• L’incident de ’Beita’ en 1988 met en lumière une occupation cruelle et le manque de détermination des journalistes

    David Samel - Mondoweiss


    C’est aujourd’hui le douzième anniversaire d’un de ces innombrables événements tragiques de l’histoire du conflit israélo-palestinien. Il est bon de le revisiter parce qu’il est caractéristique du racisme, de la cruauté, de l’injustice et même de l’insanité de l’occupation.
     
     

    Ethique du journalisme et conflit du Proche-Orient

     

     

    Cet article issu du blog de Philip Weiss donne un aperçu concret du traitement différentiel de l’information relative au conflit palestino-sioniste. Il révèle aussi de manière éclatante ce que signifie une approche journalistique "équilibrée" des événements en Palestine occupée : cet "équilibre" ne peut se trouver qu’au détriment de la vérité.

    On notera l’ironie à peine voilée de l’auteur de l’article qui observe qu’un journaliste qui s’était livré à une telle approche "équilibrée" au prix d’un travestissement éhonté des faits, n’en a pas moins été récompensé par un poste d’enseignant dans une prestigieuse université aux Etats Unis.

    Mounadil al Djazaïri


    L’incident de ’Beita’ en 1988 met en lumière une occupation cruelle et le manque de détermination des journalistes

    par David Samel

    C’est aujourd’hui le douzième anniversaire d’un de ces innombrables événements tragiques de l’histoire du conflit israélo-palestinien. Il est bon de le revisiter parce qu’il est caractéristique du racisme, de la cruauté, de l’injustice et même de l’insanité de l’occupation. Une série d’articles du New York Times saisit la chronologie des événements et, tout aussi important, comment ces événements ont été révélés et discutés par les articles du journal.

    L’incident s’était produit le 16 avril 1988 dans et autour du village cisjordanien de Beita. L’Intifada avait commencé quelques mois plus tôt, et le bilan des tués s’élevait à 122 Palestiniens tués par l’armée israélienne qui avait perdu un seul soldat. En plus des pertes palestiniennes, il y avait eu un nombre inconnu d’arrestations, de tortures routinières de prisonniers, et de membres brisés délibérément par les troupes israéliennes en vertu d’une politique délibérée du ministre de la Défense, le futur prix Nobel de la paix, Yitzhak Rabin.

    Ce qui avait amené cet incident à faire la une du New York Times était le fait qu’Israël venait de perdre son premier civil, une adolescente nommée Tirza Porat. Dans un article intitulé Une jeune fille Israélienne tuée à coups de pierres en réunion, John Kifner rapportait que Tiza avait été "lapidée à mort par des villageois palestiniens" alors qu’elle randonnait avec des amis dans le cadre d’une "sortie de vacances". Le corps de l’article révélait que deux Palestiniens avaient aussi été tués, mais le titre de l’article ne laissait aucun doute quant à la vie qui avait la plus grande importance.

    Les randonneurs israéliens avaient rapporté que leur groupe de 18 personnes, dont deux étaient des gardes armés, avait été confronté près de Beita à de jeunes Palestiniens qui lançaient des pierres et que le "pandemonium [apocalypse] avait éclaté... quand une femme s’était précipitée, lançant une grosse pierre à la tête d’un des gardes israéliens." Des responsables de l’armée avaient déclaré que le "crâne [de Tirza] avait été fracassé par des coups répétés, apparemment avec des pierres." Selon le général Amram Mitzna, commandant pour la Cisjordanie, "De nombreuses pierres avaient été lancées sur les enfants qui ont aussi été battus. Suite à quoi, la jeune fille a été tuée et deux ou trois des adolescents de la randonnée ont été grièvement blessés."

    Israël qui a infligé tant de souffrances pour réprimer un soulèvement contre 21 ans d’occupation, se retrouvait alors "victime" d’une infime fraction de cette souffrance et la réaction fut immédiate et extrême. Le ministre des Affaires religieuses Zevulun Hammer, faisait écho avec le point de vue supposé religieux, appelant l’armée à "couper les bras de ces sauvages et à écraser la tête de cette vipère de la mort."

    Le lendemain, les obsèques de Tirza se transformèrent en spectacle public. Les autres colons appelaient à la "vengeance" et à l’expulsion des Arabes. Le Premier ministre Yitzhak Shamir mit de l’huile sur le feu en disant aux participants aux funérailles, "Toute la nation est en colère" et "Dieu vengera son sang". Un rabbin ajouta que le village de Beita "devait être éliminé de la surface de la terre." Le ministre de la Justice Avraham Sharir recommandait ma démolition de maisons et l’expulsion de centaines de personnes sur simple suspicion d’avoir une responsabilité.

    Israël commença immédiatement l’application de ce genre de justice. Un troisième jeune Palestinien fut tué, cette fois par l’armée [sioniste], qui expliquera que le garçon tentait de fuir, probablement devant les soldats armés qui le poursuivaient en lui tirant dessus. L’armée détruisit aussi plusieurs maisons dans le village.

    Pourtant, le jour même des funérailles, le récit des randonneurs avait commencé à s’effondrer avec le retrait du corps de Tirza d’une balle tirée par un garde Israélien. D’autres informations avaient pu être obtenues des randonneurs israéliens qui affirmaient que les gardes israéliens avaient tiré plusieurs coups de feu hors du village et répétaient que les problèmes commencèrent quand une femme atteignit avec une pierre un garde israélien, un adepte de Meir Kahane nommé Roman Aldubi. Aldubi avait un tel passé de violence contre les Arabes, y compris par arme à feu, qu’il devint le premier citoyen juif à être soumis aux "pouvoirs d’état d’urgence utilisés habituellement pour contrôler les Arabes," selon le New York Times. Un des randonneurs israéliens avait confié à ABC News que la sortie avait un message politique pour la population indigène : "Nous devions leur montrer que le pays est à nous."

    Le jour suivant, un article du New York Times confirmait que Tirza avait été en fait tuée par une balle perdue titée par Aldubi, le garde israélien. Il s’avérait aussi que la femme qui avait touché Aldubi avec une pierre était la soeur du jeune paysan dont le nom n’a pas été donné, qu’Aldubi venait d’assassiner. L’article révélait qu’Aldubi avait aussi blessé par balle dans le ventre un autre paysan. La réponse de l’armée à ces révélations fut de démolir huit maisons de plus dans le village, soit un total de 14 maisons détruites.

    Selon le commandant de l’armée israélienne, Aldubi avait utilisé les jeunes randonneurs israéliens comme boucliers humains. Il avait dit aux enfants de "former un cordon, une barrière autour de lui de sorte que personne ne puisse l’atteindre" et il avait commencé à tirer, tuant un Palestinien et en blessant un autre. Dans la mêlée qui avait suivi, certains villageois palestiniens avaient protégé les jeunes israéliens de la foule en colère. Ils avaient désarmé les gardes israéliens, mais au lieu de servir de ces armes eux-mêmes, ils avaient tenté de les détruire.

    Le 10 avril, quatre jours après l’incident, et alors que les faits les plus importants étaient déja connus, un éditorial du New York Times exprimait une incertitude sur la question de savoir si Tirza avait été "tuée par des pierres lancées par des Palestiniens ou par une balle provenant de l’arme d’un protecteur Israélien." Son propre journaliste avait déjà confirmé cette dernière version. L’éditorial savait à qui imputer la faute : "les deux côtés en étaient responsables," même si une attention bien plus considérable avait été consacrée à l’attaque arabe.

    Le jour suivant, quand la responsabilité pour l’événement était devenue assez claire, le ministre du Commerce Ariel Sharon proposa l’évacuation de tout le village de Beita, "le dynamitage de toutes ses maisons et la construction de nouvelles colonies". Israël expulsa alors 12 Palestiniens, dont six de Beita, vers le Liban Sud, arracha des centaines d’amandiers et d’oliviers en guise de punition collective, enseignant aux villageois de Beita à ne pas se désigner comme des victimes de la violence des colons.

    Une semaine environ après l’incident, le Premier ministre Shamir tint un discours dans lequel il refusait d’accepter la reconnaissance par ses propres militaires que Tirza avait été tuée par un projectile israélien et non par des jets de pierres palestiniens. "Aujourd’hui encore, alors que nous vivons dans notre propre pays, des gens au coeur malfaisant et insensible tirent des flèches empoisonnées sur nos jeunes pendant qu’ils se promènent à la campagne, la transformant en vallée de la mort."

    Quand la pression est retombée, et que la fièvre du début est revenue à la normale, les autorités israéliennes ont puni la partie coupable. Non, pas Aldubi. On estima que cet assassin de trois personnes avait assez souffert et il ne fut pas poursuivi en justice. Mais une peine de prison fut infligée à la soeur, enceinte, du premier Palestinien tué par Aldubi, pour l’avoir frappé à la tête avec une pierre.

    Résumons donc les faits. Un groupe de colons illégaux fait une randonnée délibérément provocatrice vers un village arabe pour montrer qui est le maître. Ils permettent à une tête brûlée avec une histoire de violence d’agir comme garde armé et, c’était prévisible, il assassine deux Palestiniens, tire sur deux autres, et tue accidentellement une jeune fille israélienne. Le New York Times impute la même part de responsabilité aux deux parties. L’armée israélienne tue un troisième jeune Palestinien parce qu’il "s’enfuit" et démolit 14 maisons, la plupart, voire toutes, après avoir appris qui était responsable de la mort de l’Israélienne. Celui qui a tué trois personnes est laissé en liberté tandis que la soeur, enceinte, d’une des victimes palestiniennes va en prison et que six hommes du village sont expulsés du pays.

    Non moins significatif était le fait que cet article était un article de suivi sur les turbulents villageois de Deita, rédigé par par John Brinkley et publié par le New York Times quatre mois plus tard. Dans une étrange démarche pour se conformer à la politique "équilibrée" du New York Times, Brinkley avait réduit le nombre de tués Palestiniens à un au lieu de trois. Pour faire bonne mesure, Brinkley ajoutait qu’au moment il est devenu clair que Turza avait été tuée par un autre colon et non lapidée à mort, "Israël avait déjà exercé sa vengeance" en dynamitant 14 maisons et en expulsant six habitants au Liban.

    Dès lors que les articles de son propre journal avaient rapporté de manière précise aussi bien le bilan des tués que le fait qu’Israël avait exigé vengeance même après avoir appris la vérité sur la mort de Tirza, il est diffcile de croire que les erreurs de Brinkley étaient fortuites. Il a simplement réécrit l’histoire pour la rendre plus acceptable pour sa propre sensibilité. C’est le genre de journalisme qui a amené Brinkley à exercer comme professeur à Stanford après 23 ans de carrière au New York Times.

    Depuis plus de 20 ans avant cet incident, et 20 autres années depuis, c’est ce que l’occupation a signifié pour des millions de Palestiniens. Ils ont dû endurer l’obscénité d’une dictature militaire imposée par une puissance étrangère avec une idéologie raciste flagrante qui les perçoit comme des sous-hommes pour avoir osé être nés sur une terre convoitée par un autre peuple. Quand ils se rebellent, même alors qu’ils sont victimes de l’hostilité israélienne, ils sont jugés coupables d’insubordination et sujets à des punitions collectives très dures.

    Qui plus est, les choses ont empiré ces 22 dernières années. Elles continueront à se dégrader tant qu’un "peuple" insistera sur son droit à la domination absolue sur l’autre.


     
     

    6 avril 2010 - Mondoweiss (USA) - traduit de l’anglais par Djazaïri

     

     

    Source Info-Palestine


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  • le racisme pour sortir de la crise ?

    Posté par calebirri le 7 avril 2010

    En ces temps de crise, toutes les formes de racisme semblent ressurgir sur la place publique, comme un corollaire logique aux tensions sociales qui énervent les relations entre les hommes. Le moindre fait divers est porté haut sur la place publique, érigé en exemple, généralisé et facteur de troubles susceptibles d’engendrer la violence. On évoque des lois contraignantes, on remet en question la liberté d’expression, on fait des amalgames osés, on prétend devoir rétablir l’ordre, et surtout on stigmatise certaines communautés. Cette stigmatisation qui apporte la peur, et qui engendre le racisme.

    A côté de ces faits, nos gouvernants, qui prêchent l’amour et le respect des autres et qui voudraient même parfois les imposer de force, semblent ne pas comprendre ce racisme, et encore moins son origine : la preuve en est qu'ils ne traitent pas ce problème de manière préventive mais répressive. A force de s'étonner de la vanité des actions de ces derniers qui, malgré tous les efforts apparents, n’arrivent jamais à leurs fins, et qui parfois même semblent faire le contraire de ce qu’il faudrait pour apaiser les tensions, on en vient à oublier que le racisme est l'apanage des temps de crises, et qu'il peut s'avérer utile au pouvoir, s'il est savamment contrôlé.

    Cela peut en effet paraître étrange à première vue, mais s’explique logiquement si on entre un peu plus loin dans la réflexion : partant du principe que le racisme est aujourd'hui massivement considéré comme condamnable, et que par ailleurs on assiste pourtant à une remontée de tous les racismes alentours, c’est qu’il doit bien servir à quelque chose, et que certains doivent bien en profiter.

    Ensuite, en constatant d’une part que des débats comme celui sur l’identité nationale sont lancés par nos dirigeants eux-mêmes (débat à but discriminatoire à n’en pas douter, puisqu’il est censé différencier ce qui est « français »-et donc « bien »- de ce qui ne l’est pas), et que d’une autre ces mêmes dirigeants n’hésitent pas à serrer les mains d'autres dirigeants de communautés pourtant stigmatisées par ce même débat (pour des raisons évidemment commerciales ou stratégiques), on devrait pouvoir établir un lien entre le racisme supposé du gouvernement, face à la réalité de ses relations avec les pays étrangers, pour mettre en exergue une sorte de double stratégie partagée par les gouvernements entre eux, et au détriment de leurs propres populations : les gouvernements nationaux sont responsables d'une situation qu'ils ont créé, car elle les arrange bien.


    Je m’explique : la notion de territoire, de nation, est un concept fondateur permettant au capitalisme de tourner sur lui-même. En effet, pour qu’il y ait des échanges, une hiérarchie, une concurrence, il faut qu’il y a ait des différences. La race humaine étant une seule et même race, elle ne devrait pas pouvoir établir de différence de valeur entre les êtres humains (pas plus que de frontières d'ailleurs), et le droit de l’un devrait logiquement être le même que le droit de l’autre, d'un bout à l'autre de la planète.

    Mais le capitalisme ne peut se satisfaire de ce principe humaniste, car il a besoin de concurrence, d'ennemis, et donc de tensions pour prospérer. Basé sur le concept de rareté, il faut que le gâteau soit toujours soit trop petit pour tous, soit inégalement réparti.

    Pour ce faire, les gouvernants, qui n’ont en réalité à l’esprit que leurs propres intérêts, se doivent pour rester en position dominante faire accepter à  leurs peuples, leur faire croire même, qu’il existe des différences intrinsèques entre les cultures, les communautés, les individus. Il faut qu’ils soient capables de se haïr pour accepter de se faire concurrence, il faut qu’ils se considèrent comme plus méritants pour accepter de prendre pour eux ce qui ne peut être donné à tous. Et il faut par dessus tout justifier par des considérations morales l’injustice du monde capitaliste, afin que les participants à ce grand jeu continuent de jouer, sans mauvaise conscience. En semant les graines de la différence, ils récoltent les divisions qui énervent les peuples, et s'en servent pour asseoir leur pouvoir.

    Pour les dirigeants, le jeu en vaut la chandelle, car créer le racisme (qu'il soit social, culturel, religieux ou ethnique) au sein de leurs peuples leur procure de nombreux avantages, bien que pour la plupart ils ne fassent aucune différence entre les hommes : pour eux, ils ne sont même pas considérés en tant qu’êtres humains différentiables, mais plutôt jugés en tant que matière à profit, sans considération de couleur, de culture ou d'un quelconque autre critère. Ce qu’il leur faut, c’est qu’ils consomment, travaillent ou se battent, en se laissant exploiter sans rechigner.


    C'est ainsi qu'à chaque grande crise du capitalisme, les gouvernants de tous bords profitent du climat tendu que favorisent chômage et mauvaise gouvernance (traiter les effets sans éviter les causes), afin de diviser un peu plus les communautés les plus touchées, en les conduisant à trouver les coupables de tous leurs maux non pas chez les dirigeants, mais dans le racisme de “l'autre”, celui qu'on connaît mal et que les médias nous servent comme bouc-émissaires.


    une fois le bouc-émissaire choisi et mis en exergue, il est facile pour un gouvernement en crise de trouver une parade et à la violence créée par cette stigmatisation, et à terme à la crise elle-même : la conception de “nation”, les frontières, le protectionnisme, l'attaque en règle des libertés fondamentales, les emplois liés à la sécurité, la casse des droits sociaux sont des techniques déjà éprouvées par l'histoire. Alors que tous les économistes de bonne foi crient à la détérioration du système par les mesures employées, ils ne comprennent pas que les moyens qu'ils proposent ne soient pas adoptés par leurs élus.


    Mais l'explication est pourtant bien simple : à travers le racisme et la stigmatisation d'une communauté (savamment orchestrée par des formes de langage et de propagande appropriées, comme le passage subtil du terme “communautaire” en “communautarisme”), les gouvernements espèrent bien créer des tensions plus fortes encore, dépassant les frontières de leur “sainte nation”. Ainsi, en renforçant d'un côté la haine vis à vis de “l'ennemi intérieur” créé, et de l'autre la peur de “l'ennemi extérieur” accusé, ils peuvent se trouver à même de relancer leur économie nationale à travers la sécurité devenue nécessaire, et en même temps s'assurer du soutien (et du sacrifice social et financier) d'une population rangée sous la bannière de “l'union sacrée”.

    Alors, si tout se passe comme convenu, et après une bonne petite guerre “préventive” par exemple, les nations qui ont bien mené leurs petites affaires ressortiront de cette guerre économiquement renforcés, avec peut-être à la clef quelques bonnes affaires sur le territoire des perdants, à qui on serrera la main avec empressement, en leur vendant notre aide à la reconstruction de leur pauvre nation disloquée : la crise sera terminée, et tant pis pour les économistes !


    Caleb Irri  Son blog ici


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  • Les prisonniers palestiniens en grève : soutenons leur résistance


    En ce mois d’avril 2010, le mouvement des prisonniers a lancé un mouvement de grève pour protester contre les conditions humiliantes dans lesquelles se déroulent les visites des familles et contre la détérioration des conditions de détention.
     
     
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    On estime à plus de 11 000 les prisonniers politiques palestiniens emprisonnés aujourd’hui en Israël

    Il mène une grève des visites familiales pendant tout le mois d’avril et une grève de la faim de dix jours (du 7 au 17 avril). Ce mouvement est suivi dans les dix prisons centrales sionistes, que ce soit par les prisonnières, les enfants ou les adultes palestiniens et arabes. Depuis quelques années, une répression croissante sévit contre les prisonniers et leurs familles.

    Privés de plusieurs moyens d’information indépendants, les prisonniers sont depuis plus d’un an interdits d’avoir par exemple la chaîne al-Jazeera. L’administration carcérale a, de plus, interdit l’entrée des livres et a récemment interdit, dans la prison de Ofer, l’utilisation de la bibliothèque.

    Bien que le droit des visites soit un droit légalement reconnu, les autorités sionistes en ont fait un parcours de l’humiliation et un moment douloureux pour des milliers de prisonniers, qui en sont privés soit pour des « raisons sécuritaires » soit parce que les prisonniers sont de la bande de Gaza.

    Ce que réclament les prisonniers, par leur grève de protestation, c’est la liberté des visites dans la dignité. Récemment, deux femmes de prisonniers ont été fouillées à nu alors qu’elles se rendaient aux visites des leurs. Bien qu’elles aient protesté et refusé de poursuivre leur trajet à cause de ces fouilles, les représentantes de l’armée sioniste ont cependant insisté pour les fouiller à nu.

    Par leur mouvement, les prisonniers espèrent attirer l’attention de la Croix Rouge Internationale qui fait la sourde oreille et accepte le diktat israélien sur les conditions humiliantes et répressives des visites. Le droit aux visites est un droit légalement reconnu pour tous les prisonniers dans le monde, et il est de plus un droit acquis par la lutte du mouvement des prisonniers.

    Parmi les revendications du mouvement des prisonniers, figure celui de l’autorisation à passer les examens du baccalauréat pour des centaines de prisonniers (tawjihi), jeunes et moins jeunes. C’est selon l’humeur du moment que les autorités sionistes autorisent ou non les prisonniers à passer leurs examens. Il y a quelques années, alors que les étudiants prisonniers s’y préparaient, les autorités carcérales ont supprimé l’autorisation, à la dernière minute, par mesures punitives et pour démoraliser les prisonniers. Il est à craindre que l’arrestation et la détention de dizaines d’enfants, au cours de la révolte d’al-Quds, en mars 2010, soient l’occasion pour une interdiction, par vengeance, de tous ces jeunes de passer leurs examens de fin d’année et notamment le baccalauréat pour certains d’entre eux.

    Le mouvement des prisonniers réclame également le suivi régulier des cas des prisonniers malades et gravement atteints. Les cas de décès deviennent de plus en plus fréquents, même après leur libération, à cause des mauvais traitements subis et à cause de la négligence médicale intentionnelle dont font preuve les autorités carcérales.

    Là aussi, Israël bafoue toutes les lois internationales relatives aux soins qu’il doit dispenser aux prisonniers palestiniens et arabes dans ses prisons. Il faut mentionner à ce propos que les autorités sionistes utilisent les prisonniers comme cobayes pour leurs expériences pharmaceutiques. Ces expériences ont été prouvées il y a plusieurs années par des députés israéliens, mais il semble que le silence de plomb qui plane sur cette affaire et l’impunité dont jouit l’entité sioniste dans le monde, devenu de plus en plus sourd aux cris des opprimés, ont favorisé une recrudescence des expériences, ce dont ont témoigné plusieurs prisonniers, victimes de ces pratiques inhumaines et illégales.

    C’est pourquoi le mouvement des prisonniers, soutenu par de nombreuses associations palestiniennes et arabes de solidarité avec les prisonniers, réclame que des médecins indépendants puissent entrer et consulter les prisonniers, et même les soigner. C’est la mort que les prisonniers affrontent tous les jours, tant qu’ils sont à la merci des geôliers sionistes. 50 parmi les 340 enfants prisonniers dans les geôles de l’occupation sioniste sont classés malades.

    Malgré leur jeune âge, les autorités carcérales ne leur fournissent aucun soin approprié. Il faut également rappeler que récemment, plusieurs des enfants détenus dans la prison de Telmond ont été empoisonnés par la nourriture fournie par l’autorité de la prison.

    Le mouvement des prisonniers réclame également la fin de la mise en isolement de plusieurs dirigeants de la lutte nationale palestinienne.

    Les autorités carcérales sionistes ont isolé depuis plusieurs mois dans des cellules individuelles 18 dirigeants : Ahmad Saadate dont l’état de santé s’est détérioré il y a plus d’un mois, Yihya Senouar (très malade, il risque la mort), Thabit Mardawî, Hassan Salameh, Ahmad al-Moghrabi, Abdallah Barghouty, Muhammad Jamal Natché, Ibrahim Hamed, Mu’tazz Higazi, Jamal Aboul Hayga, Mahmoud Issa, Salih Dar Mousa, Hisham Shurbati, Mahwash Ni’mat, Atwa al-Ammour, Iyad Abu Hasne, Muhannad Shrayem, ‘Ahid Ghulme, ainsi que la prisonnière Wafa’ al-Biss de la bande de Gaza. Le dernier rapport concernant les prisonniers palestiniens et arabes dans les geôles de l’occupation sioniste mentionne 8200 prisonniers (sans prendre en compte les récentes arrestations dans la ville d’al-Quds, où ce sont surtout des enfants qui ont été arrêtés). Parmi ces prisonniers, 800 sont de la bande de Gaza, 500 de la ville d’al-Quds, des territoires occupés en 48 et du Golan syrien.

    Après la libération récente de Muhammad Hashshash, 47 ans, membre du Hamas du camp de Breij, dans la bande de Gaza, qui a passé 20 ans en prison, le haut comité des prisonniers formé par le ministère chargé des prisonniers et libérés, dans la bande de Gaza, a publié un communiqué dans lequel il précise que le nombre des anciens prisonniers (plus de 15 ans de détention) est actuellement de 313 prisonniers, dont 115 prisonniers (plus de 20 ans de détention), 14 d’entre eux sont prisonniers depuis plus de 25 ans et 3 ont franchi les 30 ans de détention.

    Na’il Barghouty : 33 ans de détention dans les prisons de l’occupation sioniste

    Arrêté et détenu depuis le 4 avril 1978, Na’il Barghouty est le plus ancien détenu dans les prisons sionistes et mondiales. Sa détention a battu le triste record du monde. Cette vérité est une preuve supplémentaire de la barbarie de l’Etat sioniste, Etat exceptionnellement meurtrier et colonial. Il a été condamné à la prison à vie.

    Fakhri Barghouty, cousin de Na’il, vient en seconde position dans la durée de sa détention. Il a été arrêté le 23 juin 1978 et a été condamné à la prison à vie. Son fils Shadi est détenu également depuis 2003 et est condamné à perpétuité.

    Et son autre fils Hadi a été détenu pendant quatre ans. Une campagne internationale, initiée par des associations palestiniennes, est en cours, pour faire connaître et réclamer la libération immédiate des anciens prisonniers, pour qu’ils ne demeurent plus uniquement un chiffre. Participez à cette campagne autant que vous le pouvez, écrivez partout les noms des anciens prisonniers palestiniens, à commencer par Na’il et Fakhri Barghouty, symboles de l’endurance du peuple palestinien et de la lutte contre l’oppression sioniste.

    Akram Mansour, de la ville de Qalqylia, a été arrêté et détenu en août 1979. Il fait partie des trois prisonniers palestiniens détenus depuis plus de 30 ans.

    Fouad Razzam est le plus ancien prisonnier de la ville d’al-Quds. Il a été arrêté et détenu le 30 janvier 1981.

    Parmi les anciens prisonniers, figure également Sami Salameh Younis, né en1929, et arrêté et détenu depuis janvier 1983. Il avait été condamné à la peine de mort, mais sa peine a été réduite à 40 ans de prison. Sami Younis est père de famille et est malade. Il est le plus âgé des prisonniers. Il fait partie des 109 prisonniers de l’intérieur (c’est-à-dire des Palestiniens qui vivent dans l’Etat sioniste, la Palestine occupée en 48). Parmi les prisonniers de l’intérieur, 21 son condamnés à une ou plusieurs perpétuités, 5 sont condamés à plus de 30 ans de prison. 4 d’entre eux sont en prison de plus de 25 ans, et 12 d’entre eux ont passé entre 20 et 25 ans de leur vie en prison.

    Solidarité avec le mouvement des prisonniers

    Plusieurs associations palestiniennes de solidarité avec les prisonniers sont en état d’alerte depuis le début du mois d’avril, pour accompagner le mouvement de protestation des prisonniers : la grève des visites pendant tout le mois d’avril 2010 et la grève de la faim du 7 au 17 avril 2010, jour national des prisonniers. Dans la bande de Gaza, les familles et les organisations protestent tous les jours, devant le siège de la Croix-Rouge international, et en Cisjordanie, des activités locales se déroulent, sans prendre cependant l’ampleur générale que devrait avoir un mouvement de solidarité avec les prisonniers. Dans la ville d’al-Quds, en Palestine 48 et dans le Golan syrien, c’est la mobilisation générale ! Ce vendredi, les familles de prisonniers et les associations diverses organisent la prière du vendredi devant les prisons de Hasharon et de Haddarim, dans un mouvement ascendant qui culminera le 17 avril prochain et qui a commencé dès la première semaine d’avril dans un rassemblement populaire devant la prison de Gilboa.

    Dans un appel aux régimes arabes, à la Ligue arabe et à la conférence islamique, dr. Bahr, adjoint à la présidence du conseil législatif palestinien, a réclamé que la question de la libération des prisonniers palestiniens figure dans leurs programmes d’action envers les instances internationales. Il a rappelé que la solidarité avec la grève des prisonniers est un devoir légal, national, moral et humain, d’autant que les revendications des prisonniers relèvent de leurs droits humains. Il a également appelé les organisations internationales de solidarité avec les peuples opprimés et leurs droits humains d’organiser les protestations et de dénoncer, devant les instances de l’ONU et autres internationales, le sort fait par les autorités sionistes aux prisonniers palestiniens et arabes.

    . MOBILISONS-NOUS POUR RECLAMER LA LIBERATION IMMEDIATE DE TOUS LES PRISONNIERS PALESTINIENS ET ARABES DANS LES PRISONS DE L’OCCUPATION !

    . RECLAMONS DES INSTANCES INTERNATIONALES ET NOTAMMENT DE L’ONU D’INTERVENIR AUPRES DES CRIMINELS SIONISTES POUR RESPECTER LES DROITS DES PRISONNIERS : droit de visite dans la dignité, droit à l’enseignement, droit aux soins dignes et appropriés.

    . LES PRISONNIERS PALESTINIENS ET ARABES SONT DES RESISTANTS ET DES COMBATTANTS DE LA LIBERTE : ils doivent avoir le statut de prisonniers de guerre.

    . LES PRISONNIERS NE DOIVENT PAS ETRE UNE MARCHANDISE de négociation entre l’Autorité palestinienne et l’Etat sioniste : ils doivent être libérés dans la dignité et ne pas être un prétexte pour faire encore plus de concessions !


     
     

    8 avril 2010 - Diffusion et traduction par CIREPAL
    Centre d’Information de la résistance en Palestine

     

     


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  • Rapport sur les violations israéliennes des droits humains

    PCHR du 1er au 7 avril 2010


    Les Forces d’occupation israéliennes (FOI) poursuivent leurs agressions systématiques contre les civils palestiniens et leurs biens dans les Territoires palestiniens occupés (TPO).
     
     

    Au cours de la semaine écoulée :

     

     

     

    • le corps d’un militant de la résistance palestinienne a été retrouvé dans la bande de Gaza alors qu’il était recherché depuis une semaine ;
    • 5 civils palestiniens, dont 3 mineurs, ont été blessés par des tirs israéliens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza ;
    • les FOI continuent d’ouvrir le feu sur les agriculteurs et salariés palestiniens dans les zones frontalières à l’intérieur de la bande de Gaza ;
    • les avions israéliens ont mené toute une série de frappes aériennes contre des cibles civiles dans la bande de Gaza :
      • une laiterie, deux manoirs, une pièce d’une autre maison et une automobile ont été détruites ;
    • les FOI continuent d’utiliser la force contre les manifestations non violentes en Cisjordanie :
      • 3 journalistes ont été blessés ;
    • les FOI ont fait 15 incursions dans les communautés palestiniennes de Cisjordanie et une dans la bande de Gaza :
      • elles ont arrêté 22 civils palestiniens dont 6 enfants, en Cisjordanie ;
    • Israël poursuit son siège total sur les TPO et l’isolement de la bande de Gaza du monde extérieur ;
    • il continue ses activités de colonisation en Cisjordanie et les colons israéliens leurs agressions contre les civils palestiniens et leurs biens ;
      • les colons israéliens menacent d’expulsion des familles palestiniennes de leurs maisons dans le quartier de Sheikh Jarrah, à Jérusalem ;
      • un militant britannique des droits de l’homme a été blessé par les colons israéliens.

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    Une Palestinienne assise près de sa maison qui vient d’être bombardée
    par les avions israéliens à Khan Yunis, bande de Gaza.


    Violations israéliennes recensées durant la semaine du 1er au 7 avril 2010

    1 - Incursions dans les zones palestiniennes et agressions contre les civils palestiniens et leurs biens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza

    Jeudi 1er avril

    -  Incursions dans la région de Ramallah : vers 1 h du matin, les FOI entrent dans Deir Nizam, un village au nord-ouest de Ramallah. Elles mènent leur raid, fouillent des maisons, mais aucune arrestation n’est signalée.

    Vers 2 h, incursion dans le camp de réfugiés d’al-Am’ari, au sud de Ramallah, au cours de laquelle l’armée d’occupation arrête 3 civils, dont un mineur :

    -   Firas Mohammed Firas, 17 ans,
    -   Younis Yousef al-Safi, 21 ans, et
    -   Hamada As’ad al-Loulu, 21 ans.

    -  Région de Bethléhem : vers 1 h 30 du matin, raid dans la ville, fouilles de maisons et arrestation de ‘Atiya ‘Ouda Sobeh, 25 ans.

    -  Beit Lahia, bande de Gaza : 7 h 10, les vedettes gardes-côte des FOI tirent sur plusieurs bateaux de pêche au large de Beit Lahiya. Les équipages sont contraints de rentrer. On ne compte aucune victime.

    Vendredi 2 avril

    -  Khan Yunis, bande de Gaza : minuit 35 mn, l’aviation israélienne bombarde les abords de la localité de Asdaa’Media située à l’ouest de Khan Younis. 3 missiles détruisent la maison de Suleiman Salama Abu Mustafa, celle de Jawdat ’Abdul Salam al-Nabris et celle de Fat’hi ’Abdul Hadi Nasser.

    -  Gaza ville : minuit 40 mn, l’aviation bombarde une usine de conditionnement des produits laitiers appartenant à Mo’tassem Ahmed Dalloul, 31 ans, dans la localité de al-Sabra, banlieue sud de Gaza ville. Un hangar mitoyen et une voiture en stationnement sont également détruits. Les maisons proches sont endommagées. Malak Mosa’ed al-’Arabid, 18 mois et ’Abdullah Ahmed Sarsour, 12 ans, sont blessés par des éclats de verre.

    -  Khan Yunis : 18 h, le Personnel médical du Croissant-Rouge trouve le corps de Jihad ’Ata Suleiman al-Daghma, 18 ans, à proximité de la frontière à l’est de ‘Abassan Village situé à l’est de Khan Younis. Al-Daghma, membre de la Résistance palestinienne a été tué le endredi 26 mars au cours d’une confrontation avec les FOI. 2 Palestiniens avaient été tués et 6 autres blessés.

    -  Naplouse : vers 18 h, une voiture de colon qui reçoit des pierres est obligée de faire demi-tour et les FOI entrent dans le village d’Hawara, au sud de Naplouse. Elles arrêtent ‘Alaa’ Khamis ‘Ouda, 22 ans, qui se trouvait près d’une magasin à proximité de la grande route.

    -  Qalqilya : vers 21 h, les FOI se déplacent dans ‘Azzoun, un village à l’est de Qalqilya. Elles fouillent la maison d’‘Ali Rashed Radwan, avec l’intention d’arrêter l’un de ses fils. Comme il est absent, les FOI arrêtent un autre de ses fils, Ahmed, âgé de 15 ans.

    Dimanche 4 avril

    -  Hébron : vers 1 h du matin, l’armée d’occupation entre dans Dura, au sud-ouest d’Hébron. Elle fouille la maison de Hussein Sabe’ ‘Amru, sans arrestation.

    Incursion vers 1 h 30 du matin dans Ethna, village au sud-ouest d’Hébron. L’armée fouille la maison de Mohammed Mustafa al-Jayawi.

    Vers 2 h, l’armée entre dans Beit Ummar, au nord d’Hébron. Fouille de la maison de Faraj Khader Abu ‘Ayash.

    -  Naplouse : incursion dans Hawara, à nouveau. L’armée fouille un certain nombre de maisons et arrête 6 civils palestiniens, dont 2 mineurs :

    -   Ahmed Khamis ‘Ouda, 26 ans,
    -   Hassan As’ad Sha’wid, 16 ans,
    -   Mohammed Najeh ‘Oua, 22 ans,
    -   Anas Sa’id ‘Ouda, 24 ans,
    -   Diaa’ ‘Ali ‘Ouda, 18 ans, et
    -   Nash’at Suleiman ‘Ouda, 16 ans.

    -  Jérusalem : vers 8 h, les FOI font irruption dans une boucherie, quartier Bab al-Sahera, dans la vieille ville de Jérusalem. Quand les propriétaires du magasin demandent les raisons de ce raid, les troupes israéliennes les rouent de coups et démolissent leurs réfrigérateurs. Aussitôt après, des agents de la police des frontières pénètrent dans la boutique et frappent violemment toutes les personnes présentes, sans faire de distinction. 7 civils palestiniens sont blessés, dont un mineur :

    -   ‘Abdul Karim Msawda, 20 ans,
    -   Bahaa’ Msawda, 28 ans,
    -   Nadi Msawda, 23 ans,
    -   Nour al-Din Msawda, 22 ans,
    -   Sameer Msawda, 38 ans,
    -   Muhannad Msawda, 19 ans, et
    -   Mohammed Faraja, 14 ans.

    Les troupes d’occupation ferment le magasin après avoir balancé des lacrymogènes à l’intérieur. Elles arrêtent 6 jeunes hommes de la famille Msawda, et certains seront relâchés vers 18 h le même jour, et d’autres le mardi matin, 6 avril. La famille estime à 13 000 NIS (nouveau shekel israélien - 2 650 € environ) l’étendue des dégâts sur son matériel.

    -  Ramallah : vers 20 h, l’armée entre dans le quartier d’Um al-Sharayet d’al-Bireh, près de Ramallah. Elle patrouille dans les rues pendant quelques temps, avant de se retirer. Pas d’arrestations.

    Lundi 5 avril

    -  Bethléhem : vers 17 h 30, les FOI entrent dans Beit Fajjar, au sud-est de Bethléhem. Elles fouillent un certain nombre de maisons et de magasins, et arrêtent 3 civils palestiniens, dont 2 mineurs :

    -   ‘Alaa’a Nasri Taqatqa, 17 ans,
    -   Mohammed Majed Ibrahim, 17 ans, et
    -   Khader Mahmoud Thawabta, 24 ans.

    Mardi 6 avril

    -  Bethléhem : vers 1 h, incursion dans le camp de réfugiés d’‘Aïda, au nord de Bethléhem où l’armée fouille un certain nombre de maisons et convoque 4 Palestiniens pour interrogatoire : Hamdi Mohammed al-Deirbani, 36 ans, Salah Mohammed Darwish, 21 ans, Khader Saqer al-Ghazzawi, 24 ans, et Mohammed ‘Omar al-Badawna, 19 ans.

    Au même moment, l’armée entre dans le camp d’‘Azz, au nord de Bethléhem, fouillant certaines maisons et convoquent un Palestinien pour interrogatoire, ‘Abdul Karim Ahmed al-‘Ajouz.

    -  Nord de la bande de Gaza : 11 h 30, une centaine de civils palestiniens et de militants internationaux de la solidarité sont rassemblés à al-‘Atatra au nord de la bande de Gaza. Objectif : s’opposer à la mise en œuvre de la « zone Tampon » le long de la frontière entre Israël et la bande de Gaza. Les manifestants se déplacent en bus jusqu’à quelque 700 mètres de la frontière. Puis ils poursuivent à pied avec en tête un drapeau palestinien. Vers 12h05 les FOI ouvrent le feu depuis la frontière. On ne compte aucune victime.

    Mercredi 7 avril

    -  Naplouse : incursion vers 1 h 30, dans le quartier d’al-Dahia, dans le sud-est de Naplouse. L’armée fouille différentes maisons et arrête Darwish ‘Abdul Ra’ouf al-Bustami, 40 ans.

    -  Jabalya, bande de Gaza : 11 h, les FOI pénètrent à 500 mètres sur le secteur de Abu Safiya à l’est de Jabaliya dans le nord de la bande de Gaza. Les terres préalablement défoncées sont passées à la niveleuse. Vers 12 h 30, elles se déplacent sur la partie est d’al-Tuffah, banlieue est de Gaza ville. Les niveleuses se retirent dans la soirée.


    2 - Usage d’une force démesurée contre les manifestations non violentes

    Israël continue la construction du mur d’annexion à l’intérieur du territoire de Cisjordanie. Pendant la dernière période, les troupes israéliennes ont utilisé la force contre les manifestations non violentes organisées par les Palestiniens, les militants internationaux et israéliens pour les droits de l’homme, pour protester contre la construction du mur et la poursuite de la colonisation. Au moins 7 Palestiniens, dont 3 mineurs et 3 journalistes, ont été sérieusement touchés, et bien d’autres souffrent de contusions et d’inhalation des gaz.

    -  Bil’in, à l’ouest de Ramallah : le vendredi 2 avril après la prière, les Palestiniens, internationaux et militants israéliens se rassemblent pour la manifestation hebdomadaire contre la construction du mur d’annexion à Bil’in. Les manifestants se déplacent vers le mur et tentent d’arriver jusqu’à leurs terres qui se trouvent derrière le mur. Aussitôt, les troupes israéliennes tirent à balles caoutchouc, lancent des bombes sonores et des lacrymogènes sur les manifestants. Des dizaines d’entre eux souffrent d’avoir respiré les gaz, et d’autres des coups reçus.

    -  Ni’lin, à l’ouest de Ramallah : le vendredi 2 avril, après la prière, les Palestiniens, avec les internationaux et des Israéliens de groupes de défense des droits de l’homme, manifestent de façon non violente, comme chaque semaine, contre la construction du mur dans le village. Ils sont confrontés aux troupes d’occupation positionnées près du mur qui tirent à balles caoutchouc, leur lancent des bombes sonores et des grenades lacrymogènes. Nombre de manifestants souffrent de l’inhalation des gaz, et d’autres, de contusions suite aux coups reçus.

    -  Nabil Saleh, au nord-ouest de Ramallah : ce même vendredi, 2 avril, même manifestation non violente des Palestiniens avec des internationaux et des Israéliens pour protester contre la confiscation de terres dans la zone de Wad al-Raya, entre les villages de Nabi Saleh et Deir Nizam. Alors que les manifestants sont sur le point d’arriver sur les terres qui ont été saisies par les colons israéliens, près de la colonie Halmish, les troupes israéliennes tirent à balles caoutchouc, lancent des bombes sonores et des lacrymogènes sur les manifestants. 3 civils palestiniens, dont un mineur, sont blessés par des balles caoutchouc :

    -   Waleed Yousef al-Jamal, 17 ans, blessé à la main gauche,
    -   Sharaf Fadel al-Tamimi, 18 an, à la poitrine, et
    -   Ahmed Sameh al-Reemawi, 20 ans, au pied droit.

    Des dizaines d’autres manifestants souffrent de l’inhalation des gaz et d’ecchymoses.

    -  Al-Ma’sara, au sud de Bethléhem : le vendredi 2 avril, au même moment, les Palestiniens d’al-Ma’sara organisent une manifestation pour commémorer la Journée de la terre, pour protester contre la confiscation de la terre et la construction du mur d’annexion. Les FOI avaient renforcé leur présence aux entrées du village, et elles attaquent les manifestants qui tentent de se rendre auprès du mur. 4 Palestiniens, dont 3 journalistes, souffrent d’ecchymoses :

    -   Mahmoud Mousa ‘Alaa’ al-Din, 24 ans, à la main droite et au ventre,
    -   ‘Abdul Hafiz Diab al-Hashlamoun, 42 ans, qui travaille pour Reuters, à la main droite,*
    -   ‘Aamer ‘Aabdin, 32 ans, journaliste pour Palmedia, touché au ventre, et
    -   Mousa Sa’id al-Sha’er, 45 ans, d’Associated Press, souffre de contusions sur tout le corps et d’une coupure à la tête.

    Un certain nombre de manifestants souffrent également d’avoir respiré les lacrymogènes.

    -  ‘Aaboud, village au nord-ouest de Ramallah : le samedi 3 avril, à 9 h, des étudiants organisent une manifestation dans le village pour réagir à la mort de Samar Yousef Radwan, 19 ans, qui a été écrasé le jeudi 1er avril, par un colon israélien. Les FOI entrent dans le village et tirent sur les manifestants à balles caoutchouc et lancent leurs grenades, sonores et lacrymogènes, sur les étudiants. Certains d’entre eux souffrent des lacrymogènes et d’autres des coups par les soldats. L’armée arrête ‘Izz Mohammed Radwan, 16 ans, mais le relâche ensuite.

    -  ‘Iraq Bourin, au sud de Naplouse : samedi également, des Palestiniens manifestent dans le centre du village, pour la Journée de la terre. Ils se dirigent vers les terres palestiniennes situées près de la colonie Brakha, mais l’armée d’occupation les agresse et de nombreux manifestants souffrent de l’inhalation des lacrymogènes.


    3 - Maintien du siège sur les Territoires palestiniens occupés

    (JPG)

    Laiterie, à Gaza, bombardée par l’aviation israélienne
    (Reuters)


    Bande de Gaza

    Mouvements des personnes et des biens aux postes frontière

    Rafah International

    Date  : Détails
    31 mars  : 3 Palestiniens sortent ;
    228 autres rentrent.
    1er avril  : 9 Palestiniens sortent ;
    217 autres rentrent
    2 avril  : fermé
    3 avril  : Keith Ellison, membre du Congrès U.S. entre.
    4 avril  : 1 Palestinien sort ;
    1 autre rentre.
    5 avril  : fermé
    6 avril  : 9 Palestiniens sortent ;
    3 autres rentrent.

    Karm Abu Salem (Kerem Shalom)

    Date  : Importations Qté  : Exportations Qté
    31 mars  : denrées alimentaires 450 tonnes  : fleurs 244 000

     : matériel agricole 331 tonnes  :


     : denrées diverses 117 tonnes  :


     : gaz domestique 208 tonnes  :


     : fioul industriel 93 000 litres  :


     : aide humanitaire 452 tonnes  :


     :

     :

    1er avril  : denrées alimentaires 592 tonnes  :


     : matériel agricole 340 tonnes  :


     : denrées diverses 269 tonnes  :


     : gaz domestique 176 tonnes  :


     : fioul industriel 253 000 litres  :


     : aide humanitaire 405 tonnes  :


     :

     :

    4 avril  : denrées alimentaires 278 tonnes  : fleurs 234 000

     : matériel agricole
     :


     : denrées diverses 36 tonnes  :


     : gaz domestique 108,4 tonnes  :


     : fioul industriel 185 014 litres  :


     : aide humanitaire 21 tonnes  :


     :

     :

    6 avril  : denrées alimentaires 384 tonnes  : fleurs 185 000

     : matériel agricole 337 tonnes  :


     : denrées diverses 49 tonnes  :


     : gaz domestique 195,5 tonnes  :


     : fioul industriel 185 016 litres  :


     : aide humanitaire 460 tonnes  :

    Al-Mentar (Karni)

    Les FOI ont partiellement ouvert le passage mercredi, 31 mars, et permis l’entrée de 3 042 tonnes de blé, 1 677 tonnes de fourrage et 88 tonnes d’agrégats. Le passage fut également ouvert le mardi 6 avril, permettant l’entrée de 1 794 tonnes de blé et 1 287 tonnes de fourrage.

    Beit Hanoun (Erez)

    Date  :
     :
    Patients  :
     :
    Accompagn.  :
     :
    Arabes
    d’Israël
     :
     :
    Diplomates  :
     :
    Presse  :
     :
    Internat.  :
     :
    Gazaouis  :
     :
    Commerç.
    31 mars  : 5  : 12  : 4  : 6  : 3  : 44  : 0  : 0
    1er avril  : 9  : 9  : 1  : 2  : 5  : 51  : 1  : 0
    2 avril  : 4  : 2  : 14  : 0  : 2  : 6  : 0  : 0
    3 avril  : 0  : 0  : 0  : 0  : 0  : 0  : 0  : 0
    4 avril  : 0  : 0  : 0  : 0  : 0  : 0  : 0  : 0
    5 avril  : 0  : 0  : 0  : 0  : 0  : 0  : 0  : 0
    6 avril  : 24  : 23  : 31  : 1  : 2  : 9  : 2  : 0


    Cisjordanie

    Israël impose un siège serré sur la Cisjordanie. Des restrictions supplémentaires ont été exercées sur les mouvements des Palestiniens pendant la semaine.

    -  Jérusalem : la cité connaît toujours le même siège, des milliers de Palestiniens, de Cisjordanie et de la bande de Gaza, sont toujours interdits d’entrer dans la ville. Les restrictions sont plus sévères encore les vendredis, jours de prière, pour empêcher de nombreux Palestiniens de se rendre à la mosquée al-Aqsa pour prier. Ce fut le cas ce vendredi matin, 2 avril. Samedi, 3 avril, Samedi saint pour les chrétiens, les FOI ont fermé les entrées de la vieille ville près du quartier al-Nasara où se trouve l’église de la Résurrection. Elles ont limité l’accès des chrétiens à l’église.

    -  Ramallah : les troupes sur les check-points de Jaba’ et Qalandya, au sud-est de Ramallah, ont imposé des restrictions supplémentaires sur les déplacements et conduit des contrôles prolongés. Des check-points flottants ont été posés pour bloquer les véhicules palestiniens et les fouiller. Samedi matin, 3 avril, les FOI reviennent au check-point d’‘Attara, au nord de Ramallah.

    -  Naplouse : vendredi matin, 2 avril, sur le check-point de Za’tara, au sud de la ville, des limitations supplémentaires sont imposées aux déplacements des Palestiniens.

    -  Hébron : mardi 1er avril, au moins 20 000 colons israéliens entourent la mosquée Ibrahimi. Ils organisent une grande fête à l’intérieur de la mosquée pour célébrer une décision du gouvernement israélien incluant la mosquée Ibrahimi dans la liste de sites du patrimoine juif. Des Palestiniens ne peuvent entrer dans la mosquée et les troupes d’occupation limitent les déplacements des Palestiniens dans la vieille ville. Un certain nombre de ministres et députés israéliens participent à la cérémonie. Selon le Département des Affaires religieuses à Hébron, les FOI ont empêché le Muslim à appeler à la prière dans la mosquée, à 58 reprises en mars 2010. Elles ont également interdit l’accès de la mosquée aux Palestiniens pendant 3 jours. Les soldats arrêtent, contrôlent et humilient les civils palestiniens.


    4 - Activités de colonisation et agressions des colons israéliens contre les civils palestiniens et leurs biens

    -  Le 5 avril, l’association israélienne Sephardim et la société Gila Shimon ont adressé des lettres de menaces aux familles al-Dajani et al-Daoudi, les pressant d’évacuer leurs maisons dans le quartier de Sheikh Jarrah, dans le cadre d’un projet de construction sur ce quartier. Les familles y vivent depuis 1956. Les organisations israéliennes se prétendent les propriétaires des terrains sur lesquels les maisons ont été construites. Elles ont déjà expulsé plusieurs familles palestiniennes de leurs foyers dans le secteur.

    -  Les avocats des colons israéliens qui se sont emparé des maisons de la famille Hannoun lui demandent de payer une amende de 13 086 NIS (2 650 €) pour couvrir les frais d’évacuation de leurs maisons. Sinon, ils demandent l’emprisonnement de Majed et Khalil Hannoun. Les colons israéliens ont pris les maisons de la famille le 9 août [2009].

    -  Le mardi 6 avril à midi, des colons israéliens de l’avant-poste colonial installé à Sheikh Jarrah, dans Jérusalem, agressent plusieurs civils palestiniens et des militants internationaux, et lancent des menaces contre les Arabes. Un Britannique est blessé. Quand les Palestiniens tentent d’arrêter les colons, les FOI interviennent, et elles escortent les colons pendant qu’ils se retirent du quartier.


    (JPG) Document public

    Pour plus d’informations, veuillez consulter notre site : http://www.pchrgaza.org ou contacter le bureau du PCHR à Gaza ville par courriel : pchr@pchrgaza.org ou par téléphone, au : +972 (0)8 282 4776 - 282 5893.


     
     

    Rapport hebdomadaire pour la période du 1er au 7 avril 2010 : PCHR
    traduction pour ce qui concerne Gaza : Jacques Salles, et la Cisjordanie, JPP.

     

     


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  • JOURNALISTES INTÈGRES, ÉDITORIALISTES VERTUEUX: BON APPÉTIT !!!

     Publié par Danielle BLEITRACH Ici


    S’il était encore besoin d’une preuve de la manière dont la presse occidentale et singulièrement française participe de ce que Chomsky appelle un système de propagande, on le trouverait dans la sécheresse de ce constat: Il y a plus d’assassinats de journalistes en Amérique latine que dans le reste du monde. Où ont lieu ces assassinats ? A Cuba, au Venezuela ? Non! Pourtant n’est-ce pas ce que notre presse nous laisse entendre tous les jours? Non: les deux pays phares en matière d’assassinat de journalistes en ce début d’année 2010,sont le Honduras et le Mexique, sous la tutelle directe du grand frère nord-américain. Vous l’ignorez si vous ne lisez que les quotidiens et les hebdomadaires de la presse dite « libre ». Dites vous bien que la blogueuse cubaine félicitée par Obama ne tiendrait pas huit jours au Honduras aujourd’hui. Si elle prétendait raconter au jour le jour la manière dont le nouveau pouvoir issu du coup d’Etat réprime à tour de bras.


    Le 7 avril la Campaña Emblema de Prensa (PEC).a dénoncé le fait que plus de la moitié des 22 assassinats de journalistes qui ont eu lieu durant le premier trimestre de 2010 dans le monde ont eu lieu en Amérique latine, et la majorité de ces derniers assassinats est intervenue au Honduras et à Mexico. Sur 22 assassinats dans le monde de janvier à mars, 5 ont eu lieu dans le seul mois de mars au Honduras.

    Passez, il n’y a rien à voir, tout est rentré dans l’ordre a déclaré madame Clinton.


    Et la presse se conduit au Honduras comme elle s’était conduite en 1989 au Panama. C’est ce mois de décembre là que personnellement j’ai compris ce qu’elle valait, ce qu’on pouvait en attendre. A ce moment là, il y eut une campagne médiatique d’une ampleur inouïe, on avait sorti les morts de mort naturelle des morgues pour monter la fiction de la découverte d’un charnier à Timisoara, en Roumanie. Au même moment, l’aviation nord-américaine bombardait Panama, y faisait 3000 morts, les Etats-Unis agissaient ainsi pour reprendre pied et chasser leur ancien stipendié Noriega. Ce dernier manifestait des velléités d’indépendance. Il n’y eut pas le moindre entrefilet dans la presse, pas un mot sur les 3000 morts mais les grandes orgues se déchaînèrent sur les cadavres sortis de la morgue comme preuve de l’inhumanité des communistes.

    Et bien l’affaire de Zapata, celle des « dames en blanc » soutenues à Miami par le « vertueux » Posada Carriles, une ordure qui a couvert le continent de ses meurtres et tortures, la pseudo révélation de la collusion de Chavez avec les FARC à coup d’ordinateur truqué, tout cela masque l’essentiel, la manière dont l’empire américain tente de reprendre pied dans le continent rebelle, et pour cela s’appuie sur des criminels, des assassins, des narcotrafiquants. Ceux qui veulent dire ce qui se passe, sortir de l’omerta, sont assassinés comme un vulgaire syndicaliste. Des syndicalistes qui eux aussi tombent sous les balles du factieux. Et vous vous taisez, vous faites ce que l’on vous dit : écrire des articles mensongers, construire des sujets pour le journal du soir… sur Cuba et le Venezuela…


    Parce que le plus extraordinaire est la servilité des journalistes, pas un mot, pas un doute sur la nature immonde de l’opération à laquelle ils se prêtent par leur silence et leurs aboiements sur ordre, leur absence de la moindre compassion pour ceux qui tentent encore au péril de leur vie de faire honnêtement leur métier . Partout dans le monde, le plus dangereux pour vous journalistes, les faits sont là, est une situation où les pouvoirs que vous servez tentent d’écraser des peuples qui se rebellent.


    Ils ont à leur ordre des brutes sadiques mais eux-mêmes capitalistes assoiffés de profits, grands latifundaires opprimant le paysan indigène, lui volant sa terre sont simplement et monstrueusement convaincus de leur superiorité sur le reste de l’humanité, et ce sont ces gens-là que vous servez.


    Tout ce que je vais maintenant vous dire journalistes intègres, éditorialistes vertueux est vous le savez parfaitement exact, et votre seule possibilité est de faire taire ceux qui diront la même chose, par assassinat en Amérique latine, en nous faisant glisser dans la spirale de l’oubli médiatique dans nos pays… Dans les deux cas on assassine la verité, par le sang ou l’asphyxie.


    Rien de plus sûr que d’être correspondant de votre presse, celle des ordures qui vous tiennent en laisse , à Cuba ou au Venezuela. Non seulement vous êtes en totale sécurité, vous n’êtes pas empêchés dans votre travail, mais vos articles sont écrits à l’avance et vous n’avez pas à vous fatiguer à connaître la réalité du pays, il vous suffit de fréquenter les ambassades et la section des intérêts nord américains où l’on vous donnera le calendrier des « dissidents ». De toute manière, inutile de tenter d’écrire autre chose votre journal ne passera rien d’autre.


    Surtout pas le fait qu’au Honduras, cinq journalistes ont été assassiné rien que dans le dernier mois de mars. Dans ce pays, le silence est de rigueur vous savez bien que le journal qui vous emploie qu’il s’agisse du Monde, du Figaro ou de Libération a une ligne que vous devez adopter: après un bref temps de désordre où malheureusement on a dû chasser le président élu », mais où des « élections libres » en ont aussitôt élu un autre, la situation est redevenue « tranquille ». Donc on ne parle ni du Honduras, ni des manifestations populaires qui y ont lieu malgré les risques, on laisse le silence se faire sur la révolte populaire comme sur les assassinats de syndicalistes et de journalistes.


    L’actualité, celle que vous fabriquez, c’est le défilé des « dames en blanc », leur « répression » par les méchants dictateurs que sont les frères Castro. C’est la presse libre censurée au Venezuela, et vos micros tendus pour recueillir les délires haineux de Uribe contre Chavez.


    Donc au Honduras, cinq journalistes ont été assassinés durant le seul mois de mars et vous vertueux reporters et éditorialistes vous n’en direz pas un mot. C’est ce qu’on appelle avoir le culte de la gamelle à défaut de celui de la vérité.


    Le cas du Mexique – qui vient juste derrière le Honduras- est me direz-vous différent, on y assassine les journalistes comme les femmes à Juarez… Quel rapport avec le pouvoir ami des Etats-Unis? Rien si ce n’est que dans ce pays, terre ouverte aux capitaux nord-américains et frontière fermée aux êtres humains, la situation est arrivée à un tel degré de corruption que des pans entiers du territoire national sont aux mains des trafiquants de drogue et que les cinq journalistes assassinés depuis le début de l’année l’ont été dans la guerre ouverte menée par cette mafia. On ne peut pas ignorer que ce pays est celui où la plus extrême pauvreté coexiste avec les premières fortunes mondiales et que pour garantir de telles inégalités, il faut des gangsters, des paramilitaires comme en Colombie. Notons qu’en Colombie où traditionnellement l’assassinat de journalistes et de syndicalistes, leur torture, fait partie des moeurs gouvernementales, les trafiquants de drogue, leurs paramilitaires sont directement au pouvoir.

    Parce que pour tenir l’Amérique latine, il faut promouvoir les assassins, les trafiquants , les mafias, ceux qui sont capables de vendre père et mère pour se faire du fric, pour s’en sortir aux dépens des autres. Vous le savez bien et vous n’ignorez pas que la CIA a toujours été chercher une partie de son petit personnel dans le lumpen prolétariat. Et que la déstabilisation au Venezuela, à Cuba et ailleurs a besoin de ces gens là…    «Dissidence » et délinquance font bon ménage. L’assassinat, le terrorisme, la torture font partie de la domination depuis toujours exercée sur l’Amérique latine. Cuba a été longtemps gouvernée par les gangsters vos alliés, et vous cherchez encore et toujours dans les bas fonds de quoi déstabiliser les gouvernements qui gênent votre pillage.Que vous en soyez à transformer des délinquants en héros de la liberté prouve sur qui et sur quoi repose votre système, les vais gangsters sont à Wall Street , la collaboration est ouverte depuis pas mal de temps entre la CIA, la mafia, le FBI dans la lutte contre les rouges, quitte à assassiner au passage un président des Etats-Unis indocile, comme on le ferait avec un Allende, avec la fiction d’une affaire entre chiliens, comme celle que l’on tente d’inventer à Cuba.


    Messieurs les journalistes, allez vous me faire croire que vous ignorez cette réalité là? Alors à force de vous taire que devons-nous penser de vous ? Que vous êtes prêts à sacrifier ceux des votres qui refusent de côtiser à la mafia, la votre, la seule qu’a jamais défendu votre innénarable Robert Mesnard, RSF et autres dirigeants corporatistes du fascisme auquel vous participez?


    Le reste du monde,même si la situation y est moins périlleuse obéit à la même logique, c’est dans le sillage de ceux que vous soutenez qu’il y a le plus de meurtres de journalistes. La plus critique est celle du Népal, où deux journalistes ont été assassinés durant le premier trimestre de cette années, là aussi cela va avec la volonté d’interdire aux maoïstes pourtant largement vainqueurs par les armes et les urnes de mener une politique en faveur du peuple. Par ailleurs on note que durant la même période de janvier à mars 2010, un journaliste a été assassiné en Bulgarie, à Chypre, en Afghanistan, en Angola, au Yemen, en Russie, au Pakistan.


    Le chiffre de 22 assassinats dans le premier trimestre est comparable à celui de la même période de 2008, où il y a eu 20 journalistes assassinés, il est égal à celui de 2007, mais inférieur au chiffre de 2009, où l’augmentation était due à l’offensive israélienne à Gaza, au conflit en Somalie,Irak et Pakistan. L’année passée, a rappelé la PEC, ont été assassinés 122 journalistes dans le monde entier, aucun de ces assassinats n’a eu lieu à Cuba, au Venezuela faut-il le noter? Il n’empêche vous allez continuer… Alors je vais vous dire ce que je pense de vous, vous n’êtes pas à mes yeux plus coupables que ceux qui fabriquent des armes, mais le pire chez vous est qu’en plus vous prétendez nous fourguer de vertueux discours sur la défense de la démocratie, et c’est là que vous êtes réellement écoeurants, à vomir…


    Vous fonctionnez toujours à, la manière dont jadis on faisait fonctionner les journalistes de la presse Hersant, on les envoyait dans les « colonies » où ils devaient dire le contraire de ce qu’ils voyaient sur le terrain, quand ils avaient accepté cela, ils étaient murs pour revenir en France et y couvrir les conflits sociaux, les problèmes de « politique » française…



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