• Pas le temps de s’attarder sur une polémique qu’une autre se prépare puis flambe inopinément. Une technique très limitée du temps des Mitterrand et Chirac devenu la norme en Sarkozie. Alors si vous avez des réponses aux questions posées, n’hésitez pas les commentaires sont là pour ça.

    Liste non-exhaustive:

    - Où en est l’enquête sur la tentative d’attentat le 16 décembre 2008 au Printemps Haussmann ? (5 pains de plastiques découverts)

    - Que devient celle concernant Julien Coupat et les ultra-gauchistes?

    - Pourquoi le PCF s’est enflammé pour la burqa aussi subitement?

    - Pourquoi le chiffre forcément fallacieux de 367 burqa fait brusquement son apparition aujourd’hui?

    - Que devient l’affaire la fable du Karachi-Gate?

    - Pourquoi Edouard Balladur ne la ramène plus avec sa réforme sur les départements?

    - Y’a-t-il encore un service public à la Poste ou tout est déjà détruit?

    - Pourquoi l’affaire de la Fondation Hamon impliquant André Santini, Rachida Dati et Nicolas Sarkozy est-elle au point mort?

    - Le juge Courroye est-il un ripou?

    - Pourquoi notre chef d’Etat ne sait pas qu’il ne faut pas courir après le déjeuner et en plein soleil?

    - Comment peut-il exister un être se disant « sportif » et faisant en même temps un régime draconien pour perdre ses bourrelets?

    - Pour quelles raisons un homme faisant un pseudo-malaise sans gravité se retrouve interdit de voyage en avion?

    - Le couple Carlita/Sarkozy ne s’est-il formé que pour des raisons de communications et de gros sous?

    - Pourquoi ne pas légiférer sur les promesses de campagne non tenues (avec un certain % par exemple) ?

    - La taxe carbone sauce UMP / Rocard est-elle un nouvel impôt, qui ne veut pas dire son nom, et accessoirement une vaste fumisterie par rapport à la taxe originelle des pays scandinaves?

    - Malgré la baisse de la TVA, pourquoi le prix d’un repas n’a pas changé d’un centime dans plus de 90% des cas et que les salariés de la restauration n’ont pas vu leur pouvoir d’achat augmenté?

    - Pourquoi André Daguin, celui qui a milité pour cette baisse de TVA, a-t-il fermé sa grande gueule?

    - Un poste de membre du Conseil économique et social suffit-il à faire profil bas?

    interview par une militante de l’UMP

    - Peut on parler de « collabos » concernant celles et ceux aidant le pouvoir en place à conserver son hégémonie, et à détruire le modèle français (éducation, laïcité, retraite, service public…) ?

    - Frédéric Lefebvre devra-t-il s’inscrire à Pole Emploi en septembre?

    - Les derniers chiffres du chômage ont-ils été produits par un générateur aléatoire?

    - Doit-on laisser les Balkany et leurs variantes Serge Dassault à Corbeil-Essonnes, Maryse Joissains à Aix-en-provence continuer les délits mafieux et leurs gabegies?

    - Peut-on vendre le Fort de Bregançon? Histoire de faire des économies…

    - Un deuxième Falcon 7X est-il nécessaire?

    - Alain Marleix est-il le boucher Bernard voire le Dexter du découpage électoral?

    - Le cumul des mandats peut-il encore être toléré en 2009 dans une démocratie?

    - Le mélange des genres privé/public, incitant à la corruption, ne doit-il pas être interdit et sanctionné par de la prison ferme?

    - Est-il normal que Jean-François Copé gagne plus que Sarkozy et préfère changer de sujet?

    - Pour renflouer les caisses de l’Etat, pourquoi ne pas indexer les PV sur les revenus?

    - EADS est-il un gouffre à pognon et faut-il toujours acheter français ?

    - Pourquoi Lagardère fils est-il intouchable même pour des délits d’initiés?

    - Pourquoi dans l’incendie de Marseille seul le légionnaire sous-officier responsable du tir est-il sanctionné alors qu’à Carcassonne toute la chaîne de commandement l’a été?

    - Pourquoi Hervé Morin acculé de toute part n’a-t-il pas encore démissionné?

    - Pour le plus grand malheur des évêques l’ayant élu, pourquoi le Benoît XVI a-t-il la peau si dure?

    - La paix et la démocratie règnent-ils en Iran ou a-t-on raté un épisode?

    - Les crimes contre les Yoghourts de Kouchner Ouïghours (10 000 au lieu des centaines annoncés) et ceux contre les Tibétains continueront-ils à être éludés au profit des contrats énergétiques, industriels et militaires?

    - Obama et la CIA se foutent-ils de notre gueule notamment aux Honduras?

    - Pourquoi Manuel Valls n’a-t-il pas été déjà viré du Parti Socialiste (et de ce qu’il en reste)?

    - Manuel Valls est-il sado-maso?

    - Pourquoi Manuel et Ségolène ne créé pas leur propre parti chacun de leur côté? Histoire de voir leurs capacités respectives de rassembler…

    - Quels sont les sujets de conversation et les amis communs de Ségolène Royal et Rachida Dati ?

    - Y’a-t-il un magot à Solferino expliquant l’appétit des prétendants pour le trône de Premier Secrétaire National du Parti Socialiste?

    And last but not least:
    - Qu’a découvert l’Abbé Saunière à Rennes-Le-Chateau?

    Merci d’avance pour vos réponses…

    Source 


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  • A Metz, à Lyon, et ailleurs, les préfectures appliquant la politique  présidentielle de chasse à l’enfant ont placé cette semaine plus de six enfants et leurs parents en rétention. A Lyon, deux familles viennent d’être libérées, la justice s’appuyant sur la convention internationale des Droits de l’enfant qui considère que le placement d’un enfant en rétention est un  « traitement dégradant »


    Il y a urgence à obtenir la libération des familles aujourd’hui retenues et leur régularisation.

    Il y a urgence à faire appliquer les droits fondamentaux des enfants.


    1/ Zandale, 8 ans et ses parents, Osman et Hatixhe ISUFI, albanais, sont aujourd’hui enfermés dans la prison pour étrangers de Metz.  Arrivés en France il y a 1 an et demi, ils se sont vus refuser l'asile politique par l'OFPRA, leur dossier a ensuite été rejeté par la CNDA. Par 3 fois ensuite, l'administration leur a proposé l'Aide au Retour : mais la vie ne s'achète pas, et les risques dans leur pays (toujours classé «  non sûr ») pèsent trop lourds... ils ont refusé, et reçu une Obligation de Quitter la France.

    Zandale , arrivée en classe de CPà Nice  il y a un an ½, est aujourd'hui admise à passer au CE2. Entre  2 et 4 ans, elle a subi de lourdes opérations, hospitalisations et immobilisation ; son état exige pour se stabiliser et espérer une amélioration, de suivre une rééducation régulière  pour sa jambe. En Albanie, Osman est recherché, des menaces précises pèsent sur sa famille, et ZANDALE sait dire avec force  le risque qui la guette en cas de retour en Albanie.
    Harcelés par l’administration, contraints à changer de résidence (Nice, Fumay et Charleville Mézières),  les parents ont régulièrement suivi les cours de français et passé le DILF avec succès en juin à Charleville Mézières.
     
    Préfet des Ardennes : Jean François SAVY            jean-françois.savy@ardennes.pref.gouv.fr   
     Fax : 03 24 59 66 12
    teléphone préfecture  : 03 24 59 66 00
    Fax de la préfecture : 03 24 59 67 55
    Tél du service concerné à la pref (heures de bureau) : 03 24 59 67 55.
    Secrétaire Général : vincent.desoutter@ardennes.pref.gouv.fr
     Fax : 03 24 59 66 60
    Directrice de la Réglementation : nadine.estermann@ardennes.pref.gouv.fr
     Fax : 03 24 59 67 19
    Directeur de cabinet : franck.chaulet@ardennes.pref.gouv.fr
     Fax : 03 24 59 66 12
     
    Contact : RESF  Metz 06.71.75.08.48
     
     
    2/ Arrestation le 27 juillet de  la famille TATLI, turque d’origine kurde, vivant à LURE (Haute Saône) : le père Turabi, son épouse Gulcan et leurs trois enfants Godge (admise en classe de 1ère au lycée G. Colomb), Guriezm (admise en classe de 3ème au collège du Mortard) et Halil (9 ans admis en CM1 à l’école de la Libération) ont été placés dans la prison pour étrangers de Metz en vue d’une expulsion vers la Turquie.

    Madame TATLI, cardiaque, a fait un malaise, transférée dans un premier temps à l’hôpital, a été ramenée au Centre de Rétention de Metz, le corps médical n’y voyant apparemment aucune contre-indication.
    Cette famille est en France depuis 7 ans. Le Préfet de Haute-Saône, par lettre datée du 08/04/2009 adressée au Maire de Lure, demandait de fournir des « éléments tangibles » pour rester en France et leur donnait comme date butoir le 15 août 2009, sous peine de reconduite à la frontière.
    Arrêtés avant même l’expiration de ce délai, la famille peut être expulsée d’un jour à l’autre, des enfants arrachés à leurs copains, à leur scolarité, à la vie qu’ils ont construite ici.  
     
    Préfecture de Haute Saône : Tel 03 84 89 18 00‎   Fax 03 84 89 18 18‎
     prefecture@haute-saone.pref.gouv.fr
    Préfet : Pierre André Durand : pierre-andre.durand@haute-saone.pref.gouv.fr (sous réserve )
    Secrétaire général : Alain Castanier : alain.castanier@haute-saone.pref.gouv.fr
    Contact : RESF Haute Saône : 06.63.82.28.24
     
    Ministre de l’immigration
    Fax ministère : 01 77 72 61 30 et 01 77 72 62 00  Standard 01 77 72 61 00
    Secrétaire général secretariat.general@iminidco.gouv.fr
    Secrétaire général : stephane.fratacci@iminidco.gouv.fr
    fax :  01 77 72 61 30 et 01 77 72 62 00
    Ministre eric.besson@iminidco.gouv.fr
     
    Matignon :
    http://www.premier-ministre.gouv.fr/acteurs/premier_ministre/ecrire
     
    Et là où se prennent les décisions  
    Elysée fax : 01 47 42 24 65
    http://www.elysee.fr/ecrire/index.html
    Maxime Tandonnet (conseiller immigration) maxime.tandonnet@elysee.fr
     
     
    Quant à Pedro Mayengo , père angolais,  arrêté le 1 er juillet, aujourd’hui à son 28 ème jour de rétention, il a été extrait du CRA du Mesnil Amelot ce matin , et comparaitra au tribunal de Meaux (77) demain pour « refus de coopérer » ( à son expulsion sans doute …) .  Il risque une peine de prison ! Pratique nouvelle, acharnement manifeste contre ce père de deux enfants pour lequel l’Angola n’a pas délivré de laissez passer


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  • Avisssss à la populace,



    Le petit Nicolas est sorti de l'hopital et le chomage baisse, l'heure est aux réjouissances.

    Hosanna, hosanna, en route pour la joie/

    Un peu éclipsée par la nouvelle de la résurrection sarkozienne, Jésus rondouillard sur talonettes, l'annonce de la baisse du chômage

    Dommage, l'insignifiant Wauquierz était déjà tout émoustillé à l'idée des félicitations qu'il comptait s'auto adresser, exercice dans lequel il excelle (plus que dans la lutte que contre ce même chômage d'ailleurs).

    On trompette donc, enfin, un peu assourdie par la cacophonie sur notre phénix élyséen, une baisse de 18 600 inscrits en catégorie A.

    Baisse qu'il convient de tempérer par l'augmentation de 9 200 en catégorie c.

    Catégorie, ce sont les chômeurs indemnisés, cherchant un emploi à plein temps et immédiatement disponibles, la catégorie C étant celle des chômeurs à activité réduite (ou travailleurs à temps partiel).

    18 600 de baisse, c'est mieux qu'une hausse de 9 200 me diront certains avant de me balancer l'épithète éculée d'anti sarkozyste primaire. Certes, en valeur mathématique, c'est indubitable , mon bon monsieur Pernaut de la Palice, ceci dit, si on regarde d'un pil plus près, euh, là, c'est autre chose.

    Que deviennent , par exemple, les chômeurs qui ne sont plus indemnisés ? Ils ne sont plus comptabilisés en catégorie A, mais sont toujours en recherche d'emploi (vocable utilisé à Pôle Emploi, se traduisant en français courant par "dans la merde"). Mais je chipote, l'important c'est la baisse, hein ?

    Ajoutons à ça que même Wauquierz évoque, oh, timidement, un recours massif aux contrats aidés pour expliquer un peu le phénomène.

    Globalement, le chômage continue de grimper, même si on tente de le dissimuler en recourant à quelques pansements tel que le chômage partiel subventionné par l'État. Contrats aidés, chômage partiel financé par les contribuables, quel paradoxes pour nos libéraux de choc. Enfin, l'important, c'est pas la chute, c'est l'atterissage !!!

    Le Blog De Rébus 

     

     


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  • La démocratie participative en Amérique Latine plonge ses racines dans la soif de dignité et d’égalité qui poussa des esclaves à rejoindre les armées émancipatrices de Bolivar, de Sucre, de Morazan. Ce n’est donc pas une mode postmoderne mais le retour de la modernité, ou si on préfère, de l’Histoire. Comment reprendre aujourd’hui les rêves de liberté, d’une seconde indépendance avortée lorsque l’empire espagnol fut relayé par des oligarchies locales alliées d’un autre Empire ? Ce besoin d’égalité politique des "pardos, morenos, negros..." dont Simon Rodriguez, le philosophe-professeur de Simon Bolivar, revendiquait déjà l’inclusion scolaire, devient une demande de participation et de droits économiques et sociaux.

    Pourquoi un peuple hier désuni comme celui du Honduras s’est-il mis en mouvement après le notre, le bolivien, l’équatorien ? L’indigène hondurien que manipula au 19ème siècle un clergé terrien pour le lancer, comme chair à canon, contre le projet d’unité centramericaine incarnée par le libéral Morazan, est aujourd’hui entré en résistance au coup d’Etat, loin des pools journalistiques. Ce sont des gens pauvres qui dorment dans la rue, qui ont à peine de quoi se nourrir, qui se mobilisent pour recevoir "leur" président Zelaya, et revendiquer une nouvelle constitution. Le problème pour l’Empire est que même en assassinant Chavez, Correa, Morales ou Zelaya, le génie refuserait de rentrer dans sa bouteille. Quelle force dans ces mains nues ! Ce n’est pas par la médiation de la gauche, mais par ces mouvements à la fois sociaux et nationalistes qu’avance cette démocratie participative en Amérique Latine.

    Qu’on peut baptiser, comme l’a fait un jour Chavez, "démocratie révolutionnaire". Pourquoi ? Parce que les deux termes sont conséquence mutuelle. Les visages bruns qui ont envahi la rue, les mains brunes des électeurs, veulent remettre l’Etat sur ses pieds. Celui-ci à son tour réalise le besoin républicain d’une élévation du sens critique, de l’éducation et de la culture comme outils d’émancipation. Le remake tardif de la National Security (bases militaires US en Colombie, coup d’Etat au Honduras) renforce ce mouvement qu’elle prétend détruire. L’Opération Condor a presque anéanti une génération révolutionnaire. Il lui faudrait aujourd’hui liquider les peuples eux-mêmes.

    Que sont deux siècles au regard de cette ascension collective initiée par Bolivar, et les résistances indigènes ou afroamericaines ? Un battement d’aile. Au Venezuela en 2009, la démocratie participative atteint son niveau idéal, celui de la commune, dépassant le localisme participatif des conseils communaux, débattant, élaborant des solutions en commun, à une échelle plus efficace. Alors que la plupart des gouvernements ont tablé sur l’austérité comme réponse à la crise mondiale du capitalisme, le gouvernement bolivarien au contraire multiplie les budgets sociaux pour concrétiser des projets conçus par les habitants. De nombreux problèmes nouveaux se posent : comment réaliser de nouvelles relations de pouvoir, en sachant que l’homme est mauvais par nature ? Qu’il aime le pouvoir, l’argent et qu’au Venezuela comme ailleurs reste largement dominante la culture capitaliste ? Une révolution qui ne se fixe pas comme stratégie la création de son imaginaire se condamne à perdre la bataille des idées et à se faire balayer par l’idéologie dominante.

    Il y a dix ans la gauche altermondialiste vantait l’expérience du budget participatif de Porto Alegre (Bresil). Aujourd’hui au Venezuela ce sont des dizaines de milliers de Porto Alegre, ou la participation citoyenne déborde le simple examen du budget. C’est alors qu’en France, on "se méfie", on parle "d’autoritarisme". Alors que la démocratie a plus avancé ici que partout ailleurs. Alors que la population participe de plus en plus, la méfiance domine.

    Il y a deux raisons à ce découplage, à cet abîme croissant. La première, c’est qu’une révolution sera fêtée et mise en images tant qu’elle restera locale, donc relativement inoffensive, et prolongera sans frais la liberté ontologique des pistes cyclables à Paris (voir la mode que fut le zapatisme). Que la révolution se réalise à l’échelle d’un pays, qu’elle transforme en profondeur les structures sociales, économiques, voici qu’aussitôt l’inconscient se réveille. "Attention danger". L’Occident sent, il n’a pas tout à fait tort d’ailleurs, que sa domination est menacée. La raison la plus progressiste cède doucement à l’instinct de conservation sous le couvert d’une critique "de gauche" qui permet de s’éloigner d’abord, puis de se retourner contre ces processus au nom de la liberté.

    L’autre raison tient, mais c’est la même chose au fond, au lavage de cerveau médiatique, qui s’appuie sur cette peur de l’autre. Les médias, acteurs de la globalisation, doivent à tout prix faire de ces révolutions des totalitarismes. Même et surtout a gauche la désinformation quotidienne de France-Inter, Libé, TF1, etc.. qui tètent au même pis (Reuters, AFP, AP..) a fini par sédimenter jusqu’au point de non-retour des catégories obligées ("pour ou contre Chavez", "dérive autoritaire ou pas", "base contre bureaucratie", "Chavez-Iran", etc...) entraînant une "critique pavlovienne" pétrie de bonnes intentions mais finalement non pertinente pour 90 % des vénézuéliens et des latinoamericains. Alors que la plupart des européens sont tombés dans le piége de la personnalisation médiatique sur Chavez, ce fou, ce clown, cet ex-putschiste, cet antisémite, cette menace militaire, ce populiste, ce fils de Castro, cet ami de Ahmadinejad, ce pouvoir éternel, etc..., les citoyens votent pour son programme socialiste (quinze suffrages validés par les observateurs internationaux) et les sondages privés confirment que sa popularité croît en fonction des avancées démocratiques et sociales. Comment une critique pertinente pourrait-elle s’opérer sérieusement à quinze mille kilomètres des millions d’acteurs populaires, qui n’écrivent pas sur Internet mais pensent différemment ? Que dirait-on d’un vénézuélien jugeant la société française à distance et par procuration médiatique ?

    Ceci nous amène à parler de la relation entre démocratie participative et médias. Il est politiquement significatif que la gauche en Europe reste incapable de formuler un projet aussi essentiel pour la démocratie que la démocratisation de la communication, alors que plusieurs pays d’Amérique Latine - Venezuela, Equateur, Bolivie, Brésil, Uruguay, etc... légifèrent déjà en ce sens. Pourquoi la gauche européenne reste-t-elle muette face au problème du "latifundio" médiatique ? Au Venezuela, grâce à la révolution, ont déjà pu naître légalement 500 médias associatifs, gérés par les habitants, libres de leur parole. Le reste du continent emboîte le pas et avance peu à peu dans la démocratisation d’un spectre radioélectrique vendu hier par les gouvernements néolibéraux à des entreprises privées qu’on appelle "médias".

    On a dans le même temps assisté à la disparition des fréquences associatives en France, où les Bouygues entrent en force, grâce au numérique, dans le "local". Toute avancée démocratique en Amérique Latine est logiquement transmise par ces mêmes médias comme une atteinte à la liberté d’expression. Comment les grandes entreprises accepteraient-elles de partager les ondes avec le service public ou le tiers-secteur audiovisuel ? En France la population croit que Chavez a fermé RCTV, chaîne privée et pro-putschiste, alors que son public continue à la regarder sur le câble et par satellite. Il s’agissait en fait de la fin légale de ses vingt ans de concession publique et de la libération de sa fréquence en faveur d’une nouvelle chaîne de service public.

    Une démocratie participative (et soit dit en passant l’existence d’une gauche digne de ce nom) a-t-elle un avenir en dehors de la démocratisation générale et radicale du droit de communiquer ? Comment expliquer qu’aucun parti ne le propose ? Comment parler de démocratie ou de république la ou (comme en France) le spectre radioélectrique reste monopolisé par de grands groupes économiques ? Comme l’eau, l’air ou la terre, les ondes hertziennes de la radio et de la télévision sont un patrimoine public et la constitution d’une démocratie participative en rupture avec la société de marché signifie évidemment l’octroi direct aux citoyen(ne)s des moyens concrets d’exercer une communication libre, critique, souveraine, la seule qui selon le mot de Sartre permettra "au peuple de communiquer avec le peuple". On pourra pendant mille ans, jour après jour, critiquer l’image grimaçante que les médias donnent des mouvements sociaux, des conflits du travail, des révolutions ou rebellions du Sud. Mais comment desserrer l’étau tant que les ondes resteront la propriété privée d’une élite transnationale ? Le déclin de la gauche en Europe et le refus de comprendre l’Amérique Latine sont donc les deux faces du même mouvement historique.

    Thierry Deronne

    Caracas, 29 juillet 2009

    Vicepresidencia de Formación Integral
    Televisión Publica VIVE , Biblioteca Nacional, Piso 4
    Avenida Panteón , Caracas , República Bolivariana de Venezuela
    Blog http://www.vive-fr.org/blog/
    http://www.vive.gob.ve (castellano)
    http://www.vive-be.org/ (francais)
    http://www.albatv.org/


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  • Mabel Marquez, La Jornada, Alba TV, 26 et 27 juillet 2009.

    Cela fait 29 jours que le Front de Résistance contre le Coup d’État est en lutte, et certains de ses dirigeants se trouvant dans la capitale ont tenu dimanche 26 juillet une réunion dans les locaux du Syndicat des Travailleurs des Boissons et Assimilés (STIBYS), situés dans la zone des brises de Comayagüela, à Tegucigalpa.

    L’appel a été lancé samedi après-midi par la Commission Nationale du Front afin de trouver des accords et de définir les actions à réaliser au cours de la semaine à venir. Celui-ci a été couronné de succès puisque plus de 5.000 personnes se sont présentées au rendez-vous, venant de différentes régions du pays. Lors de cette réunion, la commission a pris les décisions suivantes :

    - Poursuivre la lutte. Demain, lundi 27 Juillet 2009, à 8h00 du matin, le point de rencontre se situe en face de l’Université pédagogique Francisco Morazán, ensuite nous irons bloquer les routes de la capitale. Ailleurs dans le pays, les actions seront similaires dans nos villes et villages respectifs.

    - Les mobilisations se feront à l’échelle nationale, et des routes seront également bloquées.

    - En ce qui concerne la Fédération des Organisations d’Enseignants du Honduras, elle se réunira cet après-midi et décidera de ses actions. Ses représentants n’étaient pas présents à cette réunion et ce sont eux qui décident.

    - Rappelez-vous les trois revendications fondamentales pour lesquelles nous poursuivons notre lutte : la première est la restauration de l’ordre constitutionnel, la seconde est le retour du Manuel Zelaya à la présidence du pays, et la troisième est la mise en place d’une l’Assemblée Nationale Constituante.

    Après que les dirigeants sociaux aient tenu lecture de ces accords, les camarades présents ont été invités à se joindre aux obsèques de Pedro D. Muñoz Salvador, ce jeune qui a donné sa vie pour notre combat, et qui a été assassiné ce matin par la police nationale par plus de 40 coups de couteau dans la ville de Danlí à El Paraiso, d’après des témoins oculaires, alors qu’il était en train de manifester.

    Là-bas, de nombreux camarades sont encore présents, et ce depuis trois jours. Ils ne peuvent pas bouger car la police et l’armée ne les laissent pas se rendre vers le poste frontière de Las Manos (2). Dans cette zone, le gouvernement putschiste maintient l’état de siège et des couvre-feux en permanence, de telle sorte que les manifestants ne peuvent ni avancer ni rentrer chez eux.

    Par ailleurs, les personnes présentes à cette réunion ont été encouragées à se rendre au siège de Radio Globo pour y amener des vivres qui puissent être acheminés aux camarades encerclés par l’armée et la police dans l’est du pays et qui sont en train de mourir de faim. Il a également été demandé à ce que des personnes se rendent à l’ambassade du Venezuela au Honduras afin d’accompagner et de se solidariser avec les diplomates vénézuéliens qui sont réprimés par ce gouvernement putschiste.

    Après la mi-journée, alors que le cortège qui devait se rendre aux obsèques était sur le point de quitter les lieux, un bruit sourd a surpris tous ceux qui étaient dans les locaux du syndicat. Une bombe venait d’exploser et certains camarades ont vu des policiers prendre la fuite à toute vitesse. Leur intention est d’intimider la population. Après avoir entendu l’explosion, les personnes sont sorties, abasourdies et effrayées. Une patrouille de police est immédiatement arrivée sur les lieux pour enquêter sur les faits. Mais nous avons qu’ils ne feront rien puisque ce sont eux-mêmes qui commettent ces attentats contre le peuple

    Mais ce n’est pas tout. Quelques minutes plus tard, alors que les camarades accompagnaient les membres de la famille à l’enterrement du jeune Pedro, trois membres de la Direction Nationale des Enquêtes Criminelles (DNIC) ont été aperçus, infiltrés dans la foule. Ces trois agents étaient fortement armés et habillés en civil. Lorsque ces délinquants ont été repérés, la colère est montée dans les rangs, ils ont été poursuivis et arrêtés, avant d’être remis aux forces de police. Il a été très compliqué de convaincre certains de ne pas agresser ces trois agents, car ils étaient furieux que ces scélérats aient empêché le bon déroulement des obsèques de ce jeune martyr, qui aurait dû être enterré avec tous les honneurs qu’il méritait. Cet incident n’a heureusement pas dégénéré, grâce à l’intervention de certains dirigeants, parmi eux Rafael Alegría (3) ; cela a permis d’éviter des débordements et le pire a pu être évité.

    Par ailleurs, le dirigeant du Conseil Civique des Organisations Indigènes du Honduras (COPINH), Salvador Zúñiga, a indiqué dans la matinée qu’il se trouvait proche du poste frontière de Las Manos depuis quelques jours, accompagné de plusieurs membres de son organisation et d’autres membres de la communauté noire du Honduras. Il a signalé qu’ils étaient poursuivis par des militaires honduriens alors qu’ils se trouvaient dans les montagnes, à 4 kms de la frontière (4). D’après La Jornada (5), après s’être rendu quelques heures au Nicaragua, un groupe d’environ 200 personnes, avec à sa tête Salvador Zúñiga et Berta Cáceres du COPINH, ainsi que Alfreddo López, de l’Organisation Fraternelle Noire du Honduras, a été arrêté par l’armée une fois revenu au Honduras. Le Comité des Familles de Disparus du Honduras (COFADEH) a annoncé que le groupe de détenus avait été transféré dans des camions militaires vers la ville de Danlí. Cette information a été confirmée par des journalistes de l’Agence Bolivarienne d’Information (ABI) s’étant rendus au poste de police de Danlí, où ils ont pu vérifier que les dirigeants de la COPINH étaient détenus, accompagnés de femmes et de mineurs (6).

    Aujourd’hui lundi 27 juillet 2009, le Honduras en est à son quatrième jour de grève nationale.

    Transmis par Christophe Kenderian,
    pour Info Sud Télé
    http://infosud.tele.free.fr/

    Notes

    (1) Ce texte est la traduction d’extraits des trois articles, Capturan tres infiltrados en entierro del joven asesinado el sábado, de Mabel Marquez, Ejército hondureño detiene a dirigentes y simpatizantes zelayistas, denuncian, Publié par La Jornada, et Detenido Rafael Alegría por la dictadura de Micheletti, Publié par Alba TV. Traduction : Info Sud Télé. http://infosud.tele.free.fr/

    (2 )Dans cette région, les villes de El Paraíso au Honduras et Las Manos au Nicaragua, marquent la frontière entre les deux pays.

    (3) Rafael Alegría est un des dirigeants du Front de Résistance contre le Coup d’État. Il a participé à la fondation du Parti d’Unification Démocratique en 1992, organisation qui regroupe une bonne partie de la gauche hondurienne. Il a été secrétaire général de la Commision de Coordination des Organisations Paysannes du Honduras. Il a été membre du Secrétariat International de Vía Campesina.

    (4) Toutes les informations qui précèdent sont tirées de la traduction de l’article de Mabel Marquez, de Vía Campesina Honduras. Voir Capturan tres infiltrados en entierro del joven asesinado el sábado, Minga Informativa de Movimientos Sociales, 27 juillet 2009. Consulté sur http://www.rebelion.org

    (5) Voir La Jornada, Ejército hondureño detiene a dirigentes y simpatizantes zelayistas, denuncian, 26 juillet 2009. http://www.jornada.unam.mx

    (6) Voir Alba TV, Detenido Rafael Alegría por la dictadura de Micheletti, 26 juillet 2009. http://www.albatv.org

    Source 


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