• Afghanistan : Obama et La Der des Der…

    Georges STANECHY

    « La guerre en Algérie est une lutte imposée à la France par une minorité de rebelles fanatiques, terroristes et racistes, armés et soutenus financièrement par l’étranger. »
    Extrait du Manifeste des Intellectuels Français (1)

    Et, 30.000 de plus !…

    L’escalade.

    Telle est la décision d’Obama, pour mettre un terme à la guerre en Afghanistan : envoyer des troupes supplémentaires. Juste avant d’aller chercher son Prix Nobel de la Paix à Stockholm.

    Il est vrai que les traîneurs de sabre du Pentagone en souhaitaient 80.000… A défaut, ils vont donc à coups de pied au derrière de leurs « alliés », vassaux, auxiliaires et autres supplétifs, en extraire quelques milliers de plus…

    Résultat recherché par l’équipe Obama : remonter dans les sondages US ! Objectif atteint. D’après l’organisme Gallup, sa cote de « popularité » serait remontée de 47 % à 52 %. (2)

    Nous ne sommes plus dans l’utopie démocratique, où règneraient raison et justice, mais dans l’émotionnel, le fugitif, la poudre aux yeux. Car les questions des sondages, habilement formulées, avaient pour toile de fond l’engagement d’Obama de retirer les troupes d’Afghanistan, d’ici 18 mois. Ce que souhaite, en fait, la majorité des américains : le retour de leurs soldats « at home  ».

    On a vu ce que les engagements du « nouveau Président » valaient : les américains attendent toujours le retrait des troupes US d’Irak. Quant au centre de détention et de torture de Guantanamo, au procès public et équitable de ses internés, le reste du monde attendra.

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    Il n’est pire sourd…

    Refusant d’écouter le nouvel ambassadeur US à Kaboul, nommé en mars 2009, Karl Eikenberry. Cet ancien général, opposé à de nouveaux envois de troupes, a remué ciel et terre pour faire comprendre à Washington que la solution n’était pas militaire mais politique :

    « Les problèmes américains en Afghanistan ne vont pas être résolus en tuant des gens, mais en aidant les Afghans à mettre en place des institutions gouvernementales fiables. » (3)

    Les analystes les plus chevronnés de l’appareil de défense US, dès qu’ils ont la liberté de parole, insistent sur la nécessité de mettre un terme à l’aventure militaire, en Afghanistan mais aussi au Pakistan. Ainsi James Clad, ancien du Pentagone, dont la vision géopolitique est d’une rigoureuse clarté :

    « Nous devons trouver la solution dans le cadre d’un règlement régional qui doit inclure l’Iran, la Chine, la Russie et l’Inde, dans un consensus global. » (4)

    Les Russes, instruits de l’expérience de leur guerre en Afghanistan ne manquent pas de prodiguer leurs conseils de modération. Tel le général Igor Rodinov, qui a commandé les 120.000 hommes de la 40° Armée pendant 10 ans en Afghanistan, avant de devoir le quitter dans la défaite :

    « Ils (les USA et leurs alliés) doivent comprendre qu’il n’y a aucune chance de succès militaire… Il s’agit d’un problème politique que nous avons été totalement incapables de résoudre par notre approche militaire. » (5)

    De nombreux américains, citoyens, intellectuels, responsables, se mobilisent, contre cette folie guerrière. Sans être entendus… Beaucoup aux USA, hors les médias de la propagande ne cessant, avec Patrick Cockburn, de réclamer, manifester, pour le respect du droit à l’autodétermination, et laisser l’Afghanistan aux Afghans :

    « Leave Afghanistan to the Afghans ! ». (6)

    Tel Anthony DiMaggio dénonçant le « cynisme d’Obama » de prendre, avec son parti et son clan, une décision militaire uniquement dans un but électoraliste, celui de la préparation des élections présidentielles US de 2012 : La Politique du Cynisme - Afghanistan et les élections de 2012. (7)

    Ou encore, Paul Craig Roberts, ancien ministre du Budget US, stigmatisant la « double fraude d’Obama », militaire et sociale :

    « … Tout l’argent public a été dépensé pour financer les banques et les guerres. Le peuple américain, excepté les 1 % “superriches”, a été abandonné  ». (8)

    Dans une analyse décapante, Gary Leupp, historien spécialiste de l’Asie, mettant en lumière les réflexes idéologiques d’Obama :

    « Obama est un politicien de la haute bourgeoisie traditionnelle qui, avec son Ministère des Affaires Etrangères, identifie les intérêts des multinationales américaines avec les intérêts « nationaux » ; persuadant ces derniers de se battre pour eux. Ou du moins, d’employer les soldats américains de se battre et de mourir pour eux ». (9)

    D’autres, comme Susan Galleymore, militante de la paix pour avoir perdu un fils en Irak, rappelle, dans cet “Arc de la Guerre” allant de la Palestine à l’Afghanistan, l’écrasante responsabilité des USA :

    « Reconnaître l’irréfutable évidence de “l’Arc d’Avilissement” qu’est la guerre, c’est l’obligation d’assumer notre responsabilité… et faire en sorte de ne plus jamais en accabler notre monde et ses populations ». (10)

    Rien à faire.

    Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre…

    Et, puis Business is Business… Les experts et milieux d’affaires disent que c’est excellent pour l’économie. Exemple ? Isabel Sawhill, senior fellow dans le Think Tank néoconservateur The Brookings Institution, estime que les dépenses de guerre stimulent l’économie (11) :

    « Toute dépense, même une guerre, peut être bonne pour l’économie. C’est grâce à cela que nous sommes sortis de “La Grande Dépression” des années 1930. » (12)

    Conséquence : la bride est lâchée.

    Terminator va pouvoir faire joujou avec tous ses gadgets mortifères. Les lobbies de l’armement, s’en mettre plein les poches.

    AFGHANISTAN CHILD

    Terminator danseuse “de luxe” des pays en faillite

    Je ne sais si c’est le chiffre de « 30.000 », mais l’obstination du lobby militariste US, l’aveuglement de son état-major, me font penser à ceux du Portugal, en 1970, dans sa guerre pour maintenir son emprise sur le Mozambique.

    Le général McChrystal, nouveau patron du dispositif occidental en Afghanistan, le plus fanatique des promoteurs de cette « escalade », semble le clone du général portugais Kautza de Arriaga.

    Ce « fou de guerre » exerçait, à l’époque, son génie militaire dans cette partie du monde, que les « colonialistes » considéraient comme partie intégrante du Portugal. Ce fut une des plus atroces, des plus barbares guerres coloniales que des européens « pétris de valeurs » aient menées…

    Archétype de ces généraux « jusqu’au boutistes » qui jalonnent l’histoire des guerres coloniales. Je l’ai évoqué dans un texte sur le poignant témoignage de la romancière portugaise Lidia Jorge, Le Rivage des Murmures  :

    « … Mozambique, en 1970. Au plus fort de la guerre. Le général Kautza de Arriaga avait déclenché une opération de grande envergure avec 35.000 hommes et une centaine d’avions et d’hélicoptères près de la frontière tanzanienne. L’objectif étant de récupérer la ville et la région de Muda, que la résistance avait libérées.

    Ce genre d’opérations folles, la « der des der », rêvées par des états-majors incapables de comprendre les mécanismes inexorables d’une guerre menée par une Nation pour sa Libération. Plus d’hommes, plus de matériel et plus d’argent, disent-ils, et nous éradiquerons ces indépendantistes, ces terroristes, ces insurgés, qui mettent en danger la civilisation occidentale

    Les militaires portugais n’avaient pas retenu la leçon des récentes guerres d’indépendance des colonies françaises d’Indochine quinze ans plus tôt, ou d’Algérie huit ans plus tôt. Ils se croyaient plus forts… »

    Vieille rhétorique belliciste, coloniale, de ces Terminator galonnés. Increvable. Encore un effort, clament-ils, le dernier, et on va gagner ! La Der des Der… Comme en 14, chaque guerre coloniale, chaque expédition. Chaque « opération » même, avec son nom pour marquer la campagne de communication, ou de propagande plutôt, comme les marques de lessive ou de jeux vidéos.

    En fait, jusqu’à ce qu’ils aient déplacé l’intégralité de la population dans des camps de réfugiés, après en avoir exterminé le plus possible : hommes valides, jeunes et vieux. Pas d’état d’âme : ce ne sont que des rebelles, des insurgés, des terroristes, ou s’ils ne le sont pas, ils en sont des sympathisants, sauvages, barbares.

    Les enfants ?… Tués ? Amputés ? Traumatisés ? Brûlés ? Ensevelis vivants dans les bombardements ? Dégâts collatéraux, inévitables. Comme les effets secondaires dans un traitement de choc. C’est à ce prix, qu’on sauve les Civilisations.

    Le prix…

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    Et, le coût ?…

    Rien qu’aux contribuables américains, le coût de la guerre en Afghanistan atteindrait 228 milliards de dollars, à ce jour. En 2009, 60,2 milliards de dollars auraient été dépensés pour les seules actions militaires. Avec un rythme d’augmentation exponentiel : de 3,5 milliards de dollars par mois sous Bush, on est passé à 5 milliards de dollars par mois avec Obama. (13)

    Encore plus vertigineux : Le Center for Defense Information fait apparaître un montant “budgété” par le Congrès des USA, de 300 milliards de dollars pour toutes les dépenses US, en Afghanistan ou liées aux actions le concernant, forces armées, agences et ministères divers, y compris dépenses de maintenance ou médicales, pour l’année fiscale 2010. Contre 173 milliards en 2009, et 140 milliards en 2008.

    Obama et les « Démocrates » font plus fort, que Bush et les « Républicains »…

    Depuis l’invasion de l’Afghanistan, en 2001, le montant cumulé des dépenses des USA liées à l’Afghanistan, militaires et civiles, atteint le montant astronomique de 739,8 milliards de dollars (14).

    Tout cela, comme le rappelle Jones, un des conseillers US à la Défense Nationale (National Security Adviser), alors que les Talibans ne sont pas “de retour”, et que les membres d’Al-Qaida seraient moins d’une centaine en Afghanistan… (15)

    D’ailleurs Gates, le patron de la CIA, le reconnaît : après huit ans de guerre de haute technologie, on ne sait toujours pas où se trouve Ben Laden qui est connu souffrir des reins et être sous dialyse… (16). Parallèlement, d’après les propres rapports de l’ONU, la culture de l’opium, depuis le contrôle et l’administration du pays par les USA et l’OTAN, a mystérieusement décuplé…

    Des milliards par centaines, de quoi transformer l’Afghanistan en un pays aussi arboré et prospère que la Norvège…

    Mais, où va tout cet argent ?… Aspiré comme le sont les galaxies par un gigantesque Trou Noir, non plus intersidéral mais financier.

    Encore, n’a-t-on de disponibles que les chiffres US. Connaissez-vous le montant des dépenses françaises pour l’Afghanistan ?… Le coût mensuel de notre corps expéditionnaire : avions, blindés, transport, logistique ? Pour un Etat en faillite, comme ne cesse de le répéter le Premier ministre français, la gestion devrait se faire au centime près, dans la transparence.

    Et, l’OTAN ?… Cette énorme machine bureaucratique, qui regroupe directement ou indirectement, au-delà des pays européens, tous les satellites américains : Corée, Taiwan, Japon Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, etc.

    Ce que la France verse en contributions à l’OTAN, chaque année ? Les matériels et personnels que la France met à la disposition de l’OTAN, en termes de coûts pour le contribuable français ?…

    Et, ce que l’OTAN jette par la fenêtre sous la rubrique « Afghanistan » ?… Dans les caisses de ce pôle d’incompétence, de gaspillage, dans l’impunité. Incapable de redresser ses échecs, accumulés depuis 8 ans en Afghanistan.

    Impossible de savoir. Aucun débat public.

    L’OTAN, véritable pôle antidémocratique, aussi. Ses dirigeants, dont on ne sait d’où ils sortent si ce n’est de tout sauf du suffrage universel. Parlant d’égal à égal, aussi arrogants que mégalomanes, avec les responsables élus des peuples européens. Réclamant sans cesse, eux aussi, plus d’argent, d’hommes et d’engagements, pour satisfaire les visions bellicistes et paranoïaques de cette organisation devenue ingouvernable. Sauf par le lobby de l’armement…

    Toutes ces dérives illégitimes, dans le culte de l’opacité, du mensonge et de la gabegie. Induites par un appareil militaro-industriel, aux mains d’une oligarchie, d’une caste, qui échappe totalement au contrôle démocratique, celui des contribuables, de la collectivité, du peuple.

    L’avez-vous remarqué ?… Dans nos pays occidentaux, les plus riches du monde, on multiplie les opérations de charité publique pour nourrir le pauvre, soulager le malade, financer la lutte contre les maladies.

    Car, l’Etat n’a jamais assez d’argent pour financer le système de santé de la collectivité, les œuvres sociales, médicales. Il n’a même pas de quoi payer les heures supplémentaires de ses propres fonctionnaires, du moins les subalternes. Encore moins, la recherche médicale.

    C’est tellement difficile de gérer un « Etat en faillite  »…

    Bizarrement, le même Etat n’éprouve jamais le besoin d’organiser des collectes publiques pour financer des investissements militaires, des expéditions coloniales ou des guerres lointaines. Les dons et versements s’affichant en temps réel sur un tableau lumineux. Genre : “TeleBomb”, ou “BombAction”… Avec leurs petits rubans, leurs T-shirts, leurs campagnes médiatiques : bals, dîners de gala, concerts, ventes de CD ou DVD…

    Non. Miracle ! Tous les budgets sont disponibles, à tout moment, pour tout montant. Instantanément. Comme pour renflouer les banquiers véreux. Dans la discrétion…

    Normal.

    « Défendre La Civilisation  » n’est-il pas prioritaire ?…

    George STANECHY
    http://stanechy.over-blog.com/

    1) Paru dans Le Figaro et Le Monde, le 7 octobre 1960. Parmi plus de 300 signataires, approuvant la guerre coloniale en Algérie, avec ses massacres, tortures et destructions, figuraient : Chaunu, Dorgelès, Maulnier, Pauwels, Michel de Saint-Pierre, Nimier, Déon, Blondin, Romains, Henri de Monfreid, Gabriel Marcel, Jacques Laurent, André François-Poncet, Gaxotte, Pierre de Bénouville, le colonel Rémy, le maréchal Juin, etc…

    2) Eli Clifton, « Surge » sends Obama soaring, Asia Times, 10 décembre 2009, http://www.atimes.com/atimes/South_Asia/KL10Df03.html

    3) Karl Eikenberry  : « America’s problems in Afghanistan weren’t going to be solve by killing people, but by helping the Afghans build credible governing institutions ». Cité par Mark Perry, The day the general made a misstep, Asia Times, 10 décembre 2009, http://www.atimes.com/atimes/South_Asia/KL10Df04.html

    4) James Clad : « We will need to anchor the result in a regional settlement - one that draws Iran, China, Russia and India into a common purpose ». Cité par Mark Perry, Op. Cit.

    5) Général Russe Igor Rodionov : « They [the U.S. and its allies] have to understand that there is no way for them to succeed militarily…It is a political problem which we utterly failed to grasp with our military mindset ». Cité par Conn Hallinan, Obama’s Escalation - An Af-Pak Train Wreck, http://www.fpif.org/fpiftxt/6620, 7 décembre 2009.

    6) Patrick Cockburn, Leave Afghanistan to the Afghans – Why Afghans Oppose the Escalation, 9 novembre 2009, http://www.counterpunch.org/patrick11092009.html

    7) Anthony DiMaggio, Obama, Afghanistan and the 2012 Elections – The Politics of Cynicism, CounterPunch, 9 décembre 2009.

    8) Paul Craig Roberts, The Twin Frauds of Obama, Afghanistan and Elkhart, Indiana, 4 décembre 2009, http://www.counterpunch.org/roberts12042009.html : « … In other words, all the public’s money has been spent on the banks and the wars. The American people, except for the one percent of super-rich, have been abandoned.  »

    9) Gary Leupp, Obama as Hamlet, Wrestling With the Question of Afghanistan, CounterPunch, 24 novembre 2009 : « Obama is a traditional bourgeois politician who with his State Department identifies corporate U.S. interests as “national” interests and probably can be persuaded that they’re worth fighting for. Or rather, using U.S. troops to fight and die for. »

    10) Susan Galleymore, The Casualties of Toxic Warfare – Global Connection an the Arc of War, 1 décembre 2009, http://www.counterpunch.org/galleymore12012009.html :
    « As we recognize the incontrovertible evidence in the arc of degradation that is war we must accept our responsibility for it...and ensure we no longer contaminate our world or its people ».

    11) Isabel Sawhill : « Any kind of spending - even a war - can be good for the economy. That’s how we got out of the Depression in the 1930s. ». Cité par Matthew Rusling, Afghanistan costly, but no budget buster, 11 décembre 2009, http://news.xinhuanet.com/english/2009-12/11/content_12629827.htm

    12) Cf. La Grande Dépression : http://fr.wikipedia.org/wiki/Grande_D%C3%A9pression

    13) Chiffres énoncés par Jo Comerford, directeur du National Priorities Project, cité par Pepe Escobar in Stuck in Kabul, With Saigon Blues Again, 8 octobre 2009, Asia Times, http://www.atimes.com/atimes/South_Asia/KJ08Df01.html

    14) Consulter le tableau des montants répertoriés année par année : "The Cost of Iraq, Afghanistan, and Other Global War on Terror Operations Since 9/11," Amy Belasco, Congressional Research Service Report for Congress, RL33110, p. CRS–6) ; and Center for Defense Information, "Defense Budget Tutorial : So, You Think You Know the Cost of the Wars ?" Web : www.cdi.org. et http://www.infoplease.com/ipa/A0933935.html

    15) In Pepe Escobar, Op. Cit.

    16) Al-Qaïda : les Américains ignorent où se cache Oussama Ben Laden (Gates), 6 décembre 2009, http://fr.rian.ru/world/20091206/185628167.html

    Photos d’enfants Afghans victimes des bombardements occidentaux :

    i) Brûlé lors de l’écrasement de sa maison

    ii) “Réfugié” à la suite de la destruction de son village

    iii) Mutilé à la suite de "dégâts collatéraux"



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  • Copenhague : discours prononcé par Hugo Chávez Frías

    Voici la traduction du discours prononcé par Hugo Chávez Frías, président de la République Bolivarienne du Venezuela au Sommet Climatique des Nations Unies à Copenhague, Danemark le 16 décembre 2009.

    Monsieur le président, messieurs, mesdames, excellences, amies et amis : Je vous promets que je ne vais parler plus que celui qui a le plus parlé ici durant cette après-midi.

    Permettez-moi un commentaire initial qu’il faut prendre comme faisant parti des points préalablement soulevés par les délégations du Brésil, de la Chine, de l’Inde, et de la Bolivie — nous demandions la parole mais il n’a pas été possible de la prendre.

    La représentante de la Bolivie — j’en profite pour saluer le président Evo Morales, qui est là-bas (Applaudissements), président de la République de la Bolivie — a dit parmi d’autres choses — j’ai pris note — : "Le texte présenté n’est pas démocratique, il n’est pas inclusif".

    J’arrivais à peine et nous nous asseyions quand nous entendons la Présidente de la séance précédente, la Ministre, dire qu’il y avait un document là, mais que personne ne connaît. J’ai demandé ce document, nous ne l’avons pas encore ; je crois que personne ne sait rien de ce document, top secret. Maintenant, certainement la camarade bolivienne l’a dit : "Il n’est pas démocratique, il n’est pas inclusif".

    Maintenant, mesdames, messieurs : est-ce que n’est pas précisément la réalité de ce monde ? Est-ce que nous sommes dans un monde démocratique ? Est-ce que le système mondial est inclusif ? Pouvons-nous attendre quelque chose de démocratique, inclusif du système mondial actuel ? Ce que nous vivons sur cette planète est une dictature impériale et depuis ici nous continuons de la dénoncer : A bas la dictature impériale et que vivent les peuples, la démocratie et l’égalité sur cette planète ! (Applaudissements).

    Ce que nous voyons ici est reflet de cela : une exclusion. Il y a un groupe de pays qui se croient supérieurs à nous ceux du Sud, à nous le Tiers Monde, à nous les sous-développés, ou comme dit mon grand ami Eduardo Galeano, nous les pays écrasés comme écrasés par un train qui nous a roulé dessus durant l’histoire.

    Ne nous étonnons donc pas de cela, ne nous étonnons pas : Il n’y a pas de démocratie dans le monde, et ici nous sommes, une fois encore, devant une preuve de la puissante dictature impériale mondiale.

    Ici deux jeunes hommes sont montés [NDT : il parle de deux militants de Greenpeace], heureusement, les agents de l’ordre ont été décents, quelques poussées par là, et ils ont collaboré : non ?

    Là-dehors il y a beaucoup de gens : vous le savez ? Clairement ils ne tiennent pas dans ce salon. J’ai lu dans la presse qu’il y a eu de multiples détentions, de multiples protestations intenses là dans les rues de Copenhague, et je veux saluer tous ces gens qui sont là-dehors, la plupart d’entre eux sont des jeunes (Applaudissements). Certes, ce sont des jeunes gens préoccupés beaucoup plus que nous je crois, et avec juste raison par l’avenir du monde. La majorité de ceux qui sont ici ont le soleil dans le dos ; ceux qui sont dehors ont le soleil devant eux et ils s’inquiètent beaucoup.

    On pouvait me dire, monsieur le président, un fantôme parcourt le Copenhague, en paraphrasant Karl Marx, le grand Karl Marx. Un fantôme parcourt les rues de Copenhague, et je crois que ce fantôme marche en silence dans cette salle, il passe entre nous, il passe par les couloirs, sort par dessous, monte. Ce fantôme est un fantôme épouvantable, presque personne ne veut le nommer. Le capitalisme est le fantôme ! (Applaudissements) Presque personne ne veut le nommer, c’est le capitalisme. Là les peuples rugissent, là dehors ils sont entendus.

    J’ai lu plusieurs slogans qui sont peints dans les rues, et je crois que les slogans de ces jeunes gens j’en ai entendu certains quand son venu le jeune homme et la jeune fille là-bas. Il y en a deux que j’ai noté, deux slogans puissants entendus parmis d’autres :

    L’un est : "Ne changez pas le climat, changez le système" (Applaudissements), et je prends cette phrase pour nous : Ne changeons pas le climat, changeons le système et, par conséquent, nous commencerons à sauver la planète. Le capitalisme, le modèle de développement destructif est entrain d’en finir avec la vie, et menace certainement d’en finir avec l’espèce humaine.

    L’autre phrase pousse à la réflexion, très en phase avec la crise bancaire qui a parcourue le monde et qui le frappe encore, et la manière dont les pays riches du Nord ont aidé les banquiers et les grandes banques ; les seuls États-Unis pour sauver des banques..., bon, j’ai perdu le chiffre, mais c’est astronomique. Ils disent dans les rues : "Si le climat était une banque, ils l’auraient déjà sauvé", et je crois que c’est vrai (Applaudissements). Si le climat était une banque capitaliste, les plus grands, les gouvernements riches l’auraient déjà sauvé.

    Je crois qu’Obama n’est pas arrivé, il a reçu le Prix Nobel de la Paix presque le même jour où il envoyait encore 30 000 soldats pour tuer des innocents en Afghanistan, et il vient se présenter maintenant ici avec le Prix Nobel de la Paix le Président des États-Unis.

    Les États-Unis ont la petite machine pour faire des billets, pour faire des dollars et ils ont sauvé..., bon, ils croient avoir sauvé les banques et le système capitaliste.

    Bien, je ferme la parenthèse, c’est cela que je voulais faire là-bas, parce que nous levions la main pour accompagner le Brésil, l’Inde, la Bolivie, et la Chine, dans leur position intéressante que le Venezuela et les pays de l’Alliance Bolivarienne [NDT : l’Alba] partagent avec fermeté ; mais, bon, ils ne nous ont pas donné la parole, ne me comptez pas ces minutes, s’il vous plaît, Président, c’était pour dire cela (Applaudissements).

    Eh bien, soyez fixés, en venant là j’ai eu le goût de connaître cet écrivain français, Hervé Kempf. Je recommande ce livre, je le recommande, il est traduit en espagnol — il est là Hervé — aussi en français, et en anglais sûrement, Comment les riches détruisent la planète, de Hervé Kempf. En cela il dit ce que le Christ a dit : "Il sera plus facile de faire passer un chameau dans le chas d’une aiguille, que de faire entrer un riche dans le royaume des cieux". Le Christ Notre Seigneur a dit cela (Applaudissements).

    Les riches détruisent la planète. Est-ce que cela veut dire qu’ils pensent partir ailleurs quand ils auront détruit ici, ils ont des plans pour partir pour une autre planète ? Jusqu’à présent onr n’a rien vu sur l’ensemble de la galaxie.

    À peine j’ai reçu ce livre — Ignacio Ramonet me l’a offert, il est aussi ici dans la salle — et en terminant le prologue ou le préambule il y a cette phrase très importante. Kempf dit ceci : "Nous ne pourrons pas réduire la consommation matérielle au niveau mondial si nous ne faisons pas en sorte que les puissants descendent de quelques marches, et si nous ne combattons pas l’inégalité ; il est nécessaire d’avoir en tête le principe de base écologiste, si utile à l’heure de prendre conscience : penser globalement et agir localement, additionnons-y le principe qu’impose la situation : moins consommer et mieux distribuer". Je crois que c’est un bon conseil que nous donne cet écrivain français Hervé Kempf.

    Et bien, monsieur le président, le changement climatique est, sans doute, le problème environnemetal le plus dévastateur de ce siècle : des inondations, des sécheresses, des orages violents, des ouragans, le dégel, la montée du niveau moyen de la mer, l’acidificacion des océans et des vagues de chaleur, tout cela accentu l’impact des crises globales qui nous frappent.

    L’actuelle activité humaine surpasse les seuils de soutenabilité en mettant en danger la vie sur la planète ; mais face à cela aussi nous sommes profondément inégaux, je veux le rappeler. Les 500 millions de personnes les plus riches : cinq cents millions !, c’est 7 %: sept pour cent !, seven percent de la population mondiale. Ceux là, les 7 % sont responsables, ces 500 millions de personnes les plus riches sont responsables de 50 % des émissions polluantes, tandis que les 50 % plus pauvres sont responsable de seulement 7 % des émissions polluantes.

    C’est pourquoi j’attire l’attention, il est un peu bizarre de placer ici les États-Unis et la Chine au même niveau. Les États-Unis ont environ 300 millions d’habitants ; la Chine a presque cinq fois plus population que les États-Unis. Les États-Unis consomment plus de 20 millions de barils de pétrole quotidiens, la Chine arrive à peine à 5 ou 6 millions de barils quotidiens. On ne peut pas demander la même chose aux États-Unis et à la Chine. Je crains que là il faille discuter.

    Que nous pouvions les chefs de l’état et de gouvernement nous asseoir et discuter vraiment, vraiment, de ces sujets.

    Ensuite, monsieur le président, 60 % des écosystèmes de la planète sont abîmés, 20 % de l’écorce terrestre est dégradé. Nous avons été les témoins impassibles de la déforestation, de la transformation des terres, de la désertification, des altérations des cours d’eau douce, la surexploitation des ressources de la mer, de la contamination et de la perte de la diversité biologique. L’utilisation exacerbée de la terre dépasse de 30 % sa capacité de régénération. La planète perd sa capacité de s’autoréguler, cela la planète le perd ; chaque jour plus d’ordures qui ne peut en être absorbé sont produites. La survie de notre espèce martèle la conscience de l’humanité.

    Malgré l’urgence, deux ans de négociations se sont écoulés pour conclure une deuxième période de compromis sous le Protocole de Kyoto et nous assistons à ce rendez-vous qui se terminera sans accord réel et significatif.

    Et, certes, sur le texte qui ne vient d’on ne sait où — comme l’a qualifié le représentant chinois — le Venezuela dit et les pays de l’Alba nous disons, que nous n’acceptons pas, comme nous l’avons déjà dit, aucun autre texte qui n’est pas celui qui provient des groupes de travail, du Protocole de Kyoto et de la Convention, ce sont les textes légitimes qui étaient discutés avec tant d’intensité durant ces dernières années et depuis des heures ici. Je crois que vous n’avez pas dormi ; en plus de cela vous n’avez pas déjeuné, vous n’avez pas dormi : hein ? Il ne me semble pas logique que sorte un document "qui vient de nulle part", comme on dit.

    L’objectif scientifiquement soutenable pour la réduction des émissions de gaz polluants est d’obtenir un accord de coopération a long terme, et on dirait bien, aujourd’hui, à cette heure, que cela semble avoir échoué, pour l’instant. Quelle est la raison ? Sans aucun doute la raison est l’attitude irresponsable et le manque de volonté politique des nations les plus puissantes de la planète.
    Personne ne doit se senter offensé, je recours au grand José Gervasio Artigas qui a dit : "Avec la vérité pas d’offense pas de peur" ; mais, en vérité c’est une attitude irresponsable, d’avancées, de reculs, d’exclusion, d’une manière élitiste d’un problème qui se posent à tous et que nous pourrons seulement résoudre tous ensemble.

    Le conservatisme politique et l’égoïsme des grands consommateurs, des pays les plus riches dénotent une haute insensibilité et un manque de solidarité envers les plus pauvres, les affamés, les plus vulnérables aux maladies, aux catastrophes naturelles.

    Monsieur le président, un nouvel accord unique applicable est indispensable. Un accord unique appliqué à des parties absolument inégales, de part l’ampleur de leurs contributions et de leurs capacités économiques, financières et technologiques et qui est basée sur le respect stricte des principes contenus dans la Convention.

    Les pays développés devraient établir des compromis inaliénables, clairs et concrets dans la diminution substantielle de leurs émissions et assumer les obligations d’assistance financière et technologique aux pauvres pays, pour faire face aux dangers destructeurs du changement climatique. En ce sens, la singularité des états insulaires et des pays les moins développés devrait être pleinement reconnue.

    Monsieur le président, le changement climatique n’est pas le seul problème qui affecte aujourd’hui l’humanité ; d’autres fouets et injustices nous guettent, le fossé qui sépare les pays riches et pauvres n’a pas arrêté de s’agrandir, malgré tous les Objectifs du Millénaire, le Sommet de Monterrey sur le financement, tous ces sommets — comme le disait ici le Président du Sénégal, en dénonçant une grande vérité, des promesses et des promesses et des promesses inaccomplies, et le monde continue sa marche destructive.

    Le total des revenus des 500 individus les plus riches du monde est supérieur aux total des revenus des 416 millions des personnes les plus pauvres. 2 800 millions de personnes vivent dans la pauvreté, avec moins de deux dollars par jour, cela représente 40 % de la population globale : 40% de la population globale ! Qui obtiennent seulement 5 % des revenus mondiaux.

    Aujourd’hui environ 9,2 millions d’enfants par an meurent avant d’atteindre la cinquième année de vie, et 99,9 % de ces morts arrivent dans les pays pauvres. Dans ces pays le taux de mortalité infantile est de 47 morts pour 1 000 naissances ; mais il est de seulement 5 pour 1 000 dans les pays riches. L’espérance de vie de la planète est de 67 ans, dans les pays riches elle est de 79, tandis que dans plusieurs nations pauvres cet âge est de seulement 40 ans.

    S’ajoutent les 1 100 millions d’habitants qui n’ont pas accès à l’eau potable ; 2 600 millions sans service d’assainissement ; plus de 800 millions d’analphabètes et 1 020 millions de personnes affamées. C’est là la scène du monde.

    Maintenant, la cause : quelle est la cause ? Parlons de la cause, ne fuyons pas les responsabilités, ne fuyons pas la profondeur de ce problème. La cause, sans doute — je reviens au sujet — de tout ce panorama désastreux est le système métabolique, destructif du capital et de son modèle incarné : le capitalisme.

    Ici il y a une citation que je veux vous lire, brièvement, de ce grand théologien de la Libération, Leonardo Boff, comme nous savons, un brésilien, nuestroamericano.

    Leonardo Boff dit, sur ce sujet, ce qui suit : "Quelle est la cause ? Ah !, la cause est le rêve de chercher le bonheur à travers de l’accumulation matérielle et le progrès sans fin, en utilisant pour cela la science et la technique, avec lesquelles toutes les ressources de la Terre peuvent être exploités sans bornes", et il cite ici Charles Darwin et sa sélection naturelle, la survie des plus forts ; mais nous savons que les plus forts survivent sur les cendres des plus faibles.

    Jean Jacques Rousseau — faut-il toujours le rappeler — disait cela : "Entre le fort et le faible la liberté opresse". C’est pourquoi l’empire parle de liberté, c’est la liberté pour opresser, pour envahir, pour assassiner, pour anéantir, pour exploser, c’est sa liberté. Et Rousseau ajoute la phrase salvatrice : "Seule la loi libère".

    Il y a plusieurs pays qui jouent à "ici il n’y a pas de document [secret]", parce que précisément ils ne veulent pas de loi, ils ne veulent pas de norme, parce que l’inexistence de cette norme leur permet de jouer leur liberté exploitante, leur liberté irrésistible. [immuable ?]

    Faisons un effort et pressons-nous, ici et dans les rues, pour que sorte d’ici un compromis, que l’on sorte un document qui engage les pays les plus puissants de la Terre ! (Applaudissements).

    Je vous demande, Président, Leonardo Boff : l’avez-vous connu, Boff ? Je ne sais pas s’il a pu venir Leonardo, je l’ai connu il y a peu au Paraguay ; je l’ai toujours lu — : "Une Terre finie peut-elle supporter un projet infini ?" La thèse du capitalisme : le développementisme infini, c’est un modèle destructif, acceptons-le.

    Ensuite Boff nous demande : "Qu’est-ce que nous pourrions attendre de Copenhague ?". À peine cette confession simple : ainsi que nous sommes nous ne pouvons pas continuer, et une intention simple : Allons-nous changer d’une direction ? Faisons-le, mais sans cynisme, sans mensonges, sans doubles calendriers, sans documents "venus de nulle part", avec la vérité en avant.

    Jusqu’à quand, nous demandons-nous depuis le Venezuela, monsieur le président, mesdames, messieurs, jusqu’à quand allons-nous permettre de telles injustices et inégalité ? Jusqu’à quand allons-nous tolérer l’actuel ordre économique international et les mécanismes de marché en vigueur ? Jusqu’à quand allons-nous permettre que de grandes épidémies comme le Sida frappe des populations entières ?

    Jusqu’à quand allons-nous permettre que les affamés ne puissent pas se nourrir ni nourrir leurs propres enfants ? Jusqu’à quand allons-nous permettre que des millions d’enfants continuent de mourir de maladies guérissables ? Jusqu’à quand allons-nous permettre des conflits armés qui massacrent des millions d’êtres humains innocents, pour s’approprier le pouvoir sur les ressources d’autres peuples ?

    Arrêtez les agressions et les guerres, nous demandons nous les villages du monde aux empires, à ceux qui cherchent à continuer de dominer le monde et nous exploitent ! Plus de bases militaires impériales ni de coups d’État !

    Construisons un ordre économique et social plus juste et équitable. Éradiquons la pauvreté. Arrêtons tout de suite les hauts niveaux d’émission, freinons la dégradation de l’environnement et évitons la grande catastrophe du changement climatique. Intégrons-nous dans le noble objectif d’être tous plus libres et solidaires !

    Monsieur le président, il y a deux siècles presque un vénézuélien universel, un libérateur de nations et un précurseur de consciences, a laissé pour la postérité un apophtegme empli de volonté : "Si la nature s’oppose, nous lutterons contre elle et nous ferons qu’elle nous obéit". C’était Simón Bolívar, Le Libérateur.

    Depuis le Venezuela bolivarien, où un jour comme aujourd’hui, certes, depuis 10 ans exactement nous vivons la plus grande tragédie climatique de notre histoire, la tragédie de Vargas, comme on l’appelle ; depuis ce Venezuela dont la révolution essaie de conquérir une justice pour tout son peuple, ce qui est seulement possible par le chemin du socialisme...

    Le socialisme, l’autre fantôme dont parlait Karl Marx, celui-là marche aussi par là ; ou plutôt c’est comme un contre-fantôme. Le socialisme, c’est la direction, c’est la direction pour le salut de la planète, je n’ai pas de moindre doute. Et le capitalisme est le chemin vers l’enfer, vers la destruction du monde.

    Le socialisme, depuis ce Venezuela qui affronte les menaces de l’empire nord-américain, depuis ces pays nous façonnons l’ALBA, l’Alliance Bolivarienne, nous exhortons, avec respect, mais de tout mon âme j’exhorte, au nom de nombreuxsur cette planète, les gouvernements et les peuples de la Terre, en paraphrasant Simón Bolívar,

    Le Libérateur : si la nature destructive du capitalisme s’oppose, nous lutterons contre lui et nous feront qu’il nous obéisse, nous n’attendront pas des bras croisés la mort de l’humanité.

    L’histoire nous appelle à l’union et à la lutte. Si le capitalisme résiste, nous sommes obligés d’engager la bataille contre le capitalisme et à ouvrir les chemins du salut de l’espèce humaine. Cela nous échoit, en levant les drapeaux du Christ, de Mahomet, de l’égalité, de l’amour, de la justice, de l’humanisme, du vrai humanisme le plus profond. Si nous ne le faisions pas, la création la plus merveilleuse de l’univers, l’être humain, disparaîtra : il disparaîtra !

    Cette planète a des milliers de millions d’années, et cette planète a vécu milliers de millions d’années sans nous, l’espèce humaine ; c’est-à-dire qu’elle n’a pas besoin de nous pour exister. Maintenant, nous sans la Terre nous ne pouvons pas vivre, et nous cassons la Pachamama, comme dit Evo, comme disent nos frères aborigènes de l’Amérique du Sud.

    Finalement, monsieur le président, déjà pour finir, écoutons Fidel Castro quand il dit : "Une espèce est en danger d’extinction : l’homme". Ecoutons Rosa Luxemburg quand elle dit : "Le socialisme ou la barbarie". Ecoutons le Christ Rédempteur, quand il dit : "Bienheureux les pauvres, parce que le royaume des cieux sera pour ceux-ci ".

    Monsieur le président, des mesdames et messieurs, soyons capables de faire de cette Terre ne soit pas la tombe de l’humanité, faisons de cette Terre un ciel, un ciel de vie, de paix et de fraternité pour toute l’humanité, pour l’espèce humaine.

    Monsieur le président, des mesdames et messieurs, très grandes merci et bon appétit (Applaudissements).


    Source : Portal Cuba Copenhague : discurso pronunciado por Hugo Chávez Frías via BellaCiao Es
    Traduction : Primitivi


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  • Honduras : Déclaration de l’organisation Oundaruni Hemenigui Hiñariñu Garinagu

    (Organisation "Espoir des Femmes Garifunas du Honduras", OLAMUGAH)

    Des représentantes des femmes de 32 communautés Garifunas se sont réunies dans la communauté de Cusuna, Municipalité d’Iriona, département de Colomb, les 12 et 13 décembre dernier. Elles ont réaffirmé le matriocentrisme enraciné dans la conception garífuna du monde, et la croyance ferme dans l’importance de l’accompagnement de la mémoire de nos ancêtres garífuna dans le processus de résistance culturelle dans laquelle nous nous trouvons.

    PRENANT EN CONSIDÉRATION :

    1. La perte territoriale que notre peuple affronte, causée par la voracité de l’élite détenant du pouvoir et de son ambition sans limites, obstinés à s’emparer de nos plages et de nos habitats fonctionnels ; tandis que l’État du Honduras évite d’appliquer les accords internationaux qu’il a signé et les lois nationales qui protègent les territoires ancestraux du peuple garífuna.

    2. Le manque d’application de la justice a conduit à la perte de grande partie de nos territoires, situation qui s’est accentuée durant les dernières années sans que les différentes administrations gouvernementales n’aient assumé leur responsabilité.

    3 Que la détérioration de la santé de notre peuple, spécialement parmis les femmes, conséquence de l’adoption de diètes alimentaires exogènes a eu un énorme coût qui se reflète dans l’augmentation de plus en plus rapide de maladies telles que l’hypertension, les maladies cardiovasculaires, le diabète et l’obésité. S’ajoute à cela une augmentation subite des maladies sexuelles, qui touche en majorité les femmes. D’un autre côté il y a également une recrudescence de SIDA et plus particulièrement parmis les jeunes filles, .

    4. Les communautés garífunas sont victimes des effets du changement climatique, certaines d’entre elles se trouve en danger de disparition, sans que jusqu’à aujourd’hui l’État du Honduras ne se soit préoccupé de la mise en place d’une stratégie d’apaisement et d’adaptation au changement climatique. L’érosion marine dévore nos plages, lesquelles à la suite de la disparition de la noix de coco se trouvent totalement sans protection.

    5. Que le phénomène du trafic de stupéfiants, enraciné dans le pays, pourri la côte du nord du Honduras, l’environnement des communautés garífunas de par sa situation stratégique étant idéal pour le transport de la drogue. Que les modèles disséminés par les mass-médias ont eu une grande influence sur les hommes jeunes et les répercussions sont sérieuses, chaque jour qui passe les voyant s’écarter de nos valeurs pour la facilité du gain immédiat.

    6. Que la disparition de la noix de coco et les timides efforts pour tenter de la replanter fait aux début des années 2000 on laissé un énorme trou dans l’économie informelle avec laquelle les femmes soutenaient une grande partie de nos communautés. De la noix de coco une grande partie des femmes réussissaient à soutenir les familles, et jusqu’à aujourd’hui nous n’arrivons plus à substituer les revenus que la noix représentait.

    7. Pour les femmes garífunas la fermeture de l’Hôpital Garífuna de Ciriboya est un attentat direct contre notre santé et une nouvelle manifestation du racisme enraciné au sein de l’élite hondurienne détentrice de pouvoir, ceux qui cherchent à détruire un projet social à but non lucratif. Projet issue de la gestion des médecins garífunas étudiées à l’école de médecine de l’ELAM, expérience unique en son genre et d’une utilité incroyable pour la santé de notre peuple et des métis résidants sur la zone agricole de la rivière Sico.

    PAR CONSÉQUENT NOUS FAISONS UNE DÉCLARATION :

    1. Que devant la situation d’iniquité dont nous souffrons, les problèmes multiples qui affectent nos villages, le rôle fondamental que nous jouons en tant que femmes dans la reproduction et la transmission de l’identité du peuple Garifuna, nous nous mettons d’accord pour créer l’Oundaruni Hemenigui Hiñariñu Garinagu (organisation L’espoir des Femmes Garifunas), comme une plate-forme d’action des femmes du peuple Garifuna.

    2. Que Devant la démolition de la démocratie impulsée par les intérêts impériaux associés à la petite élite détenant le pouvoir, nous femmes garífunas nous nous déclarons dans un état d’alerte maximale, puisque les familles qui ont cherché à nous arracher nos communautés sont les même qui se sont rendues coupables du coup d’État du 28 juin dernier, qui a généré d’énormes violations des droits de l’homme pour le peuple hondurien.

    3. Voyant que la détérioration en matière de santé s’amplifie parmis nos femmes et le peuple garìfuna en général, nous exigeons de l’État qu’il stop la destruction de l’Hôpital Garìfuna de Ciriboya, axe vital pour la santé de notre peuple en plus d’être un paradigme dans l’isthme. Et qu’en même temps il appuie avec une plus grande détermination la lutte contre le SIDA, en permettant l’usage du test Oral Quick et en maintenant un approvisionnement adéquat d’antiretroviraux et de médicaments pour soigner les maladies opportunistes

    4. Nous demandons la mise en place d’une stratégie, avec une consultation participative préalable, sur la l’Adaptation au Changement climatique, qui touche nos communautés plusieurs d’elles se trouvant en danger de disparition.

    5. Nous exigeons un projet concret destiné à replanter les noix de coco le long des plages et faire travailler les communautés garìfunas, avec l’intention de fortifier nos économies locales familiales et de protéger les plages de l’érosion marine.

    6. Devant le phénomène compliqué du trafic de stupéfiants nous exigeons que l’Etat révoque la protection qu’il offre à des entrepreneurs intouchables associés au crime organisé qui détruit le tissu social de nos communautés, et terni notre réputation par l’utilisation du territoire garìfuna comme zone de transit.

    De la Communauté de Cusuna 13 décembre 2009.
    organisation Fraternelle Noire Hondurienne, OFRANEH


    Source : Honduras en resistancia Declaracion de OUNDARUNI HEMENIGUI HIÑARIÑUN GARINAGU
    Traduction : Primitivi

    vendredi 18 décembre 2009, par Primitivi


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  • Equateur : Correa appelle l’armée à se préparer pour résister à de possibles attaques

    Suite à la réactivation de la 4e flotte nord-américaine (qui servait lors de la guerre froide), aux incursions colombiennes et l’installation prévue de 7 bases US en Colombie, le président a prié l’armée d’être prête pour répondre avec fermeté face à toute agression et il a souligné les actions que le gouvernement a mises en application pour la formation des effectifs, l’amélioration des installations, l’achat de bateaux, le renouvellement des sous-marins et des équipements informatiques. Selon la Correa cela devrait améliorer la capacité opérationnelle du corps armé équatorien.

    Ce mardi le président de l’Équateur, Rafael Correa, a prié instamment ses armées de se tenir prete à faire face à de possibles menaces internes ou externes contre la souveraineté du pays.

    JPEG"Devant les menaces qui planent contre notre souveraineté, devant les incursions délictueuses ou de toute nature, régulières ou irrégulières, nous devons être préparés pour répondre avec fermeté, avec certitude, avec sang froid, avec une conviction absolue, avec sagacité et intelligence", a exprimé le chef d’État pendant une cérémonie de promotions d’officiers de la Force Navale.

    Le président a assuré que "l’armée est une institution noble de protection des droits, de liberté et des garanties des citoyens", de plus il a signalé que l’Équateur est et va "continuer d’être un pays de dignité, une patrie souveraine".

    Correa a souligné l’impulsion que son gouvernement a effectué pour améliorer la Marine de guerre, avec la formation de ses effectifs, la modernisation de ses installations, l’acquisition de bateaux, le renouvellement des sous-marins et des équipements informatiques.

    Le chef d’État équatorien a affirmé que cette augmentation de la capacité opérationnelle navale permettra d’améliorer le contrôle des infractions marines, spécialement le trafic de combustibles vers d’autres pays. Il a égalament indiqué l’implémentation d’un Système de Surveillance Maritime, avec des vedettes rapides italiennes, des quais flottants et des avions, qu’il qualifie de "système unique en Amérique du Sud".

    Il a fait remarquer que cet effort n’est pas suffisant, mais il a confirmé que son gouvernement a eu à "résoudre l’abandon dans lequel les gouvernements précédents ont liassé les Forces armées et le pays tout entier", puisque ce qui s’est permis d’être fait dans les dix dernières années avec l’institution armée est "vraiment criminel", ce qui a été fait a été de "déprotéger la patrie".

    L’Équateur a souffert le 1 mars 2008 d’une incursion militaire illégale de l’armée colombienne dans vous Sucumbíos, durant laquel 26 personnes ont été tuées, parmis celles-ci le numéro deux des Forces armées Révolutionnaires de la Colombie (FARC), Raúl Reyes, et quatre étudiants mexicains, tandis que les autres avient été gravement blessées.

    JPEGDans l’attaque, qui a été tout d’abord aérienne et ensuite terrestre, a été aussi assassiné le citoyen équatorien, Franklin Aisalia. Selon un communiqué publié l’an passé par les FARC, les États-Unis auraient lancé durant l’assaut un missile depuis la base aérienne colombienne de Tres Esquinas sur le département du Caquetá (sud).

    Pour sa part, le rapport de la Commission de Transparence et de Vérité créée par Quito pour enquêter sur cette affaire, publié le 10 décembre dernier, a défini que l’attaque de l’armée colombienne contre un campement provisoire des FARC en Équateur en mars 2008, a été appuyée par la base étasunienne de Manta.


    Source : TeleSur Correa llama a Ejército a prepararse para resistir posibles ataques
    Traduction : Primitivi  Ici  


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  • "Le Gel" n’est qu’une scène de plus dans la mascarade d’Israël


    Gideon Levy   


    Comme pour toutes productions, qu’elles fassent un fiasco ou un succès, l’avenir du spectacle est aussi décidé par le public. En attendant, alors que le premier acte se déroule à la vitesse supérieure, les téléspectateurs bâillent. Le gouvernement et les colons sont fiers de vous présenter « Le Gel », un spectacle dans lequel les deux côtés jouent - de manière peu convaincante - à des parties écrites à l’avance.

    Pendant le premier acte, aucun décret réel, historique n’a été publié. D’ailleurs, ces décrets ne sont que des accessoires. De cette façon, personne ne va évacuer le moindre balcon pendant la scène finale. Le public reste sceptique. Il ne croit pas le Premier ministre qui parle de deux Etats mais dans le même souffle, il fait le vœu que le gel prenne fin bientôt, comme s’il était provoqué simplement par une pénurie provisoire de matériaux de construction.

    Il promet que le gel ne concernera ni les pergolas ni les synagogues. Mais surtout, il promet que les constructions reprendront à plein rendement aussitôt l’arrêt du gel.

    Le public est encore plus sceptique au sujet de l’interprétation vigoureuse, grotesque, affichée par les colons, lesquels simulent des manifestations contre le gel provisoire et hurlent les slogans fabriqués de la brute qui tient le rôle de la victime.

    Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et les colons ne sont pas sérieux. Ils gèlent et ils font des clins d’œil, car le spectacle doit continuer. Les colons, comme à leur habitude, en appellent au Ciel pour semer la peur et nous avertir de ce qui nous attend dans l’avenir.

    Tout chef de conseil local dans les territoires qui déchire les ordres de gel des constructions devant une caméra de télévision sait parfaitement que ce sont des décrets publiés « comme si ». C’est-à-dire, comme s’il y avait un gel, comme s’il y avait des décrets, et comme s’il y avait une résistance.

    Les inspecteurs s’excusent, les policiers poussent et bousculent un peu, mais ils connaissent aussi le scénario. Le spectacle doit continuer.

    C’est pour cela que les téléspectateurs - qui savent que c’est une nouvelle scène dans une mascarade sans fin - s’ennuient tellement et restent si indifférents. Mais aussi longtemps qu’ils resteront à bâiller et à ronfler, rien ne changera.

    Rien ne changera aussi longtemps que Tel-Aviv et ses habitants ne feront pas entendre leurs voix. L’avenir des colonies ne se décidera pas dans la colonie Sha’arei Tikva, mais dans le quartier Hatikva de Tel-Aviv. Un groupe de 300 000 personnes ne peut pas régenter pour toujours un pays qui en comprend sept millions.

    Les vrais décideurs siègent à Rishon Letzion, Holon, Ashdod et Bat Yam (villes en Israël). Ensemble, avec les résidents de la vraie capitale d’Israël, Tel-Aviv, ce sont eux qui décideront si l’entreprise coloniale touche à son terme. Ils n’ont pas encore dit ce qu’ils avaient à dire.

    Quand l’ancien Premier ministre Ariel Sharon a décidé de mettre un terme à l’aventure sans espoir dans la bande de Gaza, il a recueilli un large soutien par une majorité d’Israéliens. C’est comme cela qu’il a pu réaliser son projet.

    Il est impossible d’apporter un soutien au projet de Benjamin Netanyahu tant qu’il y a un nuage de méfiance à planer sur lui qui laisse penser qu’il ne s’agit de rien de plus qu’une escroquerie, une tromperie visant à apaiser le Président US Barack Obama.

    Personne ne descendra dans la rue pour Obama. Par conséquent, si Netanyahu se plie effectivement à fomenter un changement historique, comme ses acolytes le réclament, il doit d’abord convaincre le public de la sincérité de ses intentions. Il doit dire aux téléspectateurs que tout ceci n’est pas qu’une manœuvre de plus. Mais au contraire, qu’il s’agit d’une véritable mesure qui sera consolidée par le démantèlement des colonies.

    Si ce n’est pas le cas, alors quel objectif sert ce gel ridicule ? Et si c’est le cas, alors Tel-Aviv sortira de son coma et Holon de son sommeil.

    Pendant ce temps, les colons suscitent quelque dégoût par leur comportement éhonté, scandaleux et sans foi ni loi. Mais Holon et Bat Yam n’ont toujours pas montré une rage authentique.

    Même les déclarations des colons qui se font les champions des « droits de l’homme », des « conditions humaines de vie », de la « moralité », et de la « démocratie » ne portent qu’à la dérision, quand on voit qu’elles sont émises par les pires violateurs de ces principes.

    Pour que Tel-Aviv et ses habitants réagissent avec la même furie - quelque chose qui aurait dû se produire depuis longtemps -, ce qu’il faut, c’est un dirigeant qui ait véritablement l’intention de mettre fin à ce comportement.

    Mais entre Netanyahu et Ehud Barak, nous n’avons pas un tel dirigeant sous la main. Quand un vrai dirigeant sera trouvé et quand Tel-Aviv commencera vraiment à se mettre en colère, alors nous serons surpris de découvrir que la voie est déjà ouverte. Cependant, il nous faut que quelqu’un qui se lève et nous montre le chemin.

    Si Netanyahu veut marcher dans les pas de Sharon, il doit dire la vérité, ce qu’il s’efforce de faire. Si Tel-Aviv cherche à aller de l’avant vers une solution, elle doit tenir son rôle. Elle doit commencer à mettre au ban de la société ceux qui perpétuent précisément cette injustice contre elle (et, bien sûr, contre les Palestiniens). Si cela ne se fait pas, nous pouvons laisser tomber la pièce et partir pendant la séance d’ouverture.

    Source: Ha’aretz Ici 
     
    Traduction : Protection Palestine Ici 


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