• Chaque année, c’est l’événement du jour. Et la même interrogation : à quoi peut bien servir une “Journée des femmes”, sinon à ressortir de leurs maisons de retraite les auto-proclamées “figures du féminisme” ?

    Le poil de plus en plus gris, la frimousse de plus en plus fripée et la voix toujours plus chevotante, mais toujours aussi vindicatives, elles rappellent que sans elles, on n’aurait certes pas vu ce qu’on a vu, mais surtout qu’il reste encore tant à faire ! On les sent comme avant prêtes à foncer crocs, bec et ongles acérés, sus aux mâles toujours dominateurs.

    La plupart, remarquons-le, sont généralement très discrètes sur les mâles dominés susceptibles de partager leur existence. Étonnant ! Cette année, les hommages aux femmes ont donc été déclinés comme à l’accoutumée. À six jours du premier tour des élections régionales, c’était même une aubaine pour les candidats qui ont “multipliés les initiatives en hommage aux femmes ou pour plaider pour l’égalité entre les sexes”, comme le titre le quotidien Libération.

    L’UMP a ainsi traité le socialiste Jean-Paul Huchon de “phallocrate”, le candidat francilien du Modem, Alain Dolium, a réuni en meeting “cent femmes pour les 100 ans de la journée de la femme”, la communiste Marie-George Buffet a distribué des roses aux commerçantes de La Défense, tandis que des tracts du Front de gauche proposaient : “Ensemble, construisons des régions féministes”. Pourquoi pas ! Mais que pourraient bien être des “régions féministes” ? Il fut un temps où certains scandaient : “À bas la calotte !”, certains préfèrent aujourd’hui : “À bas le Phallo !”


    Le summun du ridicule sera décerné sans risque d’erreur à Alain Juppé qui a donné de la voix pour reprendre en chœur des tubes comme “Femmes… Je vous aime”, lors d’un karaoké géant. L’imitateur Laurent Gerra a bien raison de décerner le titre de “roi de la déconne” au maire de Bordeaux… La réalité ne fait que rejoindre la parodie, la preuve par “le meilleur d’entre nous” comme disait de lui Jacques Chirac.

    De telles journées se suivent et se ressemblent finalement toutes : certes, les chiffres changent, concernant les taux de chômage, les inégalités au travail, les différences salariales, etc. S’y ajoute désormais les expulsions de “sans-papiers”, sans qu’on voit bien en quoi ce serait un problème plus particulièrement féminin que masculin…
    Cette année, la lutte contre les violences faites aux femmes ayant été choisi par le gouvernement comme grande cause nationale, notre parlement a adopté en février une proposition de loi sur ce sujet.

    Fort bien, mais était-ce vraiment fort utile ? Pourquoi spécifiquement une loi contre les violences à l’égard des femmes ? N’y avait-il pas déjà des lois réprimant toutes les violences physiques ou morales pour protéger tous les citoyens, quel que soit leur sexe ? J’ignorais qu’un mari ait eu le droit auparavant de tuer sa légitime selon sa (mauvaise) humeur ? Voire même seulement de la tatanner sévère, quelles que soient ses raisons…

    Et en quoi une loi spécifique en la matière, protégeant les femmes, arrêtera la brute auquel sa compagne aura déplu ? Cette proposition de loi n’en est donc qu’une de plus. Comme la journée des femmes 2010. De simples opérations de communication, l’une comme l’autre.

    Reste donc à instaurer une Journée des Lois inutiles. Il y a bien sans doute une petite place dans le calendrier, en cherchant bien.


    Philippe Randa
    ICI


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  • Les guerres qui mènent les Etats-Unis à la ruine


    Le prix Nobel de la Paix Barack Obama poursuit des combats qui sont au-dessus des moyens de son pays, et il est de plus en plus évident qu’il est le jouet du complexe militaro-industriel, écrit Eric Margolis.
     
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    Les invasions américaines en Irak et en Afghanistan n’auraient pas été possibles sans crédits massifs venus de Chine, d’Union Européenne, des pays producteurs de pétrole du Moyen-Orient ... - Photo : Al Jazeera

    Le Président Barack Obama a qualifié le budget de 3,8 trillions de dollars [un trillion équivaut à 1000 milliards de dollars - N.d.T], envoyé récemment au Congrès, d’étape importante pour restaurer la santé économique de l’Amérique. En fait, c’est une nouvelle dose fournie à un malade gravement dépendant d’une drogue dangereuse : la dette.

    Plus d’empires sont tombés en raison de finances catastrophiques que d’invasions. Le dernier exemple a été l’Union Soviétique qui s’est ruinée en achetant des tanks. Le déficit de Washington [la différence entre les dépenses et les revenus par les impôts] atteindra cette année la somme vertigineuse de 1,6 trillion de dollars. Cette somme énorme sera empruntée principalement à la Chine et au Japon auxquels les États-Unis doivent déjà 1.5 trillion de dollars. Le service de la dette coûtera cette année 250 milliards de dollars.

    Pour parvenir à dépenser 1 trillion de dollars US, quelqu’un aurait dû commencer à dépenser 1 million de dollars chaque jour depuis peu de temps après que Rome ait été fondé puis continuer ainsi pendant 2738 années jusqu’à aujourd’hui.

    Le budget militaire total [2010] d’Obama est presque de 1 trillion. Cela comprend les 880 milliards de dépense du Pentagone. Ajoutons les sombres programmes secrets (environ 70 milliards), l’aide militaire aux nations étrangères amies comme l’Egypte, Israël et le Pakistan, ainsi que 225000 « contractuels » militaires (mercenaires et employés), et enfin les coûts des vétérans.

    Additionnons encore 75 milliards (presque quatre fois le budget total de la défense du Canada) pour 16 agences de renseignements avec 200 000 employés.

    Les guerres d’Afghanistan et d’Irak (1 trillion de dollars jusqu’ici), coûteront de 200 à 250 milliards de plus cette année, en incluant des dépenses cachées et indirectes. « L’escalade [surge] » afghane d’Obama avec ses 30000 soldats supplémentaires coûtera encore 33 milliards de dollars - plus que le budget total de la défense de l’Allemagne.

    Pas de problème si les stocks de la défense n’ont cessé de gonfler après le budget « d’austérité » d’Obama, prix Nobel de la Paix.

    Les dépenses militaires et de renseignement augmentent de façon implacable alors que le chômage atteint les 10% et que l’économie saigne une encre rouge. L’Amérique est devenu l’homme malade de hémisphère occidental, un estropié économique comme l’a été le défunt empire Ottoman. Le Pentagone représente maintenant à lui seul la moitié des dépenses militaires de la planète dans sa totalité. Ajoutez-y les riches alliés de l’OTAN ainsi que le Japon, et les chiffres atteignent 75%. La Chine et la Russie dépensent conjointement à peine un malheureux 10% de ce que les États-Unis dépensent pour la défense.

    Il y a 750 bases militaires des États-Unis dans 50 pays et 255 000 militaires ou employés stationnés en permanence à l’étranger dont 116 000 en Europe et presque 100 000 au Japon et en Corée du Sud.

    La dépense militaire dévore jusqu’à 19% des dépenses fédérales et au moins 44% des recettes fiscales. Sous l’administration Bush, les guerres d’Irak et d’Afghanistan — financées par l’emprunt — ont coûté à chaque famille américaine plus de 25 000 dollars.

    Comme Bush, Obama finance les guerres de l’Amérique par des autorisations supplémentaire de paiement, sur le compte déjà au maximum à découvert de la nation. Les générations futures seront coincées par cette facture. Ce yoyo financier du Président et du Congrès est la pire manifestation de malhonnêteté publique. Les guerres de l’Amérique doivent être payées par les impôts, et non pas par des jeux d’écriture comptable.

    Si les contribuables des États-Unis devaient réellement acquitter la facture des guerres d’Afghanistan et d’Irak, ces conflits cesseraient très rapidement. L’Amérique a besoin d’un juste et transparent impôt de guerre. Les États-Unis ont clairement atteint le point de rupture. Les dépenses militaires et le service de la dette cannibalisent l’économie américaine, la vraie base de sa puissance mondiale. Aux côtés de l’ancienne URSS, les États-Unis ressemblent maintenant de plus en plus à l’Empire Britannique disparu en 1945, écrasé par d’immenses dettes contractées pour participer à la deuxième guerre mondiale et incapable de continuer de financer ou défendre son empire, tout en restant malgré tout imprégnée de prétentions impériales.

    Il est de plus en plus évident que le Président n’est pas aux volant du camion militaire américain complètement emballé. Il y a soixante ans, le grand Président Dwight Eisenhower, dont le portrait orne mon bureau, avait averti les Américains de prendre garde au complexe militaro-industriel. Six décennies plus tard les partisans de la guerre permanente et de la domination du monde se sont liés avec les bailleurs du fonds de Wall Street pour pousser l’Amérique dans le gouffre.

    Un nombre croissant d’Américains sont fort justement scandalisés et effrayés de l’emballement des déficits. La plupart d’entre eux ne comprennent pas que leurs dirigeants politiques mènent leur nation à la ruine dans des guerres étrangères inutiles et dans une vaine tentative de diriger une grande partie du globe — ce que les neocons appellent un « plein spectre de domination [domination dans tous les domaines - N.d.T] ».

    Si Obama était vraiment sérieux concernant la rétablissement de la santé économique de l’Amérique, il exigerait que les dépenses militaires soient réduites, mettrait fin rapidement aux guerres d’Irak et d’Afghanistan et briserait l’échine des « Frankenbanks géantes [jeu de mots à partir de ‘Frankenstein’ et ‘banques’ - N.d.T] » de la nation.

    (JPG) Du même auteur :

    -  Guerre d’Afghanistan : un pont trop loin - 12 février 2008


     
     

    5 février 2010 - Toronto Sun - Vous pouvez consulter cet article à :
    http://www.torontosun.com/comment/c...
    Traduction de l’anglais : Al-Mukhtar

     

     


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  • Équateur: quand un peuple affronte en justice un géant pétrolier

     
    Après l’annonce en 2009 par le président de l’Équateur, Rafael Correa, de la possibilité, à certaines conditions, de cesser la production de pétrole dans le pays « pour le bien de l’humanité », un autre pas, judiciaire celui-ci, va sans doute être franchi.
     
    L’Équateur est sur le point de connaître un moment sans précédent dans le combat écologique par l’imminence d’un verdict qui fera date. Les multinationale états-unienne Texaco et Chevron Corporation sont, en effet, conduites depuis 2003 devant les tribunaux par les organisations et populations indigènes de l’Amazonie équatoriale, pour avoir déversé des millions de tonnes de déchets toxiques dans la forêt Amazonienne entre 1964 et 1990 [1].

    Texaco a opéré sur un territoire de 1.500.000 Ha où vivaient plusieurs communautés indigènes. Ces populations souffrent aujourd’hui d’un taux anormalement élevé de cancer, ont vu apparaître des malformations chez les nouveau-nés, ils ont donc été contraints de quitter leurs terre et d’abandonner leurs foyers traditionnels. La catastrophe engendrée par l’exploitation et la production de pétrole par Texaco jusqu’en 1992 est déjà surnommée le « Tchernobyl amazonien » par bon nombre d’ONG. Elle est accusée d’avoir utilisé des procédés expressément interdits par la législation en vigueur au Texas depuis 1919 et en Louisiane depuis 1953 considérant l’Équateur du Président de l’époque, Ramón Castro Jirón, comme une zone de non droit. Mais la multinationale a aussi violé la Loi équatorienne sur les hydrocarbures de 1971 qui prévoyait « l’adoption de toutes les mesures nécessaires pour la protection de la faune, de la flore et d’autres ressources naturelles et pour éviter la pollution
      de l’eau, de l’air et des sols ».

    Pendant tout cette période, la transnationale a décidé que, pour optimiser ses bénéfices, elle n’utiliserait pas les techniques environnementales standards de l’époque qui consistaient à réinjecter dans les sous-sols les eaux de formation et les déchets toxiques qui remontent inévitablement lors du processus de perforation. En fait, Texaco a déversé l’eau de formation qui contient des produits chimiques toxiques et cancérigènes à la surface.

    Ce comportement a parsemé la forêt de centaines de mares toxiques, sans aucun filtres ni système d’imperméabilisation, a pollué les rivières de plomb et autres métaux lourds sans se préoccuper des populations autochtones. La quantité totale de pétrole rejetée dans les eaux fluviales autant par négligence qu’inconscience est estimée à 64 millions de litres [2].

    Depuis la fusion puis le rachat par l’entreprise pétrolière Chevron, Texaco est devenue une des entreprises privées les plus puissantes du monde, la deuxième après Exxon Mobil dont l’influence sur le gouvernement états-unien s’est faite par l’entremise de l’ancienne conseillère à la sécurité nationale, Condoleezza Rice, qui avait fait partie du comité directeur de l’entreprise.

    C’est en mai 2003, 10 ans après la première plainte déposée contre Texaco, que l’entreprise Chevron [3] a dû se soumettre à la justice équatorienne, à Lago Agrío, et en répondre à plus de 80 communautés touchés par cette catastrophe qui n’a rien de naturelle dont 30.000 victimes. Depuis lors, les parties civiles demandent la réparation de la zone affectée qui s’élèveraient selon des experts internationaux à plus de 6 milliards de dollars. Le géant pétrolier réplique qu’il a déjà procédé entre 1996 et 1998 à la réhabilitation de cette zone, ce qui a été démenti par des prélèvements effectués par la suite.

    Les conséquences de ses agissements sont de plus en plus connues et les manœuvres dilatoires des accusés rendent leur défense grotesque. Le pouvoir, l’influence et la richesse de Texaco et de Chevron n’ont pas suffit à redorer leur blason, de fait, les impacts sur l’environnement et les témoignages de paysans et indigènes sont diffusés depuis quelques années sur des chaînes de télévision nationale et internationale, dans les médias alternatifs mais aussi officiels [4].

    Voyant poindre la défaite à l’horizon, le géant pétrolier Chevron a lancé une ultime campagne de lobbying agressif pour faire échouer la procédure judiciaire et, accessoirement, pour éviter de payer les 27000 millions de dollars d’indemnisation. Le Président Rafael Correa a formellement dénoncé cette manœuvre :

    « La multinationale Chevron, en désespoir de cause, a tenté récemment d’annuler le procès en diffusant des vidéos où l’on voit des représentants du gouvernement demander des pot-de-vin » [5].

    La multinationale dénonce, elle, un complot entre le juge chargé de l’affaire, Juan Nuñez, des représentants du gouvernement et des membres du parti Alianza País. Ces accusations sont monnaie courante en Amérique latine. Faute d’argument, la calomnie est le dernier recours des coupables et le nouveau PDG de Chevron semble vouloir reprendre le flambeau de ce déni de justice. Il répond par la fuite devant ses responsabilités dans cette catastrophe écologique et humaine.

    Si la justice équatorienne venait à condamner Chevron, ce serait la preuve qu’une entreprise transnationale peut être conduite devant les tribunaux d’un autre pays que celui où elle réside, et l’Équateur deviendrait le premier pays d’Amérique latine à forcer une compagnie transnationale à comparaître devant ses tribunaux [6].

    S’il est indéniable que la Constitution de l’Équateur est l’une des plus écologistes au monde, elle défend plus généralement le droit à la vie et les droits du peuple à disposer de lui-même. Ce qui se joue dans ce procès est fondamental car c’est bien de la souveraineté populaire qu’il s’agit et la condamnation de Chevron Corporation pourrait bien en signer une victoire. La peur qui tenait les populations touchées par cette pollution semble avoir enfin changé de camp.




    Notes
    [1] À l’origine de cette mobilisation se trouvent des Organisations de défense des droits environnementaux et humains, entre autres Amazon Watch, Rainforest, Action Network.

    [2] http://www.ecologiablog.com/post/12....

    [3] La multinationale Chevron Corporation a racheté Texaco en 2001.

    [4] http://chevrontoxico.com/.

    [5] http://www.hoy.com.ec/noticias-ecua....

    [6] http://www.texacotoxico.org/.


    Guillaume Beaulande ici lien

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  • ESPAGNE : Jusqu'où peut aller l'effronterie du trucage médiatique ? Un enfant-soldat asiatique chez les FARC...


    AUTEUR:  Pascual SERRANO پاسکوال سرانو

    Traduit par  Esteban G.


    Le 9 janvier El Mundo* publiait un article titré « Pourquoi jouer avec des poupées alors qu’on a un AK 47 » et surtitré : « Les FARC recrutent des enfants de 10 à 13 ans », . Et pour démontrer ces affirmations, une photo grand format d’un enfant posant avec un fusil accompagnait le texte.

     


    Ce qui est sûr, c’est que le fusil que l’enfant tient entre les mains n’est pas un AK (soviétique) mais bien un M16 (US), et que l’enfant est bien asiatique. Mais ce qu’ils oublient de préciser c’est qu’il s’agit d’une photo émanant de l’Agence Reuters d’un enfant probablement cambodgien et selon ce que l’agence m’a dit, ce n’était ni un fusil russe de guérilla ni un enfant colombien. Quoique, s’ils voulaient des photos d’enfants avec des armes de gros calibres, il n’était nul besoin d’aller si loin. On avait pu en voir en Espagne au cours d’une journée scolaire, le 23 mai, dans la caserne du Régiment d’infanterie « Soria 9 », à Puerto del Rosario (Fuerteventura).

    De plus, dans l’article d’El Mundo il est écrit qu’en Colombie  « 17 000 enfants portent un fusil ». Mais en janvier 2008, le ministre colombien de la Défense affirmait que les FARC avaient entre 6000 et 8000 combattants (El País*, 28/1/2008). De quel camp font donc partie les enfants avec les fusils ?

    Ce qu’il y a de certain en Colombie, c’est que deux millions d’enfants sont obligés de travailler, selon Liliana Obregón, directrice du Programme international pour l’éradication du travail des enfants à l’OIT. Et que 4457 enfants vivent dans les rues des 16 villes principales du pays, selon une étude de l’Institut Colombien du Bien-être Familial en coopération avec l’Union Européenne. Et ceux qui travaillent ne le font pas pour des entreprises de la guérilla, pas plus  que les grandes villes dans lesquelles les enfants sans abri trainent ne sont  contrôlées par la guérilla. Mais de ces enfants-là? le quotidien espagnol n’en a pas parlé.

    * El Mundo et El País sont deux quotidiens publiés en Espagne.

    Note de la rédaction de Tlaxcala

    Une rapide enquête de nos services de recherche a permis d'identifier l'enfant comme étant "Samboo, 12 ans, combattant de l'armée rebelle Karen en Birmanie". Cette photo a été prise le 31 janvier 2000 dans un camp de jungle près de la frontière birmano-thaïlandaise. C'est en tout cas ce que dit cette légende du journal The Tribune, de Chandigarh en Inde, du 31/10/2002. Et nous avons plus de raisons de croire The Tribune qu'El Mundo. Et le petit Samboo, s'il vit encore, a aujourd'hui 22 ans...



    Samboo, a 12-year-old soldier in the Karen rebel army fighting against Myanmar's military, poses with his rifle in a jungle camp on the border with Thailand in this January 31, 2000 file photo. The United Nations Children's Fund (UNICEF) on October 30 called for the demobilisation of 70,000 child soldiers, some as young as seven, fighting in armies across East Asia.
    — Reuters file pho

    Source : Niño soldado asiático en las FARC

    Article original publié le 24/2/2010

    Sur l’auteur

    Pascual Serrano est un auteur associé à Tlaxcala, le réseau international de traducteurs pour la diversité linguistique dont Esteban G. est membre. Cette traduction est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner l’auteur, le traducteur, le réviseur et la source.

    URL de cet article sur Tlaxcala :
    http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=10116&lg=fr



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  • Par consentement éclairé

    William BLUM
    Photo : partis combattre pour un pays qui n’était même pas capable de leur offrir un empoi...

    Environ la moitié des états des Etats-Unis exigent qu’une femme qui désire se faire avorter soit informée de certaines choses avant de pouvoir procéder à l’opération. Dans le Dakota du Sud, par exemple, il y a encore quelques mois, le personnel médical devait annoncer à la femme : « l’avortement mettra fin à une vie, celle d’un être humain formé, distinct et unique » ; la femme enceinte a « un lien avec cet être humain qui n’est pas encore né, » un lien protégé par le Constitution des Etats-Unis et les lois du Dakota du Sud ; et aussi qu’un « risque médical connu » de l’avortement était « une augmentation du risque de suicide ou de pensées suicidaires ». Un juge fédéral a éliminé les deux dernières affirmations, en les qualifiant d’ « inexactes et trompeuses ». (1)

    Personnellement, je contesterais même la première affirmation sur l’embryon qui est un être humain mais là n’est pas le sujet. Je voudrais souligner ici que lorsqu’un jeune homme ou une jeune femme s’engage dans l’armée, il ou elle devrait être avisé(e) de la chose suivante :

    « Les Etats-Unis sont en guerre (une affirmation qui est toujours vraie). Vous serez probablement envoyé sur un champ de bataille où on exigera le meilleur de vous pour mettre fin à des vies humaines formées, distinctes et uniques, des êtres humains vivants dont vous ne savez rien et qui ne vous ont fait aucun mal, pas plus qu’à votre pays.

    Au cours du processus, vous pourriez éventuellement perdre un bras ou une jambe. Ou la vie. Si vous revenez vivant et en un seul morceau, il existe une bonne probabilité que vous souffriez d’un stress post-traumatique. N’attendez pas du gouvernement qu’il vous soigne au mieux, ni même qu’il vous soigne du tout.

    Quoi qu’il en soit, vous pourriez en arriver à infliger de mauvais traitements à votre conjoint et vos enfants et/ou à d’autres personnes, à tuer différents individus, à consommer des drogues et/ou de l’alcool, et par constater une augmentation du risque de suicide ou de pensées suicidaires.

    Quelle que soit la gravité de votre état, le Pentagone pourrait décider de vous renvoyer en mission sur le champ de bataille. C’est ce qu’ils appellent « stopper l’hémorragie du recrutement ». Votre seule alternative sera de vous faire porter "absent sans permission". Avez-vous des amis au Canada ? (principale destination pour les "déserteurs" étatsuniens - NdT)

    Surtout, ne vous avisez pas de demander à vos officiers supérieurs pourquoi vous combattez. Même les généraux n’en savent rien. En fait, ce sont surtout les généraux qui n’en savent rien. Ils n’occuperaient jamais le poste qu’ils occupent s’ils étaient capables de comprendre les choses au-delà de la propagande que l’on nous sert, cette même propagande qui fait que vous êtes là aujourd’hui dans ce bureau de recrutement. »

    En considérant que pour de nombreux jeunes ces dernières années, c’est la situation économique qui est la raison principale de leur engagement dans l’armée, je les invite à réfléchir à ceci : « Vous avez été enrôlés pour aller combattre, et peut-être mourir, pour un pays qui n’est même pas capable de vous offrir un emploi décent, ni même un emploi tout court. »

    « J’ai peur pour nous tous, mais j’ai surtout peur pour ceux qui sont déjà au plus bas. Jusqu’où peuvent ils encore tomber sans devenir de la chair à canon ou des candidats à la chaise électrique ou des détritus sur un trottoir ou aller remplir les prisons, ou tout simplement finir dans la solitude et le suicide ? » Carolyn Chute, romancière, Maine, USA

    (...)

    William Blum
    http://www.killinghope.org/bblum6/aer79.html

    traduction partielle VD pour le Grand Soir  ici


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