• Comment répondre au rapport sur les droits de l’homme publié par l’administration américaine


    La prétention des Etats-Unis à protéger et préserver les droits de l’homme est en soi une agression contre ces droits...
     
     
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    Prison d’Abu Ghraib, Irak - Des soudards américains sont en train d’infliger une leçon de "principes démocratiques à l’occidentale" à un de leurs prisonniers irakiens.

    Nawwaf al-Musawî, membre du bloc de fidélité à la résistance (Liban) et responsable du Hezbollah a déclaré :

    « L’administration américaine continue à s’ériger en protecteur des droits de l’homme, publiant régulièrement un rapport, avec effronterie et arrogance, tentant de tromper une opinion publique, qui a appris, par le fer et le feu, dans l’âme et le sang, que la violation la plus grave du droit humain et de la dignité humaine se matérialise dans le comportement américain impérial, et notamment dans le soutien absolu à l’entité sioniste, dans son agression barbare contre les Arabes, Palestiniens et Libanais notamment.

    Le registre des violations des droits de l’homme des administrations américaines a été saturé et a même débordé du fait de leurs pratiques diverses, à tous les niveaux, envers les droits humains : la violation du droit à l’autodétermination, les tortures, les arrestations arbitraires, la répression des libertés publiques, la protection de la tyrannie, le soutien aux criminels de guerre sionistes, le meurtre des civils dans des massacres collectifs. De plus, l’occupation militaire suffit à elle seule, avec les crimes qu’elle comporte, pour la considérer comme la plus grave attaque contre les droits de l’homme. L’administration a été et est toujours une force d’occupation et d’agression, qui soutient les forces d’agression et d’occupation dans plus d’un pays dans le monde, et en Palestine occupée en particulier.

    La prétention des Etats-Unis à protéger et préserver les droits de l’homme est en soi une agression contre ces droits, car se donner en exemple en vue d’être imité annule le fondement moral sur lequel s’appuie l’idée des droits humains.

    L’insistance des Etats-Unis à publier ce rapport régulier est une persistance à poignarder cette idée humaine, tant au niveau de ses principes que de ses applications pratiques. Qu’advient-il alors lorsque ce rapport essaie de camoufler le vrai par le faux, en mettant l’accent sur des lieux de violation tout en cachant des monstruosités commises envers le droit humain, que ce soit contre l’individu, le groupe, la nation ou la patrie.

    L’admnistration américaine cache, derrière ses rapports réguliers, les crimes monstrueux qu’elle commet contre le peuple irakien et le peuple afghan, sous le prétexte de lutter contre le terrorisme. C’est cette administration qui reconnaît les faits, notamment après l’arrestation du chef d’un groupe terroriste en Iran, qu’elle est la première à protéger les groupes terroristes qui adoptent le meurtre collectif, la haine et le fanatisme, tant au niveau de la pensée que de la pratique.

    Derrière les contenus équivoques se cachent les réalités des prisons américaines, déclarées ou secrètes, répandues dans le monde entier, qui malgré leur obscurité et leur silence, témoignent de la sauvagerie américaine, comme le montre en partie l’exemple de la torture dans la prison d’Abu Ghrayb en Irak.

    L’administration américaine ne peut faire oublier au monde qu’elle soutient l’entité sioniste et raciste dans son agression barbare et quotidienne contre le peuple palestinien, elle contribue même à cette agression en empêchant toute tentative du mouvement de la solidarité internationale de poursuivre les criminels israéliens, responsables politiques ou militaires.

    C’est pourquoi il n’est pas étrange que le rapport évite tout ce qui se rapporte à la situation du peuple palestinien sous l’occupation israélienne, ainsi que la vérité de l’oppression israélienne dans les centres de détention collective, qui regroupent femmes et enfants, ou dans les villages et les villes palestiniennes qui sont devenus des centres de détention également, son agression criminelle contre Gaza pendant 22 jours et les massacres des enfants, des femmes et des vieillards, considérés comme des crimes génocidaires contre l’humanité, et à Gaza dont le siège est un affront à l’humanité qui n’agit pas pour défendre ses droits.

    Il n’est pas non plus étrange que le rapport évite de mentionner les violations aériennes quotidiennes de la souveraineté libanaise, ni l’impact des bombes à fragmentation qui ont tué et blessé des centaines, jusqu’à aujourd’hui, ni les réseaux d’espionnage fauteurs de guerres civiles et responsables des crimes organisés, au vu et au su des grandes puissances, sans susciter de réactions.

    Les peuples opprimés qui ont découvert depuis longtemps, par leurs blessures et les cris de leurs enfants, la véritable et hideuse image de l’administration américaine ne peuvent être trompés par cette tentative de l’enjoliver dans un rapport qui est en soi une violation des droits de l’homme.

    Il serait préférable aux organisations des droits de l’homme, indépendantes et soucieuses de préserver leur cause de rédiger un rapport régulier sur les violations américaines des droits de l’homme, qui recense les faits alors que ceux qui sont encore cachés sont plus nombreux que ceux qui ont été dévoilés.


     
     

    14 mars 2010 - Diffusion et traduction par CIREPAL
    Centre d’Information de la résistance en Palestine

     

     


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  • Soyons nombreux au délibéré du proces de la révolte de Vincennes!

    Le mercredi 17 mars prochain sera prononcé le verdict du procès des 10 sans - papiers accusés de l'incendie du centre de rétention de Vincennes.

    Le procès mené par la juge Nathalie Dutartre et ses deux assesseurs a été à l'image de l'instruction, mené exclusivement à charge par le magistrat instructeur, Mr Alain N'guyen The. La quasi totalité des demandes de la défense a été rejetée. Seule a été acceptée la demande de visionnage des 32 heures de vidéosurveillance, mais en audience, ce qui rendait impossible toute contestation de version de l'accusation.

    Cette décision qui apparaissait comme une concession a en fait porté atteinte aux droits de la défense en imposant, sans concertation et du jour au lendemain, aux avocats et aux prévenus trois semaines d'audiences consécutives. Les inculpés et leurs avocats ont quitté le procès, ces derniers affirmant ne pas avoir les moyens de la défense et ne voulant pas être « la caution de cette comédie ». Le procès s'est donc déroulé entre personnes de connivence : les juges, le procureur Gilbert Flam, les avocats des parties civiles, à savoir l'Etat et les policiers plaignants. Cela a aussi eu comme conséquence, par exemple, que la juge a reporté de nombreux autres procès, maintenant le plus souvent les gens concernés en détention dite provisoire le temps de ce report.

    Les centres de rétention sont un rouage essentiel de la machine à expulser et donc des politiques de contrôle des flux migratoires. Quand le plus grand de ces centres est entièrement détruit par une révolte collective, l'Etat cherche à faire des exemples : il traque, emprisonne et punit. Gilbert Flam, en soldat de l'Etat, a requis à l'encontre des présumés incendiaires, entre 6 mois et 3 ans d'emprisonnement. La juge suivra sans doute la direction tracée par le proc, la justice n'étant là que pour appliquer les desseins de l'Etat. Dans ce procès emblématique, mais aussi dans son quotidien, la justice exerce sa violence de machine à punir contre tous ceux, celles qui s'opposent aux règles établies par la classe dominante. Parce qu'il faut bien s'assurer que des coupables payent, il est plus que probable que la juge ordonne des mandats d'arrêt.

    Enfermés dans ces prisons pour étrangers en attente de leur expulsion, n'ayant d'autres alternatives à la résignation que la révolte, la solidarité avec ceux choisis au hasard suite à l'incendie du centre de rétention de Vincennes, ne doit pas retomber. D'autres procès pour d'autres révoltes (Bordeaux, Toulouse) suivront.

    Au moment où les personnes qui luttent avec les sans papiers et plus largement pour la liberté de circulation et d'installation font l'objet de diverses procédures (gardes à vue, mises en examen, procès...), il est plus qu'évident qu'il faut montrer que nous ne céderons pas aux intimidations, notamment en continuant à manifester notre solidarité aux inculpés de Vincennes et plus largement à toutes celles et ceux qui, avec ou sans-papiers, expriment leur révolte contre la violence quotidienne de la machine à expulser.

    Nous vous donnons tous rendez-vous pour le délibéré au tribunal le 17 mars, nous ne pouvons accepter que les 10 bouc-émisssaires de Vincennes retournent en prison !

    13H30, TGI de Paris, M° Cité, 16e chambre

    Relaxe des inculpes de vincennes !

    Liberte de circulation et d'installation !


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  • Dans le doute, abstiens-toi

    Posté par b.mode le 15 mars 2010

    peche.jpgPlus d'un français sur deux est resté chez lui. Ou alors il était allé taquiner le goujon ou la belette. C'est dire si nos politiques de tout bord présentent un visage avenant. En plein marasme économique, tandis que la société explose de toute part, une grosse moitié du peuple n'a pas jugé nécessaire de donner son avis. Ceci relativise la victoire du PS. Même si avec 29% contre 26 à l'UMP, il remet à sa place le parti présidentiel.

    Sarkozy ne s'y est pas trompé. Dans son palais, il a improvisé une réunion de crise hier soir avec les pontes de son mouvement. La consigne était simple. Mettre en exergue l'énorme taux d'abstention et tenter de siphonner le juteux électorat écologiste ( plus de 12 %) en communiquant à tout va sur le Grenelle de l'environnement. En oubliant qu'il y a quelques jours, au salon de l'agriculture, ce même Sarkozy a fait le beau face aux paysans en affirmant que les questions d'environnement “ça commence à bien faire.” Rien de nouveau sous le soleil de Satan. Dire tout et son contraire en fonction du contexte est une constante chez notre guide suprême…

    Un qui fait la gueule, c'est le béarnais Bayrou. Avec 4%, son Modem ressemble désormais à une peau de chagrin. Drôle de drame pour l'Orange amer. Cela réjouit Méluche qui avec ses presque 6% s'en tire mieux que le petit facteur scotché à 3,5%. Un qui pavoise, c'est le vieux borgne. Pas loin de 12% des français adhèrent à ses thèses douteuses. Sacré boomerang pour Sarkozy et son débat nauséabond sur la “francitude”. Réveiller l'odieuse bête qui dort, voilà qui est fait et bien fait.

    La percée du Front National est frappante. Le Pen se requinque avec plus de 20% des voix en PACA, sa fille Marine fait jeu égal avec la candidate UMP Valérie Létard avec plus de 18% dans le Nord-pas-De-Calais et Bruno Gollnisch est à plus de 13% en Rhône-Alpes. “Nous cavalcadons” pérore le vieux chef qui retrouve ainsi son pouvoir de nuisance. Son parti pourrait se maintenir au second tour dans au moins douze régions.

    Grand chelem ou pas, telle est désormais la question, rue de Solférino. La Corse pourrait virer à gauche, la bataille fait rage en Alsace. Ségolène triomphe en Poitou-Charente avec 39% et Jo Frèche, le vilain petit canard, avec 35%, laisse sa rivale PS, Hélène Mandroux à près de trente points en languedoc-Roussillon. En Ile de France, Jean-Paul Huchon est devancé par Valérie Pécresse mais devrait s'en tiré au second tour avec le ralliement de Cécile Duflot et de Jean-Luc Mélenchon. Ali Soumaré a fait un carton dans son fief.

    Bref, vivement la semaine prochaine ! Qu'on assiste une fois de plus aux mines déconfites des Bertrand et autres Lefebvre sur les plateaux téloche. Un spectacle dont on ne se lasse pas par ces temps difficiles…


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  • Mossad, permis de tuer (1 & 2)


    AUTEUR:  Xavière JARDEZ


    1 - La grande hypocrisie occidentale 

    L’assassinat du dirigeant palestinien Mahmoud al-Mabhouh, qui avait déjà échappé à trois tentatives d’assassinat auparavant,  le 20 janvier, à Dubaï, porte indubitablement le sceau du Mossad - corroboré par la quasi certitude de l’Israélien moyen - malgré les dénégations d’Israël, notamment celles de Netanyahou. Or, selon les règles du Mossad, de son vrai nom,  Institut d’espionnage et d’Opérations spéciales, établies par Meir Amit, premier directeur de l’agence de renseignement, « ... toute exécution doit être avalisée par le Premier ministre en exercice. Toute exécution est ainsi soutenue par l’Etat, l’ultime sanction judiciaire de la loi. L’exécutant n’est donc pas différent du bourreau nommé par l’Etat ou de tout autre exécuteur désigné par la loi ». Aucun exécutant, ou assassin, ne peut ainsi opérer sans que ne lui soit produit ce document signé, le permis de tuer. Et il semblerait qu’il y ait eu une réunion entre Netanyahou et le chef du Mossad, Meir Dagan début janvier, selon le Sunday Times.

    Il est certain que dans les chaumières et la presse en Israël, les applaudissements ont crépité. Certains journaux occidentaux n’ont pas caché leur admiration devant le brio de l’opération, le coup d’éclat, même si la discrétion qui devait être le maître mot de l’opération a été éventée avec le passage en boucle des images des assassins sur les télévisions du monde. Car il ne fait aucun doute que cet assassinat est tout simplement un CRIME, quelle que soit la qualification qu’on lui donne. Israël a violé, une fois de plus d’entre toutes les fois, l’article 6 de la Convention Internationale sur les Droits civils et politiques, qui définit le droit à la vie, « en poursuivant une politique d’assassinats de Palestiniens qu’il décrit comme terroristes sans chercher d'abord à les arrêter pour les juger » (Tribunal Russell, Barcelone 2010).

    « Il y a plus d’aspects et d’acteurs internationaux à l’œuvre dans cette affaire qu’il n’y paraît à première vue »

    Pour Bruce Riedel, ancien de la CIA, « C’est selon toute probabilité une opération du Mossad. Tout en porte la signature- les passeports, européens, la rapidité avec laquelle l’équipe a disparu du pays, tout cela s'additionne pour en donner une image plutôt convaincante ». « Ce que les autorités de Dubaï découvrent n’est pas seulement une opération isolée mais probablement l’entière agence du Mossad. Dubaï serait l’endroit idéal pour entreprendre, non seulement une opération isolée, mais des opérations à long terme contre l’Iran ». Pour  Michael Ross, agent du Mossad à la retraite, « il serait naïf de penser qu’Israël n’a pas un doigt dans l’affaire », a-t-il dit à  la BBC et d’ajouter : « Je pense qu’il y a plus d’aspects et d’acteurs internationaux à l’œuvre dans cette affaire qu’il n’y paraît à première vue ».


    Les photos des passeports utilisés par le commando israélien de Dubaï


    L’Angleterre, la France, l’Allemagne, l’Australie et l’Irlande, toutes ont poussé des cris d’orfraie à l’idée que les assassins avaient utilisé leurs passeports – bizarrement pas ceux des États-Unis ! -, d’abord supposés faux, puis reconnus vrais car ils appartenaient à des Européens possédant aussi la nationalité israélienne (ils sont 350 000 dans ce cas). Ils ont protesté de leur ignorance mais de multiples  indications suggèrent qu’ils ont, ainsi que leurs service de sécurité, eu vent du complot plus qu’ils ne le prétendent.

    Des allégations selon lesquelles le Mossad avait prévenu la Grande-Bretagne ont fait surface dans le journal britannique Daily Mail qui précise que « le Foreign Office et le MI 6 ont été informés de l’opération avant qu’elle n’ait lieu ». La source est « un membre en exercice du service israélien de renseignement. Il a dit que le gouvernement britannique a été informé… Il n’y aucune participation britannique et (le gouvernement)  ignorait le nom de la cible. On leur a dit que les exécutants voyageaient avec des passeports britanniques ». Selon une autre source proche du quotidien The Independent, les services de sécurité de Dubaï ont fourni, six jours avant l’opération, à « un diplomate britannique » (le consul ?) les détails sur ces passeports britanniques et n’ont reçu aucune réponse….

    Le Canada avait, lors de la tentative d’assassinat de Khaled Meshaal, en 1997, protesté violemment contre l’utilisation par les assassins venus d’Israël de documents canadiens. Israël avait promis de ne plus rien faire de semblable, comme il avait fait la même promesse à Margaret Thatcher en 1987 avec la découverte de 8 passeports oubliés par le Mossad dans une cabine téléphonique en RFA, et à la Nouvelle-Zélande en 2005 après l’emprisonnement de deux de ses agents. Ian Wilcocks, l’ancien ambassadeur d’Australie en Israël, dit avoir averti, dans les années 1990, les officiels du ministère des Affaires étrangères israélien de ne plus fabriquer de faux passeports pour des opérations secrètes.  

    Il semble donc que l’appropriation par Israël de documents étrangers soit une pratique courante, ancienne, tolérée par les pays européens, associée à sa pratique  de l’exécution extrajudiciaire de ses adversaires. Les manifestations de colère ou de surprise, que toutes deux engendrent ne sont là que pour la forme. Il n’y aura donc pas de contrecoup diplomatique pour Israël. On est loin des tollés qui avaient suivi les « fatwas » prononcées à l’encontre de personnalités, dont Salman Rushdie, par Khomeiny ou autres clercs. Mais Israël, c’est Israël.

    Qui plus est, la Grande-Bretagne vient de décider, au lendemain de ce scandale, de modifier la  législation en matière de crimes de guerre afin que les criminels recherchés - ils sont six - pour l’agression sur Gaza dite « Plomb endurci » tels Tzipi  Livni, Shaul Mofaz, Ehud Barak, ne puissent plus être inquiétés lors de leurs séjours en Grande-Bretagne. Comment pourrait-il en être autrement lorsqu'on sait que Tony Blair et Gordon Brown, depuis 2007, sont les patrons du National Jewish Fund qui finance l’installation de colonies sur les terres spoliées aux Palestiniens ?

    Mais cette complicité avec le terrorisme d’Etat d’Israël, passive ou active, va bien plus loin. La salle de commandement de l’opération se trouvait en Autriche, ce qui signifie que les assassins n’ont pas eu de contacts les uns avec les autres, et ne pouvaient donc  pas être repérés. Les cartes de crédit ont été émises par Payoneer, une banque de New York, opérant aussi à Tel-Aviv, à travers la banque Metabank basée dans l’État de l’Iowa. Un examen approfondi des liens de Payoneer révèle que Yuval Tal, cadre exécutif, est un ancien membre des forces d’opérations spéciales de l’armée israélienne et le financeur de Taglit Birthrights, qui organise des voyages gratuits de jeunes juifs en Israël . Payoneer a reçu son capital-risques de Carmel Ventures, située à Herzilya, en Israël, Greylock Partners, avec parmi ses associés, Moshe Mor, un ancien capitaine des renseignements militaires israéliens, et Crossbar Capital, dont le fondateur a géré une entreprise hors d’Israël. Metabank a une histoire d’ennuis financiers et les cartes de crédit sont sa principale source de revenus. Il était facile, pour ceux qui le voulaient, de se procurer des cartes de crédit en ligne. Si rien, à l’heure actuelle, ne prouve le l’implication de ces établissements, ces indices méritent d’être étudiés…


    Siège de la Metabank à Odebolt, Iowa

     

     La communauté sayanim

    Cependant, souligne Gordon Thomas, fin connaisseur du Mossad, rien ne pourrait se faire si le Mossad ne bénéficiait pas du soutien inconditionnel de la communauté juive dans le cadre d’un système appelé sayanim [pluriel du mot hébreu sayan, aide, assistant]. Des dizaines d’aides sont soigneusement recrutés et fournissent la logistique aux agents du Mossad  sans poser de questions : une banque fournira des fonds jour et nuit, une agence de location de voitures, un véhicule, un docteur, une assistance médicale ou un poison. C’est ainsi qu’un docteur sayan a fourni les ingrédients de la décoction que devait boire Yasser Arafat, ce que son docteur personnel a confirmé : « l’empoisonnement est très probable dans ce cas ». Lors de l’assassinat par le Mossad de Gerald Bull, scientifique canadien et meilleur expert en balistique de renommée mondiale qui avait refusé de mettre ses compétences au service d’Israël mais les avait offertes à Saddam Hussein, la communauté sayanim avait lancé une guerre psychologique à l’adresse des médias européens disant que Saddam en était à l’origine… Il en fut de même lors de l’assassinat de Fathi Shkaki, chef du Jihad Islamique à Malte en 1995 où les deux tueurs reçurent d’un sayan un passeport britannique et une moto utile à l’opération.

    Qu’est-ce qui pousse certains pays à sacrifier sur l’autel du terrorisme israélien les bases qui fondent un État : la souveraineté, l’état de droit et la sécurité personnelle et nationale ? Si la politique israélienne communément admise de violations de souveraineté des autres pays pour tuer ou enlever ses adversaires devient la règle, ce sera le règne de la loi de la jungle. Tout un chacun pourra craindre d’être la cible d’équipes de tueurs étrangers, que rien ne viendra retenir. Les assassinats extrajudiciaires d’Israël tournent en dérision la notion de souveraineté. L’élimination d’opposants par des polices secrètes, hors des frontières, était une pratique récurrente de la Gestapo, du GPU de Staline, de Pinochet. Elle est maintenant celle des « Forces Spéciales » des États-Unis et de la division occulte de la CIA. Tolérer ces pratiques signifie la fin de l’État de droit, les polices secrètes jouant, comme en Israël, le rôle de juge, jurés, procureur et exécuteur, sans connaître de freins de nature légale ou judiciaire. Comment, demain, un pays pourra-t-il protéger ceux qui, sur son territoire, s’aventurent à critiquer Israël ? 

    Dubaï ne veut pas être une tête de pont occidentale dans le détroit d’Ormuz

    Derrière l’assassinat de Mahmoud al-Mabhouh se profilent des événements bien plus graves : en entraînant le Hamas dans des représailles (contre Netanyahou, vraisemblablement), Israël ouvrirait le champ à des attaques contre l’Iran. Les États-Unis lorgnent depuis Bush sur les Émirats Arabes Unis et étudient comment s’y prendre pour y déployer des troupes en cas de conflit armé avec la République Islamique. Aucune stratégie militaire n’a de chance de succès si on n’établit pas de prime abord une tête de pont à travers l’étroit chenal du détroit d’Ormuz pour  empêcher sa fermeture par l’Iran.  

    L’extension du conflit palestinien, ou encore l’élargissement de la zone de « guerre contre le terrorisme » à Dubaï a peu de chances d’aboutir. La célérité avec laquelle les forces de sécurité de l’émirat ont enquêté, rassemblé les preuves, les indices, donné un maximum de publicité à leurs révélations prouve que Dubaï refuse que sa qualité de centre financier et économique, et que ses intérêts soient pollués par des actions terroristes israéliennes. Il en va de sa réputation, de sa survie et de sa prospérité, même si la crise l’a frappé.  

    Disons pour conclure, que la prétendue « incompétence » des agents du Mossad, relevée par les critiques en Israël, - être photographiés par les multiples caméras de vidéosurveillance - ne traduit que l’arrogance et le racisme des Israéliens à l’encontre des Arabes, qu’ils soient Palestiniens ou autres. Pour eux, l’habileté, l’intelligence, le professionnalisme ne peuvent qu’être israéliens, les autres n’étant que de pauvres bédouins devenus riches… 

    Sources

    Gordon Thomas, auteur de Gideon’s Spies

    Mossad’s Murderous Reach: The Larger Political Issues, par James Petras :

    More details emerge on assassination of Hamas leader in Dubai, par Ann Talbot:

    Israel remains silent over Mossad role scandal, par Fran O’Sullivan :

    Israël « admit » to NZ spy mission 

    Mossad murder, par John Cherian

    Le siège du Mossad à Tel Aviv
    Le siège du Mossad à Tel Aviv

    2 - Mossadgate à Dubaï 

    L’administration Obama a réagi très discrètement à l’assassinat du dirigeant palestinien Mahmoud al-Mabhouh, à Dubaï, si discrètement que deux des assassins porteurs, l’un, d’un passeport britannique et l’autre, d’un passeport irlandais, ont pu entrer aux Etats-Unis (1) sans être inquiétés alors que le contrôle aux frontières est, depuis les attentats du 11 septembre, devenu drastique : les vérifications des informations biométriques ou holographiques sont faites  à partir de bases de données internes comme externes aux Etats-Unis.

    L’ « Irlandais » y est arrivé dès le 21 janvier - le lendemain de l’opération - et le « Britannique » du nom de Roy Allan Cannon voyageant avec son faux-vrai passeport y est entré, le 14 février, soit trois semaines après la publication des résultats de l’investigation des autorités de Dubaï !

    La piste étatsunienne conduit à se demander comment il se faisait que MetaBank (2) ait fourni aux agents du Mossad les cartes de crédit qu’ils ont utilisées. Selon la direction, la banque émet des cartes prépayées dans le cadre d’un programme Meta Payment Systems. Ce dernier met sur le marché par l’intermédiaire de divers Programmes de Gestion – dans ce cas Payoneer (3) -  des cartes de paiement du personnel. Ces dernières sont proposées à des sociétés US de renom pour leur permettre de payer leur personnel expatrié, leurs sous-traitants… etc… Lesdites cartes ont été « chargées » par les sociétés (dans le cas de l’assassinat de Mahmoud al-Mabhouh, il reste à découvrir lesquelles) avec les fonds déposés par elles dans ce système. Par ailleurs, il faut savoir que Payoneer est aussi dépositaire des participations financières des jeunes juifs de 18 à 26 ans que Taglit-Birthright  envoie en Israël pour resserrer les liens entre ce dernier et la communauté juive à travers le monde (3)«  Si vous perdez votre carte en Israël, elle est immédiatement bloquée et remplacée en 24 heures sans que vous ayez à contacter votre banque chez vous ».

    Jusqu’à présent, rien n’indique que les responsables étasuniens aient l’intention ou la volonté d’enquêter sur le financement, par des sociétés US, des opérations et dépenses des assassins israéliens, même si deux de ces criminels sont revenus aux Etats-Unis. Or, le recours illégal à des banques et des sociétés de cartes de crédit US traduit une expansion alarmante des opérations d’espionnage sur le sol américain et révèle la pénétration du Mossad, à un degré inconnu jusqu’ici, des principales institutions financières dans le but de consolider l’influence d’Israël sur la politique étrangère de Washington et les corps constitués qui la font.

    Sources

    (1) Two Suspects Entered U.S. After Killing in Dubaï, par Robert Worth.(New York Times – 1/3/10)

    (2) Mossad, permis de tuer - La grande hypocrisie occidentale, par Xavière Jardez (AFI- Flash n°102)

    (3) Banque privée, Payoneer compte parmi ses partenaires financiers : Carmel Ventures basée à Herzliya en Israël, Crossbar Capital et Greylocks. Charlie Federman, après avoir fondé BRM Capital en 1999, a servi comme directeur de sa filiale en Israël jusqu’en 2007, est directeur général de  Crossbar Capital. BRM Group basée à Herzliya a été créé par Nir Barat, maire de Jérusalem occupée. Greylock Partners, fondé en 1965, « opère un certain nombre de centres d’innovation » en Chine, en Inde, dans la Silicone Valley et en Israël. Dans son portefeuille se trouvent Data Robotics, Digg, Facebook, Linkedin etc.. Ses activités d’investissement en Israël ont été initiées en 2002 par Moshe Mor, ancien capitaine des services de renseignements militaires israéliens.

    (4) Taglit-Birthright  a été fondé en 1994 par Yossi Belin, ministre israélien de la Justice. L’association qui a des antennes dans plusieurs pays, est co- financée par les milliardaires Charles Bronfman et Michael Steinhardt. En France, le programme Génération-Israël Taglit   est co-financé par les collectes de l'Appel unifié Juif de France. Depuis 2001, plus de 5000 jeunes Français juifs y ont participé.


     


    Source : http://www.france-irak-actualite.com/

    Articles originaux publiés les 10 et 14/3/2010 

    Sur l’auteure

    Tlaxcala est le réseau international de traducteurs pour la diversité linguistique. Cet article est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner l’auteure et la source.

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  • Jean Ferrat, ressuscité, marche sur les eaux.

    Même Sarkozy y va de son éloge, alors que Jean Ferrat a mille fois étrillé les types de son acabit, de ses idées, de son arrivisme, de son milieu.

    « Qu’il chante, mais qu’il ne parle pas  », disaient aux animateurs d’émissions de variété ceux qui tenaient les ficelles de l’ORTF.

    Qu’il chante ? Oui, mais s’il-vous plaît, Jean, pas « Potemkine », chanson interdite sur les ondes, pas « Ma France », qui fait polémique.

    L’engagement sans faille de cet homme aux côtés des travailleurs fit que l’intelligentsia le déclassa comme un sous-Brassens, sous-Brel, sous-Férré. Un sous-intellectuel, lui qui mit en musique tant de poèmes d’Aragon dont il était l’ami.

    Aujourd’hui, aujourd’hui qu’il est mort, aujourd’hui qu’il ne peut plus ni chanter ni parler, ceux qui voulurent le museler, le cacher au fond de la classe, le priver de laurier, nous jurent qu’il fut un grand parmi les grands.

    Pour un peu, ils rétrograderaient Brassens, autre censuré, mais pour des délits mineurs (gros mots, moquerie des pandores). Ferrat a chanté Cuba, il se mouillait contre la guerre d’Indochine et contre l’extermination des juifs. Brassens a chanté « Mourir pour des idées » et hélas ! « Les deux oncles », sorte de « match nul, la balle au centre » entre « l’ami des Tommies et l’ami des Teutons ».

    Ces différences qu’il eut été malséant de noter du vivant de l’artiste, voyez comme elles vont être portées à son crédit aujourd’hui, avec un demi-siècle de retard sur le jugement du peuple qui lui rendit justice par ses acclamations quand les mous du bide tordaient le nez : « Populiste, démago, compagnon de route du PCF… ».

    Les hypocrites qui pleurent sur son cercueil, les décerveleurs, sont prêts à ressusciter le Ferrat des années 60 pour que se taise le Ferrat des années 2000. Ce sage-là disait que, les médias étant ce qu’ils sont, il ne pourrait plus aujourd’hui, lui, Ferrat, ce géant que la mafia médiatico-politique pleure, enregistrer de disque.

    Mais ils pleurent, ils pleurent ce dur à cuire qui a survécu au cyanure de leurs flèches pour mourir à l’heure de ses cheveux blancs. Ils inondent les alentours en se demandant in petto ou en comité de rédaction s’ils peuvent pousser le bouchon de leur obscène bassesse jusqu’à annoncer que la « perte irréparable » ne fut que provisoire. Car, Jean vient de ressusciter. « Edition spéciale, le grand chanteur, l’immense poète Jean Ferrat aurait été aperçu, marchant sur les eaux de l’Ardèche… »

    Bon pour l’audimat, ça, coco. J’exagère ? Oui, mais à peine, diront (avec une mauvaise foi dictée par la tristesse) ceux qui fréquentent les salles d’attente de coiffeurs ou de médecins.

    Ciao, Jean (et embrasse Georges, qui le mérite, malgré tout).

    Théophraste. ici


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