• Champagne, Caviar et Foie gras...

    Yvan Stefanovitch, journaliste d’investigation vient d’en faire un livre : « la caste des 500, enquête sur les Princes de la République  » (éditions j.c Lattes 2010) lien
    La France compte 5 millions de fonctionnaires. lien

    Parmi ceux-ci se trouvent 15 000 privilégiés de la République, hauts fonctionnaires diplômés pour la plupart de l’ENA.

    Cette « noblesse d’état » outre des salaires allant de 6000 à 45000 euros par mois, à en supplément accès à quelques avantages de taille : appartement de fonction, voiture, et bien sûr des primes comme s’il en pleuvait.

    Extrait :
    « Prenons l’exemple de l’inspection des finances, c’est-à-dire 400 hauts fonctionnaires qui trustent des postes à l’Elysée, à Matignon et en disponibilité à BNP/Paribas…ce mélange de l’élite public/privé a commencé au début du 19ème siècle lors de la création des grands corps administratifs sous la monarchie constitutionnelle ». vidéo

    Au Senat, ils sont 1220 fonctionnaires et nous coûtent 300 millions par an.
    Leurs avantages sont nombreux : le whisky est à 50 cts d’euros, le travail ne dure que 32 heures par semaines, et le salaire minimum est fixé à 2300 euros par mois.

    Les primes de nuit doublent votre salaire à partir de 19h, redoublent à minuit, et triplent à 4h du matin.

    Certains de ces fonctionnaires bénéficient d’appartement de fonction, dont les fenêtres s’ouvrent sur le jardin de Luxembourg, loyer bloqué à 600 euros mensuels, parking et charges comprises.

    Depuis dix ans, en France, la progression annuelle de leur pouvoir d’achat est plus de deux fois supérieure dans le public que dans le privé.

    Alors qu’aux USA, en Grande Bretagne, en Allemagne, en Espagne ou Italie, les rémunérations des fonctionnaires sont inférieures de 20 à 25% à celles du privé. lien

    Pour les fonctionnaires du conseil européen, c’est le même constat, les salaires flambent. lien

    De plus, la revalorisation salariale de ceux-ci avaient été décidé à 1,85%, mais Bruxelles n’en a pas tenu compte, et à décidé qu’elle serait de 3,7%, provoquant la colère de la commission européenne. lien

    Quand l’on sait que Barroso, et van Rompuy gagnent 304 000 euros net par an, c’est-à-dire plus que le président Obama, on comprend la colère de la commission. lien

    Pour les élus, ceux que l’on nomme « les cumulards », c’est carton plein :
    A l’Assemblée Nationale ils sont 288, 128 au Sénat, 26 euros députés, 9 anciens premiers ministres, 2 ex-présidents de la république, et une vingtaine d’ex-ministres.

    Pour faire bonne mesure, il faut y ajouter la moitié des présidents de Conseil Généraux, et Régionaux, ce qui fait près de 500 personnes.

    La plupart d’entre eux reçoit mensuellement plus de 24 000 euros, et ils ne sont imposés que sur la moitié de leurs gains.

    Il suffit à un député de faire un seul mandat de 5 ans pour toucher à sa retraite 1548 € mensuels et s’il tient 10 ans il aura le double.

    En tête, on y trouve nos deux anciens présidents de la République : 30 800 euros mensuels pour Jacques Chirac (détail : 5250 € (retraite président de la république), 5031 € (député), 3500 € (cour des comptes), 5000 € (conseil général, mairie de paris), et 12 000 € (conseil constitutionnel) et 29 000 € pour VGE.

    Pour faire bonne mesure, ils ont tous voiture(s), appartement, transport, téléphone…

    Malgré ces avantages appréciables, la plupart de ces élus pratiquent un absentéisme quasi professionnel, tel le sénateur Daniel Percheron qui n’a pris la parole en public que 5 fois depuis 2003.

    Les records de l’absentéisme sont tenus par les députés européens, ce qui ne les empêche pas de recevoir 28 000 euros mensuels pour 6 jours de travail par mois.
    Du côté de la diplomatie, c’est aussi le pactole.

    Sur 157 ambassadeurs, 43 gagnent au moins 22500 euros par mois.
    Et tout çà, c’est une particularité française.

    A se demander parfois ce qu’il reste des évènements de 1789 ?
    Ils ont un privilège qui n’existe nulle part ailleurs : celui d’aller travailler jusqu’à 12 ans dans le privé, avant de revenir « pantoufler » dans le public.

    Aux USA, un haut fonctionnaire élu doit immédiatement démissionner de la fonction publique.

     En France, s’ils sont battus à une élection, ils peuvent reprendre tranquillement leur habit de fonctionnaire.

    Le moins qu’on puisse dire, c’est que nos élus sont « décomplexés ».

    On se souvient de cette photo ou Angela Merkel, lors de la commémoration de la chute du mur, tenait elle-même son parapluie, alors que Sarkozy avait un employé pour le lui tenir. François Morel en a fait un sketch. lien

    Les exemples sont nombreux.

    Mr Schweitzer, ancien PDG de Renault touche sa retraite à ce titre, mais il y ajoute celle d’ancien inspecteur des finances (4500 euros par mois), et une indemnité d’environ 7000 euros mensuels en tant que directeur de la Halde (haute autorité gouvernementale de la lutte contre les discriminations ! )(çà ne s’invente pas !)
    Depuis une trentaine d’années, ces privilégiés échappent à tout contrôle et font ce qu’ils veulent dans leurs fonctions. Ils ont pouvoir quasi monarchique.

    Il faut rappeler que le cumul est interdit dans les autres pays riches et démocratiques. Ici, ils ont le pouvoir et l’argent. C’est une autre exception française.
    Aujourd’hui, 81% des sénateurs et 85% des députés cumulent le mandat parlementaire avec le mandat local. 416 parlementaires, 12 eurodéputés et 24 ministres et secrétaires d’Etat sur 38 exercent aussi un mandat exécutif local.
    A commencer par François Fillon lui-même qui est président de la communauté des communes de Sablé-sur-Sarthe.

    A chaque élection, ces professionnels de la politique mettent tout en œuvre pour conserver leurs mandats et en gagner d’autres.

    Qui plus est, ces cumulards sont issus (à plus de 50%) de la fonction publique.
    Mais à tout seigneur tout honneur, il est temps d’évoquer le statut de notre salarié présidentiel.

    Lorsqu’il prendra sa retraite, il va toucher 4000 € (en tant qu’ancien député), 5250 (président), 2000 € (mandats locaux) et 12 000 (conseil constitutionnel) soit 23250 €, loin devant Fillon qui n’aura que 8000 €.

    Tout çà fait plutôt mauvais genre dans une France qui n’en finit pas de souffrir.
    Roger Santini avait pourtant annoncé il y a 6 mois une réforme de ce régime, mais on attend toujours…lien

    En octobre 2007, les parlementaires avaient dit tout le mal qu’ils pensaient de cette réforme. lien

    Vous pourrez toujours signer la pétition pour réclamer la réforme du régime de retraite des élus. lien

    Mais comme disait mon vieil ami africain : « à force de recevoir des crachats, on finit par être mouillé ».

    olivier cabanel Ici


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  •   Haïti - Calais : le paradoxe français

    Olivier Bernard   

    Le président de Médecins du Monde et le coordinateur des missions France dressent un parallèle entre l’aide déployée à Haïti et le traitement des migrants sur le sol français.



    Le mardi 12 janvier dernier, un violent séisme frappait de plein fouet Haïti, un pays et une société déjà minés par la violence et la misère (lire tous nos articles ici). Après les premiers secours délivrés par les Haïtiens eux-mêmes, l’aide internationale, dont la coordination initiale reste toujours difficile lors d’une telle catastrophe, se déployait progressivement pour venir en aide aux sinistrés.

    Face à ce désastre, le gouvernement français prenait des mesures exceptionnelles d’urgence pour les Haïtiens en situation irrégulière en France. Les expulsions de ces clandestins seraient reportées, l’évidence morale d’une telle mesure prenant le pas sur la stricte application de la loi.


    (Image: Pascal Colrat)

    Dans le même temps, il envoyait rapidement des équipes de secouristes, du matériel médical d’urgence et des biens de première nécessité tels que des rations alimentaires, couvertures et autres tentes pour proposer des soins et une mise à l’abri de ceux qui ont tout perdu.

    En France, une semaine après la catastrophe, ce même gouvernement, sous couvert de lutte contre l’immigration clandestine et de contrôle des flux migratoires, ne faisait plus preuve de la même humanité. Le mardi 19 janvier, par arrêté préfectoral, près de 300 migrants de plusieurs nationalités étaient expulsés d’un local à Calais où ils avaient trouvé refuge depuis la mi-décembre, fin du plan grand froid oblige.


    Des pratiques de harcèlement

    Des tentes et des couvertures délivrées par des associations ont permis à certains de passer la nuit sans trop de dégâts. Mais dès le lendemain, ce matériel était saisi auprès des migrants et remis aux associations par les forces de police. Celles-ci s’employaient dans la foulée à une destruction systématique de tous les abris de fortune qu’ils avaient construits pour se protéger des intempéries, ne leur laissant aucun répit (lire une précédente chronique de MDM sur le sujet).

    Ces pratiques de harcèlement, souvent accompagnées par une destruction du matériel d’urgence délivré par les associations humanitaires, se sont accentuées depuis l’éradication de la "jungle" au mois de septembre dernier, créant les conditions d’une sur-précarisation de personnes déjà affectées par plusieurs mois de migrations, et qui ont pour la plupart tout perdu. Afghans, Kurdes, Irakiens et autres Somaliens, en provenance de pays dévastés non pas par un séisme, mais par des guerres, sont l’objet d’une politique de dissuasion qui met directement leur vie en danger.


    Le rôle du pompier pyromane

    Il est alors légitime de s’interroger sur la nature des motivations d’un Etat qui est en mesure de produire une aide internationale en Haïti tout en générant lui même des situations de crises sanitaires en application d’une politique migratoire planifiée et violente.

    Cette logique paradoxale nous rappelle que l’aide étatique, certes loin d’être inutile dans certaines situations de crise, et le cas de Haïti nous le prouve actuellement, est souvent dépendante d’un seul agenda politique, et nous renvoie aux limites d’un tel engagement.

    Précariser volontairement des personnes en détruisant systématiquement leurs abris, parfois le matériel distribué par les associations humanitaires et en entravant de fait leurs actions, notamment à Calais, relève en France de pratiques nouvelles en matière de dissuasion des aidants et des plus précaires qu’il nous faut dénoncer.


    Source: Youphil

    VOIR DOSSIER HAITI REUNI PAR L'EQUIPE D'INVESTIG'ACTION - MICHELCOLLON.INFO

    VOIR AUSSI  Jungle de Calais: Interview d'une activiste No Border par Frank Vanaerschot et Halil Cikmazkara


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  • Bir al-Idd, le retour

    dimanche 21 février 2010

    Ariadna Jove Marti


    Quelques vêtements sèchent au grand air, les animaux cherchent l’herbe qui pousse entre les pierres après les premières et rares pluies de l’hiver, l’âne se repose avant de commencer à transporter des pierres d’un endroit à l’autre pour dégager et habiliter cette partie du versant de la montagne.
     
     
    (JPG)

    Les petites filles courent et jouent à l’air libre, leurs mères réparent et rangent les grottes et les tentes que la Croix Rouge Internationale et les Nations Unies leur ont données. Abu Naser, Abu Ali et el Hajj Issa se reposent hors de la grotte, observant le magnifique paysage qui nous entoure. Assis sur la dernière montagne qui nous sépare des immensités du désert du Nakab, les coups de feu et les explosions retentissent dans mes oreilles. Tons marrons, ocres, jaunes, montagnes escarpées et rocheuses, les lumières et les édifices de la ville israélienne de Aarat au loin, à quelques kilomètres au sud, la ligne verte comme si elle avait été tracée au pinceau dessine la route, à l’Est la Mer Morte, derrière, la cordillère jordanienne. Tout ce que nous pouvons observer à l’horizon est le désert du Nakab. D’étranges cercles et rectangles d’un vert intense me surprennent ; je questionne Abu Naser, il me répond : “légumes, arbres fruitiers, orangers et citronniers”, ça me rappelle certaines photographies que j’avais vues, il Sabrina et Um Naser nous servent un thé très sucré et nous continuons à observer le paysage.

    Le 8 novembre 2009, neuf familles palestiniennes retournent à Khirbet Bir al-Idd, dans les montagnes du sud d’Al-Jalil [1], dans ce qu’on appelle la zone C de la Cisjordanie. L’histoire de Bir al-Idd est incroyable, les Romains s’étaient déjà intéressés à la région et s’y installèrent grâce à l’existence d’une source qui approvisionnait toute la région en eau. En 1948, le plan systématique de nettoyage ethnique d’Israël qui détruisit plus de 800 villages de la Palestine historique, toucha également la région de Bir al-Idd. Garatin, le plus grand village de ce territoire fut démoli en 1948 et ses habitants se réfugièrent à Jinba, Bir al-Idd et dans d’autres villages alentour.

    En 1954, des terroristes de la Haganah (qui formèrent par la suite l’armée d’Israël), associés avec les groupes terroristes du Stern et de l’Irgoun, envahirent Jinda, assassinèrent quatre hommes du village, parmi eux, le père d’Abu Naser et sa famille fut obligée de se réfugier dans le village de Yatta. Le père d’une des quatre épouses d’Abu Ali fut assassiné le même jour à Jinda et sa famille dut se réfugier à Dar Airat. On conserve encore les ruines d’un puits romain et le souvenir nostalgique de l’aqueduc qui transportait l’eau jusqu’à piscine de Jinda, au pied de la montagne, jusqu’à ce qu’en 1985 les 40 maisons, 3 commerces, une mosquée, la magnifique piscine romaine et ce même aqueduc soient complètement démolis par l’État d’Israël, prétextant qu’il s’agissait d’une zone fermée d’entraînement militaire. Les habitants durent à nouveau se réfugier, certains d’entre eux pour la deuxième fois, dans des villages comme Bir al-Idd, contraints de se déplacer de plus en plus au nord. En novembre 1999, l’armée d’Israël a délogé et détruit les tentes et les grottes qui constituaient le village de Bir al-Idd et les 15 familles qui y habitaient ont été expulsées de force.

    N’arrivant pas à se résoudre à abandonner la terre qui légalement leur appartenait, elles revinrent en janvier 2000 et conservent de nombreux documents de l’Empire Ottoman et du Mandat britannique qui prouvent leur droit de propriété. Mais quelques mois plus tard, l’armée et les agressions constantes des colons (décimant le bétail, brûlant les petites cultures et mettant le feu aux tentes et aux grottes, attaquant la population avec des chiens, bloquant les routes et les points d’accès aux chemins qui reliaient les petites villes, contaminant les puits d’eau...) qui occupèrent la zone dans les années 80 les expulsent à nouveau. Ils se réfugient à nouveau dans les villages voisins de Yatta, Tuwani, Dar Airat, Karmil i Ma’hin.

    Après une longue bataille judiciaire entre avocats et procédures, en janvier 2009, la Cour Suprême de Justice d’Israël déclare que les habitants de Bir al-Idd pourront repeupler la région en juillet 2009 mais qu’il leur sera interdit de bâtir des maisons ou autres constructions, de construire des systèmes de canalisation d’eau ou d’accéder au réseau électrique. El Hajj Issa explique comment ces conditions les empêcheront d’avoir un mode de subsistance et de développement moderne, de pouvoir satisfaire leurs besoins de première nécessité en eau, assainissement, électricité et logement. Malgré cela, le 8 novembre 2009, soit dix ans après avoir été expulsés, ils sont dans leur droit et décident de revenir ; ils repeuplent les grottes, dressent des tentes en plastique précaires et adoptent le mode vie rural et semi-nomade de leurs parents. Dans différentes zones de Cisjordanie, des populations semblables semi-nomades ont été forcées en 1967 à se déplacer et se réfugier quand l’état d’Israël occupa ces zones, après la guerre des six jours. Toute cette région fait partie de la zone qu’on appelle la Zone C.

    En 1993, les accords d’Oslo aboutirent à la fragmentation de la Cisjordanie en zones A, B et C. La zone A passa sous le contrôle de l’Autorité Palestinienne, c’est le cas de Ramallah, Naplouse, Tulkarem et d’autres villes Palestiniennes, bien que seulement 17% de la superficie totale de la Cisjordanie soit définie comme telle et les incursions de l’armée israélienne sont habituelles. Le contrôle de la zone B, représentant 23% du territoire fut partagé, l’Autorité Palestinienne détient le contrôle civil et Israël le contrôle administratif. La zone C qui occupe 60% de la totalité de la Cisjordanie est sous le contrôle absolu d’Israël qui poursuit ainsi le processus de nettoyage ethnique et l’annexion du territoire perpétué par l’état sioniste.

    Aussitôt que les habitants de Bir al-Idd décidèrent de retourner sur leur terre, des activistes internationaux de ISM (International Solidarity Mouvement) et Ta’ayush décident de les accompagner et vivent parmi eux. Abu Naser demande comment fonctionne la caméra vidéo que B’tselem leur a donnée pour pouvoir filmer les attaques des colons. Ses mains puissantes et endurcies jouent avec les boutons et nous faisons des essais, el Hajj Issa filme le désert et à nos pieds les tentes désordonnées qui constituent l’ancien village de Jinba. Une organisation espagnole a financé les quatre réservoirs d’eau qui les approvisionnent et Ta’ayush a installé une plaque solaire pour recharger les téléphones mobiles et la batterie des caméras vidéo. Chaque jour, Abu Naser, dès les premières lueurs du jour, sort faire paître les moutons, il porte la caméra vidéo autour du cou et des activistes l’accompagnent.

    Depuis 50 jours qu’ils sont ici, ils ont été attaqués par les colons qui les entourent, par le sud la colonie Lucifer i Magen David (appelée aussi Mitzpeh Yair) tente d’empêcher qu’ils repeuplent la région. Ces agressions ont donné lieu à des affrontements avec les soldats qui les contrôlaient à divers endroits. El Hajj Issa fait remarquer qu’il n’a pas peur, “je dors tranquillement dans la grotte, c’est ma terre, regarde les colons”, dit-il, “des clôtures et des services de sécurité privés entourent et patrouillent sans cesse dans leurs colonies et pourtant ils continuent d’avoir peur, moi mon âme est propre, c’est ma terre, ce sont eux les occupants, les sionistes colonisateurs d’Israël, les voleurs, les assassins”.

    Le 4 janvier 2010, l’administration israélienne d’Al-Jalil et son armée arrivèrent à Bir al-Idd avec des documents qui déclaraient que toutes les tentes de Bir al-Idd étaient illégales et que celles-ci devaient être démontées, dans le cas contraire les bulldozers de l’armée se chargeraient de leur destruction. La population doit se limiter à vivre dans les grottes qui furent détruites en l’an 2000 par cette même armée. Les familles de Bir al-Idd ont porté le cas devant les tribunaux ; le juge a reporté l’affaire. La bataille légale ne fait que commencer et l’État d’Israël essayera par tous les moyens possibles d’expulser à nouveau la population de Bir al-Idd. Avant de nous lever pour continuer à travailler et après trois verres de thé sucré, Abu Naser me regarde et me fait remarquer, “sans vous, nous ne pourrions pas repeupler notre terre. Je veux mourir chez moi, à présent ils ne pourront plus m’obliger à partir.”.

    [1] Al-Jalil est le nom arabe que nous utiliserons pour faire référence au nom hébreu de la ville d’Hébron.

    (JPG)

    De la même auteure :

    -  Israël et le réseau routier de l’Apartheid - 29 janvier 2010
    -  Bikaf ! Ça suffit ! - 22 janvier 2010


     
     

    28 janvier 2010 - Vous pouvez consulter cet article à :
    http://www.rebelion.org/noticia.php...
    Traduction de l’espagnol : Yolande Renedo

     

     


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  • Le escribo esta carta en momentos de profundo dolor y sufrimiento por la pérdida irreparable de su hija Claudia, asesinada el 24 de febrero 2010.

    Hago extensiva esta carta de pésame a todos los familiares suyos y también a la gran familia  de los mártires del Frente Nacional de Resistencia Popular:  mujeres, hombres, niños , niñas, jóvenes, estudiantes, obreros , campesinos ,comunidad lésbica, gay y transexual, intelectuales, artistas  pobladoras, defensores de los derechos humanos y del ambiente que han sido torturados, asesinados, encarcelados, perseguidos  por el aparato represivo del Estado que está intacto desde la década de los años ochenta y que ha cobrado mayor vigencia a partir del golpe militar del  28 de junio, 2009.

    El golpe militar negado por sus propios autores  y padrinos   se fundamenta  en la vieja Doctrina de la Seguridad Nacional, la estrategia de los Conflictos de Baja Intensidad   y en la nueva Doctrina de la Política Inteligente, la  estrategia de la guerra irregular y el  plan militar Honduras- Colombia.

    El proceso golpista es apoyado  por   el nuevo orden criminal mundial  y  ejecutado  por  aquellos que se entrenaron en la Escuela de las Américas,   Triple A (Alianza Argentina Anticomunista) y  en las  maniobras de contrainsurgencia conjuntas  Colombia - Honduras. Se basa en un estado de derecho  sin derechos

    La violencia se promueve   por las cadenas mediáticas locales, multinacionales  y  por aquellos jerarcas que desde el pulpito bendicen las armas y los crímenes contra nuestros compañeros y compañeras de la Resistencia.

    Los crímenes hacen sangrar las venas abiertas de América Latina y nos obligan a expresar a riesgo de nuestras propias vidas que es inaceptable la Comisión de la Verdad que tiene como premisa la mentira. Esta Comisión  surge de un Plan Arias que nunca condenó las violaciones de los derechos humanos  por el golpe militar.

    Es importante que el espíritu de justicia   internacional comprenda que el dialogo que patrocinan las fuerzas golpistas vigentes es falso, hibrido y biconfesional.

    Después del golpe militar;  en nombre de la democracia, el dialogo y  Dios se han cometido  los peores crímenes. El discurso teológico al no señalar las violaciones a los derechos humanos  se transforma en un aliado incondicional de los cuerpos represivos.

    Las palabra amor y libertad están encarceladas, las aguas están presas, las concesiones: mineras,  represas, banano, madera, camarón, agro combustibles además de ser bochornosas son corruptas.

    Se persigue, se hostiga y tortura a los campesinos  y campesinas  del Aguan y el Ku Kux Klan quema la radio garífuna. El dialogo   en Honduras  es la máscara de la tortura y el crimen

    Compañero Pedro, se  reconoce en  usted al  luchador solidario  con los procesos de liberación y dignidad histórica de los pueblos.    Conciencia que se refleja  en su hija  Claudia,  compañera ejemplar, y mártir  de la Resistencia.

    El camino de la libertad en este infierno de injusticia  y en el mundo de los condenados de la tierra solo es posible construirlo con sujetos históricos y sociales que luchan por transformar la esencia  de este orden criminal  mundial  del sistema capitalista.

    La Asamblea Nacional Constituyente, el Poder Constituyente del pueblo y   la Refundación de Honduras  son las alternativas para  revolucionar socialmente  el coloniaje del poder local,  oligárquico y  parasitario burgués   articulado a la expansión  del capital financiero internacional etnocéntrico (racista) ,  excluyente , opresor e injusto.

    En la Marcha de la Resistencia del 25 de febrero  2010, así como en todas las marchas,  el espíritu de Claudia y de todas y todos los mártires de la Resistencia estarán presentes. Los  sicarios, policías, militares, orejas y compradores de conciencia deben entender que Honduras es un nuevo pueblo, un nuevo espíritu solidario que  no se vende, no se alquila y que jamás descansará en la lucha    contra la impunidad   y el logro de la verdadera   justicia

    La resistencia al amar   la verdad y la libertad  es solidaria con todos los pueblos  de América Latina, particularmente con los  pueblos del ALBA; rechaza  la ocupación militar de Honduras, Colombia, Panamá, Puerto Rico y cualquier plan de agresión  que amenace la paz en el continente.

    En mis sueños de paz  he  tenido la visión de que el vuelo de liberación  de los  colibríes nunca podrá ser capturado por los halcones  del pentágono.

    Tegucigalpa 25 de febrero 2010

    Juan Almendares


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  • Carte des sites nucléaires en IranUne des cartes qui nous montre un Iran nucléaire, rempli d’usines atomiques…

    Pourrions-nous en avoir une seule, reprenant toutes leurs maisons de santé ?

    Pour le public occidental, depuis plusieurs années, l’Iran est dénigré, et son gouvernement, au travers de son président, Mahmoud Ahmadinejad, est diabolisé systématiquement.

    Le premier à pousser à son paroxysme cette rhétorique insultante à l’égard de l’Iran fut le gouvernement de Georges W. Bush bien connu pour son « respect des droits de l’homme et de la liberté d’expression » (1), pour » son combat contre la torture et les inégalités » (« Kidnappés par la CIA, les charters de la torture », par Trevor Paglen et A.C. Thompson, éditions Saint-Simon), pour « son éthique électorale » (hacking democracy) et pour « son attachement à la transparence et à la vérité » : «Faux prétextes» (2).

    Par le slogan néoconservateur d’Axe du Mal (Axis of Evil), l’Iran fut « popularisé » dans nos séries télévisées, dans nos journaux écrits et parlés, comme un État voyou, ainsi étiqueté par le pays comptant le plus de prisonniers au monde, 2,3 millions (3) (davantage que la Chine).

    Depuis cette date, cette image salie, d’un Iran terrifiant, est profondément ancrée, imprimée dans l’esprit de nombreux occidentaux.

    Le contentieux entre les États-Unis et l’Iran remonte certainement  à l’occupation de l’ambassade américaine à Téhéran, en 1979, entraînant la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays.  Cela n’avait pas empêché par la suite Ronald Reagan de vendre des armes à l’Iran pour, avec l’argent obtenu, soutenir les Contras au Nicaragua (Irangate).  Mais bon...

    Avant cela, en renversant pour des raisons de nationalisation du pétrole iranien le docteur Mossadegh élu en 1953, Washington et la CIA ont permis, et soutenu, 40 ans de dictature par le Shah Phalavi, régime très peu compatible avec la liberté d’expression et les droits de l’homme, sans que cela n’entraîne, autant qu’aujourd’hui, un tollé de protestations et de provocations des philosophes, des politiciens et des médias occidentaux.  Ceux-ci s’accommodaient donc davantage de la Savak et des terribles tortures de la police secrète du Shah (4), qu’ils ne supportent aujourd’hui les débordements des Gardiens de la Révolution.

    Depuis, des élections annoncées comme truquées (sans preuves), des phrases mal traduites (5), un programme nucléaire présenté comme ayant des buts militaires, des répressions de manifestants et d’opposants qualifiées de bains de sang, un prétendu antisémitisme insupportable (6), sont venus renforcer l’image diabolique du gouvernement iranien au point qu’aujourd’hui, pour l’Occident, il incarne le Mal Absolu. Il n’est plus sur l’Axe du Mal du « paisible » Bush, il est  le Mal.

    Sont ressorties également de façon très opportune, les images d’un gouvernement intolérant opprimant son peuple, ses femmes, à coups de matraques, confondant politique et religion, et pour lequel l’emprisonnement et la torture remplaceraient le dialogue et le débat critique, si « chers » aux occidentaux.

    Connaissez-vous le système iranien d’accès aux soins de santé ?

    Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, ce système a permis de réduire de 70% la mortalité infantile dans ce pays, l’Iran islamiste, en 30 ans (7). Le Dr Aaron Shirley, premier pédiatre noir du Mississipi en 1965, connaît bien, lui, le modèle iranien, et à 77 ans, il voudrait l’importer dans le delta du Mississipi, où le taux de mortalité infantile est le plus élevé des États-Unis (50% de plus que la moyenne nationale) et où l’espérance de vie est la plus faible du pays. Aaron a passé, avec deux collègues, dix jours en Iran en mai 2009.

    Le 
Dr Aaron Shirley

    Le Dr Aaron Shirley

    En octobre 2009, ce sont quatre médecins iraniens, dont un membre du ministère de la Santé qui ont passé une semaine dans le Mississipi. Il y a une certaine morale dans cette histoire dont personne, sur les grandes chaînes de la télévision occidentale, ne parle.  Celle d’un pédiatre noir, qui a subi des violences policières alors qu’il était militant des droits civiques et qui a contribué à la création du plus grand centre de santé communautaire de l’État, accueillant dans le Sud profond des Iraniens afin de s’inspirer de leur système d’accès aux soins de santé : quelle leçon à tous les philosophes, philanthropes et politiques qui aboient sur l’Iran et répandent leur fiel sur ce pays.

    Malgré les dizaines de millions de dollars injectés par le gouvernement fédéral étatsunien, les soins médicaux primaires dans le delta du Mississipi sont restés peu performants. L’Iran compte 17 000 maisons de santé, des dispensaires ruraux qui emploient les agents de santé locaux.

    Aujourd’hui, plus de 90 % des 23 millions d’Iraniens habitant en zone rurale ont accès aux services de santé grâce à ce système, selon les responsables, et cet accès est gratuit (8). Sans écho dans les médias occidentaux qui préfèrent ne parler de l’Iran que quand on peut en dire du mal, sans tapages, les États-Unis et l’Iran ont discrètement apporté leur soutien à l’initiative proposée dans le delta où des noirs vivent en majorité.

    L’Institut national de santé (National Health Institute) américain a fait part de son approbation, comme le confirme un texte publié sur son site internet : « Le succès remarquable du concept iranien des maisons de santé […] apporte espoir et inspiration aux autorités du delta du Mississipi. » (9).

    En visitant l’Iran, le docteur Aaron Shirley, le pédiatre noir à l’origine du projet, a déclaré, en riant : « Je me suis senti plus en sécurité en Iran que dans le Mississipi des années 1960. »

    Les Iraniens qui sont venus en octobre 2009 ont eu, eux, un choc en constatant l’immense pauvreté de l’Amérique rurale en arrivant à Baptist Town, un dédale de rues boueuses, de terrains vagues à l’abandon et de cabanes coincées entre deux voies de chemin de fer et un bayou. Pas d’écoles, pas de cliniques, pas de centre communautaire.

    Le Dr Shirley s’est rendu récemment au Congrès, à Washington, avec un confrère pour récolter des fonds afin d’ouvrir des maisons de santé à l’iranienne à Baptist Town, dans la périphérie de Greenwood et dans quatorze autres zones du delta du Mississipi. Le projet du Mississipi vise à former des aides-soignants, puis à les envoyer faire du porte-à-porte pour délivrer des soins de base, comme prendre la tension artérielle, faire des soins d’hygiène. Pour les soins plus avancés, les patients continueront d’être envoyés dans des cliniques et des hôpitaux, et pourront ensuite bénéficier d’un suivi à domicile, au départ des maisons de santé créées à proximité (10), en s’inspirant du système iranien.

    Le modèle iranien pour sauver de la mort des enfants américains que les millions de dollars fédéraux n’arrivent pas à mettre à l’abri de la maladie et du dénuement, quelle ironie, vous ne trouvez pas ?

    Alors que les États-Unis, qui dépensent des trillions (milliers de milliards) de dollars dans leurs guerres mondiales illégales, à l’extérieur, pour dominer et piller la planète, les médias et les grandes chaînes américaines ne savent parler que de l’Iran démoniaque et tyrannique.

    N’en déplaise à Shimon Perez qui déclare que « l’Iran est un danger pour le monde » (11), il est également un modèle, pour les Etats-Unis eux-mêmes.

    Durant ses visites au Congrès, le docteur Shirley devrait essayer d’obtenir une entrevue avec le président, et lui toucher un petit mot de tout ça.

    Dans le delta du Mississipi, il est probable que les Étasuniens voient l’Iran autrement que dans le reste du monde occidental.


    Notes : 


    (1) Lynne Stewart en prison : Quand la justice déraille

    http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=16254

    (2) http://www.liberation.fr/monde/010123608-les-935-mensonges-de-l-administration-bush-sur-l-irak

    (3) http://www.legrandsoir.info/Crise-systemique-le-chaos.html

    (4) La Grande-Bretagne, les USA et Israël créent la SAVAK,  http://www.voltairenet.org/article15130.html

    (5) Allusion au fait qu’Ahmadinejad aurait dit qu’il souhaitait rayer Israël de la carte, or l'ONU a confirmé que la traduction de cette phrase d'Ahmadinejad est erronée, il a dit : « L'Imam a dit que ce régime occupant Jérusalem doit disparaître de la page du temps ».

    (6) 20 000 juifs vivent en Iran, bien intégrés, sans y subir d’oppression de la part du régime.

    (7) http://www.who.int/whr/2008/media_centre/iran_fr.pdf

    (8) Op. Cit.

    (9) Iran’s health houses provide model for Mississippi Delta, (en anglais) : http://www.fic.nih.gov/news/publications/global_health_matters/2009/1209_health-house.htm

    (10) http://www.courrierinternational.com/article/2010/02/11/le-mississippi-seduit-par-le-modele-iranien
    (11) http://www.alterinfo.net/Perez-L-Iran-cherche-a-prendre-le-controle-du-Moyen-Orient_a41922.html


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