• Ric la Jungle salue la “délicatesse des CRS”…

    L'élégant Eric Besson s'est rendu dans la jungle près de Calais quelques heures après l'intervention des forces de l'ordre visant à démanteler le dernier quartier de migrants. 276 personnes ont été interpellés dont 135 mineurs. Une fois de plus, la nature humaine a été bafouée mais le sinistre ministre de l'Immigration s'est félicité de la bonne marche de l'opération. Il a même remercié les CRS pour avoir agi « avec délicatesse ». A ce niveau de cynisme, on ne sait si l'on doit rire ou pleurer.  Une chose est sûre, après avoir fait douter ses comparses de l'UMP lors de l'affaire des tests ADN, il a réussi brillamment hier à passer son brevet de droite… extrême. Quelle jolie trajectoire depuis son départ du PS ! Et dire qu'il devait arrêter définitivement la politique après sa trahison de 2007. C'eut été vraiment une immense perte que de se passer des services de celui qui, à force de flatteries et de servilités, est devenu le chouchou de l'Elysée. Les dernières rumeurs l'annoncent même comme futur locataire de Matignon. Ça s'arrose… A l'eau non potable !

    RUMINANCES ICI 


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    En plus de soumettre les populations ciblées à une guerre sauvage, l’utilisation croissante d’armées privées facilite également la subversion de l’opinion publique nationale et la conduite de la guerre pour la Maison-Blanche.

     

    Les États-uniens sont moins enclins à s’opposer à une guerre menée par des mercenaires étrangers, même lorsque leurs propres impôts sont gaspillés pour la financer.

     

    « L’usage croissant de contractuels, de forces privées, ou, comme diraient certains, de “mercenaires” rend les guerres plus facile à commencer et à mener : on a seulement besoin d’argent, pas des citoyens », affirme Michael Ratner, du Center for Constitutional Rights de New York. « Dans la mesure où une population est appelée à aller en guerre, il y a de la résistance, une résistance nécessaire à la prévention de guerres d’autoglorification, de guerres stupides et, dans le cas des États-Unis, de guerres hégémonistes et impérialistes. »

     

    En effet, le Pentagone a connu les dangers de la conscription lors des manifestations populaires massives qu’elle a provoqué durant la guerre du Vietnam. Aujourd’hui il préférerait un champ de bataille électronique – et y travaille – où des robots guidés par des systèmes de surveillance sophistiqués mènent le combat, minimisant ainsi les pertes étatsuniennes. Entre-temps, il tolère l’emploi de contractants privés pour l’aider à livrer ses batailles.

     

    L’Irak offre l’exemple crève-coeur d’une guerre dans laquelle des combattants contractuels ont tellement indigné le public qu’ils devaient “libérer” que lorsque le combat a éclaté à Fallujah, la foule enragée a désacralisé les cadavres de quatre mercenaires de Blackwater. Cette scène atroce a été télévisée à travers le monde entier et a incité les États-Unis à lancer une agression militaire de représailles vindicative à Fallujah, provoquant la mort et la destruction sur un vaste territoire.

     

    Tout comme les colons étatsuniens méprisaient les Hessois lors de la guerre d’indépendance, les Irakiens en sont venus à détester davantage Blackwater et ses contractuels sympathisants que les soldats étatsuniens, qui leur témoignaient souvent de la gentillesse, selon un journaliste ayant vécu dans la zone de guerre.

     

    « Il n’était pas inhabituel pour un soldat étatsunien, ou même pour une unité complète, de développer une relation très amicale avec une communauté irakienne. Cela n’arrivait pas tous les jours, mais ce n’était pas inouï », écrit Ahmed Mansour, un reporter égyptien et animateur d’une émission-débat au Qatar pour al-Jazeera, le réseau de télévision du Moyen-Orient.

     

    « Il n’était absolument pas singulier non plus de voir des troupes étatsuniennes faire des top là aux adolescents irakiens, de tenir le bras d’une vielle dame irakienne pour l’aider à traverser la rue ou d’aider quelqu’un à se sortir d’une situation difficile […] Ce n’était pas le cas avec les mercenaires. Ils savaient qu’ils étaient vus comme des voyous malfaisants et voulaient que cela reste ainsi. »

     

    Dans son livre Inside Fallujah (Olive Branch Press), Mansour dit que « les mercenaires étaient vus comme des monstres, principalement en raison de leur comportement monstrueux. Ils ne parlaient jamais à personne avec des mots : ils utilisaient uniquement le langage du feu, des balles et de la force létale absolue. Il était assez courant de voir un mercenaire écraser une petite voiture irakienne dans laquelle se trouvaient des passagers, seulement parce que ces mercenaires étaient coincés dans un embouteillage ».

     

    Mansour, mieux connu pour son rôle d’animateur de l’émission-débat Without Limits, affirme que son auditoire était outré à la simple pensée qu’une superpuissance politique comme les États-Unis engage des mercenaires pour faire son travail déplaisant au lieu d’utiliser des soldats qui croient en leur pays et sa mission. Les téléspectateurs étaient de toute évidence également indignés par les épouvantables crimes de guerre que commettaient ces mercenaires.

     

    Blackwater a finalement été critiquée après que ses forces ont fauché 17 civils le 16 septembre 2007 dans ce que les autorités irakiennes ont décrit comme une agression délibérée sur la place Nisour à Bagdad. Ces dernières ont refusé de renouveler leur permis d’exploitation. Le groupe de sécurité, dont le siège social est à Moyock, N.C., a changé son nom pour Xe Services. Selon le magazine The Nation, l’entreprise a tout de même pu renouveler son contrat au montant 20 millions de dollars jusqu’au 3 septembre, pour protéger les fonctionnaires du département d’État. Toutefois, une partie de son travail est assumé par Triple Canopy, de Herndon, Va., une autre firme au passé sombre.

     

    Dans son livre Halliburton’s Army (Nation Books), Pratap Chatterjee prétend que Triple Canopy emploie des « agents de sécurité privés ayant prétendument ciblé des civils irakiens pour le plaisir, tentant de les tuer, alors qu’ils travaillaient pour Halliburton/KBR ». En parlant des mercenaires comme d’un groupe, le brigadier général Karl Hors, conseiller du commandement de la force conjointe des États-Unis, a déjà constaté ceci : « Ces gars sont libres dans ce pays et font des choses stupides. Personne n’a d’autorité sur eux, donc on ne peut pas leur tomber dessus lorsque leur usage de la force dégénère. Ils tirent sur les gens et quelqu’un d’autre doit faire face aux conséquences. Ça se produit partout. »

     

    Une journée avant de quitter Bagdad, le 27 juin 2004, le directeur de l’autorité provisoire de la coalition, le lieutenant Paul Bremer III, a émis la directive 17 interdisant au gouvernement irakien de poursuivre les contractants pour des crimes devant les cours irakiennes. Résultat : lorsque le gouvernement irakien a enquêté sur la place Nisour, ils ont rapporté qu’« à l’exemple de toute autre opération terroriste, le meurtre de sang froid de citoyens par Blackwater est considéré comme un acte terroriste contre des civils. ». Comme le révélait l’Associated Press le 1er avril dernier, « la compagnie ne fait face à aucune accusation. Toutefois l’incident de Bagdad a exacerbé le sentiment qu’ont de nombreux Irakiens que les contractants privés étatsuniens ont opéré depuis 2003 avec peu d’égard pour la loi et la vie irakienne ». Bagdad a également accusé Blackwater d’être impliquée dans un moins six incidents mortels durant l’année qui a précédé celui de la place Nisour, y compris celui ayant causé la mort du journaliste irakien Hana al-Ameedi.

     

    Au printemps 2008, 180 000 mercenaires opéraient en Irak. On ignore combien d’entre eux sont morts : leurs décès ne figurent pas sur les listes des pertes du Pentagone. Comme ils sont nombreux à effectuer des tâches non reliées au combat, il est peu probable qu’ils aient subit autant de pertes et de blessures que les G.I. Selon certaines estimations, 1000 mercenaires auraient peut-être péri en Irak, environ un décès chez les mercenaires pour 4 chez les G.I.

     

    Selon Mansour, un groupe irakien nommé Supporters of Truth (Sympathisants de la vérité) prétend que des hélicoptères étatsuniens volant à basse altitude ont laissé tombé des cadavres de mercenaires dans la rivière Diyala près de la frontière iranienne. Un autre groupe, Islamic Army of Iraq (l’Armée islamique d’Irak), « a découvert une fosse commune pour des mercenaires au service des forces étatsuniennes […] Le groupe affirme que la découverte de charniers pour mercenaires est devenue chose courante en Irak […] » On ne sait pas précisément si ces derniers étaient des mercenaires locaux ou des combattants venus d’ailleurs.

     

    De nombreux soldats de fortune sur la liste de paie de compagnies privées ont auparavant été au service de dictateurs en Afrique du Sud, au Chili et ailleurs. « En Irak, les firmes privées de sécurité, qui forment le deuxième grand élément constitutif de la « coalition des pays disposés » (coalition of the willing), pigent dans des bassins de combattants qualifiés. On estime que presque 70 pour cent d’entre eux proviennent du Salvador », écrit Noam Chomsky dans son livre « Les États manqués » (Fayard). « Les tueurs qualifiés de l’appareil de terrorisme d’État dirigé par Reagan peuvent gagner de meilleurs salaires en perpétuant leur art en Irak qu’en demeurant dans ce qu’il reste de leur société. »

     

    D’autres mercenaires ont été recrutés au sein même de la population irakienne. Dans son livre Rulers and Ruled in the U.S. Empire (Clarity Press), le sociologue James Petras écrit : « L’emploi de mercenaires locaux crée l’illusion que Washington remet graduellement le pouvoir au régime fantoche local. Cela donne l’impression que ce régime fantoche est capable de gouverner et propage le mythe voulant qu’il existe une armée locale stable et fiable. La présence de ces mercenaires locaux crée le mythe selon lequel le conflit interne est une guerre civile au lieu d’une lutte de libération nationale contre un pouvoir colonial.

     

    L’auteur ajoute que « l’échec de la politique étatsunienne préconisant l’utilisation des mercenaires irakiens pour vaincre la résistance se voit dans l’escalade des forces militaires de combat des États-Unis au printemps 2007, 5 ans après une guerre coloniale : de 140 000 à 170 000 troupes, sans compter la présence de quelque 100 000 mercenaires d’entreprises étatsuniennes comme Blackwater ». Il affirme que la force mercenaire irakienne est en proie à de hauts niveaux de désertion.

     

    Dans The Sorrows of the Empire ”(Metropolitan/Owl), Chalmers Johnson écrit : « On assume que le recours à des contractant privés est plus rentable, mais même cela est discutable lorsque les contrats ne vont qu’à des compagnies qui ont de bonnes relations et que l’appel d’offre n’est pas particulièrement compétitif. » Blackwater Security a obtenu un contrat de 27 millions de dollars sans appel d’offre de la part du lieutenant Paul Bremer III, le directeur de l’autorité provisoire de la coalition en 2003. Selon Joseph Stiglitz dans Une guerre à 3000 milliards de dollars (Fayard), le montant a augmenté à 100 millions de dollars un an plus tard et, en 2007, Blackwater détenait un contrat de 1,2 milliards de dollars pour l’Irak, où 845 contractants privés en sécurité étaient embauchés.

     

    Stiglitz note qu’en 2007 les gardiens de sécurité privés travaillant pour des firmes comme Blackwater et Dyncorp gagnaient jusqu’à 1222 dollars par jour ou 445 000 dollars par an. Par comparaison, un sergent de l’armée gagnait entre 140 et 190 dollars par jour en paie et prestations, pour un total de 51 100 à 69 350 dollars par an.

     

    Puisque ce sont les contribuables étatsuniens qui souscrivent les chèques de paie des « soldats privés », où sont les économies? C’est l’argent provenant des poches des contribuables qui a fait la grandeur de ces armées de l’ombre.

     

    Dans son succès de librairie Blackwater: The Rise of The World’s Most Powerful Mercenary Army (Nation Books), le reporter Jeremy Scahill écrit : « Son installation de sept mille acres à Moyock, N.C., est devenue le centre militaire privé le plus sophistiqué de la planète, car l’entreprise possède l’une des plus grandes réserves privées d’armes lourdes au monde. Il s’agit d’un grand centre d’entraînement à la fois pour les forces militaires et les forces de sécurité locales et fédérales des États-Unis, et les forces étrangères et les particuliers […] On y développe des dirigeables de surveillance ainsi que des bandes d’atterrissage privées pour sa flotte d’aéronefs, laquelle comprend des hélicoptères de combat. » Les représentants de la société affirme avoir entraîné chaque année environ 35 000 militaires et « agents de la force publique ».

     

    L’idée d’externaliser la plupart du travail du Pentagone, des corvées de cuisine au camionnage en zone de guerre, est venue en grande partie du secrétaire à la Défense Dick Cheney au début des années 1990, lorsque le Congrès lui a confié la tâche de réduire les dépenses du Pentagone après l’apaisement de la guerre froide. Puis, après avoir quitté son poste à la Défense pour devenir PDG chez Halliburton, Cheney a aussi géré l’emploi de contractants pour appuyer l’armée engagée en ex-Yougoslavie. Comme le rappelle Pratap Chatterjee dans Halliburton’s Army (Nation Books), « [d]ans l’opération Tempête du désert en 2001 (sic 1991), environ une personne sur cent sur le champ de bataille irakien était contractant, alors qu’aujourd’hui, pour l’opération Liberté immuable, leur nombre est pratiquement égal à celui du personnel militaire ».

     

    Et puisque les mercenaires peuvent travailler en civil, ils sont utiles au Pentagone quand il cherche à instaurer une présence militaire dans un pays sans trop attirer l’attention. Comme l’écrit Scahill, « au lieu d’envoyer des bataillons de l’armée active étatsunienne en Azerbaïdjan, le Pentagone a déployé des « contractants civils » de Blackwater et d’autres firmes pour mettre sur pied une opération servant deux objectifs : protéger la nouvelle exploitation rentable de gaz et de pétrole dans une région historiquement dominée par la Russie et l’Iran et possiblement mettre en place une importante base d’opérations avancée pour une attaque contre l’Iran.

     

    Scahill affirme que « [l]’opposition nationale aux guerres d’agression réduit le nombre de volontaires prêts à servir dans les forces armées, ce qui a toujours calmé l’ardeur guerrière ou entraîné la conscription. Parallèlement, l’opposition internationale a compliqué la tâche qu’avait Washington de persuader les autres gouvernements d’appuyer ses guerres et ses occupations. Mais avec des sociétés privées de mercenaires, cette dynamique change dramatiquement, puisque le bassin de soldats potentiels disponibles pour une administration agressive n’est limité que par le nombre d’hommes sur la surface du globe prêts à tuer pour de l’argent.


    Grâce à l’aide des mercenaires, on n’a pas besoin de conscription, ni même du soutien de sa propre population pour mener des guerres d’agression, pas plus que d’une coalition de pays « disposés » à vous aider. Si Washington n’a pas suffisamment de personnel dans ses forces nationales pour une invasion ou une occupation, les firmes de mercenaires offrent une alternative privatisée, incluant la base de données de 21 000 contractants de Blackwater […] Si les gouvernements étrangers ne participent pas, on peut toujours acheter des soldats étrangers ».

     

    En janvier 2008, le groupe de travail de l’ONU sur les mercenaires a décelé en Amérique latine une tendance émergente : « Des entreprises privées de sécurité protègent des sociétés extractives transnationales, dont les employés sont souvent impliqués dans la répression de manifestations des communautés, des organisations environnementales ou de protection des droits humains dans les zones où opèrent ces sociétés. » Pour sa part, le ministre sud-africain de la Défense, Mosiuoa Lekota, a qualifié les mercenaires de « fléau des régions pauvres du monde, particulièrement de l’Afrique. Ce sont des tueurs à gage, ils louent leurs compétences au plus offrant. Quiconque a de l’argent peut engager ces être humains et les transformer en machines à tuer ou en chair à canon ».

     

    Sans mâcher ses mots Ratner fait une mise en garde : « Ces sortes de groupes militaires rappellent les chemises brunes du parti Nazi, en fonctionnant comme mécanisme d’application de la loi extrajudiciaire qui peut opérer en dehors de la loi et le fait.

     

    Certes, les représentants des firmes de guerriers contractuels se voient sous un jour plus noble. Lors d’un discours, le vice-président de Blackwater, Cofer Black, a comparé son entreprise aux chevaliers de la Table ronde au service du roi Arthur, en affirmant qu’ils « se concentrent sur la morale, l’éthique et l’intégrité. C’est important. Nous ne sommes pas des escrocs. Nous ne sommes pas des filous. Nous croyons en ces choses là ». Malgré de telles affirmations, le jugement définitif sur la performance des entreprises militaires à contrat doit venir des populations que ces nobles chevaliers prétendent servir. Et si ceux de Blackwater sont un exemple, ils sont détestés.


    Article original en anglais : The Rise of Mercenary Armies: A Threat to Global Security, Help White House Thwart Peace Movement,

    Traduction : Julie Lévesque pour Mondialisation.ca.

    Sherwood Ross a travaillé pour de grands quotidiens et des agences de transmission, et a été directeur du mouvement des droits civiques. Il oeuvre actuellement pour le mouvement antiguerre et dirige une firme de relations publiques dédiée aux bonnes causes.

    Vous pouvez le joindre au sherwoodr1@yahoo.com

     
     Articles de Sherwood Ross publiés par Mondialisation.ca
     


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  • En Italie, le 8 août, est entré en vigueur le «Paquet Sécurité», nouvelle série de lois et mesures sécuritaires. Parmi ces mesures il y a l’augmentation de la durée de rétention des personnes dites sans-papiers : 6 mois d’enfermement contre 2 auparavant. Immédiatement, dans plusieurs CIE (centres d’identification et d’expulsion), les retenus se sont révoltés : émeutes, incendies, organisations de tentatives d’évasions collectives, grèves de la faim et de la soif.


    À leur révolte ont fait écho toutes celles et ceux qui à l’extérieur luttent pour la fermeture des CIE et la liberté de circulation et d’installation en général. Ainsi, de nombreux retenus mettant en accusation le rôle des employés de la Croix Rouge dans les centres, plusieurs personnes ont occupé il y a quelques jours le siège de cet organisme à Turin. Des témoignages de personnes enfermées (entre autres un témoignage où un retenu parle du comportement de la Croix Rouge à Ponte Galleria, centre de rétention situé à Rome) ont été lus et distribués aux employés et aux passants.

    Suite à cela, la CGIL-Fonction publique de Turin (pour ceux qui ne le sauraient pas la CGIL est la grosse confédération syndicale … de gôche en Italie) a pondu un communiqué condamnant l’occupation. Voici ci-dessous ce court communiqué puis la réaction des camarades qui, en Italie, luttent contre les centres de rétention :

    On ne tire pas sur la Croix Rouge
    Dans la soirée d’hier un petit groupe de 16 anarchistes a occupé le siège de la Croix Rouge italienne de Turin pour contester la fonction d’assistance confiée à la Croix Rouge internationale auprès des centres d’identification et d’expulsion (ex-CPT).
    Être contre la politique raciste et xénophobe du gouvernement ne peut en aucune façon remettre en cause et accuser le travail des salariés de la Croix Rouge, qui, dans des conditions extrêmement difficiles garantissent l’assistance sanitaire aux centaines d’êtres humains reclus, dans des conditions insupportables, dans des centres qui ressemblent toujours plus à des camps de concentration.
    Cela vaut la peine de rappeler que les salariés de la Croix Rouge n’appartiennent à aucun corps militaire ou armé. Au contraire, pour la majeure partie, ce sont des travailleurs précaires qui accomplissent leur devoir, luttent pour maintenir l’assistance civile et et publique à toutes les personnes en difficulté. Pour le reste il suffit de rappeler la fonction humanitaire que la Croix Rouge internationale exerce en situation de frontières comme Lampedusa pour comprendre que l’esprit qui anime les salariés de la Croix Rouge n’est certainement pas celui des prisons de Guantanamo.


    Suite à cela, un texte de mise au point a été fait, accompagné d’une vidéo à faire circuler sur le rôle de la Croix Rouge dans les centres d’expulsion et d’identification italiens. Les voici :


    Les clefs

    Quelques faits survenus ces derniers jours nous laissent supposer qu’il y a des choses équivoques sur le rôle exact que jouent à l’intérieur de la «machine à expulser» toute une série d’organisations «humanitaires» ou «d’assistance» qui détiennent la gestion des 13 centres d’identification et d’expulsion qui sont disseminés sur le territoire. Nous parlons de la Croix Rouge bien sûr mais aussi de la Misericordia, des consortiums des coopératives Connecting People et Self pour parler des premiers noms qui nous viennent à l’esprit. À chaque fois que cette question revient sur le tapis, il y a toujours quelqu’un pour dire «Mais pourquoi vous vous attaquez à eux ?», «Si ce n’était pas eux qui soignaient les retenus ?, qui le ferait ?» Avant tout, quand on parle de la Croix Rouge on a presque l’impression que son rôle dans les centres se limite à organiser les gardes à l’infirmerie, à contrôler la date de péremption des médicaments et à veiller au rigoureux respect des «droits humains» dans les cages. Ce n’est pas comme ça.

    Gérer un centre ça signifie avoir en adjudication la gestion complète. Ça signifie recevoir de l’argent du ministère et avec eux organiser la vie à l’intérieur — en dehors de la surveillance, confiée aux forces armées et à la police. La Croix Rouge qui gère les centres est responsablede tout et ce qu’elle ne fait pas directement de ses propres mains, elle l’adjuge aux autres, gardant toujours la responsabilité principale. C’est la Croix Rouge qui doit se plaindre auprès de la Camst et de la Sodeho si dans la soupe des retenus il y a des cafards ou si les épinards qui sont servis sont périmés, pas la préfecture. Pareil pour la qualité des draps et de la propreté, c’est la Croix Rouge qui est responsable. La Croix Rouge choisit comment dépenser l’argent des préfectures, comment organiser les services, opère certains choix en autonomie et d’autres en commun accord avec les responsables de la préfecture de police. Dans les centres en  fait, la Croix Rouge est tellement affairée qu’elle n’a pas le temps de soigner l’infirmerie qui de fait est réduite à un distributeur automatique de psychotropes et calmants. Voilà en quoi consiste la fameuse «supervision humanitaire».

    Expliquons-nous avec une image précise : dans deux des trois centres gérés actuellement par la Croix Rouge en Italie, les salariés ont en main les clefs des cages. Ils les ouvrent les cages, quand il faut, et quand il faut, ils les ferment. À Ponte Galeria à Rome et à via Corelli à Milan, chaque jour et à chaque heure, à séparer un sans-papier de la liberté il y a un salarié de la Croix Rouge avec des clefs dans les mains. Et aussi au centre Brunelleschi à Turin, même si le trousseau de clefs ce sont les policiers qui matériellement le tiennent, le rôle des salraiés de la Croix Rouge dans les CIE est celui de gardiens de prison.

    Et même si ce n’était pas vrai que les salariés de la Croix Rouge ferment les yeux sur les passages à tabac ou quils y participent ; si ce n’était pas vrai qu’ils rient quand des retenus désespérés se mutilent et hurlent de douleur ; si également ils n’étaient pascomplices des abus sexuels contre les détenues et négligeants face aux problèmes de santé même graves des prisonniers ;

    si tout cela n’était jamais arrivé, si Hassan nétait pas mort sous leurs yeux indifférents et Salah et Mabruka non plus — même si tout cela n’était jamais arrivé, les salariés de la Croix Rouge travaillant dans les centres restent de toute façon des matons.

    L’«impartialité», l’«équidistance» de la Croix Rouge entre l’État et les reclus est entièrement déséquilibrée par la fidélité aux lois de l’État qui enferme. Être équidistant et impartial, si on est logique, cela veut dire évaluer la possibilité de violer les lois, douvrir les cages. Il est évident que ça ne peut être comme ça et et que cette «équidistance», cette «impartialité» ne sont que de vides artifices réthoriques.

    Quelqu’un affilié à la Croix Rouge qui voudrait donner de la substance à ces qualificatifs doit avoir la prétention que l’institution qu’il sert sorte des centres. Et la même chose vaut pour les salariés de la Misericordia de Modène ou Bologne, des coopérants de la «Connecting People» à Gorizia ou de ceux du consortium Self, de la cooperativa Albatros, de «Malgrado tutto», de Sisifo, de la Blucoop…

    Notre discours n’est pas nouveau. Mais il est important de le clarifier vraiment maintenant, surtout envers ceux qui définissent les nouvelles lois sur limmigration «lois raciales» et «camps de concentration» les CIE. Il ne doit plus y avoir d’excuses ni d’équivoques : si les CIE sont vraiment toujours plus similaires aux camps de concentration, vouloir les gérer est une chose infâme et il faut le dire haut et fort. Face à un camp de concentration, la non collaboration est le minimum et il faut savoir la revendiquer, il faut lutter pour l’élargir et aller au-delà. Et si les nouvelles lois sont vraiment des «lois raciales» les pétitions et les cortèges ne servent à rien si en plus le gouvernement applique ces lois grâce à notre propre travail.

    Ou on choisit la non collaboration et puis l’opposition active, pratique et déterminée ou on finit dans un guépier fait de déclarations ronflantes et compromises, de beaux principes et de pratiques collabos, de discours aiguisés et d’équivoques intéressés. Un guépier dans lequel chaque tension éthique se perd et avec elle aussi le sens même des mots et de notre humanité.


    (Tous les enregistrements et vidéo que nous vous joignons sont des enregistrements de coups de téléphone éffectués les 5 derniers mois avec les retenus des CIE de via Corelli, Ponte Galeria e corso Brunelleschi — tous les trois gérés par la Croix Rouge. Les conversations téléphoniques ont été retransmises en direct sur Radio Blackout de Turin et sur Radiocane de Milan, ou archivées sur le site Macerie su macerie.)


    Pour lire quelques témoignages de retenus traduits en français, voilà les liens (les témoignages sont d’abord en italien puis en français) :

    Qui est la poule mouillée ?
    Grève de la faim et de la soif à Ponte Galeria
    Théorie et pratique de la détention administrative


    Pour finir, rappelons qu’en France, les employés de la Croix Rouge sont présents dans la zone d’attente de Roissy, une prison pour les étrangers auxquels l’accès au territoire français est refusé. Plusieurs milliers de personnes y sont enfermées chaque année. Une journaliste, Anne de Loisy, après avoir passé six mois comme médiatrice dans cette zone d’attente a écrit un livre : Bienvenue en France. Vous y trouverez quelques renseignements sur le rôle de la Croix Rouge dans ces lieux.

    Vous y apprendrez aussi qu’une note de la direction de la Croix Rouge, qui a d’ailleurs porté plainte contre l’auteure du livre, demande expressément et officiellement à ses employés qui ont parfois du mal à supporter en silence toutes les horreurs dont ils sont témoins, de ne pas faire de vagues : «Nous vous demandons dans le respect du principe de neutralité de la Croix Rouge de cesser tout commentaire sarcastique à l’encontre [de la police aux frontières] dans le cahier de liaison.»

    Infozone, 16 septembre 2009
    Liste d’information pour la France sauvage.


    Voir aussi Quand la Croix-Rouge part en croisade…
    tract du 24 mai

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  • Les amis, c'est incroyable! C'est la confirmation que la presse française est totalement aveuglée, manipulée, de parti pris.


    Et c'est triste! Parce que son rôle de relais de propagande des idées sionistes pouvait être débattu en pensant que si des médias étaient largement favorable au sionisme, il en existait d'autres qui adoptaient une position neutre voire critique.


    Je vous explique.

    Aujourd'hui, les médias se concentrent sur une prochaine rencontre qui aura lieu mardi entre Obama, Abbas et Netahnyaou. Ce serait pour relancer le processus de paix à ce qu'il paraît. Effectivement, c'est plutôt en réalité pour fournir à Obama, la possibilité d'une annonce à quelques jours de l'assemblée générale de l'ONU


    Ce que les médias français ne disent pas, c'est que l'AIEA, la branche de l'ONU qui s'occupe du nucléaire, a voté une résolution en assemblée générale et pour une fois, cela ne concerne pas le nucléaire iranien. Vous savez, cette menace qui mènera le monde dans des guerres sans fin, à la destruction physique de l'état d'Israël, au nouvel holocauste antisémite. L'horreur quoi!


    Eh bien non! L'assemblée générale de l'AIEA a voté une résulution qui exhorte son bureau à inspecter les installations nucléaires israéliennes et condamne Israël pour n'avoir jamais voulu signer le traité de prolifération nucléaire.


    Il paraît que ça fait 18 ans que l'AIEA essaye de le faire. A chaque fois, ce sont les états occidentaux qui s'y opposent et si les résolutions ne passaient pas, c'est souvent parce que pas mal de pays africains préféraient s'abstenir... Diplomatie françafricaine audacieuse? Commonwealth des palabres? Apparemment, l'audace et l'influence ont changé de camp ! 


    Gros changements avec des arguments "béton". Beaucoup de pays ont affirmé qu'actuellement, Israël était une véritable menace pour le Proche-Orient, bien plus grande que l'Iran qui, on le rappelle, n'a pas le nucléaire militaire. Tous les 3 ans, Israël fait une opération militaire d'envergure ou une guerre à un de ses voisins... C'est ce qu'ont rappelé les pays arabes aux pays occidentaux qui ont voté contre la résolution bien entendu...


    Malgré les beaux discours, les pays occidentaux sont franchement démasqués. Le blabla qu'on nous sert régulièrement sur le droit à la sécurité d'Israël et le droit des palestiniens ne passera plus. Les pays arabes ont droit aussi à leur sécurité or, l'arme nucléaire dans les mains d'Israël leur garantit l'insécurité surtout après 60 années de guerres réitérées.

    Quel pays occidental a déjà parlé de cette dimension? Pourtant avec la présence de la ressource pétrolière, ils auraient pu... Sans doute, ont-ils reçu des assurance de la part de leur ami et allié israélien. Mais est-ce que ça suffit comme garantie pour les pays arabes?


    C'est le message que ceux-ci ont voulu faire passer et, ce, avec succès grâce à l'appui des pays africains.

    Seul RFI en parle..


    Faites une recherche dans "Google actualités", tapez "AIEA", "Israël" et vous verrez que les grands médias parlent uniquement d'Israël reprochant à l'AIEA une trop grande complaisance sur l'Iran. A part RFI, ceux qui parlent de la résolution qui condamne Israël sont des journaux francophones non français : libanais, algériens, suisses, canadiens..

    Faites la même chose dans Google actualités en anglais et vous trouvez une vingtaine d'articles sur le sujet dont Reuters, le New-York Time, Associated Press, Voice of America et même l'AFP en anglais alors qu'elle n'est pas citée pour les résultats en français!


    Ce qui montre que les agences internationales ont fait leur boulot. Ce sont les médias français qui ont filtré et d'une certaine façon censuré..


    Mort de rire!


    Au même moment, la presse française insiste lourdement sur l'arrestation d'un groupe d'une dizaine de marocains musulmans libertaires qui ont choisi délibérément d'interrompre le ramadan en organisant un pique-nique publique.

    Bien entendu, c'est une très grave atteinte à la liberté. Bien entendu, cela montre que malgré ce qu'on en dit, le Maroc n'est pas tout à fait le pays où la laïcité avance, où l'islam est souvent modéré.

    On devrait s'attendre d'ailleurs à ce que BHL quitte le maroc  pour de bon ! Après un tel évènement, ça aurait de la gueule. Protestation efficace ne doit souffrir d'aucun sacrifice! Comment un philosophe qui défend les libertés pourrait rester encore là-bas?


    - Oui mais les prix dans l'immobilier ne sont plus ce qu'ils étaient, même au Maroc !


    - BHL, tu n'as qu'à louer. Marrakech reste Marrakech pour les touristes !

    LE BLOG DE MILTON 


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  • C'était en 2007 l'un des "dix artistes à suivre" selon Rolling Stone. Alors que sort son troisième album, la presque trentenaire Brett Dennen commence à se faire une réputation, avec sa musique pop-folk et sa frimousse juvénile. Beaucoup profiteraient de ce succès naissant pour vanter les mérites de boissons gazeuses et empocher au passage de quoi intégrer pour de bon la jet-set. Pour Brett Dennen, rien de tout ça : "Je préfère encourager les gens à changer les choses plutôt qu'à manger des chips au maïs".

    Son dernier album s'intitule "Hope for the hopeless"

                                                


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