• Prix Nobel de la guerre : « si tu veux la paix prépare la guerre »

    Oscar FORTIN

    OBAMA, président des États-Unis, vient d’expliquer, dans son discours de réception du Prix Nobel de la Paix, jusqu’à quel point les guerres sont parfois nécessaires pour que la paix arrive à tous les peuples du monde. Il a pris à son compte ce que les Empereurs romains avaient comme consigne : «  SI VIS PACEM PARA BELLUM ».

    Le problème c’est que la paix dont il est question est rarement définie et que ceux qui s’en font les promoteurs la ramène très souvent à leur propre paix, peu importe le prix qu’il faille faire payer aux autres humains de la planète terre. Les Empereurs romains avaient un langage plus clair et moins ambigu : la paix reposait sur l’asservissement des autres peuples à leur autorité. Toute rébellion était immédiatement réprimée par une guerre qui ramenait la paix, leur paix.

    À y regarder de plus près, le panorama du monde projette une situation dans laquelle le sens de la guerre et de la paix n’a guère changé de la part de ceux qui le dominent. BUSH parlait carrément de la grande confrontation entre le BIEN et le MAL, les forces du BIEN étant évidemment celles les États-Unis d’Amérique et de leurs alliés, alors que les forces du MAL, étant tous les autres qui ne partagent pas leur vision des choses.

    OBAMA, dans ses discours de campagne électorale et dans ceux de ses premiers mois de présidence, laissait entendre qu’il fallait sortir de ce schéma plutôt simpliste et repenser les relations des peuples et des nations sur la base du respect, de l’entendement et d’objectifs fondés sur la justice, la dignité et la recherche d’une paix durable pour tous. Cette approche qui lui avait gagné le respect et l’estime, non seulement de ses compatriotes, mais aussi du monde entier, s’évapore complètement lorsque vient le temps de prendre des décisions. Ici, dans nos médias, on parle beaucoup du Moyen Orient, de l’Afghanistan, du Pakistan, de l’Iraq, de l’Iran mais très peu de l’Amérique latine, pourtant si près de nous.

    L’Amérique latine avait de grands espoirs dans celui dont les discours reconnaissaient le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, qui croyait dans les vertus d’un dialogue respectueux et sincère, savait reconnaître la transcendance de certaines valeurs comme celle de l’égalité entre les personnes, de la justice entre les nations et les peuples, de la vérité dans les communications. De quoi ouvrir la voie à un dialogue fructueux entre les peuples du sud et celui du nord. Une occasion unique, également, de mettre fin à plus de 50 ans d’injustice à l’endroit de Cuba, toujours soumis à un blocus économique et politique, qui va à l’encontre du droit international et condamné par la très grande majorité (185 sur 192) des pays de l’Assemblée générale des Nations Unies.

    Cet OBAMA, attendu par le Continent latino-américain, ne s’est jamais présenté au rendez-vous de l’Histoire dans le cadre des décisions assumées par son Administration. La CIA et le PENTAGONE ont poursuivi leurs actions d’infiltration et de guerres. La quatrième flotte, véritable armée flottante, fait sentir sa présence dans tous les recoins du Continent. L’oligarchie du Honduras a pu procéder à un coup d’État militaire sous le regard bienveillant de Washington et la complicité à peine voilée de la CIA et de la base militaire que les États-Unis ont dans le pays. Au même moment où se produisait ce coup d’État militaire, OBAMA finalisait, avec le Président de la Colombie, une entente sur la présence de sept bases militaires USA dans ce pays frontalier avec le VENEZUELA et l’ÉQUATEUR. Cette incursion militaire au cœur des Amériques n’est pas sans inquiéter fortement les pays de la région. Une longue histoire d’interventionnisme de cette Puissance a laissé des souvenirs de souffrances, de morts, de tortures, d’emprisonnements de régimes militaires sans morale ni scrupules. Le Plan Condor n’est pas encore si loin dans la mémoire de ces peuples, Plan qui visait l’élimination physique de tous les opposants.

    Quant à Cuba, rien de fondamental n’a changé. Le Blocus est toujours aussi criminel, les cinq cubains condamnés injustement par la Cour de justice de Miami sont toujours en prison, les programmes de désinformation et d’infiltration sont toujours aussi intenses. Les mains tendues par les autorités cubaines pour discuter de tous les différends n’ont jamais été accueillies.

    Le budget, destiné aux activités de la CIA, pour l’année qui vient, est de 72 milliards $. Ce n’est pas une erreur, il s’agit bien de « milliards $ ». Ce n’est certainement pas pour mettre en évidence la transparence dans les communications, le respect dans les échanges, la bonne foi des interlocuteurs, le désir de résoudre pacifiquement les différents dans le respect des droits de chacun.

    S’il faut avoir un PRIX NOBEL POUR LA GUERRE qu’on en fasse un, en précisant toutefois la PAIX au service de laquelle elle sera justifiée.

    Oscar Fortin
    Québec, le 10 décembre 2009
    http://humanisme.blogspot.com


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  • Le Venezuela et Cuba
     

    • Nous rejetons fermement le contenu et les objectifs de l'ALCA (ZLEA, Zone de libre-échange des Amériques), et partageons la conviction que ladite «intégration sur des bases néolibérales» qu'elle représente ne ferait que perpétuer la situation existante et ne conduirait qu'à une désunion encore plus grande des pays latino-américains, à une aggravation de la pauvreté parmi les secteurs majoritaires de nos pays, à la dénationalisation des économies de la région et à une soumission aux diktats de l'extérieur.

    Il est bien clair que même si l'intégration est, pour les pays de l'Amérique latine et de la Caraïbe, une condition indispensable pour aspirer au développement au milieu de la mise en place de grands blocs régionaux qui occupent des positions prédominantes dans l'économie mondiale, seule une intégration basée sur la coopération, la solidarité et la volonté commune d'avancer, de concert, vers des niveaux plus élevés de développement, peut apporter une réponse aux besoins et aux souhaits des pays latino-américains et caribéens, tout en préservant leur indépendance, leur souveraineté et leur identité. Nous partageons le point de vue selon lequel, l'Alternative bolivarienne pour les Amériques (ALBA), proposée par le président Hugo Chavez Frias à l'occasion du 3e Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Association des Etats de la Caraïbe, qui s'est tenu dans l'île Margarita, en décembre 2001, a tracé les principes directeurs de la véritable intégration latino-américaine et caribéenne, basée sur la justice, et nous nous engageons à lutter ensemble pour en faire une réalité.

    Ce furent des considérations émises par le commandant en chef Fidel Castro Ruz et le président de la République bolivarienne du Venezuela, le 14 décembre 2004 à La Havane, consignées dans la Déclaration conjointe que les deux dirigeants ont souscrite au moment de fonder l'ALBA. Depuis, les deux pays ont impulsé cette initiative qui revêt une profonde signification historique en inaugurant une nouvelle ère pour l'Amérique latine et la Caraïbe, cristallisant les rêves de Bolivar et de Marti. Cinq ans se sont écoulés depuis cet événement historique, et il faut dire qu'en Amérique, il y a un avant et un après le 14 décembre. Célébrons en cette année 2009 cinq années de victoires avec l'engagement de faire en sorte que l'alliance que nous avons conclue, précisément 10 ans après la première visite du leader de la Révolution bolivarienne à La Havane, jamais ne connaîtra l'échec. •

    VENEZUELA


     • Le pays est limitrophe au Nord, dans la mer des Caraïbes, avec les Antilles néerlandaises, Aruba, Trinité-et-Tobago, la Grenade, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Sainte-Lucie, la Martinique, la Guadeloupe, la Dominique,Monserrat, Saint-Kitts-et-Nevis, les Îles Vierges des Etats-Unis, Porto Rico et la République dominicaine; au Sud avec la République fédérative du Brésil et la République de Colombie; à l'Est avec l'océan Atlantique et la République du Guyana, et à l'Ouest avec la République de Colombie. Sa population est de 26 500 000 habitants et sa superficie de 912100 km². Sa capitale est Caracas. •

    CUBA

    • Cuba est la plus grande du groupe des grandes Antilles. Elle est située au Sud de la Floride, au Nord de la Jamaïque, à l'est de la péninsule de Yucatan et à l'Ouest des Bahamas et de l'île de la Hispaniola. La République de Cuba compte aussi un chapelet de 3 715 cayes et îlots, dont l'île de la Jeunesse. Sa population est de 11 300 000 habitants et sa superficie de 110 800 km². Sa capitale est La Havane. •

    EQUATEUR

    • L'Equateur a adhéré à l'ALBA le 24 juin 2009, au moment même où le modèle d'intégration changeait le concept d'alternative en alliance. Cette nation est la 5e de l'organisation régionale à s'être déclarée sans alphabétisme, un résultat atteint en août de cette année. L'ALBA «est un projet socialiste […] axé sur l'intégration énergétique, politique et territoriale basée sur des relations fraternelles», déclarait Correa ce jour-là. Il ajoutait à propos du mécanisme d'intégration: «Il va nous apporter de grands avantages, comme celui d'afficher une position commune face aux organismes multilatéraux qui ont tellement nui à l'Amérique latine.». Et concernant les projets de l'ALBA: «Nous ne pouvons pas aller plus lentement que le reste… La révolution, c'est aujourd'hui, pas demain, c'est aujourd'hui.» L'Equateur est situé au Nord-Est de l'Amérique du Sud, entre la Colombie et le Pérou; il est bordé par l'océan Pacifique et sa superficie est de 283 600 km². Sa population est de

    13 200 000 habitants et sa capitale est Quito. •    

    BOLIVIE

    • La Bolivie a rejoint l'ALBA le 29 avril 2006, lors d'une cérémonie qui a eu lieu à La Havane, devenant le 3e pays membre de cette organisation. Son président Evo Morales déclarait à cette occasion: «La véritable intégration entre les pays d'Amérique latine et des Caraïbes est une condition sine qua non du développement durable, de la sécurité et de la souveraineté alimentaire, afin de satisfaire les besoins de nos peuples. Seule l'unité d'action des pays latino-américains et caribéens, fondée sur les principes de coopération, de complémentarité, d’entraide et de solidarité, nous permettra de préserver notre indépendance, notre souveraineté et notre identité, et de combattre avec succès les tendances à l'unilatéralisme et les visées hégémoniques, tout en renforçant un Traité de commerce des peuples (TCP).» La Bolivie, territoire également sans analphabétisme à la suite de son intégration, se trouve en Amérique du Sud. Elle est entourée à l'Est par le Brésil, au Sud-Est par le Paraguay, au Sud par l'Argentine et à l'Ouest par le Chili et le Pérou. Elle n'a pas d'accès à la mer depuis qu'un territoire lui a été arraché lors de la Guerre du Pacifique. Sa population est de 9 400 000 habitants et sa superficie de 1 100 000 km². Sa capitale est La Paz. •

    ANTIGUA-ET-BARBUDA

    • Antigua-et-Barbuda est entré dans l'ALBA le 24 juin 2009 lorsque le Premier ministre Winston Baldwin Spencer a donné lecture de la déclaration d'adhésion de son pays: «Depuis sa création, en décembre 2004, l'ALBA a eu un effet positif sur la vie de millions de personnes et de résidents des pays membres, et de fait dans la région en général. Les projets qui changent la vie et donnent vie, conceptualisés et exécutés à travers l'ALBA et l'Accord associé à Petrocaribe, ont permis de réduire la pauvreté, l'analphabétisme, la morbidité et la mortalité dans de nombreux pays, dont Antigua-et-Barbuda. Entre autres, mon pays a bénéficié directement de la Mission Miracle.» Antigua-et-Barbuda comptent 63 300 habitants et possèdent une superficie de 442 km². La capitale est St John's. Le pays est situé dans la Caraïbe orientale, à l'Est de Saint-Kitts-Nevis et au Nord de la Guadeloupe. Il comporte, au Nord, les «îles sous le vent» Antigua-et-Barbuda, et Redonda au Sud-Ouest. •

    NICARAGUA


    • Le Nicaragua est le 4e membre à avoir rejoint l'ALBA, le 11 janvier 2007. L'adhésion formelle au projet a été le premier acte officiel du président nicaraguayen, Daniel Ortega, au lendemain de son investiture. «L'ALBA et la solidarité progressent rapidement, on n'a pas besoin d'attendre pour négocier avec les organismes», déclarait Ortega, ce 11 janvier, avant d'ajouter: «L'unité et l'intégration des peuples d'Amérique latine et des Caraïbes permettront d'intégrer notre région dans le vaste monde dans des conditions qui garantissent notre droit au développement durable et à l'exercice sans restrictions de la souveraineté nationale, face aux visées hégémoniques des Etats-Unis.» Aujourd'hui le pays est déjà sans analphabétisme grâce aux programmes de l'ALBA. Le Nicaragua est située en Amérique centrale. Il est limité au Nord par le Honduras, au Sud par le Costa Rica, à l'Ouest par l'océan Pacifique et à l'Est par la mer des Caraïbes. Il compte 5 400 000 habitants et sa superficie est de 130 000 km². Sa capitale est Managua. •       

    HONDURAS

    • Le Honduras a intégré l'ALBA, le 26 août 2008, lors d'une cérémonie effectuée dans sa capitale Tegucigalpa, et au cours de laquelle son président, José Manuel Zelaya, a déclaré que l'ALBA est un projet social de solidarité entre des pays d'Amérique qui cherchent à trouver conjointement des solutions aux problèmes auxquels nous sommes confrontés. C'est justement cette avancée dans un pays dirigé par le centre-droit, mais dont le gouvernement avait orienté son action en faveur des couches populaires, qui a provoqué la réaction de l'oligarchie et des militaires auteurs du coup d'Etat du 28 juin dernier. Le Honduras est situé en Amérique centrale. Au Nord, il longe la mer des Caraïbes. Il a accès à l'océan Pacifique par le Golfe de Fonseca, au Sud, et à l'océan Atlantique par la côte Nord. Il est entouré au Nord-Ouest par le Guatemala, au Sud par le Salvador et au Sud-Est par le Nicaragua. Sa population est de 7 300 000 habitants et sa superficie est de 112 100 km². •

    LA DOMINIQUE

    • Voici ce que déclarait le Premier ministre du Commonwealth de la Dominique, M. Roosevelt Skerrit: «La solidarité, la complémentarité économique, le commerce juste, la coopération intégrale et le respect strict de notre souveraineté constituent les concepts fondamentaux de l'ALBA. Les peuples d'Amérique latine et des Caraïbes bénéficient d'une très grande solidarité qui s'exprime à travers divers programmes: la Mission Miracle a permis d'opérer de la vue des milliers de citoyens pauvres; les programmes d'alphabétisation développés par Cuba et le Venezuela en Bolivie ont permis d'élever le niveau d'éducation; et des programmes alimentaires ont permis de garantir l'alimentation de nos enfants et des personnes âgées.»       

    La Dominique a rejoint l'ALBA le 26 janvier 2008. Elle est située entre la mer des Caraïbes et l'Atlantique Nord, à moyenne distance entre Porto Rico et Trinidad et Tobago. Sa superficie est de 750 km² et sa population de 79 000 habitants. Sa capitale est Roseau. •

    SAINT-VINCENT-ET-LES-GRENADINES

    • «L'ALBA a permis à nos nations de reprendre le chemin du progrès, en opposition aux options proposées par les centres de pouvoir hégémoniques du monde, articulées autour de projets basés sur des schémas d'intégration économique qui ont provoqué des désastres en Amérique latine pendant les années 1980 et 1990», a signalé le Premier ministre de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Ralph Gonsalves, dans la déclaration d'adhésion de son pays à l'ALBA, le 24 juin 2009. Saint-Vincent-et-les-Grenadines compte une superficie de 389 km² et une population de 121 000 habitants. Sa capitale est Kingstown. Cet Etat fait partie des Antilles mineures du vent, et est situé au Nord du Venezuela et de l'île de la Grenade, dans la mer des Caraïbes. •

    Source Ici 


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  • Yes We Canistan.

    William BLUM

    Que leur arrive-t-il à gauche, à verser leurs larmes sur Obama “le candidat de la paix” qui serait devenu “le candidat de la guerre” ? Ou est la surprise ? Voici ce que j’écrivais en aout 2008, lors de la campagne électorale :

    Obama a menacé, à plusieurs reprises, d’attaquer l’Iran s’ils refusent de faire ce que les Etats-Unis exigent qu’ils fassent sur la plan nucléaire ; il a menacé à plusieurs reprises d’attaquer le Pakistan si leur politique anti-terroriste n’était pas assez ferme ou si un changement de régime devait s’y produire et qui ne serait pas à son goût ; il réclame une forte augmentation de troupes US en Afghanistan et une politique plus dure ; il soutient totalement et sans équivoque Israël comme si ce dernier était le 51eme état de l’union.

    Pourquoi quelqu’un serait-il surpris par la politique étrangère d’Obama ? Il n’a même pas interdit la torture, contrairement à ce que ses supporters tentent désespéremment de nous faire croire. S’il fallait encore des preuves, voici un article du 28 novembre du Washigton Post : « Deux adolescents Afghans détenus par les américains au nord de Kaboul cette année ont déclaré avoir été battus par les gardiens américains, photographiés nus, privés de sommeil et maintenus en isolement dans des cellules en béton pendant au moins deux semaines tout en étant soumis à des interrogatoires sur leurs supposés liens avec les Taliban. » Ceci n’est que le dernier exemple en date de la continuation de la torture sous la nouvelle administration.

    Mais les défaillances de Barack Obama et la naïveté de ses fans n’est pas le point important. Le point important est la continuation de l’escalade de la guerre américaine en Afghanistan, fondée sur un mythe selon lequel les personnes que nous qualifions de « Taliban » sont liés à ceux qui ont attaqué les Etats-Unis le 11 septembre 2001, que nous qualifions généralement d’ « Al Qaeda ». « Je suis convaincu », a dit le président dans son discours à l’Académie Militaire des Etats-Unis (West Point) le 1er décembre, « que notre sécurité est en jeu en Afghanistan et au Pakistan. C’est l’épicentre d’un extrémisme violent pratiquée par Al Qaeda. C’est de là que nous avons été attaqués le 11/9, et c’est de là que de nouvelles attaques sont préparées à l’heure où je vous parle. »

    Obama a prononcé le mot « extrémiste » sous une forme ou sous une autre onze fois en une demi-heure. Les esprits jeunes et maléables doivent être soigneusement éduqués ; la future génération de responsables militaires qui commanderont les guerres sans fin de l’Amérique ne devront avoir aucun doute que les méchants sont des « extrémistes », que les « extrémistes » sont par définition des méchants, que les « extrémistes » n’agissent pas selon des normes humaines et logiques, contrairement à nous qui sommes la quintessence du non-extrémisme et des modérés épris de paix, qui sommes les gentils et qui avons été entrainés contre notre volonté dans une guerre après l’autre. Evidemment, envoyer des drones au dessus de l’Afghanistan et du Pakistan et larguer de puissantes bombes sur des mariages, des enterrements et des maisons ne constitue en aucun cas un comportement extrémiste.

    Et les méchants ont attaqué les Etats-Unis à partir « d’ici », l’Afghanistan. C’est pour cela que les Etats-Unis sont « là-bas », en Afghanistan. Mais en réalité les attentats du 11/9 ont été préparés en Allemagne, en Espagne et aux Etats-Unis plus qu’en Afghanistan. Ils auraient pu être planifiés dans une petite chambre à Panama, à Taiwan ou à Bucarest.

    Que faut-il comme moyens pour acheter des billets d’avion et prendre des cours de pilotage aux Etats-Unis ? Et les attaques ont eu lieu sur et à partir du territoire des Etats-Unis. Mais Barack Obama doit maintenir cette fiction selon laquelle l’Afghanistan était, et est encore, un élément vital et indispensable pour toute attaque contre les Etats-Unis, passée ou future.

    Ce qui lui accorde le droit d’occuper un pays et de tuer ses citoyens comme ça lui chante. Robert Baer, un ancien officier de la CIA qui connait bien la région, a souligné : « les gens qui veulent libérer leur pays de l’occident n’ont rien à voir avec Al Qaeda. Ils veulent juste que nous partions, parce que nous sommes des étrangers, et ils se rallient aux Taliban parce que les Taliban sont des combattants aguerris. » (1)

    Mais les faux prétextes vont encore plus loin. Les dirigeants des Etats-Unis ont livré à l’opinion publique une certaine image des insurgés (tous qualifiés de « taliban ») et du conflit pour masquer la nature véritablement impérialiste de cette guerre. L’image qui prédomine dans les médias et au-delà est que les Taliban sont un « ennemi » implacable et monolithique qui doit être écrasé militairement à n’importe quel prix au nom de la sécurité des Etats-Unis et qu’aucun accord ou compromis n’était envisageable.

    Cependant, examinons ce qui suit et qui a été publié à plusieurs reprises au cours des deux dernières années sur le comportement des Etats-Unis et de ses alliés en Afghanistan vis-à-vis des Taliban, et qui soulève des questions sur la dernière escalade déclenchée par Obama : (2)

    L’armée US en Afghanistan a longtemps envisagé de payer les combattants Taliban qui renonçaient à la violence contre le gouvernement de Kaboul, comme les Etats-Unis ont fait avec les insurgés en Irak.

    Le Président Obama a laissé entendre qu’il pouvait y avoir une négociation avec les Taliban modérés. (3)

    L’envoyé US en Afghanistan et Pakistan, Richard Holbrooke, a déclaré le mois dernier que les Etats-Unis soutiendraient toute initiative de l’Arabie Saoudite pour nouer des contacts avec les officiels Taliban. (4)

    Les militaires canadiens ont plusieurs types de contacts avec les Taliban.

    Un haut fonctionnaire de l’Union Européenne et un membre du personnel des Nations Unies ont été ordonnés par le gouvernement de Kaboul de quitter le pays après avoir été accusés de rencontrer des insurgés Taliban sans en informer les autorités.

    Et deux hauts diplomates des Nations Unies ont été expulsés du pays, accusés par le gouvernement Afghan d’avoir mené des négociations non autorisées avec les insurgés. Cependant, le gouvernement Afghan lui-même a tenu une série de pourparlers secrets avec les « taliban modérés » depuis 2003 et le président Hamid Karzai a lancé un appel à négocier au dirigeant Taliban Mohammed Omar.

    Des organisations comme la Croix Rouge Internationale ainsi que les Nations Unies sont de moins en moins discrets sur leurs contacts avec les dirigeants Taliban et autres groupes d’insurgés.

    Les gestes d’ouverture sont courants chez certains alliés de Washington en Afghanistan, notamment les Hollandais dont la négociation avec les Talibans fait officiellement partie de leur stratégie.

    Le gouvernement allemand se prononce officiellement contre les négociations, mais certains membres du gouvernement de coalition ont suggéré que Berlin pouvait initier des pourparlers avec les Taliban.

    MI-6, le service de sécurité extérieure de la Grande-Bretagne, a tenu des pourparlers secrets avec les Taliban à au moins une demi-douzaine de reprises. Au niveau local, les Britanniques ont conclu un accord, en nommant un ancien dirigeant Taliban comme chef de district dans la province de Helmand en échange de garanties de sécurité.

    Des officiers supérieurs engagés en Afghanistan on confirmé l’existence de contacts directs avec les Taliban qui ont abouti au ralliement de certains insurgés qui ont changé de camp ou à la collaboration de rivaux des Taliban qui ont fourni des informations qui ont permis le capture ou l’assassinat de certains dirigeants.

    Les autorités britanniques affirment qu’il y a une grande différence entre différentes « entités » chez les Taliban et qu’il est important de tenter d’isoler les extrémistes doctrinaires de ceux qui se battent pour de l’argent ou parce qu’ils n’aiment la présence de forces étrangères dans leur pays.

    Les contacts britanniques avec les Taliban ont eu lieu malgré les affirmations publiques du Premier Ministre Gordon Brown qui avait exclu cette idée ; à une occasion, il a déclaré devant la Chambre des Communes « Nous ne négocierons pas avec eux ».

    Depuis des mois on trouve des articles sur les « bons Taliban » qui ont été transportés par les occidentaux à l’autre bout du pays pour les mettre à l’abri des forces militaires Afghanes ou Pakistanaises. Lors d’une conférence de presse à Kaboul, le 11 octobre, le Président Hamid Karzai a lui-même affirmé que « certains hélicoptères non identifiés ont dans la nuit déposé des hommes armés dans les provinces du nord. »

    Le 2 novembre, IslamOnline.net (Qatar) signalait :

    Selon des sources gouvernementales afghanes, le mouvement taliban enhardi a repoussé une offre américaine de partage du pouvoir en échange de la présence de troupes étrangères. « Les négociateurs US ont proposé aux dirigeants Talibans, par l’intermédiaire de Mullah Wakil Ahmed Mutawakkil (ancien ministre des affaires étrangères des Taliban), que s’ils acceptaient la présence de troupes de l’OTAN en Afghanistan, ils pourraient prendre la direction de six provinces du sud et du nord-est… Les Etats-Unis veulent huit bases militaires dans différentes parties d’Afghanistan afin de riposter à un éventuel regroupement du réseau Al Qeada » a déclaré un haut officiel du Ministère des Affaires Etrangères afghanes à IslamOnline.net. (6)

    Les autorités américaines n’ont pas confirmé cette histoire, mais le New York Times du 28 octobre donnait la liste de six provinces qui devaient être protégées en priorité par l’armée US - dont cinq figurent parmi celles mentionnées par l’article d’IslamOnline - et où des bases militaires US devaient être implantées, mais le Times ne fait aucune allusion à de tels offres.

    Le lendemain, Asia Timesles Etats-Unis ont retiré leurs troupes des quatres bases clés du Nuristan, à la frontière pakistanaise, abandonnant la province du nord-est aux Talibans qui sont libres d’y organiser leurs batailles régionales. » Nuristan, où au début du mois huit soldats US ont été tués et trois hélicoptères Apache ont été touchés, est une des six provinces offertes aux Taliban selon l’article publié par IslamOnline.net écrivait : « 

    La partie concernant Al Qaeda est ambigue et mérite examen, non seulement parce que le terme est depuis longtemps employé pour désigner tout groupe ou individu opposé à la politique étrangère des Etats-Unis dans cette partie du globe, mais aussi parce que le propre conseiller du Président à la sécurité nationale, l’ancien marine General James Jones, a déclaré début Octobre : « Je ne crois pas au retour des Taliban. L’Afghanistan n’est pas sur le point de tomber. La présence d’Al Qaeda a beaucoup diminué. Leur nombre maximum est estimé à moins de 100 personnes opérant dans le pays, sans base, sans la capacité de lancer des attaques contre nous ou nos alliés. » (7)

    Peu après les remarques de Jones, on pouvait lire dans le Wall Street Journal : « Selon des rapports des services de renseignement et d’officiels pakistanais et américains, Al Qaeda, pourchassé par les drones US, confronté à des problèmes d’argent et aux difficultés croissantes pour enrôler de jeunes Arabes pour les montagnes austères du Pakistan, voit son influence diminuer ici et en Afghanistan... Pour les jeunes Arabes, chez qui Al Qeada recrute en priorité, « il n’y a rien de romantique à avoir froid et faim et à se cacher. » a dit un haut officiel US en Asie du Sud. » (8)

    A la lumière de tout ce qui précéde, n’est-il pas raisonnable de conclure que les Etats-Unis sont prêts et disposés à vivre aux côtés des Taliban, aussi répoussant que puisse être leur philosophie sociale ? Dans certains milieux, on a même parlé d’un état Taliban à cheval entre l’Afghanistan et le Pakistan. Alors pourquoi les Etats-Unis font-ils cette guerre ? Qu’est-ce qui pousse le président des Etats-Unis à sacrifier autant de sang et d’argent américains ?

    Dans le passé, les dirigeants américains parlaient d’apporter la démocratie en Afghanistan, de libérer les femmes afghanes, ou de moderniser un pays arriéré. Le Président Obama, dans son discours du 1er Décembre, n’a fait aucune allusion de ces anciens soi-disant « objectifs vitaux » . Il n’a parlé que des attentats du 11 septembre, d’Al Qaeda, des Taliban, des terroristes, des extrémistes, et ainsi de suite. Autant de symboles qui ne manqueront pas d’enflammer un public américain. Et pourtant, le président lui-même a dit à un moment donné : « Al Qaeda n’est pas revenu en Afghanistan en aussi grand nombre qu’avant le 11/9, mais ils ont toujours leurs territoires le long de la frontière » Ah oui, le danger terroriste… tout le temps et partout, sans fin, surtout lorsqu’il a l’air d’être à son niveau le plus bas.

    Combien de cadets à West Point, combien d’Américains, réfléchissent à la présence des immenses réserves de pétrole qui entourent l’Afghanistan, dans le Golfe Persique et la Mer Caspienne ? Ou à l’emplacement idéal de l’Afghanistan pour le passage d’oléoducs et de gazoducs destinés à alimenter une bonne partie de l’Europe et de l’Asie, des oléoducs et gazoducs qui pourront contourner des pays non alliés, comme l’Iran et la Russie ? A condition que les Taliban n’attaquent pas le réseau. « Un de nos objectifs est de stabiliser l’Afghanistan pour en faire un point de passage et un centre de redistribution entre l’Asie du Sud et l’Asie centrale afin que l’énergie puisse s’écouler vers le sud… » a déclaré en 2007 Richard Boucher, secrétaire d’état adjoint aux affaires d’Asie du Sud et d’Asie centrale. (9)

    L’Afghanistan pourra aussi héberger des bases militaires US, utiles pour surveiller et intimider le voisin, l’Iran, ainsi que le reste de l’Eurasie. Et l’OTAN… qui cherche une raison d’être depuis la fin de la Guerre Froide. Si l’alliance devait quitter l’Afghanistan après huit années de présence tout en n’ayant rien accompli, son avenir serait probablement en péril.

    Ainsi donc, et jusqu’à présent, la Guerre Américaine contre le Terrorisme en Afghanistan se poursuit et crée régulièrement de nouveaux terroristes anti-américains, comme ce fut le cas en Irak. Ceci est reconnue y compris au Pentagone et à la CIA. Que Dieu Bénisse l’Amérique.

    (…)

    La guerre contre Tout, contre Tous et Sans Fin.

    Nidal Malik Hasan, le psychiatre de l’Armée US qui a tué 13 personnes et blessé environ 30 à Fort Hood, Texas, en novembre dernier considérait la Guerre contre le Terrorisme comme une guerre contre les Musulmans. Il a déclaré à des collègues que « les Etats-Unis ne combattent pas des menaces en Irak et en Afghanistan, mais combattent l’Islam lui-même. » (10) Hasan avait longtemps été en contact étroit avec Anwar al-Awlaki, un religieux né aux Etats-Unis et sympathisant d’Al Qaeda qui vit à présent au Yemen, qui lui aussi qualifiait la Guerre US de « guerre contre les Musulmans ». Beaucoup de Musulmans, probablement la majorité, et partout dans la monde pensent la même chose de la politique étrangère des Etats-Unis.

    Je crois qu’ils se trompent. Depuis de nombreuses années, en remontant au moins jusqu’à la guerre en Corée, il est courant d’entendre des militants, ainsi que des Musulmans, lancer de telles accusations contre la politique des Etats-Unis. Tous disent que les Etats-Unis choisissent de bombarder des gens de couleur, des populations du Tiers-Monde, ou des Musulmans.

    Mais il faut se rappeler qu’une des campagnes de bombardement les plus longues et les plus féroces jamais menées par les Américains – 78 jours d’affilée - a été contre les Serbes de l’ex-Yougoslavie qui sont blancs, européens et chrétiens. Bien entendu, on nous raconte que le bombardement était destiné à secourir la population du Kosovo, qui sont majoritairement Musulmans. Avant, les Etats-Unis étaient venus en aide aux Musulmans de la Bosnie dans leur lutte contre les Serbes. Les Etats-Unis en fait, sont en faveur de la discrimination positive sous les bombes. Les seules qualités requises à un pays pour devenir la cible des bombardements américains semblent être :

    a) le pays doit constituer un obstacle – réel, imaginaire ou, comme dans le cas de la Serbie, idéologique – aux desiderata de l’Empire ;

    b) le pays doit être sans défense face à une attaque aérienne.

    William BLUM Ici 
    http://killinghope.org/bblum6/aer76.html

    Traduction VD pour le Grand Soir

    Notes

    1. Video on Information Clearinghouse http://www.informationclearinghouse.info/article24061.htm

    2. For the news items which follow if not otherwise sourced, see : - The Independent (London), December 14, 2007
    - Daily Telegraph (UK) December 26, 2007
    - The Globe and Mail (Toronto) May 1, 2008
    - BBC News, October 28, 2009

    3. New York Times, March 11, 2009 ↩

    4. Kuwait News Agency, November 24, 2009 ↩

    5. Pakistan Observer (Islamabad daily), October 19, 2009 ; The Jamestown Foundation (conservative Washington, DC think tank), "Karzai claims mystery helicopters ferrying Taliban to north Afghanistan", November 6, 2009 ; Institute for War and Peace Reporting (London), "Helicopter rumour refuses to die", October 26, 2009 ↩

    6. IslamOnline, "US Offers Taliban 6 Provinces for 8 Bases", November 2, 2009 http://www.islamonline.net/servlet/Satellite?c=Article_C&pagename=Zone-English-News/NWELayout&cid=1256909637728

    7. Washington Times, October 5, 2009, from a CNN interview ↩

    8. Wall Street Journal, October 13, 2009 ↩

    9. Talk at the Paul H. Nitze School for Advanced International Studies, Washington, DC, September 20, 2007. ↩

    10. Christian Science Monitor, November 17, 2009


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  • Pas question de soutenir Siné-Hebdo.

    Maxime VIVAS

    Je lis dans le Grand Soir (site ouvert, comme on le voit) un « Appel à soutien à Siné-Hedo », appel envoyé, semble-t-il, par un lecteur.

    J’ai soutenu ce journal au début, comme tous ceux qui ont désapprouvé le mauvais procès fait à Siné. J’ai donc cessé de lire un temps Charlie-Hebdo, malgré mon attachement à certains de ses dessinateurs et chroniqueurs, dont les « historiques » bourrés de talent.

    En page 2 du n° 26 de son hebdo, Siné a écrit à propos du voyage de Jack Lang à Cuba : « Je me demande pourquoi Jack Lang est le plus détestable ? 1- D’avoir accepté d’être l’émissaire particulier de l’homoncule ou, 2- d’avoir été serrer la paluche de l’abominable stalinien, frère du dictateur gâteux ? J’hésite… les deux me font gerber. .

    Vladimir Marciac s’en était ému dans LGS le 9 mars 2009 par un long article intitulé : « Siné Hebdo, un nouveau-né borgne et ridé ».

    La question de savoir si venait de naître un nouvel hebdo capable de se démarquer de la pensée unique, comme chacun l’espérait, ou bien une affaire commerciale et un outil de règlement de comptes était posée.

    Pour ma part, j’ai vu débarquer en septembre sur le stand de Cuba Si à la fête de l’Huma une grande partie de l’équipe de Charlie Hebdo "nouvelle formule" (comprendre : sans Philippe Val).

    La lutte de Siné contre les corridas et pour les bons coups de rouge ne saurait me faire oublier ce qui se passe de nouveau, de grand et de généreux en Amérique latine, parce que Cuba a ouvert la voie. C’est autre chose que la caricature que la presse en donne en France, Siné-Hebdo inclus, hélas !

    Je viens de passer un mois au Venezuela (je suggère : « Le jeune apprenti dictateur de Caracas me fait gerber »). On rencontre à chaque coin de rues, dans ce pays où les partis politiques se comptent par dizaines, où la presse pléthorique est majoritairement anti-chaviste, où le président Chavez se soumet régulièrement au jugement des urnes, des Vénézuéliens qui disent leur amour pour Cuba et qui savent que ce pays ne peut, sous peine d’irakisation rapide, jouer à les imiter. L’Amérique-latine est en marche vers une lutte d’émancipation de l’empire yanki. Qui ne le voit et n’en voit les difficultés ne voit rien. Pourquoi faudrait-il suivre un aveugle ?

    Ceux qui, chez nous, analysent Cuba en trois lignes d’injures en s’appuyant sur 50 ans d’idées reçues décontextualisées et d’informations pour la plupart mensongères (qu’ils contribuent à propager) ne méritent pas un seul peso de soutien.

    Et puis, j’ai lu aussi dans Siné-Hebdo, journal de Siné et sous la plume de Siné qu’il se faisait plein de thunes avec Siné-Hebdo. Il faudrait savoir, Siné !

    Donc pour l’instant, je garde mes sous. S’il est un média à subventionner, ce serait plutôt Le Grand Soir qui donne la parole aux uns et aux autres avec un petit parti pris bien pardonnable pour ceux qui risquent de finir sous les bombes.

    Maxime VIVAS Ici 


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  • Chômage : Les derniers chiffres fournis par Wauquiez et Lagarde étaient faux !

    Le chômage est devenu la première préoccupation des français et le gouvernement le sait parfaitement.

    Dans la mesure où les licenciements se sont brusquement accélérés ces derniers mois, il a fallut beaucoup de "talent" à nos duettistes pour nous faire croire à l'efficacité de leurs mesures.

    Néanmoins, on apprenait, très récemment par les ministres en charge du dossier que : "Le taux de chômage était resté globalement stable au troisième trimestre en France"

    Eric Heyer, économiste à l'OFCE avait jugé "étonnante" la stagnation du taux de chômage et mis cette situation sur le compte de : "chômeurs découragés, principalement des jeunes, qui ne cherchaient pas d'emploi".

    Coup de clairon de Laurent Wauquiez : "On a arrêté la hausse du chômage", "la France a le mieux amorti la crise sur le front de l'emploi et on a fait les bons choix", déclarait immédiatement le secrétaire d'Etat à l'Emploi, en se défendant de tout "triomphalisme".- Source AFP/Google

    De son côté Christine Lagarde, estimait le 3 décembre dans un communiqué que cette stabilité était : "encourageante" et se déclarait également satisfaite de "la hausse du taux d'emploi des seniors au 3ème trimestre ... / ... " - Source JDD

    Et puis, plus rien. Sauf qu'on apprend aujourd'hui, 11 décembre 2009, que ces chiffres étaient ... Faux !

    "L'Insee s'est planté au troisième trimestre. Il a rectifié, hier. Le résultat est bien plus mauvais qu'annoncé" Ecrit Hervé BABONNEAU dans Ouest-France

    " Le pire de la crise est passé pour l'emploi ! Coup de clairon de Laurent Wauquiez, mi-novembre. Le secrétaire d'État à l'Emploi se basait alors sur les chiffres provisoires de destructions d'emplois au troisième trimestre, publiés par l'Insee. Seulement 5 500.Patatras ! Les statisticiens de l'Institut se sont pris les pieds dans les chiffres. Et pas qu'un peu.

    Ce ne sont plus 5 500, mais 80 700 emplois que l'économie française a supprimés de juillet à septembre, a-t-on appris, hier, toujours de l'Insee.

    Les petites entreprises pas prises en compte

    Ah bon ! comment est-ce possible ? L'Institut de la statistique voudrait bien le savoir. Piteux, il avoue que son premier chiffre ne prenait pas en compte les entreprises de moins de dix salariés. Qui sont au moins un bon million à employer d'une à neuf personnes. Selon les statistiques de 2007...

    Déterminé, il va mener une « expertise », sans doute confiée à des matheux pour savoir où le bât blesse si douloureusement. D'habitude, l'Insee retombe à peu près sur ses pieds entre le provisoire et le définitif. Depuis plusieurs trimestres, l'écart grandit. ... / ... Pour le gouvernement, c'est très gênant.

    Prompts à célébrer les bonnes nouvelles, voilà les ministres condamnés à revoir leurs calculs. Au final, tout cela montre que l'amélioration spectaculaire du troisième trimestre n'était qu'un leurre. ... / ... "

    Ce qui signifie que les mesures tant vantées par nos deux ministres, n'ont eu AUCUN EFFET sur le chômage !

    Madame Lagarde et Monsieur Wauquiez, il va falloir venir nous expliquer comment "vous n'avez pas arrêté le chômage"

    Source ici 


    Autres sources et informations complémentaires


    Jobetic
    Les Echos


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