• le respect, ça se mérite !

    Posté par calebirri le 17 février 2010

    Lorsque j’étais petit, mes parents répondaient parfois à mes insolences par cette phrase « tu nous dois le respect », phrase à laquelle je répondais effrontément par « le respect,  ça se mérite ! » ; je ne savais pas encore à quel point j’avais raison. Après un article sur « les droits et les devoirs  », j’ai été assez frappé de constater à quel point les êtres humains confondent le sens des mots. Si certains ont très bien compris le sens de ce précédent papier, d’autres voix se sont élevées contre celui-ci, argumentant sur l’évidente moralité du devoir citoyen de rendre à la société d’une autre manière la jouissance des droits qu’elle nous accorde. Ces contradicteurs d’apparence font à mon avis une erreur, car ils perçoivent le devoir comme étant précédant au droit, alors qu’en réalité la jouissance des droits permet simplement la naissance, en retour, d’un devoir moral librement consenti et absolument personnel.

    Ce devoir (qui ne peut être que moral) dépend de ce libre consentement. Il n’est pas tout à fait pareil de dire « tu dois payer tes impôts pour faire fonctionner le service public » que de dire « tu as le droit de voter librement pour quelqu’un à qui tu confies l’autorisation de déterminer la part d’impôts que tu t’engages à verser pour la contribution publique ». il n’y a qu’à regarder l’article 14 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Avoir le droit n’est pas être obligé. Ces deux notions (obligation contrainte et devoir moral) sont très différentes, et sont malheureusement confondues.

    Les devoirs impliquent inévitablement le rapport à l’individu, et à ce qu’il décide par lui-même de réaliser…ou pas. C’est une démarche éminemment personnelle : celui qui ne se sent pas devoir ne doit à personne, indépendamment de la morale commune. Les devoirs sont comme les promesses : elles n’engagent que ceux qui les font. Et on connaît qui les tient !

    Pour revenir au respect, c’est à vrai dire cette notion de devoir qui ne me plaisait pas dans la phrase prononcée par mes parents. Inutile de dire qu’ils méritaient mon respect, ni que je les respectais déjà en réalité. Mais je n’acceptais pas que l’on m’oblige à le faire. C’était en quelque sorte un devoir dont je ne voulais pas m’acquitter. Et pour cause. C’est parce que le respect ne peut que se donner, et jamais s’exiger. Un respect exigé n’est que de la crainte. J’estimais donc mes parents dignes de respect, mais considérais inconsciemment que celui-ci ne pouvait m’être imposé de fait. Et je ne les craignais pas.
    Il est donc beaucoup plus difficile d’obtenir le respect que la crainte, car il prend le risque de disparaître à tout instant. Il en est de même pour les devoirs : les véritables devoirs sont ceux qu’on ne peut contraindre à rendre, et ceux qui croient que le « devoir » est une obligation sont les mêmes que ceux qui confondent la crainte et le respect.

    Ils désirent le respect mais obtiennent la crainte, ou rêvent de devoirs rendus par la force.

    C’est cette transformation du sens des mots qui est à l’origine de l’incompréhension de bien des hommes entre-eux : ils emploient le même mot pour exprimer des choses différentes, et s’épuisent à s’expliquer, alors qu’ils devraient d’abord s’entendre sur le sens des mots qu’ils utilisent. Si les politiques en profitent et en jouent, la déformation est tout d’abord culturelle car elle nous touche tous dans la vie de tous les jours.

    Qu’il y ait nécessité d’une contribution citoyenne pour obtenir des services publiques est certain, mais qu’on ne confonde pas avec une obligation : il n’y a qu’à regarder les évadés fiscaux, qui visiblement ne sentent pas ce devoir.
    Qu’un professeur exige le respect de la part de ses élèves, et il en obtiendra au mieux des moqueries, au pire de la crainte.
    Que les administrations rendent un service public n’est pas le résultat du devoir de chaque fonctionnaire, mais celui du contrat qu’ils ont signé avec leur employeur.

    Finalement, on devrait dire que l'Etat a des obligations (et non pas des devoirs) envers le peuple, c’est à dire qu’il craignent l'exercice des droits des citoyens. Mais si les citoyens veulent se faire respecter, il faut tout d’abord qu’ils en soient dignes, en choisissant leurs dirigeants selon leur libre consentement, « éclairé », et non par l’imposition d’une quelconque obligation (qu’on veut appeler « devoir citoyen ») du vote entre deux candidats qui ne méritent pas, dans ces conditions, qu’on les respecte.


    Caleb Irri


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  • Marjah, Afghanistan, la Fallujah d’Obama

    Honte.

    Matteo DELL’AIRA, Enrico PIOVESANA
     
    Lettre ouverte de l’infirmier chef de l’hôpital de Emergency à Lashkargah, où arrivent les civils blessés dans l’offensive contre la ville voisine de Marjah. Même des enfants de 7 ans.

    C’est ce que nous éprouvons tous ici à l’hôpital d’Emergency à Lashkargah, Afghanistan, après le début de la énième “grande opération militaire”, qui est à chaque fois plus grande...

    Un profond sentiment de honte pour ce que fait la guerre, toute guerre. Destruction, morts, blessés. Sang, lambeaux de chair humaine. Hurlements féroces et désespérés. Elle ne fait rien d’autre.

    Mais d’aucuns pensent encore que c’est une bonne façon d’exporter “ la paix et la démocratie”. La paix, en effet ils étaient en train de l’apporter aussi à Said Rahman notoire “insurgé” de la zone, mais celle éternelle. Il a pris un projectile en pleine proitrine, le matin de bonne heure, alors qu’il était au jardin.

    Il n’était pas en train de patrouiller la zone, il n’était pas en train de combattre, il n’était pas en train de viser quelqu’un. Il n’a même pas vu d’où arrivait le projectile qu’il a encore dans le corps et qui lui a défoncé le poumon droit. Il a juste senti une grande brûlure et s’est évanoui de douleur ensuite.

    On l’a transporté en hélicoptère jusqu’à Lashkargah, avec ces mêmes hélicoptères qui, juste avant, mitraillent, puis en ambulance dans notre centre chirurgical pour victimes de la guerre, assez instable mais avec son ourson en peluche tout neuf, cadeau de la démocratie.

    On aurait dit qu’il était bossu, de tout le sang qui s’était accumulé dans son dos.

    Il a été opéré immédiatement, on lui a mis deux drains thoraciques, presque plus grands que lui.

    Parce que l’"insurgé" notoire a sept ans.

    Sept.

    Voilà ce qu’est la “grande opération militaire”, la plus grande.

    Honte.

    Matteo Dell’Aira

    (Infirmier chef de l’hôpital de Emergency à Lashkargah, Helmand ).

    http://it.peacereporter.net/articolo/20260/Vergogna

    Source : Bye Bye Uncle Sam, 16 février 2010
    http://byebyeunclesam.wordpress.com/2010/02/16/come-a-fallujah/

    (Traduit de l’italien par m-a p)

    Voir aussi :
    Marjah. La situation des blessés à l’hôpital d’ Emergency a Lashkargah, Helmand :
    http://it.peacereporter.net/videogallery/video/12096


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  • Georges Abdallah a comparu au procès ADN

    Georges Abdallah a comparu ce jeudi 18 février devant la cour d'appel de Pau pour "refus de se soumettre à un prélèvement ADN". Il avait été condamné le 1er décembre dernier à trois mois de détention par le tribunal de Tarbes pour ce refus. Trois mois de détention alors qu'il est condamné à perpétuité! Devant cette cour Georges Abdallah, qui a refusé d'être représenté par son avocat pour une affaire 'administrative', a pu lire une déclaration, ce qui lui avait été impossible lors de la première audience. Il a pu ainsi réaffirmer: "après 26 ans de captivité, mes convictions anti-impérialistes restent intactes".

    A la barre, il a expliqué avoir déjà donné son ADN à des gendarmes venus le visiter en détention en 2003, à l'époque où sa libération conditionnelle était envisagée. Mais le parquet général déclare ne pas retrouver de trace de cet ADN. Georges a déclaré refuser à donner à nouveau son ADN pour ne pas cautionner une loi liberticide. Le ministère public a requis la même peine de trois mois d'emprisonnement.

    Différents collectifs, militants et amis étaient venus témoigner leur solidarité à Georges Abdallah. Plus d'une cinquantaine de personnes étaient présentes dans la salle d'audience ou devant le palais. Georges Ibrahim Abdallah est sorti du palais sous les applaudissements de ces soutiens, à qui il a adressé un signe de la main depuis le fourgon le ramenant à Lannemezan. La cour d'appel rendra son arrêt le 1er avril.

    Source ici


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  • Rapport n° 58 sur les violations israéliennes des droits humains

    jeudi 18 février 2010 - 22h:15

    PCHR du 11 au 17 février 2010


    Les Forces d’occupation israéliennes (FOI) continuent d’agresser systématiquement les civils palestiniens et leurs biens dans les Territoires palestiniens occupés (TPO).
     
     

    Durant cette semaine du 11 au 17 février 2010 :

     

     

     

    • les FOI ont tué deux Palestiniens, dont un civil tué de sang-froid à Hébron ;
    • 5 civils ont été blessés dans la bande de Gaza, dont 4 mineurs ;
    • les FOI ont tiré et lancé des projectiles depuis la terre, l’air et la mer sur des civils et des cibles civiles dans la bande de Gaza ;
    • elles ont mené 14 incursions dans les communautés palestiniennes en Cisjordanie :
      • arrêté 44 civils palestiniens, dont 21 mineurs, en Cisjordanie ;
      • arrêté 10 civils palestiniens dans la bande de Gaza, dont 8 furent relâchés ;
    • la marine israélienne a continué ses agressions contre les pêcheurs palestiniens dans la bande de Gaza ;
    • les FOI ont maintenu leur siège total sur les TPO et leur isolement de la bande de Gaza du monde extérieur ;
    • les troupes positionnées sur les check-points militaires en Cisjordanie ont arrêté un civil palestinien ;
    • les FOI ont poursuivi la colonisation en Cisjordanie et les colons israéliens leurs agressions contre les Palestiniens et leurs biens :
      • les FOI ont détruit un parc à bestiaux dans le secteur de Wadi al-Hussain, au sud-est d’Hébron ;
      • 6 puits et 5 salles servant à l’agriculture ont été démolies à Ethna, un village près d’Hébron ;
      • les FOI ont remis des ordres de démolition contre 3 magasins à Bab al-‘Amoud, à Jérusalem.
    (JPG)

    Violations israéliennes recensées durant la période du 11 au 17 février 2010

    1 - Incursions dans les zones palestiniennes et agressions contre les civils palestiniens et leurs biens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza

    Jeudi 11 février

    -  Incursion dans la région de Ramallah : vers minuit et demi, les troupes d’occupation sont entrées dans le camp de réfugiés d’al-Jalazon, au nord de Ramallah. Elles ont patrouillé dans les rues et fouillé certaines maisons et arrêté 20 civils palestiniens, dont 18 mineurs : Malek Rabah Ma’moun Nakhlah, 16 ans, Muhanna Mahmoud Fawzi Nakhlah, 16 ans, Saddam Husein Theeb Sharayka, 15 ans, Khaled Marwan Dalaysheh, 16 ans, Mahmoud Ramadan Sharava’, 16 ans, Muhanad Ramada ‘Eleyan, 16 ans, Mohammed Khaled Wasfi Sa’adat, 15 ans, Ahmed Mahmoud Khalil Nakhlah, 15 ans, Mohammed mahmoud Abdul Aziz Zeid, 16 ans, Mo’ayad Mahmoud Fawzi Nakhlah, 16 ans, Husein Khaled al-‘Arish, 18 ans, Ahmed Mohammed Shaban Ghazawi, 17 ans, ‘Amr Zuheir ‘Awwad, 16 ans, Zeid Mahmoud Zeid, 15 ans, ‘Uthman ‘Umar ‘Urabi, 18 ans, Yasin Ahmed Nakhleh, 16 ans, ‘Udai Zeidan al-Hattab, 17 ans, Mohammed Rebhi Masarwah, 15 ans, Naser Jamal Sharavka, 16 ans, Malek Sa’id Khalil Dar ‘Umar, 15 ans.

    -  Incursion dans la région de Bethléhem : vers 1 h du matin, les troupes entrent dans Bethléhem, prennent position dans le quartier d’al-Fawaghra, dans le centre ville. Elles fouillent des maisons et arrêtent 2 Palestiniens, dont un mineur : Mahmoud Jamal, Masalmeh, 24 ans, et Nashat ‘Umar Shalash, 16 ans.

    -  Incursion dans la région d’Hébron : vers 1 h 30, dans le village de Sourif, au nord-ouest d’Hébron, où après des fouilles de maisons, les Israéliens arrêtent 4 Palestiniens, dont 2 mineurs : Abdul Latif Isma’il Mohammed Ghuneimat, 17 ans, Jarrah Hassan Salem Abu Fara, 21 ans, Issa ‘Amr Barathe’iyeh, 21 ans, étudiant à l’université d’Hébron, et Jarrah Mohammed Amin Ghneimat, 17 ans.

    -  Bande de Gaza : 6 h 30, depuis la frontière à la hauteur de Gaza ville, les Forces d’occupation israéliennes font feu à l’aveugle sur des maisons de Juhor al-Dik village. Ensuite, elles tirent plusieurs obus sur la localité. Un des obus explose sur la maison de Isma’il Suleiman al-Tarabin, 42 ans. La maison est située à environ un kilomètre de la frontière. 3 de ses filles sont légèrement blessées : ‘Afaf Isma’il al-Tarabin, 12 ans, blessée à la tête et à la figure par des éclats, Ahlam Isma’il al-Tarabin, 11 ans, blessée à la tête et Muna Isma’il al-Tarabin, 5 ans, à la tête et au cou.

    Les FOI ont alors pénétré à 400 mètres et occupé le secteur utilisé à la décharge des ordures. Les camions poubelles ont été empêchés d’accéder à la zone pendant plusieurs heures.

    Vers 6 h, une unité spéciale des FOI pénètre à 250 mètres sur les terres de la famille Al Ghoul situées au nord-ouest de l’ancienne colonie de Dogit elle-même située au nord-ouest de Beit Lahiya. 6 civils sont arrêtés. Il récupéraient des moellons pour les revendre à des entreprises de fabrique de matériaux de construction.

    Il faut rappeler ici que depuis juin 2007, Israël impose un blocus total sur l’importation de matériaux de construction. Les entreprises qui se sont crées pour compenser ce manque utilisent les gravats des maisons démolies pour en faire des parpaings. La collecte de ces gravas est créatrice d’emplois pour de nombreux demandeurs d’emploi. C’est un des travaux les plus dangereux car ces destructions se situent en bordure de frontière.

    Ghassan Rajab Mohammed Ma’rouf, 34 ans, est un de ceux qui ont été arrêtés et relâchés plus tard. Avec lui ses deux frères Khamis, 29 ans et Jebril, 18 ans, son neveu Rajab Mohammed Rajab Ma’arouf, 20 ans, Hemmat ‘Aziz ‘Ayesh Tawfiq al-Sous, 34 ans, et Na’el Mansour Tanbourah, 34 ans. Les FOI les ont conduit en Israël et les ont interrogé sur la raison de leur présence sur les lieux. Ils ont été relâchés à 16 h 00 par le poste frontière de Erez-Beit Hanoun ;

    10 h 15, un avion tire un missile sur 2 membres des brigades Al Qds, bras armé du Jihad islamique, qui étaient à la station essence de al-Shejaeya, banlieue est de Gaza ville. Fares Akram Ahmed Jaber, 27 ans, est tué. L’autre a pris plusieurs éclats de missile à travers le corps.

    Vendredi 12 février

    -  Hébron : dans l’après-midi, les FOI ont tué délibérément un civil palestinien à Hébron, à bout portant, sans sommation, alors qu’il marchait normalement sur une rue secondaire de la rue al-Shallala, dans le centre d’Hébron.

    Selon l’enquête du PCHR et les témoignages de personnes présentes, et notamment Mazen Sa’di Jebril al-Joulani, 47 ans, et ‘Eid Mesbah Abdul Mu’ti Abu Meshar, 39 ans, ce dernier étant auxiliaire médical au Croissant-Rouge palestinien (SPCR) :

    « Il était environ 16 h 10 le 12 février, 6 soldats israéliens traversaient la rue Ali Bakka, une rue secondaire de la rue al-Shallala dans le centre d’Hébron. Au même moment, Fayez Ahmed Sa’id Faraj, 41 ans, d’Hébron, arrivait dans l’autre sens. Alors qu’il était à 8 mètres des soldats, ceux-ci ont pointé leur arme sur lui et lui ont ordonné de s’arrêter. Faraj a continué de marcher, mais l’un des soldats a tiré directement sur lui, sans sommation. Il a reçu une balle dans la cuisse et il s’est écroulé sur le sol, les soldats lui ont alors ordonné de vider ses poches. Il a dû croire que c’était terminé et il s’est relevé, puis il a marché à peu près 2 mètres, difficilement.

    Apparemment, il a voulu s’appuyer contre le mur sur le côté de la rue, ou s’asseoir sur le trottoir. Mais les soldats, toujours sans avertissement, et sans justification, ont tiré sur lui à 10 mètres. Il a reçu plusieurs balles dans le ventre, dans le bassin et dans une cuisse. Il est retombé. Alors que son sang coulait sur le sol, Faraj a levé la main gauche, apparemment pour demander aux soldats d’arrêter de tirer. L’un des soldats lui a tiré directement dans la main gauche. Les soldats n’ont pas autorisé les gens du Croissant-Rouge arrivés sur les lieux d’assister Faraj. Ils l’ont embarqué dans un véhicule blindé. Par la suite, le bureau de liaison israélien a informé le Croissant-Rouge que Faraj était mort et a demandé d’envoyer une ambulance pour emmener son corps à l’hôpital al-Ahli. Selon des sources médicales, Faraj a été touché par 6 balles explosives, dont deux au ventre, deux dans le haut de la cuisse droite, une dans le côté droit du bassin et une dans la main gauche. »

    ‘Eid Abu Menshar, auxiliaire médical au Croissant-Rouge, a déclaré au l’agent du PCHR :

    « Nous avons été informés par téléphone le vendredi après-midi, 12 février 2010, qu’il y avait une personne blessée rue Ali Bakka, une rue secondaire de la rue al-Shallala, dans le centre d’Hébron. Nous sommes allés en voiture sur les lieux, il était environ 16 h 25. En arrivant, nous avons vu la personne blessée. Nous avons su par la suite qu’il s’agissait de Fayez Faraj.

    Il était étendu sur le sol et il saignait de différentes parties du corps. Nous avons vu après qu’il était blessé au ventre, au bassin, à une cuisse et à la main gauche. Nous sommes intervenus et avons essayé de lui donner les premiers soins. Il vivait toujours. Nous avons essayé d’arrêter les saignements à sa cuisse droite. Nous l’avons emmené sur brancard jusqu’à l’ambulance. Les soldats israéliens se sont placés autour de l’ambulance et ont pointé leur arme sur nous. Nous leur avons demandé de faire de la place parce que nous voulions emmener le blessé à l’hôpital, leur disant que son état était grave.

    Ils ont refusé de nous laisser passer. Nous avons répété notre demande et nous les avons avertis des conséquences. Nous avons pu continuer de donner les premiers secours au blessé à l’intérieur de l’ambulance. A ce moment, un officier israélien est arrivé et nous a dit qu’il était médecin militaire. Il est monté dans l’ambulance et nous lui avons expliqué quel était l’état du blessé. Il a examiné le blessé et évalué son état. Il ne nous a fourni aucune aide et a quitté l’ambulance. Avant de partir, il nous a dit que nous étions autorisés à conduire le blessé immédiatement à l’hôpital. Nous avions déjà constaté environ 6% d’hémorragie externe. L’ambulance n’avait pas fait un mètre que les soldats israéliens se sont mis à crier sur nous. Ils ont encerclé l’ambulance et ouvert sa porte. Ils sont montés à l’intérieur pointant leur arme sur nous. Ils ont pris le blessé de force, ils l’ont emmené sur un brancard dans un véhicule blindé anonyme.

    Le véhicule ne portait aucune enseigne médicale. Le blessé a renoncé à lever la main pour protester contre ce qu’il se passait et à résister. Des soldats l’ont même tapé avec les mains. Ils l’ont mis de force dans leur véhicule et l’ont emmené. Il était environ 16 h 40. Nous avons essayé de suivre le véhicule, mais les soldats nous en ont empêchés. Vers environ 17 h 45, le centre des urgences du Croissant-Rouge a reçu un coup de téléphone du bureau de liaison de l’armée israélienne lui demandant une ambulance pour emmener le corps de la victime. Il demandait une ambulance à l’entrée nord d’Hébron près de la station essence de Zaid. Le même personnel médical s’est rendu à l’endroit indiqué. En arrivant, nous avons vu trois véhicules de l’armée israélienne et un véhicule particulier. Une ambulance de la Magen David Adom (MDA) (services d’urgences israéliens) est arrivée sur les lieux. La MDA nous a remis le corps dans un sac noir avec un certificat de décès. Nous avons emmené le corps à l’hôpital al-Ahli. »

    Samedi 13 février

    -  Bande de Gaza : 16 h 45, du haut de leurs miradors situés à la frontière à la hauteur de Jabaliya, les FOI ouvrent le feu sur des agriculteurs qui travaillent dans leurs champs à la sortie est de la localité de Jabaliya. Ils sont obligés de s’enfuir par crainte pour leur vie. Pas de victimes.

    Dimanche 14 février

    -  Hébron : vers 1 h du matin, les FOI entrent dans le village de Sourif, au nord-ouest d’Hébron, fouillent des maisons et arrêtent deux Palestiniens : ‘Aziz Ibrahim al-Hor, 22 ans, et ‘Imad Talab al-Haddoush, 24 ans.

    -  Jénine : vers 2 h, incursion dans Qabatya, un village au sud-est de Jénine : même opération, l’armée arrête Mohammed Yasin Abdul Rahman Kmeil, 29 ans.

    -  Bande de Gaza : 6 h 45, les vedettes garde-côtes tirent sur 2 bateaux de pêche qui font route vers la mer au nord-ouest de Beit Lahiya. 4 hommes sont à bord. Les vedettes arraisonnent les 2 bateaux et les forcent à les suivre dans un port israélien. Les 2 bateaux sont confisqués. Sharif Mohammed al-Abed al-Sultan, 37 ans, Samih Rajab al-Abed al-Sultan, 23 ans, ‘Awad Ghaleb al-Sultan, 21 ans, et Fadal Jamal al-Sultan, tous 4 de Beit Lahiya. A 19 h, Sharif al-Sultan et Samih al-Sultan sont relâchés par Erez Beit Hanoun. Les 2 autres sont maintenus en prison.

    15 h, les FOI sautent d’une jeep patrouillant le long de la frontière à l’intérieur de la bande de Gaza à la hauteur de Gaza Valley village ; Yousef Mohammed Ahmed al-Atrash, 17 ans prend une balle dans la cuisse. Etudiant au collège il a dit à l’enquêteur de terrain du PCHR qu’il se rendait à un pique-nique mais qu’étant à 300 mètres de la frontière, les FOI lui ont tiré dessus.

    Lundi 15 février

    -  Bethléhem : vers 1 h du matin, incursion dans la cité ; l’armée se poste dans le quartier Wadi Shahin, dans le centre de Bethléhem. Elle fouille la maison de la famille de Samer Mousa al-Douri, 19 ans. L’armée lui remet une convocation pour qu’il se présente au service des renseignements israéliens dans la colonie d’Etsion, dans le sud de Bethléhem.

    Vers 1 h 30, les troupes entrent dans le village d’al-‘Ebaiat, à l’est de Bethléhem, fouillent la maison de la famille d’Ali Mohammed Sweis, 19 ans, à qui elles remettent un ordre de se présenter au même service de renseignements.

    -  Hébron : incursion vers 1 h 30 dans Ethna, un village à l’ouest d’Hébron, fouille de la maison de la famille de Sa’di Zeyad Husein al-Jayawi, 23 ans, qui est arrêté.

    -  Naplouse : vers 2 h du matin, l’armée entre dans la cité. Elle se poste dans la rue Tel, dans le sud de Naplouse, et dans le quartier d’al-Makhfeya, au sud-ouest. Elle fouille trois maisons et arrête 5 civils dans la rue Tel et une maison à al-Makhfeya où elle arrête deux frères. Les Palestiniens dont les maisons ont été fouillées ont déclaré au PCHR que les FOI brisaient les serrures de portes au moyen d’un marteau énorme et d’outils tranchants si les habitants tardaient à ouvrir leur porte. Ils ont utilisé aussi des chiens pour fouiller les maisons. Les Palestiniens arrêtés sont : Mahdi Rasem Mahmoud Abdul Aziz Slim, 24 ans, Raji Rasem mahmoud Abdul Aziz Slim, 21 ans, Mjahed Mohammed Darwish Sa’id al-Qutb, 23 ans, Thaer Farid Abdul Latif Najem, 18 ans, Mjahed Farid Abdul Latif Najem, 18 ans, Imad Walid Abdul Latif Najem, 20 ans, et Mohammed Zeyad Tayseer Muna, 20 ans.

    Mardi 16 février

    -  Hébron : incursion dans al-Shyoukh, au nord-est d’Hébron, où l’armée fouille la maison de la famille de Mohammed Nasim al-Warasna, 223 ans, et l’arrête.

    Mercredi 17 février

    -  Tubas : incursion vers 1 h dans Tammoun, au sud-est de Tubas, où l’armée fouille plusieurs maisons et arrête : ‘Ali Mahmoud Rezeq Bani ‘Odeh, 60 ans, et Sa’ad ‘Ali Bani ‘Odeh, 26 ans.

    -  Hébron : vers 1 h 30, l’armée entre dans le village de Sa’eer, au nord-est d’Hébron. Elle encercle 3 maisons dans le secteur de Ras al-‘Aroud, au sud de Sa’eer, tirant, lançant des bombes sonores, puis des pierres sur les maisons encerclées. Ensuite elle envahit ces maisons, frappant un enfant. Elle arrête 3 civils, dont deux frères : Majdi Ya’aqoub Jaradat, 26 ans, Fou’ad Ya’aqoub Jaradat, 22 ans, Sa’ad Shleish Shahin Jaradat, 26 ans.

    Selon l’enquête du PCHR et le témoignage de Mohammed Shleish Jaradat, 40 ans, qui est l’un des propriétaires des maisons envahies, et le frère de Sa’ad qui fut arrêté, les forces d’occupation ont entouré deux maisons qui appartiennent à Shleish Shahin Jaradat, 70 ans, qui est le père de Mohammed, et à Yaqoub Hamed Jaradat. Les soldats ont pointé leur arme et lancé des bombes sonores à proximité et à l’intérieur des maisons. Par la suite, ils ont lancé des pierres, certaines de plus d’un kilo, sur les portes et les fenêtres. Les fenêtres des maisons furent réduites en miettes et les habitants et leurs voisins étaient terrifiés.

    Mohammed Jaradat affirme que les soldats ont tiré une seule balle sur une fenêtre du second étage de la maison de son père. Ils ont pénétré dans la maison avec des chiens dressés. Ils les ont fouillées et ont demandé où étaient ses frères parce qu’ils voulaient les interroger. Il dit que les soldats ont frappé son frère Mu’taz, 19 ans. Et ils ont malmené et questionné le reste des membres de la famille. Ils se sont alors dirigés vers la maison de Mohammed Jaradat et son frère ‘Arafat, 27 ans, et ils ont agi de la même manière. ‘Arafat a été blessé au ventre, touché par une pierre. Les FOI ont arrêté Sa’ad, le frère de Mohammed, qui travaillait à la station essence voisine.

    Vers 2 h, incursion toujours à Hébron, dans le quartier Haret al-Sheikh, dans le centre. L’armée fouille la maison de Ya’aqoub Mohammed al-Joulani, 29 ans, et l’arrête.

    -  Bande de Gaza : 6 h 15, depuis leurs miradors édifiés au nord de la bande de Gaza au nord-ouest de Beit Lahiya, les FOI ouvrent le feu sur un groupe de travailleurs occupés à récupérer des matériaux de construction détruits par les bombardements. Ils sont obligés de s’enfuir. On ne signale aucune victime.


    2 - Maintien du siège sur les Territoires palestiniens occupés


    Bande de Gaza

    Mouvements des personnes et des biens aux postes frontière

    Rafah International

    Date  : Détails
    10 février  : 9 Palestiniens sortent ;
    160 autres rentrent.
    11 février  : 83 Palestiniens sortent ;
    158 autres rentrent et 17 ont été rapatriés.
    12 février  : 4 Palestiniens sortent.
    13 février  : 5 Palestiniens sdortent ;
    2 autres rentrent.
    14 février  : 7 Palestiniens sortent ;
    quelques autres et 2 membres du congrès U.S. rentrent.
    15 février  : 13 Palestinienset les 2 du Congrès U.S. sortent ;
    26 autres rentrent (dont 23 membres du Parlement arabe)
    16 février  : 6 Palestiniens sortent ;
    1 autre rentre.

    Karm Abu Salem (Kerem Shalom)

    Date  : Détails
    10 février  : 103 containers d’aide alimentaire en provenance d’organisations
    humanitaires internationales et de denrées pour les commerçants,
    149 tonnes de gaz domestique et 44 342 litres de fioul rerntrent.
    11 février  : 138 containers, 169 tonnes de gaz et 359 050 litres de fioul rentrent.
    12 février  : fermé
    13 février  : fermé
    14 février  : 88 containers, 148,39 tonnes de gaz et 356 492 litres de fioul rentrent ;
    un conteneur chargé de 306 000 fleurs sort.
    15 février  : 87 containers et 344 841 litres de fioul rentrent.
    16 février  : 110 containers, 149,3 tonnes de gaz et 466 548 litres de fioul rentrent ;
    un conteneur de 438 820 fleurs sort.

    Al-Mentar (Karni)

    Ouvert le lundi 15 pour l’entrée de 1 280 tonnes de céréales et 2 320 tonnes d’aliments pour le bétail. Les FOI avaient dit qu’elles allaient ouvrir le mecredi 17 mais ne l’ont pas fait pour des raisons de sécurité.

    Beit Hanoun (Erez)

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    Arabes
    d’Israël
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    Commerç.
    9 février  : 28  : 30  : 2  : 12  : 3  : 23  : 0  : 6
    10 février  : 18  : 15  : 7  : 8  : 6  : 22  : 6  : 7
    11 février  : 27  : 28  : 2  : 13  : 2  : 60  : 4  : 3
    12 février  : 6  : 7  : 4  : 0  : 3  : 23  : 12  : 0
    13 février  : 0  : 0  : 0  : 0  : 0  : 0  : 0  : 0
    14 février  : 32  : 35  : 28  : 3  : 2  : 25  : 5  : 4
    15 février  : 46  : 45  : 3  : 2  : 3  : 24  : 1  : 7
    16 février  : 47  : 45  : 12  : 4  : 2  : 44  : 9  : 3

    (JPG)

    Une Palestinienne tamise du sable pour recueillir du gravier, à l’endroit de l’ancien bloc de colonies de Gush Katif. Les sacs de graviers sont vendus comme matériaux de constructions une dizaine de shekels chacun, (près de 2 €)
    (AP)


    Cisjordanie

    Le siège a été maintenu sur toute la Cisjordanie, et les mêmes restrictions aux déplacements des Palestiniens leur ont été imposées.

    Jérusalem : des milliers de Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza sont toujours interdits d’accès à Jérusalem. Israël a monté tout un ensemble de check-points dans et autour de la ville. Les restrictions sont encore plus sévères les vendredis, jours de prière, pour empêcher les Palestiniens d’aller prier à la mosquée al-Aqsa, dans la vieille ville. Et ceux qui se font prendre à essayer de contourner les barrages sont durement frappés par les policiers et les soldats de l’occupation.

    Ramallah : les troupes positionnées aux check-points de Jaba’ et Qalandya, au sud-est de Ramallah, ont imposé des restrictions supplémentaires sur les déplacements des Palestiniens, et des contrôles prolongés. Par ailleurs, des check-points volants ont été placés sur différentes routes pour bloquer les véhicules palestiniens et les fouiller. Vers 15 h, samedi 13 février, les FOI ont fermé carrément la porte du check-point Halmish, à l’entrée du village d’al-Nabi Saleh, au nord-ouest de Ramallah.

    Naplouse : dimanche matin, 14 février, les FOI sur les check-points d’Huwara et Za’tara, au sud de Naplouse, ont imposé des restrictions supplémentaires sur les déplacements. Lundi après-midi, 15 février, l’armée, au check-point de la vallée Deir Sharaf, en face l’usine de briques d’al-Tanib, à l’ouest de Naplouse, a limité la circulation pour les Palestiniens. Selon des témoins, l’armée a interpellé des dizaines de jeunes hommes, et d’une manière humiliante. Mercredi 17 février, les FOI ont fermé tous les check-points autour de Naplouse. Selon des témoins, les FOI ont tiré sur une voiture immatriculée en Israël qui était passée près du check-point de Beit Fourik, à l’est de la ville. Une fois la voiture éloignée, les FOI ont fermé tous les barrages.

    Jénine : jeudi 11 février, dans l’après-midi, les FOI ont posé un barrage entre Rummana et Zabbouba, deux villages à l’ouest de Jénine. Selon des témoins, les FOI y ont imposé des contrôles prolongés. Dimanche matin, 14 février, idem sur la route Jénine/Naplouse, et un autre au carrefour du village d’‘Anza, au sud de Jénine.

    Hébron : jeudi 11 février, les FOI ont complètement fermé l’entrée qui conduit au marché et à l’arche d’Al-Laban, qui touche au parc d’al-Sadaga, dans le centre de la vieille ville d’Hébron. D’après l’enquête du PCHR, les FOI ont fermé l’entrée du marché et de l’arche avec des tôles, isolant complètement le secteur des autres quartiers, notamment du quartier al-Qazazin, de la rue al-Haram et du marché Esqafeya. Cela fait partie de cette politique systématique qui est suivie par les FOI pour isoler et fermer la vieille ville et en chasser les habitants.

    Arrestations sur les check-points de l’armée d’occupation

    Mercredi matin, 17 février, les troupes postées au check-point près du Camp Salem, à l’ouest de Jénine, ont arrêté Mahmoud Khaled Khozameya, 18 ans, du village de Qabatya, au sud-est de Jénine.


    3 - Construction du mur d’annexion

    Les FOI poursuivent la construction du mur d’annexion à l’intérieur même de la Cisjordanie. Pendant cette période, les FOI ont usé de la force contre les manifestations non violentes organisées par les Palestiniens, avec des internationaux et des Israéliens militant pour les droits humains, pour protester contre la construction du mur.

    A - Manifestations non violentes contre le mur

    Bil’in, à l’ouest de Ramallah : vendredi 12 février, après la prière, les Palestiniens, des internationaux et des Israéliens se sont rassemblés dans le centre du village, puis se sont dirigés vers le mur. Les troupes étaient cachées derrière des gros blocs de béton posés dans le secteur. Elles avaient bloqué la porte dans le mur avec des barbelés. Alors que les manifestants essayaient de passer la porte pour se rendre sur les terres du village de l’autre côté du mur, les FOI ont tiré, à balles réelles, à balles caoutchouc, lancé des lacrymogènes et des bombes sonores sur les manifestants. Beaucoup d’entre eux souffrent des inhalations de gaz, d’autres souffrent d’ecchymoses après avoir reçu des coups.

    Ni’lin, à l’ouest de Ramallah : le même jour, même manifestation contre le mur d’annexion. Ils tentent de se rendre sur les terres derrière le mur, appartenant au village, les FOI les empêchent de franchir la porte et les manifestants leur lancent des pierres. L’armée a répliqué en tirant à balles réelles, balles caoutchouc et en lançant des grenades lacrymogènes et assourdissantes sur les manifestants. Avec les mêmes conséquences qu’à Bil’in mais en plus, l’armée arrête deux militantes, une Israélienne, Janita, 32 ans, et une Australienne, Santa, 27 ans, ainsi qu’un journaliste palestinien, ‘Arafa Jamal ‘Amira, 19 ans.

    Al-Nab’a, secteur entre les villages d’al-Nabi Saleh et Deir Netham, au nord-ouest de Ramallah. Alors que les manifestants essayaient de se rendre sur les terres palestiniennes situées près de la colonie Halmish, pour mettre en terre des plants, les soldats qui étaient sur la zone ont tiré des balles caoutchouc et lancé des grenades sur les manifestants, dont beaucoup souffrent d’avoir respiré les gaz.

    B - Travaux de construction du mur et arasements aux bulldozers

    -  Jeudi 11 février, les FOI détruisent 6 puits et 5 salles voisines qui étaient près du mur d’annexion à Ethna, au nord-ouest d’Hébron. Elles s’emparent également de générateurs pour l’électricité et de pompes à eau.

    Selon les investigations du PCHR et les témoignages des propriétaires de ces installations agricoles, notamment de Mohammed Abdul Mohdi Morshid al-Tumaizi, et d’Eyad Hussein al-Jeyyawi, les FOI et deux bulldozers de l’armée sont arrivés dans le secteur d’al-Bas, vers 8 h. Ce secteur jouxte le mur d’annexion à l’ouest d’Hébron. A 8 h 40, les bulldozers ont commencé par détruire les 6 puits qui servaient à l’irrigation et les 5 salles voisines qui elles servaient pour les générateurs et à ranger le matériel agricole. Les FOI ont également confisqué certains générateurs et des pompes à eau utilisées pour l’irrigation. Al-Tumaizi et al-Jeyyawi ont déclaré que les FOI avaient également endommagé quelques dunums de terres cultivés, avec des cultures différentes. Tous les deux confirment n’avoir reçu aucun avertissement ni notification. Pour les puits qui ont été détruits, les FOI prétendent qu’ils « étaient contigus au mur d’annexion et qu’il n’y avait eu aucun permis des FOI pour les creuser ». Ils appartenaient à cinq frères, Taysir, ‘Aziz, Morshid, Hassan et Mohammed Abdul Mohdi Morshid al-Tumaizi, Thyab Hussein al-Jeyyawi, Mohammed ‘Esa al-Jeyyawi, Mohammed Mostafa al-Jeyyawi, Mohammed Badr al-‘Asoud et Mohammed Fadel al-‘Asoud.

    Il faut indiquer que ces terres cultivées qui ont été ciblées sont les seuls moyens de subsistance pour de nombreuses familles. De plus, des dizaines de travaux agricoles sur ces terres permettaient de ravitailler la ville en différents légumes. La destruction de cette zone, qui vise à empêcher les habitants de cultiver les terres jouxtant le mur, a causé des pertes financières importantes.

    -  Mercredi 17 février, les FOI ont envoyé des notifications à deux propriétaires de maisons. Les deux maisons sont en cours de construction et situées dans le village d’al-Khader, au sud de Bethléhem. La première notification ordonne la démolition de la maison de Ramzi Mostafa Dawood Salah, et la seconde l’arrêt des travaux pour la maison d’Ali Saleem Mosa.

    Salah a déclaré que non seulement les FOI avaient isolé environ 20 000 sur les 22 000 dunums (2 200 ha) que possédaient les habitants de la ville à cause de la construction du mur d’annexion dans le sud, l’ouest et le nord du village d’al-Khader, mais elles ont encore empêché les gens de construire sur le reste de leurs terres situées à l’extérieur du mur. Il a mentionné également que 500 dunums de terres de la ville sont des terres en zone A, 700 dunums en zone B, et 800 en zone C, selon les accords d’Oslo.


    (JPG)

    Des enfants palestiniens manifestent contre le blocus de Gaza, le 16 février, à Gaza ville.
    (AP)


    4 - Mesures visant à créer une majorité juive dans Jérusalem

    Les FOI ont intensifié récemment les mesures arbitraires contre les civils palestiniens à Jérusalem-Est pour les obliger à quitter la ville. Le PCHR consacre cette section de son rapport hebdomadaire aux violations fortes des droits humains perpétrées par les FOI contre les civils palestiniens à Jérusalem-Est.

    -  La Cour suprême israélienne a confirmé une décision du tribunal central israélien pour faire évacuer et démolir trois magasins à Bab al-‘Amoud, à Jérusalem-Est occupée. L’inspecteur du Marché de la municipalité israélienne à Jérusalem a remis des convocations aux propriétaires concernés. Ceux-ci sont : Najati al-Ju’ba qui a un magasin de chaussures, Mutasem Abu Ermeila, un magasin de vêtements, et Samer al-Salayma, un magasin de vêtements pour enfants. La superficie totale de ces trois magasins fait 200 m2. Les magasins ont été construits au début des années 1990 sur les terrains (en dotation) du Waqf qui furent confisqués par les FOI pour réaliser un projet de la municipalité israélienne de Jérusalem pour la construction de WC et de jardins publics. En 2004, les magasins en question ont été incendiés. La police israélienne avait ouvert une enquête sur l’incident et conclu en déclarant que le feu était l’œuvre d’inconnus, ce alors que la police avait des caméras de surveillance.

    La même année, les propriétaires des magasins avaient commencé les réparations, mais la municipalité et les autorités israéliennes des antiquités leur ont notifié d’arrêter leurs travaux. Ceux-ci ont donc saisi le tribunal de première instance, puis le tribunal central, lequel a rendu une décision en faveur des propriétaires. Mais la société dite de développement a fait appel devant le tribunal de la municipalité israélienne à Jérusalem qui a, cette fois, rendu une décision en faveur de la société israélienne. Les propriétaires ont alors interjeté appel de la décision du tribunal de Jérusalem devant la Cour suprême, laquelle a confirmé la décision. Celle-ci va dans le sens de l’intention déclarée de la municipalité israélienne de Jérusalem de fermer Bab al-‘Amoud et le marché depuis Bab al-‘Amoud jusqu’au mur d’al-Buraq, pendant deux ou trois ans sous le prétexte de développer l’infrastructure de la vieille ville de Jérusalem. La mise en œuvre de ce projet signifie la paralysie des transactions commerciales et économiques dans la vieille ville. Cette décision participe des mesures prises par les FOI afin de créer une majorité démographique juive dans Jérusalem.


    5 - Activités de colonisation et agressions des colons contre les civils palestiniens et leurs biens

    La colonisation se poursuit dans les TPO en violation du droit humanitaire internationale, et les colons israéliens continuent d’agresser les Palestiniens et leurs biens.

    -  Mercredi 17 février, les FOI ont détruit un bâtiment à bestiaux appartenant à la famille de Jamal Jameel Soliman Abu Es’ifan, 38 ans. Le bâtiment servait à abriter les troupeaux et des oiseaux dans la zone de Wadi al-Hsein, au sud-est d’Hébron.

    Selon l’enquête conduite par le PCHR, et le témoignage de Jamal, il était environ midi, ce mercredi, quand les FOI sont arrivées dans 5 véhicules, commandées par un officier de l’ « Administration civile », plus une jeep de la « sécurité des colonies » et un bulldozer appartenant aux colons qui vivent à Kiryat Arba, une colonie installée à Hébron. Ils ont aussitôt commencé la destruction du bâtiment, car les colons refusaient sa présence tout contre la colonie. Le bâtiment était construit sur une terre dont la famille d’Abu Es’ifan était officiellement propriétaire, ainsi que d’un terrain autour de 150 m2. Jamal dit qu’il avait l’autorisation pour le bétail et le bâtiment par la Croix-Rouge et qu’il les avait donnés à sa famille il y a deux ans et demi. Il indique avoir reçu une notification de démolition des FOI il y a deux ans, et l’officier de l’ « Administration civile » de Beit ‘El lui a dit que la démolition avait lieu à la demande des colons.


    (JPG) Document public

    Pour plus d’informations, notamment les noms des victimes, merci de consulter le site (http://www.pchrgaza.org) ou de contacter le PCHR à son bureau de Gaza, par mel (pchr@pchrgaza.org) ou par téléphone (+972 (0)8 2824776 - 2825893).


     
     

    Rapport hebdomadaire pour la période du 11 au 17 février 2010 : PCHR
    traduction pour ce qui concerne Gaza : Jacques Salles, et la Cisjordanie, JPP.

     

     


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  • Ces Parodies de Philosophes qui nous polluent la Tête

    Selon Wikipédia, un philosophe est un être humain qui « réfléchit avec sa raison sur le monde et la pensée ».


    Par conséquent, tout le monde peut faire de la philosophie, qu’il soit seul dans la nature, en face de sa copie double, adossé à un comptoir de bistrot ou devant les caméras sur un plateau télé.
    Et force est de constater que depuis quelques années déjà, les philosophes médiatiques ont envahis nos écrans, sorte de maîtres à penser-tout-prêt, se prenant pour les garde-fous d’un monde toujours plus innovant, toujours plus débridé, tantôt abject et cruel, tantôt solidaire et humain.


    Qui sont-ils ses péteurs (ou péteuses) plus haut que leur postérieur? Souvent issus de la gauche caviar, officiellement auto-proclamé « philosophe », ils sont plutôt enclins à des idées sociales orientées à gauche.
    Mais évidemment dès qu’il s’agit de la vie quotidienne, de leur argent, de leurs impôts, de leurs relations à l’égard des autres, de l’étranger, du pauvre quidam inconnu, on pourrait aisément les ranger dans la case « néo-cons ».

    Tout le monde connait Bernard-Henri Levy. Une sorte de Bernard Kouchner de la pensée, adepte de la même prétention, de la même arrogance mais avec infiniment plus de classe. Impossible pour lui de laisser ne serait-ce qu’une année s’écouler, sans ramener sa bouille dans les médias, de faire un gros titre, de paraître en une des plus grands journaux ou magazines.


    Les maisons d’éditions ne s’y sont pas trompées: ce Mickael Vendetta du livre pseudo-philosophique fait vendre et c’est évidemment là l’essentiel. Qu’importe la justesse des propos, l’amas de préjugés, les leçons de morale prodiguées, les contre-vérités, les références à des philosophes n’ayant jamais existé (cf la farce de Jean-Baptiste Botul), rien n’est trop beau pour une certaine catégorie de la population qui croît philosopher avec son maitre.


    Un Jedi du Phi au point que la censure d’un livre détricotant le mythe du BHL s’est même vu frappé de censure par son éditeur. Le sujet fait les choux gras de la presse en Belgique. Comme à chaque fois, en France, le sujet éminemment sensible est gentiment… oublié dans nos médias sous contrôle.
    Pour préserver son âme et son chiffre d’affaire, le people-littéraire est ainsi prêt à sacrifier la liberté d’expression chérie de ses homologues auteurs, une hérésie pour tout véritable philosophe.

    BHL vous donnait des boutons? Vous allez adorer son pendant féminin Elisabeth Badinter. Ne reculant devant rien, l’Aigrie (rien à voir avec sa chevelure) se permet même de s’opposer à un fait aussi beau que naturel: l’instinct maternel, reconnu pourtant comme ayant « une base biologique ». Et dans un féminisme débridé et réactionnaire, bien loin du vrai féminisme, elle part en guerre pêle-mêle contre l’allaitement maternel et les couches lavables, tout en égratignant au passage, la porte-parole d’Europe Ecologie.


    Pour s’en convaincre voici les propos de l’inintéressante intéressée issus d’un excellent article d’Arret sur Images:


    L’allaitement : « La mère idéale est sommée d’allaiter son enfant (…) un allaitement exclusif, de six mois [recommandations de l'OMS], la mère doit être disponible pour son bébé 24h sur 24 et il faudrait qu’elle continue pendant deux ans avec une alimentation mixte, ce qui signifie, qu’on le veuille ou non, une sorte de retour de la femme à la maison pour le bien de l’enfant ».
    Les couches : « La bonne mère écologique de rêve, pour Mme Duflot aussi, c’est une femme évidemment qui allaite, qui lave elle-même ses couches, fait des brocolis bio, arrière les petits pots tout préparés dont on ne sait pas exactement de quoi ils sont faits. Et tous ces petits faits, tous ces petits phénomènes qui ont l’air peu important, tracent un modèle de mère et en même temps suscitent un destin féminin qui me semble très régressif ». (Extraits de l’interview de France Inter, le 11 février)


    Difficile de faire mieux?

    Problème de taille, comme toutes les personnes se permettant de donner des leçons, la philo-réactionnaire ferait bien de balayer devant sa porte, car de part ses origines familiales (fille de Marcel Bleustein-Blanchet), elle demeure l’actionnaire majoritaire de Publicis, agence de publicité à l’envergure mondiale dont un des clients n’est autre que… Nestlé.
    Inutile d’y voir une coïncidence puisque une telle polémique pour le lait en poudre et contre l’allaitement maternel, pose clairement le problème d’un mélange des genres et d’un intense travail de lobbying des masses populaires.


    Pour se donner une idée de l’horreur des propos, il n’y a qu’à se tourner vers l’Afrique, où Nestlé s’évertuait cyniquement à promouvoir son lait en poudre dans les maternités, sachant pertinemment qu’une fois rentrées chez elles, les mères africaines ne pourraient diluer ce lait qu’avec de l’eau souillé et contaminée. Mais qu’importent les épidémies et le taux de mortalité des nourrissons, pourvu que Nestlé puisse vendre, vendre, jusqu’à plus soif!


    A lire sur le scandale du géant suisse dont le PDG voudrait que l’eau comme toutes ressources naturelles soit une marchandise comme les autres, l’article de Claire Brisset dans le Monde Diplomatique.fr: Ces biberons qui tuent et l’article d’un blog Le lait Nestlé continue à tuer…

    Ne reculant devant rien et soutenus par leurs amis du monde des médias, ces philosophes de pacotille se payent au final le culot d’être au-dessus des autres, au-dessus des vérités scientifiques et même de la Nature, soit en polluant les débats à l’approche d’enjeux électoraux soit en influençant les masses populaires pour des intérêts purement privés.
    Platon et Socrate se retournent dans leurs tombes…Quant à Nestlé, vous allez voir cette firme autrement!

    Source C'Politic Ici


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