• L'extrême-droite comme si vous y étiez

     

    Que le combat pour la démocratie passe d’abord par les mots; qu’il faille, inlassablement, mener cette lutte, dérisoire, dirait-on, pour conserver son sens au langage que nous partageons et leur réalité à ces valeurs que nous défendons: les jours sombres que nous traversons et qui nous attendent nous rappellent à ce devoir essentiel. Avant de brûler les livres on commence toujours par brûler les mots. *

    Le sarkozysme n’est pas la droite classique. L’idéologie qui l’anime n’est pas celle que nous connaissions. Le discours qu’il développe n’est en rien celui que nous entendions, avec tant de variantes pourtant, de De Gaulle à Chirac, en passant par Pompidou ou Giscard d’Estaing. Le vocabulaire qu’il utilise - avec soin - n’est pas celui de la droite républicaine. Son dictionnaire ordinaire emprunte de plus en plus au langage de l’extrême droite et ce langage - qui s’impose insidieusement grâce à l’empire et l’emprise médiatique du système - nous habitue progressivement au pire.

    Même si les livres d’histoire et de sciences politiques ne le présente pas ainsi, l’un des actes fondateurs de notre démocratie est, en 1981, la suppression de la peine de mort. Nous avons abandonné pour de bon l’un des derniers oripeaux de la barbarie. Dans sa course éperdue à l’électorat et aux idées lepénistes, Nicolas Sarkozy n’arrête pas de tutoyer cette peine de mort et de jouer avec cette abolition fondatrice.

    Dans la stratégie ordinaire du discours paradoxal, tout est dit pour nous rapprocher de l’idée que cette peine est envisageable, quitte au dernier moment à se draper vertueusement dans un discours abolitionniste auquel plus personne ne croit. L’utilisation permanente du mot “monstre” pour désigner les auteurs des crimes les plus graves fait partie de cette dérive perverse du vocabulaire. On exclut ainsi ces hommes de l’humanité ordinaire: inutile de chercher à les ramener un jour parmi nous - ce qui, au-delà de la nécessaire sanction, est la mission première de la justice -, nous sommes dans la logique de l’élimination. Dire d’un homme qu’il est un “monstre”, c’est tuer l’homme en lui.

    Le traitement de la délinquance sexuelle offre à présent l’occasion d’une nouvelle et très grave dérive. Là aussi, tout commence par les mots. Il existe, parmi toutes les possibilités de traitement de cette criminalité, une option médicale à base de traitement hormonal. Un médecin, peut, dans certains cas bien précis et avec un luxe de précaution - notamment dans le respect absolu du secret médical - le prescrire avec l’accord du patient. Que le patient soit un condamné ne change rien à ces principes. Nicolas Sarkozy se bat depuis des années - bien avant d’être nommé président de la République - pour que ce traitement soit imposé de force à ceux que l’on nomme les délinquants sexuels. Il a été puissamment aidé par ces termes, employés à dessein, de “castration chimique”. Ces mots sont faux. Le traitement est évidemment réversible. Mais le mot “castration” permet de faire le lien immédiat avec la castration dans son sens propre, à savoir l’ablation physique.

    À la répéter inlassablement, l’idée germe insensiblement qu’une atteinte physique est possible. Et tous ceux qui, en public, essaient de rectifier cette dénomination impropre et dangereuses passent pour des puristes inconséquents. Il n’a pas fallu longtemps pour que Michel Alliot-Marie, le nouveau garde des sceaux, franchisse le pas et évoque franchement la castration physique. “Pour l’instant, reconnaît-elle, la castration physique est interdite en France, mais elle existe ailleurs. Je pense que cela mérite une analyse et qu’aujourd’hui la question de la castration physique peut se poser et être débattue, y compris au Parlement”.

    Combien de dizaines de milliers de bulletins de vote seront-ils gagnés par ces propos qui donnent la nausée? Dans ce concours d’inhumanité, quelle sera la prochaine idée qui permettrait de satisfaire nos pulsions primaires de vengeance et de mort? Non, rassurez-vous, la peine de mort n’est pas encore là. Pas tout à fait. Nous aurons droit à des dénégations indignées - mais brèves - pour tenter de gagner sur tous les tableaux. Mais l’essentiel est là: l’idée que l’on peut toucher au corps du condamné. Que l’on peut le punir dans sa chair. Qu’il doit expier physiquement. Un germe malsain de plus est déposé dans notre démocratie. Il produira ses effets plus tard, si nous ne réagissons pas vigoureusement en refusant avec la dernière vigueur toute idée de “castration”, en dénonçant le subterfuge des mots et cette noire démagogie.

    Eric Besson, lui, avec le zèle touchant des ultimes convertis, tentant de faire oublier ses anciennes et virulentes dénonciations du sarkozysme, avoue sans pudeur qu’en exécution des consignes du président de la République, il cherche à récupérer les voix de l’extrême-droite. Il veut, dit-il, “la mort” du Front National. La paradoxe est que cet homme qui se disait de gauche et se dit à présent de droite, patauge dorénavant non seulement dans les idées mais les pratiques de l’extrême droite. Enfermer des enfants dans des centres de rétention, expulser des jeunes scolarisés, détruire des familles, faire vivre dans l’angoisse des dizaines de milliers d’hommes, de femmes, d’enfants, simplement “coupables” de n’avoir pas de papiers, mobiliser en permanence et pervertir l’appareil d’Etat dans des tâches purement électoralistes, renvoyer des étrangers par charters dans des pays en guerre.... voici la réalité de cette politique nauséabonde. Utiliser la souffrance d’êtres humains pour asseoir son pouvoir aujourd’hui et le conserver demain.

    Dévoyer les valeurs de la République pour fortifier un clan. Mais il faut, là encore, tordre le cou aux mots pour légitimer ce combat déloyal. L’appellation de ce ministère d’ identité nationale est une honte permanente, une opération de grossière propagande qu’il nous faut dénoncer chaque jour. Sans que jamais ne s’installe le renoncement. La dernière trouvaille est d’engager un vaste débat sur ce qu’est l’identité nationale. Les préfets, qui ont pourtant d’autres chats à fouetter, vont être requis pour cette opération de campagne électorale. Il n’est d’autre réponse que de refuser catégoriquement cette dérisoire opération de marketing politique, refuser le piège de ces mots détournés.

    Le plus triste est qu’Eric Besson lui-même avait, il y a si peu de temps, en janvier 2007, parfaitement analysé cette imposture qu’il met aujourd’hui en oeuvre. Son livre, “Les inquiétantes ruptures de M. Sarkozy”, était, et reste, une des meilleures descriptions de ce qu’est le sarkozysme. Disséquant le nouveau nationalisme prôné par son adversaire de l’époque, il écrivait: “En fait, sous la fausse bonne idée (reprendre les voix du Front National), les propos de Nicolas Sarkozy renvoient à une période que l’on croyait révolue, celle où la droite républicaine n’était pas au clair avec l’extrême droite”.

    Eric Besson veut un débat où l’on ne se paye pas de mots? Qu’il commence par s’y inviter lui-même, qu’il nous explique et nous commente ces pages lumineuses où il dénonçait un populisme inquiétant qui flatte le peuple et attise ses peurs en dérivant chaque jour un peu plus vers la droite extrême. Ou si cette image lui fait trop honte, qu’il parle réellement de ce qu’est et sera l’immigration. Qu’il parte par exemple du rapport 2009 du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) qui vient d’être publié: "Lever les barrières : mobilité et développement humains".

    Qu’il explique à l’opinion publique que l’immigration profite non seulement au migrant, mais aussi aux pays de départ et d'accueil. Ou qu’il évoque les migrations climatiques qui vont radicalement changer la donne de tous ces problèmes. Ou qu’il parle honnêtement de sa politique en matière d’asile en expliquant que les chiffres qu’il avance pour vanter la générosité de la France ne sont pas de son fait: ils résultent de la jurisprudence des juges de cour nationale du droit d’asile. Chaque année, infirmant les décisions de l’OFPRA, ces juges courageux et consciencieux accordent, à eux seuls, plus d’asiles que l’administration!

    Cessons de mêler le mot “France”, les couleurs du drapeau ou le chant d’un hymne de liberté, à ce qui fait chaque jour notre honte et notre souffrance. Si débat il doit y avoir, qu’il soit sur les valeurs de notre démocratie, sur le glissement progressif vers un Etat-limite dans lequel l’appareil d’Etat est mis au service d’une idéologie mortelle pour nos libertés.

    Serge Portelli Ici


    votre commentaire
  • Confiseries au plomb fondu

    Jadis, si mes souvenirs sont bons, on observait, de Noël au Jour de l'an, une période de repos des guerriers qu'on appelait "la trêve de Dieu".

    Après la mort de Dieu, on a pris l'habitude, je ne sais pourquoi, de l'appeler la "trêve des confiseurs".

    L'an dernier, si nos souvenirs sont bons, les confiseurs de l'Etat d'Israël avaient décidé de plomber l'ambiance et inventé d'accommoder leurs confiseries de "plomb fondu" ou de "plomb durci"...

    Avec une extrême délicatesse, ou le plus détestable cynisme, selon le point de vue, les responsables israéliens avaient choisi pour nom de code de leur attaque massive sur la bande de Gaza un extrait de poème pour enfants. Cette petite chanson à refrain, Pour Hanoukka, écrite par Haim Nahman Bialik (1873 - 1934), fait allusion au cadeau d'une toupie (dreidel) en plomb à l'occasion de la fête juive de l'Hanouka, ou fête des Lumières, ou encore fête de l'Inauguration du Temple.

    Un dreidel en métal (un peu brillant pour être du plomb).

    L'opération Cast Lead fut lancée au matin du 27 décembre 2008, et devait durer 22 jours.

    Les conséquences de cette guerre, qui fit 1393 victimes du côté palestinien et 13 du côté israélien, peuvent être examinées plus finement qu'en faisant un brutal calcul de proportionnalité, pourtant déjà éclairant.

    Sur la conduite de l'attaque, le rapport Goldstone, dont on peut trouver résumé et conclusion en français, établit que Tsahal, que la propagande est prête à présenter comme l'armée la plus humaniste, voire pacifiste, du monde, s'est livré à un certains nombre d'actes qui relèvent du crime de guerre.

    Quant à la situation dans la bande de Gaza depuis la fin de l'attaque, le récent rapport publié par 16 associations internationales est tout aussi éloquent sur l'abandon des gazaouis à leur sort par les grandes et moyennes puissances, malgré certains effets sonores.

    Comme cette phrase de notre président que le communiqué commun des associations rappelle opportunément:

    «Gaza ne peut pas continuer à être la plus grande prison à ciel ouvert au monde !»


    Cliquer sur l'image pour accéder au texte du rapport.

    Pour certains de nos journaux, la grande nouvelle à nous transmettre sur la situation palestinienne est celle de l'annulation des festivités qui devaient marquer, à Ramallah, l'élection de Miss Palestine.

    Avec un tact admirable, la date du 26 décembre avait été arrêtée. Le Hamas a exprimé son opposition.

    Comme il ne faut jamais rater une occasion de casser du sucre sur le dos du Hamas, on en profite pour dénoncer l'indécrottable obscurantisme de ce mouvement islamique.

    Mais j'attends qu'on m'explique en quoi ces lamentables défilés de godiches prenant des poses de potiches participent de l'émancipation féminine...

    Une des affiches de la Marche pour la Liberté de Gaza.

    Ces journaux feront sans doute plus tard leur "sujet" sur le veto que les autorités égyptiennes viennent d'opposer au passage sur leur territoire de la délégation internationale de la Gaza Freedom March, constituée de 1362 personnes venant de 43 pays qui devaient franchir la frontière entre l'Egypte et Gaza pour "rappeler à la communauté internationale sa responsabilité face au maintien du blocus" et apporter "un soutien aux Gazaouis" en coordination avec des ONG locales.

    Les coordinateurs de cette Marche ont adressé une lettre ouverte au président Moubarak.

    Qui n'a pas encore répondu.

    En attendant, le convoi de matériel collecté (médicaments, fournitures scolaires, jouets, confiseries peut-être ?) reste bloqué.


    PS: A lire, avec votre petit dictionnaire, l'article du journaliste israélien Gideon Levy qui, dans le Ha'aretz de ce jour, marque à sa manière cet anniversaire.

    One way or another, the year since December 27 was a year of shame for Israel, greater shame than any other time. It is shameful to be Israeli today, much more than it was a year ago. In the final tally of the war, which was not a war but a brutal assault, Israel's international status was dealt a severe blow, in addition to Israeli indifference and public blindness to what happened in Gaza.


    Ajout du 28/12/2009:

    Une pétition de soutien à la marche pour la liberté de Gaza, est en ligne, sous la forme d'une lettre ouverte adressée à monsieur Bernard Kouchner, ministre des Affaires Etrangères.

    Pour en prendre connaissance et rejoindre les signataires, cliquer sur l'image.

    6 commentaires


    votre commentaire
  • Argentine : une année 2010 en état d’alerte ?

    "Ce pays est à moi et rien qu'à moi", nous révèle le pochoir qui représente Sebastian Piñera

    La droite argentine tentée par la solution hondurienne.

    Après le putsch estival hondurien, conforté par les élections de novembre dernier - rejetées officiellement, mais mollement, par la majorité des pays du globe -, la droite sud américaine la plus dure revient à la charge sur le continent.

    Au Chili Piñera surnommé le "Berlusconi chilien", candidat pinochetiste semble prendre les devants, aidé en cela par les médias, qu’il contrôle en partie, et le manque de charisme d’Eduardo Frei, candidat centre-gauche.

    En Argentine, aussi réactionnaire que durant les années 70/80 et encouragée par l’actuelle politique des États-Unis du démocrate Obama, la droite est tentée d’adopter la recette hondurienne du coup d’état : la destitution.

    Décidément pour l’Amérique Latine, les États-Unis d’Obama sont peut-être pire que ceux de Nixon ou de Reagan.


    Un 2010 argentin en état d’alerte ? : Une offensive destituente (neo-putschiste ?) d’été
    par Victor Ego Ducrot / APM


    La droite politique et économique concentrée, encouragée par le gouvernement d’Obama, vise à créer un scénario de crise avec l’illusion de forcer une sortie anticipée de la présidente Fernández. Une absurdité oui, mais mieux prévenir que guérir.

    Agrandir Réduire Rétablir À partir de la tentative déstabilisatrice téméraire que tenta la direction patronale de l’agrobusinesss au début 2008, la droite politique et économique insiste dans des pratiques destituentes contre le gouvernement de Cristina Fernández. En juin 2009 les forces dispersées de la restauration de droite ont obtenu un très bon résultat dans les élections parlementaires intermédiaires. Ils ont cru alors qu’ils étaient sur la voie de la victoire, mais la réalité a indiqué autre chose ; avec des initiatives profondes comme la nouvelle loi sur les médias audiovisuels, les allocations sociales pour l’enfance et les mesures qui ont minimisé la gravité des conséquences de la soi-disant crise globale, l’Exécutif de Kristina Fernández a gagné l’initiative et la droite est restée bouche bée, à penser comment revenir aux affaires.

    Inspirés par le coup d’essai que leurs paires d’Amérique centrale et le gouvernement des États-Unis ont lancé sur le Honduras – un vrai neo coup d’État - le bloc réactionnaire argentin s’est lancé à la contre-attaque, cette fois avec l’aval explicite de la Maison Blanche, selon l’adage et les faits joués il y a quelques jours, juste à la fin de cette année par le sous-secrétaire pour l’Amérique Latine du Département d’État, d’Arturo Valenzuela.

    Le haut fonctionnaire américain est devenu le porte-parole des intérêts des restaurateurs néolibéraux des entreprises les plus concentrées et validé par des rencontres certains des principaux chefs de l’aile droit politique argentine, comme le vice-président Julio Cleto Cobos, gouverneur de la ville de Buenos Aires, Mauricio Macri (aussi entrepreneur) et le député Francisco de Narváez. Curieux qu’il n’y ai pas là Elisa Carrió, chevalière des invocations déstituantes et alartmistes. Est-ce parce que les opérations du gouvernement les États-Unis l’ont trop exposée durant les dernières années, ou qu’elle ne les intéresse déjà plus ?

    Ces épisodes ont eu lieu presque en même temps qu’une série de faits plus que symptomatiques : le lancement d’une vague de crimes et de violence organisée par des éléments des forces de sécurité, une offensive de la Cour Suprême de Justice contre l’Exécutif, la protection corporatiste des groupes privés médiatique par des campagnes d’interprétations tendancieuses et de mensonges, jusqu’à l’interférence, par des insultes et des appels à l’assassinat, du système de communications de l’hélicoptère officiel que la présidente utilise.

    Le 18 décembre, dans le quotidien Página 12 de Buenos Aires, l’ex vice-chancelier Roberto García Moritán écrivait : “ce qui est arrivé au Honduras est une catastrophe que les élections récentes ne pourront pas gommer si facilement et affecte toutes les latitudes. Bien qu’on insiste sur le fait que ce n’est pas un précédent et que les démocraties sont née d’élections qui ont eu lieu avec des dictatures, le fait est très dangereux dans une région où la gouvernabilité est toujours en échec. Plusieurs capitales se sont trompées d’avoir jugé si légèrement la défense des valeurs et des principes démocratiques, en particulier quand on a travaillé tant pour que la démocratie soit un principe stable et durable. Le pragmatisme est un concept qui dans certaines occasions génère des événements inespérés et réveillent des fantômes endormis”.

    L’histoire du XXe siècle latino-américain est également l’histoire des alliances des éléments locaux les plus réactionnaires avec les stratégies putschistes conduites par les États-Unis qui ont coûtés tant de vies. il existe une vraie bibliothèque existe des enquêtes, des documents officiels déclassés et des témoignages de natures les plus diverses qui attestent cela.

    Toutefois pour beaucoup des acteurs de la scène locale il est difficile d’apprendre la leçon. C’est pour ceux-là qu’avancent par là les personnages et les forces qui se disent progressistes, national, populaires et de gauche, il ont divers pelages bien sûr – quelques récents alliés de l’officialisme - qui assument la position objective de la droite la plus réactionnaire, et au-delà de ses discours pompeux, font son jeu ou se mettent du côté des néo-putschistes. C’est ce qu’ils ne comprennent pas, qu’il ne veulent pas comprendre, ou ce sont simplement des farceurs et des opportunistes ; ou pis encore, cachent-ils des romances pas très saines voire même pécuniaires avec “L’ambassade” et/ou avec les corporations les plus concentrées ?

    Pour la rigueur de la vérité - au moins de la "vérité" qu’assume notre ligne de l’édition - ces malabars "progressistes" ne représentent aucune nouveauté. Ce qui est nouveau, propre au scénario actuel, c’est la capacité de feu qu’ont obtenu les entreprises médiatiques privées, comme les machines de guerre symbolique qu’elles sont devenues, prêtes à discipliner des importants contingents sociaux [NDT : la population, comme en Europe] suivant leurs intérêts (qui coïncident avec ceux du bloc réactionnaire, puisque ces entreprise en font partie).

    Les bibliothèques citées au paragraphe précédent rendent compte également de l’autre expérience historique : l’organisation et la mobilisation des secteurs démocratiques et populaires peut non seulement agir contre les opérations médiatiques mais contre les représentants de la barbarie destituente et néo-putschistes en général.

    C’est pourquoi le premier titre de cette note, une de plus qui compose cette dernière édition 2009 d’APM (nous ne nous retrouverons pas en février prochain) : Un 2010 argentin en état d’alerte ?

    Oui, c’est mieux qu’il en soit ainsi, pour défendre la Constitution et le gouvernement légitime des argentins. Ce sera le meilleur hommage que nous nous pouvons faire dans l’année du Bicentenaire.

    Par Victor Ego Ducrot/APM pour Kaos En La Red
    _
    Source : Kaos El La Red ¿Un 2010 argentino en estado de alerta ? : Ofensiva destituyente (¿neo golpista ?) de verano
    Traduction : Primitivi

    lundi 28 décembre 2009, par Primitivi


    votre commentaire
  • Pérou : Le groupe Romero coupe les bois amazoniens et déplace les indigènes pour produire de l’éthanol

    (vidéos incluses)

    Au Pérou le gouvernement vend une bouchée de pain des concessions territoriales amazoniennes au Groupe Romero. Gouvernement comme entreprise nient complètement les droits des habitants, les expulsent et détruisent la forêt pour produire de l’éthanol.


    Une vidéo publié à la fin novembre sur YouTube montre la déforestation réalisé sur une concession d’à peu près 8 0000 hectares donnée pour la production d’agrocombustibles au projet de palmeraie de Shanushi SA, dans la région amazonienne de Loreto.

    Le titulaire de la concession est Agropecuaria de Shanushi S.A., l’une des entreprises du groupe le Romero, et la zone se trouve sur le district d’Yurimaguas, dans la province du Haut Amazone région de Loreto.

    Le terrain a été donnée en concession pour une valeur d’environ 18 soles l’hectare (6 dollars) sans consideration pour les 60 familles du peuple quechua-lamista de San Juan de Pacchilla, dont les propriétés ont été envahies bien qu’elles aient été délimités par l’Organisme d’Officialisation de la Propriété Informelle (Cofopri).

    L’activité aurait entrainé la pollution de l’eau des gorges Yanayacu, comme l’a confirmé l’an dernier une commission multisectorielle d’Yurimaguas qui a vérifiée que l’eau “n’est pas bonne pour la consommation humaine”.

    Le Front de Défense du Haut Amazone (FREDESAA) a réclamé avec insistante l’expulsion immédiate de l’entreprise.

    Les mêmes activités de déforestation et les mêmes irrespects des habitants seraient entrain d’arriver également aux petits propriétaires du secteur Capulí, entre les limites de la communauté de Naranjal (district de Cainarachi) et de San Juan de Pacchilla (district de Barranquita) a indiqué le quotidien La Primera.

    La communauté de “Bella Selva“ se trouve dans une situation similaire, qui ne se situe pas à Loreto mais à Barranquita, San Martín, ainsi qu’à d’autres petits propriétaires présents depuis plus de dix ans sur les lieux.

    Des opérations de déforestation serait aussi entrain d’être réalisées dans le bassin de la rivière Caynarachi où se développe le projet “les Palmiers de l’Orient” au nom de l’entreprise Agricole du Caynarachi, elle aussi associée au Groupe Romero.

    L’évêque du Vicariat Apostolique d’Yurimaguas, monseigneur José Luis Astigarraga Lizarralde, est l’une des personnalités qui a contesté la décision du gouvernement de remettre la concession du bassin du Caynarachi pour laquel on a nui aux milliers d’indigènes qui utilisaient ces terres pour cultiver leurs nourriture.


    Situation géographique : Région de Loreto, Pérou
    Le groupe dont il est question : le Grupo Romero et la Fundacion Romero

    Source : Kaos En La Red Grupo Romero arrasa bosques amazónicos y desplaza a indígenas para producir Etanol
    Traduction : Primitivi

    dimanche 27 décembre 2009, par Primitivi


    votre commentaire
  • APPEL URGENT DE LA RÉSISTANCE HONDURIENNE FACE A LA BARBARIE DES ESCADRONS DE LA MORT

    Honduras. Assassinat d’un jeune membre de la résistance hondurienne. Les paramilitaires ont tenté de le maquiller en suicide


    Le Comité des Familles de Détenus et de Disparus du Honduras, COFADEH, dénonce le meurtre du jeune Edwin Renán Fajardo Argueta (22 ans), membre actif de la Résistance, l’après-midi du mardi. Son corps a été trouvé ce 23 décembre vers midi après une recherche constante des proches que l’absence du jeune homme préoccupait, alors qu’il avait prévu de voyager mercredi à Roatán, Islas de la Bahía, pour y passer le réveillon en famille.


    Le COFADEH a été informé de la découverte du corps dans un appartement du quartier San Rafael de Tegucigalpa, immeuble de Villar Rosales, oú Edwin Renán vivait depuis longtemps. Autour du cou était seré un fil de fer relié à un manche de bois à l’arrière de la tête. Le désordre des lieux indique une mort violente. Les faits se sont probablement produits entre 16 et 17 heures de l’après-midi du mardi 22 décembre. Ses assassins ont voulu simuler un suicide car son corps se trouvait dans un réduit de l’appartement. Du sang s’écoulait de son nez.

    Son corps était sali comme si on l’avait traîné, selon les voisins qui ont observé les lieux du meurtre. Les assassins ont emporté sa caméra de photographie et un ordinateur. Le lundi, Edwin avait fait part à ses proches de son inquiétude parce qu’il se sentait suivi et parce qu’il avait reçu des messages de texte sur son portable et qu’il n’avait pas envie de partir pour Roatán, dans sa famille, vu le danger de s’y exposer en public, c’est aussi pourquoi il avait évité de se réunir avec des amis.

    Plusieurs voisins affirment avoir vu des voitures suspectes sans plaques et munies de vitres polarisées circulant dans la zone ces deriners jours, ce qui a semé la peur vu les faits étranges qui se sont produits depuis le mois d’août. La militance active d’Edwin au sein du Front National de la Résistance l’a mené à participer aux marches, piquets et autres activités, toujours en première ligne, prenant des photos avec l’appareil qui a disparu. Il voyageait aussi dans d’autres zones du pays pour conscientiser la population sur la nécessité d’une Assamblée Nationale Constituante.

    Edwin Renán était un jeune admiré dans le quartier pour son sens du respect et des responsabilités. Les appartements oú il habitait étaient très sûrs, personne ne pouvait entrer s’il n’était habitant. Un enquêteur a déclaré que l’autopsie déterminera les causes de sa mort, que le cou était étranglé par un fil de fer accroché à un manche de bois, et qu’il est difficile d’imaginer un suicide car le manche se serait brisé sous le poids du corps.

    La veillée d’Edwin Renán aura lieu dans l’immeuble oú il résidait et son corps sera transporté vers sept heures du matin à Roatán.

    Le COFADEH condamne ce nouvel assassinat d’un jeune prometteur du Honduras. Les assassinats sélectifs de membres actifs de la Résistance se sont multipliés ces derniers jours, des simulacres de violence délictive cherchent à couvrir ces meurtres.

     Nous lançons un appel urgent à la communauté internationale et en particulier aux organismes des Droits de l’Homme pour qu’ils mènent les actions urgentes nécessaires pour stopper cette chasse à l’homme contre le peuple hondurien, qui maintient sa résistance au coup d’État militaire-politique-économique- impérialiste depuis le 28 juin.

    POUR CES FAITS ET POUR LEURS AUTEURS NI PARDON NI OUBLI.


    Comité des Familles de Détenus et Disparus au Honduras, COFADEH Tegucigalpa M.D.C. 23 décembre 2009

    Traduction : Thierry Deronne pour
    La revolucion vive

     

    COFADEH denuncia el crimen cometido contra Renán Fajardo Argueta

    El Comité de Familiares de Detenidos Desaparecidos en Honduras, COFADEH, denuncia el crimen cometido contra el joven Edwin Renán Fajardo Argueta (22), un miembro activo de la Resistencia, la tarde del martes. Su cuerpo fue encontrado este 23 de diciembre en horas del mediodía después de una búsqueda constante de familiares y amigos que extranaron la ausencia del muchacho quien tenía en su agenda viajar hoy miércoles a Roatán, Islas de la Bahía, a pasar la navidad con su familia.

     

    El COFADEH recibió la información sobre el hallazgo de su cuerpo en un apartamento en el Barrio San Rafael de Tegucigalpa, en el Edificio Villar Rosales, donde vivía hace mucho tiempo. En su cuello se encontró un alhambre y un palo de escoba en la parte de atrás de su cabeza y en el lugar habías signos de violencia pues todo estaba revuelto. El hecho posiblemente ocurrió entre las cuatro a cinco de la tarde de ayer martes 22 de diciembre.

     

    Sus asesinos pretendieron similar un suicidio, pero su cuerpo estaba en una pequeña bodega de su apartamento, emanaba sangre de su nariz y su cuerpo estaba sucio como si lo habían arrastrado  según el relato de vecinos que observaron la escena del crimen. Los responsables de su muerte se llevaron su cámara fotográfica y una computadora.

     

    El lunes de esta semana le había comunicado a amigos que estaba muy preocupado porque se sentía perseguido porque había recibido mensajes de texto en su teléfono y por eso no tenpia ganas de salir ni irse para Roatán donde su familia por el peligro de allí que no le gustaba estar en lugares públicos y por eso no aceptó verse con amigos que querían encontrarse con él.

     

    Varios vecinos manifestaron haber visto carros sospechosos sin placas y con vidrios polarizados circulando por el sector durante los últimos días, ésto ha generado mucho temor porque desde agosto se ha visto cosas extrañas.

     

    Su esmerado activismo en el Frente Nacional de Resistencia le llevó a participar en marchas, plantones y todas las actividades realizadas por esta organización en las que siempre estaba en las primeras líneas y donde tomaba fotografías con la cámara que le llevaron. Además de viajar a varias zonas del país para concientizar a la población de la necesidad de una Asamblea Nacional Constituyente.

     

    Edwin Renán era un joven muy admirado en el barrio por ser muy respetuoso y responsable. Los apartamentos donde habitaba eran muy seguros, nadie podía entrar si no habitaba en los mismos.

     

    Un agente de investigación manifestó que la autopsia determinará las causas de su muerte y detalló que en su cuello estaba el alhambre y el palo de escoba atrás de su cabeza, "es difícil que haya sido un suicidio porque el palo de escoba se hubiera quebrado con el peso de su cuerpo", señaló.

     

    Edwin Renán será velado en el edificio donde residía y su cuerpo será trasladado a eso de las siete de la mañana hacia Roatán.

     

    El COFADEH condena este nuevo hecho de violencia que vino a cegar la vida de un muchacho que tenía un futuro promisorio para Honduras. Los asesinatos de miembros activos de la Resistencia se han incrementado en los últimos días en forma selectiva, utilizando para ello simulacros de violencia delincuencial para encubrir sus muertes.

     

    Hacemos un llamado urgente a la comunidad internacional y en especial a los organismos de derechos humanos para que realicen las acciones urgentes necesarias para detener esta cacería humana contra el pueblo hondureño que se mantiene en resistencia desde el 28 de junio en que se perpetró el golpe militar-político-empresarial-imperialista.

     

    DE LOS HECHOS Y LOS HECHORES

    NI OLVIDO NI PERDON

     

     

     

    Comité de Familiares de Detenidos Desaparecidos en Honduras, COFADEH

     

     

    Tegucigalpa M.D.C. 23 de diciembre de 2009

    Source Ici


    votre commentaire