par la peur. L'état français peut-il aujourd'hui se permettre de combattre non plus un homme seul caractérisé comme bandit mais des milliers de Corse qui, à travers moi, défendent le droit à une justice normale, certes inflexible mais néanmoins sereine. Aura-t-il la férocité et les moyens de porter sur la conscience la mort d'un homme qui aura eu le tort de se battre contre les justices d'exception et pour le droit à la présomption d'innocence. Ce combat, notre combat, est à mener démocratiquement, pacifiquement mais sans la moindre hésitation.

    Je n'ai pas vocation à faire pleurer sur mon sort. J'ai certainement commis des erreurs dans ma vie. Mais je n'ai jamais été un homme d'argent, de crimes ou de pouvoir. On a répandu sur mon compte des monceaux d'ordures que je réfute totalement. J'ai toujours été un patriote corse convaincu, qui a vécu l'exil dans le déchirement. Mon désir est tout simplement de retrouver une vie normale et de participer autant que faire se peut au développement de notre peuple. Qu'on me pardonne cette déclaration

    Un peu solennelle. Il me semble en avoir gagné le droit.

    À bientôt mes amis."

     

    Source Partitu di a Nazione Corsa


    A lèttera d'Alain Orsoni


    "Quand'edda sarà letta sta lettara, sarà un mesi ch'eddu sarà principiatu u me dighjunu. Ùn ci sarani altri annivirsarii minsinchi chì u corpu umanu ùn supporta 45 ghjorni senza magnà. È puri, malgratu i piriculi, socu dicisu à ùn piantà. Mi socu dighjà spiicatu nant'à i raghjoni di st'attu chì chjamu RISISTENZA è micca adisperu. Da u prima ghjornu di u me imprighjunamentu, ùn aghju piantatu di mughjà a me nucenza appughjata da parechji evidenzi. A prisunzioni di nucenza ùn hè stata, com'è hè di regula, à favori di mè. Hè stata nigata à u cuntrariu di ciò ch'edda imponi a custituzioni. A ghjurgu nant'à ciò ch'ahju di più sacru, vali à dì a mimoria di i me cari spariti, ch'ùn entru par nudda in ciò chì m'hè rimpruvaratu. Ma a ghjustizia a sà bè, edda chì ùn temi a sfacciatezza è i carnavalati, hà missu in risaltu a raghjoni di a me prutizzioni da mintena mi incarciaratu. Ùn credu ancu micca à a culpabilità di me figliolu Guy è li dumandu, una volta di più, di metta si in mani. È puri, vistu ciò cì m'accadi, capiscu chì a ghjenti nucenti fussi impaurita di metta si in mani à una ghjustizia chì ùn rispetti i so reguli propii. Ma u maghjistratu instruttori m'hà fattu sapè ch'eddu era u solu maestru à bordu è chì u distinu meu dipindia di a so vuluntà è basta.

    Eccu... ma eu ùn accettu sta manera di fà. A riccusu. A cumbattu. S'edda mi pari un evidenza chì una sucità abbii u duveri di luttà contru à ciò chì a currompi (traffichi, privaricazioni, banditisimu...), mi pari ancu un'evidenza chì i reguli fussini i listessi par tutti, putenti com'è puvaretti. Ma ùn sò !

    Scurdatu dipoi 9 mesi ind'i carciari di a Ripublica, ùn ci vecu cà disgraziati, povara ghjenti chì guasgi tutti mancani di mezi, d'avucati è pà u più di spirenza. Parti è più di sti casticati, di sti dannati, sò privinuti è micca culpabuli... è puri sò trattati com'è s'eddi erani dighjà cundannati. Peghju, certi avariani bisognu di un'accuratura in psichiatria, ciò chì i purtaria à essa cappiati ! I cundizioni di vita quì sò atroci pà a maiò parti di sta ghjenti. Sappiati chì quiddu chì ùn hà i mezi di cantinà hè quì u più disgraziatu di i disgraziati. Pochi sò quiddi chì sò capaci di leghja o di scriva è semi uni pochi hà ghjuvà da scrivaniu publicu. I prighjoni francesi sò una nigazioni di ciò ch'eddu si pratendi stu paesi : quiddu di i Dritti di l'Omu.

    Leghji è reguli devini essa i listessi par tutti, scriviu nanzu. Ùn la sò quandu à a sola affirmazioni di a vostra qualità di Corsu, i vostri ghjudici pensani chì vo seti un Capimaffiosu è ch'edda li piaci di più a voci chì corri cà l'evidenza. A JIRS di Marseglia si vanta di cumbatta u gran banditisimu corsu, ciò chì pò parè à tuttu lighjitimu. Sarà a Corsica a sola tarra di u piccatu ? U gran baditisimu saria ind'u sudu-punenti, suciddata da l'etnia corsa ?

    Batta si contru à u banditisimu, iè, ma contru à tutti i banditisimi, ancu quiddi chì si piattani sottu à i vistiti di nutabili. Una ghjustizia à paru da tutti, dici a Custituzioni. A JIRS pratendi d'essa una ghjustizia di drittu cumunu ma spiriminteghja novi vii riprissivi, com'è a « collégialité » chì parmetti tutti l'abbusi po metti un tarminu à a spiccatura trà l'accusu è a struzzioni, scurdendusi ch'edda hè in l'obligu di struì à carica ma dinò a scarica. A JIRS hè un mostru in brama di carretti di carri umana à nomi di a so ifficacità propia, à nomi di u risultatu impostu da a duttrina nova.

    È par disgrazia, socu di quiddi nant'à u carrittacciu à a distinazioni sicura.

    Tutta a me vita, ancu s'edda dispiaci à certi, mi socu battutu par ciò chì mi paria ghjustu. Di sicuru mi socu sbagliatu calchì volta, ma ùn aghju mai calculatu nudda ch'eddu mi piaci di più l'anori cà i calculi mischini. Un saraghju mai l'agneddu aspittendu a tumbera à la mutta nì a vittima di cumpurtamenti indegni, chì portani à u piriculu l'idea di a Dimucrazia. È ancu s'edda mi tocca ad essa vintu, luttaraghju cù i me mezi, a me anirgia è ancu a vostra, voi tutti chì mi sustiniti avà o cghì u fareti oramai.

    Socu corsu è ancu oghji, ni socu più cà fieru. Malgratu tutti i nostri difetti , semi sempri capaci di sti sulidarità divintati rari in altrò oghji ch'hè oghji. Socu à capu di a campagna à favori chì si sviloppa. Tengu à ringrazià à quiddi chì a facini, cumincendu pà A Lega di i Dritti di l'Omi è i me amichi di l'A.C.A. L'uni è l'altri facini veda chì no sapemi sempri,, è ch'eddu si pò sempri, luttà pà i fundamenti nicissarii à a Dimucrazia. Facini veda chì a nuzioni d'amicizia com'è quidda di u donu asistini sempri ind'u mondu di u soldu, induva tuttu si vendi è si compra. Vogliu ringrazià a sucità civili è i millai di scunnisciuti chì m'accumpagnani in stu cumbattu è chì sò a forza di a Corsica. Vogliu ringrazià u vescu di Corsica chì m'hà scrittu ch'eddu era sinsibuli assai à a me situazioni, po i dui prisidenti di a nostra Assimblea chì, in pettu à i vuciacci chì curriani, ani palisatu ch'eddi erani tocchi da a manera ch'eru trattatu da a ghjustizia, dumendendu li di prununcià si u più prestu pussibuli nant'à a me sorti.

    A dicu, ùn socu com'edda s'hà da finiscia l'affari.

    A sola fini ch'e vecu : a me libarazioni.

    Chì i mei, me Mamma, a me tinta Mamma, me frateddu Stefanu, Frédérique, Antonia, Guy è Alessandra mi pudessini pardunà u mali ch'e li facciu senza vulè la. Ma, cunniscendu mi bè è strabè, sani chì ciò ch'e facciu hè par mè a sola via da mughjà ch'eru nucentu.

    Vi dumandu dunqua di cuntinuà senza sfiattà. A JIRS hà vulsutu un raportu di forza è l'hà avutu. Oramai, l'affari hè puliticu, cù u significatu nobili di sta parodda. Tocca avà à sapè com'è a città devi essa amministrata è ghjistita : da l'iccizzioni o da a norma, da a citatinenza o da a paura.

    U Statu francesi si pudarà parmetta oghji di luttà contru à un omu ch'ùn hè più solu, dettu da eddu « banditu », ma contru à millai di Corsi chì difendini una ghjustizia nurmali, ferma ma serena ?

    T'avarà a firucità è i mezi di purtà sta somma nant'à i spaddi, quidda somma di a morti di un omu chì vlia solu luttà contru à i ghjustizii d'iccizzioni è pà u drittu à essa prisuntu nucentu. Sta lotta, a nostra lotta, devi essa dimucratica, pacifica ma senza mancu un'impuntata... ind'un milampu !

    Socu pocu primurosu di fà piegna nant'à a me sorti. Di sicuru, aghju fattu sbagli è arrori ind'a me vita. Ma mai, mai ùn socu statu omu di soldu, di crimini o di puteri. Si n'hè dettu tantu è tantu nant'à mè chì ricuseghju cun forza. Socu sempri statu un patriottu corsu cunvintu, chì hà campatu u so isiliu com'è una stracciatura. Ciò ch'e vogliu : ritruvà una vita nurmali è participà quant'edda si pò à u sviluppu di u me paesi è di u so populu.

    Mi pardunareti sta chjama appena sulenna ma, mi, pari d'avè ni guadagnatu u drittu.

    À prestu o amichi."


    Alanu ORSONI.


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  • La dissidence française soutenue par l’étranger.

    De retour dans leur pays après une enquête en France, des journalistes latino-américains ont présenté dans leurs medias des reportages sur les « dissidents » français : indépendantistes corses, basques, bretons, salariés menaçant de faire exploser leur usine, manifestants pourchassés par les CRS, famille des agents de France Télécom poussés à la mort, parents d’enfants menottés par la police, automobilistes gardés à vue pour une infraction au code de la route.

    Après avoir rappelé que, malgré des répressions sanglantes, des exécutions de masse, des bombardements aveugles des populations, l’usage de la torture, la France n’est jamais venue à bout de sa dissidence malgache, indochinoise, algérienne, les journalistes latino-américains ont créé une association de soutien à la dissidence de la presse de notre pays car, disent-ils, « En France, l’Elysée fait nommer des journalistes aux postes clés et la plupart des médias appartiennent à des oligarques ».

    Ces reportages ont ému l’opinion publique du sous-continent américain.

    En Argentine, « El Pato Encadenado », journal satirique paraissant le mercredi conseille à Nicolas Sarkozy de rendre leur indépendance à ses sujets (sic) qui « mangent du fromage qui pue, jouent à la pelote avec un béret sur la tête ou se coiffent d’un chapeau rond ».

    Au Brésil, l’União dos Trabalhadores, le puissant syndicat ouvrier a lancé une souscription pour aider les « camarades travailleurs français » à payer les frais de Justice contre les « patrons voyous » (re-sic).

    L’ONG mexicaine « Indépendentistas sin fronteras » a saisi la commission des droits de l’homme de l’ONU pour obtenir la libération des prisonniers d’opinions français dont des dizaines de Corses et des centaines de Basques.

    L’ONG chilienne « Nunca Mas Condor » (« Plus Jamais Condor », allusion à la police transfrontalière qui traqua les militants de gauche en Amérique latine) exige la dissolution du GAL (police transfrontalière franco-espagnole qui traque les militants indépendantistes de part et d’autre des Pyrénées).

    Réunis en sommet de l’Organisation des Etats Américains », trente pays ont voté une motion qui condamne la France et préconise le gel des relations commerciales « tant que la France ne respectera pas les droits de l’Homme et de ses minorités ethniques ». A également été adoptée une résolution qui stipule que les ministres de ces pays ayant à voyager en France y prendront prioritairement contact avec la dissidence, laquelle sera invitée à toutes les manifestations dans leurs ambassades. Les corps diplomatiques et les journalistes en poste à Paris sont priés de remplacer systématiquement les mots « opposition », « grévistes », « gardés à vue » par « dissidence, » tandis que les agitateurs corses, basques, bretons, les grévistes, les manifestants, les jeunes de banlieue seront nommés « dissidents, militants des droits de l’Homme ».

    Un amendement prévoyant de leur fournir des armes a été repoussé. Néanmoins, et afin de les aider à se doter de permanents, de locaux, d’outils de propagande et de locomotion des subventions annuelles ainsi que des bourses et des prix (littéraires, artistiques, etc.) seront accordés aux séparatistes par les gouvernements et par des organisations humanitaires.

    Il est juste, a déclaré un ministre latino-américain, que la France, qui éclaira le monde, soit payée de retour quand elle se trouve « sous l’éteignoir » d’une « démocrature » (re-re-sic).

    Théophraste.Ici


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  • adelon.jpg

     

    Le piège se referme-t-il encore un peu plus sur l’internet français ?

    Regardez l’actu de ces derniers jours.

    Mettez ces quatre infos en parallèle et vous aurez compris.

     

    1°) Depuis la défaite de l’UMP, les médias insistent lourdement (mais comment pourraient-ils faire autrement ?) sur les sondages calamiteux qui concernent la popularité de Nicolas Sarkozy. Jour après jour, un sondage annonce une baisse de sa popularité, du jamais vu dans toute l’histoire de la 5ème république. Ils remettent même en cause sa candidature à sa réélection. Le voyage présidentiel aux USA n’a pas donné les résultats escomptés en terme de popularité…

     

    2°) Au même moment, alors que le MODEM est dans les choux, des prétendants à la candidature à droite et au centre droit s’engouffrent dans la brèche : Villepin mais aussi le Nouveau Centre et même Fillon. Copé reste muet sur le sujet mais agit de façon à torpiller certains projets du président comme l’interdiction de la burqa et la fin de la publicité sur France-Télévisions

     

    3°) Le thème de la lutte contre la pédophilie sur internet revient encore une fois sur le devant de la scène avec l’émission « Les infiltrés » et l’annonce qu’ils ont dénoncé leurs contacts dans les milieux pédophiles afin de prévenir tout crime.

     

    4°) Les rumeurs sur les infidélités du couple présidentiel prennent une tournure étrange. On parle d’un complot ourdi sur le net, on met en cause Rachida Dati, les anglo-saxons, et de mystérieuses puissances d’argent, qui voudraient saboter les actions présidentielles en matière de régulation du capitalisme.

     

    Tout ça ressemble à un story-telling bien préparé, vous ne trouvez pas ?

     

    Le message est simple :

     

    Un complot de l’étranger contre le président, contre La France même, à cause de l’audace de son président.

     

    Une ex-amie devenue intrigante ou instrumentalisée pour de mauvais desseins.

     

    L’internet qui a accéléré le processus de rumeurs ce qui accrédite que l’internet est contrôlé par des personnes voire des puissances occultes, hostiles à La France. D’ailleurs, les abus, excès et dérives y seraient nombreux avec la pédophilie.

     

    Ainsi, on, peut se débarrasser de certains gêneurs : anciens amis, journalistes ; histoire de mettre la pression sur la presse et décourager certains de retourner leur veste.

     

    Ainsi, de coupable de ses échecs, Sarkozy devient une victime des vilains qui restent à démasquer soit à l’étranger, soit au sein même de la droite.

     

    Ainsi, une loi visant à contrôler le net pourrait être mieux comprise par le français moyen.

     

    Donc ce sera tout bénef pour le président. Le coup du complot est un coup en quatre bandes.. D’ailleurs, qui a levé le lièvre du complot et livré les intentions du président sur ce thème ? La ministre de la justice ? Le ministre de l’intérieur ? Le Premier Ministre ?

     

    Non aucun d’eux. Pierre Charron s’en est chargé. Son rôle ? Conseiller en communication et en image de Nicolas Sarkozy. Un spécialiste des story-telling forcément !

     

    Milton Dassier


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  • MEXIQUE : journalistes assassinés, journalisme assassin

    Jean-Pierre PETIT-GRAS

    Le 25 mars dernier, l’Unesco publiait un rapport inquiétant sur les meurtres de journalistes dans le monde. Il y apparaissait que le Mexique, depuis des années, a ravi à la Colombie la deuxième place, peu enviée, dans ces macabres décomptes. Tout juste derrière l’Irak, où, comme dirait un président bling bling, des reporters imprudents se font canarder par un tank américain, à la fenêtre de leur hôtel...

    Pour celui qui ne lit plus guère que la presse dite « alternative », il est difficile de savoir si les « grands » journaux ont beaucoup fait état de ce rapport.

    Pour celui qui suit l’actualité mexicaine et latinoaméricaine depuis des années, les choses sont assez claires : les journalistes assassinés appartiennent pratiquement toujours à de petites feuilles locales, et ils sont tués parce qu’ils ont enquêté de trop près sur les agissements d’hommes politiques mafieux, de multinationales vertueuses, porteuses d’un « progrès » détruisant le cadre de vie de communautés entières , ou de bandes dont on ne sait jamais très bien si elles appartiennent au « crime organisé », ou aux « forces de l’ordre », ou aux deux à la fois.

    Mais il est une catégorie de journalistes qui, eux, ne prennent pas beaucoup de risques. Sinon celui de manquer gravement à la déontologie du métier. Une déontologie dont on imagine que la vérification des informations que l’on livre au lecteur fait partie des devoirs élémentaires de ce que l’on appelle l’honnêteté intellectuelle.

    Deux jours après la sortie du rapport de l’Unesco, le journal mexicain Reforma offrait sur huit colonnes un pseudo reportage sur un prétendu déserteur de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN), lequel aurait révélé, en vrac, le véritable visage du sous-commandant Marcos, celui de membres de l’ETA en action dans le « camp d’entraînement zapatiste de La Garrucha », et enfin, le financement de l’EZLN par l’organisation indépendantiste basque.

    Cette « information » pourrait prêter à rire. Le Marcos de la photo est un activiste italien solidaire des communautés zapatistes, Leuccio Rizzo. Des centaines de personnes ont immédiatement reconnu le jeune homme, et celui-ci réclame en vain une rectification de la part de Reforma. Les « terroristes de l’ETA » sont de jeunes femmes, espagnoles et française, qui participaient l’été dernier à un chantier international (rassemblant paysans zapatistes et membres de la société civile mexicaine, nord-américaine et européenne) pour la construction du futur local de la Junta de Buen Gobierno (Conseil de Bon Gouvernement, dont les membres sont désignés par leur communauté pour gouverner leur région, dans un système de rotation et de non-rémunération qui ferait pâlir d’envie -ou d’effroi- plus d’un chantre de la « démocratie participative »).

    Quant au financement de l’EZLN par l’ETA, il suffirait, pour le plus débutant et mal informé des journalistes novices, de jeter un coup d’oeil sur les condamnations incendiaires exprimées par les porte-parole des zapatistes (1), pour se dire qu’il y a, au minimum, matière à prudence et à vérification des dire du soit-disant déserteur.

    Mais c’est probablement trop demander à une presse dont le rôle est précisément de mentir et de manipuler l’opinion.

    La journaliste indépendante Gloria Muñoz rappelle, dans La Jornada du 3 avril, qu’un précédent montage sur l’identité de Marcos avait été suivie de l’invasion des communautés zapatistes par des milliers de militaires mexicains.

    Celle-ci, au-delà de son caractère grotesque, s’inscrit parfaitement dans le cadre de la recrudescence de la guerre de basse intensité que dénoncent les zapatistes, et qui se traduit en ces premiers mois de 2010 par une multiplication sans prédédent des agressions et provocations, d’un harcèlement épuisant et meurtrier, perpétrés par des groupes paramilitaires et parapoliciers. Le rôle de ces derniers, totalement instrumentalisés par les pouvoirs fédéral et locaux, est de pousser les zapatistes à une réaction violente, qui justifierait une intervention militaire massive, visant à exterminer les communautés en résistance, à liquider toute forme d’autonomie et à mettre la main sur les ressources naturelles et humaines de la région.

    Il appartient aux individus qui composons ce que l’on appelle, un peu niaisement, « l’opinion publique internationale », de nous tenir informés, vigilants et prêts à réagir à une nouvelle escalade. Car elle se prépare.

    Une des réactions possibles, et pas des moins salutaires, est de nous défier clairement de médias qui, comme le Monde et des centaines d’autres organes de la presse internationale, se sont empressés de reproduire tout ou partie de cette manipulation, sans daigner publier les indispensables rectificatifs.

    Une réflexion en vue de préparer un appel large au boycott du tourisme vers le Mexique (si madame Alliot- Marie veut bien accepter de comprendre qu’un tel appel n’a rien de raciste, ni d’antisémite, et qu’il ne vise ni les blancs, ni les métis, ni les indigènes) en serait une autre.

    Jean-Pierre Petit-Gras Ici

    (1) Lire par exemple La Jornada du 15 janvier 2003. Les textes sont accessibles sur l’internet. Ici


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