• Séisme en Haïti: De la Pure Solidarité à la Récupération Médiatique, Politique et Financière?

    Oh que tout ceci est touchant. Certaines et certains trouveront ce billet déplacé, d’autres le trouveront juste assez cynique pour représenter fidèlement la réalité.
    Car de voir, d’entendre et de lire des appels aux dons, des reportages larmoyants, des peoples impliqués pour « sauver le monde » reste touchant mais commence sévèrement à courir sur le haricot.

    Étonnement, le restant de l’année, cette bande de faux-culs mondialisée n’en a strictement rien à faire de ces pauvres gens, originaire d’un pays ravagé par les années de guerre civile. Mais il suffit qu’un tremblement de terre en tue 200 000 d’un coup pour que, par un inexplicable élan d’humanité, tout le gotha des médias et des people s’y intéresse.

    C’est alors qu’apparaissent dans les torchons de magazines de salles d’attente et dans nos journaux télévisés, celles et ceux qui peuvent le moins donner des leçons de sacrifices financiers, de part la fortune personnelle qu’ils possèdent: outre-Atlantique, ils déversent (heureusement) des millions comme Angelina Jolie, Brad Pitt, Madonna, Gisele Bündchen. Côté français, nous avons droit à des starlettes et interprètes sur le retour pour refaire parler d’eux dans les médias et serrer nos petits coeurs tout mous.
    Certes l’idée est évidemment louable, mais l’ombre de la récupération (notamment par leur maison de disque) plus que d’une sincère générosité personnelle plane grandement et reste détestable.

    Ce qui est vrai pour les peoples se vérifie également pour nos peoplitiques!
    Ainsi pour « save the world » que l’on pourrait aisément traduire par le slogan néocon « pour changer le monde », les politiciens véreux et leurs amis refont surface.
    On retrouve ainsi le Monsieur Décontracté-Habillé-en-Polo de la Canicule, le médiocre Jean-François Mattéi comme…président de la Croix Rouge Française. Collector, non?
    Ajoutons également l’idée saugrenue de Barack Obama qui a décidé de demander l’aide de… George Walker Bush, l’homme du désastre humanitaire de La Nouvelle Orléans, pour coordonner l’aide américaine en Haïti!
    Moins dramatique mais tout aussi ridicule, de part ses compétences professionnelles sans aucun rapport avec l’aide qu’il peut apporter, Arnaud Klarsfeld (ex de Carla Bruni recasé) qui s’est vu confié par François Fillon « une mission d’information et de proposition pour reconstruire Haïti ». On croît rêver!
    Il ne manque plus Roselyne Bachelot prétextant un manque cruel en matériels et soins médicaux pour refiler ses stocks de vaccins antigrippaux pour couronner le tout!
    Terminons par l’hymne à la modestie de notre parodie de président Sarkozy qui souhaite la tenue « d’une grande conférence internationale pour la reconstruction et le développement » d’Haïti, avec un rassemblement mondial autour de… sa personne. Qu’ils sont forts ses con-seillers en com’!

    Les Vautours sont déjà là!
    Et de voir également ses pays débloqués des millions de dollars ou d’euros (Canada: 100 millions de $, Japon 5 millions de $) alors même que pour le dernier rassemblement de la FAO à Rome, aucun dignitaire d’un quelconque pays (et leur promesse d’argent) n’avait fait le déplacement.
    Difficile de ne pas y voir des intérêts financiers à court et moyen terme: Encore mieux qu’une guerre, où il faut investir pour détruire d’abord, un séisme permet d’injecter l’argent en masse pour ensuite asseoir la légitimité de ces « généreuses » entreprises nationales qui reconstruiront un pays entier tout en demandant, comme le fait au FMI, de rembourser les investissements sur des dizaines d’années.
    Pour la France on pense déjà aux entreprises amies comme Bouygues et ses bâtiments, Colas (filiale de Bouygues) et ses routes, Alcatel et Orange pour les moyens de télécoms…
    D’ailleurs Orange comme Bouygues et SFR, ces opérateurs qui nous arnaquent toute l’année, mettent généreusement à disposition leur réseau mondial pour faire des dons avec 1 euro versé par SMS
    - le 80 222 pour la Croix-Rouge française,
    - le 80 333 pour le Secours Populaire,
    - le 80 444 pour le Secours Catholique
    De même, histoire de nous faire passer la pilule des factures de gaz qui grimpent mais qui ne baissent jamais, GDF Suez s’engage aux côtés des ONG locales pour aider les populations haïtiennes. C’est vraiment mignon!

    Une hypocrisie mondiale donc, hypocrisie couronnée par les demandes de la Croix Rouge dont on aimerait particulièrement savoir ce qu’elle a fait des millions de dollars de dons non dépensés pour le tsunami (pour des raisons pratiques et légales) et qui doivent encore dormir dans des banques suisses!

    Parfaite transition pour aborder le thème des banques en ces temps de crises financières.
    Alors même, que toutes les études prouvent que ce sont elles qui ont à la fois créé la crise et profité le plus de celle-ci, on pourrait imaginer un financement, non pas partiel, mais total de la reconstruction d’Haïti par ses établissements financiers, histoire de ré-hausser a minima le peu de dignité et d’honneur qu’ont leurs salariés, notamment les plus privilégiés. Une sorte d’impôt exceptionnel, 100% utile, 100% visible, et surtout sans aucune arrière pensée!
    Mais évidemment, les différents politiciens du G20 préfèreront certainement une méthode moins concrète et plus douce pour leurs principaux soutiens électoraux…

    Auteur illustration: Rémi Kaupp Droits Common Creatives CC, Source Wikipedia

     

    SOURCE "CPolitic.com" ICI


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  • APPEL POUR LA LIBÉRATION DE GEORGES CIPRIANI ET JEAN-MARC ROUILLAN

    L’Appel suivant, à l’initiative des « Collectifs de soutien aux prisonniers d’Action Directe », s’adresse aux « groupes, associations, organisations, personnalités politiques, culturelles, syndicales », qui sont sollicités pour signer d’urgence ce texte.

    Le Collectif « Ne laissons pas faire ! » vous invite à signer et à faire signer largement cette pétition (merci d’indiquer vos nom, prénom, qualité ou profession, lieu de résidence), et à transmettre les signatures à l’adresse mail suivante :

    sout.ad@orange.fr

    « Bien qu’ayant accompli leur peine de sûreté depuis février 2005, et après l’élargissement des autres prisonniers d’Action Directe, Georges Cipriani et Jean-Marc Rouillan sont maintenus en prison. Nous demandons des soins appropriés immédiats pour Jean-Marc Rouillan et leur libération dans les plus brefs délais. »

    Texte joint à l’appel  :

    Après leur arrestation le 21 février 1987, Joëlle Aubron, Georges Cipriani, Nathalie Ménigon et Jean-Marc Rouillan sont condamnés suite à plusieurs procès (1989 et 1994) à la perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 18 ans.

    Le 16 juin 2004, Joëlle Aubron obtient une suspension de peine pour raisons médicales (loi « Kouchner »). Elle décède le 1er mars 2006…

    Nathalie Ménigon, handicapée moteur suite à deux AVC dus à leur détention particulièrement éprouvante, est mise en semi-liberté en août 2007. Un an plus tard, elle obtient la libération conditionnelle.

    En décembre 2007, c’est au tour de Jean-Marc Rouillan d’accéder à la semi-liberté. Travaillant à Marseille, il regagne chaque soir une cellule de la prison des Baumettes.

    Dix mois plus tard (le 1/10/2008) paraît dans un hebdomadaire national une interview où il exprime sur deux pages son point de vue sur la situation sociale et annonce son engagement au sein d’un parti politique alors en cours de création. Les attendus de la cour lui interdisent de s’exprimer sur Action Directe. Il le sait, le journaliste aussi. À la question « Regrettez-vous les actes d’Action directe, notamment cet assassinat (G. Besse ) ? » il répond : « Je n’ai pas le droit de m’exprimer là-dessus. Mais le fait que je ne m’exprime pas est une réponse. Car il est évident que si je crachais sur tout ce qu’on avait fait je pourrais m’exprimer. Par cette obligation de silence, on empêche aussi notre expérience de tirer son vrai bilan critique. » Immédiatement, une grande partie de la presse, devançant toute décision judiciaire, s’acharne contre lui. La messe est dite : entérinant l’expression de ces médias, la réincarcération est prononcée.

    Peu de temps après, Jean-Marc Rouillan tombe gravement malade. Il est en fait atteint d’une maladie orpheline grave et évolutive dite de Chester-Erdheim. Il n’y a pas de traitement type pour cette maladie et, l’expérimentation étant interdite sur les détenus, Jean-Marc Rouillan restera sans soins efficaces tant qu’il sera en prison. Les seuls spécialistes de cette maladie sont à La Pitié-Salpêtrière, à Paris ; Jean-Marc Rouillan a été transféré de Marseille à Muret, près de Toulouse…

    En août 2009, Georges Cipriani se voit refuser, après appel du parquet, la semi-liberté qu’un précédent jugement lui avait accordée. On lui reproche principalement de se dire prisonnier d’Action Directe et de refuser de renier son passé politique. Quant à Jean-Marc Rouillan, qui avait tout loisir de se soustraire à la justice au cours de ses dix mois de semi-liberté, il n’est retourné en prison que pour avoir tenté d’exprimer une liberté d’expression. Le refus du repentir n’est pas un appel au meurtre, ni le signe d’une récidive. Le repentir est un concept moral plus proche d’une pensée religieuse monothéiste de type judéo-chrétien que d’une infraction au code de procédure pénale.

    La repentance exigée rappelle davantage les procès de l’Inquisition que l’application stricte des lois d’un État démocratique et laïque. A-t-on exigé un tel « mea culpa » de qui que ce soit ? ! La non-assistance à personne en danger (incarcérée ou non) est par contre un délit bien réel (en décembre 2009, Jean-Marc Rouillan a déposé une plainte en ce sens). Il est temps de libérer définitivement les prisonniers d’Action Directe.

    Nous ne demandons ni sympathie, ni adhésion à ce qu’a été Action Directe, mais simplement que les propres principes d’un État qui se proclame lui-même laïque et démocratique soient appliqués.

    SOURCE ICI

    Pour etre tenu au courant des initiatives :


    http://nlpf.samizdat.net

    http://action-directe.over-blog.com/

     

     

    Manifestation à Berlin - banderole pour la libération des prisonniers d'Action directe


    Georges Cipriani
    5250 / 2108
    MC Ensisheim
    49 rue de la 1ère armée
    68190 Ensisheim

    Jean-Marc Rouillan
    9496 / A109
    Centre de détention de Muret
    Route de Seysses
    31600 Muret


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  • Eric Besson est un être humain comme vous et moi. Eric Besson est même plus humain encore que vous et moi, il déborde d'humanité et de compassion républicaine de partout. C'est lui qui le dit, en tout cas, et vu le portrait-psychanalyse qui nous a été livré hier soir sur France 2, il n y a aucune raison de ne pas le croire. N'est-ce pas. Parce qu'en plus, Eric Besson a souffert. Terriblement. De l'absence de son père, du décalage quand il est venu faire ses études en métropole, du mépris de Ségolène Royal, et à présent il continue de souffrir. Qu'on lui dise qu'il est à la tête d'un ministère indigne et hideux. Eric Besson en a pris "plein la poire". C'est toujours lui qui le dit. Sous l'oeil compatissant d'Arlette Chabot. Qui lui pose des tas de questions sur qui il est en réalité et Eric Besson de finir par apparaître comme vachement sympa. En fait. Comme quoi, on a parfois une fausse image des gens, hein...

    Eric Besson n'est pas raciste. C'est encore lui qui le dit. Il n y a pas plus antiraciste que lui il le jure. Partant, le ministère d'Eric Besson ne saurait en aucun cas être entaché du moindre soupçon de racisme. En plus, ça blesse dans leur petit cœur sensibles les gens formidables qui y travaillent. Et Eric Besson, qui est républicain de la cave au grenier - vu qu'il le répète sans arrêt -, il est offensé de tant de méchanceté. Vu que les clandestins "raccompagnés" aux frontières sont traités de la plus humaine des manières....
    C'est toujours lui qui le dit.

    Eric Besson ne sourit jamais.
    Il a un peu quand même une drôle de tête, Eric Besson. Le visage ne s'anime jamais, le regard reste indéchiffrable. Eric Besson est difficilement cernable, comme être humain, ce n'est pas quelqu'un avec qui on aurait envie de prendre un verre par exemple.

    Eric Besson est très fier du travail accompli par son ministère. C'est lui qui le dit et Arlette Chabot n'aura pas l'inélégance de le contredire. Eric Besson pense qu'à partir du moment où on est en République, on doit en respecter toutes les lois. Et quand on est hors la loi, on en subit les conséquences, logique. Et comme les sans-papiers sont hors la loi...

    Eric Besson n'a aucun mal à passer pour un modèle de modération et de tolérance - républicaine - en face d'une Marine Le Pen un peu en dessous de tout qui n'a en plus que fort peu de temps dans le "débat" pour vomir ses insanités sur "l'immigration massive" et la "souffrance" des français, que Marine Le Pen prétend représenter dans leur totalité quand elle n'est comme son papa que la porte-parole des petits blancs aigris et racistes qui tremblent quand ils sont obligé de passer devant une épicerie arabe. Marine Le Pen sort des chiffres d'on ne sait trop où, crie et s'agite, essaie de sourire parfois et arrive à se décrédibiliser encore plus ce faisant, on diait vraiment son père en beaucoup, beaucoup moins talentueux.

    Eric Besson lui rentre dedans direct. Sans que bouge un seul muscle de son visage. Sans que ses yeux s'animent un tant soit peu dans la vigueur de l'échange. Il esquive la discussion sur les chiffres et cogne sur la crédibilité du FN. Tout le message, très habile, qu'il porte en filigrane dans son discours est : nous agissons (contre "l'immigration massive"), tandis que vous vous contentez de discourir. Vous - le FN - n'êtes pas crédible : nous le sommes. À ce stade, on ne s'émeut même plus qu'un débat sur l'immigration à la télé publique soit confisqué par la droite dure qui est en train de discuter contre la droite extrême, la bassine déborde depuis longtemps. Mais ce n'est pas aux gens comme nous que s'adresse le message d'Eric Besson. Soyons certains que les français "qui souffrent" l'ont eux parfaitement reçu.

    Ah, et un socialiste s'est encore ridiculisé en refusant de débattre face à Eric Besson. Au dernier moment. Ce qui n'est pas très cool, verte elle était, Arlette Chabot. Mais ensuite, franchement, qu'aurait pu dire un socialiste à part des conneries sans intérêt ? Du coup hier soir on a eu droit à un grand moment de pluralisme démocratique : la droite s'exprime, et en face, personne.

    Eric Besson reste toujours de marbre. Eric Besson finit par faire un peu peur, quand même.
    Alors que pourtant, pendant plus de 2 heures, il a fait beaucoup, beaucoup d'efforts pour démontrer qu'il était un être humain comme vous et moi.

    Enfin, comme vous, je ne sais pas. Mais pas comme moi, en tout cas.
     

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    Voilà deux jours, à partir de six heures de l’après-midi à Cuba, mais déjà de nuit en Haïti du fait de sa position géographique, les chaînes de télévision ont commencé à informer qu’un violent séisme de catégorie 7,3 à l’échelle Richter, avait frappé sévèrement Port-au-Prince, l’épicentre ayant été repéré dans une faille tectonique située en mer à seulement quinze kilomètres de la capitale haïtienne où 80 p. 100 de la population vit dans des maisons de pisé et de torchis.

    Les nouvelles ont continué d’arriver presque sans interruption pendant des heures. Les images manquaient, mais on disait que de nombreux bâtiments publics, des hôpitaux, des écoles et des installations plus solides s’étaient effondrés. J’ai lu qu’un séisme force 7,3 équivalait à l’énergie libérée par une explosion de quatre cent mille tonnes de TNT.

    Les descriptions étaient tragiques. Les blessés en pleine rue réclamaient en criant des secours médicaux, au milieu des ruines sous lesquelles des familles étaient ensevelies. Personne n’a pu toutefois, durant bien des heures, transmettre la moindre image.

    La nouvelle a surpris tout le monde. Nous étions nombreux à écouter de fréquentes informations sur des cyclones et de grandes inondations en Haïti, mais nous ignorions que notre voisin courait des risques de fort tremblement de terre. C’est alors qu’on a appris que le dernier grand séisme survenu dans cette ville remontait à deux cents ans en arrière, quand elle ne comptait sans doute que quelques milliers d’habitants.

    À minuit, le chiffre de victime était encore approximatif. De hauts fonctionnaires des Nations Unies et plusieurs chefs de gouvernement parlaient de ces événements bouleversants et annonçaient l’envoi de secouristes. Comme des troupes des Nations Unies de divers pays étaient déployées en Haïti dans le cadre de la MINUSTAH, des ministres de la défense évoquaient des pertes éventuelles parmi leurs personnels.

    C’est réellement hier matin, mercredi, que des nouvelles attristantes ont commencé à arriver au sujet d’énormes pertes humaines dans la population, et des organisations comme les Nations Unies signalaient que certains de leurs bâtiments s’étaient effondrés, une expression qui ne dit rien en soi ou qui peut au contraire signifier beaucoup.

    Des nouvelles toujours plus bouleversantes au sujet de la situation dans ce pays frère ont continué d’arriver pendant des heures. Les chiffres de victimes mortelles variaient selon les sources de trente à cent mille. Les images sont désolantes. Cette catastrophe a reçu une large divulgation mondiale, et de nombreux gouvernements sincèrement émus s’efforcent de coopérer dans la mesure de leurs moyens.

    Toute tragédie bouleverse de bonne foi un grand nombre de personnes, surtout quand il s’agit de désastre naturel. Mais rares sont sans doute celles qui se demandent : pourquoi Haïti est-elle un pays si pauvre ? Pourquoi sa population dépend-elle à presque 50 p.100 des envois de fonds familiaux en provenance de l’étranger ? Pourquoi n’analysent-elles pas aussi les réalités qui ont conduit à la situation actuelle en Haïti et à ses énormes souffrances ?

    Le plus curieux de cette histoire, c’est que personne ne rappelle à aucun moment qu’Haïti a été le premier pays où quatre cent milles Africains victimes de la traite et de l’esclavage des Européens se soulevèrent contre trente mille Blancs, maîtres de plantations de canne à sucre et de café, déclenchant la plus première grande révolution sociale sur notre continent. Ils écrivirent des pages d’une gloire insurpassable. Ils mirent en déroute le général de Napoléon le plus éminent.

    Haïti est le pur produit du colonialisme et de l’impérialisme, de plus d’un siècle d’utilisation de ses ressources humaines aux travaux les plus durs, des interventions militaires et de la ponction de ses richesses.

    Cet oubli historique ne serait pas aussi grave que le fait réel qu’Haïti constitue une honte de notre époque, dans un monde où l’immense majorité des habitants de la planète continue d’être exploitée et mise à sac.

    Des milliards de personnes en Amérique latine, en Afrique et en Asie souffrent de carences semblables, quoique toutes ne les subissent peut-être dans des proportions aussi élevées qu’en Haïti.

    De situations comme celles de ce pays ne devraient exister nulle part sur la Terre, et pourtant des dizaines de milliers de villes et de villages y connaissent des conditions semblables, voire pires, à cause de l’ordre économique et politique international injuste qu’on a imposé au monde. La population mondiale n’est pas seulement menacée par des désastres naturels comme celui d’Haïti, qui est un pâle reflet de ce que les changements climatiques peuvent provoquer, bien que ces risques aient été vraiment tournés en dérision à Copenhague.

    Il est juste de dire à tous les pays et à toutes les institutions qui ont perdu des citoyens ou du personnel dans le désastre naturel d’Haïti : nous ne doutons pas que vous ferez les plus grands efforts pour sauver des vies et soulager la douleur de ce malheureux peuple ; nous ne pouvons vous rendre coupables du phénomène naturel qui vient d’y avoir lieu, bien que nous soyons en désaccord avec la politique qu’on a suivie vis-à-vis d’Haïti.

    Je ne peux m’empêcher de le dire : il est temps de chercher des solutions réelles et véritables pour ce peuple frère !

    Dans le domaine de la santé et d’autres, Cuba, bien que pays pauvre en butte à un blocus, coopère depuis des années avec le peuple haïtien. Environ quatre cents médecins et spécialistes de la santé lui prêtent des services gratuits. Nos médecins travaillent tous les jours dans 227 des 337 communes du pays. Par ailleurs, au moins quatre cents jeunes Haïtiens se sont formés comme médecins dans notre pays. Ils travailleront maintenant auprès des renforts que nous avons dépêchés hier pour sauver des vies dans cette situation critique. On peut donc mobiliser sans efforts spéciaux jusqu’à un millier de médecins et de spécialistes de la santé qui sont presque tous déjà sur place et prêts à coopérer avec n’importe quel État qui souhaiterait sauver des vies haïtiennes et soigner des blessés.

    De nombreux autres jeunes Haïtiens font actuellement des études de médecine à Cuba.

    Nous coopérons aussi avec le peuple haïtien dans d’autres domaines à notre portée. Aucune autre forme de coopération ne sera toutefois plus digne de porter ce nom que celle de la bataille dans le monde des idées et dans l’action politique pour qu’on mette fin à la tragédie sans borne que souffrent de nombreuses nations comme Haïti.

    La chef de notre brigade médicale a informé : « La situation est difficile, mais nous avons déjà commencé à sauver des vies. » Tel était le message laconique qu’elle a pu envoyer quelques heures après son arrivée, hier, à Port-au-Prince à la tête de renforts médicaux.

    Elle a fait savoir tard dans la nuit que les médecins cubains et les Haïtiens diplômés de l’École latino-américaine de médecine (ELAM) de La Havane étaient en train de se déployer dans le pays. Ils avaient déjà soigné à Port-au-Prince plus de mille blessés, après avoir refait fonctionner d’urgence un hôpital qui ne s’était pas effondré et en recourant, en cas de besoin, à des tentes. Ils se préparaient à installer sans retard d’autres centres de soins d’urgence.

    Nous somme fiers à juste titre de la coopération que les médecins cubains et les jeunes médecins haïtiens formés à Cuba prêtent à leurs frères d’Haïti en ces moments tragiques !

    Fidel Castro Ruz
    Le 14 janvier 2010


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  •  À l'occasion du deuxième anniversaire de la "Loi sur la mémoire historique"



    Le 27 décembre 2007 a été publié dans le Bulletin officiel de l'Etat espagnol (BOE) numéro 310 le texte de ce que nous avions appelé "une loi aberrante". Deux ans après sa promulgation, nous ne pouvons que nous en tenir à cette qualification.

    Le problème principal par rapport à la "Loi sur la mémoire historique" est qu'elle ne reconnait pas d'un point de vue juridique les victimes du franquisme : pas seulement celles de la guerre civile, mais aussi celles de toute la durée de la dictature. Cette loi ne reconnait pas non plus les victimes espagnoles de la seconde guerre mondiale, ni celles qui ont lutté dans les armées alliées, ni celles qui ont été exterminées dans les camps nazis, comme par exemple les Espagnols républicains exterminés dans le camp de Mauthausen.

    La loi adoptée en 2007 implique la reconnaissance de la légalité franquiste et a clairement pour intention de servir de défense à cette légalité en mettant sur un pied d'égalité les victimes et les victimaires, c'est-à-dire les responsables de crimes graves, selon le droit international.

    Cette loi ignore les Résolutions 32(1) et 39(1) de l'Assemblée générale de l'ONU (adoptées en 1946), qui proclament que le régime de Franco a été "fondé avec l'appui des puissances de l'Axe", et que "par son origine, sa nature, sa structure et son comportement général, le régime franquiste est un régime fasciste calqué sur l'Allemagne nazie de Hitler et l'Italie fasciste de Mussolini et institué en grande partie grâce à leur l'aide". Il s'agit là de l'unique définition à valeur juridique dans le droit international existant. Or, la loi sur la mémoire historique l'occulte, en utilisant des définitions n'ayant aucune valeur juridique.

    Cette loi ignore délibérément la Résolution 95(1) de l'Assemblée générale de l'ONU, ainsi que la jurisprudence européenne comparée en ce qui concerne les victimes des pays de l'Axe, c'est-à-dire, les victimes du fascisme et du national-socialisme, et la jurisprudence concernant directement le traitement juridique des victimes de violations graves des droits de l'homme.

    L'article 3 de la loi proclame l' "illégitimité" des tribunaux franquistes, acceptant par conséquent leur légalité. Comme nous le disions dans un communiqué en date du 14 août 2007, cette position doctrinale faisait remonter la discussion à l'année 1930, lorsque les célèbres légistes et avocats Dr Felipe Sánchez Román et Dr Luis Jimenéz de Asúa défendirent, lors d'une assemblée du Barreau de Madrid, la nullité du Code pénal de 1928, connu sous le nom de "Code de Primo de Rivera", qui fut adopté par décret royal le 8 septembre 1928. Leur proposition fut approuvée par la majorité des avocats du Barreau de Madrid. Le rapport en question énonçait clairement que "Le Code pénal gouvernemental, imposé par décret royal en date du 8 septembre 1928, avec accord préalable du Conseil des ministres de la Dictature, est entaché, pour cette seule raison d'origine illégitime, du vice d'illégalité le plus total."

    A cette occasion, José Antonio Primo de Rivera -le fondateur de la Phalange espagnole et fils du Dictateur Miguel Primo de Rivera y Orbaneja (1923-1930)-, dans un long article publié le 15 avril 1930 dans le journal "La Nación" de Madrid et intitulé "Ce qui s'est passé au Barreau de Madrid : un abus de la majorité", explique par le détail pourquoi ce code pourrait être illégitime, mais qu'il est légal, position qu'il défendit lors de l'assemblée du Barreau de Madrid susmentionnée.

    Un an plus tard, le 15 avril 1931, parmi les premiers actes législatifs du gouvernement de la Seconde République espagnole figure un décret apparu dans la Gaceta (actuel B.O.E.) le 16 avril de la même année "qui dispose que le Code pénal de 1928 ainsi que les Décrets-lois de la Dictature qui établirent ou modifièrent la définition des délits ou la fixation de peines sont abrogés, ne sont plus en vigueur et ne produisent plus d'effet."

    Avec les mêmes arguments que ceux défendus par Luis Jiménez de Asúa en 1930, lorsqu'il affirmait que le Code pénal de 1928 avait "une origine illégitime, et que par conséquent était entaché du vice d'illégalité le plus total", nous pensons que les lois franquistes doivent être analysées et, par voie de conséquence, nous refusons expressément le critère selon lequel elles sont " illégitimes " mais  "légales " puisque, comme nous l'avons dit, il s'agit d'un critère clairement réactionnaire contraire à tout système démocratique dans un état de droit.

    Il s'agit donc d'une loi contraire au droit international, à la jurisprudence européenne et qui, par conséquent, viole le propre droit interne espagnol. C'est une loi aberrante.

    C'est pour cette raison que, à l'occasion du deuxième anniversaire de la promulgation de la loi, nous nous voyons dans l'obligation, par souci d'éthique, de déclarer que la dénommée "Loi sur la mémoire historique" est nulle de plein droit et irrémédiablement illégale.

    11 janvier 2010

    Gregorio Dionis, Président Équipe Nizkor
    Ana Vieitez, Présidente de AfarIIREP - (Association des familles et des amis des victimes républicaines du franquisme)
    Dolores Cabra, secrétaire générale de l'Association pour la création d’un regroupement d’archives de la guerre civile, des brigades internationales, des «Niños de la guerra» (enfants de la guerre), de la Résistance et de l’exil espagnol – AGE (Archivo Guerra y Exilio – archive guerre et exil)

    Reçu par mail

    Traduc. RLB

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    Ante el segundo aniversario de la "Ley de la memoria".



    El 27 de diciembre de 2007 fue publicado en el Boletín Oficial del Estado núm. 310 el texto de lo que dimos en llamar "Una ley aberrante". A dos años de su promulgación no cabe más que ratificarse en esa calificación.

    La cuestión central en relación con la "Ley de la memoria" es que no reconoce jurídicamente a las víctimas del franquismo: no sólo a las de la Guerra Civil, sino a las de todo el periodo dictatorial. Tampoco reconoce las víctimas españolas de la II Guerra Mundial, ni las que lucharon en los ejércitos aliados, ni las que fueron exterminadas en los campos nacionalsocialistas, como por ejemplo los españoles republicanos exterminados en el campo de Mauthausen.

    La ley aprobada en 2007 implica el reconocimiento de la legalidad franquista y tiene una manifiesta voluntad de servir de defensa de esa legalidad al plantear la igualación de víctimas y victimarios, o sea, de los responsables de una serie crímenes graves bajo el derecho internacional.

    Esta Ley ignora las Resoluciones 32(1) y 39(1) de la Asamblea General de la ONU (aprobadas en 1946), que proclamaron que el Régimen de Franco fue "fundado con el apoyo de las Potencias del Eje", y que "En origen, naturaleza, estructura y conducta general, es un régimen de carácter fascista, establecido en gran parte gracias a la ayuda recibida de la Alemania nazi de Hítler y de la Italia fascista de Mussolini". Ésta es la única definición con valor jurídico en derecho internacional existente y la Ley de la memoria la oculta, utilizando definiciones sin valor jurídico alguno.

    Esta Ley desconoce intencionadamente la resolución 95 (I) de la Asamblea General de la ONU, así como la jurisprudencia comparada europea en cuanto a las víctimas provocadas por los Países del Eje, es decir, las provocadas por el fascismo y el nacionalsocialismo, y también la jurisprudencia directamente relacionada con el tratamiento jurídico a las víctimas de violaciones graves a los derechos humanos.

    El artículo 3 de la Ley proclama la "ilegitimidad" de los tribunales franquistas aceptando, por ende, su legalidad y, como dijimos en un comunicado de 14 de agosto de 2007, esta postura doctrinal retrotraía la discusión al año 1930 en que los conocidos juristas y abogados D. Felipe Sánchez Román y D. Luis Jiménez de Asúa defendieron en una asamblea del Colegio de Abogados de Madrid la necesidad de dejar sin efecto el del Código Penal de 1928, conocido como "Código de Primo de Rivera", y que fue aprobado por Real Decreto de 8 de septiembre de 1928. Su propuesta fue aprobada por mayoría del Colegio de Abogados de Madrid. La ponencia en cuestión afirmaba expresamente que "El Código penal gubernativo, impuesto por Real Decreto de 8 de septiembre de 1928, previo acuerdo del primer Consejo de ministros de la Dictadura, adolece, por esta sola razón, de ilegítima procedencia, del más rotundo vicio de ilegalidad".

    En aquella oportunidad el fundador de la Falange, José Antonio Primo de Rivera, en un largo artículo publicado el 15 de abril de 1930 en el diario "La Nación" de Madrid y titulado: "Lo del Colegio de Abogados: un abuso de la mayoría", explica en forma extensa por qué dicho código puede ser ilegítimo, pero es legal, postura que defendió en la mencionada Asamblea del Colegio de Abogados de Madrid.

    Un año después, el 15 de abril de 1931, el Gobierno de la II República, entre los primeros actos legislativos que acomete, promulga un Decreto aparecido en la Gaceta de 16 de abril de ese mismo año, "Disponiendo quede anulado sin ningún valor ni efecto el titulado Código Penal de 1928, como igualmente los titulados Decretos-leyes de la Dictadura que establecieron o modificaron definición de delitos o fijación de penas".

    Con los mismos argumentos defendidos por Luis Jiménez de Asúa en 1930, cuando afirmaba que el Código Penal de 1928 era "de ilegítima procedencia, [y por lo tanto gozaban] del más rotundo vicio de ilegalidad", consideramos que deben analizarse las leyes franquistas y, por lo tanto, rechazamos expresamente el criterio de que son "ilegítimas" pero "legales", en cuanto, como hemos dicho, es un criterio claramente reaccionario y que repugna a cualquier doctrina política y jurídica democrática.

    Se trata por tanto de una ley contraria al derecho internacional, a la jurisprudencia europea y que, consecuentemente, viola el propio derecho interno español. Es una ley aberrante.

    Es por ello que en el segundo aniversario de su promulgación nos vemos obligados, por imperativo ético, a declarar que la denominada "ley de la memoria" es nula de pleno derecho e insalvablemente ilegal.

    11 de enero de 2010

    Gregorio Dionis, Presidente del Equipo Nizkor
    Ana Vieitez, Presidenta de AFARIIREP - (Asociación de Familiares y Amigos de Represaliados de la II República por el Franquismo)
    Dolores Cabra, Secretaria General de la Asociación para la creación del Archivo de la Guerra Civil, las Brigadas Internacionales, los Niños de la Guerra, la Resistencia y el Exilio Español. AGE (Archivo Guerra y Exilio)

     


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